Évaluation d`expérience du projet pilote affectations Sud

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Évaluation d`expérience du projet pilote affectations Sud
Mandat d'étude sur le rôle des
personnes en échange du Sud
Programme COMUNDO 2015-2020 pp 2
Responsable de l'étude: Daniele-Enrico Fino,
en collaboration avec Liliana Soler
Genève/Fribourg, 31 mars 2015
1
Table des matières
Résumé
I. INTRODUCTION, CONTEXTUALISATION ET OBJECTIF GENERAL
II. EVALUATION DU PROJET PILOTE
1. Le projet pilote en résumé
2. La démarche utilisée pour évaluer le projet pilote et les objectifs fixés
3. L'objectif spécifique
4. Les résultats de l'évaluation du projet pilote
4.1. La préparation du projet
4.2. La mise en œuvre du projet
4.3. Les effets de l'appui du CA (coopér-acteur/actrice)
a) Les organisations au Nord: FICD et MMF
b) Les CA
c) Les organisations partenaires du Sud
d) Les organisations en Suisse
4.4. Les leçons apprises et recommandations
III. RESULTAT DE L'ETUDE SUR LE CONCEPT
1. La situation actuelle de la réalité des échanges S-N
2. La typologie proposée par les évaluateurs comme base pour le concept
3. Les quatre piliers du concept
3.1 L'implication des CA du Sud dans le travail programmatique au Sud et l'élaboration du programme par pays
3.2 La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de l’information et
sensibilisation au Nord et au Sud
3.3 La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de formation (en tant
que formateur)
3.4. Le transfert /échange de savoirs Sud-Nord (en tant que prestataire de service
pour des tiers)
4. La démarche pour rendre le concept opératoire
2
Annexes
1. Termes de référence
2. Liste des documents consultés
3. Calendrier des entretiens
4. Synthèse de modalités d’échange de personnes (UNITE-Managua 2014)
5. Possibilité d'un schéma d'affectation du CA Sud
Abréviations et remarques terminologiques
AO :
Alessandra Oshiro Ceregatti
BS :
Barthélémy Sam
CA :
Coopér-acteur/actrice1
CEAS :
Centre Ecologique Albert Schweitzer
EE:
Equipe d'étude (Daniel Fino et Liliana Soler)
FGC :
Fédération Genevoise de Coopération
FICD :
Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement
MMF:
Marche Mondiale des Femmes
N:
Nord
N-S :
Nord-Sud
OP :
Organisation partenaire d'E-CH
S-N :
Sud-Nord
S:
Sud
1
Nous utilisons systématiquement cette expression pour désigner le/la volontaire car elle reflète mieux
le sens que l’envoi de personnel de coopération a dans le nouveau contexte international : il ne s’agit
plus, comme c’était souvent le cas dans le passé, d’envoyer du personnel du Nord pour lui permettre,
premièrement, de faire une expérience personnelle, mais plutôt de considérer cet envoi comme
s’intégrant dans d’un système d’acteurs qui interviennent en faveur du changement social. Parmi ces
acteurs, l’organisation partenaire au Sud avec qui le/la CA coopère prend une place centrale.
3
Résumé
Le mandat concerne l'étude du rôle des personnes en échange du Sud. Ce sont des professionnels ressortissants du Sud qui ont un contrat de travail de coopér-acteur/actrice (CA) avec
l'organisation d’échange de personnes du Nord.
Conformément aux termes de référence du 12.01.152, l'étude porte sur deux aspects liés à la
question des personnes en échange du Sud:
1. Résultat de l'évaluation du projet pilote de deux coopér-acteur/actrice-s S-N
2. Résultat de l'étude d'un concept de valorisation des compétences et du savoir du Sud
Concernant l’évaluation du projet pilote nous pouvons émettre globalement un constat positif sur le projet pilote. Les remarques critiques que nous avons faites doivent être jugées à la
lumière du caractère pilote du projet qui consistait justement à apprendre si le projet était faisable, efficace et pertinent, ce que nous pouvons confirmer.
Nous pouvons témoigner de l'intérêt vif, l'accueil très favorable et l'enthousiasme général que
nous avons pu constater auprès de tous les acteurs qui ont été concernés par le travail que les
deux CA ont fait pendant les 3 mois en Suisse. C'était un échange très riche en terme de relation interculturelle qui a sûrement contribué à renforcer la valeur de réciprocité qui est au cœur
de l’échange des personnes au sein de COMUNDO.
Les principales recommandations portent en résumé sur :
THEME/CONSTATS
RECOMMANDATIONS
I.
L'articulation
du
projet
d'échange S-N avec le programme par pays
Articuler ces projets d'échange S-N avec le programme
COMUNDO et les programmes par pays.
II. La planification des activités
Planifier dès le début 80 à 90% du temps de l'affectation. Cela
enlève peut-être un peu de flexibilité, mais en terme d'efficacité et
résultats visés on y gagnerait.
Renforcer le « volet » sensibilisation au Nord et au Sud.
Des nouvelles formes de communication/ sensibilisation doivent
être explorées pour les CA locaux.
III. L'implication des organisations partenaires du Sud où les
CA sont affectés
Refléter dans les instruments de planification et de « reporting »
l’implication des OP au Sud.
IV. La gestion du projet d'affectation par l'organisation en Suisse:
Intégrer dans la planification et dans les budgets, les besoins en
ressources humaines nécessaires.
Les CA doivent prévoir systématiquement l’envoi d’un rapport
intermédiaire à l’OP lors du séjour en Suisse et un retour (feedback) au Sud .
Disposer d’un tableau le plus complet possible de l’offre et de la
demande sur ce type d’échange de personnes.
V. Les canevas/modèles pour les
contrats, le suivi-reporting et
l'évaluation du projet:
Nous recommandons que COMUNDO développe/améliore les
instruments nécessaires à la mise en place, suivi et évaluation de
cette modalité d’échange.
VI. Le financement du projet
d'échange:
Dans la préparation des budgets, il faut établir des règles de conduite concernant le financement (diversification des sources) de
tels projets d'échange.
2
Voir annexe 1
4
THEME/CONSTATS
RECOMMANDATIONS
VII. Les modalités à prévoir en
cas de conflits
Il faut prévoir des modalités de résolution des problèmes pour le
cas où que l'intégration pose problème (modalité de médiation).
En ce qui concerne la réflexion sur le concept de valorisation des compétences et du savoir
du Sud, elle constitue un élargissement de la réflexion par rapport à l'évaluation du projet pilote. La proposition sur le concept a comme but de fournir les bases pour développer la valorisation des compétences de professionnels du Sud dans le cadre de la coopération internationale au développement et présente une typologie à la fois flexible mais bien structurée, comme
suit :
COOPERACTEURS/TRICES SUD
Modalité
Description
Contrat
Sensibilisation et
formation au Nord
et au Sud
(courts séjours)
Insertion temporaire au Nord auprès d'une organisation
(une ou deux fois
selon besoin)
CA nationaux
CA régionaux
/autres pays
Profil spécialisé/ spécifique pour travailler
avec les mouvements
sociaux et autres organisations partenaires,
ou parce que leur profil
n’est pas disponible au
Nord.
Conditions similaires
au CA Nord (souci
d’équité et non forcément d’égalité)
- Visite systématique au Nord
Réponse à une demande liée à des compétences spécifiques.
Conditions similaires
au CA Nord (souci
d’équité et non forcément d’égalité)
A travers un dispositif particulier
d’information, de
sensibilisation et de
formation (à développer)
Il s’agit d’échanges
entre pays différents.
- A travers un dispositif particulier
d’information, de
sensibilisation et de
formation (à développer)
Selon l’offre et la
demande, mais
hautement recommandée.
A prévoir systématiquement car ce
type de CA dispose d’une grande
expérience à partager avec les organisations du
Nord
Ce concept repose sur quatre piliers :
1. L’implication des CA du Sud dans le travail programmatique au Sud et l'élaboration du programme par pays
2. La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de l’information et sensibilisation
au Nord et au Sud
3. La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de formation (en tant que formateur)
4. Le transfert /échange de savoirs Sud-Nord (en tant que prestataire de service pour des tiers)
Finalement, il nous semble important de rappeler que la première partie du document concernant l’évaluation des affectations Sud-Nord et la deuxième partie portant sur l’élaboration du
concept de coopér-acteur local sont à la fois spécifiques et complémentaires.
La partie destinée à l’évaluation a permis à l'équipe d'étude de mieux situer, à partir d'un projet
pilote, les défis et enjeux de l’insertion au Nord du CA du Sud et a nourri notre réflexion sur le
concept de coopér-acteur local. La deuxième partie a été rédigée avant tout dans l'intention
5
d'ouvrir et d’orienter le débat entre tous les acteurs (COMUNDO en Suisse et dans les pays,
UNITE, DDC, Organisations partenaires au S et au N, Communauté des organisations de développement, etc.) sur la validité de cette orientation.
I. INTRODUCTION, CONTEXTUALISATION ET OBJECTIF GENERAL
Le mandat concerne l'étude du rôle des personnes en échange du Sud. Ce sont des professionnels ressortissants du Sud qui ont un contrat de travail de coopér-acteur/actrice (Fachperson en allemand et volontaro/a en italien) avec l'organisation d’échange de personnes du Nord.
Nous utilisons ci-après l'abréviation CA.
Conformément aux termes de référence du 12.01.153, l'étude porte sur deux aspects liés à la
question des personnes en échange du Sud:
1. Résultat de l'évaluation du projet pilote de deux coopér-acteur/actrice-s S-N
2. Résultat de l'étude d'un concept de valorisation des compétences et du savoir du Sud
Pourquoi une telle étude? Les acteurs au sein de COMUNDO4 et à UNITE, qui sont à l'origine
des réflexions autour des personnes en échange du Sud, argumentent5:
"Depuis de nombreuses années, les organisations suisses de la coopération par l’échange de
personnes ont pour ambition de mettre en valeur les compétences des partenaires au Sud6.
L’organisation faîtière suisse UNITE a multiplié ces dernières années les tables rondes et forums sur ce thème afin d’encourager la mise en œuvre de telles pratiques.
1. Dans le cas de COMUNDO/E-CHANGER, ses partenaires au Sud lui proposent d’offrir la
possibilité de mettre également à disposition leurs compétences propres dans une organisation partenaire en Suisse. Jusqu’à présent, les trois organisations de COMUNDO avaient
l’habitude d’organiser de courts séjours en Suisse de personnalités du Sud, dans un but de
sensibilisation et d’échange pour des conférences et des campagnes d’information annuelles. Diverses expériences, au niveau international, confortent aujourd’hui la possibilité
de développer cette offre (comme c'est le cas avec le récent projet pilote), qui présente également un intérêt concret pour les ONG au Nord.
2. Suite à l‘évaluation externe par la DDC7 (mandat D. Fino et L. Soler 2010), COMUNDO/ECHANGER a expérimenté l’insertion de coopérants (ressortissants) Sud qualifiés8 dans son
travail de programme, notamment dans des contextes sensibles comme la Colombie. Ces
coopérants Sud, constituent la base choisie pour des affectations Sud-Nord.
