BuRkina FaSo mali Côte d`ivoiRe Ghana
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BuRkina FaSo mali Côte d`ivoiRe Ghana
Remerciements à : Jaume Comerma Maine Durieu Amaëlle Favreau Ingrid Garasa Hilde Glar Wilfried Glar Sommaire Un art, une passion : l a collection de Kl aus -Jochen Krüger David Serra 6 Anyedos Max Itzikovitz 10 Kul ango Wilfried Glar 14 EARLY VOLTAIC Wilfried Glar 18 David Itzikovitz Max Itzikovitz Gabriele Krüger Klaus-Jochen Krüger Lennard Krüger M. Lafon Elena Martínez-Jacquet Pierluigi Peroni Carmen Piña Claudia Serra Ivan Serra Carte : Mouvements migratoires des peuples du Sud de l a Volta entre le 17 ème et le 19 ème siècle et expansion de l a technique à l a cire perdue Wilfried Glar 26 Sélection des œuvres : collection de Kl aus -Jochen Krüger 28 Sélection des œuvres : autres collections 50 Arnold Syrop Agnes Vayreda Pour leur aide aimable et précieuse dans la préparation de ce catalogue. Liste des œuvres exposées 120 Bibliographie 128 UN ART, UNE PASSION : LA COLLECTION DE KLAUS -JOCHEN KRÜGER « Oh... Quelle merveilleuse sculpture ! C’est une Kulango. Mercedes, qu’en penses-tu ? Elle est fantastique, puissante, avec des proportions équilibrées, de grande dimension et ancienne. » Nous n’avons pas hésité une seconde et nous l’avons achetée. Les bronzes kulango, au style original et particulier, sont des œuvres pures véritablement africaines qui méritent d’être considérées comme telles. Mercedes et moi les aimions depuis toujours mais à partir de cet achat notre intérêt a augmenté et nous avons pensé que ces joyaux méritaient une exposition. En évoquant ce sujet, Klaus-Jochen Krüger –collectionneur depuis au début des années soixante-dix–, nous commenta qu’il avait une collection de bronzes Kulango qu’il avait commencée dans les années quatre-vingts et il nous offrit la possibilité de l’inclure dans l’exposition. C’est à partir de ce moment que le projet commença à prendre forme, grâce à son offre généreuse. Un tiers de la collection de Klaus-Jochen Krüger vient de la collection de Rainer Kohler, président de l’entreprise ROKO, entreprise de construction présente dans plusieurs pays d’Afrique qui se consacre entre autres au travail du métal, et un tiers vient de Klaus Schneider, ingénieur en chef de cette même entreprise. Cette entreprise opéra depuis les années cinquante au Ghana et ces deux personnes constituèrent leur collection pendant les années cinquante et soixante. Le reste de la collection de Klaus-Jochen Krüger est composé d’œuvres acquises par lui en Afrique de l’Ouest depuis les années quatre-vingt-dix. Au fil des discussions sur le projet, nous avons réalisé que l’intérêt envers l’exposition augmentait et nous avons décidé d’élargir son horizon. Nous avons alors contacté Max Itzikovitz, collectionneur de prestige et découvreur du Kulango trouvé dans les gravures des amulettes « égyptiennes » du comte de Caylus publiées en 1752 et 1756, qui nous apporta son indispensable collaboration. 6 Notre ami Wilfried Glar, spécialiste des bronzes africains et auteur de plusieurs livres (Die materialisierte kultur der ethnien der Volta-Region, 2012) nous a ouvert ses portes en nous offrant une aide précieuse avec l’apport de ses textes et cartes spécialisées. Nous souhaitons aussi mentionner tout spécialement notre camarade infatigable et collectionneur passionné de bronzes africains, Pierluigi Peroni, qui nous a cédé sa collection pour l’exposition et le catalogue. Dans le chemin parcouru pour réaliser cette exposition, nous ne pouvons pas oublier l’adorable experte de l’Afrique occidentale Maine Durieu, dont les conseils nous ont été d’une aide précieuse. Pour réaliser cette sélection d’œuvres exhaustive, il fut aussi intéressant de visiter la collection d’Arnold Syrop, qui a aussi contribué en apportant une de ses œuvres pour le catalogue de l’exposition. Bien évidemment, nous remercions aussi pour leur collaboration toutes les personnes qui n’ont pas été nommées ici. David Serra 7 AN ART, A PASSION : KLAUS -JOCHEN KRÜGER’S COLLECTION ‘Oh... What a wonderful sculpture! It’s a Kulango. Mercedes, what do you think? It’s fantastic, powerful, balanced in its proportions, big and very old.’ We bought it without thinking twice. Kulango bronzes, characterised by a peculiar, original style are pure, genuinely African works that deserve to be recognised as such. Mercedes and I had always liked them, but after that acquisition our interest grew and we thought these gems deserved to be showcased in an exhibition. During a discussion on the subject, Klaus-Jochen Krüger – collector since early 1970 –, mentioned that he had a collection of Kulango bronzes that he had started in the 1980s, and offered us an opportunity to show the pieces in the exhibition. It was at that point, thanks to his kind offer, that the project began to come together. A third of the pieces in Klaus-Jochen Krüger’s collection are from the collection of Rainer Kohler, the chairman of ROKO (a construction company active in a number of African countries that is involved in metalwork, among other activities), and another third from Klaus Schneider, the chief engineer of the same company. ROKO operated in Ghana from the 1950s on, and the two employees built up their collections during the 1950s and 1960s. The rest of Klaus-Jochen Krüger’s collection is made up of works he collected in West Africa in the 1990s. As we continued to discuss the project, we realised there was growing interest in the exhibition and decided to broaden its scope. We got in touch with Max Itzikovitz a renowned collector and the discoverer of the Kulango. It was found in the Count of Caylus’s engravings of ‘Egyptian’ amulets, published in 1752 and 1756, who offered us his invaluable assistance. 8 UN ARTE, UNA PASIÓN : COLECCIÓN DE KLAUS -JOCHEN KRÜGER Our friend Wilfried Glar, a specialist on the subject and the author of several books on African bronzes (Die materialisierte kultur der ethnien der Volta-Region, 2012) also opened his doors to us and helped a great deal by providing specialised texts and maps. We are also particularly grateful to Pierluigi Peroni, a tireless colleague and passionate collector of African bronzes, who lent us his collection for the exhibition and the catalogue. In the course of preparing the exhibition, we also received extremely helpful advice from the lovely West Africa expert Maine Durieu. In putting together the comprehensive selection of works featured in the show, it was also interesting to visit the collection of Arnold Syrop, who further contributed by providing one of his works for the exhibition catalogue. We would like to thank those named above and everyone else involved for their assistance and cooperation on the project. David Serra «Oh... ¡qué escultura tan maravillosa! Es un kulango. Mercedes, ¿qué te parece? Es fantástica, poderosa, de proporciones equilibradas y de gran tamaño y antigüedad.» No dudamos ni un momento y la adquirimos. Los bronces kulango, de estilo original y peculiar, son obras puras genuinamente africanas que merecen ser consideradas como tales. Tanto a Mercedes como a mí siempre nos habían gustado, pero a partir de esta adquisición aumentó nuestro interés por ellas y pensamos que estas joyas merecían que se les dedicara una exposición. Hablando del tema con Klaus-Jochen Krüger –coleccionista desde principios de los años setenta–, nos comentó que tenía una colección de bronces kulango que había empezado en los años ochenta y nos ofreció la oportunidad de exhibirla en la exposición. A partir de entonces, gracias a su amable ofrecimiento, el proyecto empezó a cuajar. Una tercera parte de la colección de Klaus-Jochen Krüger proviene de la colección del Rainer