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lettre d’information n°43 fevrier 2012 AFCI http://asso.orphanet/afci AFCI Association Française de la Cystite Interstitielle Siège administratif : 7 avenue du Rocher 94100 SAINT-MAUR Mail : [email protected] Site : http://asso.orpha.net/AFCI association membre de : RESEAU DOULEURS CHRONIQUES PELVI-PERINEALES Sommaire Vie de l’association (p.3) Appel à cotisation Appel à candidatures (CA, sections) Appel à témoignages La vie des régions La recherche (p.4) Etude sur les aspects psycho-sociaux des douleurs chroniques pelvi-périnéales Journée d’information médicale AFCI/AFAP-NP/Clés de Vénus (p.4-9) 16 avril 2011, les douleurs pelvi-périnéales Prochaine Journée d’information médicale (p.10) Journée sur l’hypnose et les thérapies brèves Conférences, colloques (p.10-11) Congrès “le petit coin du périnée” (11-13 novembre 2011) (p.10) Congrès SFETD, Congrès AFU (16-19 novembre 2011) (p.10-11) Congrès GAOP (25-26 janvier 2012) (p.11) Du neuf en Europe (p.12) Création d’un collectif européen pour la douleur chronique : Pain Alliance Europe Groupe de parole (p.13) Mise en place d’un groupe de parole en Ile de France La CI dans les média (p.13) Emission de radio sur la cystite interstitielle traitements (p.13-14) L’AFSSAPS ouvre la déclaration de pharmacovigilance aux patients contacts (p.14) Vie de l’association appel a cotisations Avec la nouvelle année qui commence, n’oubliez pas de réadhérer à l’association si vous souhaitez continuer à soutenir nos actions et recevoir la lettre d’informations ! Les projets 2012 sont nombreux : organisation de journées d’information médicale comme l’année dernière, dont une au moins en province cette année (PACA), participation à de nombreux congrès médicaux dont certains en province, réfection de la plaquette de présentation, organisation d’un groupe de parole animé par une psychologue, organisation d’une enquête sur l’impact psycho-social de la maladie, échanges internationaux... pour ne citer que les projets que nous mettons d’ores et déjà en route en ce premier semestre. Bien entendu, tout cela coûte de l’argent, et l’association ne touche aucune subvention. Nous avons donc besoin de vos dons ! Conformément à la décision prise par l’assemblée générale du 15 mai 2011, le montant de la cotisation annuelle a été porté à 30 €. La cotisation est valable pour toute l’année civile. Elle est déductible des impôts (66% du montant des sommes versées dans la limite de 20% du revenu imposable). Appel à candidatures (CA, sections) Comme chaque année, le tiers des sièges au conseil d’administration sera renouvelé. N’hésitez donc pas si vous souhaitez vous impliquer dans les actions de l’association à vous manifester dès maintenant auprès du secrétariat de l’AFCI ([email protected]). De même, les sections régionales manquent d’animateurs : toutes les régions ne sont pas couvertes. Vous pouvez aussi participer à l’écoute téléphonique, à l’animation du stand de l’AFCI durant les congrès médicaux, à l’animation du forum internet, et toute autre action que vous souhaiteriez voir menée par l’association : n’hésitez pas à proposer vos idées ! Pour vous aider dans certaines actions, l’association peut s’appuyer sur des formations dispensées par l’Alliance Maladies Rares. Appel à témoignages Il est encore temps d’envoyer vos témoignages sur le sommeil pour une prochaine Lettre d’informations : n’hésitez pas à raconter vos nuits, à partager vos solutions, ou vos interrogations ! La vie des régions La Région Ile-de-France organise pour ses adhérents une réunion d’information et d’échanges le dimanche 25 mars après-midi prochain entre 15H30 et 17H30 en banlieue parisienne Est. L’endroit précis sera confirmé aux personnes interessées. Pour nous permettre d’organiser au mieux cette rencontre, vous voudrez bien faire connaître votre participation par mèl à l’association ou à Béatrice Guerra, notre coordinatrice des réunions d’adhérents ([email protected] - tel 07 60 99 30 01). Si, comme Jeanine l’a fait pour notre dernier rendez-vous, vous souhaitez recevoir une prochaine réunion à votre domicile pour la rendre plus conviviale, appelez Béatrice qui organisera cette