3
Voir annexe 1
COMUNDO est le regroupement d'E-CHANGER, Bethlehem Mission Immensee et Inter-Agire qui ensemble mettent à disposition des partenaires au Sud près de 120 coopér - acteurs/actrices
5
Extrait d'un document préparatoire: "Fonds d'innovation - Synthèse mandat Unité à ses membres", Josée Martin
(COMUNDO/ECH) / Martin Schreiber (UNITE), Fribourg/Berne, 04/02/15
6
Cf : L’échange de personnes dans la coopération au développement: Modèles et formes d’affectations (2014)
http://www.unite-ch.org/fr/extranet-page/download/548
7
Rapport d’évaluation E-CHANGER, mandat de la DDC, Daniel Fino et Liliana Soler, 20 juillet 2010.
8
Professionnel local (Coopér - acteur/actrice du Sud): De manière analogue aux affectations de longue durée
de professionnels suisses, un professionnel local, qui est familier avec le contexte au Sud, travaille dans le cadre du
«développement de capacités» au sein d’une organisation partenaire du Sud. Il a un contrat avec le partenaire du
Nord et soutient également celui-ci dans le travail de sensibilisation au Nord. (cf. aussi: Qui sont les coopérants
nationaux?: http://www.comundo.org/fr/nos_projets_et_activites/projets_au_sud/ech_ca_locaux.cfm)
4
6
3. Jusqu’à présent, les organisations suisses de la coopération par l’échange de personnes et
Unité9 n’ont ni capitalisé ni formalisé ces deux modalités afin de valoriser d’une manière cohérente ces deux formes d’affectation mettant en avant les compétences du Sud".
En résumé, le mandat présente : 1) l'évaluation d’un récent projet pilote d'échange de personnes Sud - Nord et, 2) un concept opérationnel de valorisation des compétences de professionnels du Sud dans le cadre de la coopération internationale au développement. Pour ce
faire, l'EE (équipe d'étude) est partie de l'analyse d'un certain nombre d'expériences pratiques
d'échange de personnes Sud - Nord et de partenariats Sud - Nord.
A un niveau d'objectif général, l'étude est une contribution à la définition, la clarification et la
reconnaissance de l'échange de personnes incluant tant les personnes en échange N-S que SN et S-S, actives dans la coopération internationale au développement. Plus particulièrement,
l'étude doit fournir les bases pour mettre en évidence la valeur ajoutée de professionnels du
Sud qui mettent leurs compétences à disposition du développement dans le cadre d'une stratégie d'échanges de personnes.
Il est utile de préciser ici que cette stratégie d'échange de personnes se réfère à
"...l'échange de ressources humaines qui travaillent au sein d'organisations de développement
(associations, coopératives, services publiques décentralisés) lesquelles sont en relation avec
des organisations similaires dans le même pays, dans la sous - région ou sur le plan international. Ce sont souvent des organisations qui sont liées au sein de réseaux.
Les collaborateurs des organisations sont les premiers acteurs de l'échange et ce sont les organisations qui encadrent et organisent l'échange. Les deux, les personnes et les organisations, bénéficient de l'échange.
Le concept d'échange, partagé par tous les acteurs impliqués, renvoie à des mots-clés et se
réfère à des idées de réciprocité, d'intérêt mutuel, de solidarité, d'inter - culturalité, de partage
de savoir, d'expériences et de compétences entre les personnes et organisations impliquées.
Elle vise le développement de capacités. Les thématiques de l'échange peuvent porter sur des
contenus techniques et/ou gestionnaires/institutionnels."10
II. EVALUATION DU PROJET PILOTE
1. Le projet pilote en résumé
COMUNDO a innové en 2014! A part sa tâche principale qui est l'engagement (pour un minimum de 3 ans) de professionnels-les suisses, ayant des qualités humaines reconnues, en tant
que coopér-acteur/actrice permettant d’appuyer des organisations du Sud dans leurs projets de
développement, COMUNDO a mis à disposition d'organisations en Suisse, pendant 3
mois, les compétences de coopér-acteurs/actrices du Sud.
De septembre à décembre 2014, deux coopér-acteurs du Sud ont ainsi collaboré avec: la FICD
(Fédération Interjurasienne de Coopération et de Développement) avec l’économiste Sam Barthélémy, du Burkina Faso, et la MMF (Marche Mondiale des Femmes Suisse) avec la spécialiste en mobilisation et réseaux, Alessandra Oshiro Ceregatti, du Brésil.
9
Il faut mentionner le "Seminario latinoamericano de UNITE", qui s'est tenu à Managua-Nicaragua du 24 au 28
novembre 2014. Nous y reviendrons dans notre document.
10
Extrait du "Guide méthodologique sur les échanges de personnes dans le cadre de la coopération S-S et S-N" (à
paraître), édité par le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer), rédigé par D. Fino, Neuchâtel, 15.12.2014
7
2. La démarche utilisée pour évaluer le projet pilote et les objectifs fixés
A part l'étude des documents mis à notre disposition (voir annexe 2), nous avons fait des interviews avec les principaux acteurs qui ont été en relation avec le projet pilote, à savoir:
 Les deux CA: M. Sam Barthélémy et Mme Alessandra Oshiro ont été interviewés par
skype
 Les responsables du projet à la centrale en Fribourg: Mme Josée Martin, Secrétaire générale E-CHANGER/COMUNDO à Fribourg, Mme Frédérique Sorg, et M. Josua Schädelin,
tous les deux chargés de programme à ECHANGER/COMUNDO
 Les coordinatrices de COMUNDO au Burkina-Faso (Mme Judith Somda) et au Brésil (M.
Djalma Costa). Entretien mené par skype.
 Les deux organisations en Suisse qui ont accueilli les deux coopér-acteurs: la FICD à Delémont et MMF à Neuchâtel (Marianne Ebel).
 Un entretien a également été fait avec Mme Miriam Nobre ex- coordinatrice de MMF Sao
Paulo (par skype) et avec le directeur, M. Oumarou Cissé, de l'organisation partenaire A2N
où BS est affecté.
 D'autres acteurs directement ou indirectement concernés par le projet pilote (collaborateurs de COMUNDO Lucerne et Fribourg, Action de Carême, FGC, FEDEVACO, CEAS)
 Une personne ressource (Bruno Clément, ex-collaborateur de COMUNDO-ECHANGER)
Les entretiens avec ces différents acteurs11 ont porté sur la naissance du projet, leur implication dans l'élaboration et la préparation du projet, sa mise en œuvre, les leçons à tirer.
3. L'objectif spécifique de cette évaluation est de vérifier la viabilité (Est-ce que ce n'est pas
trop compliqué?) et la pertinence (Qu'est-ce qui peut être tiré comme avantage de l'expérience?) du projet réalisé. Nous ferons également une appréciation de l'efficacité et l'efficience.
En ce qui concerne la durabilité, nous inclurons une réflexion dans la partie II sur le concept,
car l'expérience vécue est encore trop récente pour voir les effets en termes de durabilité.
Notre évaluation se réfère aussi à une réflexion sur les changements qu'on peut attendre
avec un tel projet. Nous partons de l'hypothèse implicitement défendue par les initiateurs du
projet12 qui stipule qu'avec une valorisation accrue de compétences de professionnels du Sud,
l'efficacité du programme des interventions peut être améliorée. Il s'agit de montrer qu'avec
une intensification d'échanges S-N, par laquelle davantage de savoir du contexte Sud entre en
considération, les actions menées par les organisations partenaires du S et du N sont améliorées. Nous avons donc, dans notre évaluation, porté un regard particulier sur les effets des
interventions des deux CA sur le travail des deux organisations du N qui étaient partenaires du
projet.
4. Les résultats de l'évaluation du projet pilote
4.1. La préparation du projet
Dès 2012-13, des discussions en interne à E-CHANGER/COMUNDO ont eu lieu pour expérimenter un tel échange S-N, tant à la centrale à Fribourg (avec UNITE), que sur le terrain.13 En
automne 2013, la décision est prise par la direction de COMUNDO au niveau suisse de chercher le co-financement du projet auprès de la DDC dans la demande de financement 2014 ;
11
Voir le planning détaillé en annexe 3
Voir document "Demande au Fonds d'innovation d'Unité, Projet Pilote "Insertion S-N", ECHANGER COMUNDO,
31 mars 2014
13
Par exemple, en 2013, un projet avait été proposé au Burkina-Faso qui prévoyait qu'une coopér-actrice du Nord,
pour son voyage à mi - contrat en Suisse, puisse être accompagnée par un coopér-acteur local et de contribuer
ainsi au travail de sensibilisation, d'information et d'échange avec le groupe de soutien. Ce projet, jugé bon dans
l'intention mais pas assez solide, n'avait pas pu être réalisé. Mais l'idée était lancée.
12
8
suite à l’acceptation de la DDC, la mise en œuvre du projet a été lancée. Par ailleurs, cette
modalité avait déjà été proposée formellement en 2009 par les coopérateurs en Bolivie 14 et a
été récemment abordée à l’occasion de la rencontre latino-américaine organisée par Unité en
novembre 201415.
Nous entendons, dans ce document, par échange S - N, une forme d’échange novatrice qui est
censée promouvoir une réciprocité dans la coopération par l’échange de personnes. Il ne
s’agit pas seulement d’un échange de personnes dans un but de sensibilisation, mais d’une
insertion concrète auprès d’une organisation partenaire16.
Les principaux critères qui ont guidé COMUNDO dans le choix des Coopér-acteurs pouvant
entrer en ligne de compte pour un tel projet pilote, étaient la langue17, le profil professionnel, la
motivation des CA et la répartition géographique (Afrique - Amérique Latine)18.
Parallèlement à la discussion au Sud avec les coordonnatrices, les organisations partenaires
et les CA, un travail intensif de préparation a eu lieu à Fribourg. Les premiers mois de 2014
ont été utilisés pour finaliser les documents de base, d'entente avec UNITE, de préparer le
budget et le financement, de prospecter auprès d'organisations en Suisse (une dizaine) pouvant être intéressées par une collaboration avec les CA, de proposer des cahiers des charges,
d'organiser la logistique, etc.
Le choix, fait par E-CHANGER/COMUNDO, des organisations partenaires en Suisse (FICD et
MMF), s'est essentiellement basé sur:
- l'intérêt /besoin manifesté par l'organisation au Nord
- la concordance des besoins des organisations avec le profil des CA
- la disponibilité en termes d'accompagnement et mise à disposition de ressources
- la faisabilité en terme logistique (hébergement, transport,...)
C'est à mi - 2014 que des conventions ont été signées avec UNITE, la FICD et la MMF.
