underworld - Devildead

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UNDERWORLD
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Titre original : UNDERWORLD
Année : 2003
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Kate Beckinsale, Scott Speedman, Michael Sheen, Shane Brolly, Bill Nighy, Erwin Leder, Sophia
Myles, Robbie Gee & Wentworth Miller
Réalisateur : Len Wiseman
Scénario : Danny McBride, Len Wiseman & Kevin Grevioux
Musique : Paul Haslinger
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Selene est une tueuse d´élite supra entraînée et sans pitié.
Vampire, elle défend sa race dans une guerre millénaire contre
les lycans, une espèce immortelle de loups-garous. Peu
concernée par les humains, elle va prendre malgré elle la
défense d´un homme convoité pour d´obscures raisons par les
deux clans. Tandis que l´énigme se dénoue, les apparences
tombent, bouleversant ainsi le rôle de Selene dans le conflit
opposant vampires et lycans.
Le concept d´UNDERWORLD repose sur l´idée du
crossover qui consiste à mélanger deux figures en perte
d´intérêt en espérant relancer ainsi leur impact respectif. Une
démarche dans l´air du temps puisque les crossovers, après des
années de développement tumultueux pour certains et quelques
promesses laissées sans suite pour d´autres, nous arrivent à
intervalles réguliers depuis plusieurs mois : FREDDY
CONTRE JASON, VAN HELSING et son melting-pot de
monstres de la Universal et bientôt ALIEN VERSUS
PREDATOR.
A l´origine du projet nous trouvons Len Wiseman, ancien
accessoiriste sur des blockbusters d´action (notamment
STARGATE et INDEPENDANCE DAY) devenu jeune
réalisateur de clips et de pubs aux budgets faramineux. Quand
l´envie de passer au long le titille, il se tourne vers Kevin
Grevioux, acteur / cascadeur et scénariste à ses heures (c´est la
montagne de muscle qui mitraille tout ce qui bouge dans la
première scène d´UNDERWORLD). Ce dernier a sous le
coude une histoire de romance interraciale contrariée, qu´il
transforme rapidement en Roméo et Juliette entre vampires et
loups-garous pour satisfaire les visées carriéristes de Len
Wiseman, qui tient à se vendre comme réalisateur de séries B
de luxe dans la lignée de THE CROW ou encore BLADE. Le
projet est alors très rapidement lancé en production, non sans
une réécriture effectuée par un certain Danny McBride.
Il ne faut pas chercher dans UNDERWORLD une
quelconque relecture pertinente des mythes utilisés. C´est un
produit de son temps qui n´a pour but que de servir de carte de
visite à ses auteurs et de véhicule rentable à ses producteurs. Le
facteur risque et originalité passe donc au second plan d´un
métrage qui se repose sur des références sûres : THE CROW,
les BLADE bien entendu, MATRIX, ainsi que tous les autres
ingrédients induits par ces derniers (bandes dessinées US,
cinéma made in Hong-Kong, japanimation, jeux vidéos). Les
publics visés sont les adolescents et les jeunes adultes, comme
en témoigne la bande sonore qui voit sa musique originale
parasitée par les tubes metalo-gothiques du moment.
Si UNDERWORLD est destiné à une consommation rapide,
il n´en est pas moins carré et efficace compte tenu des moyens
engagés (budget serré pour les ambitions du scénario, tournage
éclair à Budapest). Le film marque ainsi indéniablement des
points grâce à son esthétisme soigné. La direction artistique est
une réussite (rappelant d´ailleurs parfois BLADE 2 puisque les
deux films ont été tournés dans le même environnement) et la
photographie se montre particulièrement travaillée. Non
content de nous relater une guerre entre vampires et loupsgarous, le scénario s´ingénie à nous présenter les deux races
organisées en sociétés distinctes (tribale pour les lycans,
patriarcale et très hiérarchisée pour les suceurs de sang) offrant
de ce fait à son histoire un univers particulièrement riche.