rencontre avec vous. 3 la recherche Etude sur les aspects psycho-sociaux des douleurs chroniques pelvi-périnéales Un questionnaire sur les aspects psycho-sociaux des douleurs chroniques pelvi-périnéales vient d’être expédié à tous nos adhérents ainsi qu’à ceux de notre association partenaire, l’AFAP-NP. Ce questionnaire, qui sera dépouillé de façon anonyme, est destiné à une étude menée par Mme Maryvonne Bérard, dans le cadre d’un Master de l’Université d’Aix-Marseille (Laboratoire de Psychologie sociale), pour permettre de déterminer les conséquences des pathologies pelvi-périnéales chroniques (principalement : cystite interstitielle, prostatite chronique, névralgie pudendale, vulvodynies) sur le quotidien et la qualité de vie des malades. Nous espérons que ce questionnaire recevra un accueil favorable et que le taux de réponse sera suffisamment important pour que les enseignements qui en seront tirés soient valables. Nous comptons donc sur vous pour répondre rapidement ! Les résultats de l’étude feront l’objet d’une communication au Congrès Convergences PP à Nîmes, en avril prochain, et d’une publication dans la Lettre d’informations de l’AFCI. Journée d’information médicale AFCI/AFAP-NP/ Clés de Vénus 16 avril 2011, les douleurs pelvi-périnéales La matinée du 16 avril a réuni environ 120 adhérents de l’AFCI et de l’AFAP-NP, dont un tiers de professionnels de santé. L’association Les Clés de Vénus était également présente. Plusieurs thèmes ont été développés : terminologie des douleurs pelvi-périnéales (Dr JeanJacques LABAT, Responsable du centre de pelvi-périnéologie, CHU Nantes) ; les pathologies colo-proctologiques douloureuses chroniques (Pr Laurent SIPROUDHIS, colo-proctologue, chef du service SMAD, CHU Rennes) ; Douleurs pelvi-périnéales et sexualité (Dr Eric BAUTRANT, Directeur du Centre Médical l’Avancée, Aix en Provence, et Dr Marie CHEVRET– MEASSON, Directrice d’enseignement de Sexologie, Université de Lyon I). RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 4 L’intégralité de la matinée fera l’objet d’un compte rendu résumé établi par le réseau RDCP et disponible auprès de ce réseau. Nous ne reproduisons donc ci-dessous que l’intervention du dr Labat, que l’AFCI a transcrite de manière plus détaillée étant donné son intérêt tout particulier pour les malades atteints de CI : en effet, le flottement dans la terminologie pour désigner la CI (et de manière générale les douleurs pelvi-périnéales) est souvent très déconcertant pour les malades. Cystite interstitielle, cystalgie à urine claire, syndrome douloureux de la vessie, syndrome de vessie douloureuse, syndrome douloureux pelvien chronique : tous ces termes sont-ils synonymes ? Quelle réalité derrière ces mots ? Et de manière générale, quelle réalité derrière tous les mots qui servent à désigner les différentes formes de douleur ? douleurs pelvi-périnéales : des mots pour dire les maux (d’après une communication du Dr Jean-Jacques Labat) Des mots parfois différents sont utilisés pour un même diagnostic. Que signifient tous ces mots par lesquels on va désigner les douleurs pelvi-périnéales ? mer sa douleur (« ma vie est un enfer »). Il évoque son ressenti, sa détresse : le travail du médecin va être de remonter l’écheveau pour bien comprendre ce qui se passe. Tout d’abord, qu’est-ce que la douleur chronique ? On appelle douleur chronique une douleur qui dure plus de six mois. Elle est générée par un événement déclenchant (une lésion, une atteinte nerveuse…) : la nociception, qui va avoir des conséquences, un ressenti : la douleur, qui est définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable ». Cette douleur peut durer alors même que ce qui l’a déclenchée a disparu. On peut comparer cela au deuil et au chagrin : le deuil est l’événement qui provoque un chagrin qui peut durer. Cette douleur va entraîner des modifications comportementales qui sont variables d’une personne à l’autre en fonction de son histoire et de sa personnalité (facteurs émotionnels, du passé, familiaux, sociaux, professionnels...). Souvent le patient se place à ce dernier niveau, celui de la conséquence, pour expri- Il existe plusieurs types de douleurs : a) douleur nociceptive : « douleur secondaire à une stimulation des nocicepteurs sans lésion du système nerveux ». C’est la douleur aigüe (par exemple, lors d’une appendicite). C’est la stimulation qui fait la douleur. b) douleur neuropathique : « douleur liée à une lésion ou à un dysfonctionnement du système nerveux ». Le cerveau peut percevoir des messages perturbés identifiés comme une douleur, par exemple, les douleurs de l’amputé. c) mixtes : par exemple, une sciatique par hernie discale est une douleur mixte : il y a à la fois une compression, qui est l’élément nociceptif, et une altération du message car c’est le nerf qui est comprimé. Ces différences sont importantes, car ces différents types de douleurs ne répondent pas aux mêmes traitements. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 5 Il existe des critères pour reconnaître les douleurs neuropathiques. A/ La douleur est caractérisée par les sensations suivantes : a) Brûlure b) Sensation de froid douloureux c) Décharges électriques B/ Elle est caractérisée par les associations suivantes : a) Fourmillements b) Picotements c) Engourdissements d) Démangeaisons (cet élément est toutefois un peu discutable) C/ Elle se place dans un territoire à systématisation neurologique. Une sciatique doit être dans le territoire (c’est-à-dire le trajet) du nerf sciatique, une névralgie pudendale doit être dans le territoire du nerf pudendal. D/ Les données d’examen dans le territoire nerveux concerné sont : a) Hypoesthésie au tact b) Hypoesthésie à la piqure E/ La douleur est provoquée ou augmentée par le frottement local. queue de cheval ; syndrome de l’intestin irritable ; syndrome du canal carpien... Parfois on connaît la maladie qui est la cause du syndrome, parfois on ne la connaît pas. b) une névralgie pudendale est un syndrome, en principe lié à une compression nerveuse, qui répond à des critères définis (c’est pourquoi on la désigne parfois sous le nom de syndrome canalaire). Les différentes appellations des syndrome canalaires dépendent du territoire : c’est-àdire de l’endroit où le nerf est comprimé. Par exemple : Syndrome du canal d’Alcock ; Syndrome du ligament sacro-épineux ; Syndrome canalaire du nerf pudendal... Selon que l’on considère le mécanisme de la douleur, la topographie de la douleur, on va donc utiliser des mots différents, mais au fond, tous ces mots désignent la même maladie, ce qui change, c’est la manière d’en parler ! Mais toutes les névralgies pudendales ne sont pas liées à un syndrome canalaire, car la compression peut aussi être due à une tuLorsque l’on retrouve 4 éléments parmi les meur. On parle alors de névralgie d’origine 10 ci-dessus, on peut dire que la douleur a tumorale : Tumeur de nerf ; Compression exde grandes chances d’avoir une expression trinsèque. neuropathique. Toutes les pathologies pudendales ne sont pas douloureuses. Par exemple, les neuroLes médecins utilisent encore d’autres pathies périnéales d’étirement du nerf pumots : dendal. Très souvent, dans plus de la moia) un syndrome : c’est un ensemble de tié des cas, lorsqu’on accouche, le nerf est signes qui peuvent révéler une maladie : étiré. Cela peut créer des dysfonctionne« Ensemble de signes cliniques et de symptô- ments (parfois, pas toujours), par exemple, mes observés au cours d’une maladie ne pré- des pertes d’urine après l’accouchement, jugeant pas de l’étiologie » (c’est-à-dire ne qui vont guérir dans l’année qui suit : le nerf préjugeant pas de la cause). Par exemple : va récupérer progressivement et les choses syndrome inflammatoire ; syndrome de la rentrent dans l’ordre. C’est aussi vrai chez RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 6 les constipés chroniques qui poussent beaucoup : à force de pousser, avec les années, on va étirer le nerf, et cela va créer des troubles sphinctériens. Ces neuropathies d’étirement sont donc très fréquentes, mais globalement, elles ne sont pas douloureuses. Il existe d’autres nerfs que le nerf pudendal, qui peuvent souffrir également (nerf ilio inguinal, nerf obturateur, par exemple après certaines chirurgies). De plus, les nerfs ont un trajet défini mais leurs territoires peuvent se superposer, rendant difficile l’identification du