Le processus a été participatif. Les acteurs au Sud (CA, Coordinatrice, Organisations partenaires) ont pu donner leur point de vue sur le projet. Il y a eu concertation et l'information a
circulé. En ce qui concerne plus spécifiquement l'implication des organisations partenaires du
Sud auprès lesquelles les CA sont affectés, il faut faire une analyse différenciée des deux cas:
- Pour le Burkina-Faso, cela n'était pas forcément évident pour l'organisation où BS est affecté (A2N, Association Nodde Nooto à Dori) de renoncer pendant 3 mois à l'appui de BS.
De plus il n'y avait pas un lien évident avec l'organisation en Suisse où BS est allé donner
un appui, point sur lequel une réflexion doit avoir lieu dans le futur dans des projets similaires.
- Pour le Brésil, l'organisation partenaire où Alessandra Oshiro (AO) était affectée, appartient au même mouvement que l'organisation en Suisse, la Marche Mondial des Femmes.
Pour les deux organisations, celle au Brésil et celle en Suisse, faisant partie du même
mouvement, c'était donc facile de voir les liens et l'intérêt mutuel.
Nous revenons sur cet aspect aux points 4.2 et 4.3c).
Les négociations avec la FICD et la MMF ont abouti à des conventions, des programmes,
des ententes sur les questions logistiques et des cahiers des charges détaillés. Les conditions
matérielles et les cahiers des charges avaient été préparés avec les CA. En fin de séjour, ces
14
Se référer à la lettre envoyée à E-CHANGER-COMUNDO par la coordination locale, mentionné dans les entretiens de Mme Josée Martin, Secrétaire générale E-CHANGER-COMUNDO à Fribourg, Josua Schädelin, Chargé de
programme à ECHANGER-COMUNDO et B.Clément, ex-collaborateur de COMUNDO-ECHANGER.
15
Se référer au document Memoria del seminario latinoamericano 2014 Unité, 24 au 28.11.2014, pp 14-24.
16
Se référer au document de travail "Programme Sud COMUND0 2015-2020 : concept relatif aux types d’insertion
ou d’échange", 2 décembre 2013. 2p.
17
Fort heureusement, les deux CA parlaient le français et pouvaient ainsi collaborer sans difficultés avec la FICD et
la MMF
18
Rappelé lors de la réunion du 3 mars avec ECHANGER/COMUNDO
9
documents initiaux se référant aux programmes et aux cahiers de charge, ont constitué la
base pour les « reporting » en fin de séjour (nous reviendrons sur le format de ces documents
ultérieurement). Dans l'ensemble, la démarche utilisée répond à des critères de qualité de
management.
Par contre, il n'y a pas une planification précise des activités de BS en dehors de la FICD et
d’E-CHANGER/COMUNDO à Fribourg, notamment la collaboration avec COMUNDO à Lucerne et Actions de Carême à Lucerne. Ces appuis ont en suite pris une importance relativement importante et ont posé quelques problèmes en termes de timing (voir remarques cidessous). A propos de l’affectation de AO, les objectifs et activités établis par les parties ne
considèrent pas non plus des activités en lien direct avec E-CHANGER/COMUNDO. D’autre
part, dans les deux cas, la planification ne tient pas compte des activités en lien direct avec les
intérêts ou besoins de l’organisation au Sud.
L'élaboration du budget: E-CHANGER/COMUNDO avait présenté un budget initial (mars
2014) qui s'élevait à 83'000 CHF, dont 50'000 CHF (60%) était destiné à couvrir les frais directs (Billets d'avion des CA, Visa et assurances, Indemnité complémentaire pour le séjour en
Suisse, frais de transport en Suisse) et 33'000 CHF (40%) pour des frais de préparation, accompagnement et direction du projet. Initialement ce budget devait être co-financé par le
Fonds d'innovation d'UNITE, mais par la suite, afin d'éviter un double financement, le projet a
été intégré dans la planification financière pour l'année 2014 (Programme transitoire 2014
DDC).
Au fur et à mesure que le projet s'est concrétisé, il y a eu une adaptation du budget net (juillet/août 2014) qui s'élève finalement à 64'000 CHF, dont 47% devaient être utilisés pour couvrir les frais directs et 53% pour les frais de préparation, accompagnement et direction du projet.
Nous verrons ci-dessous dans le commentaire sur les dépenses, comment le budget a été utilisé.
Pour la durée de trois mois, la FICD a contribué à hauteur de 600 CHF (en numéraire) et la
MMF avec une participation en nature évaluée à 3’300 CHF (logement CHF 2400.- et nourriture 900 CHF) pour compléter l'indemnité de séjour.
La situation contractuelle du CA: la question a été soulevée par plusieurs interlocuteurs, de
savoir à quel moment il est opportun d'envisager une affectation temporaire d'un/e CA pour
une mission temporaire dans une organisation du N. Dans le cas du projet pilote, les deux CA
étaient en fin de contrat (les contrats ont dû être prolongés pour pouvoir inclure l'affectation en
Suisse dans la période contractuelle). Cette question relève d'une grande importance si on la
lie à l'intérêt que l'organisation locale pourrait avoir à une telle "interruption" temporaire de l'affectation du CA. Nous reviendrons sur cette question dans les conclusions.
10
4.2. La mise en œuvre du projet: des organisations au Nord sont appuyées par un/e professionnel/le du Sud
Organisations
Critères
Nord
d'appréciation
Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement, Delémont
Marche Mondiale des Femmes Suisse, Neuchâtel
Condition
d'affectation
Barthélémy Sam (BS) a coopéré avec la FICD du 15.09.2014
au 04.12.2014, avec un taux d'occupation de 60%. Les autres
40% étaient répartis entre 20% d'appui à ECHANGER et 20%
pour le travail personnel (reporting, prise de recul,..).
Alessandra Oshiro (AO) a coopéré avec la MMF Suisse du
28.08.2014 au 30.11.2014, avec un taux d’activité de 80%
(MMF) et de 20% pour le travail personnel (reporting, prise de
recul,..).
Principaux
objectifs fixés
–
Renforcement institutionnel de la FICD et de ses
membres
–
Elargissement de la réflexion sur l'interculturel, les comportements et les innovations par un regard du Sud
-
Renforcement de la communication de MMF Suisse
-
Mobilisation pour l´action 2015 de MMF
-
Approfondissement sur les contenus de l’action 2015
- Renforcement de l’organisation de MMF Suisse
Amélioration des outils de formation, l'élaboration des
documents de projets, les procédures de suivi améliorant
la gestion de projets
Commentaire :
Commentaire:
La formulation des objectifs correspond aux besoins de MMF
Les objectifs sont clairs car ils indiquent explicitement la di- Suisse. Ils ne prennent pas explicitement en compte les intérection dans laquelle l'appui doit s'orienter. Ils laissent en rêts professionnels du CA, de l’OP au Sud, ni d’ECHANGER
même temps une marge de flexibilité pour que l'appui puisse COMUNDO, au niveau de la sensibilisation.
s'adapter une fois que le CA sera sur place.
–
Principaux
résultats atteints
(Efficacité)
D'après les informations obtenues à travers les rapports et les Malgré le fait que les objectifs aient été ambitieux, selon le
interviews, nous pouvons constater que les objectifs ont été rapport et les interviews, ceux-ci ont été atteints grâce à la
largement réalisés.
capacité de travail hors norme d’AO et en raison du fait que le
La FICD et huit associations ont reçu des soutiens spéci- taux d’activité prévu (80%) a été dépassé.
A partir des principaux résultats mentionnés dans le rapport19
20
- d'élaboration de documents, formulaires et tableaux de de MMF Suisse et à l’occasion des entretiens , nous pouvons relever :
bord, fiches de suivi, outils de communication, ...
- la conception de plans de cours de formation qui ont été - L’analyse des outils de communication utilisés par MMF
Suisse (site, listes de diffusion de courriel, réseaux soélaborés et des formations ont eu lieu
ciaux) .
fiques et des conseils en matière,
19
20
Affectation de courte durée (rapport final sans date)
Alessandra Oshiro, CA ; Marianne Ebel, MMF Neuchâtel ; Miriam Nobre, ex-coordinatrice MMF Brasil.
11
Organisations
Critères
Nord
d'appréciation
Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement, Delémont
- d'organisation interne
Un public plus large a pu en outre bénéficier de l'expérience
du CA (conférence public) et des articles dans les médias.
Les organisations de la FICD, outre la qualité humaine de BS,
son ouverture, sa capacité de communication, d'adaptation et
d'intégration, ont énormément apprécié l'expertise apportée
aux organisations dans les domaines
- de planification, suivi et évaluation
Marche Mondiale des Femmes Suisse, Neuchâtel
Le développement du site Web.
La formation à l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook
et Twitter).
- La formation à « Batucada » (tambours) et l’élaboration
de slogans et d’affiches pour la communication dans les
manifestations (à Neuchâtel, les 16, 23 et 31 octobre)
- La participation à, et l’organisation de deux activités de
formation autour de la souveraineté alimentaire,
- La prise de contact et la participation à plusieurs ren- l'application rigoureuse des principes de partenariat
contres avec des groupes de militantes femmes et
hommes sympathisants des luttes, revendications et pro- de regard critique d'un expert du Sud sur des activités des
positions de MMF, ainsi qu’avec d’autres mouvements
organisations ici au Nord, les instruments utilisés et les modasociaux comme via campesina et ATTAC.
lités de travail.
MMF suisse a qualifié l’expérience de très positive en soulignant que le profil du CA a répondu parfaitement aux besoins
de l’organisation. Le travail d’identification des activités et la
préparation logistique effectuée entre ECHANGE – COMUNDO, le CA et MMF ont permis d’atteindre les résultats attendus.
Coût de l'affectation
(Efficience)
-
L'affectation proprement dite des deux CA pendant 3 mois en Suisse ne constitue pas un coût extraordinaire. L'indemnité de
base du CA est complétée par une indemnité spéciale pour le séjour en Suisse et il faut ajouter le billet d'avion et les frais de
déplacement en Suisse. Le financement est partiellement déjà assuré par le budget régulier de COMUNDO (notamment en
ce qui concerne l'indemnité de base des CA), un supplément de la DDC sur le budget annuel et une contribution de l'organisation au N qui bénéficie de l'appui.
Ce qui par contre n'a pas été suffisamment prise en considération sont les frais de préparation, ainsi que la négociation et
l'accompagnement en Suisse, car le budget initial, qui prévoyait une affectation de 31'000 CHF, n'a été que partiellement utilisé. Estimant que ce travail en Suisse représente approximativement un 20% de travail sur une année, ce budget aurait largement été suffisant pour couvrir ces frais.
En terme financier (chiffres arrondis), les dépenses totales net sont de 41'511 CHF*). Elles ont été inférieures aux prévisions
(budget révisé 64'000 FR). Sur les 30'000 CHF budgétisé pour les frais directs liés à l'affectation des deux CA, les dépenses
se sont finalement élevés à 26'500 CHF, soit en moyenne à 13'250 CHF par CA. Les autres frais, comprenant la communication, des frais pour organiser des journées thématiques, l'accompagnement/suivi et le forfait administratif, s'élèvent à 19'380
12
Organisations
Critères
Nord
d'appréciation
Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement, Delémont
Marche Mondiale des Femmes Suisse, Neuchâtel
CHF (sur un budget de 31'000 CHF). Cette réduction des coûts de 37.5% s'explique par le renoncement d'un mandat externe
prévu dans le budget et une décision d'ECHANGER/COMUNDO d'imputer une partie des frais de direction/accompagnement
sur le budget régulier.
