Dossier documentaire - SES Secours

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Dossier documentaire - SES Secours
Document 1
Le modèle de concurrence pure et parfaite a été présenté par Walras et reformulé dans les années 1950 par Arrow et
Debreu. Un marché en situation de concurrence pure et parfaite remplit cinq conditions.
Le marché doit être atomistique : il doit exister une multitude d’acheteurs et de demandeurs, de taille
comparable, de telle façon qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer la détermination du prix du bien.
Le marché doit être fluide : il faut qu’il y ait une libre entrée et une libre sortie du marché. Tout agent doit
pouvoir, à tout moment et sans contrainte, formuler une offre et une demande.
Sur le marché, les produits doivent être homogènes : les produits disponibles sur le marché doivent être
parfaitement standardisés.
Ces trois premières conditions définissent la concurrence pure ; deux autres sont nécessaires pour qu’elle soit parfaite.
Les marchés doivent être transparents : les offreurs et les demandeurs disposent d’une information parfaite et
gratuite sur les conditions du marché et notamment sur les prix des biens.
Les facteurs de production doivent être parfaitement mobiles : ils doivent pouvoir, à tout moment, se déplacer du
marché d’un bien à celui d’un autre.
D’après A. Beitone et Alii, Économie, Sirey, 2012.
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Comment le prix de vente d’un bien est-il déterminé en concurrence pure et parfaite ?
En utilisant le mécanisme de l’offre et de la demande, montrez comment la liberté d’entrée permet d’accroître la
production et d’abaisser les prix.
Qu’implique l’homogénéité du produit ?
Quelle est la valeur du profit des firmes sur longue période en concurrence pure et parfaite ?
Quelle est la condition de la concurrence pure et parfaite qui permet au prix d’être un véhicule de l’information ?
Exercice 1
Le graphique ci-dessous représente le coût marginal et le coût moyen d’une entreprise.
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Représentez graphiquement le profit réalisé par l’entreprise si le prix du marché est de P1.
À quel niveau de prix l’entreprise réalise-t-elle une perte ?
Représentez cette perte sur le graphique.
Ci-dessous, le graphique de gauche représente un marché quelconque, celui de droite les courbes de coûts de chaque
entreprise sur ce marché.
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Représentez graphiquement le profit de chaque entreprise lorsque le prix est élevé (P1) et le nombre d’offreurs
est faible (O1).
Le profit est-il important ?
Quelle conséquence cela a-t-il sur le nombre d’entreprises présentes sur le marché ?
Quel est le niveau du profit de chaque entreprise lorsque le prix est faible (P3) et le nombre d’offreurs est élevé
(O3) ?
Quelle conséquence cela a-t-il sur le nombre de producteurs ?
Pourquoi la situation de concurrence pure et parfaite n’est-elle pas avantageuse pour les entreprises ? Quelles
stratégies peuvent-elles chercher à mettre en œuvre ?
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Document 2
Cecil Rhodes créa le monopole De Beers à un moment particulièrement opportun. Les nouvelles mines de diamants
d’Afrique du Sud surpassaient tous les autres gisements antérieurs, de sorte que presque toute la production mondiale de
diamant était concentrée sur quelques kilomètres carrés. Jusqu’à récemment, De Beers était capable d’étendre son
contrôle sur les ressources même quand de nouvelles mines ouvraient. Soit l’entreprise achetait les nouveaux
producteurs, soit elle passait des accords avec les gouvernements locaux qui contrôlaient certaines des nouvelles mines,
les intégrant de fait au monopole De Beers. Le plus remarquable de ces accords fut celui passé avec l’ex-Union
Soviétique, qui garantissait que les diamants russes seraient commercialisés par De Beers, lui permettant de conserver le
contrôle des prix de vente. Mais au cours des dernières années, le monopole de De Beers s’est vu menacé. L’État a
obligé De Beers à relâcher son emprise sur le marché. Pour la première fois De Beers a des concurrents. Même si
aujourd’hui De Beers apparaît davantage comme un quasi-monopole que comme un véritable monopole, elle bénéficie
de nouveaux marchés émergents. En fait, la demande de diamants a augmenté beaucoup plus rapidement que l’offre.
P. Krugman et R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009.
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Pourquoi le marché du diamant n’est-il pas en situation de concurrence parfaite ?
Qu’est-ce qui a permis à l’entreprise De Beers de se trouver en situation de monopole ?
En quoi cette situation est-elle avantageuse pour l’entreprise ?
Comment évolue la structure du marché du diamant depuis quelques années ? Pourquoi cette évolution n’est-elle
pas forcément un problème pour l’entreprise De Beers ?
