Le désenfumage - cercle-de

Votre fiche Reflex nº 58
Le désenfumage
Cette fiche vous est proposée par la Direction Prévention et Gestion des Risques
Que dit la réglementation ?
Editorial
Les fumées et les gaz chauds,
générés par un incendie, présentent
pour les personnes des risques liés
à leur température, à leur opacité et
à leur toxicité. Ces différents paramètres
vont, par ailleurs, gêner voire empêcher,
l'évacuation des occupants et
l'intervention des équipes de secours.
Dans un local, en cas d'incendie,
le désenfumage remplira donc
trois fonctions essentielles :
• Rendre praticables les cheminements
utilisés pour l'évacuation,
sans panique et en sécurité.
• Permettre aux services de secours
de découvrir rapidement le foyer et
de procéder à l'extinction.
• Limiter la propagation de l'incendie
en évacuant vers l'extérieur chaleur,
gaz et produits imbrûlés.
Yves Trescarte
Directeur Prévention
Les fumées émises lors d’un incendie
représentent un danger car elles
peuvent être :
1. Opacifiantes
2. Corrosives (exemple, combustion
des mousses de polyuréthane
présentes dans les panneaux
sandwich)
3. Toxiques
4. Chaudes
D’où la nécessité de prévoir des
dispositifs de désenfumage efficaces
qui permettront :
• en priorité d’évacuer les personnes
• de faciliter l’intervention
• d’éviter la propagation de l’incendie
par des fumées, gaz chauds et
les imbrûlés.
Il faut distinguer :
• Les établissements qui reçoivent du public
(E.R.P.) et qui sont régis principalement
par les articles R 123-2 à 55 & R 152-5 et 6
du code de la Construction par l’arrêté du
25 juin 1980 articles DF1 à DF 10 inclus
dans l’arrêté du 22 mars 2004 (code des ERP),
de l’instruction technique 246 (IT 246).
Le désenfumage des atriums est régi
par l’IT 263.
• Les bâtiments industriels :
- hors Installations Classées Protection
de l’Environnement (I.C.P.E.) : le code
du travail dans ses articles R4216-13 à 16
(anciennement R235-4-8) impose
un désenfumage pour les locaux au RDC
et étage de plus de 300 m², les locaux
aveugles de + 100 m² ainsi que les locaux
au sous-sol. Tous les escaliers doivent
comporter un système de désenfumage
naturel ou mécanique. Toutefois,
ces dispositions ne s’appliquent que pour
les bâtiments dont la date de construction
ou la délivrance du permis de construire
est postérieure au 1er janvier 1993.
qui, par le phénomène de différence
de pression, évacuera les fumées.
Mécaniques : le principe est une amenée
d’air naturel permettant l’évacuation
des fumées par des ventilateurs assurant
des débits (m3/h) beaucoup plus importants
que par le désenfumage naturel. On trouve
ce type de système dans I.G.H.
Ils conviennent aussi à des locaux borgnes
ou de faible hauteur. La réglementation peut
imposer ce type de système notamment
pour les ERP de type U (hôpitaux).
Le désenfumage peut aussi être complété
par la mise en surpression des locaux
se trouvant à côté du local sinistré.
Ainsi, les fumées ne pourront pas se propager
dans les autres pièces.
Les matériels de désenfumage naturel
1. Les exutoires
Un exutoire peut être placé soit en façade
dans le cas où le désenfumage ne pourrait
pas se faire en toiture.
Un exutoire est composé d’un châssis,
d’un mécanisme d’ouverture et d’une partie
mobile.
- Pour les installations classées protection de
l’environnement (I.C.P.E.): les dispositions
sont propres à chacune des rubriques.
Les modèles les plus utilisés sont les exutoires
à dôme, à lamelles ou à doubles ventaux.
- La règle de droit privé R17 du CNPP
(ne concerne que le désenfumage naturel).
Depuis le 1er janvier 2007, les exutoires
doivent être conformes à la norme NF
EN 12101-2.
• Les bâtiments à usage d’habitation
collective : code de la Construction, arrêté
du 31 janvier 1986 et pour les Immeubles
de Grande Hauteur (IGH) : articles 28 & 29
du code des IGH.
Les systèmes de désenfumage peuvent
être dits « naturels » ou « mécaniques »
Naturels : c’est-à-dire que l’évacuation
se fait naturellement par l’apport d’air neuf
2. Des dispositifs de déclenchements
peuvent être manuels ou automatiques
- Les commandes manuelles, c’est-à-dire
par un système électrique, pneumatique
ou hydraulique. Les commandes doivent
être placées près des issues d’évacuation.
