1) PREFECTURE (par Mathilde) La préfecture de

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1) PREFECTURE (par Mathilde) La préfecture de
1) PREFECTURE (par Mathilde)
La préfecture de Chambéry, symbole de l’Etat français. Dans les années 1960, la plupart des
pays africains qui étaient sous le joug de la puissance française ont acquis leur indépendance
par rapport à l’Hexagone. Cependant l’indépendance n'est que théorique, le gouvernement
français continuant de maintenir son emprise. Depuis lors, la politique française en Afrique
est décidée au sein de la Cellule africaine de l’Elysée alors qu’en ce qui concerne les autres
continents les agissements de la France sont discutés au Ministère des Affaires étrangères.
Sous Nicolas Sarkozy la Cellule africaine a été renommée la Cellule diplomatique mais il
demeure que la politique française en Afrique n’est pas un sujet de débat au Parlement mais
reste confine au sein d’un service spécial, contournant ainsi les Ministres des Affaires
Etrangères. Dirigée par Jacques Foccart sous le Général De Gaulle, elle est notamment passée
aux mains de Jean-Christophe Mitterrand sous le premier président de gauche pour être
redonnée à Foccart à l’époque de Jacques Chirac puis à André Parant à celle de Nicolas
Sarkozy. Les décisions qui y sont prises au nom des Français ne sont donc pas soumises au
contrôle de la population, signe d'un déni de démocratie.
Du Général De Gaulle à François Hollande, les chefs d’Etat français qui se sont succédés,
qu’ils soient d’idéologie de gauche ou de droite, ont conservé des liens étroits avec les
différents dictateurs africains, par l'intermédiaire d'émissaires tels que Patrick Balkany ou
Robert Bourgi. En contrepartie de privilèges économiques, la France a souvent soutenu ces
dictateurs.
Validation d'élections aux scores staliniens comme en 2009 avec la victoire de Bouteflika en
Algérie avec 90% des voix ou la réélection de Sassou Nguesso au Congo Brazaville avec
78% des voix, placement d'amis de la France à la tête de l'Etat comme au Gabon où Ali
Bongo a succédé à son père Omar Bongo, ou en Côte d'Ivoire avec Ouattara en 2011,
légitimation de coups d'Etat, tels que celui de Dadis Camara en Guinée en 2008 ou celui de
Rajoelina à Madagascar en 2009.
François Hollande prétend que la Cellule diplomatique de l'Elysée ne décide plus seule mais
les mécanismes restent les mêmes, les décisions ne sont toujours pas débattues à l’Assemblée
Nationale et Hélène Le Gal est la nouvelle conseillère Afrique.
Depuis son élection en 2012, le nouveau président français a reçu en grandes pompes Blaise
Comparoré, au pouvoir au Burkina Faso depuis 26 ans, Idriss Deby, au pouvoir au Tchad
depuis 23 ans, Ali Bongo au pouvoir au Gabon depuis 2009 ayant succédé à son père qui était
resté 41 ans à la tête de l'Etat, Paul Biya, au pouvoir au Cameroun depuis 31 ans et Sassou
Nguesso au pouvoir au Congo Brazzaville depuis 16 ans après avoir gouverné 13 ans entre
1979 et 1992.
Malgré les promesses tenues lors de la période électorale, ceci laisse présager que le
changement en ce qui concerne la Françafrique, ce n'est pas pour maintenant.
2) EDF (par Nico)
La succursale de l'entreprise EDF symbolise la dépendance énergétique de la France, pays le
plus nucléarisé du monde avec 58 réacteurs en activité. La production nucléaire de
l'énergéticien national représente plus de 80 % de la production électrique. Outre les risques
d'accident nucléaire et l'insoluble problème de la gestion des déchets radioactifs, le système
électrique français possède un rendement déplorable avec 66 % de pertes en vapeur dissipée
dans l'atmosphère
La prétendue indépendance énergétique est en réalité un mensonge puisque la totalité de
l'uranium nécessaire pour faire fonctionner les centrales est importé, avec un tiers depuis le
Niger où la société AREVA (ex-COGEMA) détenue à 87 % par l'état français, extrait de
l'uranium.
Depuis l'indépendance en 1960 les accords de défense signés avec le Niger et le Gabon
comportent une clause d'approvisionnement prioritaire pour la France.