Document 3
Ibrahim tient un commerce de sandwichs turcs dans la partie restauration d’un grand centre commercial. Il est le seul à
proposer ce genre de produit, mais il y a environ une douzaine d’alternatives, qui vont du repas chinois à la pizza.
Quand il doit décider le prix d’un repas, Ibrahim sait qu’il doit tenir compte de ces alternatives : même les personnes
qui préfèrent normalement un sandwich turc ne viendront pas dépenser 15 euros chez Ibrahim alors qu’elles peuvent
avoir un repas complet pour 6 euros ailleurs. Mais Ibrahim sait également qu’il ne verra pas toute son activité s’envoler
même si son produit coûte un petit peu plus que les alternatives. Les économistes décrivent la situation d’Ibrahim
comme une situation de concurrence monopolistique. La concurrence monopolistique est particulièrement courante
dans les industries de services comme la restauration et les stations-service, mais elle existe également dans certaines
industries manufacturières. Elle implique trois conditions : un grand nombre de producteurs concurrents, des produits
différenciés, et une libre entrée et sortie du secteur. Chaque producteur a une certaine capacité à fixer le prix de son bien
différencié. Mais la mesure dans laquelle il peut le faire est limitée par la concurrence des autres producteurs existants
et potentiels qui proposent des produits proches, mais pas identiques.
P. Krugman et R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009.
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Expliquez les deux composantes de l’expression « concurrence monopolistique ».
Quelle est la principale différence entre une situation de concurrence monopolistique et une situation de
concurrence parfaite ? Quel est le point commun à ces deux situations ?
Dans quelle mesure Ibrahim dispose-t-il d’un pouvoir de marché ?
Document 4
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Document 5
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Pourquoi les opérateurs téléphoniques ont-ils été condamnés en 2005 ?
Quelle était la conséquence des faits reprochés aux trois opérateurs pour les consommateurs ?
Document 6
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Document 7
En janvier 1995, une jeune société américaine de transport aérien, Vanguard Airlines, commença à offrir trois vols
allers-retours par jour de Kansas City (Missouri), où est situé son siège social, à Dallas. Le prix était très intéressant
pour les voyageurs - un vol aller-simple coûtait 80 dollars - comparé au prix de son principal concurrent American
Airlines (108 dollars). Mais celui-ci déclara très vite la guerre à Vanguard. American Airlines offrit les mêmes tarifs
que la jeune société et augmenta de 8 à 14 le nombre de ses vols quotidiens vers Kansas City. Après près d’un an d’une
concurrence acharnée, Vanguard baissa les bras et décida d’abandonner temporairement ce vol qui n’était plus rentable.
American revint sans tarder à ses anciens horaires ; elle réduisit à 11 le nombre de ses vols quotidiens vers Kansas City
et releva son tarif aller simple jusqu’à 147 dollars en moyenne. Selon Brian Gillman, vice-président de Vanguard,
« American a en fait doublé sa capacité pour nous empêcher de revenir sur le marché ». De son côté, American affirme
qu’elle n’a pas violé la loi. Aux yeux du ministère américain de la Justice, il y a ici un exemple évident de concurrence
abusive et d’éviction par les prix. À l’évidence, le cas est tout à fait clair, mais le ministère de la Justice se heurte à un
problème majeur : presque toujours, les actions en matière de prix prédateurs ont échoué. Par une décision de 1993, la
Cour suprême a affirmé que la réduction agressive des prix profite généralement aux consommateurs. En agissant ainsi,
la haute cour a placé très haut les normes juridiques de preuve en matière de plaintes pour pratique de prix d’éviction.
D. Carney, W. Zellner, Problèmes économiques, n° 2683, octobre 2000.
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Qu’est-ce qu’une stratégie de prix prédateurs ?
Comment peut-on expliquer la capacité de la compagnie American Airlines à fixer des prix plus bas que ceux de
son concurrent ?
Dans cet exemple, la stratégie de prix prédateur a-t-elle servi l’intérêt des consommateurs ?
Document 8
D. Anselm (dir.), Manuel SES de 1ère, Hatier, 2011.
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Si vous cherchez depuis trente ans le « double live de Georges Guétary », quel prix êtes-vous prêt à payer pour
l’obtenir ?
Si vous cherchez depuis trente ans à vous débarrasser du « double live de Georges Guétary », à quel prix êtesvous prêt à le céder ?
À quel prix la transaction va-t-elle se faire ?
Y a-t-il un perdant à l’échange ? Pourquoi ?
Représentez sur le graphique le surplus du consommateur sachant qu’il était prêt à mettre un prix P1 pour obtenir
l’album alors qu’il le paie en réalité P0.