Kohler, presidente de la compañía ROKO –empresa de construcción ubicada en varios países africanos que, entre otros servicios, se dedica a trabajos del metal–, y otra tercera parte proviene de Klaus Schneider, jefe ingeniero de la misma compañía. Esta compañía operó desde los años cincuenta en Ghana, y ambas personas reunieron su colección durante los años cincuenta y sesenta. El resto de la colección de Klaus-Jochen Krüger lo forman obras recolectadas por él mismo en África Occidental desde los años noventa. A medida que fuimos comentando el proyecto, nos dimos cuenta de que el interés por la exposición iba aumentando y decidimos ampliar los horizontes. Entonces nos pusimos en contacto con Max Itzikovitz, prestigioso coleccionista y descubridor del kulango hallado en los grabados de los amuletos «egipcios» del conde de Caylus publicados en 1752 y 1756, que nos ofreció su imprescindible colaboración en el proyecto. Asimismo, nuestro amigo Wilfried Glar, especialista y autor de varios libros de bronces africanos (Die materialisierte kultur der ethnien der Volta-Region, 2012) nos abrió sus puertas y nos ayudó de manera definitiva con la aportación de sus textos y mapas especializados. Debemos hacer además una especial mención a nuestro camarada infatigable y apasionado coleccionista de bronces africanos Pierluigi Peroni, que nos cedió su colección para la exposición y el catálogo. En el recorrido para realizar la exposición, no podemos olvidar a la adorable y experta conocedora del África Occidental Maine Durieu, cuyos consejos nos han sido de gran ayuda. Además, para esta exhaustiva selección de obras que hemos realizado, fue interesante visitar la colección de Arnold Syrop, que contribuyó asimismo con la aportación de una de sus obras para el catálogo de la exposición. Por supuesto, a todos ellos y a los que no han sido nombrados les agradecemos su colaboración. David Serra 9 ANYEDOS Le Comte de Caylus, membre de “l’Académie royale des inscriptions et belles lettres», collectionneur d’antiquités, a acquis au 18e siècle une «idole» en provenance d’Egypte. Sa collection, reproduite en 1752 et 1756 sous le titre «Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines» comprenant des vases en terre cuite, des sculptures en bois, en bronze et en or, est conservée au Cabinet des Médailles à Paris. Mais «l’ idole» en or, illustrée dans le tome 2 sous le N° 5 de la planche 11, haute «d’un pouce» (2,54 cm) et pesant «un demi gros, 22 grains» a disparu. Quelques 200 ans plus tard, en 1929, le docteur Giacomo Guidi, surintendant des antiquités de la Tripolitaine, la Lybie d’aujourd’hui, découvre dans un vase d’argile sous le plancher d’une maison à Oueddan, dans l’oasis El Djofra, trois kilogrammes d’objets en or, «anneaux, bracelets, boucles et divers, dont dix idoles simples ou jumelées». Six d’entre elles sont illustrées dans le catalogue du Sahara à Paris en 1934, sous le titre «Le Sahara italien». Ces objets en or sont décrits ainsi : “Il s’agit sans doute de matériel antique. Quelques unes représentent une divinité à cornes et barbe qui rappelle celles qui apparaissent vers l’an 1.000 avant le Christ sur certains objets répandus dans le bassin de la Méditerranée […]. La technique primitive («sic») nous fait supposer qu’il s’agit d’objets importés par certains commerçants des Emporia du littoral plutôt que d’objets fabriqués dans les lointaines régions aurifères d’Afrique”. Il faut dire que les six anyedos reproduits dans ce catalogue nous semble, comparés à ceux exposés aujourd’hui, de facture plus rustique. Ces «idoles» présentées à deux cent ans d’intervalle ont une provenance commune : ce sont des pendentifs pour la grande majorité en laiton, provenant de la région de Bonduku en pays Kulango, de part et d’autre de la frontière Nord-Est de la Côte d’Ivoire et du Ghana. 10 AMULETTES « ÉGYPTIENNES » du comte de Caylus, gravure. Ca 1750 On les trouve dans les “DYAS” des familles kulangos. Hauts de 25 à 75 millimètres, utilisés comme protecteurs, figurant des personnages simples ou doubles, (rarement plus), on les appelle «ANYEDOS». Mais, entiers ou brisés, (tête ou bras manquant), alourdis quelquefois d’un anneau métallique, ils servaient également de poids pour peser la poudre d’or. C’est ainsi qu’un Anyedo, entier, s’est glissé parmi la récolte des poids géométriques et proverbes du musée de Berlin. Il n’y a rien d’étonnant à cela, les poids n’étant que des tares dont chaque propriétaire connaissait la valeur en «taku». Ils pouvaient également être incorporés dans les paniers des devins, et secoués longuement avec des pierres et d’autres objets durs, avant d’être jetés sur le sol. Dans ce cas, ils perdaient leur forme originale et s’émoussaient au point d’être difficilement reconnaissables. Les qualités artistiques de ces Anyedos, fondus à la cire perdue, (donc chacun unique!), sont remarquables. La dynamique particulière du corps masculin comme plié en zigzag, où chaque partie - tête, cou, corps, jambes - est traitée en angle brisé. Le ventre lui-même est plié en deux. La tête, découpée en triangle, avec une petite barbe en trapèze, est accommodée de deux oreilles, en trapèze également. La coiffure, faite de lignes parallèles en demi-cercles ou sagitales, est de forme arrondie. Les mains sont posées sur les genoux. Les pieds se terminent par un trapèze, souvent décoré de gravures dans la partie basse. Filiformes ou trapus, simples ou jumeaux, ils sont très recherchés et font le bonheur des collectionneurs d’art africain. N.B. : Les trapèzes qui terminent les pieds de ces Anyedos sont à comparer aux pendentifs Senufos, simples ou jumeaux, bien que ceux-çi ne leur soient pas apparentés. Une étude reste à faire.... IDOLES DU TRÉSOR DE OUEDAN, musée de Tripoli, exposées à Paris en 1934. Max Itzikovitz 11 ANYEDOS In the eighteenth century, the Count of Caylus, a member of the Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres and collector of antiquities, acquired an ‘idol’ from Egypt. His collection, reproduced in 1752 and 1756 under the title Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, included terracotta vases and sculptures in wood, bronze and gold. It is currently held in the Cabinet des Médailles in Paris – the Coins, Medals and Antiques Department of the National Library of France. But the gold ‘idol’ – illustrated in the second volume (plate 11, number 5) and described as being ‘one inch’ high (2,54 cm) and weighing ‘one demi gros, 22 grains’ – disappeared. Some two hundred years later, in 1929, Dr Giacomo Guidi, Superintendent of Antiquities in Tripolitania (now Libya), discovered a clay vessel under the floor of a house in Oueddan, in the oasis of El Djofra. In addition to three kilograms of gold objects, it contained ‘rings, bracelets, earrings and various other items, including ten single and paired idols.’ Six of these idols are illustrated in Le Sahara italien, the catalogue for an exhibition on the Sahara held in Paris in 1934. The gold objects are described as follows: ‘These are clearly ancient objects. Some depict a deity with horns and a beard, similar to those that appear around 1000 BC on some objects widely distributed around the Mediterranean basin […]. The primitive [sic] technique leads us to suppose that these are items imported by traders working in the coastal emporia rather than objects made in the remote gold-producing regions of Africa.’ It must be said that the six anyedos illustrated in the catalogue appear to be more rustic than those exhibited today. Though presented two hundred years apart, these idols have a common origin: they are pendants, the great majority made of brass, from the region of Bondoukou, 12 in Kulango territory, which straddles the north-eastern border between Côte d’Ivoire and Ghana. They are found in the dyas of Kulango families. The protective figures, called anyedos, depict one or two characters (rarely more) and measure 25 to 75 millimetres in height. But, whether intact or broken (missing the head or an arm), they were also used to weigh gold dust and sometimes have a metal ring attached. This explains how an intact anyedo found its way into the collection of geometric weights and proverbs of Berlin museum. This is not surprising because the weights were simply tares whose value in taku was known to each owner. Anyedos could also be added to the baskets used by diviners, where they would be shaken together with stones and other hard objects before being cast on the ground. When used in this way, the figures would lose their original form to the point of becoming barely recognisable. The artistic qualities of these anyedos – cast using the lost-wax technique (which means each one is unique) – are remarkable. The dynamic of the male body is particularly striking: the body is bent over in zigzag fashion, with each part – head, neck, torso and legs – treated as a broken angle. Even the belly is folded in two. The head is cut into a triangular shape, with a small trapezoidal beard, and includes two ears that are also trapezoidal. The headdress, made using parallel lines arranged in a semicircle or sagittal lines, has a rounded shape. The hands rest on the knees. The feet end in a trapezoidal shape and are often decorated with engravings on the underside. Sleek or squat, single or paired – these figures are highly sought after by collectors of African art. NB: The trapezoids that form the feet of these anyedos are similar to Senufo pendants (single or paired), though there is apparently no link between them. It would be interesting to carry out a study... Max Itzikovitz ANYEDOS El conde de Caylus, miembro de la Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres y coleccionista de antigüedades, adquirió en el siglo xviii un «ídolo» procedente de Egipto. Su colección, reproducida en 1752 y 1756 con el título de Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, incluía jarrones de terracota y esculturas en madera, bronce y oro. Se conserva actualmente en el Cabinet des Médailles de París, el departamento de monedas, medallas y antigüedades de la Biblioteca Nacional de Francia. Pero el «ídolo» de oro, ilustrado en el tomo 2, número 5 de la lámina 11, de «una pulgada» de altura (2,54 cm) y «un demi gros, 22 grains» de peso, desapareció. Unos doscientos años más tarde, en 1929, el doctor Giacomo Guidi, superintendente de Antigüedades de Tripolitania, la Libia actual, descubrió en un jarrón de arcilla bajo el suelo de una casa en Oueddan, en el oasis de El Djofra, además de tres kilos de objetos de oro, «anillos, brazaletes, pendientes y objetos diversos, entre ellos diez ídolos simples o emparejados». Seis de estos ídolos se ilustran en el catálogo de la exposición del Sahara en París de 1934, titulado Le Sahara italien. Estos objetos de oro se describen así: «Se trata sin duda de objetos antiguos. Algunos representan una divinidad con cuernos y barba que recuerda a las que aparecen hacia el año 1000 antes de Cristo en algunos objetos diseminados por la cuenca del Mediterráneo […]. La técnica primitiva [sic] nos hace suponer que se trata de objetos importados por algunos comerciantes de los emporia del litoral más que de objetos fabricados en las lejanas regiones auríferas de África». Cabe decir que los seis anyedos reproducidos en dicho catálogo nos parecen, comparados con los que se exponen hoy, de factura más rústica. Estos «ídolos» presentados con 200 años de diferencia tienen una procedencia común: son colgantes, la gran mayoría de latón, procedentes de la región de Bonduku, en territorio kulango, a un lado y otro de la frontera noreste de Costa de Marfil y de Ghana. Se encuentran en los dyas de las familias kulango. Se los denomina anyedos, tienen una altura de entre 25 y 75 milímetros y se utilizaban como protectores, los cuales representan a uno o dos personajes (raramente más). Pero, ya estuvieran enteros o rotos (faltos de la cabeza o de algún brazo), se los utilizaba también como pesas para pesar el polvo de oro, con la incorporación a veces de un anillo metálico. Así es como un anyedo, entero, se coló en la colección de pesas geométricas y de proverbios del museo de Berlín. No es sorprendente, pues las pesas no eran sino taras cuyo valor era conocido por cada propietario en taku. También podían incorporarse en los cestos de los adivinos y eran sacudidos largo rato junto con piedras y otros objetos duros antes ser lanzados al suelo. En este caso, perdían su forma original y se deformaban hasta el punto de resultar difícilmente reconocibles. Las cualidades artísticas de estos anyedos, fundidos a la cera perdida (y, por consiguiente, cada uno único), son notables. Destaca la dinámica particular del cuerpo masculino, como doblado en zigzag, en el que cada parte –cabeza, cuello, torso, piernas– está tratada a modo de ángulo quebrado. El propio vientre está doblado en dos. La cabeza, cortada en forma triángulo y con una pequeña barba trapezoidal, lleva incorporadas dos orejas, también trapezoidales. El tocado, realizado con líneas paralelas en semicírculo o sagitales, presenta una forma redondeada. Las manos reposan sobre las rodillas. Los pies terminan en forma de trapecio, a menudo decorado con gravados en la parte baja. Estas figuritas, ya sean estilizadas o achaparradas, simples o emparejadas, están muy buscadas y hacen las delicias de los coleccionistas de arte africano. N.B.: los trapecios que rematan los pies de estos anyedos son comparables a los colgantes senufo, sencillos o emparejados, si bien no existe vínculo alguno con ellos. Sería interesante realizar un estudio... Max Itzikovitz 13 KULANGO Il existe une grande controverse entre les ethnologues sur la filiation des Lorhon/Kulango : - M. Delafosse1 considère les Lorhon comme un sous-groupe des Kulango. - H. Labouret 2 distingue deux groupes chez les Kulango, les kulango eux-mêmes et les Lorhon (1931). - Pour Biebuyk, les Kulango et les Lorhon sont deux ethnies indépendantes. - J. Ki-Zerbo3, historien africain célèbre, écrit ce qui suit sur la relation entre les Kulango et les Lorhon : « Les Lorhon vivent entre le bassin de la haute Comoé et le bassin de la haute Volta noire. Dans cette région intéressante, les Dyula ouvrirent des chemins qui permirent, aux environs de 1600, l’arrivée de Dagomba Garzyao. Son fils Bunkani, dont la mère appartenait à la tribu des Lorhon (comme Mossi Ubri, dont la mère était nionioga), fonda un royaume en s’inspirant du royaume Dagomba. Il donna à ses habitants, les Lorhon, le nom de Kulango, ce qui signifie “ceux qui n’ont pas peur de la mort”. Il s’agit d’un royaume très centralisé, organisé en zones militaires gouvernées par des souverains. Ils exploitèrent les gisements d’or de la région de Gaoua, en concurrence sans doute avec le royaume d’Abron. Ceci entraîna des combats sanglants tout au long des 17ème et 18ème siècles, mais Buna put cependant compter sur l’aide d’un allié puissant : le royaume d’Ashanti. En 1825 Typaonu fut 1. Maurice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger, 1912, p. 156 2. Henri Labouret, Les tribus du rameau Lobi, 1931, p. 20 3. Joseph Ki-Zerbo, Die Geschichte Schwarz-Afrikas, 1978, p. 277 assassiné par le chef d’Abron, Kwassi Jelao, tandis que dans le nord du pays les Lobi les envahirent et s’emparèrent du pouvoir. » Après avoir perdu le combat, les Kulango durent payer des tributs aux Abron (Akan). Leurs fondeurs travaillèrent aussi par la suite pour les Akan. On peut