La France n'a pas hésité à se débarrasser des dirigeants nigériens qui ont souhaité une hausse
du prix de l'uranium exploité par Areva afin que la rente bénéficie au pays. En 1974 Hamani
Diori est renversé par un coup d'état militaire mené par Seyni Kountché et approuvé par Paris.
En 2010, Mamadou Tandja est renversé par un coup d'état militaire après avoir été lâché par
la France pour avoir décidé d'ouvrir les permis miniers à d'autres investisseurs.
Les réseaux françafricains ont toujours été utilisés par Areva. Le dernier en date Dominique
Pin, ancien de la cellule Afrique de l'Elysée à l'époque où A. Lauvergeon travaillait pour F.
Mitterrand qui est devenu directeur d'Areva lors de la renégociation du prix de l'uranium en
2007.
L'exploitation de l'uranium nigérien représente une catastrophe écologique, sanitaire et
sociale : spoliation des terres agricoles et pastorales autour des 2 sites miniers d'Arlit et et
Imouraren, contamination de l'air par les poussières radioactives, contamination des
ressources en eau, omerta sur l'impact sanitaire sur les populations et les mineurs, l'accès aux
soins est assuré par Areva qui ne détecte étrangement aucune pathologie radio-induite.
La présence d'Areva accroit les tensions dans la zone sahélienne. Des rebellions armées
réclament le partage des bénéfices liés à l'exploitation de l'uranium. En réponse, la présence
militaire française est renforcée avec la présence des forces spéciales pour sécuriser les mines.
La guerre au Mali a aussi pour objectif non avoué de préserver les ressources exploitées par
Areva au Niger.
Le Niger, mais aussi le Gabon sont irradiés par la Françafrique et l'industrie nucléaire, nos
choix énergétiques ici engendrent des conséquences désastreuses.
Pour une transition énergétique et se détourner d'une technologie nuisible et sans avenir :
réduction des consommations + énergies renouvelables locales
Cependant, il faut continuer de dénoncer les nouveaux projets néo-coloniaux solaires comme
Desertec : pillage du désert pour satisfaire les besoins démesurés des européens
3) BOUYGUES (par Alexis)
Beaucoup d'entreprises poids lourds du CAC 40 ou des plus grandes fortunes de France ont
des activités florissantes (et parfois quasi monopolistiques) en Afrique : B. Arnault (LVMH),
Bolloré, Pinault (CFAO) Seillière (Bureau Véritas), Lafarge, Total, Technip, Vinci, Véolia,
BNP Paribas, Natixis, Crédit Agricole, Alcatel, Accor, Gaz de France, Michelin, Alsthom,
Air-France-KLM, ... liste non exhaustive à laquelle il faudrait ajouter les marchands d’armes
et quelques autres groupes, dans l’agro-alimentaire par exemple.
Prenons l'exemple de Bouygues, devant laquelle nous venons d'arriver. Cette société familiale
fondée dans les années 50 dans le domaine du Batiment et de la construction d'autoroute, s'est
diversifié et internationalisé dans les années 80 avec la construction de plate forme
pétrolières, la distribution d'eau et d'énergie (SAUR), les médias avec TF1 puis TPS et enfin
les télécommunications avec Bouyges Telecom.
Cette entreprise prédatrice a des effets dévastateurs sur les économies, notamment en Afrique,
où elle s'y est installée très tôt, dès 1960 au moment de la décolonisation. Elle reste
aujourd'hui un terrain privilégié de ce géant français pour la constuction : Djibouti,
Madagascar, Maghreb, Afrique australe mais aussi Congo, Gabon, Bénin ou Nigéria. Dernier
exemple en date : en avril 2013, l’Etat ivoirien a accordé au groupement Bolloré-BouyguesMaersk la construction et la gestion du deuxième terminal à conteneur du port d’Abidjan en
lieu et place de Bolloré ! Bolloré-Bouyges remplace Bolloré pour selon les autorités
portuaires « accroître la compétitivité du port par le jeu de la concurrence » !
Bouygues s'est également implanté de manière profonde dans la gestion des services que l'on
dit "publics" par exemple au Sénégal, Mali et en Côte d'ivoire dans la distribution de l'eau et
de l'électricité.
