Monsieur le Maire de Saint Romain, Mesdames et
Transcription
Monsieur le Maire de Saint Romain, Mesdames et
Monsieur le Maire de Saint Romain, Mesdames et Messieurs les élus, parlementaires, élus régionaux, départementaux, municipaux, intercommunaux, chers collègues, Mesdames et Messieurs les représentants des entreprises, des associations, des autorités civiles, militaires et religieuses, Mesdames et Messieurs les représentants de la presse, Mesdames, Messieurs, Chers amis, Je veux tout d’abord vous dire le plaisir que j’ai de vous accueillir ce soir à Saint-Romain et vous remercier de votre présence particulièrement nombreuse et chaleureuse. Nous sommes ici dans un haut-lieu de la culture de notre territoire. Nombre d’entre vous le connaissent déjà, d’autres le découvrent et s’apprêtent peut-être, en tout cas je l’espère, à l’adopter. Je remercie très sincèrement Bertrand GIRARDIN, le maire de Saint Romain, qui m’a proposé, dans un esprit républicain que je tiens à saluer, de mettre gracieusement à notre disposition ce très bel équipement municipal du Siroco. Merci beaucoup. Je tiens également à souligner le comportement démocratiquement exemplaire de l’ensemble des maires des chefs-lieux de canton qui m’accueillent gracieusement dans leurs locaux municipaux pour me permettre de rencontrer les administrés qui souhaitent solliciter leur députée. Cette cérémonie, à laquelle Jacques DELLERIE et moi-même, avons souhaité vous convier est à la fois une première et aussi, d’une certaine manière, la dernière. Non pas que nous ayons l’intention, Jacques et moi, de nous délester de la passionnante responsabilité qui nous a été confiée le 1 17 juin dernier. Ni que nous craignions particulièrement, même s’il faut toujours rester prudent en la matière, de passer de vie à trépas en cette année 2013. Soyez assurés, sous réserve donc que le grand ordonnateur nous prête vie, que cette première cérémonie de vœux de la 9ème circonscription en appellera d’autres, chaque année à peu près à la même date --les maires et Présidents d’abord, la députée enfin--. Je vous invite donc d’ores et déjà à cocher ce rendez-vous dans vos agendas. Plaisanterie à part, si je parle de ‘’dernière’’ c’est en fait tout simplement parce que cette soirée constitue la dernière étape du marathon des vœux 2013, lequel a commencé fin décembre, et s’achève donc ce soir. Je ne l’ai pas couru en 2 heures 3 minutes et 38 secondes mais, convenez que j’ai parcouru plus de 42,195 kilomètres. A titre personnel, j’ai ainsi répondu à l’invitation de plus d’une cinquantaine de communes et de plusieurs dizaines d’associations et d’établissements publics. N’ayant pas encore le don d’ubiquité ni de téléportation, il ne m’a pas été possible d’être présente partout, et a fortiori au même moment. Hélas, le mois de janvier ne comporte « que » 31 jours et notre circonscription compte 130 communes et des milliers d’associations. Je ferai en sorte l’année prochaine (et les suivantes) d’équilibrer ma présence sur le territoire. Les cérémonies de vœux constituent une tradition bien française, que j’apprécie particulièrement. Elles sont un moment privilégié de convivialité permettant, ainsi que Jacques l’a souligné, d’échanger avec les forces vives du territoire. Elles offrent aux élus l’occasion de rendre compte de leurs actions, de dresser le bilan de l’année écoulée, d’évoquer les perspectives de celle qui arrive… Et elles permettent également à la société civile d’exprimer ses préoccupations, ses inquiétudes, ses interrogations, son impatience… 2 Et puisque j’ai le privilège de clore cette séquence de cérémonies de vœux, il m’appartient maintenant d’essayer de répondre ce soir aux questions d’ordre national ou local qui sont revenues le plus souvent, à savoir l’emploi et la défense de notre industrie - notamment automobile - l’accès aux soins et la prise en charge de la dépendance, la refondation de l’école et l’aménagement des rythmes scolaires, le maintien des services publics, etc. Mais avant cela, je voudrais, sur un mode un peu plus personnel, vous dire combien je suis fière et heureuse d’être votre Députée. Voilà un peu plus de 6 mois (6 mois et 11 jours très exactement) que j’ai l’honneur de représenter et défendre les intérêts de notre territoire à