AVIS DU CEEP Politique de l`environnement dans la Stratégie de
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AVIS DU CEEP Politique de l`environnement dans la Stratégie de
CEEP.2005/AVIS.17 Orig. En. Décembre 2005 AVIS DU CEEP Sur la Politique de l’environnement dans la Stratégie de Lisbonne Centre européen des Entreprises à Participation Publique et des Entreprises d’Intérêt Economique Général European Centre of Enterprises with Public Participation and of Enterprises of General Economic Interest CENTRE EUROPEEN DES ENTREPRISES A PARTICIPATION PUBLIQUE ET DES ENTREPRISES D’INTERET ECONOMIQUE GENERAL EUROPEAN CENTRE OF ENTERPRISES WITH PUBLIC PARTICIPATION AND OF ENTERPRISES OF GENERAL ECONOMIC INTEREST CEEP.2005/AVIS.17 Novembre 2005 Avis du CEEP sur la politique de l’environnement dans la Stratégie de Lisbonne Remarques générales: Dans son document sur la stratégie de Lisbonne [Com 2005 (37 final)] l’Union européenne se réfère expressément, en termes généraux (développement durable) et de manière spécifique (protection du climat et de la diversité des espèces), au caractère fondamental de la protection de l’environnement en Europe. Conscient de sa responsabilité en matière d’environnement, le CEEP souhaite contribuer à la solution des problèmes existants. C’est dans cette perspective que la Commission de l’Environnement du CEEP commente les aspects environnementaux de la stratégie de Lisbonne et la politique environnementale de la Commission. Ce faisant, le CEEP ne se limite pas à ce qui est suggéré et discuté dans les documents de la Commission, mais prend également en compte les points qu’il lui paraît important d’aborder et de discuter. Dans ce sens, le présent document est une réponse double à la politique de l’environnement de la Commission, à la fois commentaire et suggestion. Plus précisément, la Commission de l’Environnement du CEEP fait quelques déclarations, brèves mais de caractère « programmatique », sur les questions environnementales suivantes: 1) Santé et environnement; 2) Politique de l’eau; 3) Protection des sols; 4) Politique des déchets; 5) Biodiversité; 6) Protection du climat ; 7) Efficacité énergétique; 8) Planification urbaine et environnement; 9) Politique des produits chimiques (“REACH“). ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------CEEP rue de la Charité 15 boîte 12 / 1210 Bruxelles / tél. 32-(0)2-219 27 98 / fax 32-(0)2-218 12 13 / E-mail : [email protected] ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ces déclarations devraient pouvoir servir de lignes directrices à la Commission quant aux solutions à apporter, de l’avis du CEEP, aux problèmes que pourraient rencontrer les membres du CEEP. 1) ENVIRONNEMENT ET SANTÉ: a) Remarques générales Les évolutions technologiques ont largement contribué à l’amélioration de la santé et de l’environnement. Fourniture d’énergie, systèmes de traitement des déchets et de l’eau, habitat moderne, transport, systèmes modernes de production et de distribution alimentaires, immunisation, contrôle des épidémies et technologies de l’Information et de la Communication (ICT), sont autant de facteurs qui ont permis d’améliorer de manière décisive la santé et la qualité de la vie, tout en accroissant l’espérance de vie et en protégeant l’environnement. Néanmoins, il faut bien constater que les changements sociétaux et les rapides développements technologiques du siècle précédent ont engendré un nombre croissant de questions et de conditions nouvelles, dont les conséquences sont en partie inconnues, difficiles à prévoir et susceptibles de créer des risques irréversibles pour la santé humaine et l’écosystème. Certes notre compréhension des risques pour l’environnement et la santé a beaucoup avancé, mais les facteurs susceptibles d’affecter la santé sont devenus de plus en plus complexes. De grandes incertitudes demeurent en ce qui concerne les effets sur la santé de beaucoup d’activités. Il est compréhensible qu’en vertu du principe de précaution, les autorités publiques effectuent des procédures d’évaluation des risques et adoptent des mesures provisoires et proportionnées pour éviter que ne se produisent des dégâts qui, même si leur nocivité est incertaine d’un point de vue