Prenons l'exemple des services publics au Mali : Avec l'aide de la Banque Mondiale qui y
imposa comme dans de très nombreux pays un plan d'ajustement de la dette, avec
privatisation des services publics, Bouygues a récupèré la disribution d'électricité. Bouygues
promettait évidamment une baisse des tarifs mais en réalité ceux-ci vont augmenter/ ont
augmenté? de 60 pourcents entre 1998 et 2002. Finalement, l'Etat a été obligé de payer 16
millions d'euros de factures impayées des usagers maliens puis a été obligé de réinvestir
massivement pour reprendre le contrôle de l'entreprise en 2005 ! Il n'y a pas de petits profils
pour Bouygues même dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
Bouygues est aussi reconnu en Afrique pour sa haute responsabilité sociale ! Premier
exemple, dans la mine d'or de Morila, où Bouygues est présente à travers la Somadex, suite à
une grève des ouvriers demandant le paiement des primes promises et de l'absence de
protection alors que l'entreprise utilse du cyanure pour extraire l'or. En 2005 Bouygues a
licencié les grévistes et a obtenu l'interdication du principal syndicat impliqué !
Deuxieme exemple, en Guinée equatoriale Bouygues a écopé d'une amende de 50 millions de
Fcfa pour tentative de corruption du 1er ministre equato-guinéen souhaitant instaurer une
hausse du service minimum.
Pour arrétez de soutenir cette entreprises prédatrices, facile de boycotter TF1, débranchez
aussi votre téléphone Bouygues, votre B-Box, votre Darty Box et faites lui savoir !
4) STATION ESSENCE (par Elo)
On a dû rouler un peu pour atteindre ce lieu symbolique que tout le monde comprendra
aisément : une station essence. Si Survie Savoie propose cette découverte de la Françafrique à
la force du mollet, ce n'est pas un hasard, c'est pour rappeler que le choix de notre mobilité en
France est intimement liée à l'exploitation des ressources en Afrique. On parle de transition
énergétique : 32% de la consommation d'énergie en France est lié aux transports. D'ou
provient l'énergie nécessaire à nos déplacements ?
Le pétrole, exploité par des multinationales sans scrupules, représente une grande part de nos
consommations d'énergie dans le domaine des transports. Cette station Esso devant laquelle
nous nous trouvons, c'est la face visible du géant américain ExxonMobil. En France aussi on a
nos géants pétroliers : il existe même "l'union francaise des industries pétrolières". Prenons
l'entreprise francaise la plus célèbre : Total. C'est la plus grosse entreprise française en terme
de chiffre d'affaire ; en 2012, 12,4 milliards d'euros de profits (=900 000 personnes au SMIC
pendant 1 année). Des richesses récoltées sur le dos des pays africains, qui profiteront aux
dictateurs locaux, à leurs parrains politiciens occidentaux, et bien sur aux actionnaires des
compagnies pétrolières francaises. En bref, l'exploitation du pétrole ne profite pas aux
populations, ni en Afrique, ni en France.
En Afrique, l'exploitation des ressources pétrolières a de graves conséquences : au Nigéria, le
delta du fleuve Niger est très prisé par les sociétés pétrolières. L'extraction du pétrole détruit
l'environnement par les retombées de pluies acides ; les fuites de pétole créent une polution
pire que la marée noire de 2010 dans le Golf du Mexique. Tout ca pourquoi ? Pour exporter 2
millions de barils de pétrole chaque jour. Et la France, combien consomme-t-elle de pétrole ?
Un peu plus de 2 million de barils par jour...
Le problème, c'est le pétrole ? Non, c'est la bagnole. Car pour déplacer un objet qui pèse plus
d'une tonne, il faudra toujours avoir recours à une quantité d'énergie colossale. Les
biocarburants ? Corrigeons dabord : parlons plutôt de agrocarburants, car la privation des
terres nourricières dans le seul but de nourrir nos voitures n'a rien d'écologique. L'avènement
annoncé de la voiture électrique ? Cela ne changera rien à la domination de la France sur les
pays africains : la voiture électrique ne sera qu'une voiture électro-nucléaire qui, plutôt que de
piller du pétrole, pillera de l'uranium, ce qui est déjà le cas pour notre soi-disante indépendane
énergétique !
Alors collectivement, nous devons lutter contre les systèmes énergivores qui se déploieront
toujours sur le dos des populations les plus pauvres. Et individuellement, optons pour des
modes de transport dits "actifs" : car la seule énergie qui n'exploite personne... c'est la nôtre.
