Métier d`expert-comptable : image, perceptions, attentes

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Métier d`expert-comptable : image, perceptions, attentes
V I E D E L’O R D R E
Métier d’expert-comptable :
image, perceptions, attentes
Les études1 menées en 2001-2002 avaient lancé un cri d’alarme : le métier et la profession
risquaient alors de se voir désertés par ceux qui pouvaient être leurs bons, voire leurs meilleurs
éléments, avec la désaffection d’un certain nombre de filières d’enseignement. En 2013, qu’est-il
advenu de ces tendances ? Sur trois numéros, Sic vous propose de découvrir quelques-uns
des résultats de l’étude menée en 2013.
Dix ans après
A l’occasion du 68e Congrès, le Conseil supérieur a
voulu répondre à un certain nombre de questions :
que seront les professionnels de demain ? quel sera
leur profil ? quelles sont aujourd’hui leurs appréhensions, leurs craintes et leurs attentes ?
Ainsi, en mai 2013, le Conseil supérieur a décidé de
confier une enquête au Groupe Titane ITC WS, et
plus précisément à Anne-Marie de Vaivre, directrice
associée, qui avait déjà réalisé l’enquête de 20012002. C’est donc entre les mois de juin et septembre
2013, soit au cours d’une période délicate, à savoir le
plein été, que diverses démarches ont été conduites
en parallèle auprès de sept publics-cibles. Plus de
4 700 personnes (contacts et visiteurs) ont accédé à
cette enquête.
Pour les chargés de l’enquête, un fait a été tout à fait
frappant : alors que les premières études des années
2000 démontraient une attitude de relatif recul et
repli des enseignants de la filière, en écho à un relatif éloignement du métier, du terrain des cabinets et
aussi des instances, la position a paru tout autre en
2013. Les liens et relations entre les enseignants et
la profession ont plus que notablement changé et
sont maintenant empreints de confiance, d’estime et
de volonté de travailler en commun.
Sept populations-cibles analysées
Quelles sont les attitudes et orientations, à la fois
des cibles proches et des relais proches que sont les
étudiants engagés dans les filières gestion/audit/
expertise comptable, ainsi que les enseignants de
ces filières ? (deux populations-cibles)
Qu’en est-il des “presque professionnels” que sont
les experts-comptables stagiaires, les mémorialistes,
mais aussi les “juniors en cabinets/collaborateurs” ?
(trois populations-cibles)
Plus lointainement, qu’en est-il des étudiants qui
poursuivent des études supérieures dans les filières
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de formation autres que celles dédiées à l’expertise
comptable ? Enfin, qu’en est-il des enseignants de
ces filières d’enseignement supérieur ? (deux populations-cibles).
Pour chaque segment, un certain nombre de questions étaient spécifiques à la population ciblée, pour
bien tracer le “portait” des répondants, leur situation
éventuelle dans les cursus de formation et/ou leurs
activités. En revanche, un certain nombre de questions étaient communes pour permettre de comparer
les réponses entre les populations.
Le traitement des réponses a été arrêté au 3 septembre 2013. Le nombre de réponses complètes et
exploitables était de 3 330, chiffre exceptionnel. Le
volume des réponses, mais aussi leur qualité, est une
première réponse face aux questions que la profession se pose sur son avenir et sa capacité à mobiliser,
recruter et fidéliser.
Du côté des “préprofessionnels”, les experts-­
comptables stagiaires par exemple, le taux d’expressions et de perceptions est de 10 %, ce qui est
excellent.
Si on ajoute au nombre de réponses des enseignants
de la filière, le nombre de ceux qui ont été contactés par sondage et par téléphone, cela fait plus de
200 expressions soit 40 % des effectifs contactés, ce
qui est remarquable également.
Les 1 745 réponses utiles des étudiants de la filière
sont également à souligner. Soulignons également
que 70 % d’entre eux précisent, en fin de questionnaire, vouloir recevoir le rapport d’enquête.
Concernant les deux segments « hors filière »,
l’échantillon des répondants est plus faible, normal
pour un métier et une activité qui ne sont pas au
cœur de leurs préoccupations. Ils ont tout de même
traité l’ensemble des questions et leurs réponses
restent intéressantes sur un plan qualitatif.