observer ceci dans les collections de poids d’or des Akan où l’on rencontre souvent les figures protectrices et mythologiques typiques des Kulango. Les objets anciens des Kulango sont antérieurs à 1825, donc antérieurs à la domination des Abron/Akan. Ils se caractérisent par leurs bases trapézoïdales ou rectangulaires, situées sous les jambes. Les pieds et les doigts ne sont pas représentés, ou seulement vaguement. Les visages triangulaires reposent sur de maigres cous, la partie frontale supérieure de la tête se terminant en pointe ou en cercle. La position du corps est en zigzag et les bras sont arqués vers l’arrière. Les creux qu’ils forment permettent d’accrocher les figurines autour du cou à l’aide d’un cordon. Les mains reposent sur le ventre. Contrairement aux travaux postérieurs des Kulango, les corps forment ici un arc vers l’arrière. Les Kulango ont certainement développé d’autres styles, mais étant donné qu’il n’y a pas d’exemple et qu’il convient d’éviter les confusions avec d’autres styles voltaïques archaïques, il faut être très prudent dans la classification. Les figurines anciennes présentent normalement plusieurs couches de patines. Mais il existe aussi des objets authentiques avec une seule couche unique très belle, parfois brillante. Les objets postérieurs à 1825, c’est-à-dire à la domination des Abron (Akan), présentent des traits cubistes marqués. L’influence des Akan est évidente et ils se différencient clairement des objets antérieurs. Wilfried Glar 14 15 KULANGO There is a great deal of controversy among ethnologists concerning the affiliation of the Lorhon/Kulango people: - M. Delafosse1 takes the view that the Lorhon are a subgroup of the Kulango. - H. Labouret 2 distinguishes between two groups within the Kulango: those rightly called Kulango and the Lorhon (1931). - For Biebuyk, the Kulango and the Lorhon are two independent ethnic groups. - J. Ki-Zerbo 3 , a prominent African historian, writes the following about the relationship between the Kulango and the Lorhon: ‘The Lorhon live between the upper reaches of the Comoé River and the upper reaches of the Black Volta. In this interesting area, the Dyula opened up trails that made it possible for Dagomba Garzyao to reach the territory around 1600. His son Bunkani, whose mother belonged to the Lorhon tribe (like Mossi Ubri, whose mother was Nyonyoga) founded a kingdom inspired by the Dagomba kingdom. He gave its inhabitants, the Lorhon, the name Kulango, which means “those who do not fear death”. This highly centralised kingdom was organised into military areas governed by their own rulers. They mined gold deposits in the Gaoua region, probably in competition with the Abron kingdom. This led to bloody battles throughout the seventeenth and eighteenth centuries. However, Buna could count on the help of a powerful ally: the Ashanti kingdom. In 1825 Typaonu was killed by the leader of the Abron, Kwassi Jelao, while in the north of the country the Lobi invaded and seized power.’ After they were defeated, the Kulango had to pay tribute to the Abron (Akan). From then on, their casters 16 KULANGO also worked for the Akan. This explains why the protective and mythological figures typically associated with the Kulango are frequently found in collections of Akan gold-weights. The early Kulango objects date to before 1825, that is, before the Kulango came under the domination of the Abron/Akan. The figures stand on trapezoidal or rectangular bases positioned under the legs. Feet and toes are not represented, or are shown only vaguely. Triangular faces top slender necks, with the upper front part of the head ending in a point or a rounded form. The body follows a zigzag line, with the arms arched back to form gaps that allow the figures to be hung on a string worn around the neck. The hands rest on the belly. In contrast to later pieces made by the Kulango, here the bodies arch backwards. The Kulango doubtless developed other styles, but there are no examples and it is important to avoid confusion with other early Voltaic styles. Great care must therefore be taken when cataloguing these figures. The early figures typically have several layers of patina, but there are also authentic objects with a single very beautiful layer, which in some cases is shiny. The objects that date to after 1825, that is, to the period when the Kulango were ruled by the Abron (Akan), have marked cubist features. The influence of the Akan is clear. The later pieces differ markedly from the earlier ones. Wilfried Glar Hay una gran controversia entre los etnólogos por lo que respecta a la filiación de los lorhon/kulango: - M. Delafosse1 considera a los lorhon un subgrupo de los kulango. - H. Labouret 2 distingue dos grupos dentro de los kulango, los propiamente llamados kulango y los lorhon (1931). - Para Biebuyk, los kulango y los lorhon son dos etnias independientes. - J. Ki-Zerbo3,un conocido historiador africano, escribe a propósito de la relación entre los kulango y los lorhon: «Los lorhon viven entre el curso alto del Comoé y el curso alto del Volta Negro. En esta interesante zona los dyula abrieron caminos que alrededor de 1600 posibilitaron la llegada de Dagomba Garzyao. Su hijo Bunkani, cuya madre pertenecía a la tribu de los lorhon (como Mossi Ubri, cuya madre era nionioga), fundó un reino inspirándose en el reino Dagomba. A sus habitantes, los lorhon, les dio el nombre de kulango, que significa “los que no temen a la muerte”. Se trataba de un reino muy centralizado, organizado en zonas militares gobernadas por soberanos. Explotaron los yacimientos de oro de la región de Gaoua, probablemente compitiendo con el reino de Abron. Como consecuencia hubo sangrientos combates a lo largo de los siglos xvii y xviii. No obstante, Buna pudo contar con la ayuda de un poderoso aliado: el reino de Ashanti. En 1825 Typaonu fue asesinado por el cabecilla de Abron, Kwassi Jelao, mientras que en el norte del país los lobi los invadieron y se hicieron con el poder.» Después de haber perdido la lucha, los kulango tuvieron que pagar tributos a los abron (akan). Sus fundidores trabajaron en lo sucesivo también para los akan, y esto se 1. Maurice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger (1912) 156. 1. Maurice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger, 1912, p. 156 2. Henri Labouret, Les tribus du rameau Lobi (1931) 20. 2. Henri Labouret, Les tribus du rameau Lobi, 1931, p. 20 3. Joseph Ki-Zerbo, Die Geschichte Schwarz-Afrikas (1978) 277. 3. Joseph Ki-Zerbo, Die Geschichte Schwarz-Afrikas, 1978, p. 277 observa en el hecho de que en las colecciones de pesos de oro de los akan se encuentran a menudo las típicas figuras protectoras y mitológicas de los kulango. Los objetos tempranos de los kulango son anteriores a 1825, es decir, anteriores a la dominación de los abron/akan, y se caracterizan por sostenerse sobre bases trapezoidales o rectangulares, por debajo de las piernas; los pies y los dedos no se representan o sólo vagamente. Rostros triangulares se asientan sobre delgados cuellos, con la parte superior frontal de la cabeza acabada en punta o en forma circular. La posición del cuerpo es en zigzag, mientras que los brazos se encuentran arqueados hacia atrás y los huecos que forman permiten colgar las figuritas al cuello mediante un cordel. Las manos reposan sobre la barriga. Al contrario que en los trabajos posteriores de los kulango, aquí los cuerpos forman un arco hacia atrás. Seguramente los kulango desarrollaron otros estilos pero como no hay ejemplos y, además, es preciso evitar confusiones con otros estilos voltaicos arcaicos, hay que ser muy precavido con la catalogación. Las antiguas figuritas presentan normalmente varias capas de