é-kilibre - Equitable

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é-kilibre - Equitable
é-kilibre
Le mensuel électronique de
l’association de cavaliers indépendants pour la protection et
le sauvetage des équidés
N°15 - novembre 2010
Editorial | Les juments nourrices | La phrase du mois | Transport : la réglementation
Activités proposées par Equiloisirs | Nouvelle structure | La photo du mois | Actualités
Editorial
Par Laetitia Taillade
En France, pour détenir certaines espèces
animales, il faut avoir obtenu un certificat de
capacité.
Les douanes saisissent régulièrement des
animaux sauvages, souvent des espèces
protégées, importés illégalement. Certains sont
vendus à des particuliers inconscients et, dans
ce type de trafic, les cirques sont souvent
montrés du doigt. En 2007, par exemple, les
forces de l’ordre, lors d’un contrôle de routine,
ont saisi deux lionceaux de deux mois, donc non
sevrés, dans un coffre de voiture en partance
pour la Bulgarie. Un des deux fauves avait été
vendu par un cirque. Un troisième était mort peu
de temps avant l’intervention.
Les cirques sont également réputés pour les
conditions effroyables de détention des
animaux. Des grands fauves peuvent passer
des années entières dans des cages de 10m².
L’histoire de l’hippopotame Tonga illustre à la
fois le contournement des lois et la vie misérable
des animaux de certains cirques. Cet animal
semi aquatique et grégaire est né dans un zoo
en Allemagne, zoo qui refusait toute vente à des
itinérants. Le cirque Luigi Zavatta, qui n’avait
pas le certificat de capacité adapté, a réussi à
acquérir l'animal, âgé de 4 ans, en le faisant
transiter par le Zoo de Fréjus qui l'a acheté puis
revendu au cirque.
Tonga dans sa remorque avant sa saisie
Après 7 années au cours desquelles il a vécu,
seul, dans une remorque, Tonga a été libéré par
les autorités grâce à l’enquête menée par la
Fondation
Assistance
aux
Animaux.
L’hippopotame avait manqué de soins
vétérinaires et endurait de fortes souffrances :
une canine inférieure avait transpercé sa
mâchoire et provoqué le perçage de sa lèvre
supérieure.
Après sa libération, Tonga a été accueilli
gracieusement par l’Espace Zoologique de
Saint-Martin-La-Plaine. Il y a été soigné avant
d’être envoyé, grâce à la Fondation Brigitte
Bardot, dans une réserve en Afrique du Sud.
Suite à cette aventure, l’Espace Zoologique
de Saint-Martin-La-Plaine a décidé de créer une
association, « Tonga terre d’accueil » pour venir
en aide aux animaux exotiques en détresse
saisis sur le territoire français. L’association
accueille principalement des fauves et des
primates, car elle a le personnel qualifié pour
s’occuper de ces familles. Elle s’efforce
également de promouvoir ce concept afin que,
bientôt, d’autres parcs zoologiques accueillent à
leur tour des animaux saisis.
Les douanes françaises estimaient, en 2007,
à plus de 150 le nombre de fauves nécessitant
une saisie sur notre territoire. Concernant les
primates, AAP, fondation hollandaise oeuvrant
pour la protection animale, a enregistré l’année
dernière 260 demandes de refuge en
provenance de France afin de secourir les
singes en difficulté. C’est largement plus que les
capacités d’accueil spécialisé en France…
La saisie des animaux détenus dans de
mauvaises conditions s’en trouve donc freinée,
quelle que soit la race de l’animal. Il est bon de
rappeler que chaque commune doit avoir une
fourrière, un lieu de détention provisoire pour les
animaux. Les grandes villes du continent en
possèdent et accueillent chiens et chats en
attendant que leur propriétaire vienne le
réclamer. Au-delà d’un certain délai, l’animal
peut-être euthanasié ou replacé dans un refuge.
Sur notre île, les refuges sont peu nombreux et
financièrement démunis. Les fourrières sont
presque inexistantes car une fois créée, la
structure se doit d’accueillir non seulement les
chiens et les chats errants, mais aussi les
bovins, les ovins, les porcins, les équidés… Peu
de maires se sentent prêts à faire face. Le seul
lieu de dépôt "destiné à recevoir temporairement
les animaux errants capturés par les
propriétaires victimes de dégradations à leurs
propriétés du fait de ces animaux" de HauteCorse a été ouvert en août dernier, suite à une
plainte en justice d’un particulier dont la
propriété avait justement subi des dégâts
occasionnés par un animal en divagation. L’idée
de créer une fourrière départementale a été
évoquée, mais on ne sait pas si elle est vraiment
à l’étude.