nerf en cause. Nerf pudendal honteux interne S2-S3-S4 Ligament sacro-épineux Nerf dorsal du pénis Ligament sacro-tubéral Canal pudendal Nerf hémoroïdal inférieur Nerf périnéal NERF PUDENDAL : SITE DE CONFLITS *Le canal sous piriforme : conflit possible également avec le tronc sciatique *L’épine sciatique : conflit dans la pince ligamentaire entre ligaments sacro-épineux et sacro tubéral *Le canal pudendal d’Alcock : fibrose de l’aponévrose de l’obturateur interne, conflit avec le processus falciforme du ligament sacro-tubéral *Nerf dorsal de la verge ou du clitoris : canal sous pubien précis appelés points gâchettes (trigger point) au sein d’un muscle, traduisant une hyper-irritabilité du muscle ou de son fascia. On n’en connaît pas l’explication, mais c’est une constatation: est-ce une hypersensibilité du muscle acquise à force d’avoir mal, donc secondaire à quelque chose d’autre ? Ou au contraire est-ce une douleur primitive ? Cette douleur perturbe l’allongement du muscle, contribue à sa faiblesse, génère des douleurs projetées (c’est-à-dire distantes du point d’origine) et perturbe le bon équilibre musculaire de la région. Elle peut être soulagée par des infiltrations ou de la kinésithérapie. Ces atteintes musculaires peuvent être localisées à certains muscles : syndrome du piriforme, syndrome du muscle obturateur interne : ces muscles rentrent en contact avec différents nerfs sur leur territoire pouvant expliquer des diffusions des projections douloureuses.. Un 3e contexte de douleurs peut être celui des douleurs projetées, c’est-à-dire les douleurs qui viennent d’ailleurs. Par exemple on peut attribuer une douleur à la vessie car c’est à cet endroit qu’elle s’exprime (qu’on la ressent), mais en réalité elle vient d’ailleurs, et dans l’organe on ne voit rien. C’est le cas du syndrome de la charnière thoraco-lombaire, appelé aussi syndrome de Maigne... Cela peut être une expression pseudo-viscérale : les gens disent « j’ai mal au ventre », mais en fait l’origine de la douleur est ailleurs. Les douleurs génitales de la femme : Derrière tous les mots qui désignent ces douleurs, il y a une évolution historique. Il existe des atteintes musculaires : par D’abord, on a parlé de brûlure vulvaire, puis exemple, le syndrome myofascial. On a de vulvodynie, c’est-à-dire « douleur de la constaté qu’il existait des point douloureux vulve ». Mais comme cette douleur est très RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 7 souvent localisée à l’entrée de la vulve, le vestibule, et qu’il peut y avoir une inflammation, on a parlé de vestibulite vulvaire. Toutefois, il n’est pas sûr qu’il y ait inflammation ou infection (« -ite »), mais il y a douleur (« -dynie »), donc on va finalement parler de vestibulodynie. On distingue aujourd’hui : a) les vulvodynies provoquées : elles sont déclenchées par un facteur extérieur (contact, rapports...) ; b) les vulvodynies spontanées ou mixtes Le vaginisme est une contraction du vagin qui va empêcher les rapports. Il peut être primaire ou secondaire (c’est-à-dire consécutif à autre chose : par exemple, à une vulvodynie, une infection, une lésion telle une fissure, ou encore un blocage psychologique). Ce n’est pas une douleur à proprement parler, mais il est souvent associé à un événement douloureux. Les douleurs d’origine intestinales : A/ Les proctalgies (touchent la région anorectale) : a) proctalgies fugaces : les douleurs ne durent pas longtemps (quelques minutes...), mais elles peuvent se répéter pendant de nombreuses années. Elles n’ont pas de caractère de gravité. b) proctalgies chroniques : - algies ano-rectales « non spécifiques » (on n’en sait pas plus) - syndrome du releveur (douleurs ano rectales accompagnées d’une contractures des muscles releveurs de l’anus). B/ Syndrome de l’intestin irritable, troubles fonctionnels intestinaux, colopathie fonctionnelle : tous ces mots désignent à peu près la même chose à savoir un dysfonctionnement intestinal douloureux fonctionnel (sans pathologie d’organe identifiable). Les douleurs vésicales : A/ Cystalgie : ce mot signifie « douleur de la vessie » ; il ne préjuge pas de la cause : c’est donc un terme très général. Selon qu’il y a ou