l’Assemblée nationale. En préalable, je veux vous dire deux choses. La première, c’est que j’aime définitivement cette circonscription, qui me correspond bien : elle est diverse, plurielle, mais globalement cohérente ! Et celles et ceux qui la font vivre ont du tempérament… La seconde, c’est que j’ai la chance de disposer en la personne de Jacques DELLERIE d’un suppléant en or avec lequel je me sens pleinement en phase et en confiance, au plan humain et politique. J’aime mon suppléant et je lui sais gré de ne pas rêver de m’empoisonner en m’offrant une soupe ! Merci à toi, Jacques. Et j’en viens maintenant au fond de mon intervention. Les difficultés auxquelles notre pays se trouve confronté sont sérieuses, avec une crise d’une violence exceptionnelle. Et chacun sait que ces difficultés ne datent pas d’il y a 6 mois ! L’héritage qui nous a été légué est lourd, aussi bien en matière de stratégie économique, de balance commerciale, de politique industrielle, de chômage, de pouvoir d’achat, de dégradation de services publics, de compétitivité de nos entreprises, 3 d’endettement… Chômage record, dette record, déficit commercial record : ce tiercé perdant est le résultat des politiques qui ont été menées ces 10 dernières années. Je le souligne, non pas dans un esprit polémique stérile, mais pour rappeler d’où nous venons à ceux qui ont voté pour le changement et qui aujourd’hui s’interrogent, doutent ou s’impatientent. S’il ne sert à rien de garder constamment le regard rivé dans le rétroviseur, il faut cependant avoir bien en mémoire le passé récent. Chacun doit comprendre, et c’est une élue des hautes falaises qui vous le dit, qu’on ne dévie pas la trajectoire d’un paquebot avec un simple coup de gouvernail, a fortiori par gros temps. Il faut d’abord l’éloigner des côtes dangereuses de la récession et de l’endettement, puis tenir résolument le cap du changement. Dans cette perspective, nous nous sommes d’abord efforcés de répondre à l’urgence, à la fois économique et sociale. L’urgence, c’est d’abord de stopper l’hémorragie du déclin économique et industriel ; d’enrayer la spirale de l’endettement et de la spéculation financière ; d’empêcher les liquidations judiciaires, les fermetures de sites et les licenciements « secs » ; de faire en sorte, lorsqu’il est malheureusement trop tard, que les plans sociaux mis en œuvre soient au maximum favorables aux personnels licenciés et, enfin, de faire tout notre possible pour que ces derniers retrouvent rapidement un emploi. C’est le sens de l’action qui est engagée depuis 6 mois par le Gouvernement, avec le soutien de la majorité parlementaire à laquelle j’appartiens. Nous nous sommes dans le même temps employés à tenir nos engagements : 60 propositions, parmi lesquelles 40 ont déjà été réalisées ou sont engagées. En moins d’un an ! La revalorisation de 4 l’allocation de rentrée scolaire (et celle, plus symbolique, du SMIC), l’encadrement des rémunérations dans les entreprises publiques, la mise à disposition gratuite des terrains publics pour construire des logements sociaux, le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés qui ont commencé à travailler jeunes et qui ont leurs annuités, la création de zones de sécurité prioritaires, le rétablissement de la justice fiscale, l’abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, la prise en charge à 100% de l’IVG pour les mineures, le blocage du prix de l’essence, le lancement du débat sur la transition énergétique, le retrait engagé des troupes françaises combattant en Afghanistan, la réorientation de l’Europe…tout cela a déjà été mis en œuvre ou est en passe de l’être. Un mot particulier sur le mariage pour tous, dont il est tant question en ce moment, et que je voterai sans aucun état d’âme. Je voterai ce texte tout simplement parce que j’ai la conviction profonde que la réforme que nous proposons est juste et nécessaire. J’ajoute que le PACS, si décrié à l’époque, n’a pas donné lieu à l’apocalypse que l’on nous avait alors prédit et que 10 pays, parmi lesquels la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas, autorisent aujourd’hui le mariage entre personnes de même sexe. Il faut ajouter à tous ces engagements tenus ou en passe de l’être, des mesures, tel le rétablissement de l’allocation équivalent retraite récemment annoncé par le Premier ministre, qui ne figurait pas dans le pacte présidentiel, mais qui est pourtant mis en œuvre pour répondre à un certain nombre de difficultés ou d’injustices. C’est cette même logique qui a conduit le Gouvernement à débloquer 40 000 contrats aidés supplémentaires en 2012 et à mobiliser, pour l’année 2013, une enveloppe exceptionnelle de 2,5 milliards d’euros pour lutter contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. 