05 Le calendrier sacerdota

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05 Le calendrier sacerdota
LE CALENDRIER - 1 -
L E
C A L E N D R I E R
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 2 -
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 3 -
L E
C A L E N D R I E R
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Présentation et référence
Les données
A Qumrân
Pâque
Dans le texte de Saint Marc
Le calendrier et LEVI
Sur Joseph
Sur le verset (XVI-1)
Sur le verset (XV-47)
Sur le verset (XV-3)
Sur le verset (XIV-12)
Annexe I :
Annexe II :
Annexe III :
Le calendrier
Un point médian
La prise de Jérusalem
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 4 -
PRESENTATION ET REFERENCE
Dans le texte de Saint Marc, il y a de nombreux repères de temps, surtout pour
le récit de la Passion. La question suivante s'impose au lecteur : Y a-t-il
suffisamment d'indications permettant de situer les divers événements dans une
chronologie précise ?
Les travaux d'analyse du texte m'ont incité à proposer une hypothèse et j'ai
rencontré des éléments utiles d'information dans le livre La date de la Cène Calendrier biblique et liturgie chrétienne, par Annie Jaubert - Gabalda 1957.
L'auteur y présente un calendrier juif tel qu'il ressort du livre des Jubilés connu
d'abord par une version éthiopienne et une version latine fragmentaire, puis
confirmé par les documents de Qumram.
Dans les citations ci-dessous rapportées de ce livre, la référence sera notée :
(A.J. + le numéro de la page)
LES DONNEES
'... Plusieurs raisons nous amènent à supposer l'existence d'un calendrier mitigé
qui s'était adapté aux phases lunaires mais qui avait conservé, pour les fêtes
liturgiques, les mêmes jours de la semaine... En définitive, au début du premier
siècle de notre ère, existaient certainement deux calendriers liturgiques, l'un
dont les fêtes étaient fondées sur les jours du mois, calendrier officiel sur lequel
nous sommes renseignés par le judaïsme rabbinique postérieur, l'autre où les
fêtes ne tombaient que les jours fixes de la semaine...'
(A.J. page 58)
'Les fêtes ne sont légales que lorsque la lune apparaît pleine en Palestine dans
la nuit du mercredi qui suit le jour du mardi, après le coucher du soleil. C'est là
leur jour de Nouvel An. C'est à partir de ce moment que sont comptés les jours
et les mois et que commence le cycle annuel des fêtes. Car Dieu a créé les deux
grands luminaires le mercredi... De même ils ne permettent pas que la Pâque
tombe un autre jour que le mercredi. Seulement, les obligations et les rites
prescrits pour la Pâque, ils ne les tiennent pour nécessaires que pour ceux qui
vivent au pays d'Israël.
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LE CALENDRIER - 5 -
Tout ceci est opposé aux coutumes de la majorité des juifs et aux prescriptions
de la Tora.' (Notice de Al-Biruni : Chronologie des peuples orientaux, au sujet
des magarya, c'est à dire des 'gens de la grotte', secte juive).
(A.J. page 150)
'... La lune a été créée vers le soir (du quatorze nisan, un mercredi) afin
d'éclairer les ténèbres de cette première nuit... Dieu a voulu que la semaine de
Pâque commence à la quatorzième lune (= au quatorzième jour de la lune) vers
le soir afin que, lorsque la lune luira le jour de la Pâque qui est le premier de
cette même semaine, la quinzième lune soit pour eux le jour des Azymes.
(Ainsi, Dieu aurait créé la lune pleine afin que, dès le premier soir, elle pût
accomplir dignement sa fonction.)
Dans la semaine, le jour le plus important est le septième : le sabbat. Les juifs
comptaient leurs jours en suivant l'ordre de la Création et le jour UN était le
lendemain du sabbat : dimanche. Le jour du sabbat, tout travail était interdit et
les déplacements à l'entour du domicile étaient limités. A fortiori était-il interdit
de partir en voyage. Le lendemain (= dimanche) devenait donc le jour des
départs et des initiatives et le programme de la semaine était établi afin de
permettre le retour pour le vendredi qui était le jour de la préparation (du
sabbat). Le vendredi était ainsi le jour de l'arrivée ou rassemblement.
Entre le départ (= dimanche matin) et le retour (= vendredi après-midi : l'avant
sabbat), il y avait un point médian (= le mardi soir) qui est le point le plus
éloigné du sabbat dans les deux sens. Ce point central permet d'atteindre les
destinations les plus éloignées sans risque de profaner le sabbat puisqu'il
autorise les plus longs déplacements d'aller et retour, à trois jours de distance du
domicile.
Ainsi en était-il pour la fête de Pâque qui était célébrée au mardi soir, cette
date permettant à un très grand nombre de juifs de faire le voyage de
Jérusalem../.'
A QUMRAM
'./..Aux alentours de l'ère chrétienne, les attestations les plus certaines du
maintien des jours de la semaine se trouvent... dans le milieu de Qumram et les
écrits apparentés.'
