L`agriculture dans un monde où l`eau est rare
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L`agriculture dans un monde où l`eau est rare
Questions de politiques agricoles Cet article fait partie d’une série sur les questions de politiques agricoles qui intéressent le Canada La présente note a été rédigée à partir d’analyses d’un certain nombre d’orgnaisations énumérées à la page 5. L’agriculture dans un monde où l’eau est rare Gestion du bien liquide le plus important au monde 1. Introduction et aperçu Plus du tiers de la population mondiale vit dans des pays soumis à des stress hydriques même si, dans le monde entier, l’eau semble abondante (figure 1). Les ressources en eau douce ne sont pas toujours au bon endroit au bon moment et ne sont pas toujours bien gérées. Comme le changement climatique modifie la nature et la gravité des événements météorologiques, l’incidence et l’amplitude des stress liés aux pénuries d’eau augmenteront. Il sera donc de plus en plus important de bien gérer les ressources en eau. Figure 1. Distribution des ressources mondiales en eau Des régions agricoles importantes en Chine, en Inde, au Mexique, en Australie, en Afrique, aux États-Unis et ailleurs sont sur le point de connaître de graves pénuries d’eau. On s’attend à ce que la demande mondiale en eau augmente de 40 % au cours des 20 prochaines années. Si la tendance se maintient, d’ici 2025, la concurrence entre les utilisations de l’eau urbaines, industrielles et agricoles empêchera la croissance économique et la production agro-alimentaire, entraînant un manque annuel de 350 millions de tonnes d’aliments dans le monde. On consacre 70 % de l’eau douce du monde entier à l’irrigation. L’irrigation conventionnelle est efficace à moins de 50 %. Ainsi, les gains possibles les plus importants se trouvent dans le secteur agroalimentaire. 2. Ressources en eau et choix de politiques : Demandes concurrentielles, options complexes On sous-estime souvent la valeur sociale de l’eau, ce qui résulte en une sur-utilisation, un épuisement ou une dégradation de ces ressources. Il y a souvent un écart entre la valeur commerciale et la valeur économique de l’eau lorsque l’on prend en compte tous les coûts des biens et services environnementaux. Sources : Shiklomanov, I (1999), UNESCO, UNEP, World Meteorological Organisation, FAO, International Council of Scientific Unions, World Glacier Monitoring Service, United States Geological Survey, as summarized by Environment Canada. Les politiques relatives à la gestion de l’eau échouent lorsque l’on ne tient pas compte de façon adéquate des répercussions sur les autres, en particulier à l’égard de l’environnement. Les préjugés envers les secteurs qui exercent un pouvoir économique et politique fort peuvent marginaliser davantage les préoccupations des autres secteurs. L’irrigation et l’électricité subventionnées, et la conversion des terres peuvent être une manifestation de ce phénomène. La subvention Questions de politiques agricoles de l’eau d’irrigation donne un prix qui est très inférieur à sa valeur réelle pour la société. Face aux bas prix, les agriculteurs réagissent en utilisant des quantités d’eau qui excèdent l’optimum social. Dans un cas extrême, cela peut entraîner un soutirage excessif des aquifères dans certaines localités et un engorgement du sol ailleurs. Un autre défi stratégique est l’octroi de subvention pour drainer le sol et détourner l’eau de surface, deux actions qui contribuent à la dégradation ou à la destruction des sites de zones humides et de cours d’eau. 2 – que ce soit par des consultations inclusives ou par des encouragements et des mécanismes de marché. • Il manque parfois de transparence et de responsabilisation. Alors que l’eau se raréfie, il deviendra de plus en plus important d’avoir des renseignements publiques sur la façon dont l’eau est utilisée, par qui et en quelle quantité, tout comme la nécessité d’avoir des renseignements sur les pollueurs. • Exploiter le marché. Les approches qui exploitent les forces du marché au lieu de les supplanter réagissent mieux aux changements de situation, elles permettent aux intervenants de faire des choix efficaces, elles