Wajana-Palasisi - CELIA

Transcription

Wajana-Palasisi - CELIA
1
Hakëne omijau eitop
Dictionnaire bilingue
Wajana-Palasisi
Wayana-Français
Eliane Camargo, Tapinkili
Iwepohnëpïtpï tom
coordinateurs
2010
CELIA/DRAC-Kujan/TEKUREMAI
CELIA/DRAC-Guyane/TEKUREMAI
a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
2
Iwepohnëpïtpï tom / Les coordinateurs
Eliane Camargo, ethnolinguiste (CELIA, TEKUREMAI), travaille sur le wayana depuis 1993.
Tapinkili, habitant d’Antécume Pata qui s’intéresse à la langue wayana.
Itïpkaimëne kom / Collaborateurs-Réviseurs
Akajuli, habitant d’Antécume Pata, a été le premier moniteur wayana à l’école de son village (19862004).
Atajumale, habitant d’Antécume Pata, suit le Master 1 de Lettres à l’Université de Guyane, à
Cayenne. Il a assuré la révision du wayana.
Laurent Hernandez, instituteur à Antécume Pata, a assuré la révision du manuscrit.
Françoise Péeters, ITA-CNRS retraitée (TEKUREMAI) et Adriana Estevam ont assuré la révision du
français.
****
Wajana omijau - Sommaire
Pampila ïlïtpon kom / Genèse de l’ouvrage
Wajana omi tïpkatop / Notes sur la transcription et l’orthographe du wayana
Wajana tïpkatop / Alphabet wayana
Pëtuku omi miliktop pohnëptop / Notation des consonnes doubles
Wajanajau man tïwë silap tom / La structure syllabique wayana
Notation des postpositions
Sin pampila eneitop itïpkatop - Organisation du dictionnaire
Bref aperçu de la langue
Pampila ïtoponpï / Bibliographie
Kuhpepsik omi ahmit / Abréviations
Ipok manatëi / Remerciements
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Pampila ïlïtpon kom
2003 aptau, Tapinkili, Elijan malë kunepohnëp
wajana omi hahkatoppëk palasisi omijau. palasisi
omi hahkatop tupipophak wajanajau sike sin kom
hapon : reptile, mammifère, nation, territoire.
Genèse de l’ouvrage
L’apparition en wayana de nouveaux mots
empruntés à l’aluku et au français, avec une
phonétique particulière, notamment avec des
segments phoniques qui n’existent pas en wayana,
a été la source de nombreuses discussions quant au
nouveau paysage lexical de cette langue caribe.
Tapinkili, le coordinateur wayana de ce travail,
appréciait beaucoup l’exercice onomasiologique,
consistant à conceptualiser des définitions en
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Wajana man palasisi katïp ënïkjam kom
ëneheptëla sin katïp reptile (kuliputpë, aliwe, pupu
tom) katopomna -- ëhmelë lëken eheptëtop.
Malalë mammifère katopomna (kaikui, meli, pakila
tom) eheptëtop ëhmelë lëken wajana katop
haponomna. Wajana man territoire katopohpe, ilon
mënke lome hek ehekatïpïla palasisi omi malë.
Tohme wajana lon tïkai aptau man, ëhmelë lëken
tuna, itu, itamu kom patatpë tompëk. Ëtakëlë
emna kunepohnëp helë ïtoppëk, malalë tïwëlën
kom wajana malë palassi omi hahkatppëk
wajanajau, palasisijau hunwa. Helëpëk emna
kunepohnëp ëtakëlë wajana tom malë
tëmaminehe emna apëtomahan kom malë helë
ïtoppëk.
français et aller trouver des correspondants en
wayana, ou encore à créer un nouveau mot pour
exprimer la notion étudiée. Par exemple pour le
terme nation, Tapinkili n’a toujours pas trouvé de
correspondant adéquat ; ce qui est normal, vue la
portée politique du sens attribué à ce mot dans nos
sociétés.
Tout au long des années consacrées à la mise
sur pied du Parc Amazonien de Guyane, au cours
des nombreuses réunions organisées chez les
Wayana, les responsables de la Mission pour la
Création du Parc se sont efforcés d’obtenir des
équivalents wayana de termes tels que « nature »,
« reptile », « mammifère », ou encore « nation »,
termes que la langue wayana exprime différemment.
Comment expliquer à des Wayana – même à ceux
ayant de bonnes notions de français – l’utilité des
réunions où il leur était demandé de traduire des
mots dont ils ne pouvaient pas appréhender le sens,
et, qui plus est, d’en expliquer le concept aux
Anciens wayana monolingues ?
En wayana, on ne catégorise pas les éléments
de la nature comme en français. Tout d’abord, en
wayana tout est « nature ». Par exemple, les
animaux entrent dans les catégories telles que
« d’air », « de terre » ou « d’eau ». Il est donc
impossible dans cette langue de parler de
« reptile », « mammifère », etc.
Quant à la notion de « territoire », qui intéressait
beaucoup les interlocuteurs français, si les Wayana
ont bien un terme, ilon (i-lo-n /sa-terre-poss.alién./
litt. « terre de »), en est exclue toute idée de
propriété continue1.
En 2001, Tapinkili et Eliane Camargo ont
envisagé la création d’un groupe de travail avec des
Wayana dans la perspective d’élaborer un
dictionnaire bilingue wayana-français. La toute
première étape fut de clarifier des concepts dans
l’une et l’autre langue en tenant compte de
l’ensemble du champ lexical wayana et des
nouveaux mots empruntés aux langues de contact
(espagnol, français, portugais et des langues noirmarrons, dont l’aluku et le sranan tongo). Ainsi
alakapuha « fusil », kamisa « kalembe, pagne »,
kahulu
« rocailles,
verroterie »,
hapatu
« chaussures » sont des emprunts à l’espagnol
(respectivement arcabuz « arquebuse », camisa,
1
Ce que montre bien le morphème –n, à valeur de possession aliénable.
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Helë ïtop kunëtakïma 2007-2009 aptau. Mëham
tëmaminamo ëtakëlë : Aikuwale, Akajuli, Akama,
Alaimale, Alani, Alinkana, Apilipotï, Atainalu,
Atajumale, Atipï, Ëkëu, Ikise, Imawapïn, Imeli,
Jakapïn, Jakuman, Jalaupïn, Jan, Kuja, Kulitune,
Kuni Jetpë, Kupi, Manipejale, Nathalie, Palimino,
Pasulina, Puptu, Tapinkili, Waitu.
casulo2, zapato).
Entre 2007 et 2009, Tapinkili et Eliane Camargo ont
organisé au village wayana d’Antécume Pata trois
ateliers consacrés à la préparation du dictionnaire,
avec la participation de Aikuwale, Akajuli, Alaimale,
Alinkana, Apilipotï, Atajumale, Atipï, Jakapïn,
Jakuman, Jalaupïn, Jan, Kuja, Kulitune, Manipejale,
Nathalie, Palimino, Pasulina, Puptu, Tapinkili, Waitu.
Ce travail est l’aboutissement d’une première phase d’une étude collective sur la langue wayana
avec des membres de la société wayana. Il a été réalisé sous la forme d’un« Atelier de langue », et il
est le résultat du travail d’un groupe désireux de voir leur langue étudiée au même titre que celles à
tradition écrite, notamment comme la langue dans laquelle ils sont scolarisés, comme le français, en
Guyane française, le portugais, au Brésil et le néerlandais, au Surinam.