5) BANQUE DE FRANCE (par Vero)
Nous voici devant la Banque de France symbole de la zone Franc. La zone franc et sa
monnaie le franc CFA constituent le système monétaire et économique qui lie 15 pays
d'Afrique francophone à la France et les prive de toute souveraineté sur la
Ainsi la Banque de France est le véritable institut d'émission du FCFA. Ni la BCAO de
Dakar, ni la BEAC de Yaounde ne décide (singulier) de la masse monétaire qui circule dans
leur Etats.
Autre moyen de contrôle, chaque pays doit déposer 50% de ses devises en FCFA sur un
compte au Trésor public français.
C'est également la France qui a le pouvoir de décider de la dévaluation du FCFA, comme ce
fut le cas en 1994 avec une dévaluation de 50%.
Par ailleurs la politique de change est la même dans la zone FCFA et dans la zone euro, ce qui
signifie que les fluctuations de l'euro se répercutent directement sur l'économie de la zone
franc.
Pour garantir ce système, des Français siègent dans les instances de direction des banques
centrales africaines et peuvent ainsi défendre leurs intérêts et ceux de la France.
Tout ce système a un grand avantage pour la France, celui d'acheter des matières premières
dans sa propre monnaie.
Dernier avantage pour la France et pas le moindre, grâce au FCFA, les capitaux peuvent
librement circuler entre la France et ses anciennes colonies. Ainsi des entreprises françaises
telles que Total, Areva, Boloré et Bouygues, toutes impliquées dans le pillage des ressources
pétrolières, minières et des matières premières, peuvent rapatrier librement leurs bénéfices en
France.
Le FCFA constitue donc pour la France un moyen stratégique de contrôle politique et de
pillage économique de l'Afrique au profit de son économie nationale. Un des plus grand
tabous de la politique africaine de la France.
6) BNP PARIBAS(par Vero)
6eme étape de notre balade vélorutionnaire, la BNP Paribas. Pourquoi cette banque en
particulier ? Parce qu'elle symbolise le soutien aux filiales offshore, le financement de
l'exploitation pétrolière dans les pays africains et l'évasion fiscale de tous ces bénéfices dans
les paradis fiscaux.
Elle est notamment à l'origine de montages financiers très particuliers dans le domaine de
l'exploitation pétrolière. Les uns permettent aux Etats endettés de céder une partie des
bénéfices de la production pétrolière future, en contrepartie d’avance de trésorerie. Les autres
permettent aux chef d’États africains de dégager des fonds dans leurs propres comptes ouverts
dans les paradis fiscaux, et contribuent à l'enrichissement personnel de dictateurs comme
Bongo (Gabon), Sassou Nguesso (Congo Braza), Dos Santos (Angola). En 1994, alors qu'une
guerre civile fait rage en Angola, Paribas se mouille dans le scandale de l'Angolagate. En
échange de gages sur la future vente de pétrole, la Banque avance 30 millions a des hommes
d'affaires liés à la classe politique française (de Pasqua à Attali). Les armes livrées (dont des
mines antipersonnelles), vont contribuer à faire entre 500 000 et un million de morts,
majoritairement des civils, mais Paribas aura son pétrole.
Récemment la BNP Paribas est même devenue chargeur de brut et le principal bénéficiaire
des enlèvements de pétrole ivoirien.
La BNP Paribas avec ses filiales aux Iles Caïman et aux Bermudes n'est pas la seule banque
occidentale à recourir aux paradis fiscaux. D'autres banques françaises en sont adeptes : le
Crédit agricole, le CIC, le crédit lyonnais, Natixis, la société générale, ...
Même phénomène pour les grandes sociétés françaises et notamment Total qui réalise la plus
grande partie des ses bénéfices dans des filiales enregistrées aux Iles Bermudes.
Les pertes de recettes fiscales pour les pays en voie de développement qui en découlent sont
colossales : 50 milliards de dollar par an, soit autant que l'APD annuelle des pays de
l'OCDE.
Les paradis fiscaux constituent un rouage du système françafricain. Sans eux les opérations
inavouables de la Françafrique, telles que corruptions, pillage des ressources africaines, trafic
d'armes, ...seraient impossibles.
