Compte-rendu réunion du 11 avril 2016

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Compte-rendu réunion du 11 avril 2016
Pays du Grand Bergeracois
Projet alimentaire de territoire
Groupe de travail « restauration collective – consommateurs »
Lundi 11 avril 2016
Etaient présents :
André Christian, Conseil Régional ALPC
Arnaudet Isabelle, Lycée Jean Capelle Bergerac
Beau-Poncie Brigitte, Bordeaux Métropole
Benazet Amélie, AgroBio Périgord
Bétaille Jérôme, président du Pays du Grand Bergeracois
Brizard Gaëtan, Conseil Départemental de la Dordogne
Chignat Emmanuelle, Chambre d’Agriculture – CRDA
Cholbi Pascale, Ville de Bergerac
Corade Nathalie, Bordeaux Sciences Agro
Dauvergne Christine, UFC - Que Choisir
Delpech Jonathan, Conseil Régional ALPC
Dembri Kamel, attaché parlementaire de Brigitte Allain
Desmaison Thomas, Melkior Théâtre – La Gare Mondiale
Huon Youenn, Pays du Grand Bergeracois
Latarche-Bertrand Valérie, Ville de Bergerac
Le Maout Anne, productrice Isle Mange Bio
Nepveu Annick, Conseil Départemental de la Dordogne
Queval François, Pays du Grand Bergeracois
Uteau Nadège, association « Les Tri Tout »
Etaient excusés :
Allain Brigitte, Députée de la Dordogne
Carricaburu Gérard, Restos du Cœur
Céréa Alain, élu mairie de Bergerac
Labarthe Cécile, élue
Manrique Christian, MFR du Bergeracois
Parre Philippe, centre de loisirs Toutifaut
Plazzi Evelyne, direction Jeunesse et Sports – Communauté d’Agglomération Bergeracoise
Prioleaud Jonathan, élu mairie de Bergerac
Stéphano Luc, mairie de Bergerac
Suderie Karine, Accueil de loisirs Les Galopins
Rappel de l’ordre du jour :
1. Présentation de la démarche « Projet Alimentaire de Territoire »
2. Précision d’éléments d’état des lieux et débats autour de deux questions :
a. Comment accompagner les acheteurs publics dans leur approvisionnement local ?
b. Comment faire évoluer les pratiques alimentaires des habitants vers une alimentation
locale ?
3. Réflexion sur l’élaboration d’une charte alimentaire
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Projet Alimentaire de Territoire – Groupe « Restauration collective – Consommateurs », 11 avril 2016
1. Présentation de la démarche « Projet Alimentaire de Territoire » (PAT)
François Queval présente les objectifs et la proposition de méthode d’élaboration du projet alimentaire
de territoire (diaporama en annexe).
Jérôme Bétaille précise que le but du PAT est de mutualiser les expériences, de trouver des solutions
pour les acteurs impliqués, en aucun cas de faire redondance avec les initiatives existantes. Le PAT
a avant tout une dimension économique et doit relier les acteurs de la filière alimentaire : foncier –
production – transformation – commercialisation – consommation.
Kamel Dembri rappelle le sens de la proposition de Brigitte Allain : la réussite d’un PAT repose sur une
échelle territoriale correspondant à un bassin de vie, doit s’appuyer sur une concertation publique –
privée telle qu’elle existe au Conseil de développement, et doit bénéficier d’une importante animation
de terrain pour mettre les acteurs autour de la table et co-construire un projet. En cela, le pays est la
bonne échelle de réflexion.
Le PAT aura ensuite pour vocation à être intégré aux politiques publiques des collectivités.
Brigitte Beau-Poncie : présente la démarche initiée par la ville de Bordeaux et élargie à Bordeaux
Métropole. L'alimentation est apparue l’un des trois enjeux forts de l’Agenda 21 de la Ville, au centre
d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux. La particularité d’un PAT sur la métropole est
que la production sera extérieure au bassin de consommation et suppose donc la création de
partenariats. Ceux-ci doivent être basés sur l’équité entre consommateurs et producteurs. Le PAT
permettra la création à l’avenir d’un Conseil de gouvernance alimentaire.
