Notre chien adoré, un cochon dans une ferme: Pourquoi sont

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Notre chien adoré, un cochon dans une ferme: Pourquoi sont
Notre chien adoré,
un cochon dans une ferme:
Pourquoi sont-ils si différents?
Traduction par Brunilde Ract-Madoux, éthologue au refuge AVA.
Sentience Mosaic anime des débats en direct et en ligne, où une variété de sujets relatifs à la
sensibilité animale sont discutés. Vous pouvez retrouvez les anciens débats, où vous lirez les
réponses des experts aux questions des internautes, ainsi que vous inscrire pour participer à
un prochain débat.
Voici le lien du site : http://www.animalmosaic.org/sentience/Debates/
Nous, les humains, avons une relation complexe avec les animaux. Nous classons souvent
des animaux ayant un statut moral plus élevé que d’autres. Aussi, nous classons et traitons
les membres d’une même espèce de manière différente, par exemple, nous pouvons
dorloter notre chien, mais avoir peu d’intérêt pour le bien-être d’un chien de laboratoire. Ils
sont tous les deux membres d’une même espèce, tous les deux sensibles, et ont la capacité
de souffrir, de ressentir du plaisir et de la joie, donc pourquoi agissons nous comme cela ?
La Professeur Leslie Irvine, du Département de Sociologie, Université du Colorado à Boulder,
et le Docteur Colter Ellis, du Département de Sociologie, Université d’état de Sam Houston
au Texas, vont nous faire partager leur point de vue et leur expertise sur la relation
complexe et les attitudes des humains envers les animaux.
Sujets: comportement, culture, émotions ; Invités: Professeur Leslie Irvine & Dr Colter Ellis ;
Date: 20 août 2013.
Helen Proctor:
Bonjour à tous et bienvenue au débat « Sentience Mosaic » sur nos attitudes face aux animaux. Mon
nom est Helen Proctor, et je suis la directrice de « Sentience » pour la société mondiale de protection
des animaux (WSPA).
Nos deux invités d’aujourd’hui sont le Professeur Leslie Irvine et le Dr Colter Ellis. Je vais maintenant
leur demander de se présenter.
Colter Ellis:
Bonjour je suis Colter Ellis. Je suis professeur adjoint de sociologie à l’Université d’état de Sam
Houston au Texas. J’étais un étudiant en doctorat du Dr. Irvine à l’Université du Colorado. Ma
recherche est de nature qualitative et s’intéresse à la production de bœuf aux Etats unis, avec pour
objectif que les éleveurs et les producteurs de bétail comprennent les problèmes liés au bien-être
animal et à la gestion de l’environnement.
Leslie Irvine:
Merci Helen! Cela me fait plaisir de participer à cette discussion aujourd’hui. Voici quelques éléments
de mon parcours professionnel. J’ai eu mon doctorat de sociologie à l’Université de Stony Brook. Je
suis professeure agrégée, au département de sociologie de l’Université du Colorado à Boulder.
Pendant quelques années, mes recherches se sont penchées sur le rôle des animaux dans la société.
J’ai étudié l’individualité chez les animaux, la protection animale, le jeu entre humains-animaux, la
féminisation de la profession de vétérinaire, etc. Et mes recherches récentes s’intéressent aux
relations des sans-abris avec leur animal de compagnie. Cette recherche est décrite dans le livre :
« My Dog Always Eats First: Homeless People and Their Animals » (mon chien mange toujours en
premier : les sans abris et leurs animaux). A travers les interviews de ces sans-abris, le livre explore le
rôle des animaux dans la construction narrative d’une identité positive.
Avant cela, j’ai étudié les animaux lors de catastrophes. Après l’ouragan Katrina, j’ai travaillé et
conduis des recherches dans le lieu d’accueil des animaux rescapés de Nouvelle-Orléans. Cette
expérience a formé la base de mon livre en 2009 « Filling the Ark: Animal Welfare in Disasters ».