7) ARMEE (par Mathilde)
Nous voilà arrivé devant le centre de recrutement de l'armée. L’armée française est un des
piliers de la Françafrique. Contrairement aux autres puissances coloniales, à l'accession à
l'indépendance de ses anciennes colonies, la France, à travers des dizaines d'accord de défense
et plus de trente accords d'assistance militaire technique, a maintenu des bases militaires dans
plusieurs pays africains. Ceux-ci ont permis de garantir à la France une liberté de circulation
et d'intervention.
En échange d'un droit d'approvisionnement préférentiel à certaines ressources, l'ex-métropole
garantissait et continue de garantir la sécurité du régime en place, par le maintien des bases
militaires et la formation des armées africaines sur place ou dans les écoles militaires
françaises.
Officiellement aujourd'hui les bases militaires restantes sont au nombre de trois: à Djibouti, au
Gabon, et au Sénégal. Cependant, en plus de ces 5000 hommes, entre 3000 et 5000 militaires
sont présents sur le sol africain à l'occasion d' opérations extérieures, censées être ponctuelles.
Ainsi, plus de 1100 soldats se trouvent au Tchad depuis 1986. Depuis les indépendances une
cinquantaine d'opérations extérieures ont eu lieu.
En plus de ces effectifs militaires qui ont tendance à diminuer, des missions similaires sont
désormais également dans les mains de mercenaires et sociétés de sécurité qui développement
une coopération privée.
Sous le mandat de Nicolas Sarkozy la constitution a été amendée et les parlementaires
disposent d'un droit de regard mais seulement sur certaines interventions et seulement a
posteriori, pour le renouvellement des opérations de plus de quatre mois. Ce contrôle ne
s'effectue donc pas sur les opérations coups de poing ni les interventions secrètes des forces
spéciales du Commandement des Opérations Spéciales (COS) ni les opérations clandestines
du service Action de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE).
La France tente d'utiliser l'Europe ou l'ONU afin de camoufler son ingérence, comme elle l'a
fait dernièrement au Mali. Cependant, bien que ces deux entités ne soient pas toujours en
accord avec la politique française, aucune n'a freiné jusque là ses activités en Afrique.
8) VÉLOBRICOLADE (par Elo)
Pour terminer cette découverte, on illustre par une alternative concrète à ce système de la
Francafrique : la VB. Alors pourquoi VB est une alternative au pillage des ressources en
Afrique ? D'abord, car VB promeut le déplacement à vélo, sobre en ressources énergétiques :
ni pétrole, ni uranium (cf arrêt à la station essence).
Ensuite, parce que ce type d'ateliers vélo, en réparant nos vieux biclous, prolonge la durée de
vie des vélos. L'intéret pour lutter contre la Francafrique ? C'est que les matières constitutives
d'un vélo ne sortent pas de nul part, et faire durer un vélo réduit le pillage en terme
d'extraction minière en Afrique. Entre 1900 et 2005, l’extraction de matières a été multipliée
par huit au niveau mondial : c'est pas Survie qui sort des chiffres fantaisistes, c'est les chiffres
de l'État qui sont publiquement annoncés lors de colloques par le Commissariat Général au
Développement durable. Le constat est donc clair : il faut réduire nos consommations de
matières premières.
Un vélo, c'est 90% d'acier (et, plus rarement, de l'alu ou du titane ou du carbone) : on peut se
demander d'où provient la matière nécessaire à sa fabrication. Des matières recyclées ? Pas
seulement : les matières premières recyclées ne représente que 40% de la production d'acier
en France. Donc inéluctablement, le reste provient de l'extraction minière. C'est pourquoi il ne
suffit pas de proclamer le recyclage comme solution : avant de recycler, il faut réparer et
prolonger la vie des matériaux. En France, 3 millions de vélos neufs sont vendus chaque
année (en moyenne d'une qualité bas de gamme et d'une espérance de vie déplorable
(seulement 6/7 ans)) alors qu'on estime à plus d'un million le nombre de vélos "adulte" détruit.
Ce système "acheter, jeter", y compris pour faire-du-vélo-écolo, roule sur le dos de l'Afrique
(pas que, mais en partie).
Enfin, parce qu'en se réappropriant les techniques nécessaires à nos moyens de déplacement,
on devient autonomes (vélonome!) et on arrête de dépendre des ressources naturelles des
autres pays. Et puis ça fait tellement de bien de circuler à vélo!! Cependant même les plus
réticents à emprunter le vélo peuvent faire le choix de la transition énergétique dans leur
quotidien !