*)
Les dépenses totales s'élèvent en fait à 45'882 CHF, mais nous déduisons l'apport des organisations (FICD, Action de Carême, MMF)
qui ont contribué à la prise en charge des frais pour un montant de 4'371 CHF.
Emploi du
temps, Appréciation du cahier des
charges du
CA
(Viabilité)
21
Le programme du CA était assez dense. A part sa fonction
principale auprès de la FICD et ses associations membres
dans le Jura, il a passé une quinzaine de jours à Fribourg (ECHANGER), et a rencontré des organisations à Lausanne
(FEDEVACO), Neuchâtel (CEAS) et à Genève (FGC). Il a
séjourné aussi une semaine à Lucerne où il a rencontré
COMUNDO et a collaboré avec Action de Carême (AdC) qui
est partenaire de l'organisation au Burkina Faso où le CA est
affecté. Toutes ces activités étaient certainement intéressantes et enrichissantes pour les uns et les autres, mais le
programme a atteint ses limites.
Les activités et objectifs prévus dans la planification ont été
perçus21 comme ambitieux pour un séjour de trois mois.
Même s’ils ont été atteints au niveau de MMF Suisse, ils ont
engendré une charge de travail très importante pour la CA qui
a dû continuer à remplir, dans le même temps, certaines de
ses responsabilités en tant que MMF Brésil. L'autonomie de
transport, le téléphone, l'internet, l’argent de poche ont facilité
le travail de la CA avec MMF suisse ; cependant, son séjour
n’a pas vraiment permis à E-CHANGER/COMUNDO de profiter de sa présence pour le travail de sensibilisation de son
réseau en Suisse. D’autre part, aucune activité en relation
Nous constatons que grâce au programme précis avec la directe avec E-CHANGER/COMUNDO n’a été inscrite dans
FICD, les activités menées ont pu être suivies et évaluées. son cahier des charges.
Ce qui n'était pas le cas pour les autres activités qui n'avaient
pas fait l'objet d'une planification précise. Le reporting était
dans ce cas moins satisfaisant.
Avis confirmé par Alessandra Oshiro, CA, et Marianne Ebel, MMF Neuchâtel.
13
4.3. Les effets de l'appui du CA
Qu'est-ce qui est resté après son séjour (Post-affectation), pour les organisations appuyées de
la FICD et MMF, pour le CA lui même, pour l'organisation partenaire au Sud, pour les organisations en Suisse ?
a) Les organisations au Nord: FICD et MMF
En ce qui concerne la FICD et les organisations membres avec qui BS a collaboré, on peut
constater qu'après les 3 mois, quelques activités et initiatives sont en train de se mettre en
place. A titre d'exemples on peut mentionner:
- une organisation étudie la possibilité de proposer à son partenaire local un expert du Sud (et
pourquoi pas BS?) pour faire évaluer un projet qu'elle soutient. C'est grâce à la collaboration
avec BS que cette idée a surgi.
- une autre organisation a entamé une réflexion approfondie sur sa pratique de partenariat
avec des organisations au Sud et élabore une charte de partenariat suite aux discussions
qu'elle a eus avec BS.
- pour la même organisation, BS sert d'intermédiaire pour identifier des nouveaux partenariats
au Burkina-Faso
- pour une troisième organisation, BS a accompagné une mission de terrain en janvier 2015
pour préparer la réalisation d'une évaluation. Des termes de référence doivent être préparé et
l'organisation a l'intention de confier l'évaluation à BS.
- pour plusieurs organisations, les échanges avec BS ont permis de jeter un regard critique sur
la manière dont elles interviennent. Le point de vue d'un expert du Sud, après avoir pris connaissance de leur spécificité, leurs a été très précieux. Ces réflexions menées ensemble vont
laisser leurs traces.
Il est encore un peu tôt pour donner un jugement sur les effets, mais ces signaux sont encourageants. Visiblement, la collaboration avec BS a créé une base de confiance qui permet à
l'organisation d'entreprendre des nouvelles activités, voir d'entreprendre des changements et
des améliorations, qui se situent dans la suite de la collaboration qu'il y a eue avec BS pendant son séjour en Suisse.
Concernant l’action de MMF, nous pouvons identifier :
- Le développement de la communication de MMF comme un outil stratégique de cohésion et
de mobilisation. Concrètement, le fait d’avoir développé la communication en réseau avec
d’autres mouvements en Suisse et avec les réseaux sociaux, ainsi que la combinaison de ces
stratégies avec l’action dans la rue (les manifestations, réunions, ateliers) ont permis une meilleure présence lors de la manifestation du 8 mars 2015 (Journée internationale de la femme).
- Le renforcement de MMF suisse et l’amélioration de la coordination au niveau national dans
une logique de collaboration, d’articulation, de solidarité entre cantons, et non pas de compétition.
- La prise de conscience du besoin d’effectuer un travail de formation et de mobilisation conjointement avec les autres mouvements sociaux ; ainsi que d’entreprendre des démarches afin
d’avoir une personne travaillant pour MMF à temps partiel ou complet, qui puisse s’occuper
plus systématiquement de la communication.
- Le sentiment d’une plus grande reconnaissance comme mouvement social actif en Suisse. Le
travail d’articulation avec Via Campesina et Attac mais aussi avec des groupes de militantes
femmes et d’hommes sympathisants des luttes, revendications et propositions de MMF,
semble avoir aidé à cela.
- Le développement des compétences au sein de MMF Suisse pour mener et construire des
actions de sensibilisation, de formation et de mobilisation à partir de la base.
- Le développement d’un regard féministe sur les autres actions du contexte, par exemple sur
le thème de la souveraineté alimentaire.
14
- Une synergie plus importante avec MMF Brésil, le siège au Mozambique et le mouvement en
Europe. Concrètement, MMF Suisse participe actuellement à la planification de la prochaine
rencontre internationale en Europe qu’elle souhaite accueillir.
Selon Marianne Ebbel, membre de la coordination suisse de MMF, la présence d’Alessandra
Oshiro a, d’une part, contribué à la sensibilisation aux enjeux des élections au Brésil et au
transfert des compétences du Sud au Nord, et a, d’autre part, permis de « lutter contre la vision
colonialiste de la coopération internationale ». Selon Ebbel, dans le cas de MMF, le titre choisi
pour nommer cet échange de personnes « les femmes du Sud aident les femmes du Nord » a
réellement pris tout son sens dans cette expérience.
b) Les CA: Il ressort clairement que les CA ont bénéficié de cette expérience, en terme d'enrichissement, acquisition de nouvelle connaissances, sentiment d'avoir apporté une expertise et
un point de vu du Sud pour des organisations du Nord.
BS du Burkina Faso tire une conclusion largement positive de son séjour en Suisse. Il a pu
apporter quelque chose (voir point 2 ci-dessus), mais a aussi pu apprendre beaucoup, par
exemple sur l'environnement associatif en Suisse romande, le mode de vie en Suisse (dimension interculturelle), l'organisation du travail et le mode de fonctionnement des organisations
mais aussi les difficultés rencontrées (recherche de financement), etc. BS souligne que ce
tableau largement positif est notamment dû à:
- une bonne préparation du projet et notamment la clarté du cahier des charges
- l'investissement de la FICD
- l'accompagnement et le suivi d'E-Changer
- la souplesse, l'ouverture et l'intérêt de tous les acteurs rencontrés
Les difficultés rencontrées se situent au niveau de la gestion du temps: le programme était
dense (probablement il a atteint la limite du faisable) et les activités étaient multiples. Beaucoup de déplacements ont été nécessaires.
Pour AO, qui a déjà eu l’opportunité de travailler au niveau international, l’expérience a été
également très enrichissante et intense. Le travail effectué auprès de MMF suisse a été riche
en échanges et la CA a beaucoup apprécié l’accueil de MMF suisse. La CA considère que son
séjour a été très bien organisé et que les conditions logistiques mises à disposition lui ont
permis de bien effectuer son travail. Cependant, AO considère que le séjour a été très court
pour vraiment pouvoir profiter des opportunités qu’offre le volet international de la Suisse et
notamment de Genève. Il lui a manqué du temps pour effectuer plus d’activités en lien direct
avec ECHANGER-COMUNDO.
Une réflexion plus poussée sur les retombées positives ou négatives de ce cette expérience
aurait été possible en développant en amont un outil capable de retracer plus spécifiquement
ces aspects ; ou, sinon, en demandant aux CA, une fois rentrés au pays, un petit rapport plus
personnel pour expliquer ce qu’a signifié cet échange interculturel et professionnel.
c) Les organisations partenaires du Sud, l'analyse du Burkina Faso et du Brésil est, comme
déjà mentionné, un peu différente:
Au Burkina-Faso, l'organisation A2N où BS est affecté, ne voyait initialement pas le réel intérêt pour elle que BS parte pour 3 mois. Le directeur explique que pour des organisations
comme celle qu'il dirige, il y a un problème de manque de ressources humaines qualifiées.
Malgré que l’organisation bénéfice des financements assez importants de la part de bailleur de
fonds pour réaliser des projets, pratiquement tous les fonds sont destinés à des réalisation sur
15
le terrain et très faible pourcentage est destiné à la gestion et à l'institution qui a la responsabilité du projet.22
Le premier effet de ce projet, en soi certes très intéressant car c'était la première fois qu'il avait
vu le transfert de connaissances du Sud vers le Nord, voulait donc dire pour lui d'être privé
d'une ressource humaine très importante pour 2AN23. Il s'est laissé finalement convaincre et
les dispositions ont été prises pour que l'absence de BS ne soit pas ingérable. Il s'était mis
d'accord avec BS que le contact serait maintenu pendant son absence. Ce qui fut le cas, car
BS lui a envoyé un rapport intermédiaire pour l'informer de ce qui se passait en Suisse. Cette
information était pour lui très importante et l'a conforté par rapport à la validité du projet
d'échange. A son retour, BS a fait un debriefing à toute l'équipe de A2N et il a jugé cette démarche très intéressante: un membre de l'équipe bénéficie d'une expérience à l'extérieure et à
son retour il la partage avec le reste de l'équipe. Il considère cela comme une capitalisation de
connaissances utiles pour tous. Cela a marqué le directeur, car il était habitué à d'autres cas
où cette mise en commun d'expériences n'avait pas été faite.
Mais les retombées ne se sont pas limités à des acquis au niveau personnel/professionnel.