non infection, on va distinguer : a) cystalgies à urines claires (les urines ne présentent pas de germes) b) et cystites (bactérienne). S’il y a anomalie de la paroi vésicale, on va parler de cystite interstitielle : mais ce terme peut induire en erreur, car cystite sous-entend infection ou inflammation, ce qui n’est pas prouvé : on a donc suggéré le terme de syndrome de vessie douloureuse. Cependant, ce terme sous-entend que c’est la vessie qui est l’origine de la douleur. Or, on constate qu’il existe des douleurs qui s’expriment dans la vessie alors qu’on ne voit rien d’anormal dans la vessie : on parle donc maintenant de syndrome douloureux de la vessie. La cause peut être dans la vessie, mais pas obligatoirement. Mais ce terme devient très large, il associe des groupes de patients trop différents, ce qui explique qu’on ne trouve pas de traitements qui marchent sur tous ces groupes. La principale préoccupation des chercheurs aujourd’hui est donc de différencier des groupes homogènes de patients. Tant que l’on n’aura pas fait cela, on aura beaucoup de mal à aller plus loin dans la prise en charge et les traitements proposés. Il existe encore d’autres types de douleurs génito-urinaires : A/ Orchialgie : c’est une douleur au niveau des testicules. Elle se différencie de la manière suivante : B/ Douleur testiculaire : c’est la glande (testicule) qui fait mal ; la douleur est plutôt profonde. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 8 C/ Douleur scrotale : c’est la peau (bourse : scrotum) qui fait mal ; la douleur est plutôt superficielle. Dans ces deux cas, l’innervation est tout-àfait différente : l’une vient du milieu du dos (région thoraco-lombaire), l’autre vient du sacrum. Le testicule est en fait un organe du bassin, qui est descendu dans le périnée, mais a gardé ses nerfs d’origine, qui ne sont pas les mêmes que ceux du scrotum, car la peau (la bourse) est celle du périnée. Une névralgie pudendale peut donner une douleur scrotale, alors qu’un problème de charnière thoraco-lombaire peut donner une douleur testiculaire. Ce n’est pas toujours facile de différencier ces deux types de douleur, car la douleur diffuse, et souvent on a les deux à la fois. Syndrome douloureux urétral : la douleur vient de l’urètre. Mais on ne sait pas trop ce que c’est, c’est un peu compliqué lorsque c’est isolé. Prostatite : la prostatite infectieuse aiguë ne pose pas de problème, mais lorsque la douleur persiste, on parle de prostatite chronique parce que cela dure. En fait il est très rare qu’une prostatite qui dure soit infectieuse : elle est abactérienne (sans germes) dans 90% des cas. Malgré son nom (« ite »), on n’a aucune certitude qu’il y ait infection/ inflammation, ni même que la douleur vienne de la prostate (prostatodynie). Il y a donc trop d’équivoque dans le terme de prostatite chronique : on l’a supprimé au profit de « syndrome douloureux pelvien chronique ». est trop large. On va donc parler de syndrome douloureux pelvien chronique/cystite interstitielle, syndrome douloureux pelvien chronique/prostatite chronique... Le syndrome douloureux pelvien complexe décrit une douleur qui s’est autonomisée et qui diffuse à l’ensemble du pelvis (à la façon d’une algodystrophiees...). Le syndrome d’hypersensibilisation : la répétition d’un syndrome douloureux génère une douleur qui va diffuser partout : la douleur va toucher à la fois la vessie, l’intestin, la peau... Face à ces symptômes très compliqués, il faut éteindre l’incendie d’abord, avant de s’occuper de l’allumette qui a tout déclenché, sinon on ne la trouve pas ! La fibromyalgie est un syndrome d’hypersensibilisation généralisé. Question de la salle Comment calmer l’hypersensibilisation ? Réponse de JJL : Il n’y a pas de recette magique. C’est un ensemble de mesures. Eviter tout ce qui peut majorer l’hypersensibilisation y compris certains gestes médicaux. Essayer de remonter le seuil de la douleur (certains antiépileptiques, antidépresseurs diminuent le seuil d’excitabilité des cellules). On peut utiliser des drogues plus spécifiques (kétamine…) dans le cadre d’une prise en charge algologique spécialisée. La kinésithérapie pour diminuer les tensions musculaires. Enfin, les « thérapies brèves » (hypnose...), la sophrologie peuvent être une façon de mobiliser Les douleurs pelviennes : les ressources du patient. Il faut accepter Le terme générique, qui les recouvre toutes, de donner du temps au temps pour faciliter est syndrome douloureux pelvien chronique. cette désensibilisation. On va devoir ajouter des termes plus précis pour compléter la description, car ce terme RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 9 Prochaine Journée d’information médicale Journée sur l’hypnose et les thérapies brèves : 31 mars Sortez vos agendas ! La prochaine journée d’information médicale organisée conjointement par l’AFCI et l’AFAP-NP aura lieu le 31 mars. Elle sera consacrée à l’hypnose et, sous réserve de confirmation du programme, à la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, en français Mouvement des Yeux, Désensibilisation et Retraitement). Conférences, colloques Congrès “le petit coin du périnée” (11-13 novembre 2011) L’AFCI était présente au congrès, organisé par l’ARREP/GRKP en partenariat avec l’Institut National de Kinésithérapie. Marie Boutet, présidente de l’AFAP-NP, est intervenue le 13 novembre lors de la table-ronde autour de la douleur pelvi-périnéale présidée par le Dr J. J. Labat, pour donner le point de vue des patients et de leurs associations. Elle a rappelé la grande errance diagnostique et thérapeutique des malades atteints de douleurs pelviennes, la difficulté de l’accès aux soins du fait du petit nombre d’équipes compétentes, le coût des soins (majoré par les déplacements éventuels), la nécessité pour le patient de se prendre en charge, certains pouvant devenir des « patients experts » dans une perspective d’entraide et de partage d’information entre pairs au sein des associations. Elle a enfin rappelé le rôle des associations de patients : accompagner, informer, être un médiateur entre médecins et patients, promouvoir les bonnes pratiques de soins, faire reconnaître les pathologies. Congrès SFETD, Congrès AFU (16-19 novembre 2011) Les deux congrès avaient lieu simultanément. Grâce à la mobilisation de plusieurs bénévoles, l’AFCI a pu animer un stand au congrès de la SFETD (Société française d’étude et de traitement de la Douleur) ainsi qu’au congrès de l’AFU (Association française d’Urologie). Lors du congrès de la SFETD, Françoise Watel a assisté à l’atelier « Douleur et Internet ». Le Dr Marc Lévêque (Marseille) est intervenu sur le thème : « la qualité de l’information médicale destinée aux patients disponible sur Internet ». Selon un récent sondage IPSOS, les sources d’information des malades sont, pour 89%, le médecin, mais également, pour 64%, Internet. Les malades vont donc abondamment sur internet, mais ils savent y trouver une profusion d’informations non validées, et ils savent s’en méfier : selon le même sondage, le taux de confiance du malade est : médecin, 90% ; pharmacien, 40% ; Internet, 17% seulement. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 10 Le classement Google n’est pas forcément synonyme de meilleure qualité des sites. Les sites qui arrivent en tête de la page de recherche Google sont des sites dont les auteurs ont payé la position. Ce sont des sites commerciaux en général de très mauvaise qualité. Juste au-dessous, les sites sont classés selon un algorithme complexe, qui prend notamment en compte la popularité du site : plus un site a de liens entrants, plus il est recommandé. En conclusion, la recherche d’information médicale sur Internet par le patient est chronophage ; on y rencontre peu de contenus réellement erronés, mais il y a une grande redondance d’un site à l’autre, l’information est souvent partielle, succincte, parfois partiale notamment dans les sites commerciaux. Sur les forums, l’information est souvent démoralisante, car ce sont les patients qui rencontrent le plus de difficultés qui vont le plus communiquer. Le Dr Alix Dousset (Marseille) évoque ensuite « l’impact de l’information médicale disponible sur Internet chez les patients douloureux chroniques ». Le CHU de Marseille et le CH de Nice ont mené une étude en avril-juillet 2010 à l’aide de 245 questionnaires adressés à des malades douloureux chroniques. Pour cette population (plus spécifique que celle du sondage IPSOS), on a un recours plus élevé à Internet : 84 % cherchent en effet leur source d’information auprès de leur médecin, 88 % sur In- ternet. 