L’exercice d’élaboration d’un dictionnaire nous a permis d’aborder la langue sous différents aspects
linguistiques, en particulier sa morphophonologie, ce qui a fait émerger des règles de réalisations (en
phonétique) ainsi que des règles de grammaire (morphosyntaxe). Certains termes techniques ont été
créés (upotop pour désigner l’« interrogation ») ou adaptés phonologiquement au wayana (wepele pour
désigner le « verbe »).
Dans cette première phase, les définitions de trois mille cinq cents entrées lexicales a/ont été
discutée(s). La traduction n’étant pas un exercice à la portée de tous, les participants wayana se sont
retrouvés face à des problèmes dont le point de départ était la définition même dans leur langue.
Comment définir par exemple le concept exprimé par akuwalïtpë ? Et comment le traduire ? Traduire
par ‘âme’, ‘esprit’, ‘principe vital’ ne suffisait pas à exprimer l’essence même de ce concept. Afin de
mieux saisir le sens, les mots étaient parfois décortiqués, ce qui a permis aux participants de découvrir
la face cachée de leur langue. Prenons la segmentation morphologique d’akuwalïtpë /akuwa-lï-tpë/, où
akuwa signifie ‘nettoyer, lavage’, interprété ici comme ‘pûreté’, -lï marque une possession inaliénable, et
-tpë est une marque aspectuelle d’un participe passé interprété comme ‘ex-’. La lecture littérale de ce
mot dérivé serait son ‘ex-pûreté’ pour signifier qu’il s’agirait du principe vital d’un mort. Un tel découpage
morphologique a aidé les participants à mieux comprendre le processus de la lexicalisation et comment
se construit le sens des mots de leur langue.
Les données de ce dictionnaire ont été collectées principalement sur le parler wayana du Litani, en
Guyane française (Gf). Les données employées dans le parler wayana du Parou de l’Est sont indiquées
par Br (Brésil). Des emprunts anciens tel mato (du français ‘marteau’) et certains des emprunts
modernes comme beli ‘lit’ sont retenus, leur origine est indiquée entre parenthèses (empr. noir-marron).
Wajana omi tïpkatop
Claudius Henricus de Goeje akename
wajana omi miliktoppëk oloko iwesitpï : Études
linguistiques Caraïbes, 1909 weji aptau.
Moloinë, Walter Jackson wajana omi miliktop
petukwatpon: Wayana Grammar. Kunëtakïma
imiliktoppëk apsi-apsik. Moloinë kunïlï apsikan
pampila omi ahmit miliktop pohnëptohme.
2
Notes sur la transcription et
l’orthographe du wayana
La langue wayana est connue depuis le XVIIIe
siècle grâce à quelques voyageurs comme de
Patris, Coudreau, Crevaux qui prirent la peine de
relever des mots de la langue. Plus tard, Claudius
H. de Goeje effectua un travail lexicographique
plus poussé dont il publia, en 1907, les résultats
dans les « Études linguistiques caribes ». Puis, au
début des années soixante-dix, Walter Jackson
en portugais du Portugal, miçanga en portugais du Brésil.
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Mëhe kunehak kan pëkën akename omi
hahkane wajanajau.
Kalaiwa tom: Petronila Tavares mëhe
kunehepa
wajana
omipëk
malalë
awolemïlapsik ëhmelë hapon kunïlï. Elijan
mëhe kunëtakïma omipëk tëmaminemme
1993 aptau.
Wajana tïpkatop
Helë ëmaminumtoppëk wajana omi
miliktoppëk etutop kunëtïlï, wajana tom malë.
Wajanajau man itïpkatop 17 let: 7 wajele tom,
10 konson tom hunwa.
wajele tom / voyelles
3
publia une petite grammaire de la langue wayana,
qui comportait également une ébauche du
système phonologique, pour lequel il avait mis au
point un système de transcription, basé sur le
système de transcription phonétique américain.
Ainsi, il utilise le tréma pour noter les voyelles
centrales haute ï [i] (ïpï « montagne ») et
moyenne ë [ә] (ëmë « toi »)3.
Une autre grammaire a été présentée par P.
Tavares (2005) dans le cadre d’une thèse de
doctorat. Depuis 1993, Eliane Camargo étudie le
parler wayana du Brésil et de la Guyane
française. Les règles d’orthographe et de
grammaire sont en cours d’élaboration, à partir du
système morphophonologique de la langue.
Celles déjà dégagées sont appliquées au présent
dictionnaire.
On notera que la transcription adoptée ici
présente une variante par rapport à la
transcription traditionnelle des missionnaires du
Surinam à laquelle sont habitués les Wayana, où
la suite de deux consonnes occlusives pp, tt et kk
traditionnellement notée hp (imiliktohpëk), ht
(wapohtop) et hk (mëhkë) est ici transcrite pp
(imiliktoppëk), tt (wapottop) et kk (mëkkë) de
façon à lui restituer sa valeur phonologique. Le h
est maintenu pour la transcription de la laryngale
(helë).
Alphabet wayana
Il comporte sept voyelles et dix consonnes.
konson tom / consonnes
a [a] alu ‘porc épic’
h [he] hopu ‘savon’
s [se] sisi ‘soleil’
e [e] epu ‘poteau’
j [je] jala ‘boucan’
t [te] tëpu ‘rocher, pierre’
ë [´] ëpi ‘remède’
k [ke] kapu ‘ciel’
w [we] wapu‘wassaï’
i [i] ipo ‘monstre aquatique’
l [le] lele ‘chauve-souris’ sp.
ï [i] ïpï ‘montagne’
m [me] mawu ‘coton’
o [o] opi ‘yayas’ (petits poissons)
n [ne] nana‘ananas’
u [u] ulu ‘manioc, cassave’
p [pe] palu‘banane’
Après étude de ce système, E. Camargo (1996) en a dégagé les règles de réalisation. Cf. aussi Tavares (2005).
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Wajana mënimilikja, let latinejau, lome man
ëhmelë imiliktop katïpïla. Wajana mënakïme
wajelepoinë konsonpona. Masike sin enetop
opinë :
Le wayana utilise les lettres de l’alphabet latin,
en présentant d’abord les voyelles puis les
consonnes. C’est cet ordre qui sera respecté ici :
a, e, ë, i, ï, o, u, h, j, k, l, m, n, s, p, t, w
Pëtuku omi miliktop pohnëptop
Notation des consonnes doubles
Omi miliktop pohnëptop tom wajanajau man
tëtïlïpëkëhnë. Ëtïlïlahnë man ëhmelë malalë
man wajana tom epamïlahnë itïpkalïhtau
aptau ëtïlïhanme sike. Emna nekalëjai
ipohnëptopoptïle.
Les consonnes p, t, k en position non initiale de
syllabe suivies des consonnes p, t, k, m et n
subissent des changements phonétiques. Dans la
suite pp, tt, kk, pm, tn, la première des consonnes
se réalise [h]. Dans la suite pn la première
consonne s’affaiblit pour se réaliser [m]. Dans la
suite km et kn, la consonne k se nasalise.
Wajanajau man tïwë silap tom, W (wajele),
K (konson):
W (i.tu), WK (at.pë),
La structure syllabique wayana :
V (i.tu), VC (at.pë),
KW (ma), KWK (pëk),
CV (ma), CVC (pëk),
KKW (a.klo), KKWK (e.klot) hunwa.
CCV (a.klo), CCVC (e.klot)
Tïwë man ipanakmatop, imiliktop katïpïla
mënëtïja itïppo ilamnau katïp omi tïppo:
Ilamnau katïp (-): mëk-kë (molo lëken
man mëk, « k » man molo lë).