La trappe de commande de désenfumage
d’un escalier ne doit en aucun cas se trouver
au dernier niveau mais bien au RDC.
Les trappes de désenfumage peuvent
être munies d’un thermofusible. Celui-ci
va réagir à une température donnée, alors
une cartouche de C02 ouvrira l’exutoire.
En aucun cas, la température de
déclenchement du thermofusible ne devra
être supérieure à celle des têtes de
sprinkleurs et ce, pour ne pas
compromettre l’efficacité du sprinkleur. En
effet, l’ouverture des exutoires peut abaisser
la température du local et ainsi retarder le
déclenchement des têtes de sprinkleurs.
Enfin, une commande automatique doit
toujours être doublée par une commande
manuelle.
3. Les amenées d’air :
- ouvrant en façade,
- portes donnant sur l’extérieur ou vers
des locaux en surpression.
La surface des exutoires à mettre en place
- Locaux supérieurs à 1 000 m² :
la S.U.E. devra être conforme l’IT 246.
Il sera tenu compte notamment
du type d’exploitation et des hauteurs
du bâtiment. La S.U.E. pourra être
indiquée par les services de secours
du département.
• Etablissements industriels
et commerciaux à l’exception
des entrepôts soumis à l’arrêté 1510
(Installations Classées Protection
de l’Environnement) :
S.U.E. minimum = surface du canton/200
et
S.G.I.minimum = Surface du canton/100
• Entrepôts soumis à l’arrêté 1510
La S.U.E. ne peut pas être inférieure
à 2% de la surface.
• I.G.H.
Toutes les circulations horizontales
communes doivent être désenfumées.
Les contraintes de choix d’un exutoire
• Le type de toiture (bac acier, verre…).
Trois notions importantes :
• Les conditions climatiques (zones
enneigées…).
- S.G.O : Surface Géométrique
d'Ouverture d'un exutoire.
• L’alimentation possible de l’exutoire
(électricité ou pas…).
- S.G.I : Surface Géométrique
d'Installation.
• Exigences esthétiques et architecturales.
- S.U.E : Surface Utile des Exutoires,
c’est-à-dire le S.G.O. multiplié par
un coefficient aéraulique déterminé
par des essais.
Tout dépend de l’usage du bâtiment :
• E.R.P. :
- Locaux inférieurs à 1 000 m² :
la S.U.E. : 1/200 de la surface au sol.
Vérification des exutoires
Les installations doivent bien sûr être
vérifiées après la mise en place.
Une vérification annuelle est obligatoire
pour les ERP et les Immeubles de Grande
Hauteur (IGH) pour les autres bâtiments,
l’obligation de contrôle est contractuelle
notamment en présence d’une installation
conforme à la règle R17.
Méthodologie de conception
- Classement de l’établissement (ERP,
IGH…).
- Réglementation applicable.
- Détermination des locaux à désenfumer.
- Cantonnement des locaux.
- Détermination du matériel.
- Implantation et mise en œuvre.
Jean-Marc Chevalier
Allianz IARD
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- Les commandes automatiques :
une détection automatique incendie
reliée au CMSI (voir supra) déclenche
l’ouverture des trappes de désenfumage.
Les cantons de désenfumage
Pour que le désenfumage puisse être
efficace en évitant notamment la
propagation du feu, encore faut-il que les
surfaces à désenfumer soient raisonnables.
D’où la mise en place de cantons pour les
bâtiments dont la surface est supérieure
à 2 000 m².
Les cantons délimitent physiquement
les volumes désenfumés.
Principales caractéristiques d’un canton
(pour les bâtiments industriels et les ERP) :
• La surface de chaque canton doit être
comprise entre 1 000 et 1 600 m² .
• La longueur d’un canton ne peut être
supérieure à 60 mètres.
• Type de construction admis pour
les cantons :
- Bâtiments industriels: selon la règle
R17 de l’APSAD, un canton doit être
classé :
• DH30 pour la résistance au feu
• B S3 D0 pour la réaction au feu
• Hauteur du canton :
• Bâtiment d’une hauteur inférieure à 8 m :
25% de la hauteur.
• Bâtiment d’une hauteur supérieure ou
égale à 8 m de hauteur : 2 m minimum.
- E.R.P. selon l’IT 246 :
• DH30 pour la résistance au feu.
• B S3 D0 pour la réaction au feu.
• Hauteur du canton:
• Bâtiment inférieur ou égal à 8 m
de hauteur : 25 % de la hauteur.
• Bâtiment supérieur à 8 m de hauteur :
2 m minimum.