Colter Ellis:
Pour vous éclaircir mes recherches, je voudrais juste ajouter quelques-uns de mes ouvrages publiés
et à venir (pardonnez-moi si cela semble banal): Dr Irvine et moi-même avons publié un article en
2010 sur le programme d'élevage 4H dans la revue académique Society & Animals. J’ai deux articles
en cours, un sur le rôle des émotions chez les bœufs de production, à paraitre dans le Sociological
Quarterly, et un sur les valeurs de l’élevage animal et la gestion de l’environnement dans la revue
Rural Sociology. J’ai aussi collaboré avec des collègues au Collège de justice criminelle, ici, à Sam
Houston, sur un papier portant sur la relation intergénérationnelle entre la maltraitance des animaux
de compagnie et la violence du partenaire intime plus tard. Ce document est en cours de relecture.
Helen Proctor:
Merci pour vos présentations. Commençons par une question générale, que pensez-vous de ceci…
Question de Daniel
Pensez-vous que la connaissance de la sensibilité et la conscience animale peut faire changer les
perceptions qu’ont les humains envers les animaux et la manière dont ils les traitent ?
Colter Ellis:
C’est exactement LA question! Je ne suis pas sure que ça soit le cas. Mes recherches montrent que
les producteurs de bœufs voient clairement le bétail comme sensible mais ils continuent à les traiter
comme des marchandises. Reconnaitre qu’un animal est capable de ressentir et de penser ne
conduit pas forcément à des changements de nos comportements.
Leslie Irvine:
Je vois tout à fait ton point de vue, mais je ne suis pas d’accord ! Je pense définitivement que la
connaissance de la conscience peut changer les traitements et les perceptions envers les animaux,
même si ça n’est pas toujours le cas. J’enseigne un cours appelé “Animaux et Société” et quand les
étudiants s’aperçoivent qu’une vache a les mêmes capacités émotionnelles qu’un chien, et qu’ils
comprennent que les distinctions que nous faisons entre les espèces sont de simples constructions
culturelles, ils commencent à modifier leur comportement.
Helen Proctor:
C’est très intéressant. Pourriez vous tous les deux détailler pourquoi pensez vous que c’est le cas?
Leslie Irvine:
Mais il est important de comprendre qu’un étudiant qui choisi un cours intitulé “Animaux et
Société”, a des motivations autres que l’agriculteur qui doit vivre de la production de ses bêtes.
Nous autres, êtres humains, sommes adeptes de mettre des limites, faire des distinctions, et ensuite
les justifier comme étant naturelles et inévitables. Nous savons, par exemple, que les scientifiques
traitent les animaux de laboratoire d’une façon et leur animal de compagnie d’une autre façon. Cela
provient de la manière dont nous utilisons l’animal.
Colter Ellis:
Je vois le point de vue de Leslie, elle a raison. Je pense que nous pouvons apprendre l’importance de
la sensibilité, mais nous pouvons aussi apprendre à composer avec la sensibilité comme un moyen de
«faire le travail», dans le cas de la production de viande.
Leslie Irvine:
Les sociologues Arnold Arluke & Clint Sanders ont développé l’idée d’une « échelle sociozoologique »
où nous classons les animaux selon un sens culturel et non biologique, selon leur utilité aux êtres
humains. Les chiens ont un statut proche des humains (au moins dans la culture des pays
occidentaux) mais les rats sont vus comme nuisibles, destinés à être éliminés.
Question de Mike
Comment peut-on utiliser la sensibilité pour changer nos mentalités, particulièrement pour ceux
chez qui il est commode de l’ignorer à cause de leur profession ?