scientifique, pourraient affecter gravement et de manière irréversible l’environnement. Particulièrement préoccupants sont les effets sur la santé et l’environnement des technologies qui risquent d’affecter les générations futures. Une question fondamentale est celle de savoir comment, à l’avenir, les sociétés humaines pourront continuer à profiter du développement, et, en même temps, promouvoir un environnement propre et sain et garantir un niveau de vie convenable. b) Questions actuelles: Dans de nombreux textes, la Commission fait tout son possible pour mettre en œuvre références, règles et directives afin d’éviter aux populations européennes les conséquences dommageables d’une exposition à la nocivité de certains produits finis ou de certaines méthodes de production. La Commission s’efforce également de promouvoir l’obligation d’informer les consommateurs. Mais tout ceci se limite à son aire d’influence. Or les agents économiques européens sont obligés de prendre en considération les moyens internationaux de production et de distribution et se retrouvent dans une position délicate dans les domaines suivants: 2 - L’arbitrage des différences qui peuvent surgir entre considérations de santé et d’environnement d’un côté, et règles du commerce international de l’autre, est fait par l’OMC sans réel contrepoids de la part d’organismes internationaux, tels que l’OMS ou le PNUE. La Commission envisage-telle de clarifier ses propres positions et de prendre en considération les positions du Parlement européen, du Conseil et du CESE sur ces arbitrages? - La responsabilité dans le domaine de la santé et de l’environnement est souvent dispersée, au détriment de l’efficacité, entre partenaires opposés (Institutions européennes, ONG, Industrie, Syndicats…). La Commission peut-elle améliorer le processus en encourageant les débats sur ce sujet? - L’usage privé de données publiques à des fins de santé et d’environnement (notamment dans la recherche en biotechnologies) a engendré des dérives éthiques (brevets) qui pourraient faire douter de l’intérêt de créer des bases de données “ouvertes” au niveau européen. La Commission a-t-elle l’intention de donner des garanties sur l’échange et l’usage responsable des données? 2) POLITIQUE DE L’EAU: a) Remarques générales L’eau est répartie de manière extrêmement différente sur le globe terrestre. L’eau n’est pas un article de commerce ordinaire, mais un bien indispensable et irremplaçable, qu’il faut protéger, distribuer et traiter en conséquence (Rec. 1 de la directive cadre sur l’eau, 2000/60/EG). Aussi, condition essentielle pour l’existence des services humains d’intérêt général, l’eau ne peut être soumise à la concurrence. La population mondiale s’accroît - en Asie et en Afrique, elle a plutôt tendance à stagner à l’intérieur de l’Union européenne – et de ce fait la demande en eau augmente. Les zones qui ont encore aujourd’hui des ressources en eau suffisantes deviendront peut-être des zones de rareté dans un proche avenir. C’est pourquoi la question de la fourniture quantitative et qualitative d’eau potable comme celle de l’élimination légitime sur le plan environnemental des eaux usées sont sources d’énormes conflits et de problèmes potentiels. L’approvisionnement en eau dans l’Union européenne est fondamentalement meilleur que dans l’ensemble du monde, mais des différences entre régions européennes sont observables. En particulier certains nouveaux États membres ont un besoin urgent de rattraper leur retard notamment en ce qui concerne le traitement des eaux résiduaires. La qualité de l’approvisionnement est généralement meilleure dans les grandes villes que dans les petites zones rurales. De plus, une différence nord-sud existe : outre la norme technique d’approvisionnement, devrait être pris en compte le fait que l’approvisionnement en eau dans le Sud est inférieur du fait de moindres précipitations, alors que l’irrigation y est indispensable à l’agriculture, fortement intensive. La situation de l’eau est encore pire dans certains pays candidats, comme en témoignent les rapports périodiques sur les épidémies causées par l’eau potable contaminée. 