5 Enfin, la promesse d’un changement dans la manière de gouverner et de présider le pays est tenue : une Présidence plus sobre, une répartition plus claire des responsabilités au sein de l’exécutif avec un Président qui préside, et un Premier ministre qui est le véritable chef du Gouvernement ; la nomination d’un Gouvernement strictement paritaire ; la signature d’une charte de déontologie par les ministres ; la baisse de 30% des indemnités du Président, du Premier ministre, des ministres et du Président de l’Assemblée nationale ; bientôt un certain nombre de mesures, issues de la Commission Jospin, destinées à rénover et à renforcer la déontologie de notre vie publique. Au regard des attentes et des besoins du pays, on est évidemment en droit de penser que tout cela n’est pas encore suffisant. En bonne normande d’adoption, je considère pour ma part qu’il ne s’agit pas aujourd’hui de juger si le verre est à moitié plein ou à moitié vide, mais de s’interroger sur le point de savoir s’il est en train de se remplir ou de se vider. Et mon sentiment est bien que le verre est en train de se remplir. Il reste le cap, qui suppose de pouvoir agir dans la durée. Le cap de ce quinquennat, c’est d’assurer le redressement du pays dans la justice et de permettre à la génération qui vient de vivre mieux que celle qui l’a précédée. Notre réussite collective implique des efforts, de la constance, de la détermination, du courage, du pragmatisme…et du temps, celui du quinquennat et de la législature. Il nous faut, dès cette année 2013, mobiliser toutes les énergies pour relever les 3 défis principaux qui se présentent à nous. D’abord, le défi de l’emploi, en réussissant à inverser les courbes du chômage. Ensuite, le défi de l’éducation, en réussissant à refonder l’école de la République. Enfin, le défi du vieillissement de notre population, en 6 réussissant les réformes nécessaires en matière de retraite et de dépendance. Nous savons que cela sera difficile. Mais c’est précisément parce que nous savons que cela sera difficile que nous devons nous serrer les coudes et rejeter les tentations de replis égoïstes ou identitaires qui taraudent aujourd’hui notre société. Premier défi à relever, donc, celui de l’emploi. Comme l’a indiqué le Président de la République dans le discours de vœux qu’il a adressé aux Français, l’emploi constituera en 2013 la mère de toutes les batailles. Ce combat, nous allons le mener dans un contexte européen qui a sensiblement évolué depuis l’élection de François HOLLANDE. Après le pacte en faveur de la croissance et de l’emploi que nous avons arraché à nos partenaires lors du sommet européen du mois de juin, des avancées concrètes ont pu être enregistrées. Je pense notamment à l’intervention anti-spéculation de la Banque centrale européenne (BCE), à la supervision bancaire qui est en train de se mettre en place, mais aussi à la taxe sur les transactions financières qui va enfin être mise en œuvre dans le cadre d’une coopération renforcée impliquant 11 pays membres. Il ne s’agit pas de fanfaronner, mais, de fait, il semble loin le temps où l’Europe ne jurait que par la rigueur, où chaque sommet européen était présenté comme « le sommet de la dernière chance » et où nombre d’observateurs prédisaient l’implosion imminente de la zone euro. C’était pourtant il y a mois d’un an ! Le climat qui prévaut désormais apparaît beaucoup plus propice à une reprise de l’activité économique et au retour de la croissance en Europe. Il y a là un sérieux motif d’espoir. 