Colter Ellis:
Je ne pense pas que la compréhension de la sensibilité seule soit suffisante. Il faut voir l’animal
comme sensible, percevoir que l’on peut faire quelque chose, et ressentir qu’il peut être acceptable
de changer les mentalités (socialement ou culturellement). Par exemple, les personnes qui travaillent
dans les abattoirs et euthanasient des animaux, peuvent clairement les voir comme sensibles mais
sont incapables de voir une alternative (à tort ou à raison).
Leslie Irvine:
Je pense que nous devons trouver un moyen pour que la sensibilité soit rentable pour eux. Je pense à
Temple Grandin et ce qu’elle a fait pour les pratiques d’abattages, par exemple. Je ne suis pas
favorable aux abattoirs, mais les gens continuent à manger de la viande, et ses idées ont été
profitables à l’intégration de méthodes plus humaines lors de l’abattage.
Colter Ellis:
Ses idées sont aussi en accord avec les producteurs qui sont très intéressés à minimiser la douleur de
l’animal.
Leslie Irvine:
Et cela ne va-t-il pas aussi avec l’idée de rendre la viande meilleure? Ou bien est-ce un mythe ?
Helen Proctor:
Je crois qu’il y a des avantages positifs à un abattage sans stress pour les animaux, en terme de
qualité de viande.
Colter Ellis:
Il y a effectivement des preuves de cela. Mais ce que je pense vraiment est qu’il faut améliorer
l’efficacité de l’abattage…
Question de Melissa :
En pensant comme Temple Grandin: pensez vous que c’est la sensibilité qui a payé ou alors le fait
que ses méthodes ont rendu plus rapides, faciles et plus économiques (c’est-à-dire viande de
meilleure qualité) les déplacements des animaux dans les abattoirs ?
Leslie Irvine:
Je n’ai jamais pensé que je serais une apologiste de Temple Grandin, mais je pense que ce sont les
deux. Ses méthodes font que c’est plus rentable, et je pense qu’elle leur a donné naissance grâce à sa
connaissance de ce que les animaux endurent.
Colter Ellis:
Je pense que c’est une manière facile de rejeter son travail. Je pense que ses idées donnent aux
personnes un moyen culturellement acceptable de prendre soin différemment de leurs animaux… et
de se sentir mieux en mangeant de la viande…
Question de Sarah
Ici au Royaume-Uni, en général, les gens font plus attention à la manière dont un chien est traité par
rapport à un poulet. Cela est-il dû à la façon dont nous classifions les animaux, par exemple, un
poulet est un animal destiné à notre alimentation et le chien est un animal de compagnie ?
Leslie Irvine:
Je pense bien sur que c’est en partie parce que nous avons désigné les poulets comme « animaux de
boucherie ». Mais nous les avons aussi considérés comme sans pensées, sans sentiments, sans
émotions, et « méritant » juste d’être mangés.
De plus, beaucoup de personnes ayant un chien de compagnie continuent de penser que c’est un
animal stupide en le traitant très mal.
Colter Ellis:
Pour moi, cela renvoie à l’idée de qui mérite notre sympathie? Les chiens et chats semblent toucher
plus les gens, certainement parce qu’ils les cotoient plus souvent. Les poulets sont vus, comme Leslie
l’a précisé, comme des « animaux de boucherie » et cela semble difficile qu’ils soient comparés aux
chiens.
Et les gens réagissent aux images des poulets dans des petites cages…
Leslie Irvine:
Bonne chose.
Question de X.
Si les animaux de compagnie, qui ont un statut proche de celui des humains (dans les cultures
occidentales), perdent ce statut et deviennent nuisibles (c’est-à-dire un chien devenant agressif),
sera-t-il plus facile de se débarrasser d’eux?
Colter Ellis:
Je pense que les loups et les chevaux sont de bons exemples de cela aux Etats-Unis.
Leslie Irvine:
Oh oui, ils peuvent perdre leur statut. Nous plaçons les chiens an haut de la hiérarchie avec nous, du
moment qu’ils obéissent à nos règles. Mais j’aimerai en entendre plus sur les loups et les chevaux.
