La valeur pronostique des cellules tumorales circulantes (CTC) se

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La valeur pronostique des cellules tumorales circulantes (CTC) se
1er juin 2015
ASCO 2015
La valeur pronostique des cellules tumorales
circulantes (CTC) se confirme
Lors du plus grand congrès international de cancérologie, l’ASCO, le Pr Jean-Yves Pierga a
présenté ses derniers résultats sur les cellules tumorales circulantes. A l’horizon, un nouveau
biomarqueur pour les patientes atteintes d’une des formes les plus agressives de cancer du
sein.
Les cancers du sein inflammatoires représentent 2 % des cancers du sein.
Ils présentent d’emblée des signes d’inflammation de la peau du sein et
se caractérisent par une forte agressivité. Dans un tiers des cas, la
patiente est déjà porteuse de métastases au moment du diagnostic. Par
conséquent, le pronostic de ce cancer du sein est beaucoup plus
défavorable que celui des autres formes de tumeurs mammaires.
« En amont de la chirurgie, toutes les patientes atteintes de cette forme très agressive de cancer
du sein reçoivent une chimiothérapie néo-adjuvante afin de réduire les risques de rechutes et
de dissémination », explique le Pr Jean-Yves Pierga, professeur à l’Université Paris-Descartes et
chef du département d’Oncologie médicale de l’Institut Curie.
Il existe deux essais cliniques promus par Unicancer et le laboratoire Roche, et coordonnés par le
Pr Patrice Viens de l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille. Ils évaluent une nouvelle association de
chimiothérapies néo-adjuvantes : l’essai Beverly 1 chez les patientes atteintes de cancers du sein
inflammatoires ne sur-exprimant pas HER2 et l’essai Beverly 2 chez celles sur-exprimant HER2.
Malgré ces nouvelles associations de chimiothérapies, le risque de rechute reste non
négligeable. Or à ce jour, il n’existe que peu de moyen d’identifier les patientes qui vont
récidiver.
« En parallèle des deux essais Beverly, nous avons quantifié les cellules tumorales circulantes
(CTC) présentes dans le sang chez ces patientes au moment du diagnostic. C’est le plus grand
essai à ce jour évaluant la valeur pronostique de la présence des CTC chez les patientes
atteintes de cancer du sein inflammatoire », rapporte le Dr François-Clément Bidard, oncologue
médical à l’Institut Curie.
ASCO 2015  Une étude sur la valeur pronostique des CTC dans le cancer du sein inflammatoire
Pr Jean-Yves Pierga – Institut Curie (CLCC de Paris) / R&D UNICANCER - Présentation orale sur les essais
BEVERLY1 et BEVERLY2
Session : New diagnostics: When actionable is objectionable Date : Lundi 1er juin, 10h20 (heure locale)
Lieu : E Hall D1 -Abstract n° 108 : http://abstract.asco.org/156/AbstView_156_148972.html
Avant de s’implanter dans un nouvel organe pour former des métastases, les cellules tumorales
quittent en effet la tumeur d’origine et circulent dans l’organisme : ce sont des cellules tumorales
circulantes. Les avancées technologiques permettent désormais de rechercher ces cellules
tumorales dans le sang, même en faible quantité.
Au moment du diagnostic, 39 % des 137 patientes présentaient au moins une cellule tumorale
circulante dans les prélèvements de sang effectués (7,5 ml). Si le taux de CTC détecté ne
permet pas de prédire la réponse au traitement, en revanche il permet de détecter
précocement les patientes présentant un risque de développer des métastases ou de rechuter.
Chez les patientes ne présentant aucune CTC par 7,5 ml de sang, seules 30 % ont vu leur
maladie progresser pendant les 3 ans de l’étude et 92 % sont en vie 3 ans après le diagnostic,
alors que chez les patientes où l’on a détecté au moins une CTC, la survie n’est que de 56 % et
la maladie a progressé chez 61 % d’entre-elles.
« La prise en compte des deux critères, la présence ou non de CTC au moment du diagnostic et
la réponse de la tumeur à la chimiothérapie, permet donc d’isoler une population de patientes
dont la survie est très élevée et le taux de rechute très faible », explique le Pr Jean-Yves Pierga.
La détection des CTC devrait désormais être incluse dans les biomarqueurs pronostiques pris en
compte au moment du diagnostic.
Parallèlement, il s’agit de proposer des stratégies thérapeutiques alternatives aux femmes qui
ont un pronostic de fort taux de rechute. Des discussions sont actuellement en cours afin de
mettre au point un essai clinique adapté pour cette population de patientes.
1 - Au départ, la tumeur est locale et à ce stade, chirurgie,
chimiothérapie et radiothérapie, associées ou non,
permettent la plupart du temps de guérir le patient.
2 - Certaines tumeurs cancéreuses ne vont pas arrêter leur
progression à l’invasion du seul tissu d’origine. Ainsi, les
cellules cancéreuses peuvent perdre leur capacité
d’adhérence avec les cellules voisines. Elles acquièrent alors
la capacité d’échapper au tissu d’origine puis d’envahir
progressivement les tissus limitrophes jusqu’à ce qu’elles
atteignent un vaisseau sanguin ou lymphatique.
3 - Une fois que les cellules tumorales ont atteint le système
sanguin, elles se propagent dans l’organisme.
4 - Seule une infime fraction de ces cellules tumorales
« circulantes » parviendra à se fixer à la paroi d’un capillaire
pour ensuite envahir un nouveau tissu et donner naissance à
une métastase.
5 - Tous les organes peuvent être le siège de métastases, mais
chaque type de cancer provoque des métastases le plus
Crédit schéma : Eléonore Lamoglia/Institut Curie
souvent aux mêmes endroits. Ainsi, un des organes cibles des
Crédit photo : Noak / Le Bar Floréal / Institut Curie
tumeurs du sein, du côlon et de la choroïde est le foie.
L’Institut Curie, en bref
L’Institut Curie, acteur de référence de la lutte contre le cancer, associe le premier centre de recherche français en
cancérologie et un ensemble hospitalier de pointe prenant en charge une grande diversité de cancers et référent
pour la prise en charge des cancers du sein, des sarcomes, des tumeurs pédiatriques et de celles de l’œil. Fondé en
1909 par Marie Curie, l’Institut Curie rassemble plus de 3 400 chercheurs, médecins et soignants autour de ses 3
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