7 Pour mener la bataille de l’emploi, nous allons également, au niveau national cette fois, pouvoir nous appuyer sur les outils que nous avons mis en place ces 6 derniers mois, notamment : - Les 100 000 emplois d’avenir destinés aux jeunes peu qualifiés, à pourvoir principalement dans le secteur non-marchand et dans le champ de l’économie sociale et solidaire ; ces emplois d’avenir viennent s’ajouter aux 390 000 emplois aidés (contrats uniques d’insertion) qui sont maintenus dans le budget 2013. - Les 500 000 contrats de générations programmés sur l’ensemble du quinquennat, qui ont pour objectif de faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail tout en favorisant le maintien dans l’emploi des séniors, les deux catégories d’âge principalement touchées par le chômage. - La banque publique d’investissement, bras armé de la reconquête industrielle, qui, conjuguée à la réforme bancaire, devraient permettre de booster les investissements et l’innovation au sein de nos entreprises. - Le pacte de compétitivité, enfin, destiné à redresser notre appareil productif industriel et à défendre les emplois qui y sont attachés. J’ajoute que je me tiens à la disposition des organismes consulaires, de syndicats et des chefs d’entreprises pour organiser, à la demande, des réunions d’information sur ce sujet. La mobilisation de tous s’impose. C’est l’ensemble de cet arsenal anti-chômage qui sera mobilisé en 2013. Au plan local, enfin, nous aurons également, chacun à notre place, notre rôle à jouer pour enrayer la hausse du chômage et inverser la tendance. En tant que Députée de la 9ème circonscription et Présidente du groupe d’étude « automobile » de l’Assemblée nationale, je serai particulièrement attentive et vigilante sur la situation de l’emploi au sein du Groupe Renault, notamment sur le 8 site voisin de Sandouville, qui emploie actuellement environ 2400 salariés. Je rappelle, pour situer les enjeux de ce dossier pour notre territoire, que Renault est, avec plus de 8000 salariés, le premier employeur privé de Haute-Normandie et que l’ensemble de la filière automobile représente dans notre région plus de 25 000 salariés et près de 300 équipementiers (9000 salariés) et sous-traitants. J’ai eu l’occasion de m’entretenir longuement, il y a quelques jours, avec le Directeur des opérations France du Groupe chargé de conduire les négociations devant aboutir à la conclusion d’un accord de compétitivité avec les partenaires sociaux. Au cours de cette rencontre, je lui ai rappelé le soutien jamais démenti de la puissance publique à Renault et à l’industrie automobile française en général, en soulignant que cet état de fait appelle des garanties et des exigences. Celle d’abord d’une négociation loyale avec les organisations syndicales : le chantage à la fermeture de sites est inacceptable. J’ai également exprimé avec fermeté ma volonté de voir confirmer l’activité de l’usine de Sandouville. Outre le nombre d’emplois (2000) nécessaires à la production du nouveau véhicule l’utilitaire Trafic 3, j’ai exigé qu’une partie de la production des 100 000 véhicules que les partenaires du Groupe Renault se sont engagés à rapatrier en France se fasse à Sandouville et que soit enfin étudiée, sur ce site, l’organisation de la filière de déconstruction des voitures. J’ai également évoqué avec la Direction de Renault le dossier des PRV, qui me tient particulièrement à cœur, et pour le règlement duquel je dois rencontrer la semaine prochaine le cabinet du Ministre du Travail Michel SAPIN. Je veux redire aux membres du collectif présents ce soir que je continuerai à me battre à leurs côtés aussi longtemps que cela sera nécessaire. 9 Ma vigilance sera également de mise s’agissant de la multiplication, sur fond de dumping social et environnemental, des projets de transformation ou de stockage de clinker dans l’enceinte du Grand Port Maritime du Havre (GPMH). Ces projets font peser de lourdes menaces sur la cimenterie de Saint Vigor d’Ymonville, mise en service en 1970, et qui emploie aujourd’hui directement plus de 190 salariés et à peu près autant de sous-traitants. Les élus de la République n’ont pas, à potentiels d’emplois et conditions de travail équivalents, à privilégier sur leur territoire une société plutôt qu’une autre. Il n’en demeure pas moins que, en dehors du GPMH, qui semble dans cette affaire privilégier une logique micro-économique de rentabilité à court terme faisant passer les trafics avant les emplois, il existe un consensus politique (dont le Port est informé) pour