1854 lyautey

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1854 lyautey
1854
LYAUTEY
Louis Hubert Gonzalve Lyautey est né le 17 novembre 1854 à Nancy ; il
est un militaire français, officier pendant les guerres coloniales, résident
général au Protectorat français du Maroc en 1912.
En 1877, deux ans après Saint-Cyr, Lyautey se retrouve en Algérie avec
le 2e régiment de hussards. Il revient en France, dans les Vosges, en 1882. Il
sert en Indochine à partir de 1894, et durant trois années puis au Tonkin
jusqu’en 1902.
On le retrouve en 1907 au Maroc jusqu’en 1916, puis il rentre en France
où il est nommé ministre de la Guerre durant quelques mois. Après être
retourné au Maroc, il rentre définitivement en France.
Après le pillage de sa propriété à Crévic en Lorraine, il s’installe à
Thorey ; c’est là qu’il décède le 27 juillet 1934. Son corps sera inhumé à
l’église des Cordeliers de Nancy, puis un an plus tard, le 27 octobre 1935, la
dépouille de Lyautey le Grand traversa Marseille pour être embarqué sur le
Dupleix qui devait conduire les restes du maréchal vers le Maroc.
Quatre torpilleurs espagnols se portèrent au-devant de la flotte
française et vinrent saluer la dépouille du bâtisseur d’Empire. Puis, le 28 au
matin, devant Gibraltar, ce fut l’hommage de la Home-Fleet (Royal Navy). Ce
Hood (croiseur) – qui, quelques années plus tard, devait si glorieusement périe
percé par les obus du Bismark – et le Reknown, les croiseurs Achille, Neptune,
Leander et huit destroyers saluèrent le corps du maréchal à qui le Foch, le
Verdun et le Vautour faisaient une escorte d’honneur.
Au travers de Tarifa, la flotte anglaise fit demi-tour. Pour la dernière fois
le maréchal Lyautey allait aborder au Maroc. Et ce fut l’entrée de la Gloire à
Rabat. Le catafalque fut dressé à Bad-Rouah, devant la porte monumentale de
Yacoub et Mansour l’Almonade.
Aux carrefours de l’Histoire et autre source indéterminée
1854
LYAUTEY
Ils étaient tous là, les goumiers en jellabah rayée, les chasseurs
d’Afrique, les spahis en burnous bleu sombre, les cavaliers des tribus, la Légion
« sa »Légion. De ces hommes il avait fait ses amis, ses alliés, réussissant à
leur prouver qu’il apportait avec lui la paix.
C’est dans une blanche Koubba coiffée de tuiles vertes que repose Louis
Hubert Lyautey, là où il a voulu dormir, gardé par les habitants du Magreb, les
fils de cette terre qu’il a tant aimé. Enfin, depuis 1961, son corps repose dans
la chapelle de l’hôtel des Invalides.
Fait maréchal en 1921, Lyautey était Grand-croix de la Légion
d'honneur et titulaire de la Médaille militaire, de la Médaille coloniale Tonkin et
Maroc, de la Médaille du Maroc agrafes "Casablanca" -"Oudjda" - "Haut-Guir",
ainsi que de nombreuses décorations étrangères.
Le comte de Saint-Hilaire nous rapporte cette entrevue avec le général
Lyautey :
« Un jour, écrit-il, chevauchant à côté du général Lyautey sur les pistes
marocaines
et
m’entretenant
avec
lui
des
méthodes
de
conquête
et
d’organisation, je fus amené à dire ; mon général, ce qui m’étonne le plus en
vous et ce qui, selon moi explique vos réussites, c’est la rencontre de deux
qualités qui s’excluent presque toujours et qui collaborent rarement chez les
diplomates : la conception des ensembles et le culte du détail. »
Cet homme répondant sans doute à un témoignage qu’il se rendait à
lui-même :
« Oui, acquiesça-t-il, c’est bien cela. Mais je n’y suis pour rien. Je dois
tout à ma nourrice et à la cavalerie. »
Et après un temps, pour guetter chez moi une interrogation à
l’impossibilité professionnelle :
Aux carrefours de l’Histoire et autre source indéterminée
1854
LYAUTEY
« Ma nourrice m’a laissé tomber de la fenêtre sur le pavé, à Nancy,
c’est ce qu’elle pouvait faire de mieux. Ma colonne vertébrale étant amochée,
j’ai eu l’avantage d’être comprimé dans un appareil, et on m’a envoyé coucher
pour plusieurs années.
J’ai porté un corset jusqu’à l’âge où, de mon temps, les petites en
mettaient un pour la première fois. Admirable régime. Lecture, réflexion,
méditation ; graines d’idées générales. Puis, pour prendre ma revanche et pour
me dédommager d’avoir été un enfant très faible, j’ai tâché… »
« D’être un homme très fort. Et la cavalerie, mon général ? »
« Ah ! la cavalerie ! C’est le complément et le correctif de la méditation.
Quand
on
a
commandé
un
escadron,
c'est-à-dire
passé
des
revues
d’habillement, compté des effets, surveillé l’ordinaire, vérifié le passage des
chevaux, les clous de la ferrure, l’astiquage des harnachements, sans oublier la
qualité du crottin ; on descend ou on s’élève au concret, du général en
particulier, de l’ensemble au détail. »
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