3 b) Propositions Le CEEP estime importantes les mesures qualitatives et quantitatives suivantes: - Qualitativement: 1) Réduction des contaminations diffuses, du fait notamment des avulsions sur les surfaces cultivées, de l’infiltration des déchets éliminés et des rejets de l’agriculture, et des contaminations sporadiques de l’industrie, des stations d’épuration, des conduites endommagées etc.; 2) Introduction à l’échelle de la zone de la première et de la seconde étape de purification des eaux usées et constante optimisation de l’élimination des eaux usées 3) Amélioration de la condition des eaux en fonction de paramètres biologiques, chimiques et hygiéniques. 4) Ramassage séparé et/ou traitement des polluants non éliminables 5) Plan de zonage étendu prévoyant des zones de régénération des eaux souterraines (planification spatiale) 6) Entretien et amélioration de la fonction protectrice du sol et du sous-sol. - Quantitativement: 1) Utiliser durablement les ressources en eaux souterraines : ajuster leur utilisation au renouvellement annuel des eaux souterraines 2) Accélérer l’aide et les réalisations en matière de désalinisation, pour fournir de l’eau de mer aux régions arides et ainsi éviter les transferts d’eau sur de vastes surfaces à l’intérieur des terres. Pour atteindre cet objectif des modèles financiers de longue durée doivent être prévus. 3) Encourager à une protection intégrale contre les inondations (mesures d’accumulation des eaux souterraines, revitalisation des masses d’eau, promotion de l’infiltration des eaux de pluie, réduction de la surface d’imperméabilisation etc.) 4) Restaurer les conduites principales d’approvisionnement en eau afin de diminuer les pertes 5) Pas de séparation des systèmes d’eau potable et/ou des systèmes secondaires pour l’eau au foyer 6) Encourager des méthodes d‘irrigation agricole permettant d’économiser l’eau 7) Soutenir et mettre en œuvre des mesures de traitement relativement simples en ce qui concerne l’eau hautement chargée 4 3) PROTECTION DES SOLS: a) Remarques générales Les sols remplissent de multiples fonctions vitales: production des aliments, production de biomasse, stockage, filtrage et transformation de nombreuses substances dont l’eau, l’azote et le carbone. Les sols servent de plateforme à l’activité humaine et sont sources de matières premières. Paysage et patrimoine ont un lien très fort avec le sol. Les sols de l’Union européenne sont menacés par plusieurs processus de dégradation, comme l’érosion, la contamination à partir de sources locales ou diffuses, le déclin des matières organiques et de la biodiversité, l’imperméabilisation, la salinisation, le tassement et les glissements de terrains. Le CEEP approuve la position de la Commission selon laquelle il faut préserver les sols de bonne qualité dans leur état actuel et les protéger contre les diverses contaminations et détériorations de leur qualité. D’un autre côté, le CEEP accepte les différentes utilisations des sols comme résultats de processus historiques et est d’accord pour que les changements d’usage des sols soient autorisés par des organismes politiquement légitimes. b) Considérations actuelles Le CEEP n’entend pas soutenir une hiérarchie de la qualité des sols comme base pour les actions politiques. Il semble en effet difficile d’identifier des objectifs de qualité communément acceptés, étant donné la diversité des conditions réelles des sols, de leurs histoires, de leur origine naturelle et la variété des rôles qu’ils jouent dans les diverses sociétés européennes. Cependant, les sols contaminés, sources de dangers pour la vie humaine, animale et végétale, doivent être réhabilités. Il convient également d’améliorer la situation présente dans les sites affectés par l’érosion, l’infiltration de sel et de polluants, par le déclin des matières organiques et par la perte de la biodiversité. Un inventaire sérieux de la situation actuelle et des tendances dominantes constituerait un bon instrument pour résoudre les conflits potentiels. À cet égard, le CEEP considère que la Commission a un rôle important à jouer pour initier et promouvoir un tel inventaire et soutenir le développement de méthodologies pour remettre en état les sols. Les droits établis et légitimes des bureaux de planification municipaux et régionaux devraient être respectés