Sébastien aime les romans graphiques (BD), il nous invite à
Transcription
Sébastien aime les romans graphiques (BD), il nous invite à
Martine aime lire les auteurs qui subliment le quotidien et les gens ordinaires au travers de leurs textes. Marie-Hélène Lafon fait partie de ceux là. Elle est née dans le cantal et si elle vit et enseigne aujourd’hui à Paris, elle aime retrouver « ses racines » au travers de l’écriture de ses romans. « Joseph » est son dernier roman écrit en 2014. Joseph est un doux. Joseph n'est pas triste, du tout. Joseph existe par son corps, par ses gestes, par son regard ; il est témoin, il est un regardeur, et peut-être un voyeur de la vie des autres, surtout après la boisson, après les cures. Il reste au bord, il s'abstient, il pense des choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le débusquera pas. Joseph est ouvrier agricole, dans une ferme du Cantal. C'est aussi le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, après L'Annonce (2009) et Les Pays (2012). Ce roman est de la même trempe que « Un cœur simple » de Gustave Flaubert. L’Histoire d’un cœur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Les échanges de la parlote se terminent au tour du film documentaire de Mélanie Laurent et Cyril Dion : « Demain » que nous vous recommandons. Alors que l’humanité est menacée par l’effondrement des écosystèmes, Cyril, Mélanie, Alexandre, Laurent, Raphäel et Antoine, tous trentenaires, partent explorer le monde en quête de solutions capables de sauver leurs enfants et, à travers eux, la nouvelle génération. A partir des expériences les plus abouties dans tous les domaines (agriculture, énergie, habitat, économie, éducation, démocratie...), ils vont tenter de reconstituer le puzzle qui permettra de construire une autre histoire de l’avenir. Prochaine parlote : Samedi 5 mars 2016 à 10h30 Les coups de De la parlote du Trait d’union Du 15 janvier 2016 En introduction, Patrick nous relate le voyage étonnant d’un billet de 50€…, extrait de « On marche sur la dette » Vous allez enfin tout comprendre ! de Christophe Alévèque et Vincent Glenn, un ouvrage qui nous éclaire sur la dette et le fonctionnement des banques. Nous aussi, la dette, on avait l'impression de ne rien y comprendre avant d'écrire ce livre. Jusqu'au jour où nous avons découvert ces vérités bouleversantes : Quel est le pays le plus endetté au monde ? Les Etats-Unis d'Amérique. Quelle est la seule super-puissance au monde ? Les Etats-Unis d'Amérique. Nous n'étions pas moins endettés, mais rassurés. Il aime aussi beaucoup l’auteur finlandais, Arto Paasilinna, auteur de nombreux romans écrits avec un humour doux-amer et burlesque où la nature est un personnage à part entière. Il a écrit entre autre « Le lièvre de Vatanen », « Le cantique de l’apocalypse joyeuse » et bien d’autres qu’il nous recommande. Il a inventé un genre : le roman d'humour écologique. Laurence nous présente 3 de ces dernières lectures. Tout d’abord, « Le liseur du 6h27 » (déjà présenté par Mathieu il y a quelques mois… apparemment à lire de toute urgence !) Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d'une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine ... Dans des décors familiers transformés par la magie des personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu'on rencontre rarement. Ensuite « La fabrique du monde » de Sophie Van der Linden sur les conditions de vie d’une travailleuse dans le textile en chine. Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. Aujourd’hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi. Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie et s’autorise, non sans dommage, une perception de son individualité. Et puis « Les déferlantes », le magnifique roman de Claudie Gallay, une de ces auteurs qui nous parle de la vie de tous les jours avec justesse et sensibilité. La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire. Nicole a lu « Silhouette », le roman jeunesse de Jean-Claude Mourlevat que Lisa nous avait présenté lors de la parlotte du 7 novembre dernier. Elle a beaucoup aimé. Elle souhaite aussi nous parler du 1er roman de Maxence Fermine paru en 1999 qui s’intitule « Neige ». Cet auteur né en 1968 vit en Haute-Savoie (peut-être un des prochain invité du Trait d’union ?). On croirait que cet ouvrage plein de poésie est écrit par un japonais. "C'était une nuit de pleine lune, on y voyait comme en plein jour. Une armée de nuages aussi cotonneux que des flocons vint masquer le ciel. Ils étaient des milliers de guerriers blancs à prendre possession du ciel. C'était l'armée de la neige." Au Japon, à la fin de XIXe siècle, le jeune Yuko s'adonne à l'art difficile du haïku. Désireux de perfectionner son art, il traverse les Alpes japonaises pour rencontrer un maître. Les deux hommes vont alors nouer une relation étrange, où flotte l'image obsédante d'une femme disparue dans les neiges. Dans une langue concise et blanche, Maxence Fermine cisèle une histoire où la beauté et l'amour ont la fulgurance du haïku. On y trouve aussi le portrait d'un Japon raffiné où, entre violence et douceur, la tradition s'affronte aux forces de la vie. Maxence Fermine a écrit aussi : « Le violon noir » et « Opium » dont Nicole nous lit quelques extraits. Patrick rebondit et nous parle du petit livre d'Eugen Herrigel « Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc ». Si Aragon est très connu comme poète, il l’est moins comme romancier. L’intégrale de son œuvre romanesque est disponible au Trait d’union. Adrien nous parle aujourd’hui avec passion du cycle intitulé « Le monde réel » composé des ouvrages suivants : Les Cloches de Bâle, 1934 Les Beaux Quartiers, 1936 Prix Renaudot Les Voyageurs de l'impériale, 1942 Aurélien, 1944 Les communistes, 6 tomes. L'ensemble constitue une fresque complexe de la société française entre 1889 et juin 1940. Tous ces romans ont pour horizon « l'apocalypse moderne, la guerre », celle de 1914-1918 pour les trois premiers, celle de 1939 pour les derniers, et montrent que les destinées individuelles dépendent du cours de l'histoire.