pátinas. Pero también existen objetos auténticos con una única capa muy hermosa, a veces brillante. Los objetos posteriores a 1825, esto es, al dominio de los abron (akan), presentan marcados rasgos cubistas. La influencia de los akan es evidente. Se diferencian claramente de los anteriores. Wilfried Glar 17 EARLY VOLTAIC Dans les études réalisées par K. F. Schädler1 et T. Phillips2 , des pièces identiques ou très similaires ont été attribuées à divers artisans. K. F. Schädler attribue ces objets aux Gan, tandiqs que Phillips les attribue aux Lorhon, ce qui met en évidence le manque d’informations sur les auteurs de ces pièces. Tant que n’ont pas été établis des critères stables sur la paternité de ces pièces antiques et raffinées, il conviendrait d’utiliser des termes généraux, comme « fondeurs voltaïques archaïques » et décrire leurs oeuvres comme des « objets fondus voltaïques archaïques » ou « objets voltaïques archaïques ». Les études de T. F. Garrard3 situent l’origine de ces objets dans le Sud-Ouest du Burkina Faso ou dans la région Nord de la Côte d’Ivoire. La population de cette zone n’est pas homogène et est constituée de douzaines de groupes ethniques différents. Il faut donc considérer autant de possibles auteurs qu’il y a de groupes ethniques. Néanmoins, de nombreux indices situent l’origine de ces artisans fondeurs dans le Nord, dans le delta intérieur du Niger. Parmi ces indices figure la tradition orale, dont un exemple est recueilli par M. Père.4 T. F. Garrard affirme connaître également cette tradition orale. Il n’a de toute façon pas été démontré scientifiquement que ce groupe ou ces groupes anciens d’artisans décrits en langue Mandé comme lokho (loro, loko) aient donné leur nom aux Lorhon, une ethnie du Sud-Ouest du Burkina Faso. Garrard s’en remet à A. Glaze, 5 qui l’affirme. K. H. Krieg m’a confirmé que les Loko, les fondeurs traditionnels des Sénoufo, venaient de Kong, ainsi qu’il a pu le vérifier lors de ses interviews avec les Gbato-Sénoufo. Cet auteur, ainsi que W. Lohse,6 l’explique dans un livre publié par le Musée de Hambourg. G. Bourgeois7 cite les affirmations d’A. Glaze selon lesquelles les fondeurs émigrèrent du delta intérieur vers la Côte d’Or en suivant une route commerciale, jusqu’à leur arrivé à Kong, où ils s’établirent jusqu’à 1400. Ils y restèrent jusqu’au début d’un conflit avec les Dyula dominants, qui les obligea à abandonner Kong au début du 17ème siècle. Cette période qui comprend une ou deux générations semble être le « moment de la naissance » des objets voltaïques archaïques. Ils peuvent être datés entre 1740 et la fin du 19ème siècle, selon les régions. Ainsi que l’indique H. Labouret 8 ,dès le moment de la découverte de certains pièces voltaïques archaïques dans la région de Gan, commencèrent à apparaître un nombre croissant d’objets voltaïques archaïques, magnifiés par de nouvelles publications, attribués de façon précipitée aux Gan. Les Gan constituent une ethnie relativement petite comprenant entre 5 000 et 10 000 personnes, installée depuis très longtemps dans le Sud-Ouest du Burkina (voir la carte des mouvements migratoires). Malgré cela, il n’existe pas d’indices qu’ils aient pratiqué la fonte. Une légende rapportée dans une publication plus récente de D. Bognolo9 raconte comme un objet ancien des Gan fut adapté, en lui assignant une finalité religieuse totalement distincte : 1. Karl-Ferdinand Schädler, Erde und Erz, 1997 5. Anita Glaze, Art and Death in an Senufo Village, 1981, p. 227, num. 28. 2. Tom Phillips (ed.), Afrika, Kunst eines Kontinents, 1996 6. Karl-Heinz Krieg, Wulf Lohse, Kunst und Religion bei den Gbato-Senufo, 1981, p. 52. 3. Timothy F. Garrad, « Art Lorhon : deux bracelets…», dans : Art tribal , Musée Barbier-Mueller, 1998, pages 33-40. 4. Madeleine Père, Les Lobi, Tradition et Changement, 1988, p. 81. 7. Geert Gabriel Bourgois, Decorated Rings in Cire-perdue from the Senufo, 1988, p. 7 et suivantes. 8. Henri Labouret, Les Tribus du Rameau Lobi, 1931, tableau 2. 9. Daniela Bognolo, «Sous le signe du serpent», dans : Arts & Cultures, 2005, p. 115 et suivantes. 18 19 « Cette légende raconte l’histoire d’une femme qui cueillait des noix dans un bois quand soudain elle découvrit un objet inconnu dans son panier. Lorsqu’elle présenta sa découverte au sorcier, ce dernier lui révéla que l’objet était le symbole d’une divinité qui s’était présentée à elle pour la protéger. Il faudrait sacrifier deux chiens afin d’instaurer le culte. Comme elle était femme et qu’elle ne pouvait par réaliser elle-même cet acte sacré, elle le confia à son mari, qui resta irrévocablement lié à ce pouvoir. La femme, qui jusqu’à ce moment avait été stérile, donna naissance à de nombreux enfants, parmi lesquels une fille qui reçut le nom de Sengbenna. À partir de ce moment, de nombreuses femmes honorèrent la même divinité pour avoir des enfants et protéger leurs nouveaux-nés de la mort. Elles créèrent une petite amulette, semblable à l’objet découvert dans la forêt, qu’elles accrochaient au cou des enfants, qui étaient ainsi liés à la divinité et à sa protection contre le mal. Cette pratique était à l’origine restreinte aux Farma (famille royale) mais elle se montra si efficace que le culte à Sengbenna eut de nombreux imitateurs et se popularisa. » Bognolo élabora par la suite d’autres interprétations sur le symbolisme de l’amulette mentionnée. À la page 127, Bognolo affirme que « lorsqu’il existe un souvenir de l’existence des fondeurs entre les Gan, celui-ci semble étroitement lié au concept de yirémba. Un ancien de l’un des clans des Gan raconta que dans les lieux où les yileoba, semi-descendants des LorhonKulango, qui dominaient la technique de la cire perdue, avaient pratiqué la fonte, les yirémba (Gan) semblaient avoir été une sorte de « gardiens des moules ». On peut déduire de ceci que les Gan n’étaient pas à proprement parler les fondeurs, mais qu’ils exerçaient un « contrôle de qualité » important sur les produits fabriqués pour eux. En résumé : - Les objets voltaïques archaïques peuvent être datés entre le premier tiers du 17ème siècle et la fin du 19ème siècle. - L’origine des pièces voltaïques archaïques et logiquement des pièces voltaïques postérieures, se situe dans le delta du fleuve Niger. La 20 tradition orale, et ce qui est tout aussi important, les correspondances entre les formes, les motifs décoratifs et les finitions des objets des deux régions en constituent la preuve. - Les connaissances et les savoir-faire des fondeurs, appelés Lokho en mandinga, furent transmis de cette zone vers Kong. (Nous ne pouvons pas écarter des contacts antérieurs avec les Koma.) - En raison de conflits avec les Dyula, les fondeurs (Lokho) abandonnèrent Kong au début du 18ème siècle, s’établirent dans la région des Sénoufo et adoptèrent leur langue par la suite. - Les formes, les motifs décoratifs et autres éléments formels nous permettent de déduire que les fondeurs anciens voltaïques acceptèrent des commandes d’autres ethnies. - Au fil de leurs migrations, les Lokho transmirent leurs connaissances à des artisans d’autres ethnies et les grands mouvements migratoires du Sud-Ouest du Burkina Faso leur offrirent de nouvelles conditions de vie (voir la carte des migrations). Ils s’installèrent dans des régions où les conditions de vie étaient bénéfiques pour eux et où leur travail était apprécié. Avec le temps, ils adoptèrent la langue et les coutumes de leurs employeurs. - Il n’a pas été démontré pour le moment que les Gan étaient les fondeurs voltaïques archaïques. Ils confièrent très probablement la fabrication de pièces de fonte à d’autres ethnies avec un contrôle de qualité très strict (Lorhon-Kulango et Lokho). - Il n’a pas non plus été possible