Choisir son compagnon

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Choisir son compagnon
FAMILLE / Animalin
Choisir son compagnon
Comme avec d’autres humains, vivre avec un animal demande psychologie et sens du relationnel. Prendre en
compte son caractère et anticiper compatibilités et incompatibilités au moment du choix permet d’éviter les
petites incompréhensions. Quelques pistes pour une belle vie commune.
C
hoisir le bon compagnon,
en accord avec votre personnalité et votre style
de vie, vous permettra
de vivre avec votre animal une
relation plus agréable. Il semble
évident que choisir un animal rapide et très tonique, voire nerveux,
alors que le maître ne jure que par
le calme, la douceur et la retenue,
risque de faire rapidement tourner
la relation au cauchemar et créera
énormément de frustration et de
stress de part et d’autre. Offrir
par exemple un Jack Russel à une
personne très âgée sous prétexte
que le chien est de petite taille deviendra très rapidement ingérable.
Sans compter que le sort de ces
animaux inadaptés à la personnalité de leur propriétaire n’est pas
très enviable. Restreints, enfermés,
attachés, donnés, abandonnés ou
euthanasiés, voilà souvent ce qu’ils
deviendront !
La race, premier
indicateur
Il existe de nos jours une multitude de races de chiens, chats
et chevaux inscrits au Livre des
origines. Ces races font l’objet
de nombreux ouvrages, sites
ou clubs de races qui font
l’éloge de leurs caractéris-
Offrir un Jack Russel
à une personne très
âgée sous prétexte
que le chien est de
petite taille deviendra
rapidement ingérable.
tiques physiques et psychiques.
Pourtant, il existe une grande
majorité d’animaux non répertoriés appelés croisés, bâtards
ou corniauds. Pour eux, point de
littérature toute faite. S’ils sont
issus d’un croisement unique,
recouper les qualités des deux
parents permettra de se faire une
idée assez simplement.
La psychomorphologie
appliquée aux
animaux
À lire
Lorsque les chevaux se
révèlent, de Karl Ferdinand
Hempfling.
1 www.cepha.org
Autre outil : la psycho-morphologie1. Elle est aujourd’hui principalement appliquée aux êtres
humains, mais peut également
s’appliquer aux animaux. Facteur de connaissance de soi et
des autres basés sur l’étude des
formes en relation avec le milieu,
elle permettra de mieux choisir
son animal en fonction de la psychologie et de la façon de vivre
de son maître. Et ce quelle que
soit sa race ou son croisement.
Il est difficile de faire référence
à des caractéristiques compor­
te­m en­t a­l es sans utiliser un
vocabulaire utilisant des définitions anthropomorphiques. On
évitera pourtant soigneusement
de cataloguer l’animal dans des
concepts réducteurs et inappropriés tels que : gentil, délinquant,
serviable…
Méthodologie
Pour définir la personnalité d’un
animal, il convient de recourir
à une méthode d’investigation
qui permettra d’obtenir une vue
d’ensemble de ses caractéristiques morphologiques. En fonction de son espèce, on observera
la forme de son crâne : brachycéphale (chien : Bouledogue ;
chat : Persan), mésencéphale
(chien : Labrador ; chat :
Maine Coon) ou dolichocéphale
(chien : Lévrier ; chat : Siamois),
son ossature, sa musculature,
sa graisse et sa peau. Chaque
élément sera comme autant de
pièces d’un puzzle complexe­.
L’animal a-t-il une tendance vers
la rétraction (Bichon) ou la dilatation (Rottweiller) ? Son ossature est-elle dense (Labrador),
lourde (Saint Bernard) ou fragile
(Whippet) ? Sa musculature estelle très développée et tonique
(Jack Russel) ou atone (Cavalier
King-Charles) ? La graisse estelle prépondérante ou non ? La
peau est elle très fine (Levrette
italienne, Abyssin) ou épaisse
(Labrador), la texture de la fourrure est-elle dense et épaisse
(Chow Chow) ou non (Galgo).
Son corps s’inscrit-il dans un
profil aérodynamique ou plutôt
statique ? Les yeux (forme, positionnement, tonicité) et notamment le regard, vont nous donner
des indications supplémentaires.
Regard triste, pétillant, rusé, malicieux, inquiet, doux, menaçant,
tendre, dur…
Chez le cheval
En ce qui concerne le cheval, K.F.
Hempfling a non seulement fait
un travail très novateur dans le
domaine de la communication
homme/cheval, mais il a également élaboré une typologie
comprenant 26 types différents.
On retrouve en autres le gitan, le
dandy, le modeste, le solitaire, le
danseur, le rustre…
Même en choisissant un animal
qui vous correspond au mieux,
il est évident que vous devrez
prendre le temps de l’éduquer et
lui apprendre à vivre en société.
C’est même le plus gros du travail !
Christiane Reniers
Naturothérapeute, comportementaliste et éducateur canin
54 BIOINFO – SEPTEMBRE 2012 – N° 122
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