Lors de son séjour en Suisse, BS a pu prendre connaissance d'un logiciel très intéressant
pour l'élaboration des rapports, utilisé par une organisation qu'il a rencontré. Le directeur explique que cela constitue une grande faiblesse d'A2N, car souvent ils ne sont pas capable de
restituer et faire connaître d'une manière visible ce que A2N réalise sur le terrain. Quand BS
lui a donc fait une démonstration du logiciel, il a immédiatement accepté l'idée. L'utilisation du
logiciel permet à A2N d'améliorer son reporting et aussi d'échanger avec l'organisation au
Nord qui l'a fourni.
Pour MMF Brésil, le séjour d’AO s’est inscrit dans la continuité de son cahier des charges. Le
travail du CA en Suisse a renforcé les objectifs du mouvement international des femmes. Pendant son séjour en Suisse, la CA a su articuler et faire le pont entre le mouvement au Mozambique, au Brésil et en Suisse autour de l’organisation de la marche prévue pour la journée internationale le 8 mars 2015.
Ce dialogue entre les différents sièges de la Marche Mondiale des Femmes a contribué à faciliter le transfert du siège du Brésil au Mozambique, et à éviter une sorte « d’isolement » qui avait
été craint par les militantes au Brésil. En outre la CA a profité des compétences des militantes
chargées de la communication au Brésil en les mettant au service de MMF Suisse : plus précisément, des outils de communication utilisés au Brésil, comme le blog ou des éléments
d´animation pour les manifestations (batucada, ballons etc.), ont été directement transmis aux
militantes en Suisse, ce qui a fortement contribué à resserrer les liens au sein de MMF.
D’autre part, le rôle de la CA en Suisse a aussi permis d’avancer dans l’organisation de la
« Caravane internationale » dans laquelle les MMF d’Europe de l’est, de Turquie et de Grèce
se sont fortement impliquées. Finalement, le retour sur l’expérience en Suisse de la CA a été
fait peu après l’arrivé de la CA au Brésil, lors de la réunion nationale de MMF. Les exemples
d’actions concrètes organisées en Suisse ont été donnés.
Dans les deux cas, les activités et les objectifs liés aux intérêts précis de l’organisation du Sud
n’ont pas été discutés systématiquement entre les différents acteurs concernés et ils ne sont
pas explicitement mentionnés dans les documents qui retracent les engagements des uns et
22
Comme exemple il mentionne le cas d'un projet de 2,5 mio d'€ et 2AN perçoit 100'000 € pour les 3 ans. Cela ne
fait même pas 1,5%/an!
23
Nous avons appris par le directeur qu'entretemps, fort heureusement, un nouveau collaborateur a pu être engagé
qui est accompagné et formé par BS, car son contrat arrive dans quelques mois à échéance. La relève est donc
assurée.
16
des autres, ni par ailleurs dans les rapports finaux24. Les évaluateurs se sont basés essentiellement sur les entretiens,25 afin de reconstituer les effets pour les organisations du Sud.
d) Les organisations en Suisse
Auprès des organisations avec lesquelles BS a eu des contacts et a pu échanger (Action
de Carême, COMUNDO Lucerne, CEAS, FEDEVACO, FGC, DDC et évidemment ECHANGER/COMUNDO), il s'est agi moins de réaliser un programme de travail planifié à
l'avance, mais plutôt de se connaître, d'avoir une compréhension mutuelle des contextes des
uns et des autres, d'échanger sur les instruments et les méthodes de travail. Ces contacts ont
été bénéfiques tant pour les organisations que pour SB, les deux parties en ont profité. La réaction positive des différentes organisations était unanime à cet égard.
Néanmoins, les apports fournis par les deux CA auprès d'ECHANGER/COMUNDO n'ont pas
été assez systématiquement préparés et réalisés et n'ont pas fait l'objet d'un rapport spécifique
en fin de séjour, permettant de faire une appréciation approfondie. La fin du séjour s'est fait un
peu de manière informelle, en vitesse et sans un debriefing professionnel.
En ce qui concerne les contacts avec des organisations au Nord pas directement concernées
par l'affectation des CA, on peut mentionner l'exemple de la Fédération Genevoise de Coopéraiton. Pour la FGC en particulier, pouvoir profiter des compétences du Sud fait partie de sa
philosophie. Selon Maribel Rodriguez, secrétaire générale de la FGC, cela permet de créer une
relation directe avec le terrain et constitue un immense avantage pour les associations
membres. Par ailleurs, selon Maribel Rodriguez, cette démarche contribue à développer une
vision de la coopération plus horizontale et à changer la double dichotomie « le Nord dispose
de ce qui manque au Sud » et « le Sud a mieux que le Nord ». Par ailleurs, il y a une volonté
explicite de la FGC d’inviter des professionnels du Sud dans le cadre des formations des associations membres.
Dans le cas de Alessandra Oshiro, les contacts prises avec différentes organisations a eu
comme objectif de renforcer la action de MMF en suisse et notamment contribuer à planifier le
passage de la caravane féministe européenne en Suisse. Dans ce cadre, plusieures rencontres ont été faites26 avec le but de diffuser, sensibiliser les femmes aux thèmes de la MMF
et à l’action 2015.
24
Rapport d’affectation de courte durée.
Djalma Costa, coordinateur E-CHANGER COMUNDO au Brésil, Alessandra Oshiro, CA, Marianne Ebel, MMF
Neuchâtel, Sam Barthélémy, CA,Miriam Nobre, MMF Brésil, Judith Somda, coordonnatrice ECHANGER COMUNDO au Burkina Faso, Ousmane Cissé, Directeur d'A2N Dori.
26
Berne, 26 août 2014 : rencontre avec les femmes syndicalistes ; Berne, 30 août : réunion nationale de la MMF, on
a discuté la préparation de l’action 2015 ; Genève, les 12 et 24 septembre : réunion avec Carolina Eraso et Marina
Decarro ; Berne, le 17 septembre : participation avec Nani Moras, au forum des migrants organisé à Berne. Environs 100 personnes ; Lausanne, réunion avec Carolina Arruda, membre de Féminista ; Neuchâtel , 23 septembre :
réunion de la MMF pour compte rendu de la réunion nationale et pour avancer dans la préparation des actions ;
Fribourg, 29 septembre: réunion avec le syndicat SPP pour échanger sur la MMF comme mouvement permanent ;
Lausanne, 7 octobre : réunion avec Valentina Hemmler, de Uniterre/Via Campesina ; Genéve, 15 octobre : réunion
du collectif de la MMF-Genève ; La Chaux des Fonds, 22 octobre : participation au Café Bla-Bla, à RECIF ; Lugano,
27 octobre : réunion avec Daisy (groupe des femmes de Amnesty Internacional) ; Bellinzona, 29 octobre : réunion
er
avec Priscilla de Lima, pour parler sur la MMF Brésil et Suisse et comment s’engager dans l’action 2015 ; Berne, 1
novembre : participation avec la MMF dans l’action publique contre l’initiative Ecopop. Des femmes de la MMF venues de Berne, Fribourg, Genève et Neuchâtel étaient présentes ; Délémont, 3 novembre : rencontre avec la FICD –
Fondation Rurale Interjurassienne ; Fribourg, 4 novembre : participation dans la réunion de la MMF Fribourg ; Neuchâtel, 5 novembre: rencontre de la coordination de la MMF Suisse pour préparer la rencontre nationale de 6 décembre ; Neuchâtel, 6 novembre : participation au Café Bla-bla, à RECIF ;Berne, 7 novembre : rencontre avec les
femmes de AMES – Association des Femmes d’Espagne en Suisse ; Bâle, 8 novembre : entrevue avec Louise
er
Stabler ; Genève, 29 et 30 novembre et 1 décembre : participation aux réunions des campagnes pour arrêter
l’impunité des sociétés transnationales ; Berne, 6 décembre : réunion nationale de la MMF-Suisse.
25
17
Dans le deux cas, l'effet le plus important en aval de ces rencontres est certainement le renforcement de l’image des organisations au Nord et du réseautage, ouvrant des perspectives de
collaborations élargies ultérieures.
4.4. Les leçons apprises et recommandations
THEME/CONSTATS
I. L'articulation du projet d'échange S-N
dans le programme par pays:
Dans le cas du projet pilote que nous avons
évalué, le projet n'est pas réellement articulé
avec le programme par pays, même s'il figure, dans des termes très généraux (ré équilibrage des échanges de personnes),
dans le plan stratégique 2015-20 qui sert
comme document de référence.
RECOMMANDATIONS
Nous recommandons d'articuler ces projets
d'échange S-N avec le programme COMUNDO et les programmes par pays. Cela signifie
que cette option soit discutée avec tous les
acteurs concernés afin que le projet puisse
apporter une plus-value pour le programme,
notamment à travers un "bénéfice" à la fois
pour l'organisation partenaire, le CA concerné
et COMUNDO.
II. La planification des activités:
Nous avons constaté dès fin 2013/ début
2014 un très grand intérêt d'ECHANGER/COMUNDO à mettre en place cette expérience novatrice d'échange de compétences de CA-S en faveur d'organisations
basées au Nord. La planification des cahiers
de charge pour les deux affectations principales (FICD et MMF) était bien faite. Cela a
beaucoup contribué à ce que les deux séjours
se soient finalement très bien passées.
Par contre, les évaluateurs sont de l'avis, que
la planification des activités qui ne sont pas
liées à la tâche principale, a fait défaut. Cela concerne, d’une part, les objectifs liés aux
intérêts des OP du Sud ; et, d’autre part, la
collaboration des CA avec ECHANGER/
COMUNDO, notamment pour l’information et
la sensibilisation au Nord.
Si on laisse trop de marge et flexibilité pour
des "tâches annexes", il y a un risque, que le
bateau se surcharge rapidement et qu'il y ait
dispersion des activités. On peut comprendre
que, compte tenu du caractère pilote, l'expérience manquait pour planifier plus en détail le
programme de travail des CA, notamment de
BS pour ses activités en dehors de l'appui à
la FICD.
Nous recommandons clairement de planifier
dès le début 80 à 90% du temps de l'affectation. Cela enlève peut-être un peu de flexibilité, mais en terme d'efficacité et résultats visés
on y gagnerait.
En outre. il faudrait renforcer le « volet » sensibilisation au Nord et la visibilité de
COMUNDO comme facilitateur de cet
échange de personnes. Des actions concrètes qui visent à dynamiser les réseaux de
COMUNDO et à sensibiliser un public plus
large doivent être prévues dans la planification de la communication au Nord et au Sud.
Les actions de communication, telles que la
publication d’une revue, doivent permettre de
mettre en avant ces expériences innovatrices.
Des nouvelles formes de communication/sensibilisation doivent être explorées
pour les CA locaux. Les CA au Nord disposent des Groupes d’appui, mais les CA locaux ne comptent pas avec un instrument
adapté capable de permettre une communication/sensibilisation au Nord et au Sud.
