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Remous après la critique du Raid par le fondateur du GIGN Après l'assaut de Toulouse, Christian Prouteau, fondateur du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, dénonce une opération «sans schéma tactique précis». Les syndicats policiers s'insurgent et le commandant d'unité du GIGN tente de calmer le jeu. «Comment se fait-il que la meilleure unité de la police ne réussisse pas à arrêter un homme tout seul?» Christian Prouteau, le fondateur du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) s'interroge dans les colonnes de Ouest France. L'ancien préfet, colonel de réserve de la gendarmerie, s'étonne que l'opération du Raid se soit soldée par la mort de Mohamed Merah. «On aurait pu lui tendre une souricière, explique-t-il. Attendre qu'il sorte et le coincer». «Il fallait le bourrer de gaz lacrymogène à très haute dose. Il n'aurait pas tenu cinq minutes. Au lieu de ça, ils ont balancé des grenades à tour de bras. Résultat: ça a mis le forcené dans un état psychologique qui l'a incité à continuer sa ‘guerre'.» «En fait, je pense que cette opération a été menée sans schéma tactique précis. C'est bien là le problème», poursuit Christian Prouteau, qui va jusqu'à comparer les pertes humaines du GIGN et celle du Raid, deux unités concurrentes. «Cela peut paraître présomptueux mais, en soixante-quatre opérations menées par le GIGN sous mon commandement, il n'y a pas eu un mort.» Réaction ulcérée des syndicats de police. Dans un communiqué publié vendredi, la deuxième union de policiers, Synergie-Officiers, classée à droite, «se demande si les déclarations (de Christian Prouteau) sont uniquement motivées par un mélange d'aigreur et d'ambition politicienne ou initiées en connivence avec des officiers supérieurs de la gendarmerie». Le syndicat «constate que cet ancien éminent haut gradé de la gendarmerie nationale oublie un peu vite les coups tordus et les bavures de certaines unités d'un service qu'il prétend défendre». Le GIGN de désolidarise de Prouteau Référence au rôle joué par Christian Prouteau et le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), qu'il avait crée en 1983, dans l'affaire des écoutes illégales de l'Elysée, jusqu'en 1986. En 2005, lorsque l'affaire a été jugée en première instance, l'ex-patron du GSPR a été condamné à huit mois de prison avec sursis et à 5000 euros d'amende. Une peine contestée par l'intéressé puis confirmée en 2008 par la cour de cassation. Même tonalité chez Alliance, second syndicat chez les gardiens de la paix, qui dit espérer que cette polémique «stérile et sans fondement» n'est pas dictée «par des ambitions personnelles ou des considérations politiques» à l'approche de l'élection présidentielle. Face à la polémique, le GIGN a réagi par l'intermédiaire du commandant d'unité Thierry Orosco. Dans une lettre envoyée vendredi au patron du Raid Amaury de Hautecloque, révélée par Le Figaro, il félicite les équipes chargées d'appréhender Mohamed Merah. «Face à la détermination farouche de ce dangereux individu, nous avons vu le courage de tes hommes et je tenais à te témoigner personnellement la solidarité de l'ensemble des militaires du GIGN», écrit-il. Sans le nommer, il se désolidarise des critiques soulevées par Christian Prouteau: «Ca et là des polémiques apparaissent pour nous opposer. Je condamne sans restriction ceux qui prétendent nous donner des leçons alors même qu'ils n'étaient ni présents sur les lieux ni responsables de cette intervention».