Omi lamnau (#): awap#pitë (molo lëken man
awap, « p » man molo lë).
Konson man silap enattoppo tïwë
mënëhpanakme; opinë man tïhe tablopëk
(/ahmit) ipohnëptop:
silap lamnau,
omi lamnau
Frontière syllabique
ou frontière lexémique
p-p
ipananmatop
Réalisation
phonétique
[hp]
Dans une suite consonantique, en
frontière morphémique ou lexémique, la
première consonne (voire la coda
syllabique) s’affaiblie et se laryngalise ou
se nasalise, comme le résume le tableau
ci-dessous :
ipohnëptop
Notation
dans le texte
ekalëtoppëk
(ekalëtop)
awap pitë (awap)
palasisi omijau
Traduction
récit
Attends un peu !
t-t
[ht]
epekattop (nepekat)
achat
k-k
[hk]
ëtawokkët (nëtawok)
Bois-la !
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p-m
[hm]
upitopme (upitop)
C’est pour le
chercher.
p-n
[mn]
enepne (nenep)
Litt. (L’)apporteur4
etapna (etap)
t-m
[t/nm]
epitme (epit)
Ce que devient son
remède.
t-n
[hn]
epekatne (nepekat)
Acheteur.
k-m
[≠m]
ipanakmak
Écoute!
tekme
C'est lourd.
ipok man
C’est bien.
[Nn]
k-n
këtawoknet (këtawok) Viens boire avec
moi !
ëknë
élevage
ëwok nai mëklë
domestique
C’est un hocco
Wajanajau man, kalama5 katïp pëkënatpë silap: -pëk, -po, -jau, -jak, -{h}tau, ëhepëkën
kom omi:
Ëhe pëkën omi
wewepëk (wewe-pëk), wewepo (wewe-po),
kasojau (kaso-jau), kasojak (kaso-jak),
pakolotau (pakolo-tau), ituhtau (itu-htau)
Ëhe pëkën kalipono wena6
ipëk (i-pëk), epo (e-po), ajau (a-jau), ihtau (i-htau).
Wajanajau man, kalama katïp pëkënatpë silap mënëhmulimja: -po-inë, -po-na, -hpe, -hnë
ëhe pëkën kom omi mulit:
-po: kanawapo man (kanawa-po)
-poinë: kanawapoinë numëk (kanawa-po-inë); ïmëpoinë numëk (imë-po-inë)
-pona: kajenpona nïtëm (kajen-po-na), itupona nïtëm (itu-po-na)
-hpe: kanawahpe man (kanawa-hpe)
C’est-à-dire, celui qui apporte des choses.
Kalama helë omi ahmit pohnëptop, upitop.
6 Kalipono wena helë omi pohnëptop hapon katïp: « ï » man ïjum katop katïp, « ë » man ëjum katop katïp, « i » man ijum
katop katïp.
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-hpe-hnë: kanawahpehnë man (kanawa-hpe-hnë), malijahpehnë mëklë (malija-hpe-hnë)
Wajanajau man, kalama katïp hakëne silap mënëtïja ëhepëk, malalë talan kom mënëtïja
ëhepëk omi : -tapek, -malë. Malalë mënëtïja kalipono wena:
- omi lëken: wewe tapek, mule malë.
- kalipono wena: itapek (i-tapek), imalë (i-malë).
**
Notation des postpositions
Lorsque la postposition est formée d’une syllabe (-hnë, -hpe, -ja, -la, -po, -ke, -jau, -pëk, -tak7, etc.),
elle est attachée aussi bien au mot (nom, adjectif, particule) qu’au pronom ou à l’indice personnel. En
(1), la postposition locative -ja 'vers' reçoit l'indice de deuxième personne du singulier, ë- :
1. Ëja wïtëjai
‘Je vais chez toi.’
Ë-ja w-ïtë-ja-i
2-à 1-aller-INACC-MOD
Si elle est formée de deux syllabes ou plus (malë, akëlë, tapek, etc., 2a), elle est attachée
uniquement à l’indice personnel (2b) :
2a. Wapa malë nïtëm ‘Il est allé avec Wapa.’
Wapa malë n-ïtëm
Wapa avec 3-aller.ACC
2b. jakëlë nïtëm
‘Il est allé avec moi.’
J-akëlë n-ïtëm
1-avec 3-aller.ACC
Dans les cas d’une suite de deux postpositions ou plus, celles-ci sont notées juxtaposées les unes
après les autres :
3a. kanawahpehnë
‘Il a encore un/des canot/s8.’
kanawa-hpe-hnë
canot-disposer de-encore
3b. kanawapoinë
‘Il (re)vient du canot9.’
kanawa-po-inë
canot-sur-de
3c. kajenpona nïtëm
‘Il est allé à Cayenne.’
kajen-po-na
Cayenne-sur-MOUV
3d. wewepolo nïtëm
‘Il est allé par le tronc.’
wewe-po-lo (C’est-à-dire : ‘Il est allé en marchant sur un tronc.’)
tronc-sur-LOC.STAT
Cette règle est aussi valable pour des postpositions comme -jau, -tak, -pëk qui se réalisent jawë, taka, pëkë en dérivation.
Singulier ou pluriel selon le contexte.
9 Selon le contexte une telle phrase peut signifier soit que la personne revient de l’endroit où elle fabrique son canot soit
qu’elle rentre de la forêt en canot.
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3e. wewepono mëklë kaikui
wewe-po-no
mëklë
tronc-sur-LOC.MOUV. lui
‘Le chien est sur le tronc.’ (Litt. sur le tronc, lui, le chien).
kaikui
chien
Les exemples en (3c-d) montrent des valeurs locatives indicatrices de mouvement (-na et -no) et de
non-mouvement (-lo). Ces valeurs expriment également de la connaissance-visible (de l’énonciateur, lo) et de la non-connaissance-visible (de l’énonciateur, -na et -no).
**
Sin pampila eneitop itïpkatop
Organisation du dictionnaire
Chaque entrée (en petites capitales) est suivie
Wajana-palasisi omi
de :
Omi ahmit akïmatop miliktop man junme, ëtïpena
malë:
1. la catégorie lexicale (n. nom, v. verbe, post.
postposition, loc. locatif) – par exemple : AHKON n.
(a) omi katekolijejau (ë. ëhet, w. wehpe), bûche – ou la catégorie grammaticale (loc. locatif,
kalamatikale (ëk. ëkëmnëto, ip. ipata).
poss. alién. possessif aliénable). Voir la liste plus
loin ;
(b) omi milikutpë pohnëptop kalamatikale
malë. Omi ahmit akïmatop pohnëptop
2. la définition en français ;
mënëhmilikja
tapai.
Omi
ahmit
mënëhmilikja tapai talilime, sin ipohnëptop
3. un exemple en wayana (en italique). La racine
opinën katïp : AHKON n. bûche : Wapot de l’entrée figure en gras. Exemple : AHKON n.
ahkon ‘bûche à brûler’.
bûche : Wapot ahkon ‘bûche à brûler’.
Ipohnëptop milikutpë man wajanajau lëken.
Chaque définition d’une même entrée est précédée
Omi imilikutpë pohnëptop mënëhmilikja sin katïp d’un chiffre : n. 1. […] ; 2. […]. Des commentaires
1. […] ; 2. akename katekolije lesikale tanme linguistiques ou ethnographiques sont indiqués par
kalamatikale.
ce point • ; dans les définitions ou dans les énoncés
illustratifs, les informations complémentaires sont
indiquées entre parenthèses (…). Dans la
traduction, l’information supplémentaire sousentendue dans la langue vernaculaire est indiquée
entre crochets […].