1. Etudes accessibles sur La Boutique du Conseil supérieur de
l’Ordre, www.laboutique.com
Trois constats majeurs
Le fort potentiel d’intérêt
suscité par le métier d’expertcomptable, ou tout du moins
par l’enquête.
Fait particulièrement frappant,
cet intérêt marqué émane essentiellement des futurs et potentiels acteurs (les étudiants et les
“presque professionnels”, expertscomptables stagiaires et mémorialistes) et, de façon moindre,
des professionnels eux-mêmes
(contactés pour leurs juniors/
jeunes collaborateurs encore
engagés dans des études). La mobilisation en masse des « étudiants
de la filière expertise comptable »
est particulièrement intéressante
et confortante pour la profession.
L’excellent taux de réponse de ces
étudiants témoigne de leur intérêt
pour le métier. Il témoigne également de la très forte implication
de leurs enseignants.
L’implication remarquable
et efficace des enseignants
qui forment les futurs
professionnels de l’expertise
comptable.
Dès juin 2013, les enseignants
du supérieur, individuellement, et
collectivement via leurs réseaux
et associations2, se sont mobilisés
pour diffuser l’enquête auprès de
leurs étudiants, et pour y répondre
eux-mêmes. Et il y a tout lieu de
penser que cette mobilisation,
pour le montage de l’investigation, sera suivie d’une mobilisation pour la diffusion et l’utilisation des résultats, aussi bien avec
les étudiants, qu’avec les professionnels et les institutions.
De très fortes attentes
pour toutes les cibles
concernées
On constate tout d’abord de fortes
attentes des futurs professionnels vis-à-vis d’un métier décrit
comme indispensable aux entreprises et à l’économie d’un pays,
mais aussi vis-à-vis d’une activité
perçue comme l’une des rares
susceptibles d’être un ascenseur
social. Fortes attentes également
– et particulièrement de la part
des plus jeunes/plus récemment
engagés dans le cursus (les étudiants de la filière) ­­– du côté de la
rémunération.
Des interrogations
De cette enquête ressortent également des interrogations, et
particulièrement de la part de
ceux qui sont les plus proches de
l’entrée véritable dans le métier
(les experts-comptables stagiaires
et les mémorialistes) : qu’en serat-il de la qualité de vie au travail
et de la qualité de vie/équilibre
de vie professionnelle/personnelle dans les cabinets ? Qu’en
est-il de l’évolution du management dans les cabinets d’expertise
comptable ? Comment les cabinets vont-ils répondre au besoin
de reconnaissance de leurs futurs
recrutés et acteurs ? Les valeurs
nouvelles qui sous-tendent l’évolution de la relation au travail et
l’exercice des activités professionnelles traversent aussi les métiers
de la comptabilité et de l’expertise
comptable : les aspirations sont les
mêmes, et les répondants à l’enquête se sont beaucoup qualitativement exprimés sur le sujet. Dans
le même sens, nombre des juniors
(étudiants ou “presque professionnels”) ont indiqué qu’ils souhaitaient ou envisageaient de créer
leur propre cabinet ou leur propre
activité, dans une proportion que
l’on retrouve d’une façon générale
dans la génération montante.
En résumé
Le métier d’expert-comptable
demeure attractif pour les futurs
professionnels, il est jugé intéres-
Répartition des 7 segments
3 330 réponses exploitées sur 4 700 personnes
ayant accédé à l’enquête
52%
20%
11%
6%
6%
4%
1%
Etudiants de la filière
Experts-comptables stagiaires
Mémorialistes
Juniors/collaborateurs en cabinets
Enseignants de la filière
Etudiants hors filière
Enseignants hors filière
Par définition pour les protocoles web de ce type d’enquête, tous les répondants
étaient toujours des répondants “volontaires”.
sant mais les contraintes de son
exercice, en termes d’emploi du
temps, de charge de travail, et de
pratiques relationnelles/managériales des cabinets, sont de plus
en plus remises en question. Les
futurs (éventuels) jeunes professionnels expriment plus clairement leurs attentes, voire leurs
exigences, et posent souvent la
question : la profession saura-telle s’adapter ? p
2. Enseignants membres de
l’Association
Francophone
de Comptabilité (AFC), de
l’Association des Professeurs
de classes de DCG (APDCG),
de l’Association des directeurs
d’IUT-GEA, des Masters CCA,
de quelques écoles privées.
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