en pleine conformité avec le principe de subsidiarité. En général, les critères pour la réhabilitation des sols contaminés devraient comprendre: le principe “du pollueur payeur”, la détermination par les propriétaires de l’utilisation future des sols, des mesures de remise en état proportionnelles à la pollution en vertu du principe de précaution. Les transferts de substances pour remplacer les pertes de sols par la moisson et par d’autres utilisations comme la fertilisation et la remise en état devraient être affectés de critères de qualité comparables. Les valeurs limites pour le contenu en éléments contaminants des engrais devraient être ajustées à des valeurs similaires pour tous les matériaux et les produits. 5 4) POLITIQUE DES DÉCHETS: a) Remarques générales Le CEEP attache une grande importance à l’élaboration d’une politique européenne des déchets notamment dans le contexte de la réalisation progressive du marché intérieur européen. Il s’agit tant de l’établissement de normes pour la prévention (par ex. réutilisation), le recyclage et l’élimination des déchets, que de l’organisation économique des tâches dans le secteur des déchets, traditionnellement considérées comme des tâches de services d’intérêt général. b) Suggestions/Demandes Le CEEP soutient fermement l’objectif de l’Union européenne, fixé dans la précédente politique relative aux déchets, de standardisation des conditions cadre pour la prévention, le recyclage et l’élimination des déchets en Europe (un exemple récent en est donné par la Directive 2002/96/EC sur les déchets d’équipements électriques et électroniques - DEEE). Conditions préalables: le concept de déchets doit être défini au niveau européen et une attention spéciale doit être accordée aux diverses transpositions dans les législations nationales afin de prévenir les éventuels obstacles à l’achèvement du marché européen intégré. En accord avec le développement écologique et économique du secteur des déchets, qui concerne à la fois le bien-être public et le service direct des intérêts des citoyens, le CEEP estime néanmoins qu’il faudrait accorder beaucoup plus d’importance que par le passé aux points clefs suivants: - Équilibre entre protection de l’environnement, concurrence et services d’intérêt général Les tâches d’élimination des déchets et la fourniture de services locaux d’intérêt général sont de la plus grande importance pour les citoyens de l’Union européenne. La concurrence et la liberté de circulation des marchandises ne peuvent être les seuls buts politiques; en effet la protection de l’environnement, la garantie de l’élimination des déchets à des prix acceptables sont tout aussi essentielles pour les citoyens des États membres. Pour cette raison, il faudrait garantir au niveau européen que les ordures ménagères des ensembles d’habitations restent un service d’intérêt général sous la responsabilité des États membres et de leurs autorités locales. Ceci est, de plus, conforme à la jurisprudence de la Cour de justice européenne, qui confirme la responsabilité des collectivités locales en ce qui concerne les déchets ménagers dans sa décision du 10.11.1998 (AZ: C-360/96 « Arnhem/Rheden »). - Création d’une norme cadre Pour assurer une protection environnementale efficace au niveau de la Communauté, il faut à la fois une harmonisation des normes environnementales à un haut niveau et la création d’un cadre 6 juridiquement sûr et pratiquement utilisable dans les États membres. Le CEEP considère ce qui suit comme particulièrement important de ce point de vue: a) Résoudre les problèmes existants de délimitation entre recyclage et élimination; b) Assurer une autosuffisance aux services d’ordures ménagères au niveau européen; c) Élargir et mettre en œuvre le principe de la responsabilité du producteur et du produit sur la base de prescriptions claires et explicites; d) Donner au concept de déchets un contenu concret, notamment en délimitant clairement et pratiquement les notions de produit et de déchets; e) Accorder plus d’attention au principe de l’autosuffisance et de la proximité en matière de déchets, notamment en ce qui concerne les ordures ménagères. APPENDICE: “Boues d’épuration” a) Remarques générales Les boues d’épuration