salsa picante 3.pub - Festival Les Reflets du cinéma Ibérique et

Transcription

salsa picante 3.pub - Festival Les Reflets du cinéma Ibérique et
PICANTE
Sommaire Alias Maria / p. 2
Vida sexual de las plantas / p. 3
NN : Un nom, une vie, une mort... / p. 4
Ausência / p. 5
Intacto : la soirée hallucinée / p. 6
Fronteras / p. 7
Eva ne dort pas : La belle dormeuse de Pablo Agüero / p. 8
Eva Perón : entre ombre et lumière / p. 9
La comédie n’est pas faite pour les Reflets / p. 10
Les Regards : El úl mo pasajero (La verdadera historia) / p. 11
Echos des Regards / Les Regards à venir / p. 12
Los Minutos Picantes / Estado de urgencia / p.23
Autour des Reflets / p.14
Le journal des reflets > numéro 3 > mardi 15 mars 2016 Alias maria
De josé luis rugeles
puissent l’écrire à leur manière, pour que ce soit plus réaliste. Quelque part, cha‐
cun d’eux a réécrit son propre rôle. En tant que citadins, nous avons dû nous adapter, comme par exemple faire systé‐
matiquement attention aux endroits sur lesquels on s’asseyait, apprendre à faire un garrot au cas où un animal vénéneux s’attaque à une personne de l’équipe et faire un entraînement physique pour nous préparer au rythme des longues marches. La jungle offre de magnifiques paysages, mais en même temps elle est hostile et plutôt inconfortable. Nous de‐
vions marcher 1h30 chaque jour pour nous rendre sur le plateau, et ce n’était pas évident d’y transporter boisson et nourriture pour toute l’équipe. Durant ces cinq semaines de tournage, nous avons voyagé de toutes les manières possibles : canoës, chevaux, tracteurs, mobylettes et minibus chiva. Nous étions comme des guérilleros marchant d’un point à l’autre, faisant face à toutes les embuches de la route. Et comme nous jouant aux hommes, mais sous l’autorité avions décidé de tourner dans un endroit d’un plus âgé, ne dit presque pas un mot où la violence sévit encore actuellement, il a fallu apprendre à interagir avec la de tout le film.
population locale. Cela nous a permis « Nos recherches ont duré environ 3 ans, d’atteindre le réalisme que nous recher‐
déclare le réalisateur José Luis Rugeles. chions. » Nous nous sommes entretenus avec de nombreux ex‐guérilleros et nous nous Il s’agit du second long métrage de
sommes rendu compte que notre histoire José Luis Rugeles, après Garcia en
était celle de nombreuses jeunes filles 2010 ; Il anime avec son coproducteur
colombiennes. En effet presque toutes des ateliers d’art scénique, travaillant
les femmes‐soldats que nous avons inter‐ avec des enfants exfiltrés de la guérilla. viewées avaient été enrôlées enfants. Il y Alain Liatard
a différentes explications à cela : l’ab‐
sence de l’Etat, la fascination pour les armes, la quête de pouvoir, le besoin d’échapper à la violence de leurs pa‐
rents, et aussi parce que les familles pré‐
fèrent donner une fille plutôt qu’un gar‐
çon à la guérilla, lorsqu’elles doivent s’acquitter de leur tribu. Dès lors, l’his‐
toire est devenue une partie de nous. (…) Les enfants qui jouent dans le film ont été sélectionnés au cours d’un vaste cas‐
ting réalisé dans une zone présentant un haut niveau de violence ; ainsi tous ces enfants avaient quelque chose dans leur nature que je devais préserver dans leur jeu d’acteur. Il était important qu’ils puis‐
sent comprendre et ressentir leur person‐
nage au lieu d’apprendre leur texte par cœur. C’est pour cela que je ne leur ai jamais donné le scénario. Nous avons INEDIT travaillé de cette manière quasiment Cinéma Le Zola tout le film, en leur expliquant la scène à Mercredi 16 mars à 16h30
l’oral afin qu’après chaque répétition ils Lundi 21 mars à 16h30
Au coeur de la guérilla colombienne
avec les enfants soldats
M
aría, 13 ans, est une jeune
soldate de la guérilla. On lui
donne pour mission d’aller
avec quelques jeunes militaires me re en sécurité le nouveau-né
du commandant. Elle-même est enceinte et décide de garder sa grossesse
secrète pour ne pas être contrainte à
avorter par le médecin du camp. A travers son regard, le film nous dévoile la
terrible réalité du conflit armé en Colombie.
Voilà une toute jeune fille en treillis, qui
ent une mitraille e dans ses doigts où
le vernis s’écaille ? On ne sait rien sur
elle : María a-t-elle été enlevée ? Estelle consentante ? Qui est le père de
son bébé ? Là n’est pas l’intérêt du film
sinon de montrer l’organisa on tantôt
paternaliste, tantôt violente de ce e
guérilla qui souvent ne connait que
l’arbitraire, les ordres aboyés et la brutalité. L’approche de la guerre, avec à la
fois le sens de la vie et celui de la mort,
nous met au centre d’un enfer.
Car paradoxalement pour un film situé
en pleine nature, Alias Maria est presque
un huis-clos. La caméra se déplace au
plus près des personnages qui ne quittent jamais les profondeurs d’une jungle
uniforme, labyrinthique et sans repère.
Resserrée, l’action se déroule sur à peine
quelques jours. Et María, seule femme
parmi un mini groupe de jeunes garçons
Salsa Picante n° 3
Vida sexual de las plantas
De sebastián brahm
P
our représenter le Chili en compé on pour le Prix du public CIC
Iberbanco nous avons choisi une
fic on de 2015 réalisée par un
cinéaste venu du journalisme.
Sebas án Brahm, après avoir réalisé plusieurs court métrages et un premier
long, El circuito de Román, nous propose
avec Vida Sexual de las Plantas une
œuvre originale, peu classique.
Depuis quelques années, on assiste
effec vement au Chili à l’émergence de
cinématographies au langage narra f
assez nouveau, ce qui démontre la
grande force du cinéma chilien et nous
oblige à redevenir curieux face à des
œuvres pas toujours tradi onnelles.
Dans ce film c’est surtout dans la réalisaon elle-même (direc on d’acteurs,
tournage et surtout montage) que se
trouve l’originalité. En effet, Sebas án
Brahm a demandé aux acteurs - en par culier à Fransisca Lemin qui interprète le
rôle de Bárbara et Mario Horton celui de
Guille - de travailler sans filet, à savoir
sans avoir pris connaissance en amont
du scénario.
« L'idée était de faire quelque chose de très narra f, avec des liens très forts entre les scènes, elles‐mêmes très délimi‐
tées, mais en cherchant une interac on naturelle. Parfois, Mario avait plus de renseignements que Francisca. Elle avait notamment très peu d'informa ons tan‐
dis que lui en avait un peu plus car il était parfois mon assistant. Donc, sur ce e Salsa Picante n° 3
base, la mise en scène est restée tradi‐
onnelle, plan – contre plan, mais comme nous improvisions beaucoup, cela nécessitait de pouvoir couper abondam‐
ment. Je ne voulais pas faire de plan sé‐
quence improvisé ». Ce tournage très par culier a donc nécessité beaucoup d’improvisa on et s’est
déroulé par intermi ence, sur une période d’un an. Le couple formé par
Bárbara et Guille passe par un traumasme qui va définir le futur de chacun
d’eux - tristesse, insa sfac on, désirs
sexuels - mais le film se concentre surtout sur le personnage féminin car c’est
lui qui, omniprésent dans le film, doit
prendre les décisions importantes. Le
grave incident ouvre paradoxalement la
possibilité au personnage de faire le
point sur sa vie (amour, maternité) et le
film peut ensuite croître en intensité.