Sin man pëkënatpë omijau kole ipohnëptop.
Une entrée lexicale précédée d’un trait d’union
Wïhman mëneheneja akename, inëlëhken man indique qu’il s’agit d’un mot dont la racine n’est pas
ëhmilikula katop pohnëptopme. Sin katïp -emsi.
autonome et requiert un indice personnel : -EMSI n.
(poss. inalién.) fille : J-, ëw-, jemsi Ma, ta, sa fille.
Une entrée verbale, qui correspond au radical de la
forme finie, est suivie de sa forme non-finie, c’est-àdire de sa forme pleine à valeur participiale,
indiquée
entre
parenthèses :
-AKËLEKEP
(tëkëlekephe) v. être exténué de fatigue (par trop
d’efforts physiques) ; -ALOKMA (tolokmai) v. percer ; HAHKA (tïhahkai) v. déchirer.
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10
Dans certains cas, une transcription littérale est proposée entre barres obliques : Tutukë upo /noix
du Brésil/vêtement/ Grande écorce [extérieure] de la noix du Brésil (à l’intérieur de laquelle se trouvent
les noix).
Du point de vue syllabique, lorsque la syllabe finale de l’entrée lexicale possède une coda
syllabique, c’est-à-dire ayant une consonne fermant le mot, celle-ci peut être suivie d’une voyelle,
indiquée entre accolades. Cette voyelle, qui appartient à la racine lexicale, tombe dans la forme finie
des verbes, tëkamhe, et dans certaines conjugaisons, wekamjai ; elle est restituée lors des dérivations
notamment non-verbales. Ainsi, dans -EKAM{Ë} ’habituer à’, la voyelle finale ë apparaît dans ekamëpëk.
Il en est de même pour des mot à base nominale, comme EKLOT{Ï} ‘nuage’, la voyelle ï apparaît dans
eklotï-hpe ‘Il est nuageux’ ou encore -EITOP{O} où la voyelle de la racine o reapparaît dans eitoponpë.
Les ajustements morphophonologiques affectent les voyelles initiales des racines. La voyelle initiale
de la racine diffère selon que le lexème nominal a une acception sémantique générique ou spécifique.
Prenons comme exemple le mot omo ‘main’. Ce lexème avec la voyelle o renvoie au générique alors
qu’avec la voyelle a, son sens est lié au possessif : -AMO ‘main (de qq’un)’, c’est-à-dire, « sa main ».
Seule la racine en fonction de possessif reçoit le tiret, indicateur de la présence des préfixes. Cette
entrée se présente ainsi : -AMO n. (poss. inalién.) main : J-, ë-, amo Ma, ta, sa main.
Le phonème coronal /s/ présente des variations phonétiques et peut se réaliser [j] ou souvent [h]. Le
phonène fricatif /s/, du parler wayana ancien, se réalise aujourd’hui comme une laryngale [h] : sëlo >
sëlë (arch.) > hëlë (moder.) pron. ceci. Les wayana écrivent ainsi un mot soit avec « s », soit avec
« h ». La règle est la suivante : Lorsque l’attaque de la syllabe en initiale absolue est représentée par
« s », celui-ci devient « h » si le mot est préfixé de l’indice de première ou deuxième personne ; il se
maintient à la troisième personne.
exemple
indice personnel de 1re et 2e indice personnel de 3e pers. -/s/
pers. --/s/ > indice personnel-h : indice personnel-s :
-se ‘vouloir’
ï-he Je veux, ë-he Tu veux
-sahka ‘déchirer’
ï-sahka J’ai déchiré ; ë-sahka Tu i-sahaka Il a déchiré.
as déchiré.
-sapatu ‘chaussure’
ï-hapatun Mes chaussures, i-sapatun Ses chaussures.
ë-hapatun Tes chaussures.
i-se Il veut
Dans le présent dictionnaire, la définition de l’entrée lexicale de ce type de mots est donnée dans sa
forme avec /s/ avec des renvois à la forme avec /h/.
**
Le wayana est parlé sur un vaste territoire transfrontalier entre le Brésil (Br, son territoire d’origine),
le Surinam (Su) et la Guyane française (Gf).
Les Wayana occupent le Moyen et le Haut fleuve Parou (Paru d’Este) au Brésil, avec une population qui
ne dépasse pas les 300 individus. Au Surinam, quelque 500 personnes habitent sur le haut Tapanahony,
le Palumë. Un village (Anapaikë) se trouve dans le Lawa, nom surinamien du Maroni. En Guyane, ce
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11
peuple occupe le Haut Maroni avec environ un millier de personnes. La population wayana n’atteint pas
les deux milliers d’individus, ce qui la met dans le rang de peuple et de langue en péril10.
Cette étude se concentre sur le parler du Haut-Maroni, où des ateliers visant la constitution de
dictionnaires se déroulent depuis 2007. Cependant, il n’a pas été rare de discuter la définition de termes
considérés ‘anciens’, qui sont employés quotidiennement dans le parler wayana du Parou (Br). Ces
termes sont signalés par (Br). Ces deux parlers présentent des variantes lexicales. Une partie
considérable du lexique du wayana du Parou se rapproche des termes que l’on retrouve dans des
chants archaïques du Haut-Maroni (chants de guerre et chants « kalawu »), ce qui amène les Wayana
du Maroni à considérer le parler du Brésil comme plus traditionnel, voire même comme une langue
apalaï11.
Le tableau ci-dessous illustre quelques-unes de ces variantes :
Français
cacahuète
enfant
farine de manioc
granmanioc
hibou sp.
lime
maman
papa
peut-être
sage
sale
salut
Wayana du Maroni
pinta (empr. sr tongo)
pijukuku
kuwakë
tapakula
pupu
kïkïlï
mama
papa
tanme
tuwalon
tïkulinhe
tala
Wayana du Parou
ahnep
pikuku
kajama
makasila
puupuu12
kïlï-kïlï
mamak
papak
talanme
ualon
tipilinke
takuwa
Du point du vue de la voix, le parler du Brésil emploie davantage la forme médio-passive, alors qu’en
Guyane la forme passive est la plus productive.
**
Tïwëlën omi
Notation des emprunts lexicaux
L’influence lexicale des langues noir-marrons en
wayana est incontestable. Les mots provenant de
Sin pampila omi hahkatop wajanajau malalë langues européennes comme l’espagnol sont
uhpak omi apësitpë lëken man tïmilikhe, sin katïp rentrés en wayana par le biais des noirs-marrons :
mato wajanajau, palasisijau marteau.
kamisa ‘calambé’ (camisa, espagnol). Le contact
séculaire avec des Français a aussi contribué à
l’arrivée du français en wayana : simisa
‘vêtement’, mato ‘marteau’.
Dans ces trois régions, les Wayana partagent leur territoire socio-culturel avec d’autres groupes caribes (Apalaï et Tiliyo)
et tupi-guarani (Teko).
11 Cette langue caribe reste assez conservatrice du point de vue phonologique ainsi que morphologique.
12 Le wayana moderne ne dispose pas de série de voyelles longues, comme le panare (parlé au Venezuela) ; la longueur
vocalique apparaît dans certains mots, comme puupuu, ainsi que dans certaines dérivations comme dans tïïkë ‘fais-le(a)!’