de démontrer jusqu’à présent que les Gan étaient les auteurs de pièces fondues du voltaïque archaïques, mais il est possible qu’ils aient confié les commandes les plus difficiles à des fondeurs d’autres ethnies (Lohron, Kulango et Lokho). - Il est possible de distinguer très clairement les commandes des anciens Sénoufo, Kulango et les groupes des cercles des Lobi et Gurunsi et les commandes d’autres ethnies difficiles à identifier. Wilfried Glar 21 EARLY VOLTAIC 22 In studies carried out by K. F. Schädler1 and T. Phillips2, identical or very similar pieces have been attributed to different artisans. K. F. Schädler concludes that these objects were made by the Gan, while Phillips attributes them to the Lorhon. This divergence of views highlights how little is known about the makers of these pieces. Until stable criteria for determining the authorship of these early refined pieces are defined, broad terms such as ‘early Voltaic casters’ should be used, and their works should be described as ‘early Voltaic cast objects’ or ‘early Voltaic objects’. According to studies conducted by T. F. Garrard, these objects originated in the southwest of Burkina Faso or the northern region of Côte d’Ivoire.3 The population of this area is not homogenous; dozens of different ethnic groups live there and the artisans who made the pieces could belong to any one of them. However, a range of evidence suggests that the artisan-casters originated in the north, in the Inner Niger Delta. Part of this evidence derives from the oral tradition, an example of which was recorded by M. Père.4 T. F. Garrard also claims to be familiar with this oral account. In any case, it has not been scientifically demonstrated that the group or groups of early artisans referred to in the Mandé language as Lokho (Loro, Loko) gave their name to the Lorhon, an ethnic group of south-western Burkina Faso. Garrard cites A. Glaze5, who maintains that this is the case. K. H. Krieg confirmed to me that the Loko (traditional Senufo casters) were from Kong, as he was able to corroborate in interviews with the Gbato-Senufo. The author, together with W. Lohse 6 , offers this account in a book published by the Hamburg Museum. G. Bourgeois7 cites statements made by A. Glaze, according to which the casters migrated from the Inner Delta to the Goal Coast, following a trade route until they reached Kong, where they settled around AD 1400. They remained there until they came into conflict with the dominant Dyula people, a situation that led them to abandon Kong in the early eighteenth century. This period, which spans one or two generation, appears to be when the early Voltaic objects were made. Depending on the region, they date to between approximately 1740 and the end of the nineteenth century. As H. Labouret8 reports, after some early Voltaic pieces were found in the region of Gan, a growing number of early Voltaic objects began to come to light, amplified by new publications, and these newly found objects were hastily attributed to the Gan. The Gan are a relatively small ethnic group, comprising some 5,000 to 10,000 individuals, who have long resided in the southwest of Burkina Faso (see map of migratory movements). There is no evidence, however, that they have ever practised casting. A legend documented in a more recent publication by D. Bognolo9 tells how a Gan object was adapted and given a new religious purpose completely unrelated its original function. The legend tells the story of a woman who was gathering nuts in a forest when she suddenly found an unfamiliar object in her basket. When she told the witch doctor about it, he revealed to her that it was the symbol of a deity who had appeared to protect her. Two dogs would have to be sacrificed to establish the cult. As she was a woman and could not perform the sacred act herself, 1. Karl-Ferdinand Schädler, Erde und Erz, 1997 4. Madeleine Père, Les Lobi, Tradition et Changement (1988), 81. 2. Tom Phillips (ed.), Afrika, Kunst eines Kontinents, 1996 5. Anita Glaze, Art and Death in a Senufo Village (1981), 227, No 28. 3. Timothy F. Garrard, ‘Art of the Lorhon: Two Bracelets…’ in Tribal Art (Museum Barbier-Mueller, 1998), 33 and following. 6. Karl-Heinz Krieg, Wulf Lohse, Kunst und Religion bei den Gbato-Senufo (1981), 52. she entrusted the task to her husband, who became irrevocably bound to the power. The woman, who up until that point had been barren, gave birth to many children, including a daughter who was given the name Sengbenna. From that time on, many women commended themselves to the same deity in order to bear children and ensure that their newborns were protected from death. They made small amulets, similar to the one found in the forest, which they hung around the necks of their children, who were thus bound to the deity and protected from evil. Though this practice was originally carried out only by the Farma (royal family), it was so effective that the cult of Sengbenna became popular. Bognolo later proposed other interpretations of the amulet’s symbolic meaning. According to Bognolo, if there is a memory of the existence of the casters among the Gan, it appears to be closely linked to the concept of yirémba. She relates how an elder of one of the Gan clans explained that in the places where the yileoba – partial descendants of the Lorhon-Kulango and masters of the lost-wax technique – did their casting work, the yirémba (Gan) seem to have acted as ‘guardians of the moulds’. This suggests that the Gan were not casters themselves; rather, their role was to exercise strict ‘quality control’ over items made for them by others. In summary: - The early Voltaic objects date to between the first third of the eighteenth century and the late nineteenth century. - The early Voltaic pieces (and by extension later Voltaic pieces) originated in the Niger River Delta. This conclusion is supported by the oral tradition and, just as importantly, by similarities between objects from the two regions in terms of their form, decorative motifs and finishes. - The knowledge and skills of the casters, known as Lokho in Mandinka, were taken from this area to Kong. (Earlier contacts with the Koma cannot be ruled out.) - As a result of friction with the Dyula, the casters (Lokho) left Kong in the early eighteenth century. They settled in the region inhabited by the Senufo and later adopted their language. - Based on forms, decorative motifs, and other formal elements, it can be deduced that the early Voltaic casters accepted commissions from other ethnic groups. - In the course of their migrations, the Lokho passed on their knowledge to artisans of other ethnic groups, and the major migratory movements in the southwest of Burkina Faso offered them new living conditions (see map of migratory movements). They settled in places where living conditions were favourable for them and their work was valued, and over time adopted the language and customs of their employers. - It has not been demonstrated that the Gan were the early Voltaic casters. It is highly likely that they delegated the manufacture of cast pieces to other ethnic groups (Lorhon-Kulango and Lokho) subject to strict quality control. - To date it has not been possible to demonstrate that the Gan also made early Voltaic cast pieces; they may have passed on the most difficult commissions to casters of other ethnic groups (Lohron, Kulango and Lokho). - A clear distinction can be observed between the commissions of the early Senufo, Kulango, and groups linked to the Lobi and the Gurunsi, and those of other ethnic groups that cannot be easily identified. 7. Geert Gabriel Bourgois, Decorated Rings in Cire-perdue from the Senufo (1988), 7 and following. 