Mêlant sen ment de culpabilité, nécessité de me re fin à ce e liaison et envie
de rebondir, Bárbara va-t-elle se lancer
un nouveau défi ?
Le peu de consignes laissées par le réalisateur dans la direc on d’acteurs n’a
visiblement pas perturbé les comédiens.
Ceux–ci ont dû improviser, y compris
dans les scènes de sexe où Sebas án les
laissait très libres. « Les acteurs pou‐
vaient être réellement surpris des instruc‐
ons qu’ils ne connaissaient pas à l’avance mais la première scène pouvait être la bonne. L’équipe a pu aussi être surprise par leurs réac ons qu’à l’inverse nous découvrions ensemble ».
Le tournage, sur une durée aussi longue,
a permis de montrer l’emprise du temps
sur les différentes étapes de ce e relaon, mais aussi sur les personnages euxmêmes, car l’ordre chronologique a été
respecté. Le troisième personnage du
film, Nils, est interprété par Cris án Jiménez, qui n’est autre que le réalisateur
de La voz en off que nous avions programmé l’année dernière. Ce drame senmental est, avant tout, un joli portrait
de femme qui se trouve face à ses désirs
et à ses rêves.
Michel Dulac
INEDIT Mercredi 16 mars à 19h au Zola
Samedi 19 mars à 16h30 au Zola
COMPETITION PRIX DU PUBLIC CIC IBERBANCO Ce film est remarquable encore en ce qu’il
dévoile les différentes étapes psychologiques par lesquels peuvent passer les anthropologues légistes (et toute la difficulté
de leur tâche) selon qu’ils sont hommes ou
femmes et leur avancée dans la carrière :
confiants, sereins, acharnés, parfois désabusés, touchés, perplexes, effondrés ou encore écœurés par l’administra on, qui
parque les vieux ordinateurs en les empilant
correctement dans des salles réservées
mais laisse les cartons d’ossements - les
dernières preuves de vie des personnes
assassinées - mal fermés, à l’abandon sur
une terrasse, signant quasiment ainsi l’arrêt
des recherches possibles par altéra on et
dispersion des preuves.
nn
De héctor gálvez
Un nom, une vie, une mort
H
éctor Gálvez, signe, une fois encore,
avec NN‐Sin iden dad, (après le
documentaire Lucanamarca codirigé
avec Carlos Cárdenas en 2009 et la
fic on Paraíso, les deux diffusés lors des
Reflets 2013), un nouveau film fort, traitant
de son thème de prédilec on : les traces de
la sale guerre qui a ensanglanté le Pérou
dans les années 80 et les exac ons qui ont
été commises tant par les guérillas ellesmêmes que par l’armée péruvienne dans la
lu e contre le terrorisme, et ce, jusqu’au
début des années 90.
Rappelons à ce propos qu’Héctor Gálvez a
fait par e de la Commission pour la Vérité
et la Réconcilia on (voir Salsa Picante n°1,
page 15) et qu’il a donc assisté aux exhumaons de corps jetés dans des fosses communes à la suite d’exécu ons extrajudiciaires, au travail des anthropologues
légistes auprès des familles des vic mes
exhumées ainsi qu’à la collecte de témoignages de proches des vic mes et parfois
des vic mes elles-mêmes.
Tout cela, ce e expérience, ce vécu, a nourri son travail de cinéaste. Dans Lucanamar‐
ca, on assiste à l’iden fica on de restes
humains dans un village, ce qui libère la
parole mais ré-ac ve les conflits entre villageois, rancœurs enfouies depuis le début de
la guérilla et la lu e contre celle-ci. Dans
Paraíso, il s’agit plutôt de la vie et du
manque d’avenir des enfants et des jeunes,
dont les familles déchirées par la violence
subie dans la sierra (où avait eu lieu majoritairement les exac ons) ont échoué dans la
banlieue de Lima.
Ainsi, NN‐Sin iden dad est ce e fois encore, une varia on fic onnelle sur le travail
des anthropologues légistes dans leurs
efforts pour faire abou r leur travail et leur
recherche de la vérité (l’iden té de la personne dont on trouve les ossements et les
raisons de sa mort) et leurs rapports avec
les familles des personnes iden fiées ou en
voie d’iden fica on.
Le récit est exemplaire ici en ce sens qu’il
montre - de façon pra quement documentaire - le travail d’un groupe d’anthropologues légistes, sept hommes et femmes
travaillant ensemble, vivant pra quement
ensemble, et s’a ache plus par culièrement au cas du chef d’équipe, le docteur
Fidel Carranza. Le point de départ en est
simple : un champ où l’on a trouvé neuf
corps, huit plus un. Les huit premiers corps
(ossements, vêtements et objets dis nc fs)
ont été assez vite iden fiés sauf le neuvième qui, seul, a end. Uniques indices : la
photo d’une jeune femme, un jean et un
pull bleu et des ossements.
NN‐Sin iden dad traite donc de cela de
façon linéaire et chronologique : quelle est
l’iden té de cet homme de 30-45 ans ayant
plusieurs côtes cassées, qui a donc dû subir
une hémorragie interne importante et dont
le crâne a été traversé de haut en bas, d’arrière en avant, par une balle de 9 mm. Qui
est-il ?
Une femme qui dit être son épouse se présente… Une rela on par culière va alors se
nouer entre l’anthropologue légiste et elle.
On partage alors leurs inquiétudes, les
ques ons qu’ils se posent : doit-on toute la
vérité aux familles ? Que peut-on dire ? Que
doit-on dire ? Doit-on fermer les cercueils
pour qu’ils ne puissent pas réellement voir
ce qui est advenu à leur proche ? Peut-on
répondre à la ques on : « A-t-il souffert ?»,
« Puis-je la toucher ? » quand il ne reste
plus que les os d’un corps dont on sait qu’il
a été ba u, violenté et torturé ? Jusqu’où
peut-on dire la vérité et quelle vérité ? Chacun a son avis et supporte le poids de celleci différemment.
De l’autre côté, face à eux : les familles, les
proches, qui au-delà des réponses veulent
pouvoir commencer leur deuil, plusieurs
années voire plusieurs dizaines d’années
après avoir perdu contact avec le disparu et
qui se sont accrochés à l’espoir (tellement
humain !) de la vie éventuellement encore
possible et veulent « la preuve » de la mort
de l’être a endu ou recherché et les raisons
de celle-ci.