10
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12
Du contact constant avec les Aluku, notamment avec les colporteurs, les mots d’origine anglaise
rentrent par cette langue créole à base anglaise, alors que le français arrive aujourd’hui directement par
l’école.
Ces emprunts arrivent avec leur réalisation phonétique de la langue de départ. Ils s’adaptent au
système de la langue d’arrivée avec le temps. Un certain nombre de mots se réalisent avec des
segments phoniques inexistants en wayana, comme les phonèmes occlusifs sonores (b, d, g) et les
fricatives (f) :
beli
lit
dri
trois
magi
maggi
fouto
photo
Le wayana dispose d’une structure syllabique du type CCV, où la consonne occlusive vélaire /k/ est
suivie par la consonne latérale /l/ : aklo ‘écume, mousse d’eau’. Cependant, dans des mots récemment
arrivés comme bakru ‘herbe toxique’ (possiblement un emprunt au chinois par l’aluku ou sranan tongo),
leur réalisation phonétique suit la réalisation en aluku. Il se peut qu’à un moment donné, ce mot se
réalisera bakulu ou baklu pour ensuite se réaliser événtuellement pakulu ou paklu s’assimilant ainsi au
système phonologique wayana. Il en est de même pour fitsi ‘bicyclette’, où la suite consonantique ts
n’existe pas en wayana : il se peut qu’il se réalise un jour fitisi avec une copie vocalique. Par la suite le
‘f’ pourrait être remplacé par ‘p’ et le mot deviendrait pitisi respectant ainsi la structure syllabique CV, la
plus productive de cette langue caribe.
Dans certains cas, la langue wayana a tous les moyens de faire des néologismes, comme pour la
photographie : ëtïlïtpï /chose.POSS INALIÉN.ex-/. Mais les jeunes préfèrent utiliser fouto : Ëkëmnë kïkë
foutoke Prends une photo de moi plus tard !
Notamment depuis 2005, les Wayana ont la télévision, utilisée pour regarder des DVD. Elle est
appelée videjo par certains, fidejo par d’autres et widejo de plus en plus par des jeunes. Cette dernière
réalisation montre que la phonétique du mot emprunté s’adapte au wayana. Cet appareil pourrait être
désigné par le terme wayana enetop /voir.pour/ ; pour le moment, ce n’est pas le cas. En revanche, la
même racine lexicale -ene ‘regarder, voir, observer’, par une dérivation, sert à construire le mot
tënehem /RÉFL.voir.MOD.habile/ qui désigne la cassette vidéo ou le film/les images. Il semblerait que
certains vieux désignent la télévision par akëlephak tënehem. L’innovation lexicale serait-elle ici un parti
pris de la jeunesse ?
Dans le corps du dictionnaire figurent des mots d’emprunt présentant une réalisation phonétique
compatible au système wayana. Une petite liste de mots empruntés récemment et utilisés en wayana
est dressée ci-dessous :
oignon (empr. aluku) : Ajunjak
tijek On cuisine avec de l’oignon.
BAKRU herbes toxiques ( ?, empr. chinois)
BELI
lit (empr. aluku)
BESIBOI lamantin (Trichechus manatus)
(empr. ptg. Br, peixe-boi)
FIDEJO télévision (vidéo, empr. français)
FOUTO photographie
KAFE
café (empr. ptg, Br) : Kafe he wai
J’aimerais boire du café ; Kafe
itumhak kane Le café est amer.
KAHU voiture, auto (carro, empr. ptg.)
AJUN
café (empr. aluku par l’anglais, Gf) :
Kofimna mïhen wai hemalë pitë
Hélas, je n’ai pas de café
aujourd’hui.
MAGI
cube de maggi (empr. fr.).
OPOLAN avion (empr. sr. tongo)
OTO
voiture, auto (empr. fr.)
PLASTIK plastic : Plastik pata pepta Antekïm
plastiko land Antécume Pata est le
grand village du plastique (il y en a
partout !)
KOFI
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13
PRAINA
SEITÏN
SIBI
STRU
TAFRA
planche (empr. ptg.) :
Prainake Avec une planche.
satanas (empr. sr. tongo)
bateau (empr. aluku)
chaise (empr. noir-marron)
table (empr. aluku).
TÉLÉ
VIDEJO
WIDEJO
télévision (employé à l’école par des
médiateurs bilingues). Cf. widejo,
videjo.
télévision
télévision
Le wayana connaît un système numéral cardinal traditionnel qui va de 1 à 5 :
PËKËNATPË
un
HAKËNE
deux
EHELOWAO
trois
EHEPÏTËHNË
quatre
OMO HAHPË, OMOME cinq
A partir de cette base, ils peuvent compter jusqu’à 20 ; comptage qui ne semble pas être
traditionnel. Le concept de zéro est exprimé par imna /son.priv/ ‘sans rien’. Là aussi, il s’agit d’un
concept qui ne paraît pas faire partie des besoins wayana d’autrefois.
Leur système ordinal est composé de deux termes :
PËKËNA premier
ËKËMNË deuxième (litt. celui qui suit, qui vient après)
La nécessité de se servir des numéros pour effectuer des comptes dans le monde de la
consommation a été un facteur déterminant pour l’emprunt au sranan tongo (créole à base anglaise)
des numéraux cardinaux.
Numéraux cardinaux empruntés au sranan tongo :
EN
TUWEI
DRI
FIL
SEIBI
SES
SEIFË
AK, AITI
NEIKË
TIN
TUABE
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
neuf
dix : Tin elo. Dix euros.
douze
DETIN
FETIN
FEHESTIN
SEXTIX
SEIFENTIN
AHTIN
TUANTEK
DEETËK
FETËK
FEIFTËK
treize
quatorze
quinze
seize
dix-sept
dix-huit
vingt
trente
quarante
cinquante
**
Ce travail s’est déroulé dans le cadre du « programme de recherche en lexicographie » du CELIA –
UMR 8133, coordonné par Marc Thouvenot (CELIA-CNRS). Entre 2007 et 2008, le CELIA-UMR 8133
et la DRAC de Guyane ont établi une convention avec l’IRD de Guyane. En 2009, le CELIA ainsi que
TEKUREMAI13 ont apporté leur participation financière à ce projet.
13
Association pour le Respect des Droits de l’Homme et pour la Diversité Culturelle et Linguistique.
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14
Bref aperçu de la langue
Le wayana est une langue agglutinante : aux racines lexicales viennent s'adjoindre des préfixes et
des suffixes. Les premiers réfèrent à la personne, à la voix réfléchie, réciproque, moyenne ; les seconds
expriment différentes valeurs grammaticales comme celles d'aspect-temps (4b), de négation (4c), de
nombre (4d), d'aliénabilité ou d’inaliénabilité (5b) :
4a. -alë (tëlëi) ‘amener, apporter’.
4b. walëjai
Je l'amène.
w-alë-ja-i
je.le/la-amener-INACC-MOD
4c. ënalëla wai Je ne l'amène pas.
ën-alë-la
le/la-amener-NÉG
w-a-i
je-être.INACC-MOD
4d. ka malëjatëi 'Vous apportez du poisson.'
ka
m-alë-ja-të-i
poisson.P tu.le/la-apporter-INACC-PL-MOD
5a. pakolo 'habitation', ‘maison’
5b. ipakolon pepta
‘Son habitation/Sa maison est grande.’
i-pakolo-n
pepta
3POS-habitation-ALIÉN grand
On voit dans ces exemples que les préfixes de la personne associés au nom indiquent le
possesseur, alors que ceux liés au verbe renvoient à diverses fonctions actancielles. Cf. La personne,
plus loin.