9. Daniela Bognolo, ‘Under the Sign of the Snake’, in Arts & Cultures (2005), 115 and following. Wilfried Glar 8. Henri Labouret, Les Tribus du Rameau Lobi (1931), Table 2. 23 EARLY VOLTAIC 24 En estudios realizados por K. F. Schädler1 y T. Phillips2 han atribuido piezas idénticas o muy similares a distintos artesanos. K. F. Schädler atribuye dichos objetos a los gan, mientras que Phillips los atribuye a los lorhon, lo que pone de manifiesto la falta de información sobre los autores de estas piezas. Hasta que no se establezcan criterios estables sobre la autoría de estas antiguas y refinadas piezas, deberían aplicarse términos amplios, como «fundidores voltaicos arcaicos», y a sus obras describirlas como «objetos fundidos voltaicos arcaicos» u «objetos voltaicos arcaicos». Los estudios de T. F. Garrard 3 sitúan el origen de estos objetos en el suroeste de Burkina Faso o en la región norte de Costa de Marfil. La población de dicha zona no es homogénea, ya que la habitan docenas de grupos étnicos diferentes, por lo que deben considerarse tantos posibles autores como grupos étnicos. No obstante, numerosos indicios sitúan el origen de estos artesanos fundidores en el norte, en el delta interior del Níger, entre ellos la tradición oral, un ejemplo de la cual recoge M. Père.4 También T. F. Garrard afirma conocer esta tradición oral. De todas formas no se ha demostrado científicamente que este grupo o grupos antiguos de artesanos descritos en lenguaje mande como lokho (loro, loko) dieran su nombre a los lorhon, una etnia del suroeste de Burkina Faso. Garrard se remite a A. Glaze,5 que así lo afirma. K. H. Krieg me confirmó que los loko, los fundidores tradicionales de los senufo, procedían de Kong, según pudo corroborar en sus entrevistas a los gbato-senufo. Este autor, junto con W. Lohse, 6 lo relata así en un libro publicado por el Museo de Hamburgo. G. Bourgeois7 cita las afirmaciones de A. Glaze según las cuales los fundidores emigraron del delta interior a la Costa del Oro siguiendo una ruta comercial hasta llegar a Kong, donde se establecieron hacia 1400 d. C. Allí permanecieron hasta entrar en conflicto con los dyula dominantes, abandonando por ello Kong a principios del siglo xviii. Este lapso de tiempo que abarca entre una y dos generaciones parece ser el «momento del nacimiento» de los objetos voltaicos arcaicos. Estos pueden datarse aproximadamente entre 1740 y finales del siglo xix, según las regiones. Tal como informa H. Labouret, 8 desde el momento en que se hallaron algunas piezas voltaicas arcaicas en la región de Gan, empezaron a salir a la luz un número creciente de objetos voltaicos arcaicos, magnificado por nuevas publicaciones, atribuidos precipitadamente a los gan. Los gan constituyen una etnia relativamente pequeña, de unas 5.000 a 10.000 personas, asentada desde mucho tiempo atrás en el suroeste de Burkina (véase mapa de los movimientos migratorios). A pesar de esto, no existen indicios de que hayan practicado la fundición. Una leyenda documentada en una publicación más reciente de D. Bognolo9 relata cómo se adaptó un antiguo objeto de los gan, asignándole una finalidad religiosa totalmente distinta: «La leyenda narra la historia de una mujer que estaba recogiendo nueces en un bosque cuando, de repente, descubrió en su cesta un objeto desconocido. Cuando comentó su hallazgo con el hechicero, éste le reveló que el objeto era el símbolo de una deidad que se le había presentado para protegerla. Se debería llevar a cabo el sacrificio de dos perros para instaurar el culto. Puesto que era una mujer y no podía realizar este acto sagrado por sí misma, 1. Karl-Ferdinand Schädler, Erde und Erz, 1997 4. Madeleine Père, Les Lobi, Tradition et Changement, 1988, p. 81 2. Tom Phillips (ed.), Afrika, Kunst eines Kontinents, 1996 5. Anita Glaze, Art and Death in an Senufo Village, 1981, p. 227, núm. 28 3. Timothy F. Garrad, «Art of the Lorhon: Two bracelets…». En: Tribal Art, Museum Barbier-Mueller, 1998, p. 33 y ss. 6. Karl-Heinz Krieg, Wulf Lohse, Kunst und Religion bei den Gbato-Senufo, 1981, p. 52 lo encomendó a su marido, que quedó irrevocablemente ligado a este poder. La mujer, que hasta entonces había sido estéril, dio a luz a numerosos hijos, entre ellos una hija que recibió el nombre de Sengbenna. A partir de entonces muchas mujeres se encomendaron a la misma deidad para tener hijos y proteger a sus recién nacidos de la muerte. Elaboraban un pequeño amuleto parecido al hallado en el bosque, que colgaban del cuello de los niños, que quedaban así ligados a la deidad y a su protección frente al mal. Aunque en origen esta práctica sólo se llevaba a cabo entre los farma (familia real), resultó tan eficaz que el culto a Sengbenna se popularizó y se multiplicaron sus representaciones». Posteriormente, Bognolo elaboró otras interpretaciones sobre el simbolismo del mencionado amuleto. En la página 127, Bognolo afirma que «en caso de existir un recuerdo sobre la existencia de fundidores entre los gan, éste parece estar relacionado estrechamente con el concepto de yirémba. Un anciano de uno de los clanes de los gan relató que en los lugares donde habían fundido los yileoba, medio descendientes de los lorhon-kulango, que dominaban la técnica de la cera perdida, los yirémba (gan) parecen haber sido una especie de «guardianes de los moldes». De este hecho puede deducirse que los gan no eran propiamente los fundidores, sino un estamento que ejercía un fuerte «control de calidad» sobre los productos que se elaboraban para ellos. En resumen: - Los objetos voltaicos arcaicos pueden datarse entre el primer tercio del siglo xviii y finales del siglo xix. - El origen de las piezas voltaicas arcaicas, y lógicamente de las voltaicas posteriores, está en el delta fluvial del Níger. La tradición oral y, no menos importante, las correspondencias en las formas, los motivos decorativos y los acabados entre los objetos de ambas regiones deben considerarse una prueba de ello. - Los conocimientos y habilidades de los fundidores, llamados lokho en mandinga, fueron llevados de esa zona a Kong (no pueden descartarse contactos anteriores con los koma). - Debido a desavenencias con los dyula, los fundidores (lokho) abandonaron Kong a principios del siglo xviii, se establecieron en la región de los senufo y más tarde adoptaron su lengua. - A partir de las formas, los motivos decorativos y otros elementos formales, puede deducirse que los antiguos fundidores voltaicos aceptaron encargos de otras etnias. - A lo largo de sus migraciones, los lokho transmitieron sus conocimientos a artesanos de otras etnias, y los grandes movimientos migratorios en el suroeste de Burkina Faso les ofrecieron nuevas condiciones de vida (véase mapa de migraciones). Se acomodaron en los lugares donde las condiciones de vida fueran ventajosas para ellos y se valorara su trabajo, y con el tiempo adoptaron la lengua y las costumbres de sus patronos. - No se ha demostrado por ahora que los gan fueran los fundidores voltaicos arcaicos, pero muy probablemente delegaron la fabricación de piezas de fundición a otras etnias bajo un estricto control de calidad (lorhon-kulango y lokho). - Hasta hoy no se ha podido demostrar que también los gan fueran autores de piezas fundidas del voltaico arcaico, pero es posible que traspasaran los encargos más difíciles a fundidores de otras etnias (lohron, kulango y lokho). - Se puede distinguir muy claramente entre los encargos de los antiguos senufo, kulango y grupos de los círculos de los lobi y gurunsi y los encargos de otras etnias no identificables fácilmente. 