71 % cherchent une réponse rapide. 45 % jugent l’information moyenne ou bonne et globalement compréhensible. Pour 62%, Internet n’a fait que confirmer ce qu’ils savaient déjà. Enfin, Internet a fait peur à 27% des malades interrogés. Pour 31% , Internet a été une aide à la prise de décision, mais pour 49%, cela n’a pas changé leur relation à l’égard de leur médecin, et pour 8%, cela a accru leur confiance dans leur médecin. L’avantage d’Internet est de comporter beaucoup d’informations sur des pathologies dont on parlait peu. Mais pour le malade, comment reconnaître un site de qualité ? Les malades privilégient les sites recommandés par leur médecins ou affiliés à un CHU. 1% seulement connaît le label HONCode, dont sont pourvus 8% des sites médicaux. Ce code n’est du reste pas une garantie du contenu de l’information, mais plutôt de sa transparence notamment en matière de conflits d’intérêts. Il est certain que le rôle du médecin peut être également d’orienter ses patients sur les sites qu’il connaît et qu’il a évalués lui-même. C’est du reste le souhait de 90% des patients de l’étude de Nice/Marseille. Les représentants d’associations de patients présents à l’atelier, parmi lesquels l’AFCI, ont émis le vœu que les sociétés savantes comme la SFETD puissent également servir de conseil et d’orientation pour les malades via leurs sites. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 11 Congrès GAOP (25-26 janvier 2012) L’AFCI disposait d’un stand au congrès GAOP (Gynécologie Andrologie Oncologie Psychosomatique, espace Pierre Cardin à Paris). Annick Nadal, présente sur le stand, a renseigné une trentaine de médecins (gynécologues, uro-gynécologues, sexologues, généralistes, sage-femmes). Du neuf en Europe Création d’un collectif européen pour la douleur chronique : Pain Alliance Europe Le 29 novembre 2011 a été officiellement créé, sous l’égide du Parlement européen à Bruxelles, un collectif d’associations de malades atteints de douleur chronique, Pain Europe Alliance, en français Alliance européenne pour le Douleur. Plusieurs réunions à Vienne puis à Bruxelles ont préparé cette création. Des représentants des associations fondatrices, français (au nom de l’AFVD : Association francophone pour vaincre les douleurs), anglais, néerlandais, finlandais, roumains, allemands, danois, italiens, autrichiens, belges, irlandais, ont rédigés les statuts, créé un logo, préparé la cérémonie de lancement au Parlement européen. La dernière réunion préparatoire, le 18 octobre à Bruxelles, a permis d’élire un conseil d’administration provisoire, présidé par Gina Plunkett (Irlande). La France, représentée par Françoise Watel agissant au nom de l’AFVD, a été élue au conseil d’administration provisoire. Le lancement officiel, le 29 novembre, s’est fait devant un groupe unissant les députés et les représentants d’associations de malades des diverses nationalités européennes rassemblées dans PAE, sous la présidence de la députée irlandaise Marian Harkin, en présence d’un représentant de la direction générale de la Santé et des Consommateurs (DG SANCO) de la Commission européenne, et en présence également de Hans Georg Kress, président d’EFIC (l’European Federation of IASP Chapters : EFIC, est une association professionnelle multidisciplinaire dans le domaine de la douleur, composée des chapitres Marian Harkin, député européen, européens de l’International Association for the Study of Pain : IASP). présidait la séance de lancement Françoise Grossetête, députée française invitée par l’AFVD, était rede PAE le 29 novembre 2011 (à droite) présentée par son collaborateur François Xavier Vauchelle. Du côté associatif, la France était représentée par Martine Chauvin (présidente de l’AFVD), Virginie Van Belleghem (AFVD) et Françoise Watel (AFCI). Le lancement officiel a été suivi de l’assemblée générale constitutive. Joop Van Griesven (Pays-Bas) a été élu président. Virginie Van Belleghem, candidate française, a été élue au Conseil d’administration. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 12 Groupe de parole Mise en place d’un groupe de parole en Ile de France Dans le cadre du réseau RDCP (Réseau Douleurs Chroniques Pelvi-périnéales), un groupe de parole animé par deux psychologues, Julie Gonzalez et Laura Sarmiento, va se tenir de manière régulière pendant plusieurs séances, à titre expérimental. Les adhérents d’Ile de France qui souhaitaient participer ont pu s’inscrire pour la première séance, le 21 janvier. Les autres séances auront lieu les 11 février, 10 mars, 28 avril, 19 mai et 9 juin. La CI dans les média Emission de radio sur la cystite interstitielle La radio RFI (89 FM) dans le cadre de son émission «Priorité Santé» a traité mercredi 16 novembre de 14h à 15h des problèmes urologiques, dont la cystite interstitielle. L’émission avait pour invité le Dr Thierry Lebret, secrétaire général de l’association française d’urologie. RFI a diffusé le témoignage d’Agnès, patiente atteinte de CI. TRAITEMENTS l’afssaps ouvre la déclaration de pharmacovigilance aux patients Depuis le 12 juin 2011, les patients et les associations de patients peuvent signaler directement à l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des produits de santé) tout effet indésirable d’un médicament. Jusqu’alors, cette possibilité était réservée aux professionnels de santé et le patient devait donc passer par son médecin. L’objectif selon l’AFSSAPS (communiqué de presse) est d’élargir la base de recueil et de détecter des signaux complémentaires de ceux rapportés par les professionnels de santé, avec la volonté de faire participer tous les acteurs du dispositif et de lui donner une transparence accrue, L’ouverture du système national de pharmacovigilance aux patients fait suite à plusieurs expérimentations menées par l’AFSSAPS depuis une dizaine d’années, en collaboration avec les associations. Ces expérimentations ont permis la mise au point d’un système de déclaration simple à destination du public. En pratique, les patients pourront déclarer les effets indésirables ainsi que les mésusages, abus ou erreurs médicamenteuses (avérées ou potentielles) au Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV) dont ils dépendent géographiquement, à l’aide d’un formulaire disponible sur le site de l’AFSSAPS précisant le nom du médicament, le numéro de lot, les doses, la voie d’administration, la durée, la description de l’effet indésirable, la chronologie des événements, les traitements concomitants… RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 13 En cas d’apparition d’effet indésirable, l’Agence recommande toutefois fortement « dans tous les cas, de se rapprocher d’un médecin ou d’un pharmacien pour la confirmation de l’effet indésirable et la conduite à tenir ». Source : http://www.afssaps.fr/Infos-de-securite/Points-d-information/Les-patients-et-les-associations-de-patients-peuvent-desormais-declarer-directement-les-effets-indesirables-des-medicamentsPoint-d-information Liste des CRPV : h t t p : / / w w w. a f s s a p s. f r / A c t i v i t e s / P h a r m a c ov i g i l a n c e / C e n t r e s - r eg i o n a u x - d e pharmacovigilance/%28offset%29/5 Décret n° 2011-655 du 10 juin 2011 relatif aux modalités de signalement par les patients ou les associations agréées de patients d’effets indésirables susceptibles d’être liés aux médicaments et produits mentionnés à l’article L. 5121-1 du code de la santé publique disponible sur legifrance.gouv.fr Contacts @ [email protected] http://asso.orpha.net/AFCI Siège administratif : 7 avenue du Rocher, 94100 Saint-Maur (Le courrier est à adresser au siège administratif) Composition du bureau après les élections du 24 mai 2011 : presidente : Françoise WATEL secretaire : Annick NADAL tresoriere : Marie-Odile FARGETTE Nota bene. La lettre d’informations de l’association CI est constituée en grande partie de témoignages de malades. Ces témoignages sont des expériences personnelles et n’engagent que leurs auteurs, comme, de manière générale, tous les articles signés. Tout conseil médical est à rechercher auprès du médecin traitant. RESEAU DOULEURS CHRONIQUES association membre de : PELVI-PERINEALES bulletin n° 43 afci 14