6a. wale
‘Je l'ai apporté(e)/amené(e).’
w-alë
je.le/la-apporter.ACC
6b. jale ‘Il m'a amené(e).’
j-alë
il/elle.me-apporter.ACC
L'ordre des mots
Les mots suivent l'ordre préférentiel Sujet-Objet-Verbe. A la 3e personne, le verbe intransitif est
toujours accompagné du préfixe de la personne sujet n-, que celui-ci soit représenté ou non par une
expression lexicale (7, 8) :
7. (eluwa) nïnïk pëtuku (L'homme) il a bien dormi.
(eluwa)
n-ïnïk
pëtuku
(homme.S) il/elle-dormir.ACC bien
En revanche, le préfixe de 3e personne n-, associé au verbe transitif, renvoie toujours à l'objet, que
le sujet soit ou non indiqué par une expression lexicale :
8. (eluwa) nelï (L'homme,) il l'a bu.
(eluwa)
n-elï
(L'homme.A) il/elle-boire.ACC
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15
Le verbe transitif peut ne pas présenter de préfixe de personne. Dans ce cas, si le verbe est précédé
par un seul nom, ce dernier renvoie à l'objet :
9. kasili elï
Il a bu du cachiri14.
kasili
elï
cachiri.P boire.ACC
Lorsque le verbe est précédé par deux expressions lexicales, celui qui précède le verbe est toujours
l'objet et celui qui occupe la position initiale de l'énoncé est le sujet :
10. eluwa kasili elï
L'homme a bu du cachiri.
eluwa
kasili
elï
homme.A cachiri.P boire.ACC
Le nom
Le nom wayana n'a pas de genre grammatical ni d'article défini ou indéfini; l'interprétation de l'un ou
de l'autre dépend entièrement du contexte :
11. mule numëk
L'enfant est arrivé (celui dont on parle) ; Un enfant (quelconque) est arrivé.
mule n-umëk
enfant il/elle-arriver.ACC
Des démonstratifs se placent à gauche du nom (12), alors que des quantificateurs (13) et des adjectifs
(14) se placent à droite :
12. helë kaikui ïmna
'Ce chien n'est pas le mien.'
helë kaikui ï-mna
Ce
chien mon-PRIV
13. kaikui hakëne ihpe wai
'J'ai deux chiens.'
kaikui hakëne i-hpe
w-a-i
chien deux 3-disposer de je-être-MOD
Le verbe
Le verbe wayana peut exprimer une action (-ïlï 'faire'), un événement (ekakta 'naître', 'sortir') ou un
état (pïli 'être débout', tuntulam 'être allongé', ëtap 'être dans le hamac'). Certaines racines verbales
peuvent changer de catégorie par nominalisation, en associant certains morphèmes grammaticaux au
verbe qui perd ses propriétés verbales. Le morphème -top associé au verbe, par exemple, transforme
celui-ci en nom :
ekakta (tëkaktai) 'naître', 'sortir'
ëhenma (tëhenmai) 'entrer'
ëtuk (tëtukhe) 'manger'
ïnïk (tïnïhe) 'dormir'
maminum (temaminumhe) 'travailler'
ekakta-top 'sortie'
ëhenma-top 'entrée'
ëtuk-top 'repas'
ïnïk-top 'auberge, endroit pour dormir'
maminum-top 'travail'
Les verbes wayana peuvent être classés en deux grands groupes :
a) Les verbes marqués par la négation -la. Cette classe regroupe les verbes intransitifs et
bitransitifs :
14
Boisson fermentée à base de manioc.
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16
intransitifs
-ëhalë (tëhalëi) ‘aller, partir’
-etomam (tëtomamhe) ‘se réveiller’
-ïnïk (tïnïkhe) ‘dormir’
-ïtë (tïtëi) ‘aller, partir’
-umëk (tumëkhe) ‘venir, arriver’
ëhalë-la ‘ne pas aller’ (pluriel)
etomamï-la ‘ne pas se réveiller’
ïnïkï-la ‘ne pas dormir’
ïtë-la ‘ne pas aller’ (singulier)
umëkï-la ‘ne pas venir’, ‘ne pas arriver’
bitransitifs
-etuk (tëtukhe) ‘manger’
-ka (tïkai) ‘dire’
-ïlï (tïhe) ‘faire’
etuku-la ‘ne pas manger’
ka-la ‘ne pas dire’
tïlï-la ‘ne pas faire’
b) Les verbes marquée par la négation discontinue ën{i/u}-…la. Cette classe regroupe les verbes
transitifs.
transitifs
La négation discontinue ën-…-la se place devant une racine verbale à attaque nulle, c’est-à-dire
devant une voyelle :
-aklë (tëklëi) ‘fabriquer’
-apëlët (tëpëlëtse) ‘attraper’
-ekalë (tëkalëi) ‘donner’, ‘raconter’
-ekum (tëkumhe) ‘filer’
-elï (tëlïhe) ‘boire’, ‘fumer’
-ene (tënei) ‘voir’, ‘visiter’, ‘observer’
-epï (tëpïhe) ‘manger’
ën-aklë-la ‘ne pas fabriquer de canot’
ën-apëlëtï-la ‘ne pas attraper du poisson’
ën-ekalë-la ‘ne pas raconter, ne pas donner’
ën-ekumï-la ‘ne pas filer du coton’
ën-elï-la ‘ne pas boire’
ën-ene-la ‘ne pas voir, ne pas observer, ne pas visiter’
ën-epï-la ‘ne pas manger’
La négation discontinue ëni/u-…-la se place devant une racine verbale avec attaque syllabique,
c’est-à-dire une consonne :
-kap (tïkaphe) ‘tisser’
-kïkma (tïkïkmai) ‘servir du gibier’
-moi (tïmoihe) ‘respecter’
-panakma (tïpanakmai) ‘entendre’15
-pohtë (tïpohtëi) ‘nettoyer son bec’
-sika (tïsakai) ‘faire des trous’
-tikma (tïtikmai) ‘toucher avec le doigt’
-tïpka (titïpkai) ‘lire’
-wë (tuwëi) ‘tuer’
ëni-kapï-la ‘ne pas tisser’
ëni-kïkma-la ‘ne pas servir du gibier et/ou poisson à manger’
ëni-moi-la ‘ne pas respecter’
ëni-panakma-la ‘ne pas entendre’
ëni-pohtë-la ‘ne pas nettoyer son bec’
ëni-sika-la ‘ne pas faire de trous’
ëni-tikma-la ‘ne pas toucher avec le doigt’
ëni-tïpka-la ‘ne pas lire’
ënu-wë-la ‘ne pas tuer’
Le modal volitif he ‘vouloir' exprime également la notion d''aimer', 'désirer' et 'apprécier’. Il n’est pas
verbal et il n’est donc pas conjugué ; sa prédication requiert la copule (14a) pour les première et
deuxième personnes, et la particule d'existentiel man (14b) pour la troisième personne. Ce modal a le
comportement d'une postposition ; formé d'une syllabe, les indices personnels s’y associent (14c-d) :
14a. okï he wai tamu
'J'aime beaucoup le cachiri.’
okï
he
w-a-i
tamu
boisson vouloir je-être-MOD beaucoup
15
Également ‘entendre’, ‘comprendre’.