sont riches en éléments nutritifs et contiennent beaucoup de substances formatrices d’humus. Elles constituent un engrais bon marché et peuvent être utilisées pour améliorer la qualité des sols. Les boues d’épuration fortement chargées en polluants ne devraient pas être utilisées comme engrais ou comme agent d’amélioration des sols. L’utilisation des boues d’épuration polluées reste possible. b) Considérations actuelles - Préserver la possibilité d’utiliser les boues d’épuration contenant un faible niveau de polluants dans les zones agricoles - Uniformiser les normes requises pour prouver le bas niveau de polluants - Traiter de la même manière les boues d’épuration et les autres engrais (notamment le fumier) en ce qui concerne les conditions exigées pour un niveau tolérable de polluants - Mettre en balance de manière détaillée les bénéfices/risques – prenant en compte les conditions régionales – de l’application de boues d’épuration, comme base pour les autorisations - Concevoir des principes uniformes pour une “bonne pratique” de l’épandage des boues d’épuration - Permettre l’utilisation de boues d’épuration séchées, pré traitées, dans la production de fumier - Définir des normes uniformes pour le pré traitement (objectifs de qualité pour les boues d’épuration traitées) - Permettre la libre circulation des produits basés sur les boues d’épuration dans l’Union européenne et au-delà c) Commentaire sur les activités de la Commission jusqu’à maintenant La préparation de l’amendement de la directive existante sur les boues d’épuration se poursuit – sans résultats tangibles jusqu’à présent, quelques projets individuels proposent des valeurs limites pour les contenus polluants, pas encore de consensus en vue. 7 Dans la communication de la Commission “Vers une stratégie thématique sur la protection des sols” [COM (2002) 279], il est indiqué que l’amendement de la directive sur les boues d’épuration devrait s’inscrire dans le cadre de la formulation d’une stratégie de protection. La Commission a mis en place des commissions consultatives pour préparer la stratégie de protection des sols, ainsi que des commissions et des groupes de travail chargés de donner leur avis sur diverses questions thématiques. Important est le groupe de travail sur “Matière organique et biodiversité”. Dans un document proposé à la discussion à une réunion des partenaires les 15-16 janvier 2004, l’objectif de la Commission a été une fois de plus réaffirmé: s’assurer que dans les 20 prochaines années 75% des boues d’épuration puissent être utilisées dans les zones agricoles. Le rapport préliminaire du groupe de travail “Matière organique et biodiversité” manifeste aussi son soutien à l’utilisation de boues d'épuration dans les zones agricoles. 5) BIODIVERSITÉ: La sauvegarde de la diversité biologique est une des tâches fondamentales pour l’avenir de l’humanité. C’est pourquoi le CEEP soutient les efforts de la Commission pour faire avancer le processus démarré au Sommet mondial de 1992 à Rio de Janeiro. 1. Claire structuration des activités Partant de la définition de la diversité biologique donnée par la convention sur la biodiversité à l’occasion du Sommet de Rio de 1992, le CEEP suggère que les activités qui ont pour objectif la diversité génétique, la diversité des espèces, la diversité des écosystèmes, ou - idéalement - la gamme complète de ces aspects, soient clairement différenciées. Sur la base de cette différenciation cependant, il serait souhaitable que les mesures - type et étendue nécessaires à la sauvegarde de la biodiversité soient examinées quant à leurs effets les unes par rapport aux autres, évaluées et approuvées. Dans ces circonstances, il faudrait signaler qu’idéalement les écosystèmes devraient se trouver dans un état biologique stable. Ce développement dynamique, naturel, devrait aussi être pris en compte dans la sauvegarde des habitats naturels. 2. Extension de la recherche Du fait de la diversité et de l’interaction complexe à l’intérieur et entre les écosystèmes, le CEEP considère qu’il y a un besoin urgent d’étendre la recherche à ce sujet, en la présentant de manière clairement différenciée, tout en tenant compte néanmoins de la classification à l’intérieur du concept global. 