III. L'implication des organisations parte- Nous recommandons vivement que les organisations partenaires soient impliquées suffinaires du Sud où les CA sont affectés:
samment à l'avance pour leur permettre d'être
Nous avons vu qu'elles n'étaient pas suffi- partie prenante du projet, de s'impliquer et de
samment impliquées dans la conception du faire valoir leurs intérêts. Ceci doit se refléter
projet. Le cas de A2N montre bien que mal- dans les instruments de planification et « regré les quelques effets positifs pour l'organi18
THEME/CONSTATS
sation du sud, constaté en aval, il faut, pour le
futur, prévoir systématiquement la préparation, l'implication et la planification de l'organisation partenaire. Cela doit faire impérativement partie du processus lorsqu'une affectation d'un CA est prévue, et cela suffisamment
à l'avance. Sinon il y a le risque que l'affectation bénéficie uniquement au CA et pas à
l'organisation partenaire. Dans le cas précis
de A2N, qui est soutenue par Action de Carême, on aurait par exemple très bien pu inclure dans le mandat de BS un travail spécifique avec Action de Carême portant sur des
points qui intéressent directement A2N. SB a
finalement passé 5 jours à Lucerne chez
AdC, mais cela s'est décidé seulement en
cours de route et les thèmes abordés dépassaient largement le partenariat A2N - AdC qui
n'était pas impliqué dans cette discussion.
RECOMMANDATIONS
porting ».
D'une part, il faut avoir cette discussion lorsque le contrat d'affectation d'un CA-S entre
COMUNDO et l'organisation partenaire est
négocié et signé. C'est aussi à ce moment
qu'il faut prévoir le moment opportun pour
éventuellement envisager l'affectation temporaire d'un CA-S auprès d'une organisation du
Nord. En effet, il est intéressant de relever
que l'affectation temporaire à l'extérieur de
l'organisation peut intervenir après une année
de travail du CA et, éventuellement, pour une
deuxième fois avant la fin du contrat, si les
CA, les OP du Sud et au Nord, et COMUNDO
l’estiment nécessaire. Une telle affectation
peut alors s'articuler mieux avec les intérêts
de l'organisation partenaire en "utilisant"
d'une manière optimale les expériences acquises par le CA.
Les CA doivent prévoir systématiquement
(comme cela a été le cas pour BS) l’envoi
d’un rapport intermédiaire à l’OP lors du séjour en Suisse et un retour (feedback) sur les
objectifs fixés avec l’OP du Sud une fois rentré au pays.
IV. La gestion du projet d'affectation par Il est important de bien intégrer dans la planil'organisation en Suisse:
fication et dans les budgets, les besoins en
ressources humaines pour la préparation,
Du côté de l'organisation en Suisse
la négociation, la mise en route et l'accompa(COMUNDO) qui gère le projet nous avons vu
gnement. Pour le démarrage/la continuation
que la charge de travail est relativement imd’un tel projet, il est nécessaire de prévoir un
portante pour gérer le projet pilote. La pertravail d’information systématique des OP au
sonne en charge de ce dossier n’a pas bénéNord et au Sud, afin de disposer d’un tableau
ficié d’un aménagement de son cahier des
le plus complet possible de l’offre et de la
charges pour mener cette tâche à bien –
demande.
aménagement qui aurait été nécessaire. Cela
aurait pu être évité si COMUNDO avait res- Si pour le moment on estime qu'un 20% de
pecté la budgétisation initiale (voir page 12 travail pendant 6 mois/1 année est nécesl'analyse budgétaire).
saire pour un projet semblable au projet pilote, cela peut évoluer en moins ou en plus,
selon l'expérience acquise avec le projet pilote et le nombre de CA concerné.
De toutes les façons, ces coûts doivent être
prévus dans les budgets des projets
d'échange et respectés. Il y a ensuite deux
possibilités pour assumer les tâches: soit (et
c'est la solution préférable) le taux d'activité
d'un/e collaborateur/-trice de COMUNDO est
augmenté ou COMUNDO sous-traite ces
tâches à une personne tiers (solution moins
intéressante!).
19
THEME/CONSTATS
RECOMMANDATIONS
V. Les canevas/modèles pour les contrats, Nous recommandons que COMUNDO dispose pour chaque projet d'affectation d'un
le suivi-reporting et l'évaluation du projet:
CA-S de:
Les documents actuellement utilisés sont que
partiellement adaptés pour gérer ce genre de 1) Une fiche de présentation du projet (qui
correspond dans les grandes lignes à la
projet.
fiche d'affectation existante mais qui doit
être adaptée, en distinguant plus clairement la demande de l'organisation partenaire du Sud et celle du Nord!) contenant
le contexte spécifique du CA, la position
des organisations partenaires, le rôle de la
coordination et du chargé de programme
en Suisse, les résultats attendus (pour
toutes les activités), le calendrier, la répartition des responsabilités, le type de reporting, d'évaluation et debriefing en fin de
mission du CA.
2) Une convention entre COMUNDO et l'organisation du N (idem à celle utilisée) avec
la fiche en annexe qui fait partie intégrante
de la convention.
3) Un canevas de fiche de suivi /rapport qui
se réfère au programme initial. Un rapport
intermédiaire et un rapport en fin de séjour
sont recommandés. Le rapport intermédiaire doit aussi être envoyé à l’OP du
Sud.
4) Tant le CA que les organisations du N
ayant bénéficié de l'appui et COMUNDO
doivent établir un rapport final avec une
évaluation finale et en montrant les perspectives d'activités et collaborations qui
sont envisagées.
5) Le rapport final doit prévoir une partie destinée à une appréciation plus personnelle
de l’expérience du CA (afin de permettre la
mise en évidence des richesses interculturelle et professionnelle de l’échange).
6) Dans le calendrier, il faut prévoir avant la
fin du séjour des moments de debriefing
organisés au Nord et au retour au Sud.
VI. Le financement du projet d'échange:
Dans la préparation des budgets, il faut établir
des règles de conduite concernant le finanDans le projet pilote de 2014, la contribution
cement (diversification des sources) de tels
de la FICD et de la MMF était inégale. MMF a
projets d'échange. Cela dépend beaucoup de
contribué avec 24% aux frais de la CA et
la position des bailleurs de fonds (DDC,
FICD avec 8% pour le CA.
FGC,..) par rapport à l'affectation de CA.
Comme il s'agit d'une prestation fournie à des
Nous recommandons d'envisager une contriorganisations du N, on doit se poser la quesbution de la part des organisations du Nord
tion dans le futur, à quel taux il faut fixer cette
au minimum de 20%. Cette contribution pourparticipation et combien revient à COMUNrait varier selon la taille, le type et les disponi20
THEME/CONSTATS
RECOMMANDATIONS
DO?
bilités budgétaires. On serait ainsi cohérent
avec la philosophie d'échange réciproque qui
est le leitmotiv de tels projets car tant l'organisation du Nord que le CA et l'organisation
partenaire du Sud sont gagnants.
VII. Les modalités à prévoir en cas de conflits: En effet, nous avons pu constater auprès des organisations en Suisse qu'une certaine crainte existait avant l'arrivée du CA de
ne pas savoir comment réagir si l'intégration
et la collaboration envisagée devait poser des
problèmes.
Il faut prévoir des modalités de résolution des
problèmes au cas où l'intégration pose problème (modalité de médiation).
Malgré une très bonne préparation et connaissance en amont des CA / organisations
au N impliqués, il peut cependant survenir
des mésententes ou incompréhensions lors
du déroulement de la collaboration ou/et des
problèmes d'adaptation réciproque.
Il serait bien que dans les contrats de collaboration entre COMUNDO et les organisations
"bénéficiaires" il soit précisé les modalités à
appliquer en cas de problèmes /litiges. Normalement, une première étape dans une telle
modalité consiste en un entretien en bilatéral
entre le CA et COMUNDO. Une deuxième
étape est la réunion tripartite (COMUNDO,
Organisation du N et COMUNDO). En cas de
conflit permanent ou continuation du problème, un arrêt précoce de l'affectation peut
être envisagé. Ces modalités sont portées à
la connaissance de toutes les parties impliquées au moment de la signature des contrats.
En guise de conclusion, nous pouvons émettre globalement un constat positif sur le projet
pilote. Les remarques critiques que nous avons faites doivent être jugées à la lumière du caractère pilote du projet qui consistait justement à apprendre si le projet était faisable, efficace et
pertinent, ce que nous pouvons confirmer.
Nous estimons que le projet a été mené d'une façon professionnelle en soulignant que certains
aspects importants, comme par exemple l'implication de l'organisation partenaire du Sud, la
planification d'un certain nombre d'activités annexes (ayant eu comme conséquence une certaine surcharge du CA), ou la surcharge de la gestion du projet en Suisse, etc. n'ont pas été
suffisamment pris en considération lors de la planification.
Nous pouvons témoigner de l'intérêt vif, l'accueil très favorable et l'enthousiasme général que
nous avons pu constater auprès de tous les acteurs qui ont été concernés par le travail que les
deux CA ont fait pendant les 3 mois en Suisse. C'était un échange très riche en terme de relation interculturelle, qui a sûrement contribué à renforcer la valeur de réciprocité qui est au
cœur de l’échange des personnes au sein de COMUNDO.
21
III. RESULTAT DE L'ETUDE SUR LE CONCEPT
Cette étude constitue un élargissement de la réflexion par rapport à l'évaluation du projet pilote
faisant partie du chapitre II précédent. Si l'évaluation du projet pilote concerne une action spécifique de "test" d'une des modalités de transfert de connaissances du S au N par le biais de
CA-S, l'étude sur le concept essaie de fournir les bases élargies de différentes formes de valorisation des compétences de professionnels du Sud dans le cadre de la coopération internationale au développement.
Comme déjà dit au chapitre I en introduction sur l'objectif, le concept doit permettre l'opérationnalisation et mise en œuvre d'une stratégie d'échange de personnes qui valorise les compétences de professionnels du Sud27.
Nous devons d'emblée préciser que la réflexion que nous menons sur le concept, ne part pas
de zéro. Nous tenons compte des expériences déjà pratiquées par COMUNDO et des réflexions en cours depuis quelques années au sein de COMUNDO et d'UNITE.
C'est pour cette raison que dans cette partie du document, nous :
- résumons dans un premier chapitre la perception et la pratique existante principales et plus
récentes en matière d'échange S-N,
- présentons notre proposition de classification des échanges S-N, et
- montrons ensuite quelques aspects institutionnels dont le futur concept doit tenir compte.
Avec tous les interlocuteurs mentionnés en annexe 3, nous avons abordés les questions/ thématiques se référant au concept, à savoir:
- l'implication du CA dans le travail de programmation au Sud et le programme pays
- la contribution éventuelle pour la sensibilisation et l'information au Nord
- les voies, les possibilités et le potentiel de valoriser les compétences de professionnels du
Sud
- le statut des CA, leur préparation et accompagnement
1. La situation actuelle de la réalité des échanges S-N
COMUNDO a une longue expérience dans le transfert de savoir et de compétences de personnes du Nord vers le Sud et a développé différentes modalités d’échanges de personnes qui
valorisent les compétences des professionnels du Sud. Ces modalités sont exprimées dans le
Programme COMUNDO 2015-2020 et dans le concept relatif aux types d’insertion ou
d’échange28.
