Planter, élaguer, couper, araser : l`arbre et la loi
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Planter, élaguer, couper, araser : l`arbre et la loi
20 Finistère 24 avril 2015 24 avril 2015 Planter, élaguer, couper, araser : l'arbre et la loi Suivant que l'on soit fermier ou propriétaire, planter, élaguer, couper, ramasser les produits de l'émondage, araser.... toutes ces actions liées à l'arbre sont soumises à réglementation. Il en va de même pour les éléments de paysage dans le cadre de la déclaration PAC. Le point sur ces différents aspects. Dans le cadre d’un bail rural, à défaut de précision particulière (aussi par définition en cas de bail verbal), de principe "le preneur a droit aux produits de l’émondage, aux arbres renversés par le vent ou disparaissant par une autre cause naturelle si le propriétaire ne les a pas enlevés dans le délai de 3 mois après information par le preneur". Rien n’empêche qu’une disposition contraire, une réserve soit faite au profit du bailleur. Il faut alors qu’elle soit expressément et clairement énoncée dans le bail entre les parties. Enfin, tout arasement de talus doit faire l’objet d’une autorisation écrite préalable du propriétaire. L’agriculteur et les talus Les coupes et abattages d’arbres peuvent être soumis à des demandes d’autorisations ou à des interdictions. En effet, la réglementation plus particulièrement en urbanisme, peut délimiter certaines parties du territoire comme par exemple les EBC*. Dans ce cas, le PLU peut répertorier des EBC (bois, bandes boisées, haies, arbres d’alignement et les arbres isolés). Le classement procure une protection juridique de l’espace considérant tout défrichement impossible et soumettant les coupes et abattages à déclaration. D’autres dispositions réglementaires, peuvent soumettre les arbres à une protection particulière en interdisant la coupe et l’abattage il peut s’agir de classement ou inscription au titre des monuments historiques, sites classés, etc. Plantations : gardez vos distances (voisinage) Toute personne souhaitant planter un arbre, arbuste ou une haie en limite de sa propriété a intérêt à se rendre à la mairie de sa commune pour savoir s’il existe des usages locaux ou des dispositions particulières, issues par exemple du PLU ou d’une carte communale, concernant les distances à respecter. S’il n’y en a pas, c’est le Code civil qui s’applique. Ce dernier stipule que pour les plantations destinées à dépasser 2 mètres de haut, du sol au sommet de l’arbre, la distance à respecter par rapport à la limite séparative des fonds est d’au moins 2 mètres. Pour les plantations de hauteur inférieure, la distance à respecter par rapport à la limite de propriété est de 50 mètres. Cette distance se mesure au sol à partir du milieu du tronc de l’arbre. Lorsque la distance de plantation n’a pas été respectée, le voisin peut demander la réduction de l’arbre à la hauteur autorisée ou son arrachage, sauf s’il a plus de 30 ans; c’est la prescription trentenaire. Le point de départ de cette prescription n’est pas la date de plantation de l’arbre mais la date à laquelle ce dernier a dépassé la hauteur permise. Malgré le respect des distances énoncées, les arbres ne doivent pas provoquer des troubles anormaux du voisinage (ex : débris de végétaux, perte d’ensoleillement…) car dans ce cas ils pourraient devoir être arrachés. De plus, les branches ne doivent pas dépasser sur le fond voisin, peu importe les distances de plantations et la date de plantation. L’arbre, la PAC et le fermier Le fermier déclare les haies, arbres, bosquets, dans ses îlots PAC au titre des BCAE 7 (bonnes conditions agricoles et environnementales). Ces éléments du paysage pourront si nécessaire être pris en compte au titre des SIE (surface d’intérêt écologique) en respect des règles de largeur et de discontinuité. L’agriculteur peut les déclarer à condition qu’aucune disposition expresse du bail ne prévoit une réserve au profit du propriétaire et que les arbres soient bien implantés sur une partie louée. On considère dans cette hypothèse que "le fermier a le contrôle" sur lesdits arbres. Pour toutes précisions sur la PAC, un rendez vous individuel PAC avec votre conseiller d’entreprise de la chambre d’agriculture peut se révéler utile. Magali Broustal Juriste Chambre d'agriculture du Morbihan *Espaces boisés classés