considérer que la multiplication des projets locaux dans ce secteur d’activité apparait, dans le contexte actuel, pour le moins inopportune. Je rencontre, dans une dizaine de jours, Monsieur le Sous-préfet du Havre et les élus concernés afin de faire le point sur ce dossier. Le deuxième défi qui se présente à nous pour cette année 2013 est celui de la refondation de l’école de la République. Avec 60 000 recrutements programmés sur l’ensemble du quinquennat, l’éducation constitue avec l’emploi l’autre grande priorité politique de notre majorité. A juste titre, puisque nous savons que c’est dès l’école maternelle et élémentaire que se reproduisent et se perpétuent les inégalités. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de préparer l’avenir professionnel de notre jeunesse, mais aussi de former des citoyens capables de faire vivre et de défendre les valeurs de notre République. Dans le domaine de l’éducation, la rentrée 2012 a été placée sous le signe de la réparation et de l’urgence, avec l’attribution de postes 10 supplémentaires qui ont permis quelques ouvertures de classes, par exemple dans les écoles élémentaires de Bréauté, Saint-Pierre-en Port ou Gruchet le Valasse. Pour la rentrée 2013, ce sont 6770 équivalents temps plein d’enseignement dans les écoles et les établissements scolaires qui seront attribués au niveau national et qui s’ajouteront au remplacement de la totalité des départs en retraite. Notre académie profitera pleinement de cette dynamique avec la création de 61 postes de personnel enseignant dans le premier et second degré. Le principal chantier de cette rentrée 2013, et de celles qui suivront, concernera la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. J’ai entendu les interrogations et les inquiétudes qui ont été exprimées à ce sujet lors des différentes cérémonies de vœux auxquelles j’ai assistées. Chacun est conscient que les rythmes scolaires, tels qu’ils sont organisés aujourd’hui dans notre pays, constituent une aberration pédagogique qui n’a pas d’équivalent en Europe. Chacun s’accorde à dire que la concentration des journées scolaires sur 4 jours mise en place par l’ancien Gouvernement est nuisible à la qualité des apprentissages. Et pourtant, force est de constater que la réforme proposée par le Gouvernement semble faire l’unanimité contre elle. En somme, tout le monde est d’accord sur le diagnostic, mais dès qu’il s’agit de passer aux travaux pratiques plus personne ne semble vouloir suivre. De toute évidence, il est en matière d’éducation plus facile de détruire que de reconstruire. Je ne sous-estime pas les difficultés et les charges supplémentaires induites par cette réforme, notamment pour les collectivités (restaurations, transport scolaire, organisation des activités périscolaires). Il faut que cette évolution indispensable soit conduite en bonne intelligence avec l’ensemble des acteurs concernés, 11 professeurs, parents d’élèves, familles, élus locaux, associations, intervenants extérieurs, CAF… Mais, au final, c’est bien l’intérêt de l’enfant, sa réussite scolaire et son bien être qui devront primer. Je précise pour conclure à l’attention des élus qui n’en auraient pas encore été informés que le délai de réflexion en vue d’une mise en œuvre dès la rentrée 2013 a été prolongé jusqu’à la fin du mois de mars, et que les taux d’encadrement seront assouplis afin de faciliter la mise en œuvre de cette réforme. J’ai rencontré hier Vincent PEILLON, notre Ministre de l’Education, qui m’a rappelé la souplesse du cadre qu’il a souhaité établir : les dérogations du samedi matin sont possibles et une large place est faite à la concertation locale s’agissant de la tranche horaire 15h45 – 16h30, comme cela a été précisé lors d’une réunion nationale tenue en début de semaine avec tous les directeurs académiques de l’Education Nationale. J’invite donc le maximum des communes de la circonscription à mettre en place ce nouveau dispositif et à organiser leur projet éducatif territorial, pour lequel elles disposeront de financements (à hauteur de 50 euros par enfant majorés de 40 euros pour les secteurs classés en Dotation de solidarité urbaine (DSU) ou Dotation de solidarité rurale (DSR) dites cible, --- soit un effort budgétaire de 250 millions d’euros). Et