(A.J. page 56)
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LE CALENDRIER - 6 -
Dans les publications de Jean Carmignac, j'ai relevé :
1.- '... Ils ne s'opposeront à aucune de toutes les paroles de Dieu au sujet de leur
temps. Ils ne devanceront pas leur temps, ne retarderont aucune de toutes
leurs fêtes et ne s'éloigneront pas de ces véritables prescriptions...'
(Règle de la Communauté I-13 à 15)
Ainsi ils ne devront pas déplacer les dates des fêtes et celles-ci tomberont à
jours fixes.
2.- 'Et quand sonneront les trompettes pour l'assemblée (= quand on appellera
officiellement à cesser le travail pour aller vers l'assemblée à cause d'une
liturgie) (si) c'est en avance ou en retard (= c. à d. si la sonnerie a lieu
conformément à un calendrier ne concordant pas avec celui en usage dans la
communauté), on ne cessera pas tout travail (= on ne respectera pas l'appel des
trompettes ordonnant de cesser le travail puisque le calendrier des trompettes
n'est pas conforme au calendrier d'essence divine en usage dans la
communauté).'
(Document de Damas XI-22 et 23)
En d'autres termes, on ne chômera ((= ne respectera)) que les jours fixes dans
le calendrier religieux et on ne tiendra aucun compte des calendriers des autres
sectes juives pouvant différer du calendrier divin.
PAQUE
1.- 'Le livre des Jubilés(1) est parsemé de dates qui ponctuent l'histoire des
origines et les récits des patriarches.'
(A.J. page 24)
2.- (D'où ce résultat :) C'est le 15 / 1 (= mercredi) que Abraham est monté au
mont Moriya afin d'offrir son fils en holocauste. Par un geste de son ange, Dieu
accorde la vie sauve au Fils.
Voici le texte :
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LE CALENDRIER - 7 -
'... La première année, le premier mois, le douzième jour du mois, il y eut
dans les cieux des rumeurs au sujet d'Abraham' (Jubilés XVII-15). Dieu décide de
l'affaire de l'holocauste du fils. Abraham 'arriva à l'endroit (le mont Moryia) le
troisième jour' (Jubilés XVIII-3), ce qui forme la date du I5 / 1.
Après le sacrifice du bélier, Abraham 'revint auprès de ses valets... Il célébrait
chaque année pendant sept jours avec des réjouissances cette fête qu'il appela
Fête du Seigneur conformément aux sept jours durant lesquels il s'en était allé
et était revenu en paix. C'est ainsi qu'il est ordonné sur les tables célestes et
prescrit pour Israël et pour sa race de célébrer cette fête durant sept jours avec
les réjouissances d'une fête.' (Jubilés XVIII-17 à 19)
3.- C'est en ce même jour (mercredi) que vient la fête de Pâque car, pour les
juifs, c'est l'anniversaire du jour où leurs fils eurent la vie sauve lors du massacre
ordonné par YHVH en Egypte (Exode XII-23 et 29-30).
'Souviens-toi du commandement que t'a donné le Seigneur concernant la
Pâque, pour que tu l'exécutes en son temps, le quatorzième jour du premier
mois : tu dois sacrifier (l'agneau) avant le soir et manger de nuit, le soir du
quinzième jour, à partir du moment où le soleil s'est couché (= c. à d. dès le
mardi à la nuit obscure). Car c'est en cette nuit, première de la fête et première
de la réjouissance, que vous étiez assis à manger la Pâque en Egypte...' (alors
que tous les premiers nés dans le pays d'Egypte devaient être tués). (Jubilés
XLIX-1 et 2)
'Et toi, souviens-toi de cette journée tout le temps de ta vie. Célèbre-là
année par année, tout le temps de ta vie, une fois par an, à son jour, selon tout
son règlement. Ne la mets pas à un autre jour ou à un autre mois, car c'est un
règlement perpétuel, gravé sur les tables célestes à destination de tous les enfants
d'Israël, pour qu'ils célèbrent chaque année en son jour, une fois par an, dans
toutes leurs générations. Il n'y a pas de limite de temps : c'est institué pour
toujours.' (Jubilés XLIX-7 et 8)
'C'est pourquoi le Seigneur a ordonné aux enfants d'Israël de célébrer la
Pâque au jour fixe, sans en briser un seul os. C'est un jour de fête, un jour
prescrit. On ne s'écartera pas d'un jour de ce jour, ni d'un mois de ce mois :
que la Pâque soit célébrée le jour de sa fête.' (Jubilés XLIX-14)
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LE CALENDRIER - 8 -
'On ne la mangera pas en dehors du Sanctuaire du Seigneur, mais à
proximité du Sanctuaire du Seigneur et toute la communauté d'Israël la célébrera
en son temps. (On la mangera auprès du Tabernacle, puis) au temps où l'on aura
bâti le Temple, au Nom du Seigneur dans la terre de leur patrimoine, c'est là
qu'ils iront immoler la Pâque le soir, au coucher du soleil, dans la troisième
partie du jour...
Ils ne pourront pas célébrer la Pâque dans leurs villes, ni en aucun autre lieu,
mais seulement devant le Tabernacle du Seigneur ou devant Son Temple où
demeure Son Nom. Qu'on ne s'égare point en cessant de suivre le Seigneur !'