Pas de condamna on (sauf celle de l’absurdité de l’administra on) dans NN‐Sin iden ‐
dad, pas de lieu, pas de groupes armés
nommés, pas de recherche de responsabilité mais la vérité crue dans son essencemême : des anthropologues légistes détenteurs de la vérité et des familles en recherche de réponses. Des deux côtés des
êtres humains en souffrance…
Ainsi NN‐Sin inden dad est une parabole :
chacun des protagonistes représente une
parole ; le poids de la vérité et la quête de
vérité ; les dépositaires de l’horreur de la
réalité vécue par les vic mes et les proches
en quête de vérité, dans une souffrance
morale qui ne s’achèvera qu’avec le début
d’un deuil enfin possible. Les acteurs sont
très justes : Paul Vega en anthropologue
légiste dont on sent qu’il a tout sacrifié à
son mé er tant sa vie de famille que sa
santé psychologique et qui ira jusqu’à com(Suite page 5)
Salsa Picante n° 3
(Suite de la page 4)
me re l’irréparable ; et Antonieta Pari, tout
en douleur et doutes contenus, tendue
comme un arc, dans sa quête de réponse, et
qui a fini par lasser même son fils…
Enfin, si NN‐Sin identidad est un film extrêmement documenté et fort, il n’en demeure
pas moins une fiction puisque la fin est impossible ; mais nécessaire car cette pirouette
inattendue donne toute sa puissance au film,
elle rassure le spectateur et lui permet d’avoir
la fin qu’il faudrait. Un pied de nez ultime !
Tout concourt à la tension et au ques onnement : peu de scènes à l’air libre, souvent
dans l’espace confiné des salles d’examen,
peu de dialogues mais des gros plans sur des
visages qui « disent » tout, quelques scènes
d’une grande intensité émo onnelle, une
lumière blafarde ou bleuâtre, accentuant
ainsi l’aspect clinique voire lugubre… une
lumière qui semble s’estomper et s’assombrir au fur et à mesure que le récit se déroule.
Un film puissant et nécessaire.
NN‐Sin Iden dad a été désigné meilleur film
2015 au Pérou par les journalistes de Cinen‐
cuentro, la revue de cinéma en ligne et Ma‐
gallanes second ! Paul Vega meilleur acteur
péruvien de l’année pour son rôle dans NN‐
Sin iden dad et Magaly Solier meilleure
actrice pour son rôle dans Magallanes ! Les
32èmes Reflets vous proposent les deux !
Pascale Amey
INEDIT Cinéma Le Zola Jeudi 17 mars à 16h30
Mercredi 23 mars à 19h Salsa Picante n° 3
ausencia
De chico teixeira
C
ertains brillent tellement par leur
absence que leur souvenir hante
toutes nos pensées, nos gestes et
chaque instant que nous vivons.
Comme une tache d'encre indélébile qui
s'étend et marque tout sur son passage, leur
omniprésente absence prend toute la place et
finit par nous asphyxier.
Sans misérabilisme et avec le regard a en f
d'un documentariste, Chico Teixeira dissèque
les liens d'une famille qui se défait pe t à
pe t sous nos yeux. Le spectateur a presque
la sensa on de pouvoir toucher, de vivre le
drame qui se déroule devant lui.
Face à des parents qui se dégagent de leur(s)
responsabilité(s) par lâcheté, tristesse ou
maladie, Serginho, 14 ans, prend la situa on
en main, avec ses pe tes mains d'enfant.
Encore dans les limbes de l’adolescence, il
s'efforce de maintenir les piliers d'une maison qui s'effondre tel un château de cartes. Il
ne cherche pas à savoir s'il a le choix, il vit
dans le présent et va de l'avant bien qu'il
sacrifie les dernières années de son enfance
à s'occuper de ceux qu'il aime. Pris dans cet
engrenage, Serginho ne va plus à l' école,
travaille et prend soin de son pe t frère avec
tout l'amour et la tendresse qu'il aimerait
recevoir. Sa rela on avec les adultes est parfois trouble, parfois en opposi on avec ce
que devrait être une rela on équilibrée. Il
cherche désespérément à être entouré alors
qu'à la maison il joue même un rôle de père
pour sa propre mère.
A travers la loupe qu’il nous tend, Chico
Teixeira nous ques onne sur la no on de
famille et par extension de société qui, en
manque de repères, produit de plus en plus
d'adultes-enfants et transmet un lourd héritage à une par e de sa jeunesse. Sans pour
autant être fataliste, le réalisateur et scéna-
riste d'Ausência nous pique pour mieux s muler notre réflexion.
Ausência, second long métrage de Chico
Teixeira après A casa de Alice (Reflets 2008),
se situe à mi-chemin entre cinéma in miste
et réalisme social. L'absence (peut-être
même « les absences », tout ce qui manque
dans la construc on d'un jeune ado) n'est
finalement pas un obstacle insurmontable.
Elle est un paramètre de plus parmi les difficultés du quo dien, car l'important est la
résilience, ce e force qui fait aller de l'avant
– et que l'on retrouve aussi dans Boi Neon
(Neon Bull de Gabriel Mascaro).
Présenté au Fes val de Rio 2014 et au Fes val de Berlin 2015, Ausência a reçu le Grand
Prix Coup de Cœur au dernier Cinéla no de
Toulouse. Victoria J. Cruz & Bernard Corneloup
AVANT‐PREMIERE Cinéma Le Zola Mercredi 16 mars à 21h intacto
De juan carlos fresnadillo
L
a Chance de Tomás, seul rescapé
d'une catastrophe aérienne, devient
l'objet des convoi ses du vieux Sam,
le survivant absolu, et de Federico,
son ancien protégé, qui a le pouvoir de
voler sa Chance à autrui.
Nom...), venant rappeler que la fibre
fantas que était inscrite dans l’ADN cinématographique du pays, comme en a estent les films de Bigas Luna, Julio Medem,
Álex de la Iglesia, voire même de Pedro
Almodóvar à ses débuts.
Pour un premier long-métrage, Juan Carlos Fresnadillo frappe fort et signe ce que
l'on appelle communément un film instantanément culte.
Caractérisé par le très grand soin apporté
à la photo, à la musique et à la direc on
d’acteur (qu’on ne retrouve nulle part
ailleurs en Europe) et affranchi du poli quement correct propre au cinéma américain, le cinéma de genre espagnol est le
plus vivifiant et le plus intéressant à suivre
depuis de longues années.
Remarqué lors de l’ouverture de la Semaine de la Cri que en 2002 à Cannes, le
film ne ressemble à rien de connu à ce
moment. Mi-thriller, mi-film fantas que,
on ne sait jamais ce qui va arriver dans les
5 minutes et c’est un univers et des règles
rudement solides qu’a réussi à me re sur
pied le réalisateur.
Intacto est un de ses plus atypiques représentants.
Cyril Despon n
Le succès fut immédiat et Intacto sera
récompensé de quatre Goya (meilleur
jeune réalisateur, meilleur jeune acteur
pour Leonardo Sbaraglia, meilleur acteur
pour Eusebio Poncela et meilleur montage pour Nacho Ruiz Capillas) sur 6 nomina ons. Il est malheureusement bien
difficile d'imaginer un des n similaire
pour un premier film fantas que français
lors d'une cérémonie des César...
Presqu’un fes val Lumière en néga f
finalement, en cela qu’il propose à un
public de cinéphiles un peu barrés de
plus en plus nombreux (dont nous
sommes !!!) de (re)découvrir des pépites « de patrimoine » qui ont inspiré
un grand nombre de cinéastes contemporains, sans qu’elles n’ob ennent jamais le droit de figurer dans les encyclopédies du cinéma et autres Tulard…
Leur panthéon, c’est Hallucina ons
Collec ves, et c’est déjà en soi un très
bel hommage au regard de la qualité,
de la diversité et de la richesse de la
programma on, au fil des édi ons.