ce, dès 2013. Je me tiens à leur disposition pour répondre à leurs questions, assister aux réunions qu’elles envisagent et faire remonter au Ministre les éventuelles questions en suspens. De même, je reste vigilante sur les attributions de moyens aux établissements scolaires, notamment du second degré. Je viens de saisir Madame le Recteur sur les précisions de dotations horaires globales, inacceptables pour les lycées de Fécamp et suis à l’écoute de chacune des situations des établissements de la circonscription. Troisième (et dernier) principal défi à relever en cette année 2013, celui du vieillissement de notre population et de l’égalité d’accès aux soins. En 2013, le dossier, colossal et sans cesse repoussé, de la 12 dépendance fera l’objet d’une large concertation en vue d’aboutir avant la fin de l’année à une loi dont les effets seront étalés sur l’ensemble du quinquennat. Une conférence sociale sera par ailleurs organisée au mois de juin pour remettre à plat le dossier des retraites. Je veux aussi vous dire quelques mots sur nos communes et nos collectivités, en saluant le travail remarquable des maires et de leurs équipes municipales, et leur engagement quotidien au service de leurs concitoyens. Deux textes sont à l’étude, qui les concernent au premier chef. Le projet de loi Valls d’abord, qui modifie le mode de scrutin des conseillers départementaux et des conseillers intercommunaux. Le scrutin de liste sera rendu obligatoire pour les communes de plus de 1000 habitants, c’est la proposition du projet avant la discussion parlementaire. Des amendements visant la suppression du panachage ou l’abaissement du seuil de 1000 à 500 ont été déposés. J’ai, à la demande de plusieurs maires de la circonscription, proposé que les déclarations de candidature soient obligatoires si le panachage devait demeurer. Mon amendement a reçu le soutien du Gouvernement : il ne devrait donc plus être possible de se déclarer le jour du scrutin, permettant ainsi de renforcer l’information due aux citoyens. Les élus intercommunaux seront élus au suffrage universel direct, par un fléchage des listes municipales. J’y suis très attachée, favorable même à l’élection au suffrage universel direct du Président et des équipes intercommunales, tant leurs missions sont aujourd’hui essentielles, qu’ils organisent les services publics, portent les projets structurants et lèvent l’impôt. Le texte dénommé « acte 3 de la décentralisation » sera présenté devant la représentation nationale au printemps prochain. Son architecture est la suivante : des compétences clarifiées portées par des chefs de file identifiés. Ainsi, le développement économique sera confié aux Régions, les solidarités aux Départements, la transition énergétique et l’urbanisme au bloc 13 local. Le rôle des communes sera affirmé, celui des intercommunalités renforcé. Et les PLU devront être intercommunaux. Dès le texte précisément connu, j’organiserai un échange avec les 130 communes et 7 intercommunalités de la circonscription. J’ajoute que le Sénat vient d’adopter une proposition de loi sur le statut de l’élu et qu’une mission sur la simplification des normes présentera son rapport pour la mi-mars. Elle vise à lutter contre l’excès de normes qui étouffent les collectivités, coûtent cher et les insécurisent au plan juridique (faites les remonter). Dans la foulée du sujet, je veux vous dire quelques mots sur le schéma départemental de coopération intercommunale, qui a fait coulé tant d’encre et particulièrement dans ce canton. Je ne reviendrai pas sur l’historique de son élaboration. Trop politique. Trop brutale. D’un autre temps. Je dis simplement que l’on ne peut obtenir par le passage en force ce que l’on ne peut construire dans la concertation. Il faut respecter le choix des élus de notre République, qui savent, mieux que quiconque, les besoins de leurs territoires. Une majorité d’entre eux n’a pas, ici, été convaincue par le projet havrais, encore moins par son financement. Les propos durs parfois prononcés à leur encontre m’ont paru injustes. L’Etat ne reprendra pas la main sur les regroupements intercommunaux, qui devront respecter pour se faire les règles de majorité qualifiée du droit commun. C’est ainsi. C’est notre conception, à Gauche, de la démocratie