(Jubilés XLIX-16 à 21)
Ainsi, c'est à Jérusalem, au Sanctuaire du Seigneur, que l'on doit immoler la
Pâque et il est interdit de décaler la fête, ne serait-ce que d'un jour. C'est une
obligation pour chaque homme et chacun devra être en état de pureté car il est
aussi écrit : 'Si un homme en état de pureté ne vient pas la célébrer à sa date...
en mangeant et buvant en présence du Seigneur le jour de sa fête, cet homme
sera extirpé'. (Jubilés XLIX-9)
Je lis cette lexie avec deux sens (complémentaires) ;
a) a fortiori, tout homme en état d'impureté sera lui aussi 'extirpé' puisqu'il
ne pourra pas reporter la Pâque à une autre date et qu'il n'aura pu la fêter
validement au jour de la fête;
b) la Pâque devra être immolée dans le Temple. C'est là un précepte qui
ne peut être contourné. Or Jésus et les Douze n'étaient pas dans le Temple,
puisque le texte a pris soin de préciser qu'ils étaient dans une grande chambrehaute d'une maison privée de Jérusalem.
Alors, je lis aussi que la Pâque doit être immolée en présence du Seigneur et
je sais que les Douze ont mangé la Pâque avec le MESSIE qui est Le
Seigneur. Ainsi ai-je enfin compris la raison de cette (anomalie) d'aller préparer
une pièce dans une 'quelconque' maison de Jérusalem appartenant à un "maîtrede-maison°" (XIV-14).
Lecteur !
Cela ne t'avait-il pas étonné que
la (première) Cène fût célébrée ... n'importe où ?
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LE CALENDRIER - 9 -
4.- Lecteur ami ! Revenons en Egypte, dans la nuit lumineuse de printemps.
L'Eternel en a donné l'ordre, l'Exterminateur est en train de passer devant toutes
les maisons d'Egypte cherchant à discerner, à la lumière vive de la pleine lune,
'sur le linteau et sur les deux jambages', s'il s'y trouve la marque du sang
signalant les maisons des fils d'Israël.
Regarde, en cette douce clarté, ce que font les hébreux : 'YHVH appela Moïse
et Aaron dans la nuit et il dit : 'Levez-vous ! Sortez du milieu de mon peuple,
vous-mêmes et aussi les fils d'Israël... prenez votre petit bétail et votre gros
bétail... et allez !'...
Le peuple emporta sa pâte avant qu'elle soit levée... et ils empruntèrent aux
égyptiens des ustensiles d'argent et des ustensiles d'or ainsi que des vêtements.'
(Exode XII-31 à 35)
C'était la nuit de la pleine lune.
DANS LE TEXTE DE SAINT MARC
Quittons l'Egypte, franchissons un désert et des siècles et arrivons à Jérusalem,
car "dans deux jours" (XIV-1) il nous faudra célébrer la Pâque.
Voici le calendrier que j'ai vécu, avec mon rabbin, en ces jours-là, à Jérusalem.
DIMANCHE 12 NISAN : (XIV-1 et 2)
"Or (c')était la Pâque et les Azymes dans deux jours". Les grands-prêtres
sont avec les scribes et cherchent comment LE tuer.
LUNDI 13 NISAN :
en matinée : (XIV-3 à 11)
"A Beth-Anie, dans la maison de Simon", une femme et un flacon
d'albâtre. Judas négocie avec les grands-prêtres (seuls) "afin de LE livrer".
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LE CALENDRIER - 10 -
en fin d'après-midi : (XIV-12 à 15)
Jésus envoie deux disciples à Jérusalem afin de préparer "une grande
chambre-haute". C'était "au premier jour des Azymes, lorsque l'on immolait la
Pâque ((= l'agneau))". La fête des Azymes et la fête de Pâque vont commencer le
mardi soir à la troisième étoile au crépuscule. Entre le lundi soir et le mardi soir
il y a juste l'espace d'un jour.
le soir, entre le soleil et l'étoile : (XIV-16)
Les disciples rencontrent l'homme à la cruche d'eau(2). Ils vont à la
chambre-haute. L'eau mise à refroidir.
MARDI 14 NISAN
en matinée :
Continuation des préparatifs du repas pascal. La chambre-haute. Le bois
pour le feu. Les pains azymes. L'agneau.
le soir, après le crépuscule : (XIV-17 à 25)
"Comme le soir était arrivé", ils sont-à-table et mangent. La Cène : ils
immolent la Pâque. Puis : le chant des psaumes.
la nuit de pleine lune : (XIV-26 à ...)
"Vers la montagne des oliviers... Veillez !... endormis... endormis..."
MERCREDI 15 NISAN
(Selon le calendrier sacerdotal, c'est le jour de Pâque et le premier des
Azymes. Pour les gens suivant le calendrier ordinaire, ce jour n'est pas jour de
fête et il est travaillé, puisque la fête est reportée au sabbat suivant.)
suite de la nuit de pleine lune : (XIV-... à 52)
Survient Judas avec une foule. L'arrestation. Le jeune-homme nu.
(Il faut noter que le texte signale la présence de Judas, une foule, les grandsprêtres, les scribes et les anciens, mais qu'il n'y a pas de garde ou de policier.
