En 1575, les théatins obtiennent leur transfert dans l
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En 1575, les théatins obtiennent leur transfert dans l
En 1575, les théatins obtiennent leur transfert dans l’église de San Siro et font appel à divers artistes pour la décoration. Parmi tous les tableaux, Federico Alizeri signale une Assomption sur ardoise d’Andrea Semino et indique qu’elle doit être transférée dans la sacristieNote1215. . Assertion reprise en 1900 par Cesare dal Prato puisqu’il souligne que cette Assomption, originellement placée dans la chapelle de Giacomo Serra - fondée en 1586 et achevée en 1600 - puis transférée dans la sacristie dans la deuxième moitié du XIXe siècle, est de la main d’Andrea SeminoNote1216. . Depuis, les études successives ont repris ces affirmations - localisation et attribution. Pourtant, l’observation de l’œuvre elle-même permet de comprendre qu’il s’agit d’une attribution erronée puisque le bord du tombeau comporte la signature « CAES ET / ALEX CEMI 1591 », qui correspond à la signature de ses fils, Cesare et Alessandro Semino. Formés auprès d’Andrea, ils collaborent avec lui à maintes reprises et l’accompagnent en Espagne, en 1572, à la cour de Philippe II. En 1579, Andrea Semino entre en contact avec les théatins et loue une chambre dans le cloître de San Siro, qui explique, peut-être, dans cette commande le choix de ses deux fils. Dans cette œuvre, les frères Semino s’inspirent également de l’Assomption de la paroisse de Vallecalda, exécutée par Luca Cambiaso, peintre qui, pour les peintures d’autel, s’impose rapidement comme une référence. Formé, lui aussi, dans l’atelier de son père Giovanni Cambiaso, il privilégie les compositions simples, claires et se tourne successivement vers les expériences de Beccafumi, Perino del Vaga puis vers Corrège. Luca Cambiaso montre une prédilection pour les monochromes, les couleurs nuancées qu’il emploie en clair-obscur afin de discerner les figures dans l’espaceNote1217. . Cette caractéristique s’accentue durant les années 1560-1570 où il produit de nombreuses peintures religieuses. Ces tableaux se caractérisent par une simplicité et une austérité qui rappellent, par ces composantes, les œuvres de Sebastiano del Piombo - mais restons prudents quant à cette assertion car le style, lui, diffère en tout point. Nous ne connaissons avec certitude qu’une seule œuvre de Luca Cambiaso sur pierre : une Vierge à l’Enfant entourés de sainte Claire et saint Bernard (fig. 159)Note1218. . Néanmoins, en 1958 Bertina Suida Manning et William Suida mettent en rapport un Baptême du Christ peint sur ardoise dans l’église de San Giacomo Aspostolo (fig. 160) avec une autre peinture, attribuée alors à Luca Cambiaso, un Baptême du Christ pour l’église de Santa Chiara, peinte vers 1570Note1219. . Depuis, cette attribution n’a pas été reprise et le tableau semble être l’œuvre d’un de ses élèves. Pour la Vierge à l’Enfant entourés de sainte Claire et saint Bernard, les informations ne sont pas plus complètes que pour les deux œuvres citées auparavant. La datation ainsi que le commanditaire demeurent énigmatiques. Cependant, la représentation des deux saints titulaires montre nettement que l’œuvre était destinée aux Clarisses capucines. D’ailleurs, Bertina Suida émet l’idée que la peinture d’autel aurait pu être exécutée lorsque les Clarisses capucines obtiennent de vivre cloîtrées vers 1578Note1220. . Les divers guides et descriptions de Gênes ont permis de suivre les vicissitudes des clarisses dont les déménagements successifs ont contribué à compliquer les données. Ainsi, Federico Alizeri nous apprend qu’elles se transfèrent avec leur tableau dans l’église de San Antonio, qui change de nom au XVIIe siècle pour devenir Santa Maria degli AngeliNote1221. . Depuis, les Clarisses se sont installées dans le monastère des Clarisses capucines du Saint Sacrement dont la chapelle contient le tableau de Luca Cambiaso. La peinture se compose de deux parties : la colombe, inscrite dans une lumière dorée, symbolise l’esprit saint. Puis, la composition principale présente la Vierge, assise sur un nuage, qui entoure l’enfant Jésus et tient un livre à la main. Un dessin du Louvre, une Vierge à l’Enfant, comporte de nombreuses affinités avec cette peintureNote1222. . Tous deux sont entourés d’angelots dont le traitement des visages ou de la chevelure rappelle Corrège. Enfin, le tableau montre saint Bernard et sainte Claire, agenouillés en direction de l’enfant Jésus, qui, debout, bénit le spectateur. La composition offre une palette chromatique nuancée et le schéma qui inclut un triangle isocèle et un cercle - reprend des principes géométriques classiques. Pour la Vierge et l’Enfant, Luca Cambiaso paraît puiser dans le registre pictural de Perino del Vaga - artiste qui sert de modèle jusqu’au début du XVIIe siècle - même si l’ensemble du tableau se rapproche plus des exemples « romains » de la Contre-Réforme qui privilégient la lisibilitéNote1223. . Cet aspect coincide avec le fait que Luca Cambiaso est souvent présenté comme un « assimilateur » qui s’approprie le style des autres. Ses capacités à s’adapter à des manières et techniques différentes expliquent sans doute son attrait pour la peinture sur pierre. 2.1. Les peintures d’autel : d’Andrea Semino à Giulio Benso. 129