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17
14b. tuna he man
'Il veut de l’eau.'
tuna he
man
eau vouloir EXIST
14c. ise
'Il le veut.'
i-se
il/elle le/la-vouloir
14d. ïhe
ï-he
'Il m’apprécie.'
il me-vouloir
Les postpositions
Les postpositions expriment différentes valeurs grammaticales. Soit elles se placent après un nom,
soit elles sont précédées d'un préfixe, comme illustré ci-dessous par les postpositions locatives :
-po, -pëk 'sur’ :
15a. tïlonpo man
‘Il est sur son territoire.’
tï-lo-n-po
man
3RÉFL-terre-de-sur EXIST
15b. tïkanawapëk man ‘Il travaille sur son propre canot.’
tï-kanawa-pëk
3RÉFL-canot-sur
man
EXIST
-jau, -{h}tau 'dedans' :
16a. kanawajau man ‘Il est dans le canot.’
kanawa-jau man
canot-dedans EXIST
16b. tïpakolontau
‘Il est chez lui.’
tï-pakolo-n-tau
3RÉFL-case-ALIÉN-dedans
-jak, -{h}tak 'vers' :
17a. kanawajak tïkë
‘Mets(-le) dans le canot!’
kanawa-jak t-ï-kë
canot-vers 3RÉFL-mettre-IMPÉR
17b. ituhtak tïtëi
'Il est allé en forêt.'
itu-htak t-ïtë-i
Litt. forêt vers son propre aller connaissance (= i ? Oui ‘i’ est un modal qui exprime
connaissance et pas vouloir. MERCI de me rappeler cela)
forêt-vers 3RÉFL-aller-MOD
-no ‘de (origine, provenance)’ :
18a. ëwutëno kom numëk
'Des villageois d’ailleurs sont venus.'
ëwutë-no kom
n-umëk
village-de PL.PAUCAL il/elle-arriver/venir.ACC
18b. Tëtuwenkai ëwutëno kom 'Des villageois s’endorment.'
Të-tuwenka-i
ëwutë-no kom
3RÉFL-endormir-MOD village-de PL.PAUCAL
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18
-pono /à.de/ ‘(être) à l’extérieur de l’endroit où’ :[(provenir) de l’endroit où ?poinë ‘provenir de, pono
c’est « Être de »]
19. Kujanpono kom numëk
'Des habitants de la Guyane sont arrivés.'
Kujan-po-no kom n-umëk
Guyane-sur-de PL il/elle-arriver/venir.ACC
-ailë ‘en’, ‘par’. Cette postposition exprime le moyen par lequel s’accomplit le processus :
20a. kanawa ailë nïtëm ‘Il est parti en canot.’
kanawa ailë
canot en
n-ïtëm
il/elle-aller.ACC
20b. Opolan ailë wïtëjai ‘Je vais en avion.’
Opolan ailë w-ïtë-ja-i
avion
en je-aller-INACC-MOD
20c. Mule mënekakte ëlï ailë
‘Le bébé nait par le vagin.’
Mule më-n-ekakte ëlï
ailë
enfant ANAPH-il-naître vagin par
Cette postposition peut suivre d’autres postpositions :
-kwa ailë :
21a. tunakwa ailë nïtëm
‘Il est parti à la nage.’
tuna-kwa ailë n-ïtëm
fleuve/eau en il/elle-aller.ACC
lopta ailë :
21b. tuna lopta ailë
‘Il est sous l’eau.’
tuna lopta ailë
fleuve sous en
lamna ailë :
21c. itu lamna ailë man ‘Il est au centre de la forêt.’
itu lamna
ailë man
fleuve-centre en EXIST
Le wayana dispose d’une postposition locative spécifique pour tout ce qui a trait à l’eau, aux
liquides, -kwa. À cette postposition, d’autres morphèmes s’associent, -kwa-lï, -kwa-u, -kwa-k :
-kwalï (-kwa-lï) ‘eau-de.POSS.INAL. :
22a. Palukwalï tom numëk
’Les gens du Paru sont venus.’
Palu-kwa-lï
tom n-umëk
Parou-liquide-INAL PL il/elle-arriver/venir.ACC
-kwau (kwa-u) ‘eau-dans’
22b. tunakwau wai
‘Je suis dans l’eau’.
tuna-kwa-u
w-a-i
fleuve-liquide-dans je-être.INACC-MOD
-kwak (kwa-k) ‘eau-vers’ :
22c. tunakwak wïtëjai tëpïhe
tuna-kwa-k
w-ïtë-ja-i
‘Je vais me baigner au fleuve.’
t-ëpï-he
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fleuve-liquide-vers
je-aller-INACC-MOD 3RÉFL-se baigner.MOD
La personne / wajana eitop
La personne est représentée par un pronom ou un préfixe associé aux noms, aux verbes conjugués
ou aux postpositions. Le wayana distingue un « nous inclusif » (kut- toi et moi, sans lui ou elle, 23a.),
d’un « nous exclusif » (emna moi et lui ou elle, sans toi, 23b.).
23a. Kajenpo kutai
Kajen-po
Cayenne-sur
Nous deux (toi et moi), nous sommes à Cayenne.
kut-a-i
toi+moi-être.INACC-MOD
23b. emna nai Kajenpo ‘Nous deux (lui et moi), nous sommes à Cayenne.’
emna
nai Kajen-po
lui/elle+moi ADM Cayenne-sur
Pour le verbe, le wayana dispose de deux séries d’indices de personne, l'une qui représente l'agent
de l'action et l'autre qui réfère au patient. Dans les deux cas, c'est le sujet grammatical qui est indiqué.
Agent
1>3 je le
w{ï}-, ø
2>3 tu le
m{ï}1>2 je te
kut-, kuw-, ku-,
2>1 tu me
k{u}3>3 il/elle le/la
nous
exclusif
(lui/elle et moi)
Patient
1<3 il me
2 <3 il te
1<2 tu me
j-, ïëw-, ëk-, ku[= k{u}- ?]
n{ï}emna
Lorsque la première ou la deuxième personne agit sur la troisième, la personne actantielle est
indiquée par w- « je le » et m- « tu le », qui représentent l'agent de l'action. Les préfixes personnels j- ou
ï- « il me » ë- ou ëw- « il te », représentant, quant à eux, les « objets », expriment le patient de l'action :
24a. hampa wïjepijai
'Je lime la binette.'
hampa wï-jepi-ja-i (Litt. binette je la lime)
binette je le-limer-INACC-MOD
24b. jalawalakei
'Il me raconte son voyage.'
j-alawalake-i
il me-discuter, raconter.INACC-MOD
L'indice personnel d'un verbe à un argument (j- 'je', ë- 'tu') est le même que la forme indicielle en
fonction d'objet [ou de l’argument patient ? OUI, ou mieux plutôt actant patient. Mais si on met ça, les
wayana qui mal comprennent le « sujet » et l’objet vont se noyer. Cette introduction est pour un grand
public et notamment pour les wayanas.](j- 'me', ë- 'te') d'un verbe à deux arguments :
25. j-ïnïk pëtuku
j-ïnïk
je-dormir.ACC
'J'ai bien dormi.’
pëtuku
bien
La relation actancielle entre la troisième personne sujet et la troisième personne objet est indiquée
par n- qui marque le sujet d'un verbe intransitif ou l'objet d'un verbe transitif :
a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
20
26a. eluwa nïtëm ïmëpona
'L'homme est allé à l'abattis.'
eluwa
n-ïtëm
ïmë-pona
homme.S il/elle-aller.ACC abattis-LOC
26b. eluwa nene
eluwa
homme.A
'L'homme l'a vu.
n-ene
il/elle le/la-voir.ACC
La relation actancielle entre les personnes de l'énonciation (« Je/tu ») a des indices qui lui sont
spécifiques et qui respectent des ajustements morphophonologiques : devant voyelle kuw- « je te », k« tu me » ; devant consonne ku- « je te », « tu me » :
27a. kuwene
‘Je t'ai vu.’
kuw-ene
je te-voir.ACC
27b. këne
‘Tu m'a vu.’
k-ëne
tu me-voir.ACC
27c. Kuhanopjai
‘Je te choisis (pour vivre avec toi).’