Ce sera du 22 au 28 mars au Comoedia de Lyon, et nous vous recommandons
d’aller y piquer votre curiosité cinéphilique sans aucune modéra on car ce e
dernière est prohibée chez nos amis
d’Hallucina ons Collec ves.
Hollywood ne tardera pas à me re le
grappin sur Fresnadillo et le réalisateur
Danny Boyle lui confiera le phénoménal
28 Semaines Plus Tard, suite de son 28 Jours Plus Tard, qui ne fera qu’affirmer le
talent indéniable de son réalisateur.
Intacto est un des nombreux films de
genre espagnol qui ont émergé sur la
scène interna onale à la fin des années
90 et au début des années 2000 (Ouvre les Yeux, La Secte Sans C
réé en 2008, le fes val Halluci‐
na ons Collec ves a pour ambion de proposer un "autre" cinéma : des films rares et
souvent méconnus, déroutants car
inclassables. Entre classiques de
l'ombre et inédits, le fes val propose
des œuvres auxquelles l’histoire
«officielle» du cinéma n’a pas daigné
accorder de légi mité́, aussi bien que
des nouveautés audacieuses.
LA SOIRÉE HALLUCINÉE Cinéma Le Zola Jeudi 17 mars à 21h
Film présenté par Benjamin Leroy Retrouvez le programme complet sur
www.hallucina ons‐collec ves.com Salsa Picante n° 3
A
utant le dire tout de suite, Fronteras
(frontières) est un beau film, un film
délicat, touchant et grave sur une
histoire d’attirance, d’amitié, de
désir entre un jeune homme basque et un
jeune marocain du même âge, migrant clandestin dans les faubourgs de Bilbao.
Chacun d’entre eux vient d’un univers culturel, familial et affec f différent. Alors
que le jeune Rafa (German Alcarazu) traîne
avec sa bande de copains, intéressés par le
foot et les filles (ha ! les premiers émois !),
l’autre, Ibrahim (Adil Koukouh) traîne plutôt avec ses compatriotes, clandes ns
comme lui et qui survivent en faisant de
pe ts trafics.
Ces deux mondes, assez silencieux au début et hos les l’un envers l’autre, vont se
rencontrer et s’étonner de ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, jusqu’à ce que la vie
les ra rape, notamment le regard des
autres et les lois, bref, les dictats de la
société.…
Fronteras est un beau film, qui montre ce
désir naissant, étrange même pour les
protagonistes eux-mêmes, ce e envie
d’être auprès de l’autre sans vraiment
savoir pourquoi, ce trouble envahissant, ce
besoin d’être tout contre l’autre, juste à le
regarder, sen r sa chaleur, son souffle
sans forcément parler, à le frôler et en être
bouleversé et heureux…
Il est intéressant de noter, à ce tre, que le
tre français du film de Mikel Rueda est
Fronteras, comme s’il s’agissait de suggérer que le film traite d’un problème de
fron ères, de limites, ce qui n’est pas faux
puisque l’un des deux jeunes protagonistes
est clandes n et menacé d’expulsion, mais
pas seulement. En espagnol, le tre du film
est « A escondidas » (en cache e) et, en
cela, il est bien plus fidèle au thème de
l’homosexualité et sa découverte chez les
adolescents, que le tre français. Histoire
de marché ? On se demande…
A ce propos, Mikel Rueda déclare « Ce film a deux origines. L’une c’est Cuando corres, un court que j’ai fait sur ces gamins qui arrivent en Espagne depuis le Maroc, en traversant le détroit, très jeunes. Qu’est ce qui leur arrive une fois qu’ils sont là ? Seuls et sans référent, ni paternel ni maternel ; comment vivent‐ils ? Comment voient‐ils le monde ? L’autre c’est mon propre vécu quand j’étais jeune. Il me semblait néces‐
saire d’en parler. Le cinéma espagnol a déjà traité de l’homosexualité mais l’homo‐
sexualité à cet âge, aussi jeune, dans l’ado‐
lescence, est encore un thème tabou. »*
Salsa Picante n° 3
fronteras
De mikel rueda
Même en cachette, l’amour
ne connaît pas les frontières…
Pour ce qui est du montage, il est ina endu ; la narra on va et vient dans le temps
mais il est facile pour le spectateur de naviguer et de recons tuer les bribes de l’histoire. Là encore, c’est une volonté expresse du réalisateur : « Je voulais que Fronteras ‐ A escondidas soit un voyage pour le spectateur. Qu’il voyage avec les deux protagonistes, qu’il le partage avec eux. Les deux jeunes sont perdus : l’un dans un pays qu’il ne connaît pas, et dans lequel il se sent agressé et expulsé par les re‐
gards, et l’autre qui commence à se sen r différent. Et à ressen r des choses qu’il n’avait jamais sen es. […] Oui ! Oui ! Dès le scénario, il était bien évident que la struc‐
ture serait déjantée. »*
cérité, donne à lui seul la leçon qu’il faut
retenir du film : l’émo on et la tolérance.
Si Mikel Rueda déclarait à Natxo Velez
(eitb.eus), au moment de la sor e de son
film en octobre 2014 : « A escondidas veut toucher le public émo onnellement », qu’il
se rassure, il a a eint son but !
A noter aussi que le film est dédié à Álex
Angulo, le regre é acteur basque, originaire de Bilbao, décédé dans un accident
de voiture le 20 juillet 2014 et dont c’est
l’une des dernières appari ons au cinéma.
Un film beau, tendre et douloureux, mais
inoubliable comme un premier amour.
Pascale Amey
Les acteurs, quant à eux, sont criants de
vérité et de justesse. Evidemment, les adolescents sont des non professionnels. Ils
ont été sélec onnés grâce à un cas ng qui
a réuni 3500 candidats au Pays Basque, en
Catalogne et à Madrid. Et le résultat est
bluffant. Mikel Rueda précise : « Nous avons dû y aller doucement avec le thème de l’homosexualité, donnant l’informa on pe t à pe t et en cherchant les jeunes qui seraient suffisamment murs pour se con‐
fronter au rôle. Ce que nous n’avons pas fait pendant le processus de cas ng a été de dévoiler de but en blanc que le film al‐
lait traiter de deux garçons gays, car au lieu d’avoir 4000 candidats, on en aurait eu 100 ! Germán et Adil n’ont pas lu le scéna‐
rio avant le début des essais. Il était indis‐
pensable d’éviter les mauvaises interpréta‐
ons et les influences possibles de l’envi‐
ronnement familial et des copains. »* Si les
deux protagonistes sont impressionnants,
il faut également souligner la performance
de Joseba Ugalde, Guille, le copain de Rafa
dans le film, à un moment clef, et qui, de
par son jeu d’une extrême justesse et sin-
* interview publiée dans Fotogramas le 09 octobre 2010 AVANT‐PREMIERE Cinéma Le Zola Vendredi 18 mars à 21h
En présence du réalisateur Mikel
Eva ne dort pas
De pablo agüero
La belle dormeuse
P
our raconter, par la fic on, la rocambolesque aventure du cadavre d’Eva
Perón, qui durera dix neuf années,
Pablo Agűero, fasciné par ce e histoire, nous propose un film découpé en trois
épisodes : l’Embaumeur, le Transporteur, le Dictateur. Et, finalement, cela est assez juste
parce que ces trois mots caractérisent à eux
seuls le contexte de ce e période et la folie
de ces évènements.