sont assujetties à l’examen du public et sont moins facilement captées par les intérêts en place. Même si les approches administratives sont bien motivées, elles tendent à être plus léthargiques, à pencher vers un accès préférentiel, à exclure le choix de méthode afin d’atteindre les objectifs, et à encourager par inadvertance le lobbying ne servant pas l’intérêt de la société. • Délimiter les droits de propriété. Les droits et les marchés relatifs à l’eau clairement définis favorisent une bonne intendance de l’eau. Il peut être utile de répartir l’autorité et la responsabilité, et d’évaluer les droits dans trois domaines : le droit (1) d’extraire, (2) de répartir et de livrer, et (3) d’utiliser. De leur côté, les agriculteurs, les propriétaires de ressources et les fournisseurs de services ont tendance à ne pas faire d’investissements progressifs à long terme au chapitre de l’environnement si leurs droits sont imprécis et non protégés. • Les incitatifs doivent représenter la vraie valeur des ressources. L’expérience laisse supposer que la politique et les incitatifs jouent un rôle essentiel dans l’exploitation durable des ressources naturelles. Une solution est d’harmoniser les mesures incitatives et les valeurs de rareté pour les biens, les services et les ressources. La concurrence pour l’eau s’intensifie et l’agriculture est souvent citée comme le principal « utilisateur » d’eau brute. Pourtant, sauf quelques exceptions, la plupart des pays ont considéré l’eau comme une ressource presque gratuite. 3. Politique en matière de gestion des ressources en eau : aperçu à l’échelle internationale Les agences de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) ont beaucoup étudié les systèmes de répartition et de gestion des ressources en eau. Quelques principes directeurs ont émergé, tels qu’ils sont présentés ci-après. • On préconise les évaluations exhaustives. Les réformes et les efforts d’évaluation ont eu le plus de succès lorsqu’ils ont été réalisés au niveau d’un bassin. De telles approches font en sorte que les conséquences environnementales et socio-économiques réussissent à peser dans les décisions privées et publiques, et à mieux estimer l’eau lors d’utilisations concurrentes et au fil du temps. • Réduire la paperasserie, promouvoir l’inclusion. On pourrait améliorer l’efficience et l’efficacité dans la plupart des pays en offrant un meilleur éventail d’instruments fondés sur le marché, réglementaires et volontaires. Il faut élaborer et adopter des moyens efficaces et efficients visant à prioriser et à répartir les ressources en eau qui s’appliquent automatiquement. Le soutien est essentiel L’agriculture dans un monde où l’eau est rare Des preuves retrouvées d’un bout à l’autre du pays laissent entendre qu’il est malvenu Questions de politiques agricoles 3 de subventionner l’utilisation de l’eau afin de la rendre plus accessible. La sousévaluation de l’eau fait qu’on la considère comme abondante, ce qui a tendance à exacerber les conditions de rareté de l’eau. Dans la même veine, le soutien et les subventions à la production décalent les incitatifs des agriculteurs, encouragent la sur-utilisation, la pollution et la détérioration des zone humides. beaucoup d’eau. Même si elle a apporté d’importantes améliorations à la gestion de l’eau, les sécheresses répétitives et les températures extrêmes peuvent entraîner une diminution de la concurrence. Avec ses richesses favorables d’eau et de terre, le secteur agroalimentaire canadien pourrait profiter de ce changement de la concurrence – en autant qu’il prenne des mesures pour mieux gérer ses propres ressources. Un incitatif en vue de promouvoir l’économie de l’eau est une politique qui rend le gaspillage de l’eau coûteux. Une première étape consiste à éliminer les subventions à l’irrigation. Étant donné les effets nuisibles possibles pour les agriculteurs pauvres, il est possible qu’une telle mesure doive être prise conjointement avec l’introduction d’autres mesures. La graduation des prix peut également produire des résultats désirables. Elle peut également être utilisée afin de protéger les aquifères et l’eau souterraine qui sont pompés de façon excessive. La plupart des états des États-Unis (É.