Leslie Irvine:
L’abattage controversé des chevaux pourrait être un moyen d’obtenir cela. Les chevaux sont adorés
tant que nous avons de l’argent pour les nourrir et s’ils ne vivent pas à l’état sauvage sur un terrain
que quelqu’un veut utiliser (et donc abattus en masse).
Helen Proctor:
Colter, pouvez vous préciser?
Colter Ellis:
Les loups ont été réintroduits et sont maintenant (encore) considérés comme dangereux, alors qu’à
un moment ils étaient appréciés, considérés comme des victimes de l'expansion occidentale et la
déforestation. Pour les chevaux, une fois que l’abattage s’est arrêté - peut être parce que le statut de
l’animal s’est approché de celui de l’humain - les gens ont commencé à les relâcher une fois qu’ils
n’étaient plus utiles. Cela a conduit à un nombre important de chevaux sauvages qui sont maintenant
un problème sérieux pour la gestion des terres, ce qui incite à vouloir réinstaurer l’abattage des
chevaux.
Leslie Irvine:
Une fois de plus, nous revenons à la question économique. Les loups sont un « problème » si vous
êtes un berger. Mais ils sont majestueux dans les documentaires animaliers.
Question de Richard Brown
Le fait que les personnes aient des points de vus différents sur l’âme des animaux affecte-t-il le bienêtre animal ?
Colter Ellis:
Je ne sais pas. Mais je ne pense pas. Dans le livre de Matthew Scully "Dominion", il plaide pour le
bien-être des animaux en utilisant l’éthique religieuse. Le livre a été très persuasif pour ceux qui ne
pensent pas que les animaux aient une âme mais qui sont très religieux.
Leslie Irvine:
C’est une excellente question et qui pourrait me causer beaucoup d’ennuis ! Parmi les personnes que
je connais qui croient en l’idée de l’âme, la plupart ne pensent pas que les animaux en ont une. Par
contre, ils ne les maltraitent pas pour autant à cause de leur absence d’âme.
Colter Ellis:
Je devrais dire éthique chrétienne.
Leslie Irvine:
Oui, bien vu. La puissance (Dominion) a fait un argument persuasif.
Question de Maisie Tomlinson
Je serais intéressée d’entendre Leslie pour savoir si vous pensez qu’il y a une compréhension et un
intérêt grandissants de la part de vos étudiants lorsque l’on met l’accent sur les limites culturelles
arbitraires. Pensez vous que les sciences humaines aient un rôle en politisant la question de la
sensibilité et de la discrimination des espèces ?
Leslie Irvine:
Il y a de réelles possibilités, Maisie, et je pense que beaucoup d’étudiants sont de plus en plus posthumanistes, sans forcément utiliser ce terme. Je ne sais pas si cela se traduira en activisme ou non.
Colter Ellis:
Je pense que les sciences humaines sont les arts et sont fondamentales - peut être plus que la
physique ou les sciences sociales - je pense à des histoires comme « la Toile de Charlotte ». Sans
mentionner la philosophie…
Les travaux qui ont été les plus influents sont, pour moi, basés sur les sciences humaines.
Helen Proctor:
Il semble que les sciences humaines ont un rôle réel à jouer pour faire changer les attitudes envers
les animaux. Combien de temps cela prendrait pour le faire accepter dans les programmes
d’éducation ?
Colter Ellis:
Je ne sais pas vraiment
Leslie Irvine:
Et bien, aux Etats-Unis, cela dépend de l’université. Colter et moi, sommes des scientifiques en
sciences sociales, et nous devons toujours défendre la valeur « scientifique » de notre travail.
Colter Ellis:
Les animaux sont absolument partout dans le monde des enfants. Ce serait donc bien de leur
enseigner la sympathie (ou le détachement).