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LE CALENDRIER - 11 -
Il n'y a donc pas de 'salarié', quoique le jour de mercredi ne soit pas férié. Fautil voir, en ceci, le fait que, l'affaire 'Jésus' étant trop importante pour être confiée
à des salariés, les juifs ont tenu à venir eux-mêmes ? Or ces juifs de Jérusalem
pratiquent le calendrier usuel de Jérusalem, c. à d. Pâque reporté au sabbat
suivant. Intervenant dans l'arrestation de Jésus un jour qui, pour eux, est un
mercredi ordinaire, ils ne risquent aucune impureté et s'il y en avait une à cause
de l'illégalité de l'arrestation, ces juifs ne risqueraient rien puisqu'elle serait
'lavée' le soir même. Si, par contre, ils avaient été des juifs respectant le
calendrier sacerdotal, cela les aurait amenés à considérer que la fête de Pâque
étant ce mercredi, (il n'en aurait pas été de même et qu') ils auraient couru un
risque d'impureté, donc de blasphémer la Pâque ! )
un peu plus tard : (XIV-53 et 54)
Tous auprès du Grand Prêtre. Pierre auprès du feu, avec "les valets"
(C. à d. : les salariés, ce n'est pas un jour férié !)
fin de la nuit et début du matin : (XIV-55 à...)
Le Grand Prêtre convoque le Sanhédrin. On discute de l'accusation.
puis : (XIV-... à 65)
Les faux-témoignages. Interrogatoire par le Grand Prêtre.
pendant ce temps (retour à la nuit finissante) : (XIV-66 à 72)
Pierre auprès du feu. Le coq.
au matin (reprise au temps de XIV-65) : (XV-1)
"Et aussitôt, au-matin, faisant un conseil...". Livraison de Jésus à Pilate.
ensuite : (XV-2 à 4)
Pilate interroge. Les grands-prêtres interviennent.
(= Ce n'est pas un jour de fête, puisque les grands-prêtres sont chez Pilate et ce
n'est pas la 'veille' de la fête, sinon les grands-prêtres, en allant chez Pilate,
auraient été frappés d'impureté. Cette intervention des grands-prêtres n'apporte
rien au récit : ils "l'accusaient beaucoup" ne veut rien dire en langue juridique. Je
vois, ici, une volonté du texte de présenter un élément inattendu et insolite et je
lis le verset (XV-3) : Voyez ! En ce jour où le calendrier sacerdotal, à dates fixes,
met Pâque (un mercredi), voici que les grands-prêtres osent entrer chez Pilate !)
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LE CALENDRIER - 12 -
MERCREDI APRES - MIDI A JEUDI MATIN
suspension du temps : (XV-5)
Le prisonnier ne dit "plus rien" et "Pilate s'étonna".
(La justice romaine ne doit pas être rendue dans la hâte et il semble que Pilate
applique, strictement, un mode opératoire imposé par Rome. C'est une
hypothèse. L'auteur n'a-t-il rien su des négociatioons de Pilate pendant ce temps
suspendu ? Car une décision va être prise : celle de consulter la foule. Il a fallu
au moins un certain temps pour sortir le dossier du prisonnier Bar-Abbas.)
JEUDI 16 NISAN
dans la matinée : (XV-6 à 15)
"A chaque fête" on délivre un prisonnier. Le texte dit : "la foule étant
montée commença à demander...".
(= Ce n'est pas encore Pâque : la foule est montée et elle commence... La fête
officielle approche.
Il est très possible que l'affaire de Pilate avec la foule se soit déroulée le
mercredi. Pourtant je croirais plutôt que ce fut le jeudi matin, car cette foule
arrivant pour la fête a pour première occupation d'aller au Temple pour les
offrandes individuelles. Celles-ci ne pourront pas être faites le vendredi, jour de
la Préparation, et beaucoup de personnes seront reparties vers leurs villes et
villages dès le jour un de la semaine, au-delà du grand sabbat de Pâque. Ces
gens sont donc emplis de bruits, de mouvements, de gestes inattendus comme
tous ceux des pèlerinages des pays d'Orient. Au matin du jeudi, ils sont très
nombreux à devoir aller au Temple s'acquitter envers l'Eternel de toutes les
commissions d'offrandes dont les ont chargés ceux restés au pays.
Alors je pose :
jeudi matin =
l'affaire Bar-Abbas,
ce qui s'écrit aussi = la condamnation au supplice.)
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LE CALENDRIER - 13 -
DU JEUDI MIDI A VENDREDI MATIN :
(XV-16 à 20)
(= Il faut garder le prisonnier, car la loi romaine impose une garde de vingtquatre heures pour tout condamné à mort. Dans un cas aussi insolite et surtout à
cause de la fête des juifs, Pilate - par ailleurs fort hésitant - a dû prendre toutes
les précautions. Donc :)
"Les soldats l'amenèrent au-dedans du palais." (c’est à dire hors de portée des
juifs et, pour passer le temps, ils s'amusaient avec. Ami lecteur, tu vas aller
chercher un manteau de pourpre; puis tu iras ramasser suffisamment de branches
épineuses car tu devras tresser) "une couronne épineuse". (Les amusements qui
suivent, lorsqu'on est nombreux, peuvent durer un assez long temps et, de plus,
tu n'oublieras pas d'aller cueillir quelques roseaux - au pluriel : car il en faudra
un pour l'éponge de vinaigre -.