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Document 9
Pour avoir une première idée de ce que la discrimination par les prix peut être plus profitable que d’imposer à tous les
consommateurs le même prix, imaginez qu’une compagnie aérienne offre les seuls vols directs entre deux villes
européennes de taille moyenne quelconques. Supposez qu’il n’y ait aucun problème de capacité - la compagnie peut
faire voler autant d’avions que le nombre de passagers l’impose. Supposez également qu’il n’y ait pas de coûts fixes. Le
coût marginal pour la fourniture d’un siège est de 125 €, quel que soit le nombre de passagers transportés. Supposez
également que la compagnie sache qu’il y a deux types de passagers potentiels. Il y a premièrement les voyageurs
d’affaires, parmi lesquels 2 000 souhaitent voyager entre les destinations chaque semaine. Il y a deuxièmement les
étudiants, parmi lesquels 2 000 souhaitent également voyager chaque semaine. Les passagers potentiels prendront-ils
l’avion ? Cela dépend du prix. Il se trouve que les voyageurs qui se déplacent pour affaires veulent vraiment prendre
l’avion ; ils prendront l’avion tant que le prix n’excède pas 550 €. Mais les étudiants ont moins d’argent et davantage de
temps ; si le prix excède 150 €, ils prendront le bus. Que devrait donc faire la compagnie aérienne ? Si elle doit imposer
le même prix à tout le monde, ses possibilités sont limitées. Elle pourrait fixer un prix de 550 €, de cette manière elle
obtiendrait le maximum possible de la part des voyageurs d’affaires mais perdrait le marché des étudiants. Ou elle
pourrait fixer un prix de seulement 150 €.
P. Krugman et R. Wells, Microéconomie, De Boeck, 2009.
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Rappelez de quelle manière une entreprise maximise son profit en situation de concurrence pure et parfaite. Quel
sera le prix qui maximisera alors son profit ?
Calculez le profit pour chacune des situations évoquées dans le document.
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Situation 1 : le prix du billet est à 550 €.
b.
Situation 2 : le prix du billet est à 150 €.
Quel serait le profit si l’entreprise décide de faire payer 550 € aux voyageurs d’affaires et 150 € aux étudiants ?
Document 10
France Télécom a dévoilé mercredi sa nouvelle marque « low cost », dénommée Sosh, destinée à couper l’herbe sous le
pied de Free Mobile à quelques mois du lancement du nouvel opérateur. L’opérateur historique Orange, qui vise le
demi-million de clients à fin 2012 pour Sosh, prend le pari de tenter de séduire dès à présent des clients jeunes,
technophiles et axés sur le web : les mêmes que Free est susceptible de viser à son arrivée. « Nous avons réfléchi à tout
un arsenal de projets pour conserver notre leadership, pour aller plus loin dans la segmentation du marché du mobile.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer une nouvelle marque », a expliqué le PDG Stéphane Richard.
Sur la base des coûts marginaux engendrés, Sosh affiche une rentabilité comparable aux autres offres Orange et
notamment à celle de la gamme phare Origami de l’opérateur historique, car le lancement s’appuie sur les
infrastructures existantes de France Télécom. « Orange n’est en outre pas inquiet de voir Sosh cannibaliser les clients de
la marque historique », a ajouté Delphine Ernotte, la directrice des activités France. « Il y a des différences
fondamentales entre Orange et Sosh, celle qui saute aux yeux, c’est la subvention des mobiles1. Acquérir un terminal
subventionné reste une chose très importante pour une grande partie de nos clients Orange » a-t-elle précisé. Ces mêmes
clients sont également attachés à l’achat de mobiles en boutique, ainsi qu’à la disponibilité d’un service client par
téléphone et en magasin. Sosh - appellation choisie en référence au mot anglais socialize qui signifie rencontrer des
gens - proposera à partir du 6 octobre des offres sans engagement, avec une importante dimension « data » de transfert
de données, à des prix oscillant entre 19,90 et 39,90 euros. Autre particularité : le service client sera assuré
essentiellement sur Internet, par mail, tchat et sur des forums. « Sosh répond à une cible assez importante. On considère
que quatre millions de personnes pourraient êtres sensibles à cette offre », a ajouté Delphine Ernotte. Sosh fait partie des
initiatives menées par les opérateurs existants en attendant Free pour courtiser les clientèles des segments vers lesquels
le nouvel acteur pourrait bien se tourner d’abord.
M. Mawad et L. About / Reuters, « Orange dévoile sa marque low-cost pour contrer Free », 07/09/2011.
1. La subvention des mobiles est la fourniture par l’opérateur d’un téléphone mobile à prix réduit, subventionné, lors de la souscription d’un forfait.
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Quel type de clientèle France Télécom cherche-t-il à capter avec la marque Sosh ?
Quels sont les moyens utilisés pour segmenter le marché ?
Quels sont les risques de la stratégie menée par France Télécom ? Aidez-vous du passage souligné.
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