2. Précision d’éléments d’état des lieux et débats
a. Comment accompagner les acheteurs publics dans leur approvisionnement local ?
b. Comment faire évoluer les pratiques alimentaires des habitants vers une alimentation
locale ?
Idée forte 1 : agir sur la restauration collective car les collectivités ont une capacité d’action
importante
Gaëtan Brizard indique que le Conseil départemental est en train d’établir les chiffres de consommation
des collèges, Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), Maison
d'Enfants à Caractère Social (MECS) et Institut Médico-Educatif (IME) de la Dordogne. A titre
d’exemple, les collèges du Bergeracois représentent 393 000 repas par an (+ 54 000 repas
confectionnés en collège et fournis aux écoles de certains secteurs). 9,5 % du volume des produits est
« biolocal »
François Queval rappelle qu’il est établi que les repas fournis en Restauration Hors Domicile (RHD)
sont plus diversifiés et équilibrés que ceux pris au domicile.
Jean-Marc Mouillac cite plusieurs exemples en France de collectivités ayant introduit jusqu’à 70 % de
produits bios dans des cantines importantes, grâce à une volonté politique forte et à un important travail
de concertation.
Anne Le Maout : souligne l’importance d’un dialogue entre les cuisiniers et les producteurs. La
plateforme Isle Mange Bio a mis au point un outil montrant la disponibilité des produits de saison aux
cuisiniers.
Kamel Dembri : les établissements scolaires du Bergeracois sont prêts à s’y investir (confirmé par
Isabelle Arnaudet).
Christian André : l’objectif politique du conseil régional est de faire croître la consommation locale et la
part du bio dans la restauration collective.
Jérôme Bétaille : la restauration collective peut permettre le changement de comportement des
consommateurs individuels. Les collectivités locales disposent d’un levier par ce biais.
Projet Alimentaire de Territoire – Groupe « Restauration collective – Consommateurs », 11 avril 2016
Brigitte Beau-Poncie : le forum Mangeons 2, organisé en octobre 2016, comportera une convention
d’affaires permettant la rencontre cuisiniers / producteurs. Par ailleurs, il est envisagé la création de
légumeries pour les établissements scolaires, ce qui déboucherait sur la création d’emplois en
particulier en insertion.
Nathalie Corade suggère de faire un inventaire précis des établissements engagés dans
l’approvisionnement local (idem pour les initiatives en direction des consommateurs individuels).
Idée forte 2 : lutter contre le gaspillage alimentaire
Gaëtan Brizard : le gaspillage représente un tiers de la production et se fait en amont (par les
producteurs).
Jérôme Bétaille : le gaspillage vient de la demande des consommateurs en produits calibrés qui exclue
les produits non standards.
Anne Le Maout : témoigne de son expérience de productrice et vendeuse directe. Le producteur a un
rôle de pédagogie vis-à-vis de ses clients et peut faire évoluer leur demande.
Pascale Cholbi témoigne que l’introduction de produits non standards dans les cantines avait été mal
accueillie au départ par les familles. Mais un effort de pédagogie et d’éducation a permis de lever
certaines réticences.
Brigitte Beau-Poncie : Bordeaux Métropole travaille avec une association pour la sensibilisation des
publics. Une convention éducative a été signée avec la Direction des Services Départementaux de
l'Education Nationale (DSDEN).
Amélie Bénazet : les cuisiniers de cantines ont la capacité à s’adapter au calibrage des produits.
Christine Dauvergne tempère : les cuisines centrales sont contraintes par le temps et préfèrent souvent
les produits calibrés.
Il y a quelques années, la Grande et Moyenne Surface (GMS) commerciale avait expérimentée la
vente de fruits et légumes « moches », mais apparemment sans suite aujourd’hui.
Idée forte 3 : développer l’éducation à l’alimentation
Jean-Marc Mouillac : il n’y a plus d’éducation au goût. Or, l’éducation, au gaspillage, au goût, à
l’alimentation est le début de tout. Des projets collectifs, dans les établissements scolaires,
fonctionnent, les enfants adhèrent.