Quand tu auras fini, nous serons à vendredi, en cours de matinée, à l'heure où
Simon de Cyrène venait de sa campagne.)
VENDREDI 17 NISAN
(= A toi qui chemines avec moi à l'intérieur du texte, ami, que pourrais-je
apporter de nouveau ? Permets-moi de noter seulement :)
le crépuscule : (XV-42)
"Comme déjà le soir était arrivé " : bientôt les étoiles paraîtront. "C'était la
Préparation" : car demain, ce sera Pâque !
avant l'entrée dans le sabbat : (XV-46)
Joseph s'en va "acheter un drap" et il 'fait' le rite d'ensevelissement.
L'entrée dans le sabbat n'a lieu qu'après le dernier mot du verset (XV-46) lorsque
la pierre a fini de 'rouler'.
LE GRAND SABBAT DE PAQUE :
(XV-47)
(R I E N sinon le regard des femmes.)
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LE CALENDRIER - 14 -
SAMEDI 18 NISAN
- - - - : (XVI-1)
(Alors qu'il fait nuit et que l'on est déjà dans le dimanche (au sens
liturgique), achat et transport des aromates. Ceci ne peut seulement avoir lieu
qu'après être sorti du sabbat.)
DIMANCHE MATIN
- - - - : (XVI-2 à 8)
"Comme le soleil se levait°" : c'était le (jour) "un des sabbats".
puis : (XVI-9 à 11)
Toujours "au-matin, premier (jour) du sabbat" et Marie-Madeleine.
après ceci :
... (XVI-12)...
et finalement :
... (XVI-14 à fin).
LE CALENDRIER ET LEVI
1.- Peu à peu, au cours de mes recherches, j'ai ressenti une impression étrange :
le texte de Saint Marc est au-dessus de tout texte et contient plus qu'il ne semble
dire. Il est fait de cette Cohérence qui est Perfection et Vérité. Il est l'Histoire,
mais aussi la Parole de Dieu. Il est l'Allégorie, mais aussi la Leçon de morale. Il
est la Majuscule qui précède chacun des mots que j'ai / que j'aurais pu employer
car mon écrit, étant humain, reste limité, imparfait, humblement attentif.
Alors, voici ma question : ceux qui viennent (= dois-je dire, avec son sens
théologique : arrivent ? ou plutôt : ceux par qui 'arrivent' les événements...) dans
le récit de Saint Marc sont au-delà de leur propre Nom.
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LE CALENDRIER - 15 -
De même que le paralytique descendu par le toit fut l'instrument utilisé par les
scribes pour une mise en scène (le paralytique ne fut rien par lui-même : il était
'objet'), de même puis-je trouver quelque raison à la présence de tel personnage ?
Et voici qu'une occurrence apporte en moi l'interrogation sur Lévi.
2.- J'ai lu que, selon les livres de Hénoch et des Jubilés, le calendrier festif
d'Israël fut établi par Henoch, d'où ses fils. Par Sem, à Abraham et Jacob
jusqu'à LEVI : Jacob avait donné 'tous ses livres et les livres de ses pères à
LEVI(3), son fils, afin qu'il pût les préserver et les recopier pour ses enfants
jusqu'à ce jour'. Ce calendrier est ainsi conçu que les fêtes liturgiques tombent
toujours, d'année en année, au même jour de la semaine.
Annie Jaubert commente ainsi : 'Au bout de la chaîne de transmission, se
trouve donc LEVI. Ainsi, selon le témoignage même des Jubilés, les traditions
des Pères avaient été préservées dans un milieu sacerdotal. Tout confirme, par
ailleurs, ce caractère sacerdotal du milieu des Jubilés et de la secte de Qumrân.'.
3.- J'ai lu encore : 'Les naissances des patriarches sont distribuées sur plusieurs
jours de la semaine et il n'est pas toujours facile de retrouver les intentions qui
ont présidé à cette répartition. Mais ce n'est certainement pas un hasard si
LEVI, dont le rôle est premier dans les Jubilés, naît le 1 / 1 ((= mercredi))'.
(A.J. page 29)
4.- J'en profite pour prendre note que Joseph naît le 1 / 4, c'est à dire un
mercredi (Jubilés XXVIII-11). Mais je reviendrai ultérieurement sur le
personnage de Joseph d'Arimathée.
5.- Au sujet de LEVI, il me suffit de lire le texte de Saint Marc : "Et, en
cheminant, IL (= Jésus) vit LEVI, le (fils) d'Alphée, assis au bureau-depublicain. Et IL lui dit : 'Suis-moi !'. Et, se-levant, il (= Lévi) LE suivit." (II-14).
