situation balkans
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Le 26 mai 2014 La situation aux Balkans Source : Ministère des Affaires étrangères et du développement humanitaire Des intempéries d’une rare intensité, les plus fortes depuis 1894, se sont abattues à partir du 13 mai 2014 et pendant plusieurs jours sur les Balkans, et ont particulièrement affecté la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie. En une semaine, l’équivalent de trois mois de pluie s’est déversé sur cette région. Des glissements de terrain, des coulées de boue et les inondations ont menacé des régions entières. Le 26 mai 2014, le bilan provisoire des victimes s’élève à 59 personnes, des millions de personnes sont touchés par la catastrophe, plus de 150 000 évacuations ont été réalisées, certaines villes sont encore sous l’eau, et le manque d’eau et d’électricité est toujours très problématique. Maintenant que les pluies ont cessé et que la phase de décrue des fleuves est amorcée, certaines villes ont autorisé le retour des habitants dans leur foyer. Les autorités des pays concernés se concentrent désormais sur le déblayage, le nettoyage et la désinfection des zones sinistrées, l’évaluation des dégâts et l’identification des besoins en terme de réhabilitation et de reconstruction. Les pertes économiques (liées au coût des destructions directes) se chiffrent en centaines de millions d’euros auxquels devraient venir s’ajouter les pertes économiques à long-terme. L’économie de ces pays a été complètement stoppée pendant plusieurs jours : les travailleurs ne pouvaient plus se déplacer et les entreprises n’étaient plus approvisionnées du fait des coupures d’eau et d’électricité et de la fermeture des axes de communication. L’urgence est donc de relancer l’activité économique pour limiter, autant que possible, les pertes. Le secteur agricole a été frappé de plein fouet : les cultures et le bétail ont été noyées sous des mètres d’eau. Un responsable municipal bosnien a estimé, aux vues des conséquences majeures des inondations, que les Balkans auraient besoin d’environ 10 ans pour se remettre de la crise. La Serbie et la Bosnie-Herzégovine font partie des pays les plus pauvres d’Europe et ne pourront donc pas, à elles seules, assumer les conséquences désastreuses de cette crise et assurer la reconstruction du pays. En effet, les autorités nationales et locales des Etats affectés auront besoin d’assistance pour reconstruire les infrastructures, rétablir le fonctionnement des services publics, et aider les citoyens à retrouver une vie normale. Ainsi, les autorités nationales des pays touchés font appel à la solidarité internationale pour parer aux conséquences de la crise. Les organisations internationales de l’urgence, dont certaines agences humanitaires de l’ONU (l’UNICEF, le PAM, le HCR et le PNUD) sont sur le terrain pour assister les autorités des pays dans la fourniture des ressources de première nécessité ainsi que dans le déblayage des zones sinistrées et pour participer à l’évaluation des besoins des populations et territoires affectés. L’Union Européenne a également réagi rapidement et son centre de réaction d’urgence de la commission (ERCC) a coordonné l’aide (bateaux, hélicoptères, tentes, kits humanitaires etc.) envoyée par 19 de ses Etats membres. L’UE devrait même débloquer le Fonds de Solidarité pour l’Union Européenne (FSUE) qui intervient lorsque les pertes représentent au moins 0,6% du PIB de l’Etat concerné. SERBIE En Serbie, l’état d’urgence a été déclaré dès le premier jour des inondations dans 5 villes (Valjevo, Sabac, Loznica, Cacak, Zajecar) et 13 communes (Osenica, Koceljeva, Ub, Ljig, Gornji, Milanovac, Mali Zvornik, Pozega, Vladimirci, Kosjeric, Obrenovac). Au total, selon le premier ministre, environ 40 municipalités sont touchées, ce qui représente plus de 1,6 millions de personnes sur les 7,1 millions d’habitants du pays. 33 personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe. De nombreuses routes ont été complètement fermées pendant plusieurs jours et 3500 km de route ont été endommagées et/ou rendues impraticables. Les autorités redoutaient également une crue importante de la Save qui non seulement mettrait en danger de nouvelles villes et menacerait de toucher la centrale thermique la plus importante de Serbie. Le premier ministre serbe estime que le coût de la catastrophe atteint des centaines de millions d’euros. Des experts ont même estimé les pertes à plus d’un milliard d’euros. Le système énergétique affiche d’ores et déjà des pertes de plus de 250 millions d’euros. La réhabilitation des routes et la reconstruction et les réparations à effectuer sur les infrastructures détruites ou endommagées devraient également avoir un cout considérable. De même, l’inondation de 80 000 hectares de cultures risque d’avoir des conséquences très dures pour la production agricole du pays. Du fait des ressources limitées de la Serbie qui figure parmi les plus pauvres pays d’Europe, les autorités serbes ont fait appel à la solidarité internationale. Des dizaines d’organisations humanitaires sont actuellement sur place pour répondre à la phase d’urgence. BOSNIE-‐HERZEGOVINE