Ku-hanop-ja-i
je te-choisir-INACC-MOD
27d. kupilë
‘Tu m’as frappé.’
ku-pilë
tu me-frapper.ACC
Particules de pluriel nominal / kole eitop miliktop
Le wayana dispose d’un pluriel paucal, kom{o} (28) et d’un pluriel collectif, tom{o} (29) :
Pluriel paucal, kom{o} réfère à un petit groupe :
28a. ëw-ehet kom pëtuku
‘Votre nom est beau.’
ëw-ehet
kom
pëtuku
ton/ta-nom PL.PAUCAL beau/joli
28b. ehet kom ‘C’est leur nom.’
ø-ehet
kom
son/sa.nom PL.PAUCAL
28c. wajana kom
‘Ce sont quelques Wayana/Amérindiens’ ; ‘Ce sont quelques personnes’
wajana
Amérindien/personne
kom
PL.PAUCAL
28d. Aji kom ‘Allons-y !’ (en s’adressant à un groupe de deux ou trois personnes)
Aji
kom
aller.DÉF. PL.PAUCAL
Pluriel collectif, tom{o} réfère à un groupe constitué de plusieurs éléments (humain, animal) :
29a. kaikui tom tïlëmëphe
‘Les chiens sont morts.’
kaikui tom
tï-lëmëp-he
chien PL.COLL 3RÉFL-mourir-MOD
a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
21
29b. hemalë wajana tom tumëkhe
'Des Wayana/Amérindiens/des gens sont arrivé(e)s’.
hemalë
wajana
tom
t-umëk-he
aujourd'hui Amérindien/gens PL.COLL 3RÉFL-arriver-MOD
Pampila ïtoponpï / Bibliographie
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a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
23
Abréviations / Kuhpepsik omi ahmit
A
acc.
ach.
act.
adj.
adm.
adv.
aléth.
alién.
anaph.
anat.
snt.
arch.
ass.
attr.
Br.
agent
accompli (aspect)
achevé
actif
adjectif
admonestatif
adverbe
aléthique
aliénable
anaphorique
anatomie
antonyme
archaïque
assertion
attributif
Brésil (forme wayana parlée au
caus.
cess.
cf.
coll.
concl.
cond.
craint.
DD
défect
défér.
dub.
empr.
ethnony.
excl.
expr.
exist
final.
fr.
Gf.
causatif
cessatif
confer (latin), comparer (français)
collectif
conclusif
conditionnel
craintif
Damien Davy
défectif (verbe)
déférentiel
dubi(?)tatif
emprunt
ethnony.
exclamatif
expression
existentiel
finalité
français
Guyane française (forme wayana
génér.
HR
hypocho
impér.
inacc.
inact.
inalién.
inter.
interj.
instr.
générique
Hervé Rivière
hypochoristique
impératif
inaccompli
inactif
inaliénable
interrogatif
interjection
instrument
Brésil)
parlée en Guyane française)
JCh
litt.
loc.
locut.
mod.
moder.
mouv.
moy
n.
n.ag.
nég.
néolog.
nrs.
num.
oblig.
P
PGr
part
perm.
pers.
pl.
pol.
pop.
poss.
préf.
préd.
prés.
priv.
pron.
prox.
psé
ptg
réfl.
repét
S.
sing.
soc.
sp.
syn.
sr. tongo
tec.
temp.
topony.
v.
var.
vis.
voc.
vouy
vol.
a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
Jean Chapuis
littérale
locatif
locution
modalité
moderne
mouvement
moyen
nom
nom d’agent
négation
néologie
nominalisateur
numéral
obligatif ( ?)
patient
Pierre Grenand
participe
permissif
personne
pluriel
politesse
populaire
possessif
préfixe
prédicat
présent
privatif
pronom
proximal
passé
portugais
réfléchi
répétitif
sujet grammatical
singulier
sociatif
espèce
synonyme
sranan tongo
tecnonymie
temporaire
toponyme
verbe
variante
visible
vocatif
vouvoiement
volitif
24
Tableau des conventions
couleur
verte (énoncé wayana, ou mot wayana en français)
noire (énoncé français)
glose
taille 11 pour les gloses grammaticales
petites capitales
pour les gloses grammaticales
police
arial narrow
//
segmentation morphologique
[]
information implicite en wayana
{}
voyelle finale absente dans la forme non finie des verbes.
()
information implicite en français
( ?)
indication obtenue auprès des sources
•
information (ethnographique, linguistique)
préfixation
la personne
je(-le), il-me, mon, ma
tu(-le), il-te, ton, ta
il, elle, son , sa
je-te, notre
tu-me, notre
on, notre
nous exclusif, notre
formes personnelles possédées (ci-dessous) :
la morphologie du préfixe personnel
devant voyelle
devant consonne
jïëwëø
ikuwku
kkëhsiemna
a e ë i ï o u h j k l m n p s t w
25
Ipok manatëi / Remerciements
Pierre Grenand, Damien Davy et Marie Fleury nous ont fourni les noms scientifiques des
éléments zoologiques et botaniques. Avec son inlassable regard perçant, Françoise Péeters a fait la
lecture de certaines parties de ce travail. Adriana Machado Estevam a également contribué à la
relecture de ce dictionnaire. Marc Thouvenot a chaleureusement soutenu ce travail.
Laurent Hernandez, infatigable collaborateur, s’est révélé un rusé inspecteur de la lexicologie
wayana, ainsi qu’un magnifique soutien inespéré.
Nombreux sont les Wayana qui, de façon directe ou indirecte, participent à ce travail, en nous
enseignant la langue lors d’une discussion informelle, d’un repas, d’une fête, d’une baignade, d’une
sortie en forêt, d’une partie de pêche, etc…. En premier lieu, Poika qui révèle un profond
dévouement à m’enseigner sa langue ‘paternelle’. Ensuite Alani, Ajohpan, Akama, Alakuwana,
Alexina, Alijapane, Amaipotï, Anne, Asante, Asewu, Atainalu, Atipoja, Atuwaikë, Brian, Céline, Ëkëu,
Ikisepïn, Ilita, Iloisi, Imawapïn, Imeli, Ina-Ina, Jolok Pitpë, Kiki, Kolom, Kupi, Kuni Jetpë, Lamowi,
Leusu, Linia, Lona, Louise, Mado, Maja, Makuwe, Malilu, Mano, Meku, Moisini, Palanam, Pekijem,
Pupoli, Serge, Taitësi, Takuwali, Taluhwen, Tano, Tasikale, Tawaja, Tïwanaka, Mïkï, parmi tant
d’autres, ont toujours été attentifs à mes gaffes (linguistiques et sociologiques), et respectueux à
l’égard de mes études sur leur langue qui est avant tout un travail de collaboration soudé entre eux
et moi.
Plusieurs de ceux qui sont partis ont activement collaboré à ma compréhension du système du
wayana.
Que tous reçoivent ici mes sincères remerciements.
Eliane Camargo
aeëiïouhjklmnpstw

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