Je lis ce texte : marchant sur le chemin, Jésus voit Lévi. Celui-ci était-assis à
son bureau avec ses livres, avec TOUS SES LIVRES que lui donna Jacob. Audessus, il y avait une large feuille : c'était le calendrier avec toutes les fêtes, à
chacun des jours fixés. Lévi, lui-même, était né un mercredi qui est quatrième
jour de la semaine (juive), jour dont il est dit au Livre de la Genèse : 'Elohim
dit : 'Qu'il y ait des luminaires au firmament des cieux pour séparer le jour de la
nuit et qu'ils servent de signes pour les saisons, pour les jours et pour les années.'
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LE CALENDRIER - 16 -
Il en fut ainsi. Elohim fit donc les deux grands luminaires, le grand luminaire
(= le soleil) pour dominer sur le jour et le petit luminaire (= la lune) pour
dominer sur la nuit, et aussi les étoiles. Elohim les plaça au firmament des cieux
pour luire sur la terre, pour dominer sur le jour et sur la nuit, pour séparer la
lumière des ténèbres. Elohim vit que c'était bien. Il y eut un soir, il y eut un
matin : quatrième jour (= mercredi).' (Genèse I-14 à 19)
Ainsi Dieu fit le calendrier qui nous fut transmis jusqu'à Lévi, celui-là de la
tribu sacerdotale, assis à son bureau, à regarder ses archives.
Je lis surtout le texte de Saint Marc : voici le signe du temps. Il y eut Simon et
André, Jacques et Jean, et j'ai dit leurs noms comme des signes. Il y a, ici, Lévi
qui est de la tribu des prêtres, dépositaires du calendrier divin, Lévi qui naquit
un mercredi au jour anniversaire de la Création du calendrier par l'Eternel (Béni
soit-IL !).
6.- Voilà pourquoi, avec mon rabbin, ensemble, nous avons écrit le calendrier de
la Passion du Messie, tel que donné plus haut et selon le texte de Saint Marc.
SUR JOSEPH
Lui aussi, il naquit un mercredi... comme Lévi ! Lecteur mon ami, es-tu
désormais étonné de le voir se manifester au verset (XV-43) car le temps vient de
nous être rappelé :
"Et comme déjà le soir était arrivé,
puisque (c') était
la Préparation,
c'est à dire
l'avant-sabbat..."
(XV-42)
Lecteur ! Te voici obligé de prendre acte de l'obligation écrite dans tout
calendrier : nous sommes vendredi, et déjà quelque étoile va commencer à
poindre. Alors un homme vient et il pratique les rites de sa religion car "lui aussi
était à attendre le Règne de Dieu".
Notre lectio divina fait resplendir en nous la cohérence du temps : l'homme ne
pouvait, réellement, s'appeler autrement que Joseph ! Poussé par l'histoire du
monde depuis le mercredi jour UN du décompte des jours (= comme le premier
nisan : 1 / 1), l'homme en ce vendredi déjà presque au soir va 'oser' et il "entra
auprès de Pilate" (XV-43). Tout se déroule conformément au temps tel qu'il est
écrit, fixe et immuable, au grand livre de l'histoire du monde.
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LE CALENDRIER - 17 -
SUR LE VERSET (XVI - 1)
Permets-moi, compagnon de lecture, de te faire remarquer un détail au sujet de
ce temps. Au verset (XVI-1), tu auras trois femmes qui s'en vont acheter "des
aromates", mais l'expression ne vient qu'après avoir lu : "comme le sabbat
était arrivé à terme", car au jour-du-sabbat, il est interdit à toute femme de
transporter des aromates comme il lui est interdit de parfumer son corps. Les
femmes durent attendre jusqu'au samedi soir, à la nuit tombée, pour aller
acheter leurs aromates ! Avais-tu remarqué cette précision du texte ?
SUR LE VERSET (XV - 47)
Or, au jour-du-sabbat, il est interdit de 'faire' (le verbe g : poieô) ; ceci, le texte
l'a noté par le verset (XV-47). En effet, il n'est pas interdit, entre le vendredi à la
nuit jusqu'au samedi en fin de crépuscule, de considérer où° il avait été posé. Le
Messie est posé, voyez...
... comme au jour-du-sabbat Dieu Lui-même RE-POSE !
SUR LE VERSET (XV - 3)
J'ai lu, dans un écrit de Clément d'Alexandrie : '... le 14 où Jésus souffrit,
les princes des prêtres et les scribes l'ayant amené à Pilate n'entrèrent pas dans le
prétoire afin de ne pas se souiller mais de manger la Pâque le soir sans
empêchement.' (Cfr : Jn XVIII-28)
Je ne veux pas analyser, mais cela m'a forcé à chercher dans le texte de Saint
Marc si un comportement semblable des juifs y était décelable. J'ai trouvé le
verset (XV-3) : "Et les grands-prêtres l'accusaient beaucoup". Ce verset est au
coeur d'un texte avec Pilate :
XV-1
XV-2
XV-3
XV-4
XV-5
puis :
la livraison à Pilate,
l'interrogatoire mené par Pilate,
((le verset analysé))
suite de l'interrogatoire par Pilate,
le silence de Jésus, l'étonnement de Pilate,
l'affaire Bar-Abbas.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 18 -
Voici donc les grands-prêtres à proximité immédiate de Pilate... mais, lecteur,
tu verras dans notre chronologie que le verset (XV-4) est au matin du 15 nisan,
qu'il n'est pas au vendredi dernières heures avant le sabbat au soir venant,
que la scène ne se passe pas "au prétoire" puisque ce mot arrivera seulement
en (XV-16) et que, alors, il y aura uniquement des "soldats", c. à d. des non-juifs.