territoriale. Je vous redis toute ma disponibilité au service des habitants, des communes, des élus, des entreprises, des salariés, des établissements et associations qui animent notre circonscription. Je les recevrai autant que nécessaire, les accompagnerai et les aiderai dans leurs projets, avec la volonté chevillée au corps de les faire réussir … avec ou sans l’aide d’ailleurs de la réserve parlementaire. Je serai leurs relais, quand elles en exprimeront le besoin, auprès du 14 Département, de la Région, de l’Etat et de l’Europe. Je suis particulièrement mobilisée, vous le savez, dans le maintien et le développement des services publics (en saluant le travail remarquable des fonctionnaires, particulièrement en cette journée). Hier mobilisée par exemple pour le maintien des services du pôle emploi à Bolbec, et dès demain pour un accès aux soins préservé des habitants ou encore le développement de la couverture Internet des communes qui en sont privées. Je serai l’artisan infatigable de la construction d’une union sacrée politique pour mener à bien les intérêts de notre circonscription devant les enjeux qui se présentent à elle : pôle métropolitain, développement de la filière des énergies renouvelables créatrice de milliers d’emplois dans notre région, développement harmonieux de l’axe Seine, projet de Ligne nouvelle paris-Normandie LNPN, maintien et développement des liaisons secondaires, en particulier de la ligne Bréauté-Fécamp. C’est ainsi, et seulement ainsi, que notre territoire se positionnera gagnant dans la rude compétition que nous vivons tous au quotidien. A propos d’union sacrée et d’intérêt général, je veux également, en votre nom, rendre un hommage appuyé aux troupes françaises qui sont actuellement engagées au Mali pour stopper les exactions et les atrocités commises par des groupes terroristes aveuglés par la haine et l’obscurantisme. Nous pouvons, je crois, être collectivement fiers de ce que la France entreprend dans ce pays et au sein des instances diplomatiques internationales pour défendre les valeurs universelles auxquelles nous sommes tous attachés. Je pense que cela méritait d’être souligné. Je conclus d’un mot plus personnel. J’ai 39 ans, je suis élue locale depuis 12 ans. Je n’oublie jamais d’où je viens. Je suis socialiste et je possède une foi inébranlable dans l’action publique et politique. Comme beaucoup d’entre vous, je consacre tout mon temps, toute mon énergie au service du développement de notre circonscription, 15 dont les atouts sont immenses. Et j’aime cela. J’aime échanger avec les acteurs de ce territoire, avec ses habitants. Je sais leurs difficultés et leurs espoirs, qu’ils me confient lors des nombreux rendez-vous en permanence (près de 1000 en 2012). Et je suis passionnée par le travail législatif, l’écriture de la loi de la République en me nourrissant de tous nos échanges. Merci à vous tous, quelles que soient vos convictions, de me parler de vos expériences, de vos projets, de vos propositions. Elles me sont essentielles. Et gardons à l’esprit que le temps nécessaire à la récolte des fruits des politiques engagées ne rencontre jamais le temps médiatique de l’immédiateté. Il en va de la politique comme de l’agriculture (et cette circonscription s’y connaît) : on ne récolte pas de suite ce que l’on sème. A méditer dans une époque où les informations se déroulent en continu et où l’explication politique ne peut excéder 30 secondes quand une phrase polémique peut faire l’actualité de plusieurs jours. Je finirai cette intervention en vous disant tout ce que je dois à mon équipe parlementaire, Carole, Angélique et Aloïs sous la houlette d’Igor, que vous connaissez tous. Ils sont sympas, travaillent d’arrache pied, ont toujours le sourire et surtout suivent au jour le jour les centaines de dossiers qui nous sont parvenus depuis le mois de juin. Merci à eux. Et je suis heureuse de vous convier à échanger autour du verre de l’amitié et des petits fours provenant d’artisans locaux, en remerciant toutes celles et ceux qui ont contribué à l’organisation de cette soirée, Fred et Christine en tête. A vous tous, je vous souhaite une très belle année 2013 et, comme de tradition fécampoise, une année sentimentalement bien remplie. Merci de votre attention. 16