LE FILS DE MON PÈRE
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LE FILS DE MON PÈRE
Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse Genre : Historique Nombre de pages : 224 Niveau conseillé : Collège Difficulté : 2 à 3 LE FILS DE MON PÈRE Évelyne Brisou-Pellen Illustration de couverture de Rébéna RÉSUMÉ Ch. 1 Théo, qui a bientôt 17 ans, n’a jamais connu Jean Pihéry, son père, mort durant la Grande Guerre, avant sa naissance. Il sait de lui qu’il était intelligent. C’est ce que lui ont souvent rappelé sa mère et son beau-père Georges, un mutilé de guerre. Tous les deux l’ont poussé à suivre l’exemple de son père. C’est ainsi que Théo est un des rares au village à bientôt passer son Bac. En cette année 1936, les élections viennent d’être remportées par le Front populaire. Les grèves et les occupations d’usines se multiplient. Ch. 2 à 4 Théo n’a plus grand chose à dire à ses anciens camarades qui, pour la plupart, sont ouvriers dans la fonderie de Norbert Garancher où sa mère est femme de ménage. C’est par hasard qu’il fait la connaissance de Clémentine, une des huit filles du patron. Celle-ci lui confie que son oncle Henri, qui a, contrairement à son père, refusé l’héritage de la fonderie, veille de loin sur lui car il était le meilleur ami de son père qu’il a vu mourir. Cet oncle voudrait que l’usine ne serve pas à fabriquer des canons mais des bonbons. Il envoie toutes les indications nécessaires pour ce faire dans des lettres adressées à la petite fille. La mère de Théo remet à son fils des esquisses au fusain de Jean. Ch. 5 Théo est obsédé par le projet de rencontrer l’ami de son père. Pour cela, il interroge Clémentine qui s’est exprès cassé le bras pour ne pas retourner en pension. Elle aussi rêve de rencontrer son oncle de Toulon qui n’est jamais revenu, dans sa famille, depuis le retour de la guerre. Ch. 6 Le nouveau ministère, présidé par Léon Blum, promet d’accorder la semaine de quarante heures et des congés payés aux travailleurs, mais il faut faire pression sur les patrons pour qu’ils signent les accords. La mère de Théo fait grève avec les autres employés de la fonderie. Ch. 7 à 9 Norbert Garancher menace de fermer l’usine si on l’oblige à accorder des congés payés. Théo obtient son Bac et est chargé de donner des leçons à Clémentine. Ils évoquent des problèmes liés à la fabrication et à l’emballage des bonbons, chacun étant à présent très concerné par ce sujet. Ch. 10 à 13 En Espagne, la République se trouve face au coup d’état mené par Franco. La France promet de lui fournir des armes mais les Anglais craignent qu’on indispose Hitler qui s’est rangé du côté de Franco. Avec l’argent des cours donnés à Clémentine, Théo peut enfin aller rendre visite à Henri Garancher dont il a l’adresse à La Valette. A la gare, il retrouve Clémentine qui lui assure avoir obtenu l’autorisation de sa famille. Ch. 14 à 16 Dans le train, à part Clémentine, les passagers découvrent pour la première fois le sens du mot “vacances”. Arrivé à Toulon, Théo envoie un télégramme au père de Clémentine pour le rassurer. Bizarrement, l’adresse à laquelle est adressé le courrier d’Henri est différente du château du Coudon où sont conduits avec réticence sa nièce et le jeune homme. Ils sont reçus dans ce qui ressemble à un parloir décoré de dessins ressemblant étrangement à ceux du père de Théo. Henri a un bandeau sur la tête qui lui cache un œil. Il explique qu’il s’est blessé en jardinant, puis il raconte la guerre qu’il a vécue avec Jean Pihéry. Il conseille à sa nièce de réfléchir à la fabrication de chewing-gums, jamais encore produits en France. Clémentine remarque que son oncle porte la marque d’une alliance. Veut-il cacher qu’ il a une famille ? En fait, Henri, défiguré par les obus, a choisi de vivre dans ce qu’on appelle la maison des Gueules Cassées où se retrouvent ceux qui ont été gravement mutilés et ne souhaitent pas être ainsi vus. Ch. 17 à 21 De retour chez lui, Théo, en regardant les dessins de son père, comprend soudain qu’ils sont de la main d’Henri. Est-il le fils de ce dernier et non de Jean Pihéry ? Divers indices lui montrent qu’Henri est mort et que celui qu’il a rencontré est en fait Jean Pihéry, son père. Celui-ci a choisi de s’effacer pour que l’on n’ait pas à souffrir avec lui, par lui. Théo ne peut le dire à sa mère remariée sans créer une situation épouvantable. Il écrit à son père en l’assurant qu’il ne trahira pas son secret. Clémentine a tout deviné mais saura tenir sa parole. Théo décide de suivre une école d’ingénieurs pour concevoir des machines capables de fabriquer des chewing-gums. © EDDL Paris 10, 2009 PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions Les couvertures : La quatrième de couverture évoque le fonds historique de 1936, époque où se situe le roman. En observant la première de couverture et en fonction de leurs connaissances, les élèves émettront des hypothèses (qui peuvent être très variées) sur le pourquoi de la manifestation en arrière-plan. Feuilletage : On retrouvera les ouvrages d’Évelyne Brisou-Pellen sur le premier rabat de couverture. Quels sont ceux qui évoquent directement la Bretagne où vit l’auteur (Les cinq écus de Bretagne et Les Portes de Vannes) ? De combien de chapitres se compose le récit (de 21, voir pp. 219 et 220) ? On remarquera qu’un texte de trois pages précède le premier chapitre. II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes A noter : Le texte est écrit à la première personne. Le narrateur est Théo. En cours de lecture : En quoi la couleur des uniformes des soldats français en 1914 n’était-elle pas adaptée (Voir p. 40) ? P. 88, que pense Georges à propos du Tour de France ? Les lecteurs exprimeront leur accord ou leur désaccord avec son opinion. Au fur et à mesure de l’avancée dans le roman, on notera que les conditions de vie en 1936 sont bien différentes de celles des lecteurs. A titre d’exemples : p. 17, seuls l’instituteur, le notaire et le directeur de l’usine possèdent une radio ; p. 14, peu d’adolescents peuvent poursuivre leurs études jusqu’au Bac ; p. 97, au village, seul, le patron de la fabrique a l’électricité. Un aspirateur est un objet très rare ; p. 108, même les maisons des ouvriers appartiennent au patron ; p. 137, les trains comportent trois classes, certaines banquettes sont en bois, etc.). P. 86, combien d’heures de travail doit faire une ouvrière du textile des Vosges pour pouvoir acheter un modeste pain (2 heures), un kilo de bifteck (25 heures) ? Pourquoi le roi d’Angleterre renonce-t-il à passer ses vacances à Cannes (P. 148, il craint de se retrouver mêlé aux “casquettes des congés payés”.) ? Échanges / Argumentation et Débats : Les lecteurs débattront à propos de la discussion entre Muzard et Théo (p. 67), l’un affirmant qu’il y a toujours eu des forts et des faibles et l’autre répliquant que : “ce n’est pas parce qu’il y a toujours eu des riches et des pauvres que ça doit continuer…” . Un échange pourra avoir lieu sur la condition des femmes en France (égalité des salaires, représentation dans les instances publiques, etc.) ou dans d’autres pays. On relèvera au préalable ce qui nous éclaire sur les règles et les façons de penser à l’époque du roman, comme : p. 33, les filles ne portent pas de pantalons ; p. 44, les primes sont plus ou moins élevées, selon qu’un nouveau-né est un garçon ou une fille ; p. 46, une femme n’a pas le droit de travailler sans une autorisation écrite de son mari ; p. 62, il n’est pas correct pour une jeune fille de se promener seule dans la rue et sans chapeau ; p. 75, les femmes doivent porter le deuil de chaque membre de la famille pendant des mois et des années ; p. 94, chez les bourgeois, on ne laisse pas seul en tête-à-tête un garçon et une fille, même un professeur et son élève. Activités en liaison avec la lecture : Le roman se situe dans une période particulièrement riche en événements. Avec l’aide du professeur d’histoire et en s’appuyant sur des documents audio-visuels, on s’attachera à rappeler ce qu’a été le Front Populaire et comment ont été obtenues des avancées sociales (le droit aux vacances, aux congés payés, la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, etc.). On évoquera également en quoi consiste le système Taylor (Voir pp. 100 à 102). III. Dire / Quelques suggestions Le roman étant lu, on mettra oralement en correspondance les extraits qui se répondent dans lesquels sont décrites les circonstances de la mort de celui qu’on découvre être Henri : pp. 9 à 11, p.176 puis pp. 209 à 211. La lecture à voix haute fera alterner les textes amusants (comme la description par Clémentine de la fabrication de bonbons dans le dortoir du pensionnat, pp. 57 et 58, ou la lettre adressée au patron, p. 104) avec des textes graves comme celui où l’on apprend la réaction d’Hitler aux jeux olympiques de Berlin (p. 128). IV. Écrire / Quelques propositions La classe choisira une cause à défendre et rédigera à son tour des slogans en relation avec cette cause (contre le racisme, pour le droit au logement, etc.). En s’appuyant sur l’exemple des nombreuses recettes qui émaillent les discussions entre Clémentine et Théo, (Bêtises de Cambrai p. 30, Forestines p. 32, Nougat pp. 35 et 36, etc.), on inventera des marques et de nouvelles confiseries tout aussi appétissantes. © EDDL Paris 10, 2009