-U.) n’imposent qu’une partie des coûts de transport aux utilisateurs agricoles d’eau. Les coûts fixes et la valeur actuelle de la rareté de la ressource ne sont habituellement pas compris. La sous-évaluation a encouragé le prélèvement excessif de l’eau souterraine et des ressources aquifères et un soutirage excessif de l’approvisionnement en eau de surface. Le prélèvement d’eau excessif de la rivière Colorado et le pompage non durable de l’aquifère Ogalla sont particulièrement dignes de mention (Sumner et Hart). À court terme, une telle sous-évaluation entraîne un type de subvention à l’achat d’intrants résulte en l’irrigation excessive et à une production accrue de luzerne, de pâturages, de céréales et de coton1. À plus long terme, les ressources en eau et les écosystèmes pourraient être assujettis à un stress irréversible – ce qui aurait des conséquences économiques et environnementales nuisibles. Cela saperait la compétitivité des É.-U. par rapport au Canada et aux autres pays. Toutefois, cela peut également causer des tensions bilatérales, alors que les É.-U. cherchent à détourner l’eau des Grands Lacs et d’autres systèmes. Il est probable qu’une plus grande détérioration des ressources en eau dans le Sud-Ouest rehausse de telles préoccupations. 4. Observations et possibilités Selon des estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et du International Water Management Institute, le Canada est le deuxième plus grand exportateur net mondial de produits agroalimentaires utilisant beaucoup d’eau, après les États-Unis. Ce n’est pas surprenant étant donné que le Canada est un important exportateur de produits agroalimentaires et possède la richesse la plus élevée par capita en eau douce au monde. Compte tenu de l’augmentation continuelle de la population et de l’économie dans le monde entier, on s’attend à ce que la demande d’eau douce destinée à diverses utilisations augmente de façon correspondante. Le Canada doit être prêt pour réagir face à une nouvelle ère de pénurie relative d’eau. L’expérience de l’Australie permet d’entrevoir comment l’on peut plus ou moins remplacer les interventions de réglementation bureaucratiques par des incitatifs positifs et des mécanismes commerciaux (encadré 2). L’Australie est le principal exportateur de produits d’élevage au monde, ce qui utilise L’agriculture dans un monde où l’eau est rare La Chine est un importateur net de produits nécessitant une grande consommation d’eau au total, ce qui n’est pas le cas pour le Nord du pays, où l’eau est rare. Cela est dû en partie au prix trop 1 En Californie, on estime que les subventions pour l’eau représentent près de la moitié des subventions aux moyens de production de l’état. Questions de politiques agricoles Encadré 1 : Gestion de l’eau dans les « terres sèches » L’expérience de l’Australie avec la reforme de la politique en matière de gestion de l’eau est instructive et suggère qu’une bonne intendance est plus souvent adoptée lorsque l’infrastructure, les institutions, les droits, les obligations et les incitatifs sont bien alignés. L’établissement des prix et la réforme institutionnelle sont mélangés afin d’assurer la viabilité commerciale des entreprises d’infrastructures en eau liées au gouvernement. La réforme institutionnelle et des droits se combinent afin de mieux définir les relations commerciales entre ceux qui répartissent l’eau et ceux qui l’utilisent. La réforme du droit et de l’établissement du prix permet de mieux définir et de déterminer conjointement le « produit » et le « prix ». Ces améliorations ont permis de mieux délimiter le rôle d’organisme de réglementation, de gestionnaire de ressources, d’opérateurs d’infrastructures et de fournisseurs de services, séparant de ce fait les droits de propriété de l’eau des questions de titre foncier (Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) 2006, a, b). faible demandé pour l’eau. Les dirigeants de la Chine prennent des mesures en vue de réharmoniser les mesures incitatives, mais les progrès prendront du temps. Entre-temps, le niveau de l’eau souterraine diminue et la désertification se produit à un rythme