Le premier, dédié à l’anatomiste et scien fique Pedo Ara qui a réellement embaumé
le corps d’Eva Perón (il a aussi embaumé le
corps du grand compositeur espagnol, Manuel de Falla), est interprété par l’acteur
espagnol Imanol Arias (Pájaros de papel Reflets 2012), le transporteur et colonel
Moori Koenig, auteur du rapt, par Denis
Lavant (que je ne présente plus !) et, dans le
rôle du dictateur (le général Aramburu dans
la réalité), nous retrouvons Daniel Fanego.
Ajoutons à cela un amiral sanguinaire obsédé par la « guerra sucia » (menée par la
dictature de Videla à par r de 1976 et qui fit
plus de 30 000 disparus) joué par Gael
García Bernal au meilleur de sa forme...
Le travail du réalisateur est assez surprenant avec une adapta on très théâtralisée,
l’u lisa on de documents d’archives qui
donne un contenu documentaire à son
œuvre et enfin une photographie très élaborée (travail sur la couleur également). Les
scènes se passent dans des univers très
minimalistes renforçant ce côté « théâtral »
et souvent dans le clair obscur afin de
« jouer » avec le corps embaumé. Pablo
Agűero transmet ce e fascina on et ce e
obsession qu’ont suscité ce e période par
le jeu des protagonistes autour de ce e
dépouille mythique. Même Sabrina Macchi,
l’actrice qui interprète « le cadavre », a dû
suivre des cours de yoga et prendre une
alimenta on spéciale pour pouvoir rester
dans un immobilisme absolu pendant certaines scènes et avoir vraiment l’air d’un
« cadavre ».
L’œuvre de Pablo Agűero présente un côté
expérimental. La présence
« supposée » tout au long du film de ce
corps embaumé fait de ce e fic on une
expérience déconcertante (perturbante ?)
que le réalisateur assume avec une mise en
scène assez inclusive, rendant compte de
cet enfermement et faisant appel à beaucoup de plans séquences. La perversion des
mécanismes de pouvoir, les manipula ons
des sen ments populaires sont aussi largement palpables tout au long du film. Eva no duerme est le troisième long métrage de ce
réalisateur, connu par ses courts et par son
premier long, Salamandra présenté à
Cannes en 2008.
Pablo Agűero répond aux ques ons de Alex
Montoya pour Fotogramas au dernier Fes val de San Sebas án :
Celui qui découvre le film, en ignorant la véritable histoire, pensera que la vérité est pire que la fic on… consensuels que tout le monde aime ... Je
reste convaincu que le rôle de l'ar ste est
de susciter la discussion, même si cela me
génère des problèmes.
Quels problèmes cela a‐t‐il posés ? Pour le moment, le financement, qui n’est
pas banal. Nous parlons d'environ sept années de ma vie. Dans un contexte qui glorifie
le succès immédiat, la censure est avant tout
économique. J'avais le casting, de solides
producteurs de trois pays différents et un
scénario « gagnant », mais tout cela coûte
beaucoup d’argent, pour le contenu et pour
l'esthétique. Le film échappe aux paramètres
hollywoodiens et, dans un certain sens, va
beaucoup plus loin. Donc la seule façon était
de miser sur le côté radical.
Le film u lise la figure symbolique d’Evita en tant que moteur des mouvements so‐
ciaux, pourrait‐on l’extrapoler par rapport à ce que nous vivons aujourd'hui ? Voilà, en gros, le thème du film. Qu'est-ce
qui se passe quand les gens descendent
dans la rue et disent assez ? Elle en est le
symbole. Ensuite, nous pouvons dire qu’elle
était manipulatrice ou mauvaise, mais la
réalité sociale ne peut pas être niée. Le
pouvoir fait comme si les classes populaires
n'existent pas et c’est pour cela qu’il
cherche à effacer Evita. Il massacre, fait
disparaître des gens, mais il ne peut l’arrêter. Eva ne dort pas, reste éveillée. Evita est
la flamme qu’on ne peut pas éteindre.
Michel Dulac
C’est vrai. En réalité, des choses complètement folles se sont passées, mais dans le
film, en fait, on se limite pour accentuer la
vraisemblance. Pourtant, il est très surréaliste ...
Ce qui t'a fait te lancer dans ce e réalisa‐
on ?
Parler de ce sujet était une tenta on
énorme, car il est très cinématographique.
C’est une histoire presque mythologique,
mystérieuse dans son contenu. Elle a une
dimension socio - poli que, et donne une
lecture de ce qu’était la guerre froide. Et le
plus merveilleux, quoique risqué, est l'idée
que les symboles sont plus puissants que les
objets ou les personnes réelles. 70 ans après
sa mort, le mythe d'Evita reste plus présent
que n’importe quel poli que vivant.
Parler d’Evita t’assurera la controverse ? Parlez de choses importantes, et le faire
avec passion, génère des conflits. Ne pas le
faire serait lâche. Certains peuvent chercher
le succès commercial ou des applaudissements faciles avec des thèmes touchants
AVANT‐PREMIERE Cinéma Le Zola Vendredi 18 mars à 19h
Salsa Picante n° 3
M
aría Eva Duarte de Perón (plus
connue sous son diminu f Evita)
est née le sept mai 1919 à Los
Toldos, dans la province de Buenos Aires, en Argen ne.
Elle est l'une des cinq filles de Juana Ibarguren et d'un riche éleveur, Juan Duarte.
Elle grandit dans les environs de Junín dans
un milieu social plutôt pauvre. En effet,
après l’élec on du Radical Yrigoyen à la
présidence en 1919, son père perdit le
sou en que lui apportait les conservateurs
jusque là au pouvoir.
A quinze ans, elle part pour Buenos Aires
afin d'y trouver du travail et y devient une
actrice de cinéma pour des séries « B ». Elle
rencontre le colonel Juan Perón lors d'une
vente de charité organisée afin de récolter
des fonds pour les vic mes du tremblement de terre qui avait détruit la région de
San Juan en janvier 1944. Après avoir été,
un temps, sa maîtresse, elle l'épouse le 21
octobre 1945.
Elle a fortement contribué à la campagne
de son mari pour l'élec on présiden elle
de 1946. Elle met en avant ses racines modestes afin de montrer sa solidarité avec
les classes les plus défavorisées. Après
l'élec on de Juan Perón, elle prend rapidement un rôle considérable dans son entourage. Avec la Fonda on Eva Perón qu’elle a
créée pour venir en aide aux plus déshérités, elle devient rapidement très populaire.
Evita, comme on la surnomme à présent,
est une des figures les plus influentes d'Argen ne. Elle devient le centre d'un culte de
la personnalité, son nom et son image apparaissant partout, contribuant à brouiller
encore plus l’image déjà contreversée de
Perón.
Ce portrait idyllique d’Evita est pourtant
terni par de nombreuses zones d’ombres.
En 1947 elle entreprend un voyage en Europe pour redorer le blason et les rela ons
diploma ques du régime de Perón qui,
dans l'après-Seconde Guerre Mondiale,
était de plus en plus perçu comme fasciste.
Il faut dire que Juan Perón, grand admirateur de Mussolini dans les années 30, s’inspirait de certaines doctrines mussoliniennes et que l’Argen ne devenait le refuge de nombreux nazis en cavale
(souvenez-vous de El Médico Alemán de
Lucía Puenzo).