3. Effets sur la législation en Europe 8 Dans le cadre de la directive de l’Union européenne sur la responsabilité environnementale en matière de prévention et de réparation des dégâts environnementaux, promulguée en avril 2004, les dommages causés à la biodiversité sont expressément classés comme dégâts environnementaux. Certes la biodiversité (espèces protégées et biotopes naturels) est concrètement mise en forme en référence aux directives appropriées de l’Union européenne. La directive d’avril 2004 fournit cependant une ouverture pour les biotopes ou les espèces dont ne traitent pas ces directives. Ceci signifie que les activités ayant pour objet de mettre en pratique le maintien de la biodiversité pourraient avoir des effets directs sur la question selon la directive sur la responsabilité environnementale. Ceci devrait être pris en considération de manière appropriée. 4. Proportionnalité Dans la mise en œuvre des mesures pour la sauvegarde de la biodiversité, il faut également inventorier les aspects sociaux et économiques et les examiner en référence au concept de durabilité. Il en est de même dans les discussions relatives au développement d’une stratégie pour un usage durable des ressources naturelles. 6) PROTECTION DU CLIMAT: a) Remarques générales Depuis la signature du “protocole de Kyoto " en 1997, l’Union européenne a pris au niveau mondial le rôle de pionnier pour le développement tant de stratégies que de techniques pour la protection du climat. Avec l’instauration du système d’échange de certificats d’émissions de gaz à effet de serre et des mécanismes dits « de projets » du protocole de Kyoto (mécanismes de mise en œuvre conjointe et de développement propre), elle a converti et introduit les instruments du protocole de Kyoto dans la loi européenne. Si on laisse de côté les effets de la réduction de l’émission de CO2, conséquences du renversement économique des anciennes économies planifiées au début des années 1990, l’Union européenne a, jusqu’à présent, le plus contribué à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en comparaison avec le reste du monde. Cependant, pour que la protection du climat soit efficace et effective, les principaux pollueurs mondiaux doivent être impliqués, tant au niveau géographique qu’au niveau sectoriel (par exemple dans le secteur du transport). Au vu de la Stratégie de Lisbonne, il est nécessaire de poursuivre une ambitieuse politique de protection du climat sans pour autant surcharger financièrement les États membres et sans leur infliger, en conséquence, des désavantages économiques dans la compétition mondiale. C’est pourquoi le CEEP accueille avec satisfaction la proposition de la Commission européenne, présentée dans la communication du 9.2.2005 [COM (2005) 35], d’inclure dans les efforts en faveur de la protection du climat toutes les régions et tous les pays, y compris les pays en développement. De plus, le développement et l’innovation de technologies pour la transformation et l’usage d’énergies efficaces devraient être à l’avenir la priorité centrale en matière de climat. b) Propositions 9 Aussi, la future politique de protection du climat devrait se concentrer sur les éléments suivants: - Inclure tous les pollueurs d’émissions de gaz à effet de serre dans la limitation effective des émissions de gaz – pays industrialisés, mais aussi pays récemment industrialisés et pays en développement. Sans une approche fondamentalement mondiale, les coûts de réduction des émissions de gaz excéderont largement l’avantage écologique. - Renforcer la structure des stratégies futures de protection du climat comme un des trois objectifs de durabilité, en conservant la même valeur pour les deux autres aspects, c’est-à-dire l’efficacité des coûts et la garantie d’approvisionnement en termes de fourniture d’énergie. - Des conditions politiques générales sur le long terme qui permettent de prendre en compte les cycles d’investissement de longue durée de l’industrie et la fiabilité correspondante de l’investissement. - Respecter le principe de subsidiarité au niveau européen, national et territorial et l’autonomie de décision des entreprises soumises à la concurrence quant au choix des moyens et du mélange approprié de