Question de Roy
Pensez-vous que les valeurs présentées dans la culture populaire aient une certaine puissance dans
l’élaboration de la construction sociale des gens sur la valeur variable des animaux ? Et pensez vous
que ces valeurs ont changé depuis ces dix dernières années (en particulier avec l’émergence de
nouveaux acteurs économiques et culturels), ou sont-elles simplement les mêmes mais ré-emballées
au fil du temps ?
Colter Ellis:
Je suis d’accord avec Leslie, c’est très difficile de demander à d’autres scientifiques en sciences
sociales de prendre part sérieusement à la question sur les animaux.
Leslie Irvine:
La culture Pop est très importante. Et j’aimerais penser que les valeurs ont changé, mais quand je
vois un film où une personne est attaquée par un loup, je secoue la tête…
Colter Ellis:
Je suis d’accord.
J’aime cette question. Je pense que les valeurs ont changé et que ces valeurs ont permis des
changements dans la façon dont nous considérons les animaux, même en agriculture. Cela implique
que la production joue toujours un rôle important dans la structuration de nos relations avec les
animaux. La plupart d’entre nous sont détachés géographiquement et émotionnellement.
Leslie Irvine:
Cela est vrai. Je ne peux pas penser à la dernière fois que j’ai vu un cochon.
Colter Ellis:
Moi non plus, et je vis dans une région rurale et agricole.
Question de Maisie Tomlinson
Colter, vous dites que les animaux sont partout dans la culture des enfants et que cela est une
opportunité... En ce qui concerne la question de Roy sur la façon dont nos constructions sociales
d’animaux sont encadrées, pensez-vous que cela fait aussi partie du problème - que les animaux sont
fondamentalement associés aux occupations enfantines ?
Leslie Irvine:
Je pense que voir les animaux comme être sensibles est associé à l’enfance. Lorsque nous
grandissons, on nous dit que les animaux n’ont pas vraiment la belle vie que nous avons imaginée
pour eux.
Colter Ellis:
C’est une question intéressante. Je pense que c’est tout à fait cela, le fait de s’occuper d’animaux est
associé aux sentiments enfantins ou féminins. Ça n’est pas du tout quelque chose pour les hommes.
Je pense aussi aux autres manières dont les animaux font partie intégrante de nos vies. Je pense à
« Shark week » (La semaine des requins) sur la chaine Découverte. Notre fascination des animaux
finie souvent par une fascination de leur dangerosité. Dans ce cas, je ne m’attends pas un
changement de nos attitudes envers la protection des requins. Même si c’est une question
empirique à laquelle on devrait répondre.
Leslie Irvine:
Il y a une étude scientifique en cours ! Avant et après « Shark week », évaluer les attitudes.
Colter Ellis:
lol :)
Helen Proctor:
Oui! Bien sûr, de telles recherches sont essentielles pour les organismes qui souhaitent faire évoluer
les mentalités et les comportements.
Leslie Irvine:
« Il y a » une nouvelle prise de conscience du caractère inacceptable de la pêche des ailerons de
requins. Mais je ne sais pas quels sont les facteurs qui ont fait prendre conscience de ce sujet.
Question de Ricardo
Récemment, les medias nous ont montré les nouvelles et les avertissements sur ce qui semble être
une crise alimentaire. Les solutions à base de viande artificielle ou les protéines issues d’insectes ont
été annoncées. Pensez vous que ces solutions soient réalistes et changeraient-elles la manière dont
nous percevons les animaux de ferme à l’heure actuelle ?
Leslie Irvine:
Helen, vous avez soulevé un point important. Je vois une déconnection regrettable entre les
organismes de défense des droits et les chercheurs. J’ai vu cela lors de mes recherches sur les
catastrophes. Ceux qui sont impliqués dans les réponses importantes ne lisent pas la littérature
scientifique.