Avant même la fin du conflit mondial, des
capitaux allemands transférés en Argen ne
financèrent la naissance d'une centaine de
sociétés. En visite en Espagne, elle rencontre Franco, le dictateur espagnol. Evita
Salsa Picante n° 3
Eva peron
Entre
ombre et
lumière
essaiera même de légi mer « son pouvoir » en briguant la vice-présidence en
1951. Cependant, sous la pression des militaires, Perón annulera sa nomina on à ce
poste.
Elle sera emportée par un cancer, à l'âge
de 33 ans, en juillet 1952.
C’est alors que commence « la saga » qui
sera à l’origine du film de Pablo Agűero,
Eva no duerme. Son corps est embaumé et
exposé dans les locaux de la CGT
(Confédéra on générale du Travail) jusqu'au coup d'état militaire de 1955
(surnommé « la révolu on libératrice ! »)
qui chassera Juan Perón du pouvoir. Durant
la nuit du 22 novembre 1955, suivant les
disposi ons du dictateur et très catholique
Aramburu, le corps d’Evita est enlevé par
un commando militaire sous les ordres du
lieutenant-colonel Carlos de Moori Koenig.
La dépouille embaumée suivit alors un
i néraire macabre. Le cadavre est déposé à
l’intérieur d’une camionne e et on l’y
laisse pendant plusieurs mois, en garant le
véhicule dans différentes rues de Buenos
Aires, dans des dépôts de l’armée, et
même au domicile d’un militaire. Le dictateur Aramburu confie alors au colonel Cabanillas la mission de l’ensevelir clandes nement. C’est le début de « l’opéra on
transfert ». Avec le concours d’un prêtre, à
qui incombe la responsabilité d’assurer la
complicité de l’église, le cadavre est transporté en secret à Gênes en Italie, à bord du
navire Conte Biancamano, dans un cercueil
dont on fait croire qu’il con ent une
femme nommée María Maggi de Magistris,
puis enterré sous ce nom (tombe 41 du
champ no 86) dans le grand cime ère de
Milan.
En 1970, l’organisa on de guérilla
« Montoneros » enlève, séquestre et élimine Aramburu, alors re ré de la poli que,
en réclamant entre autres la réappari on
du corps d’Evita.
En septembre 1971, le général Lanusse
alors au pouvoir, voyant en la ques on du
cadavre d’Evita un obstacle à la normalisaon, ordonne de nouveau au colonel Cabanillas d’organiser « l’opéra on retour ».
Le corps est exhumé de la tombe clandesne à Milan et res tué à Juan Perón, alors
en exil à Madrid. C’est finalement sa troisième épouse Isabel, devenue présidente
qui, après la mort de son mari, décide de
faire rapatrier le corps en Argen ne.
En 1976 la dictature militaire du Général
Videla remet le corps à la famille Duarte et
Evita est finalement enterrée dans la
tombe familiale du cime ère de la Recoleta
de Buenos Aires.
Fin de ce e rocambolesque histoire tandis
que l’Argen ne sombrait, quant à elle,
dans la période la plus noire de son histoire.
Michel Dulac
amama
La comédie n’est pas
faite
De asier
altunapour les Reflets
Retour sur la séance qui ne finit jamais...
D
epuis des mois, la rumeur bruissait sur Lyon et sa région, faisant
courir un frisson (mélange de
peur et d'incrédulité) dans des
milieux aussi divers que les salles de
spectacle, le stade des lumières et les
bars que je fréquente.
allait de sa pleine page d'éloges au sujet
de ce film.
- Ouais, mais on connaît Irene. Elle écrit
n'importe quoi sans voir un seul film.
Elle a même annoncé la venue de Julio
Medem !
- Bof, on verra bien.
geants et tous les gens qui pa entaient
dehors pour la séance suivante.
Une bien belle soirée en vérité qui viendra grossir la légende des Reflets.
Bien qu’excités, affolés ou ravis, peu y
croyaient vraiment.
Et on a vu : au bout d'une heure de
franche rigolade, l'écran a commencé à
présenter des signes de fa gue évidents.
L'image s'est « pixelisée » de plus en
plus, comme lorsque, chez vous, vous
essayez de visionner un bon film porno
avec une connexion trop faible. Au bout
d'un moment, l'image a même bloqué et
il a fallu réveiller Edwin le projec onniste
et Laurent le directeur qui cuvaient au
fond d'un bar du coin.
En tout cas bravo à tous !
Pensez donc, il se disait ici ou là que les
Reflets allaient projeter une comédie.
Oui, une comédie ! Rien qu'en écrivant
ces mots ma main tremble et le séisme
sur la région allait être terrible lors de la
paru on du programme du fes val Ibérique : Ils avaient osé !
Le samedi 12, allait être projeté Ocho apellidos vascos le film d'Emilio
Mar nez-Lázaro qui avait fait mourir de
rire toute l'Espagne. A la confirma on de
ce e nouvelle les purs et durs du fes val
éructèrent, crièrent et menacèrent
même, mais la direc on resta inflexible :
La comédie serait diffusée, quoiqu'en
pensent les tenants de la « ligne dure »
du fes val, et on verrait bien ce qui se
passerait. Putain on a vu !!!
Une salle bondée avec des spectateurs
incrédules s'interpellant de rangée en
rangée :
- Tu y crois, toi ?
- Non, c'est trop gros. C'est une blague
qu'ils nous font.
Pourtant le programme était formel et
dans Salsa Picante, Irene y
C'est repar , puis bloqué de nouveau
quand le héros commençait à déshabiller l’héroïne. « Un coup des religieux
intégristes » ai-je pensé tout de go, mais
non, la copie BluRay était naze et le dernier quart d'heure du film n'a été que
blocage-déblocage.
A mon avis, je ne devrais pas revoir une
comédie au Zola de mon vivant.
Loulou Esparza
Certains ont accusé les Basques d’un sale
coup, d’autres les Andalous, d’autres encore
les Basques ET les Andalous, mais ce e
séance homérique de près de trois heures
(pour un film d’une heure trente !) n’est due
en fait qu’à un support de diffusion défectueux qu’il ne nous a pas été possible de contrôler avant sa diffusion.
Au nom de toute l’équipe des Reflets, je prie
aux spectateurs de la séance d’Ocho apellidos vascos mais aussi à ceux de la séance de
Libertador (qui a commencé avec 45 minutes
de retard !) de nous excuser pour ce e soirée
homérique, et ens également à vous remercier pour le très bon esprit, l’enthousiasme et
le courage qui ont régné parmi le public malgré les événements.
Edwin torse nu dans sa cabine, était Un grand merci aussi à Edwin qui a donné 10
monté sur l'appareil de projec on, fai- ans de sa vie dans ce e seule séance.
sant avancer le disque à grands coups de
Rassurez-vous, pour la deuxième séance du
san ag.
film à Vénissieux samedi 19 mars à 21h45, le
support a été changé et ne présentera aucun
problème. Le film sera donc présenté en version courte ce e fois-ci !