Au niveau des effets spéciaux, on pourrait craindre le tout
numérique avec les limites que l´on peut imaginer pour un film
de ce budget. Heureusement, UNDERWORLD fait le choix
intelligent de revenir aux costumes prosthétiques et de
n´utiliser l´ordinateur que pour les transformations. Si les
vampires se montrent plutôt sobres, tous les efforts ont été
portés sur les loups-garous. Leur design, crédible sans être
révolutionnaire, est signé par le Français expatrié aux USA
Patrick Tatopoulos (ce dernier ayant notamment travaillé sur
deux films modèles d´UNDERWORLD, à savoir THE CROW
et DARK CITY d´Alex Proyas). Les métamorphoses sont déjà
plus originales puisqu´elles s´organisent selon un morphing
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ultra violent qui voit l´ossature des personnages prendre du
volume par à-coups (une séquence nous montre même une
transformation vue de l´intérieur du corps).
Le bilan positif d´UNDERWORLD s´arrête
malheureusement ici. Si l'on ne remet pas en cause son impact
de film techno-gothique sur une plus jeune génération, force est
de constater que le métrage s´avère franchement léger dès lors
qu´il est abordé sous un angle plus cinématographique. Passé
une ouverture en fanfare, la narration s´enlise bien vite dans
son complot sociétaire pour provoquer l´ennui. La fadeur des
personnages y est pour quelque chose, et le sous-texte inspiré
de Roméo et Juliette n´est pas du tout exploité. Dans le rôle de
Selene, Kate Beckinsale fait ce qu´elle peut pour composer une
Trinity vampirique, mais sa stature de petite poupée anorexique
fait sourire lors des empoignades avec des armoires à glace
poilues. Dans un registre similaire, on la préférera nettement
dans VAN HELSING de Stephen Sommers.
Beckinsale et des autres comédiens, et un dernier segment titré
«Sons et lumières» s´ingénie à nous montrer des images de
tournage sur fond musical. Une comparaison film / storyboard,
un vidéo-clip du groupe Finch et des bandes-annonces
complètent l´édition.
Prometteur, UNDERWORLD n´est finalement qu´un produit
de son temps, certes bien emballé mais au contenu franchement
léger. Un film à conseiller plus aux fans de séries télé ou aux
fétichistes de THE CROW qu´aux amateurs du genre qui se
réjouissaient d´assister à de bonnes empoignades entre deux
grandes figures du fantastique.
Eric Dinkian
Pour parfaire le tout, UNDERWORLD ne bénéficie d´aucun
réel point de vue de mise en scène. N´est pas Alex Proyas qui
veut, Len Wiseman livre ainsi un travail très académique (pour
un enfant de la pub et du clip) et se rattrape à peine avec des
scènes d´action parfois très brouillonnes (ceci étant également
dû à un tournage très rapide). En résulte un métrage qui tire
plus vers le téléfilm de luxe en espérant ainsi fidéliser le public
assidu aux «trilogies du samedi soir». Ce qui a l´air finalement
bien parti puisqu´UNDERWORLD 2 vient d´entrer en préproduction avec la même équipe alors qu'aux Etats-Unis on
sort une nouvelle édition DVD du film en version longue.
Comme on pouvait s´y attendre, UNDERWORLD nous
arrive en DVD dans une édition aussi impeccable
techniquement que vide de sens concernant ses bonus. Le
rendu de l´image est parfait et les pistes sonores en Dolby
Digital 5.1 ou DTS sont d´une redoutable efficacité.
Nous sommes par contre moins enthousiastes à l´écoute du
commentaire audio (sous-titré) réunissant le réalisateur Len
Wiseman et les deux scénaristes Kevin Grevioux et Danny
McBride. Les trois compères passent leur temps à combler le
vide soit en paraphrasant ce qui se déroule à l´écran, ou bien en
récitant une foule d´anecdotes de tournage d´une confondante
banalité. Aucun point de vue n´y est vraiment exprimé, qu´il
soit technique ou cinématographique, et quand Kevin Grevioux
tente une analyse en rapprochant le fond du film à une
métaphore d´un amour interracial, il est balayé fissa par ses
deux acolytes qui résument la situation à une histoire de chiens
et chats.
Le deuxième disque dédié aux suppléments ne remonte pas
le niveau. Le Making Of est une featurette promotionnelle
comme on en a déjà trop vu. Il faudra aller dans la section
effets spéciaux pour avoir droit à de véritables propos dirigés
par Tatopoulos. Ce dernier explique sa démarche et ses
contraintes sur ce film, le tout illustré par des images d´essais
de costumes filmées dans son atelier. Un petit module sur les
cascades s´attarde sur l´entraînement intensif de Kate
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