En ce qui concerne plus spécifiquement les échanges S-N et plus particulièrement le rôle de
CA locaux, la principale référence se trouve dans le programme Sud où il est dit: "L'engagement de coopér-acteurs/actrices locaux/locales repose sur la logique du programme. Dans le
cadre de sa réalisation, il y a des tâches qui sont centrales mais que ne peuvent pas être effectuées par des coopér-acteurs/actrices externes. Lorsque des connaissances très particulières
sont exigées, elles ne peuvent pas toujours être apportées par des coopér-acteurs/actrices
27
Pour rappel: comme déjà défini dans l'introduction, nous nous focalisons dans notre étude sur des coopér-acteurs
Sud (ou locaux) qui peuvent être des professionnels nationaux ou de pays de la sous-région. Peuvent aussi entrer
en ligne de compte des membres des organisations partenaires locaux. Tous ces professionnels du Sud, liés d'une
manière ou une autre à COMUNDO, peuvent jouer un rôle dans des activités d'échange S - N de courte/moyenne
durée (jusqu'à 3 mois). Nous excluons donc dans notre réflexion des affectations de professionnels du S au N pour
des durées prolongées, qui répondraient à d'autres objectifs.
28
Se référer aux documents « Programme Sud COMUNDO 15-20 : concept relatif aux types d’insertion ou
d’échange du 21 décembre 2013 » et au « Programme 2015-2020 du 12 décembre 2014). A5 Programme Sud, p.51
22
d'un autre contexte culturel. L'engagement de coopéra-acteurs locaux/locales permet aussi à
une organisation partenaire d'acquérir un savoir faire spécifique. La part de coopéracteurs/actrices locaux/locales est au maximum de 10% des engagements." 29
En plus de l'engagement de quelques CA-locaux (en complément à l'engagement des coopéracteurs/actrices "classiques") qui peuvent apporter un point de vue du Sud dans le travail,
COMUNDO pratique l'échange S-N par l'invitation ponctuelle de représentants de partenaires
du Sud dans des moments de campagne de sensibilisation et d'information au Nord. Mais ces
activités de transfert de connaissances du S vers le N ne sont pas définies dans un concept ou
une stratégie spécifique. Pourtant, en discutant avec différents interlocuteurs de COMUNDO, il
y a un avis généralement partagé qui consiste à dire qu'il est impératif que le point de vue de
Sud soit plus présent dans le travail de COMUNDO.
Cette volonté et ce sentiment ont été développés dans le programme 2015-2020, non pas dans
le chapitre sur le programme Sud, mais dans le chapitre 6.4 intitulé "Objectif et stratégie du
programme COMUNDO, Apprentissage citoyen et Coopération par l'échange de personnes
comme méthode de travail". Il est intéressant de s'y référer car on y trouve la justification philosophique, éthique et stratégique de la valorisation du savoir du Sud: "Pour atteindre les objectifs du programme, c'est l'apprentissage citoyen qui est au centre de la stratégie. Un apprentissage citoyen signifie que des personnes du Nord apprennent des personnes du Sud et
qu'inversement des personnes du Sud apprennent des personnes du Nord, ..."30 Ce modèle
d’apprentissage « possède la spécificité de constituer une démarche de réciprocité et non de
transfert a sens unique… »31 .
Afin de donner une place plus importante à cette réciprocité, il est nécessaire de développer
les dispositifs, les instruments et les ressources permettant une traduction plus significative,
plus systématique et efficace du postulat d'échange avec le Sud. Trouver un meilleur équilibre
entre les échanges Nord-Sud et Sud-Nord, mais aussi Sud-Sud, est cohérent avec la démarche d'échange déclarée par COMUNDO.
La plus-value réside dans le fait que les efforts de développement soutenus par COMUNDO
sont menés en étroite concertation par des acteurs se trouvant dans différents contextes (N et
S) et ont différentes expériences. L'hypothèse est qu'une telle approche augmente la chance
que les objectifs visés d'une amélioration durable de la situation socio-économique des communautés concernées, soient efficacement atteints.
La plus - value touche donc directement l'accroissement de la cohérence, la crédibilité et l'efficacité de l'organisation et sur un plan plus personnel le renforcement de l'auto-estime de professionnels du Sud et la capacité de se situer dans un contexte interculturel. Sur un plan plus
général, cette démarche contribue aussi à lutter contre les préjugés (le Nord "sait" et le Sud
"apprend") et renforce le principe de l'Alignement 32 comme un des principes pour améliorer
l'efficacité de la Coopération au développement.
Il est intéressant de constater qu'UNITE a également entamé une réflexion sur les CA-locaux.
Lors d'un atelier tenu à Managua en novembre 2014 avec une trentaine de participants venant
de Suisse et huit pays d'Amérique Latine pour réfléchir sur le rôle des coopér-acteurs Sud, il y
a eu une tentative de définition des types et champs d'interventions des CA33.
En nous référant à l'annexe 4, nous pouvons constater qu'il existe une variété importante de
dénominations pour les échanges des personnes qui concernent les personnes du Sud : CA
nationaux, CA locaux, échanges Sud-Sud, échanges Sud-Nord, CA Sud-Sud et échange de
29
Programme COMUNDO 2015-2020, A5 Programme Sud, p. 51.
Programme COMUNDO 2015-2020, Chap. 6.4, p. 19.
31
Programme COMUNDO 2015-2020, p. 10.
32
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement
33
Extrait de Síntesis de las modalidades de intercambio de personas realizadas o ejecución en 2014 por cada delegación participante al seminario latinoamericano 2014 de Unité – Memoria del encuentro, pp. 14.
30
23
compétences de professionnels locaux du Sud. Ces modalités, dans le cas d’UNITE, sont
classées en trois modèles34 : développement et renforcement de la société civil et apprentissage. La différence entre les trois modèles n’est pas explicite dans le rapport du séminaire de
Managua.
A partir des différentes modalités et leurs définitions35, l'équipe d'étude a essayé de clarifier les
typologies et a reconstitué la suivante typologie qui reflète notre perception des différentes pratiques d’engagements Sud en discussion ou actuellement pratiqués par COMUNDO.
34
35
Voir tableau ci-dessous.
Se référer aussi à l’entretien avec Josua Schaedelin effectuée le 10 mars 2015.
24
TYPOLOGIE DES PRATIQUES D’ENGAGEMENTS SUD à COMUNDO
ECHANGES SUD
Modalité
CA nationaux
d’un an, renouvelable 2
x un an (durée max.3
ans)
Type
Particularités
(maximum 10% du
nombre des CA to36
taux )
Sensibilisation au Nord
(courts séjours)
Insertion temporairement au Nord
(auprès d'une organisations)
Relève
Personnel qui a pour but de continuer une action/travail mené-e par un CA du Nord qui a finalisé
son contrat (exemple de Hernaldo Araúz au Nicaragua).
Paiement régressif
de la part de
COMUNDO et participation progressive
de l’organisation
partenaire.
Pas systématique
Pas d’expérience
Satisfaction
d’une demande au Sud
En absence d’un CA du Nord disponible (pour travailler dans une zone à risque, exemple de Barthélemy Sam à Dori) et en réponse à un besoin d’une
organisation partenaire au Sud (exemple de Nora
Bonilla en Colombie).
Conditions du contrat
similaires au CA
Nord (différence
dans les prestations
sociales)
Pas systématique
1 expérience en 2014
dans le cadre des
projets d’innovation.
Profil très spécialisé/spécifique qui ne se trouve pas
au Nord (exemple de l’avocat Eduardo Correa au
Brésil) ou en réponse à une relation stratégique
(exemple de l’appui apporté aux mouvements sociaux par Alessandra Oshiro au Brésil).
Conditions du contrat
similaires au CA
Nord (différence
dans les prestations
sociales)
Pas systématique
Echange entre
deux organisations du Sud
Rencontre ponctuelle autour d’une thématique ou
lors d’un événement (exemple de COMUNDO Brésil
et Nicaragua)
Pas de contrat
Pas systématique (invitations au Nord des représentants des organisations partenaires)
Pas d’expérience
CA Sud -Sud
Il existe un fort intérêt et une forte demande des or37
ganisations partenaires . Il s’agit d’échanges entre
pays différents.
Pas d’expérience
Pas d’expérience
Pas d’expérience
Réponse à une
compétence
spécifique
Autres affectations au
Sud
Description
ECHANGES SUD - NORD
(Sam Barthélemy)
1 expérience en 2014
dans le cadre des
projets d’innovation.
(Alessandra Oshiro)
36
Chiffre établi dans le programme 2015-2020 de COMUNDO
Exprimé lors de l’évaluation effectuée par Daniel Fino et Liliana Soler en juillet 2010 (voir rapport d’évaluation E-CHANGER, mandat de la DDC) et les entretiens effectués
dans le cadre de l’actuel mandat.
37
25
2. La typologie proposée par les évaluateurs comme base pour le concept
Compte tenu des éléments mentionnés auparavant, il nous semble nécessaire de rendre
COMUNDO attentif au fait que la flexibilité dans la mise en place des différentes modalités
peut se révéler difficile, notamment pour cibler les résultats attendus dans l’échange des personnes au Sud. Il semble nécessaire de trouver dans la richesse des modalités un chemin
mieux structuré qui permette un développement systématique des instruments et des ressources humaines nécessaires à ce type d’échanges. Le développement de ces instruments et
l’allocation des ressources pour développer la valeur de réciprocité reposent sur une décision
claire et un positionnement politique au sein de COMUNDO.
Dans un souci de clarté mais aussi de simplification, il faut veiller à rester dans un cadre à la
fois flexible mais bien structuré. Nous considérons que l’actuel CA national de type relève avec
un contrat d’un taux d’activité dégressif corresponde plus à un profil d’employé local qui a
comme rôle de faciliter la transition d’une organisation partenaire vers son autonomie. Il s’agit
généralement d’un apport de COMUNDO pour financer en partie un employée de l’organisation
ou une personne qui va devenir un employé de l’organisation.
En conséquence, les évaluateurs proposent de réduire à deux les modalités de CA Sud et de
les articuler à une action au Nord comme suit :
COOPERACTEURS/TRICES SUD
Modalité
Description
Contrat
Sensibilisation et
formation au Nord
et au Sud
(courts séjours)
Insertion temporaire au Nord auprès d'une organisation
(une ou deux fois
selon besoin)
CA nationaux
CA régionaux
/autres pays
Profil spécialisé/ spécifique pour travailler
avec les mouvements
sociaux et autres organisations partenaires,
ou parce que leur profil
n’est pas disponible au
Nord.
Conditions similaires
au CA Nord (souci
d’équité et non forcément d’égalité)
- Visite systématique au Nord
Réponse à une demande liée à des compétences spécifiques.