alarmant. Si ce problème n’est pas maîtrisé, l’économie et les écosystèmes pourraient subir des dommages importants. Une modification des incitatifs pourrait entraîner l’expansion de la production de fruits et de légumes et une réduction de l’irrigation du maïs et du blé. Le blé et les céréales brutes dans le Nord pourraient être réduits proportionnellement de 15 % à 20 % si l’on utilisait des pratiques d’intendance progressistes. La demande de produits de bétail de la Chine poursuivra sa forte croissance pendant au moins un autre 15 ans, ce qui augmentera avec l’accroissement du revenu, et cette situation élargira probablement le manque d’eau. L’Inde sous-évalue de façon importante ses ressources en eau en octroyant des subventions importantes pour l’irrigation, le pompage, le carburant et l’infrastructure. Même si l’eau est rare en Inde, ce pays est le cinquième plus grand importateur net de produits agro-alimentaires nécessitant une grande consommation d’eau. Essentiellement, L’agriculture dans un monde où l’eau est rare 4 Encadré 2: Mauvais alignement des incitatifs et leurs conséquences en Chine Dans le nord de la Chine, le pompage excessif causé par la sous-évaluation a entraîné l’irrigation excessive de cultures de maïs, de blé et d’autres céréales, causant un stress dans l’eau souterraine, la désertification, le tassement du terrain, la salinisation et d’autres problèmes. Les chercheurs du ministère des ressources en eau de la Chine, de l’UNESCO, du GCRAI et de l’OCDE ont constaté que le « débit virtuel » net (sous forme de produit) de l’eau des terres arides du Nord vers la Chine du Sud fait plus que compenser le débit « réel » qui surviendra lorsque l’important projet d’infrastructure de transfert de l’eau du Sud au Nord sera terminé (Ma et coll., 2006). De toute évidence, il faut inclure l’obtention des droits incitatifs à toute solution à long terme. Les subventions à l’achat d’intrants font partie des politiques qui déforment le plus la production et le commerce tout en étant les moins efficaces d’un point de vue du ciblage ou du transfert de l’efficacité. Selon les recherches menées par le ministère de la science et de la technologie de la Chine, leurs conséquences environnementales sont encore bien pires (Huang et coll., 2006). Les subventions à la production et à l’achat d’intrants et le comportement exagéré des fournisseurs d’intrants, des conseillers agricoles et des responsables ont entraîné la pollution massive de cours d’eau avec une surutilisation des engrais et des pesticides de l’ordre de 20 % à 50 %, causant une charge excessive en éléments nutritifs. Même si le présent examen porte sur la Chine, on pourrait formuler des remarques similaires sur l’Inde, le Mexique, les États-Unis et d’autres pays que nous avons étudiés mais non examinés dans la présente note. Les questions de gestion de l’eau sont parmi les problèmes les plus pressants auxquels la Chine est confrontée, en particulier dans les bassins de Huang, Hual et Hai. Questions de politiques agricoles la croissance à court terme est appuyée par la sous-évaluation et la dégradation de l’eau et d’autres ressources naturelles. Le tarissement des aquifères pourrait bientôt réduire la récolte de céréales de l’Inde de près de 20 %. La demande de produits de bétail du pays ne fait que commencer mais, tout comme pour la Chine, il est probable que le manque d’eau ira en s’accroissant. La commission nationale de l’eau du Mexique estime que l’utilisation de l’eau souterraine est 40 % au-dessus du taux durable. Le manque de signaux de prix appropriés est une partie importante du problème. Le tarissement d’un bon nombre des aquifères du Mexique a mené au rationnement et à une discrimination administrative non axée sur le prix entre les groupes d’utilisateurs, les localités et les utilisations concurrentielles. Les politiques actuelles et les mesures incitatives menant à une surexploitation au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis pourraient entraîner l’augmentation des tensions bilatérales sur les questions de gestion de l’eau. 5. Considérations pour le secteur agroalimentaire du Canada Avec une population relativement petite