L’état d’urgence a également été déclaré en Bosnie-Herzégovine suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur les Balkans. Des glissements de terrain (plus de 100 à Srebrenica par exemple et environ 180 à Zavidovici) et des coulées de boue ont dévasté des villes et des villages, faisant plusieurs victimes. Au total 24 personnes ont été tuées par les inondations et leurs conséquences en Bosnie. Plusieurs milliers d’évacuations ont été nécessaires. Dans certaines régions, les grands axes routiers ont été complétement fermés pendant plusieurs jours. Les villes les plus affectées en Bosnie sont les suivantes : Brcko, Bijeljina, Bosanski, Samac et Orasje. Plus généralement, le canton de Posavina et le district de Brcko ont été lourdement touchés par la catastrophe. Malgré l’arrêt des pluies après le 19 mai, la situation humanitaire reste assez difficile dans les zones inondées. En effet, le manque d’eau potable et les coupures d’électricité rendent la situation très complexe. Par exemple, dans la ville de Fojnica, l’eau du robinet n’est pas potable et doit être désinfectée chaque jour pour éviter les risques de maladie. Plus de 100 000 personnes ont dû être évacuées de leur maison, ce qui constitue le pire exode de population depuis la guerre. Un quart de la population (un million de personnes) est concernée par la catastrophe et le manque d’eau potable. Les dégâts sont considérables : des milliers de maisons ont été détruites, ainsi que des axes de communication et des infrastructures publiques. Il existe aussi un risque d’épidémie si les cadavres d’animaux ne sont pas rapidement dégagés des zones inondées pour être incinérés. En effet, la décomposition des cadavres est désormais accélérée par les températures élevées que connaît le pays depuis quelques jours. Dans certaines villes (principalement situées dans les régions de Samac, Bijeljina, et Orasje), la situation est encore trop précaire et les populations ne sont pas autorisées à rentrer chez elles. Par ailleurs, les dégâts environnementaux sont jugés inquiétants notamment du fait du déplacement de champs de mines anti personnelles datant de la guerre de 1992, et des panneaux annonçant leur présence. Une mine a d’ailleurs explosé le 21 mai à Brcko sans faire de victime. Cela complexifie également les perspectives de reconstruction. Le président de la chambre de commerce extérieur en Bosnie estime que l’activité économique du pays devrait connaitre un recul d’environ 30%. Des experts ont également indiqué que les pertes économiques de la Bosnie se chiffrent en centaine de millions d’euros. Comme en Serbie, le secteur agricole a été durement frappé par le désastre. Les organisations internationales de l’urgence se sont immédiatement mobilisées pour assister les autorités nationales à évacuer les populations et à leur distribuer les kits de première urgence. Certaines villes ont commencé la désinfection des bâtiments dans les zones inondées. Il a été relevé un besoin urgent de pompes d’aspiration pour évacuer l’eau, des groupes électrogènes, des réservoirs d’eau et du matériel technique pour déshumidifier les infrastructures et équipements. CROATIE L’est de la Croatie a été particulièrement touché par la catastrophe. 3 victimes sont à déplorer, 38000 personnes environ ont été affectées et les pertes dans le secteur agricole sont estimées à plus de 30 millions d’euros. Plus de 4000 secouristes et pompiers sont mobilisés sur le terrain pour participer aux opérations d’urgence et de déblayage. Les autorités du pays ont indiqué que le niveau de la Save est désormais en baisse et que la situation se stabilise progressivement. Les besoins du pays sont principalement liés à la fourniture de nourriture, de désinfectants et de produits de nettoyage. Le gouvernement croate se réunira prochainement pour évaluer plus précisément les dégâts dans les zones touchées par la catastrophe et pour identifier les besoins des populations et territoires à court et long terme. Le fonds de solidarité pour les Balkans Aux vues de la situation et de la demande de certains de ses adhérents, Cités-Unies France a donc ouvert, le lundi 19 mai 2014, un fonds de solidarité pour les Balkans dont l’objectif sera, à terme, de mener un projet de réhabilitation/reconstruction (des infrastructures et/ou des services publics) avec des collectivités préalablement identifiées de Serbie, de Bosnie et/ou de Croatie. Un compte pour le fonds « Solidarité avec les Balkans» a été crée et il pourra être abondé par toute collectivité locale désireuse de répondre à cet appel. Plusieurs collectivités ont déjà fait part de leur intention d’abonder ce fonds. Selon les règles fixées par le Bureau Exécutif de Cités Unies France la gestion de ce fonds se fera par un comité conjoint des donateurs. Contacts Cités Unies France 9 rue christiani 75018 PARIS France Simoné Giovetti Chargé de mission Moyen-Orient, Arménie et Caucase, Europe du sud-est, groupe crises et réhabilitation Mail : [email protected] Tel : 01 53 41 81 87 Lucie Allex-Billaud Stagiaire Moyen-Orient, Arménie et Caucase, Europe du sud-est, groupe crises et réhabilitation Mail : [email protected] Tel : 01 53 41 81 85