sources d’énergie, y compris les énergies renouvelables. - Priorité aux instruments basés sur le marché afin d’atteindre les objectifs de réduction aux moindres coûts. Des mesures souples et des mesures liés à des projets assorties de procédures simplifiées devraient jouer un rôle plus important. - Promouvoir plus intensivement la recherche et le développement de toutes les technologies. En particulier, le transfert de "technologie" et de "know how" devrait être amélioré. En conséquence, il faudrait garantir à l’application des réalisations tant de la politique originale de protection du climat que de la politique technologique, un caractère transnational. Dans cette perspective, les instruments de protection du climat comme les mesures CDM pourraient aussi être profitables. Ils devraient être mis en œuvre en concordance avec des tests de performance largement reconnus. - Améliorer l’efficacité de la consommation d’énergie et des mesures concernant les changements de comportement du consommateur. Un aménagement des conditions d’appel peut y contribuer. La réduction de la consommation d’énergie contribue de manière significative à la protection du climat en réduisant la pollution atmosphérique issue des polluants de l’air. Face à cela, le CEEP accueille avec satisfaction l’engagement pris par l’Union européenne, dans le cadre du protocole de Kyoto, de protéger les ressources. Tant le système d’échange des droits d’émission de l’Union européenne que les mesures en faveur des économies d’énergie et de l’amélioration de l’efficacité de l’énergie contribueront largement à faire respecter cet engagement. Cependant le CEEP prend la liberté de faire quelques suggestions à ce sujet. En ce qui concerne la procédure déjà introduite pour l’examen du système d’échange de droits d’émission, la Commission devrait porter une attention particulière à la création d’un cadre européen uniforme et harmonisé pour les échanges de droits d’émission. Il faut éviter les déséquilibres entre les États membres, et éviter que ces échanges n’engendrent des coûts d’administration disproportionnés, des risques économiques excessifs et des fardeaux trop lourds pour les entreprises y participant. Une analyse de coût/bénéfice s’impose de manière urgente. Afin d’atteindre à la fois les objectifs de Kyoto 10 et ceux de la stratégie de Lisbonne, le CEEP estime que c’est à la Commission de garantir qu’aucun désavantage de concurrence ne pénalise les entreprises individuelles ou les États membres du fait de leur participation au système d’échange des droits d’émission. 7) EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE comme exemple d’économie des ressources: a) Remarques générales Selon le CEEP, le traitement efficace des questions de l’énergie est un pilier essentiel du développement durable. Il inclut les aspects liés à la protection des ressources, à la garantie d’approvisionnement et au développement de produits et de services durables innovants. Les membres du CEEP dans leur capacité en tant qu’entreprises à fournir des services d’intérêt économique général ont déjà apporté une contribution essentielle à l’efficacité énergétique. Par exemple: - Mise en place et gestion d’infrastructures (durables) pour accroître l’efficacité des futurs transporteurs pour la fourniture; ceci comprend le déploiement de systèmes de cogénération permettant de coupler production de chaleur et production d’électricité, de réseaux d’approvisionnement en énergies durables, ainsi que l’établissement et l’expansion du gaz naturel et de systèmes de chauffage urbain. - Utilisation de techniques décentralisées de l’énergie et d’énergies renouvelables. - Établissement et extension de services de transport efficaces; le renforcement des systèmes de transports publics locaux et la construction de stations services pour le gaz naturel, par exemple, permettent d’améliorer l’efficacité énergétique de manière significative. b) Propositions Un système de gestion de l’énergie pour les bâtiments urbains a été mis en place dans beaucoup de villes au cours des dernières années. En utilisant le chauffage, l’électricité et l’eau de manière à protéger les ressources, ce système contribue de manière essentielle à la protection de