Les juments, sélectionnées pour leur aptitude
à être de bonnes mères et de bonnes laitières,
reçoivent deux fois par jour une injection d'hormones en intramusculaire jusqu'à ce qu’elles
produisent du lait. Elles sont ensuite traites en
attendant l'arrivée du poulain.
Au début, celui-ci est nourri au biberon (avec
le lait issu de la traite), afin d'observer son caractère et de lui trouver la bonne mère de substitution. La prise de contact avec l’adoptante est
progressive, le poulain continue à être alimenté
au biberon, présenté aux niveaux des mamelles,
toutes les deux heures, jour et nuit, en attendant
qu’il tête sa nouvelle mère.
http://asso.tonga.over-blog.com/
Les juments nourrices
par Laetitia Taillade
Jusqu’il y a peu de temps, lorsqu’un poulain
perdait sa mère ou si celle-ci refusait de l’allaiter,
il n’y avait que peu de solutions. La première,
assez lourde pour l’éleveur, consistait à assurer
la prise de colostrum, puis à alimenter le poulain
par des produits lactés de remplacement. En
gros, élever le bébé au biberon. Cette méthode
présente des risques d’altération du comportement social par rapport aux chevaux élevés par
la mère.
L’autre solution consistait à confier le nouveau-né à une autre jument allaitante. Cela signifiait sacrifier le poulain de l’adoptante, au
profit de l’orphelin. Cette pratique était courante
dans les élevages de chevaux de sport, un
poulain de « peu de valeur » se voyait condamné pour laisser sa place à un poulain de bonnes
origines.
Aujourd’hui, il existe un centre d’adoption, le
Haras de la Cour du Chasseur, en Basse-Normandie, fonctionnant avec des juments nourrices n’ayant pas pouliné. Un traitement hormonal
permet, en effet, d’induire artificiellement la lactation.
Depuis la création du centre, plus de 200
poulains ont été ainsi adoptés et le recul est
suffisant, maintenant, pour constater qu'ils peuvent mener à bien leur carrière de cheval de
sport ou de poulinière, sans différence avec les
poulains élevés par leur mère.
La question d'éventuelles conséquences du
traitement hormonal pour les nourrices ne semble pas abordée...
D'après la thèse soutenue par Sabrina Massoni en 2003 à l'université de Toulouse dans le
cadre de ses études vétérinaires, "le rejet du
jeune par sa mère est un problème fréquent
dans l’espèce équine. Ce rejet peut se traduire
par un refus de la tétée par la mère ou par un
refus total du poulain avec des signes
d’agressivité plus ou moins prononcés. La forme
la plus commune de rejet concerne les juments
primipares. Les juments arabes semblent prédisposées à ce trouble du comportement. Ces
juments sont alors particulièrement agressives
et le rejet peut être chronique c’est-à-dire que la
jument rejette systématiquement ses poulains. "
La phrase du mois
"Cavallu vechju ùn muta andatura è s'ellu a muta
pocu dura".
Cheval vieux ne change pas d'allure et si elle
change, elle dure peu.
Autrement dit : "chassez le naturel, il revient au
galop"
Proverbe corse
Transport : la réglementation
Selon la réglementation européenne, toute
personne effectuant, pour son compte ou pour le
compte d’un tiers, un transport d’animaux vivants vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, etc…) dans le cadre d'une activité
économique sur une distance de plus de 65 km,
doit être titulaire d'une autorisation de transport,
incluant notamment le CAPTAV (Certificat d'Aptitude Professionnelle pour le Transport d'Animaux Vivants ) et l'agrément du moyen de
transport.
Sont concernés les transports :
à destination des marchés, des centres de
rassemblement, des abattoirs,
de livraisons de reproducteurs,
à destination des courses d’animaux
(chevaux, chiens).
Ne sont pas concernés les transports :
sur des distances inférieures à 65 km
pour des concours sans vente sur place (par
exemple les comices agricoles, concours de
reproducteurs, salons)
pour des des compétitions (concours de
dressage, saut d’obstacle...),
pour la la chasse.
Le CAPTAV s'obtient par la validation d’une
formation dispensée par un centre agréé par un
examen. La reconnaissance d’une expérience
professionnelle de 5 ans n'est plus en vigueur
depuis février 2010.
Conformité des véhicules
Pour un transport de moins de 65 km, le
véhicule de transport doit avoir/être :
Caisse et sols en bon état sans trous,
Nettoyable et désinfectable,
Sol antidérapant ou litière,
Ouvertures minimales pour la ventilation,
Pas d’éléments susceptibles de blesser les
animaux,
Photocopie certificat d'étanchéité (à demander à votre carrosserie).