Méthode peu académique mais efficace
puisque la salle, retenant son souffle, a
pu, comme il s'agissait d'une comédie
sen mentale, visionner enfin le baiser A bientôt aux Reflets !
final délivrant les héros, les spectateurs
(applaudissant à tout rompre), nos diri-
Laurent Hugues
Salsa Picante n° 3
Les regards
El ultimo pasajero
De mathieu orcel
A chacun sa vérité
I
l est presque aussi vieux que son
hôtel. Eduardo Gamba habite dans
un bâ ment abandonné à Mar del
Sur, en Argen ne. Un vieil hôtel, en
ruine. La peinture s’écaille, la couleur
est passée. La mauvaise herbe pousse,
les plafonds tombent. A son image.
Ridé, doté toujours de son béret et de
son appareil audi f. Il est à l’image de
son chien. Qui peine toujours à se relever.
Mais au-delà des âges qui sont passés
et de la poussière, il y eut un temps où
le bâ ment était plein, plein de rires, de
bruits, de couleurs éclatantes, de bals.
Et ce sympathique vieillard est là pour
raconter ces temps d’antan, pour recevoir les touristes a rés par ce Boulevard Atlan c Hotel. Il leur propose des
visites guidées, de ce e bâ sse dévastée par le temps, où les spectateurs ne
peuvent que s’imaginer ce que lui
donne à voir par sa parole. Pour raconter les anecdotes qui ont traversé ces
couloirs – prétexte à raconter aussi ses
propres mémoires. Ses romances, passionnées, avec une chanteuse française,
son histoire personnelle, qui l’a emmené jusque vivre dans l’hôtel, ses origines mystérieuses… Et beaucoup
d’autres histoires… ou légendes ?
Salsa Picante n° 3
Car au fil des visites il recons tue sa vie
et on en apprend un peu plus chaque
fois. Puis on se rend compte pe t à
pe t de certaines incohérences. Contradic ons. Et lorsque Mathieu Orcel, le
réalisateur, s’en va ques onner les habitants du village, les voisins, les commerçants, ce sont encore d’autres versions qui viennent cons tuer et élargir
l’histoire, et de l’hôtel, et du propriétaire. D’ailleurs, est-il réellement le
propriétaire ? Mais quand vient la nuit,
il le sait, le reconnait. Quand il est seul,
au milieu de ces chaises vides, occupées seulement par le réalisateur. Il y a
là la véritable histoire, et toutes les
autres, fic ves ou utopiques.
tés – probables – de sa vie, de ce
qu’elle aurait pu être, si un moindre
choix avait été différent.
S’agit-il de se glorifier, de revivre sous
une autre forme des instants où il aurait pu agir différemment ? D’avoir un
mo f de rester dans cet hôtel où il a
vécu heureux avec sa femme, aujourd’hui décédée ? D’avoir de la compagnie, de raconter ces récits à des touristes comme il aurait pu le faire à des
pe ts-enfants qui n’existent peut-être
pas ? De considérer le langage comme
une façon d’arrêter le temps ? De donner une seconde vie à cet hôtel qui,
sans lui, serait détruit ?
Camille Cuisnier
Car la vie, c’est aussi la somme des chemins que l’on n’a pas choisis. Et ce documentaire montre encore, à l’image
de l’effet papillon, toutes les possibili-
Peut-être pour toutes ces raisons. Ou
aucune. Car l’important n’est peut-être
pas de savoir, de démêler le vrai du
faux, mais de se laisser porter et toucher par ce vieillard. C’est bien la puissance du langage qui est mise en scène,
et c’est par la parole que ce personnage
existe et fait valoir son existence, puisqu’il ne possède rien d’autre. Mais il
parle. Alors il est. Et ce n’est pas une
raison pour ne pas penser à demain. Il y
a encore le poêle à repeindre, et les
mauvaises herbes à enlever…
Samedi 19 mars à 14h30 à la Bibliothèque du 4e arrondissement
El último pasajero (La verdadera historia) suivi d’une visioconférence depuis Buenos Aires avec le réalisateur Mathieu Orcel Entrée libre Echos des regards
du 4e et Macanudo
DeBibliothèque
beatriz sánchis
Les lieux des regards
Bibliothèque du 4ème arrondissement Croix Rousse 2 bis rue de Cuire - 69004 Lyon
Anne Réty – tél. 04 72 10 65 41
Ouverture les mardi, jeudi et vendredi de 13h à
19h, le mercredi de 10h à 12h et de 13h à 19h et le
samedi de 10h à 18h.
De lorenzo vigas castes
www.bm-lyon.fr/
Bibliothèque du 7ème Arrondissement Jean Macé 2 rue Domer - 69007 Lyon
Valérie Franco - tél. 04 78 96 48 30
S
amedi 12 à la bibliothèque du 4ème
arrondissement, à 14h, une ambiance recueillie pour regarder le
deuxième volet de la trilogie de
Nicolás Rincón Gille, Los abrazos del río
en a endant de voir dimanche au Zola,
le dernier volet de Campo Hablado :
Noche Herida.
Ouverture les mardi, jeudi et vendredi de 13h à
19h, mercredi de 10h à 13h et de 14h à 19h et
samedi de 10h à 18h
les thèmes « douloureux » ont cap vé,
interloqué mais passionné l’assistance.
Dimanche 13, beaucoup de monde encore à Macanudo pour écouter Mercedes Alfonso et Paul Pons dans leur
adapta on théâtrale Les Voix du Temps
d’après Eduardo Galeano (et en bilingue)
à 15h ; puis le documentaire porté par
IDEES (Ini a ve des Etudiants pour
l’Echange et la Solidarité) de Grenoble :
La terre sous nos pieds… en présence de
plusieurs étudiants à l’ini a ve du projet. Là encore, une après-midi foisonnante de proposi ons diverses et
riches….
Pascale Amey et Camille Cuisnier
A 16h, 80 personnes se pressaient pour
voir Ayotzinapa, crónica de un crimen de
Estado (de Xavier Robles) et dialoguer
avec Sandra Meléndez du collec f Yo soy 132. Une après-midi, très réussie et dont
LES REGARDS A VENIR entrée libre Mercredi 16 mars à 14h à l’IUT GEA - Amphithéâtre Bât. B
Vienne
Ayotzinapa, crónica de un crimen de Estado Samedi 19 mars à 14h30 à la bibliothèque du 4ème
Croix Rousse - Lyon El último pasajero (La verdadera historia)
(14h30)
Vidéo conférence avec Mathieu Orcel, réalisateur Juan y Lou (16h) www.bm-lyon.fr/
Ins tuto Cervantes 58 montée de Choulans - 69005 Lyon
Nadia Mansouri – tél. 04 78 38 72 41
lyon.cervantes.es/fr/
KoToPo ‐ Mille et Une Langues 14 rue René Leynaud - 69001 Lyon
Guillaume Lanier - tél. 04 72 07 75 49
www.kotopo.net/
Jeudi 24 mars à 18h30 à l’Ins tuto Cervantes – Lyon Alma y Esperanza Mëjk en présence de Carlos P. Rojas, réalisateur Vendredi 25 mars à 20h30 au KoToPo - Lyon
No es una crisis en présence de Jean‐Bap ste Fribourg, producteur Samedi 26 mars – 15h à la bibliothèque du 7ème
Jean Macé
Lyon Ça tourne à Villapaz Salsa Picante n° 3
Estado de
urgencia
Depuis 4 ans, vous sont proposés, avant les
séances de 21h au cinéma Le Zola, des rencontres
insolites, entre des pe tes (par la taille) forma ons
musicales et un public de cinéma. Ou comment
accueillir des spectateurs par des notes, des paroles, des rythmes, avant que les lumières ne s’arrêtent et qu’une nouvelle histoire ne commence à
l’écran. Une manière originale et belle de se présenter les uns les autres, et de commencer ensemble la soirée…
Mardi 15 mars LA GRAN ORQUESTA PAVEL (Musique tradi onnelle
argen ne)
Effec f : 2 personnes !
