Jcpdzaeffets TCN, 25 septembre 2013 PDZA : Argenteuil et Brome
Transcription
Jcpdzaeffets TCN, 25 septembre 2013 PDZA : Argenteuil et Brome
Jcpdzaeffets TCN, 25 septembre 2013 PDZA : Argenteuil et Brome-Missisquoi donnent l’exemple Jean-Charles Gagné Les MRC se sont longtemps fait tirer l’oreille pour développer leur zone verte grâce à des activités agricoles. En effet, Québec les avait invitées, dès 2001, à caractériser et à développer leur zone agricole, sans qu’il y ait bousculade au portillon. Mais la preuve est faite que la confection d’un Plan de développement de la zone agricole (PDZA) peut changer la dynamique du tout au tout. C’est ce qui est arrivé dans Argenteuil et BromeMissisquoi, deux des huit MRC choisies en 2008 par le MAPAQ pour élaborer un projetpilote de PDZA, et qui servent d’exemples pour tout le Québec. Convaincus de l’importance du secteur agricole et agroalimentaire, les élus ont voté les budgets requis afin de concrétiser le plan de match défini par les acteurs du milieu lors de nombreuses consultations. C’est ainsi que la MRC Brome-Missisquoi a investi 70 000 $ dans la confection de son PDZA, en plus des 50 000 $ du MAPAQ. Argenteuil Les moteurs tournent à plein régime à la MRC d’Argenteuil, dans les Laurentides, qui a embauché un agent agroalimentaire en mai 2012. Terminé en septembre 2011, le PDZA concentre d’abord les efforts sur les secteurs où l’agriculture est en perte de vitesse, dans l’Ouest et le Nord-Ouest du territoire. « Avec la collaboration de neuf producteurs agricoles, nous avons reconverti des friches en pâturages pour les bovins et augmenté les superficies destinées à la récolte du foin à Vallée d’Harrington, un secteur en perte de vitalité agricole », a indiqué Jonathan Palardy, l’agent agroalimentaire. Le fait que cette partie de la zone agricole ne soit pas assujettie aux limites imposées par le Règlement sur les exploitations agricoles (REA) a facilité la tâche. « À Saint-André d’Argenteuil, où l’agriculture est dynamique, nous travaillons à la mise en place d’une route gourmande grâce à l’implication de trois fermes évoluant dans des productions atypiques (vin de cassis, agneau et chevreau). Nous sommes sur le point de terminer une stratégie de commercialisation visant à favoriser l’accès aux tablettes de leurs produits », a illustré Éric Morency, coordonnateur au service de l’aménagement du territoire. Ces projets collectifs cadrent avec le Programme pilote d’appui à la multifonctionnalité de l’agriculture du MAPAQ. Fait inusité, la MRC a acheté une terre agricole en friche de 245 hectares dans le but d’y favoriser une agriculture communautaire. « Les légumes récoltés seraient livrés soit aux banques alimentaires soit aux cuisines collectives », précise M. Morency. « Nous avons fait évaluer le potentiel maraîcher et de production forestière non ligneuse (ginseng, actée à grappes noires, hydraste du Canada) de cet espace situé dans un bassin dégradé. L’étude a aussi permis d’identifier les lieux pertinents pour la production forestière non ligneuse ailleurs sur le territoire. » La MRC connaît en outre la culture idéale à promouvoir sur 31 sites de sa zone verte grâce à l’étude agropédologique qu’elle a réalisée. « Ce n’est pas parce qu’il ne s’agit pas de sols classés 1, 2 ou 3 [selon l’Inventaires des terres du Canada] qu’il n’y a rien à y faire en agriculture! », ont rappelé MM. Morency et Palardy. La MRC a logé cette année une demande à portée collective très particulière pour la construction de résidences en zone agricole (art. 59 de la loi). « La MRC a en effet prévu que des résidences devront être rattachées à une production agricole dans certaines parties du territoire, ce qui n’est pas obligatoire », a noté M. Palardy. La décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) est imminente. L’orientation du PDZA touchant l’agroenvironnement se concrétise par le soutien apporté au projet de bassin versant de la Petite Rivière Saint-André, à Saint-André d’Argenteuil. Mais le meilleur est à venir. « C’est la constitution d’une banque de terres inexploitées, en partenariat avec la MRC Brome-Missisquoi, créatrice de cet outil, qui va constituer la pièce maîtresse de notre démarche pour redynamiser le territoire agricole », ont confié MM. Morency et Palardy. L’entente avec cette MRC n’est pas encore conclue qu’elle fait déjà des petits. « C’est ainsi qu’un producteur de citrouilles a pu continuer d’approvisionner la chaîne Metro pour tout le Québec grâce à la location de terres dans la région, ont-ils signalé. De tels jumelages sont une belle occasion pour augmenter le nombre de producteurs et de superficies en culture. » Brome-Missisquoi La banque de terres agricoles inexploitées, créée par la MRC Brome-Missisquoi (Montérégie) dans la foulée de son PDZA, remporte un vif succès localement et à l’échelle provinciale. « Six jumelages entre des propriétaires de terres agricoles inexploitées et la relève ont été complétés jusqu’à maintenant et 11 autres, très sérieux, sont en cours de négociation, a expliqué Francis Dorion, directeur général adjoint et directeur du service de la gestion du territoire. Cet outil est par ailleurs en train de « migrer vers une plateforme multi-MRC. » D’autres régions pourront s’y greffer et offrir ainsi plus de possibilités de marier propriétaires de terres et relève. La MRC suit de près les projets agricoles à ses yeux porteurs pour le développement de villages. Elle a ainsi réagi au premier refus de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) au sujet d’un projet maraîcher à Dunham, impliquant un morcellement, « mais cadrant avec les objectifs du PDZA », a expliqué M. Dorion. Convaincus de l’importance économique de l’agriculture dans le développement régional, les élus veulent maintenant intégrer les orientations du PDZA, qui n’a pas force de loi, dans le schéma d’aménagement afin de le rendre plus contraignant pour les municipalités. Ces deux MRC soutiennent que le partenariat avec le Centre local de développement (CLD) est un incontournable dans la concrétisation du PDZA. Dans Brome-Missisquoi, le CLD a intégré la mise en marché des produits agricoles dans sa stratégie de développement économique, auparavant réservée à la transformation et à la distribution et un agent agroalimentaire promeut le secteur, a noté M. Dorion. En écho, Jonathan Palardy souligne que le CLD d’Argenteuil facilite et accélère les démarches pour monter les plans d’affaires et identifier les ressources humaines et financières appropriées. -30-