l’environnement et du climat. Outre les objectifs de protection du climat, la gestion de l’énergie permet aussi de faire valoir la qualité de l’action des autorités municipales. Pour beaucoup, les propriétés locales servent de modèle, ce qu’il ne faut pas sous-estimer. C’est pourquoi la modernisation des anciens immeubles existants, réalisée en tenant compte des aspects énergétiques, est un facteur de succès : elle motive les citoyens des villes et collectivités, elle préserve la richesse locale et elle assure du travail aux entreprises locales. De plus, la gestion locale de l’énergie permet de réaliser des économies. Les coûts de l’énergie des propriétés locales grèvent lourdement le budget d’une autorité locale. La gestion de l’énergie revêt donc une importance particulière à la fois pour les villes et les collectivités et pour leurs entreprises. L’Union européenne devrait soutenir cet engagement des villes, des collectivités et des entreprises publiques, et mettre plus clairement l’accent dans ses décisions futures sur le fait que l’efficacité 11 énergétique et la protection du climat ne servent pas seulement à protéger l’environnement mais constituent aussi un important moteur économique. 8) Planification et environnement: a) Remarques générales En vertu de la communication de la Commission, "Vers une stratégie thématique pour l’environnement urbain” [COM (2004) 60 final], les 500 plus grandes villes de l’Union européenne ont l’obligation de mettre en œuvre un plan municipal pour la gestion environnementale. Présentée sous cette forme, cette obligation devrait être mise en perspective. b) Propositions La Commission européenne ne devrait pas faire de définitions au-delà des nouvelles obligations pour les villes. Au vu du faible niveau de la planification relative aux aspects environnementaux dans beaucoup d’États membres, la Commission européenne devrait plutôt inciter à la présentation de listes de contrôle consultatives, de critères, d’indicateurs à recommander, et par-dessus tout à l’échange d’expériences entre les villes européennes pour communiquer et diffuser les "bons exemples" (label « ville environnementale»). La plupart des villes d’Europe ne souffrent pas d’un manque de planification, mais plutôt d’un déficit de réalisation. Cependant pour résoudre ce problème il faudrait que les villes disposent de moyens financiers supplémentaires pour permettre un développement urbain respectueux de l’environnement. Pour cette raison, le CEEP souhaite que la Commission inclue cette question dans une nouvelle stratégie thématique « Concepts financiers pour un développement urbain qui respecte l’environnement ». 9) REACH: a) Remarques générales Des précédentes évaluations du projet REACH, et en particulier des nombreux projets pilote élaborés pour simuler l’application de REACH, il ressort que la mise en œuvre du processus de REACH est très bureaucratique, souvent difficilement réalisable et très coûteuse. Les études concluent généralement que ces effets touchent aussi les utilisateurs de produits de l’industrie chimique. Aussi, le CEEP accueille favorablement l’opinion du Conseil selon laquelle REACH devrait être formulé en trouvant un équilibre entre les demandes de protection de la santé et de l’environnement et la nécessité de renforcer la compétitivité européenne. Ceci concerne en particulier les PME et leurs possibilités d’innovation. 12 b) Propositions Du point de vue du CEEP, les effets ci-dessus mentionnés sur les utilisateurs et les PME sont à examiner de manière très critique. Le CEEP se déclare en faveur d’une conception de REACH telle que sa mise en œuvre tienne compte du point de vue de la proportionnalité. Les ratios coûts/bénéfices doivent être fixés de façon à ce que, pour les utilisateurs et les PME, les dépenses financières et bureaucratiques restent dans des limites raisonnables et se justifient par un gain en amélioration de la protection de la santé et de l’environnement. REACH doit être réalisable pour les utilisateurs, c’est-à-dire plus simple, et devrait en plus être conçu de manière transparente afin que les utilisateurs puissent s’informer à temps des risques possibles, comme la disparition de produits du marché. -------------------------- 13