Helen Proctor:
Oui Leslie, je suis tout à fait d’accord. Il y a bon nombre d’organismes, comme WSPA, qui prennent
en compte la science et la recherche et l’utilisent au cœur de ce qu’ils font. Par contre, cela n’est pas
universel, et il y a définitivement un besoin de changement.
Colter Ellis:
Je ne pense pas que ce soient des solutions réalistes jusqu’à ce qu’il y ait une pénurie importante de
nourriture.
Leslie Irvine:
Avec la viande artificielle et l’élevage d’insectes, je pense que nous sommes loin d’avoir des solutions
réalistes.
Question de Roy
Je travaille dans l’Education au Bien-être Animal, et je cherche actuellement le rôle de la compassion
et de l’empathie dans les programmes des écoles. Il y a beaucoup d’hypothèses sur les
augmentations des niveaux d’empathie et de compassion des humains envers les animaux qui
passeront au dessus des interactions entre les humains et vice versa (qui me semble aussi être lié à la
violence). Pensez vous qu’il y a une base pour de telles hypothèses ?
Colter Ellis:
Généralement, je le pense. Il y a des preuves que les gens cruels avec les animaux le sont aussi
envers les autres personnes. Cela dit, il y a moins de preuves (que je sache) que les gens ayant de
l’empathie envers les animaux sont plus respectueux des personnes. Lors de mes recherches, j’ai
rencontré des personnes ayant de l’empathie et étant bienveillant avec les humains, qui étaient
violentes avec les animaux.
Leslie Irvine:
Dans l’ensemble, je suis favorable à enseigner la compassion et l’empathie. Mais la recherche sur ce
qui est appelé « Le Lien » a beaucoup de défauts. Les études les plus convaincantes suggèrent que la
violence envers les animaux ne provoque pas de violence envers les humains, mais les deux
comportements proviennent d’une autre cause. Donc enseigner précocement la compassion peut
juste aider.
Colter Ellis:
Les personnes ayant de l’empathie envers les autres devraient être plus respectueuses des animaux.
Question de Gemma Carder
Que voudriez-vous voir pour l’avenir en ce qui concerne l’utilisation de la sociologie pour améliorer le
bien être animal ?
Colter Ellis:
Je pense que la sociologie peut aider les mouvements sociaux. Je pense que nous pouvons aussi
donner des informations montrant le soutien et l’empathie envers les animaux d’une façon qui
éveillerait l’attention des vendeurs et des producteurs.
Leslie Irvine:
Pour la question de Gemma, je voudrais voir deux changements. Premièrement, je voudrais que les
recherches sur le bien être animal soient prises au sérieux par les Universités, et relié à ça, je
voudrais que les organismes de défense se réfèrent plus aux études scientifiques. C’est pourquoi
c’est une telle organisation et une vraie opportunité. Nous avons peu d’endroits comme celui-ci où
les défenseurs et les chercheurs peuvent croiser leurs chemins.
Helen Proctor:
Ah merci !
Colter Ellis:
Je suis tout à fait d’accord.
Helen Proctor:
Et cela nous amène à la fin de notre débat d’aujourd’hui, et je voudrais chaleureusement remercier
nos deux invités de marque pour cette discussion. Et un grand merci à vous tous pour vos questions.
Toutes nos excuses de ne pas avoir diffusé toutes les questions, mais vous pouvez continuer la
discussion sur le forum.
Comme toujours, n'hésitez pas à nous contacter à l’adresse [email protected] si
vous voulez discuter de quoi que ce soit de plus, ou si vous souhaitez savoir comment considérer la
sensibilité animale dans votre travail.
Vous pouvez nous rejoindre pour le débat du mois prochain intitulé «Quel est le rôle du vétérinaire
dans le bien-être animal ? », avec le Dr Andrew Knight et le Dr Lorelei Wakefield, le 12 Septembre à
15 heures, heure britannique.
Leslie Irvine & Colter Ellis:
Un grand merci de nous avoir reçu et merci à tous les internautes pours leurs questions envoyées!