Nadège Uteau, Christian André, Amélie Benazet : la consommation locale suppose le choix de produits
de saison, ce qui suppose un travail d’éducation
Gaëtan Brizard : il y a une tendance sociale à diminuer la consommation de viande. Cela appelle
localement des décisions de la part des élus pour accompagner ce choix alimentaire.
Jérôme Bétaille : éducation à la cuisine. La préparation des repas recule de manière générale, y
compris dans les territoires ruraux.
Jean-Marc Mouillac : de nombreuses initiatives d’établissements alliant fournitures en produits locaux
et éducation à l’alimentation. Ex. Papillons Blancs …
Idée forte 4 : adapter le projet au faible niveau de revenu et à la précarité des ménages
bergeracois
Accord sur l’idée que les constats nationaux ou régionaux sur la consommation locale ne sont pas
applicables tels quels au Bergeracois. En effet, le revenu moyen des ménages est inférieur de 20 % à
la moyenne régionale. La question du coût des produits revêt donc une importance toute particulière.
Brigitte Beau-Poncie : le surcoût des produits bios se pondère dès lors qu’on adopte d’autre manière
d’acheter et de travailler : achats en gros, produits bruts …
Projet Alimentaire de Territoire – Groupe « Restauration collective – Consommateurs », 11 avril 2016
Jean-Marc Mouillac : l’introduction dans les menus des cantines, de légumineuses, que l’on peut
produire en Dordogne, permet de maîtriser les coûts des repas bios. Or leur production comme leur
consommation sont méconnues.
Nathalie Corade : les populations rurales sont plus malnutries que les populations urbaines.
Kamel Dembri cite l’initiative de l’association Pour les Enfants du Pays de Beleyme, qui accompagne
les personnes en insertion à acheter et à cuisiner des produits de saison.
Anne Le Maout et Nathalie Corade : les produits locaux ne sont pas forcément moins ou plus chers
que les autres, il n’y a pas de règles. Pareil pour le bio. En revanche, le ressenti d’un surcoût est
important et freine l’achat local / bio.
Valérie Latarche-Bertrand témoigne que, paradoxalement, les personnes à faibles revenus gaspillent
tout autant que les autres.
Amélie Bénazet suggère de faire un lien avec la santé des habitants : corréler alimentation et santé à
travers un état des lieux dans les crèches ou les Ehpad par exemple.
Thomas Desmaison travaille sur la question de l’alimentation dans un quartier prioritaire de la politique
de la ville. L’objectif est d’agir vers les populations les plus éloignés d’une alimentation de qualité. A
ce titre, il souligne la valeur des jardins partagés.
Jérôme Bétaille indique que les jardins partagés reviennent également dans les communes rurales.
Christine Dauvergne rappelle l’initiative des Incroyables Comestibles. Elle consiste à planter des
légumes au lieu de fleurs sur les espaces publics. Ces légumes sont ensuite à disposition gratuite des
habitants.
Conclusions :
Gaëtan Brizard propose la coopération du Conseil départemental à travers la fourniture de données
quantitatives ainsi que la mise en perspective avec les initiatives d’autres territoires en Dordogne.
Jonathan Delpech suggère que les données soient travaillées par un comité technique.
Emmanuelle Chignat constate que la volonté politique semble être présente. Elle insiste sur le travail
de mise en relation des acteurs et une consommation entre producteurs et consommateurs à repenser.
Pour les producteurs, le défi est d’avoir une vue à moyen terme sur l’évolution de la demande afin de
s’y adapter.
Kamel Dembri rappelle les perspectives du PAT : création d’un Conseil alimentaire Local qui pourra
s’appuyer sur la Charte alimentaire comme outil politique fort.
Brigitte Beau-Poncie : salue la qualité du partenariat établi entre le Pays du Grand Bergeracois et
Bordeaux Métropole et propose de le formaliser.
Perspectives :
Réunions thématiques production / installation et transformation / commercialisation mi-avril
Nouvelle réunion du groupe de travail sur les priorités soulevées ce jour et les éléments quantitatifs
qui seront fournis.
Forum participatif.
Projet Alimentaire de Territoire – Groupe « Restauration collective – Consommateurs », 11 avril 2016