La qualité et la fiabilité de l`information financière, au cœur des

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La qualité et la fiabilité de l`information financière, au cœur des
Article paru dans TYCOON N° 6 de Mars et Avril 2008
Qualité et fiabilité de l’information financière, au cœur
des décisions de gestion et d’investissement
L’accès à une information financière fiable représente un
aspect fondamental du processus décisionnel de gestion de
l’entreprise et demeure pour ses partenaires (salariés, actionnaires,
investisseurs, créanciers) un critère premier d’appréciation de ses
performances.
La teneur de notre propos visera donc à définir le processus
d’élaboration d’une information fiable au sein de l’entreprise et à
Marila ADIGO-ANKE
relever la pertinence de la qualité de l’information pour les partenaires
financiers
Chargé d’affaires
(actionnaires, investisseurs, banques).
Pour l’entreprise
Les principaux garants de la qualité et de la fiabilité de l’information
financière au sein de l’entreprise sont : la Direction financière, le Contrôle et l’Audit
interne et le Conseil d’Administration.
La Direction financière
De façon générale, la Direction financière gère au quotidien l’information
financière et joue un rôle clé dans l’entreprise, en ce sens qu’elle éclaire les choix de
développement et la définition de la stratégie financière.
A cet effet, la bonne réalisation des objectifs fixés par le Management de
l’entreprise, nécessite l’existence en amont, d’une organisation structurée et
compétente, capable de concevoir, mettre en œuvre et développer un système
d’information et de gestion financière performant, permettant :
de piloter efficacement l’activité de l’entreprise ;
de définir des prospectives crédibles afin de réaliser les objectifs fixés, en
terme de profits, de création de richesse et d’optimisation de la gestion de
la trésorerie ;
de définir des besoins de financement nécessaires à la croissance de
l’entreprise (investissements à court, moyen et long terme).
L’entreprise doit pour se faire, disposer au sein de la Direction financière,
d’outils comptables et financiers adaptés et s’assurer de leur maîtrise par le personnel
opérationnel. Au nombre de ces outils, nous pouvons citer : le tableau de reporting
financier, les budgets d’exploitation et de trésorerie, les rapports de trésorerie
périodiques, etc.
Le Contrôle et l’Audit interne
L’existence de la fonction de contrôle au sein de l’entreprise devrait permettre,
dans une logique d’amélioration des performances, de veiller à la sincérité et la
fiabilité des informations enregistrées dans les comptes, en définissant des
procédures claires et les mesures correctives appropriées en cas de dérapage.
Par ailleurs, la sincérité et la fiabilité de l’information financière produite par
l’entreprise, se trouvent également renforcées par l’intervention d’acteurs externes,
tels que les experts comptables et les commissaires aux comptes.
Tour BIAO-CI 10ème Etage, 8-10 Joseph Anoma
BP 191 Post'Entreprises Abidjan , Côte d'Ivoire Tél:(+225) 20-25-30-50 Fax:(+225) 20-25-30-51
Article paru dans TYCOON N° 6 de Mars et Avril 2008
Le Conseil d’Administration
L’implication du Conseil d’administration s’avère importante, en ce sens
qu’en sa qualité d’organe de direction, il a le devoir notamment, de contrôler la
gestion de l’activité et de veiller à la qualité de l'information fournie aux actionnaires,
aux autorités administratives et au marché financier.
Il apparaît donc qu’une bonne communication financière permet de favoriser
la transparence et la visibilité de l’entreprise, nécessaire pour établir une relation de
confiance avec son marché.
Pour les partenaires financiers de l’entreprise
L'information financière joue un rôle fondamental dans les décisions
d’investissements et de choix d'allocation des ressources, en ce qu'elle est à la base
des anticipations des agents économiques que sont notamment :
les actionnaires, ayant besoin d’évaluer la rentabilité de leurs placements
financiers en jugeant de la performance de l’entreprise sur les résultats attendus
;
les investisseurs, cherchant à maximiser leurs rendements pour des fins
spéculatives ;
les analystes financiers, chargés de l’évaluation de la situation des entreprises ;
les banquiers, désirant étudier les risques de leurs financements potentiels ou
actuels.
La fiabilité de l’information financière, sur laquelle repose l’équilibre des
marchés financiers et toute relation financière en général, est particulièrement
sensible depuis la succession de scandales financiers dont les plus retentissants sont
ceux des entreprises américaines (Enron et Worldcomm) et plus récemment de la
Société Générale en France.
En vue de rétablir cette confiance, les Etats-Unis ont adopté depuis 2002, dans la
foulée du scandale Enron, une loi sur la sécurité financière dite « loi Sarbanes Oxley1 », suivie par les pays européens dont la France en 2003.
Ces lois ont permis de renforcer la responsabilité de tous les intervenants dans
la chaîne de l’information financière, composée principalement des dirigeants
d’entreprises, des intermédiaires boursiers, des commissaires aux comptes, des
analystes financiers, des banquiers, etc.
L’objectif final de ces réformes étant de limiter toute possibilité d’induire en erreur
les investisseurs quant à la santé financière de l’entreprise qu’ils comptent financer
(résultats bénéficiaires fictifs, minimisation des engagements financiers, etc.…).
La loi Sarbanes-Oxley (ou SOX) impose à toutes les entreprises cotées aux États-Unis, de présenter à la Commission
américaine des opérations de bourse (SEC) des comptes certifiés personnellement par leur dirigeant. Cette loi concerne aussi
les 1 300 groupes européens ayant des intérêts aux États-Unis.
Elle rend donc les dirigeants pénalement responsables des comptes publiés. Elle assure aussi et surtout l'indépendance des
auditeurs face aux pressions dont ils peuvent être (et sont) l'objet de la part des dirigeants d'entreprise.
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Article paru dans TYCOON N° 6 de Mars et Avril 2008
Force est de constater qu’il n’existe pas encore en Côte d’Ivoire de dispositions
légales équivalentes sur la sécurité financière de notre environnement des affaires,
marqué par une certaine défiance. En effet, l’Etat dans son rôle de gendarme, devrait
également proposer un dispositif règlementaire et légal adapté visant à améliorer la
confiance entre les partenaires économiques et financiers. Ce dispositif permettrait
d’éviter des faillites retentissantes, dont les causes pourraient être désastreuses pour
notre économie.
Toutefois, le CREPMF2 prévoit pour les sociétés faisant appel public à
l’épargne, des dispositions règlementaires relatives aux sanctions disciplinaires,
administratives, pécuniaires, voir des recours judiciaires, à l’égard de tout
contrevenant qui nuirait à la qualité de l’information financière diffusée au sein du
marché financier sous régional (UEMOA).
La maîtrise de la qualité et de la fiabilité de l’information financière
constitue donc pour l’entreprise, un véritable enjeu pour asseoir sa crédibilité visà-vis de ses partenaires financiers et des investisseurs potentiels. Il appartient par
conséquent aux entreprises de veiller à la mise en place d’une communication
financière de qualité.
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Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers
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