7. Geert Gabriel Bourgois, Decorated Rings in Cire-perdue from the Senufo, 1988, p. 7 y ss. 9. Daniela Bognolo, «Under the Sign of the Snake». En: Arts & Cultures, 2005, p. 115 y ss. Wilfried Glar 8. Henri Labouret, Les Tribus du Rameau Lobi, 1931, cuadro 2 25 mali Carte : Mouvements migratoires des peuples du Sud de la Volta entre le 17ème et le 19 ème siècle et expansion de la technique à la cire perdue Delta intérieur Ethnies du Nord du Burkina Faso Po Les lokho, fondeurs du Mali, arrivèrent probablement à Kong vers 1400, à la cour de l’empereur des Mandé. Vers 1700, ils quittèrent Kong pour s’installer dans la région des Sénoufo, d’où la technique de la cire perdue s’étendit par la suite à toute la région de la Volta. (Théorie de T. F. Garrard d’après M. Père, A. Glaze et autres auteurs) Groupe du Sud-Ouest ug Burkina Faso ou lib a/ bo ug ou ri ba Gurunsi Frafra Nako Batié Nord Expansion de la technique de la fonte à la cire perdue Gaoua Gan avant, 1600 Kampti Dorosie, 1650 Dorosie Gan, Dyan, Lobi, Lodagaa , Birifor, 1680 Kong Ghana Wa Batié Sud Sisala , Puguli ( Pwa) , 1690 Puguli, 1740 volta noire Côte d’Ivoire Kulango, 1690 Lobi, 1770 Dyan, 1770 Lowiili, 1790 Birifor, 1800 Lodagaa , 1820 Remarque : les frontières actuelles ont été incluses à titre d’orientation. Les données sur les Lorhon proviennent, entre autres sources, des informateurs interviewés par T. F. Garrard. Sources : Michèle Fiéloux, Les migrations rurales des Lobi de Haute Volta vers la Côte d’Ivoire, 1974, p. 17 Timothy F. Garrard, « Deux bracelets de la région voltaïque », dans : Art Tribal, Musée Barbier-Mueller, 1998 Jack Goody, The Social Organization of the LoWiili, 1956, p. 5 Wilfried Glar Henri Labouret, Nouvelles notes sur les tribus du rameau Lobi, 1958, p. 16 Céline de Rouville, Organisation sociale des Lobi, 1987, p. 36 région Sénoufo Georges Savonnet, Les Birifor de Diépla et sa région. Insulaires du rameau Lobi, 1976, p. 113 Franz Trost, Die Bevölkerungsgruppen im Südwesten von Burkina Faso, 1990 26 27 Sélection des œuvres : collection de Klaus -Jochen Krüger 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 Sélection des œuvres : autres collections 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 Liste des œuvres exposées p. 30 - 31 H. 5,5 cm p. 36 H. 3,3 cm p. 42 H. 9,6 cm p. 48 H. 3,5 cm p. 56 H. 5,5 cm p. 61 H. 5 cm p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. p rov e n a n c e p. 32 H. 6 cm p. 37 H. 3,6 cm p. 43 H. 5,7 cm p. 57 H. 5,5 cm p. 62- 63 H. 6,5 cm : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e p. 49 Cloche H. 5,2 cm D. 15,5 cm p rov e n a n c e p rov e n a n c e p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. : Maine Durieu, France. Collection privée, Espagne. p. 33 H. 4,3 cm p. 38 - 39 H. 4,4 cm p. 44 H. 4,3 cm p. 52- 53 H. 11,3 cm p. 58 H. 3,4 cm p. 64 H. 5,7 cm p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Collection privée, Espagne. p rov e n a n c e : Collection privée, Espagne. p rov e n a n c e p. 34 H. 4,8 cm p. 40 H. 3,8 cm p. 45 H. 4,5 cm p. 54 H. 8,6 cm p. 59 H. 4,8 cm p. 65 H. 6 cm p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Max Itzikovitz, France. p rov e n a n c e : Collection privée, Espagne. p rov e n a n c e p. 35 H. 4 cm p. 41 H. 4,8 cm p. 46 - 47 H. 5,2 cm p. 55 H. 6,3 cm p. 60 H. 5,1 cm p. 66 H. 5,7 cm : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. p rov e n a n c e : Max Itzikovitz, France. p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. p rov e n a n c e p rov e n a n c e p rov e n a n c e 122 : Dr. Klaus -Jochen Krüger, Allemagne. : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 062) : Alain Dufour, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 050 ) : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 007) : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 004 ) : Wilfried Glar, Allemagne. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 028 ) 123 p. 67 H. 4,2 cm p. 73 H. 4,1 cm p. 78 H. 4,6 cm p. 86 H. 4 cm p. 92 H. 3,6 cm p. 97 H. 5,4 cm p rov e n a n c e : Wilfried Glar, Allemagne. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 026) p rov e n a n c e : Alain Schof fel, France. Dos et Ber tie Winkel, Pays - Bas. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 038 ) p rov e n a n c e : Wilfried Glar, Allemagne. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 027) p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- KOT- 060 ) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 044 ) p rov e n a n c e p. 68 - 69 H. 5,1 cm p. 74 H. 6,6 cm p. 79 H. 7,1 cm p. 87 H.5 cm p. 93 H. 5,3 cm p. 98 -99 H. 8,5 cm p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 014 ) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 006) p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 011) p rov e n a n c e : Collection privée, Espagne. p rov e n a n c e : Alain Dufour, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 053) p rov e n a n c e p. 70 H. 6,2 cm p. 75 H. 4,2 cm p. 80 - 81 H. 9,5 cm p. 88 H. 4,6 cm p. 94 H. 5,9 cm p. 100 H. 4,3 cm p rov e n a n c e : Bernd Muhlack, Allemagne. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 036) p rov e n a n c e : Angelo Miccoli, Italie. L . Vigorelli, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 034 ) p rov e n a n c e : Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 033) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 047) p rov e n a n c e : Max Itzikovitz, France. p rov e n a n c e p. 71 H. 4,2 cm p. 76 H. 4.3 cm p. 82- 83 H. 3 cm p. 89 H. 3,5 cm p. 95 H. 4,5 cm p. 101 H. 3,1 cm p rov e n a n c e : Maine Durieu, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 002) p rov e n a n c e : Maurice Bonnefoy, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 030 ) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 043) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 042) p rov e n a n c e : Alain Dufour, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 052) p rov e n a n c e p. 72 H. 7,2 cm p. 77 H. 7,6 cm p. 84 - 85 H. 4,1 cm p. 90 -91 H. 5,6 cm p. 96 H. 3,6 cm p. 102 H. 3,1 cm : Pierre Dar tevelle, Belgique. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 037) p rov e n a n c e : Alain Schof fel, France. Dos et Ber tie Winkel, Pays - Bas. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 039) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 041) p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 048 ) p rov e n a n c e : Max Itzikovitz, France. p rov e n a n c e p rov e n a n c e 124 : Max Itzikovitz, France. : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 018 ) : Maine Durieu, France. : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie ( PLP- 046) : Collection privée, Espagne. 125 p. 103 H. 3,9 cm p. 110 H. 3,2 cm p rov e n a n c e : Jean - Paul Delcour t, France. Giovanni Scanzi, Italie. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. ( PLP- 016) p rov e n a n c e p. 104 -105 H. 3,1 cm p. 111 H. 4,5 cm p rov e n a n c e : Alain Dufour, France. Dr. Pierluigi Peroni, Italie. 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Barcelone p h o t o g r a p h i e s : Guillem F-H (www.guillemfh.com) p h o t o g r a p h i e pa g e 116 : Pauline Shapiro (www.paulineshapiro.com) p h o t o g r a p h i e pa g e s 54 - 55 -94 -97 : Brigitte Cavanagh (www.brigittecavanagh.com) i n f o g r a p h i e : Ingrid Garasa & Pau Amorós c o n c e p t i o n e t m i s e e n pa g e : Pau Aguilar (www.bang-bang.ws) t r a d u c t i o n s : Artslingua Meritxell Prat (www.artslingua.com) i m p r e s s i o n : Norprint, S.A. c o m m i s s a r i at c o o r d i n at i o n ©textes: les auteurs. 2013 ©carte: Wilfried Glar. 2013 ©édition: David Serra - Art Tribal. 2013 David Serra, Art Tribal Avda. San Juan 2 08198 San Cugat del Vallés Barcelona, España T +34 667 525 597 | +34 667 525 595 e-mail: [email protected] www.davidserra.es