Compte-rendu groupe de travail carte scolaire
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Compte-rendu groupe de travail carte scolaire
6.3 Les propositions de l’Association en matière de carte scolaire Contexte : Le groupe Carte scolaire est né d’une actualité liée à la campagne présidentielle et également aux problèmes des banlieues qui ont mis en exergue les questions d’éducation. D’autre part, une délégation d’élus de l’association a rencontré le ministre de l’Education nationale récemment, et a proposé de lui faire part d’idées intéressantes expérimentées au niveau local. Enfin, un rapport récent du Sénat insiste sur la nécessaire implication des collectivités territoriales dans la réflexion à mener sur ces questions de périmètre scolaire. Tout d’abord une question sémantique doit être précisée : la notion de carte scolaire renvoie à des effectifs d’enseignants sur une zone donnée et par conséquent ne correspond pas à l’expérience qu’en ont les élus qui préfèrent utiliser le terme de périmètre ou de sectorisation. Les expériences des villes : Versailles : La suppression de la sectorisation est inenvisageable, même si elle connaît des imperfections. En effet, le découpage administratif ne suffit pas. Une idée suggérée par Rouen lors de la rencontre avec le ministre paraît intéressante : il est nécessaire d’attirer, dans les écoles plus fragilisées, par des options de langues vivantes , de musique (classes CHAM) ou une ouverture à l’international.. des populations en provenance de toute la ville. Il faut que l’Académie suive cependant. A contrario, la langue arabe devrait ainsi pouvoir être enseignée dans les écoles de centre ville. Nice La sectorisation s’applique, mais les demandes de dérogation concernent 10 à 12% des enfants. Il faudrait idéalement au moins 30% d’enfants non issus des communautés dans les écoles ghettoïsées. Mais tous les établissements ne sont pas égaux. En ZEP, le nombre d’élèves est restreint, mais s’ils ont tous le même profil, cela ne change rien. Il faut attirer vers ces écoles d’autres profils. L’éducation nationale a un rôle à jouer pour que ce ne soit pas toujours les plus jeunes enseignants qui viennent dans les collèges les plus difficiles. Il faudrait que de très bons enseignants puissent y venir mais il faut les attirer par des moyens supplémentaires (financiers..). Pour réinjecter de la qualité dans ces établissements, il faut prendre en compte les enseignants et les options, à savoir les contenus et les personnels. Metz L’implication des maires doit être valorisée. Ils doivent devenir partie prenante de la sectorisation, également pour les collèges et les lycées. Le maire doit rester maître de la sectorisation à tous les niveaux car c’est lui qui a le meilleur regard sur la commune, un regard de proximité que n’ont pas les autres niveaux de collectivités locales. Il est essentiel que la continuité entre l’école primaire, le collège et le lycée soit favorisée. L’exemple des écoles biculturelles (allemand), dès l’âge de 3 ans est significatif. L’apprentissage est perdu par les enfants au niveau du collège et l’investissement de la mairie gâché car les parents ne choisissent pas le collège qui est dans la continuité de cet apprentissage. Cest très regrettable ; c’est pourquoi il faut que le maire soit le pivot d’une telle politique. Pour Metz mais aussi pour d’autres villes, la pléthore d’offre scolaire dans un même périmètre peut parfois conduire à un gâchis financier. L’idée serait de concentrer, par exemple, les classes pour les 2 ans aux seuls enfants qui ne parlent pas français. Poitiers La continuité école- collège est abordée en collaboration avec l’inspection d’Académie. Un comité de pilotage de réussite éducative permet la discussion. Mais la question se pose d’un service public intermédiaire entre la crèche et l’école (notamment pour les enfants qui quittent les crèches en cours d’année quand ils ont 3 ans). Les maires modifient à la marge la sectorisation pour rééquilibrer, mais l’articulation avec le logement et les moyens de transport plus globalement se pose également. Nice Les problèmes sont croissants du fait également de la politique de la ville. Il faut arrêter de construire des HLM dans les quartiers difficiles et réintroduire de l’accession à la propriété pour contribuer à la mixité sociale. Reims Des écoles ont été fermées car elles s’effondraient, mais politiquement c’est toujours très difficile. Le problème spécifique à la ville est celui de constructions datant des années 1960 et volumineuses or, comme la population stagne, elles ne sont pas utilisées à plein. L’impact de l’agglomération sur la sectorisation ? Nice : une pensée globale est nécessaire pour supprimer la ghettoïsation, d’autant que l’échelle de la CA est intéressante pour pondérer les abus. Reims : la question est difficile au niveau de l’agglomération car les maires veulent garder leurs écoles. C’est une question d’identité mais un jour ou l’autre il faudra poser cette question d’échelle pour des raisons de moyens (classes Cham, langues, classes scientifiques) Si l'on veut donner plus de qualité dans les écoles stigmatisées, on se doit d’agir au niveau de l’agglomération. Argenteuil Il faut donner plus de pouvoir au maire pour préserver la continuité de la chaîne primairecollège- lycée dans la sectorisation. Il faut être ferme pour ne pas vider les écoles des quartiers difficiles, en jouant notamment sur les bordures de sectorisation (le nombre d’élèves par classe par exemple) mais ce n’est pas simple. Nice : les activités extrascolaires équivalent, en durée, presque le temps scolaire (110 jours). La continuité pédagogique avec les centres de loisirs s’avère très positive pour les enfants en difficulté. Peut-être est-ce à l’éducation nationale de l’organiser mais des expérimentations ont montré que cela fonctionnait. Autre point soulevé : tant que les enseignants ou les écoles ne seront pas évalués publiquement (transparence des résultats obtenus), la rumeur perdurera et nuira à la mixité. Poitiers Dans une perspective de ville éducative, les projets pédagogiques doivent se faire en complémentarité avec l’Education nationale (exemple du CNED). Les conclusions du groupe de travail : - un changement rapide ne paraît guère possible - mais il importe d’attirer à nouveau les populations dans les secteurs plus difficiles en les dotant d’une qualité d’offre supplémentaire, quitte à soustraire des moyens aux écoles prisées pour rééquilibrer - du côté de l’Éducation nationale, les grandes villes suggèrent d’envoyer les meilleurs enseignants dans les endroits les plus difficiles, en leur donnant des moyens significatifs - l’articulation avec l’agglomération doit être pensée systématiquement car c’est un échelon indispensable Une proposition phare : Donner plus de pouvoir au maire et /ou à l’agglomération, qui doit piloter la sectorisation. Contact AMGVF : Hélène Cascaro Tel 01 44 39 34 56 mail [email protected]