et 7 % des ressources en eau douce dans le monde, le Canada est bien placé pour un monde de pénurie d’eau, où la valeur réelle de l’eau dans ses nombreuses utilisations devient de plus en plus évidente2. Toutefois, il faut prendre des mesures afin de s’assurer que le secteur agroalimentaire et la société du Canada continuent de profiter des biens et services sociaux, économiques et environnementaux qui découlent des ressources en eau. L’expérience semble indiquer que les politiques et les incitatifs jouent un rôle important dans l’exploitation durable des ressources naturelles. Il semble être particulièrement important d’évaluer adéquatement l’eau sous toutes ses formes et ses utilisations. L’expérience et l’analyse internationales laissent supposer qu’il est important d’aller au-delà de la simple poursuite de mesures techniques afin de couvrir les coûts de transport. On observe que les cadres inclusifs 2 Le Brésil possède 18 %, la Chine 9 %, l’Inde 4 % et les É.-U. 8 %. L’agriculture dans un monde où l’eau est rare 5 qui exploitent plutôt que supplantent les forces du marché, surclassent les approches autarciques ou purement réglementaires dans la plupart des cas. L’analyse réalisée ailleurs a déjà souligné les avantages de délimiter de façon claire les rôles des organismes de réglementation, des gestionnaires de ressources, des opérateurs des infrastructures et des fournisseurs de services. On a également constaté que la séparation des droits de propriété et d’utilisation de l’eau des questions de titres fonciers améliorait les incitatifs et la gouvernance des ressources. En général, les approches qui intègrent ou internalisent les récompenses pour des avantages et des sanctions non commerciaux pour les retombées négatives ont atteint un certain succès. Afin de mieux se préparer pour l’avenir, les établissements de gouvernance de l’eau du Canada doivent étudier des moyens d’améliorer notre propre système de répartition des ressources en eau et d’incitatifs. La collaboration continue avec les organismes internationaux experts qui s’occupent de questions de gouvernance de l’eau devrait donner des dividendes importants. Les experts du domaine ont déjà déterminé plusieurs secteurs où il faut faire des efforts : l’amélioration des plantes afin de composer avec la rareté de l’eau et les changements climatiques dans les zones de stress; la compréhension et la protection améliorée du capital naturel et des écosystèmes qui deviendront beaucoup plus rares à l’avenir; une collaboration entre les organismes afin d’assurer un engagement sur l’eau coordonné avec les É.-U.; et la réalisation d’un modèle bio-économique plus complet et une analyse de « l’eau virtuelle » afin de mieux prévoir les stress de l’eau chez nous et à l’étranger. Questions de politiques agricoles Organismes internationaux et sites Web Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture www.fao.org Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) www.ifpri.org International Water Management Institute, www.iwmi.cgiar.org/ Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), www.oecd.org Nations Unies, www.un.org Programme des Nations Unies pour l’environnement, www.unep.org Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, www.unesco.org Banque mondiale, www.worldbank.org Lectures Australian Academy of Technological Sciences and Engineering. Water for a Dry Land, Canberra, 2006. Banque mondiale. India's Water Economy: Bracing for a Turbulent Future Agriculture and Rural Development Unit, DC, 2005. DINAR, A. et A. SUBRAMANIAN. Water pricing experiences: an international perspective, document technique 386, Banque mondiale, 1997. 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Aleksandar Jotanovic ([email protected], 613-759-6691), Rajendra Gurung ([email protected], 613-694-2451), Tania Polcyn ([email protected], 613-759-2667), et Hugh Deng ([email protected], 613-715-5145) ont apporté une contribution importante. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez contacter : Cameron Short, Directeur, Analyse des politiques, ([email protected], 613-759-7426) o Projet N . 07-044-b L’agriculture dans un monde où l’eau est rare