Clément (cfr : évangile de Saint Jean) a obligé à lire attentivement sur un point
de détail. Le texte de Saint Marc a parfaitement répondu... car il est Vérité.
SUR LE VERSET (XIV - 12)
Quelle était la position des Douze relativement à cette question de calendrier ?
La réponse vient par : "Au premier jour des Azymes... ses disciples lui disent :
Où° veux-tu (que)... nous apprêtions afin que tu manges la Pâque ?".
L'initiative vient de ses disciples qui, au LUNDI 13 NISAN posent
l'interrogation. C'est l'indication que TOUS célèbrent la Pâque à la date du
calendrier sacerdotal.
TOUS ?...
…à moins que, parmi eux, il n'y en ait un (originaire du royaume
du sud(4)... ?
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 19 -
ANNEXE I
LE CALENDRIER
_______________
'Le calendrier a mis le soleil au-dessus de la terre comme un grand signal pour
les jours, les sabbats, les mois, les fêtes, les années, les semaines d'années, les
jubilés et toutes les saisons des années... (Il a fait ceci) le quatrième jour.'
(Jubilés II-9 et 10)
'Chaque (saison) compte trois mois (= 91 jours)... Le total des jours institués
par ordre forme 52 semaines (= 364 jours) et leur tout forme une année
complète. C'est ainsi qu'il est gravé sur les tables célestes et institué par elles...
Et toi, ordonne aux enfants d'Israël de garder aux années ce nombre des 364
jours (qui) forment une année complète. On n'en troublera pas le cours (en
modifiant) ses jours et ses fêtes, car tout y arrive selon les attestations les
concernant. Ils n'introduiront pas un jour (en plus) et ils ne dénatureront pas
une fête...
Il y en aura qui observeront attentivement la lune, mais elle trouble les saisons;
elle a dix jours d'avance sur chaque année. C'est pourquoi il leur arrivera des
années troublées par eux-mêmes; ils feront d'un jour prescrit un jour réprouvé et
d'un jour impur une fête et ils confondront tout : des jours sacrés (avec) des
jours impurs et un jour impur avec un jour sacré car ils se tromperont au
sujet des mois, des sabbats, des fêtes et du jubilé...'
(Jubilés VI-29 à 38)
Alors, le calendrier est défini comme suit :
année
= 364 jours = 4 trimestres de 13 semaines.
trimestre
= 13 semaines = (3 mois de 30 jours + 1 jour)
trimestre
= 91 jours.
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LE CALENDRIER - 20 -
TABLE DU CALENDRIER SACERDOTAL
MOIS
1 4 7 10
2 5 8 11
3 6 9 12
mercredi
1 8 15 22 29
6 13 20 27
4 11 18 25
jeudi
2 9 16 23 30
7 14 21 28
5 12 19 26
vendredi
3 10 17 24
1 8 15 22 29
6 13 20 27
SABBAT
4 11 18 25
2 9 16 23 30
7 14 21 28
dimanche
5 12 19 26
3 10 17 24
1 8 15 22 29
lundi
6 13 20 27
4 11 18 25
2 9 16 23 30
mardi
7 14 21 28
5 12 19 26
3 10 17 24 31
NOMS DES MOIS
1 = nisan
2 = iyyar
3 = sivan
4 = tammuz
5 = ab
6 = elul
7 = tisri
8 = marhesvan
9 = kisleu
10 = tebet
11 = shebat
12 = adar
(Nouvel-an)
Pâque
Azymes
1 nisan
=
mercredi
15 nisan
=
du mardi soir 14 au mercredi soir 15
du 15 nisan au 21 nisan.
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LE CALENDRIER - 21 -
Le mois de NISAN s'appelait jadis 'abib, des épis nouveaux. C'était le seul
mois qui avait un nom particulier, car les autres mois étaient nommés chacun par
son numéro d'ordre : second, troisième...
Cfr :
"passer à-travers les champs-de-blé
en égrenant des épis"
(Mc II-23)
C'est pendant la captivité que les juifs ont adopté les noms chaldéens des mois.
C'est alors que 'abib devint NISAN.
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 22 -
ANNEXE II
UN POINT MEDIAN
_______________
Avec toi, ami lecteur, nous avons longuement marché dans cette vallée du
fleuve Jourdain, dans les régions de Capharnaüm, Césarée de Philippe ou
Jéricho. Nous sommes montés jusqu'à Tyr et Sidon, nous avons traversé
Dalmanoutha et nous avons gravi une montagne élevée.