Après Penélope et le Va can, Loulou nous raconte nous plonge dans l’organisa on d’une édi on des Reflets en plein état d’urgence. Ames sensibles s’abstenir !!! EPISODE 3.
Depuis la bagarre de l'autre soir, nous
n'avons plus de bar pour laisser s'exprimer toute l'étendue de notre finesse et de notre intelligence.
Je me rends donc au bureau des fes vals où des bénévoles préparent un
buffet.
Bénévoles préparant un pe t buffet Le concert a lieu ce soir,
mais l'essen el de l'orchestre est coincé à l'aéroport pour cause de colis suspect... Sous l’œil nerveux du producteur, la maquilleuse
et le régisseur de la tournée vont devoir empoigner une
guitare et un accordéon, et c'est ainsi que vous pourrez
entendre les contrebasses et les tubas vibrant dans le
soufflet de l'accordéon, les hautbois, flûtes, chœurs et
violons dans les cordes du chanteur guitariste... le folklore argen n reten ra ce soir, avec émo on !
Je regarde la pile de feuilles impressionnante qui trône sur son bureau ;
- Ils sont pas un peu trop longs, tes
ar cles ?
Ça, ce n'est pas un truc à dire à notre
présidente... Si je parviens facilement
à éviter l'agrafeuse qu'elle me lance, je
ne peux éviter le classeur métallique
qui suit et qui me démonte l'épaule
avant d'aller s’écraser contre la cloison
qui en profite pour s'effondrer. Je
couine misérablement, mais personne
ne bouge.
Pensez-donc, il vaut mieux rester prudent quand Pascale est dans cet état.
D'ailleurs, méfiez-vous chers abonnés.
Le spectateur qui, il y a quelques années, avait eu le malheur de bailler (et
d'être au premier rang) pendant le
discours de notre présidente, est toujours en rééduca on à l’Hôpital Henry
Gabriel. C'était en 2001 !
Image rée de
Claire Mével : Accordéon basses chroma ques
Joseph Pariaud : Guitare/bombo/voix
Mercredi 16 mars DUO TIAGO & CHARLES + GUESTS (Bossa Nova / MBP)
En partenariat avec le
fes val BrasiLyon
La rencontre entre Tiago ALLAN, jeune guitariste francobrésilien de 19 ans, passé par le rock puis par la musique
brésilienne, et de Charles PAILLET, ba eur - guitariste
jazz - bassiste. Spécialement pour les Reflets du cinéma
ibérique et la no-américain et le fes val BrasiLyon,
Tiago et Charles présenteront un duo de guitare, dans
un répertoire Bossa nova/MPB (Musique Populaire
Brésilienne).
Salsa Picante n° 3
El clan de Pablo Trapero
(Argen ne)
Mercredi 16 mars à 14h
Mardi 22 mars à 16h30
au Cinéma Le Zola Comme j'explique à quelques bénévoles qu'il nous est dorénavant devenu impossible de laisser exprimer
toute notre finesse et notre intelligence, Ghislaine me regarde fixement :
- Mais de qui tu parles, là, avec tes
histoires de finesse et d'intelligence ?
Et comme tout le monde éclate de rire
je pars bouder vers le bureau de nos
directeurs. J'essaye de me faire
plaindre par Pascale, la présidente de
l'associa on, mais ce e dernière toute
occupée à relire ses textes pour Salsa
Picante, m'envoie bouler sèchement :
- Tu ne voies pas que j'ai du boulot ?
A suivre...
Et pendant ce temps‐là... Autour des Reflets
Mardi 15 mars à 20h30 Rencontre linguis que et culturelle espagnol‐français Pour échanger dans la langue de Cervantes et de Molière !
KoToPo – 14 rue René Leynaud – 69001 Lyon – tél. : 04 72 07 75 49 [email protected]
Mercredi 16 mars à 18h30 Bibliothèque de la Part Dieu Contester en Espagne : crise démocra que et mouvements sociaux. Avec Alicia Fernández-García, anthropologue et chercheuse en civilisa on
hispanique contemporaine et Mathieu Pe thomme, politologue spécialiste de l’Espagne.
La situa on espagnole est paradoxale : d’un côté, de lourdes affaires de
corrup on, une importante poli que d’austérité et un déficit démocraque dans les médias et de l’autre, l’émergence de nouvelles formes de
contesta on, interrogées par leur originalité, leur poten alité et le cas
échéant pour les dangers qu’elles impliquent.
Conférence à l’occasion de la sor e du livre qu’ils ont co-dirigé : Contes‐
ter en Espagne : crise démocra que et mouvements sociaux, chez Demopolis.
Jeudi 17 mars à 21h Concert et bal tango avec le So a Levin Trio Macanudo – 8 quai Claude Bernard – 69007 Lyon – Entrée libre –
www.macanudo.fr
Vendredi 18 mars à 20h30 Concert de Gabriel Mallala, chanteur-auteur-compositeur uruguayen.
KoToPo – 14 rue René Leynaud – 69001 Lyon – tél. : 04 72 07 75 49 [email protected]
Samedi 19 mars à par r de 20h30 Résistance poé que : Voyages en Lusophonie (en remplacement du concert de Janela)
Chansons et poèmes en langue portugaise dans un voyage poé que et
poli que à travers trois pays : Portugal, Brésil et Angola.
André Costa, mandoline - Elza Gonçalves, voix - François Fernandes, sampler et synthé seur - Pablo Ossandon Valdès, guitare et voix
Prix libre / Dès 19h, possibilité de déguster une délicieuse feijoada / Réserva on au KoToPo : 04 72 07 75 49
KoToPo – 14 rue René Leynaud – 69001 Lyon – tél. : 04 72 07 75 49 [email protected]
Samedi 19 mars à 21h Concert d’Amando Risueño, tango et folklore d’Argen ne et d’Uruguay,
dans le cadre du fes val Mémoire vive.
CCO – 39 rue Courteline – 69100 Villeurbanne – tél. 04 78 93 41 44 h p://www.cco-villeurbanne.org
Lundi 21 à 19h30 Conférence à Macanudo Conférence sur le thème : Fin de cycle des gouvernements de gauche en
Amérique la ne. Bilans et perspec ves (1999-2016). L'actuelle conjoncture économique et poli que en Amérique La ne invite à dresser un
bilan cri que et à discuter des perspec ves des gouvernements qui cristallisèrent certaines aspira ons populaires et qui prétendirent me re fin
à la longue "nuit" néo-libérale des années 1980 et 1990.
Animé par Matari Pierre Manigat, économiste et politologue. Professeur
à l'Université de Mexico et membre du comité de rédac on de la revue Memoria.
Macanudo – 8 quai Claude Bernard – 69007 Lyon – Entrée libre –
www.macanudo.fr
Ont participé à Salsa Picante 3 : Pascale Amey, Homero Vladimir Arellano,
Bernard Corneloup, Victoria J. Cruz, Camille Cuisnier, Cyril Despontin, Michel
Dulac, Loulou Esparza, Alain Liatard

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