Pour un transport de courte durée (moins de
8 heures intra CEE ou moins de 12h en France),
autorisation de type 1, le véhicule doit en plus
avoir :
Toit (en dur),
Sol antidérapant,
Pont de déchargement avec lattes transversales.
Pour un transport de longue durée, autorisation de type 2, les équipements suivants sont
nécessaires, en plus des précédents :
Equipement de chargement à bords,
Barres de séparation des animaux,
Ventilation dynamique,
Système d’alerte et enregistrement des températures,
GPS,
Système d’abreuvement.
L'autorisation de transport, d’une durée de
validité de 5 ans, est délivrée, après vérification
de la conformité des véhicules, par la DDSV
(Direction départementale des services vétérinaires)
Certains centres des Haras Nationaux proposent des stages de formation préalable à
l’obtention du CAPTAV. Au programme :
Réglementation du transport
Organisation Administrative d’un déplacement
Approche de la notion de bien-être du cheval
La pharmacie vétérinaire
Transport : pathologie et premiers soins
Le pied : les points de vigilance en cas de
transport
L’identification
Préparation du cheval au transport
Embarquement – débarquement
Présentation du stage dipsensé par les Haras Nationaux : http://www.equitablecorse.com/stagetransportharas.pdf
Programme des activités proposées
ar FAE Equiloisirs, à Corte
Le samedi 13 et 14 novembre 2010, stage
avec JF BONGARCON : travail sur le plat et saut
d'obstacles.
50 €, maximum 14 participants.
Nouvelle structure
Les Ecuries de Borgo ont été créées récemment en région bastiaise. Installée aux anciennes Ecuries St Jacques, cette structure dirigée
par Amandine Maceri, accueille les chevaux en
pension au paddock avec box pour la nuit. Deux
cours par semaine peuvent être ajoutés à la
pension.
Les cavaliers disposent d’une carrière de
dressage et d’une carrière d’obstacles, les chevaux peuvent profiter d’un solarium et d’un marcheur.
Amandine propose également la vente et le
débourrage de chevaux et des sorties en concours. Pour les cavaliers confirmés, il y a possibilité de prendre des chevaux en demi-pension.
Le dimanche 21 novembre 2010, journée
éthologique avec Elizabeth de CORBIGNY :
travail des chevaux.
80 €, maximum 10 participants.Le dimanche
12 décembre, journée préparation TREC et
Equitation de travail.
40 €, maximum 10 participants.
Pour tous ces stages, il y a la possibilité de
prendre un cheval du club.
Renseignements et inscriptions :
04 95 61 09 88
En juillet et août, quand Amandin reprendra
ses quartiers d’été au Centre Equestre A Casetta, à Ersa dans le Cap Corse, elle sera remplacée pour le fonctionnement des Ecuries de
Borgo.
Actualités des champions
glanées sur la toile
Calvados Z, étalon Holsteiner de 9 ans, est
mort brutalement dans son box pendant le CSIW de Oslo le 18 octobre dernier, dans la nuit,
après une épreuve courue dans problème.
C'était l'un des meilleurs produits de Chellano Z,
lui-même disparu prématurément, mais cloné
avec succès en 2007.
Les causes de la mort sont incertaines, son
cavalier Christian Ahlmann a demandé une
autopsie. Le couple avait remporté notamment
le Grand Prix du CSI*** de Pforzheim fin juin.
Elu cheval KWPN de l'année 2008, Oki Doki
a notamment permis aux Pays-Bas d'être sacrés
Champions du Monde à Aix-la-Chapelle en 2006
et Champions d'Europe à Mannheim en 2007.
Le KWPN de légende est mort en juillet à l'âge
de 14 ans, suite à des complications post-opératoires, sans descendance puisqu'il était hongre.
Finalement, une descendance pourra peutêtre être assurée car ses gènes ont été mis en
banque in extremis par Cryozootech, entreprise
française spécialisée dans la sauvegarde des
patrimoines génétiques de chevaux d'exception,
et son propriétaire a autorisé son clonage.
La naissance du clone de Calvaro V, immense (dans tous les sens du terme) cheval d'obstacles du cavalier suisse, Villi Melliger, décédé en
2003, aura pris 5 ans.
Des embryons ont été obtenus dès la première année mais la grossesse n'a pas pris. La
grossesse suivante s'est terminée la naissance
prématurée d'un poulain qui n'a pas survécu. La
longueur de la "production" prouve que le clonage n'est pas encore un processus de routine.
La photo du mois

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