Si tu as bien noté, nous avons fait assez souvent des étapes journalières
longues de vingt à trente kilomètres, mais nous avons parfois dû faire jusqu'à
soixante et quelques kilomètres dans la journée... et nous n'étions pas seuls
puisque la foule était souvent avec nous. Ceci te permet d'étalonner le temps
d'une journée en fonction de la distance parcourue et tu peux connaître depuis
quelle distance le juif pratiquant pouvait venir au lieu de son sanctuaire afin
d'immoler la Pâque. Voici quelques jalons :
une demi-journée = 30 à 35 kilomètres
de Sidon
du Jourdain
de Beth-El
à
au
au
Tyr
mont Garizim
mont Garizim
une journée moyenne = 50 à 60 kilomètres
de la Méditerranée
de Sichem
de Sidon
à
de la Méditerranée à
à
à
Jérusalem
Jérusalem
Dan
Dan
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LE CALENDRIER - 23 -
deux jours complets = 120 à 130 kilomètres
du lac Hulé
de Dan
de Capharnaüm
au
au
à
mont Garizim
mont Garizim
Jérusalem.
Pourquoi avoir choisi ces villes ?
parce que Dan et Beth-El sont les deux villes du royaume du Nord avec un
sanctuaire,
parce que le mont Garizim deviendra le lieu (pour le Nord) où l'on a
l'obligation d'aller immoler l'agneau à la fête de Pâque ((= rite samaritain)),
parce que la Ville de David est le but de tout pèlerinage au jour de la fête
de Pâque , chaque juif (du Sud) ayant l'obligation d'aller immoler l'agneau dans
le Temple (de Jérusalem).
Ainsi, tout juif de Palestine marchera au maximum deux journées pour l'aller
(= dimanche + lundi) et pour le retour (= jeudi + vendredi) et il pourra sanctifier
Pâque : le mardi soir, toute la nuit, puis la journée du mercredi, dans le lieu de
son sanctuaire.
Faire cinquante kilomètres dans une journée est une chose habituelle, à
l'époque de Jésus. Pourtant, il faut être libre de ses mouvements et ne pas être
retardé par la marche plus lente du taureau ou de la brebis que l'on voudrait
emmener avec soi afin de l'offrir en sacrifice. C'est la raison qui, très tôt, avait
incité les prêtres à reconnaître comme canoniquement valide l'opération
commerciale consistant, au départ, à changer la bête contre un billet à ordre,
celui-ci devant être remis à l'arrivée aux vendeurs ou aux changeurs dans le
Temple (cfr : Mc XI-15) : ceux-ci fournissaient une nouvelle bête que les
préceptes du rituel permettaient de considérer comme étant la même bête que
celle du départ.
Ainsi, l'offrande était validement consacrée.
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )
LE CALENDRIER - 24 -
ANNEXE III
LA PRISE DE JERUSALEM
_______________
06.04.70
Concentration des forces romaines à six kilomètres de Jérusalem :
la 5° légion (gemina macédonienne),
commandée par Titus,
vient par Emmaüs
la 10° légion (gemina)
commandée par Larcius Lepidus
vient par Jéricho.
09.04.70
Les romains campent au mont Scopus.
12.04.70
Fête de la Pâque
17 tammuz 70
Fin des sacrifices dans le Temple. Depuis le 5 tammuz, les romains
sont dans la forteresse de l'Antonia.
9 ab 70
(Sabbat...) Dernière tentative de sortie des juifs hors du Temple :
ils sont refoulés.
Titus entre dans le Saint des Saints et... voit un grand vide, sauf...
…de grandes richesses.
A peine quelques très courts instants après, Titus doit se retirer
car le feu fait rage derrière lui.
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LE CALENDRIER - 25 -
Note 1 : le Livre des Jubilés :
Page : 6
Voir : La Bible, écrits intertestamentaires - La Pléiade - Gallimard 1987.
Note 2 : la cruche d' eau :
Page : 10
Voir Lectio Divina par Séquence sur Apprêter... du pain, en (XIV-12 à 22). Les
juifs s'abstiennent de travailler dès le soir du treize nisan. 'Entre le soleil et
l'étoile', ils vont puiser l'eau nécessaire pour fabriquer le pain azyme. Cette eau
est mise à refroidir au cours de la nuit; au matin, elle permet de confectionner du
pain strictement azyme, sans la moindre bulle d'air (due à un début de
fermentation).
L'homme à la cruche d'eau est donc un serviteur d'un maître-de-maison° que
celui-ci a envoyé s'approvisionner en eau car, lui aussi, il célèbre la Pâque au
jour fixé par le calendrier sacerdotal.
Note 3 : A LEVI :
Page : 15
Il faut se rappeler qu'une seule des tribus des fils de Jacob resta fidèle à Dieu :
celle de LEVI. En récompense, elle se vit confier le statut sacerdotal.
Note 4 : royaume du Sud :
Page : 18
En effet, il en est un parmi les Douze qui se tait et c'est "Judas Iskarioth" car
en (XIV-10) il s'éloigna du groupe des disciples pour aller "auprès des grandsprêtres afin de le (leur) livrer".
Judas ne dit rien aux autres et il est certainement resté silencieux lorsque "ses
disciples lui disent..." (XIV-12).
Pourquoi Judas ne serait-il pas, conformément à son nom, un juif de la tribu de
Juda, donc un 'judéen' du royaume du Sud ?
N'aurait-il pas agi à cause de son appartenance au royaume du Sud ?
* * * * *
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2004 )

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