Conditions similaires
au CA Nord (souci
d’équité et non forcément d’égalité)
A travers un dispositif particulier
d’information, de
sensibilisation et de
formation (à développer)
Il s’agit d’échanges
entre pays différents.
- A travers un dispositif particulier
d’information, de
sensibilisation et de
formation (à développer)
Selon l’offre et la
demande, mais
hautement recommandée.
A prévoir systématiquement car ce
type de CA dispose d’une grande
expérience à partager avec les organisations du
Nord
Possibilité d'un schéma d'affectation du CA Sud
Dans l'annexe 5, nous présentons un scénario possible pour l'organisation du travail d'un/e CA
qui montre l'articulation entre son affectation auprès d'une organisation partenaire au Sud avec
une ou deux insertions temporaires auprès d'une organisation au Nord.
26
3. Les quatre piliers du concept
La typologie présentée ci-dessous réponse sur quatre piliers :
3.1 L'implication des CA du Sud dans le travail programmatique au Sud et l'élaboration
du programme par pays.
Cette implication se pratique déjà dans beaucoup de cas dans la vie institutionnelle de
COMUNDO. Les expériences faites jusqu'à maintenant sont généralement bonnes. Les séminaires annuels des coordinateurs sont des moments privilégiés où des points de vue du Sud
sont pris en considération, même si les CA et les organisations partenaires n'y participent pas,
mais ont souvent été consultés au préalable. Par exemple, au Burkina-Faso, la Coordonnatrice
échange systématiquement le programme par pays et le programme annuel avec les CA du
Nord, les CA du Sud et les organisations partenaires. Quand la coordonnatrice transmet ses
propositions à des instances supérieures de COMUNDO, il s'agit déjà d'un résultat de travaux
effectués en collaboration avec les CA affectés dans le pays et avec les organisations partenaires.
Ce qu'on peut constater c'est que cette implication ne se fait pas d'une manière assez systématique, en quelque sorte comme une démarche organisée et faisant partie d'un règlement.
C'est un élément important, car cela signifierait que les CA et les organisations partenaires ne
s'impliquent pas seulement au moment où des draft de programmes sont déjà élaborés, mais
beaucoup plus tôt dans le processus, aux moments des brainstorming et discussions ouvertes
sur les problèmes, l'analyse des raisons des problèmes, les priorités et axes à privilégier. C'est
seulement une implication précoce de tous les acteurs liés à l'organisation qu'on peut
créer de l'ownership qui est fondamental pour réaliser des changements durables dans
la suite.
3.2 La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de l’information et sensibilisation au Nord et au Sud
Aussi dans ce domaine, COMUNDO a déjà des expériences vécues et les appréciations faites
sont généralement positives. Le principe est partagé par tous nos interlocuteurs: Pouvoir intégrer davantage des professionnels du Sud dans le travail d'information au N et au S constitue
un atout majeur en termes de crédibilité, visibilité (témoignages directes) et lutte contre les préjugés.
C'est aussi dans ce domaine que des collaborateurs des organisations partenaires peuvent
jouer un rôle. Il arrive régulièrement que des partenaires du Sud interviennent dans des activités de sensibilisation et/ou des campagnes d'information. Ces contributions et témoignages
sont toujours hautement appréciés.
Il est important de souligner que le travail d'information et sensibilisation de ce que COMUNDO
soutien ne se fasse pas seulement au Nord, mais qu'il se fasse aussi au Sud. Dans les pays où
COMUNDO intervient, l'organisation suisse est assez peu connue (ou seulement dans des
cercles restreints de la communauté des institutions de coopération). Dans cette diffusion de
l'information, les CA-S peuvent jouer un rôle déterminant, car ils/elles connaissent évidemment
le contexte Sud et possèdent un réseau propre, et un plus ils/elles ont une connaissance
(grâce à ce renforcement de le "réciprocité") du contexte Nord et Sud.
3.3 La collaboration des CA du Sud et des OP dans le travail de formation (en tant que
formateur)
Il n'y a pratiquement pas d'expérience jusqu'à ce jour où des CA-S ou des membres d'organisations du Sud seraient intervenus dans des cours de formation /préparation au départ des
CA-N. A notre avis c'est une piste à développer, car il existe aujourd'hui un savoir faire local qui
27
peut être directement mis en valeur dans des processus de formation. Les expériences faites
sporadiquement sont jugées très positives.38
On peut très bien s'imaginer que les organisateurs des cours de préparation au départ, engagent, si le profil correspond, des formateurs du Sud, en l'occurrence des CA, au lieu d'avoir
recours uniquement à des formateurs/animateurs du Nord.
Cela concerne de la même manière les contributions que les CA-S peuvent faire dans les
cours de formation pour les candidats CA-N prêts à partir.
Au premier abord, les propositions de développer les piliers 3.2 et 3.3 peuvent paraître coûteuse. Il convient d’imaginer des solutions rationnelles comme par exemple, prévoir les
voyages des CA uniquement durant les modules communs au niveau suisse des « Ausreisekurs » ou des assessment des futurs coopér-acteurs, les cours de préparations des volontaires,
à savoir deux fois par année. On pourrait aussi trouver une bonne opportunité de lier ces séjours en Suisse avec les activités de « Bildung » de la RomeroHaus. Selon la forme que pourrait prendre la campagne COMUNDO de sensibilisation, on pourrait imaginer une opportunité
de ces présences des CA en Suisse
3.4. Le transfert /échange de savoirs Sud-Nord (en tant que prestataire de service pour
des tiers)
Nous nous référons ici directement à l'évaluation que nous avons effectuée pour étudier le projet pilote. A notre connaissance, il n'y a pas d'expériences faites ailleurs et présentées systématiquement qui concernent la valorisation de compétences du Sud avec une démarche
d'échange. Il est important de souligner l'aspect "échange", car, certes, il y a des professionnels du Sud qui interviennent à l'étranger (en tant que ressources humaines individuelles
comme à travers le programme des Volontaires des NU, ou l'affectation de professionnels du
Sud dans des structures au Nord comme pratiquée par exemple par FK Norway, etc.), mais
dans le cas de COMUNDO, ces échanges se font dans le cadre de réseaux d'organisations où
des personnes et les organisations sont "bénéficiaires" des échanges. Ce qui constitue une
originalité et une force non négligeables pour COMUNDO.
Comme nous avons pu le démontrer dans l'évaluation du projet pilote d'envoi de deux coopéracteur/actrice pour faire une prestation auprès d'organisations en Suisse, cette forme de transfert de connaissances et d'expériences du S vers le N, constitue une réelle possibilité pour
élargir la démarche d'échange de personnes dans la coopération internationale. Elle constitue
une opportunité très intéressante avec une forte plus-value qui permet de mettre concrètement
en pratique le potentiel qui existe en matière de transfert de savoir S-N. Le principe de cette
forme d'échange constitue un pilier important dans le concept.
Le résultat de l'évaluation a montré que cette forme d'échange S-N peut être très appréciée et
bénéfique pour les acteurs au N et au S. Nous recommandons à COMUNDO d'intégrer cette
forme d'échange dans son plan de travail. Elle se concrétise par la mise à disposition de prestations /expertise des CA-locaux en faveur d'organisations du N. L'évaluation a permis de
mettre en évidence un certain nombre de points qui doivent être respectés si on veut développer ce type d'échange.
38
A titre d'exemple, on peut mentionner la contribution de BS lors de son passage à Lucerne en octobre 2014 dans
un cours pour les futurs CA-N.
28
4. La démarche pour rendre le concept opératoire
Afin de systématiser la démarche, il est nécessaire de prévoir les étapes suivantes :
Six aspects fondamentaux sont au cœur de cette démarche :
1) La validation du concept tel que présenté aux points 2 et 3 précédents (étape 1)
2) L'inclusion des modalités dans les programmes par pays (étape 2)
3) La planification des ressources (étapes 2 et 3)
4) La mise en place de procédures et de règlements (étape 5)
5) La sensibilisation/l’information au Sud et au Nord sur le concept de valorisation des compétences du Sud (étapes 6 et 7)
6) La sélection et l'accompagnement des CA-S (étapes 8-12).
29
Les aspects 1), 2) et 3) doivent faire l'objet de décisions stratégiques prises par COMUNDO.
En ce qui concerne plus spécifiquement les questions budgétaires et le coût global de l'affectation d'un CA S, il est nécessaire d'élaborer un budget pour la durée de l'affectation du CA S
comme c'est le cas pour l'affectation d'un CA du N, c'est à dire un budget comprenant les coûts
Coopér-acteur/actrice (coûts directs incluant les frais de voyage, part secrétariat Sud, formation), collaboration organisation partenaire (suivi en Suisse), sensibilisation, administration.
Nous pouvons estimer qu'en raison des frais moins élevés des CA S (notamment à cause des
assurances), le coût moyen d'un CA S ne devrait pas dépasser le coût d'un CA N, même si
sont pris en considération les coûts de préparation et accompagnement pour leur séjour en
Suisse.
Comme déjà mentionné dans la partie précédente sur l'évaluation du projet pilote, nous recommandons de prévoir, pour le cas d'une affectation temporaire d'un/e CA S dans une organisation du N, une participation financière d'au moins 20% du coût du CA pendant son séjour
en Suisse. Cette contribution compenserait en quelque sorte l'absence de contribution de
groupes de soutien qui n'existent pas pour les CA S.
Pour les aspects 4), 5) et 6), l'EE fournit ci-après quelques compléments d'informations:

La planification des RH en Suisse et la mise en place de procédures et des règlements
Pour la réalisation des quatre piliers, la question de l’accompagnement des CA en Suisse est
importante. Elle doit être définie dans les cahiers des charges des collaborateurs à COMUNDO.
En ce qui concerne plus spécifiquement la mise en œuvre, notamment du quatrième pilier
(service de prestations), il faut mettre en place un dispositif réglementaire pour développer
les activités S-N des CA-S et des organisations partenaires. Ce règlement doit essentiellement
définir

le principe et les objectifs visés

le rôle des différents acteurs et les modalités de décision: COMUNDO-Suisse, Coordination local, CA-S, Organisation partenaire.

les étapes à respecter pour la planification, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation
(programme par pays, planification annuelle, préparation du projet, instruments de suivi,
reporting et évaluation,...)

Prévoir les documents adaptés à utiliser pour ce genre d'affectation (fiche de projet,
contrat / convention, canevas suivi - évaluation, voir pour plus de détail l'évaluation du
projet pilote)

l'élaboration des budgets et les modalités de financement

La sensibilisation /information au Sud et Nord sur le concept de valorisation des
compétences du S: le rôle crucial des organisations partenaires locales
Les différents acteurs doivent être sensibilisés par rapport à l'approche de valorisation des
compétences de professionnels du Sud pour COMUNDO et des organisations du Nord. Il faut
mettre en évidence l'offre qui existe de compétences au Sud et étudier la demande qui pourrait
exister par rapport à l'offre qui existe. Il est donc important pour COMUNDO de respecter la
logique: la priorité d'engagement des CA doit être la demande et le besoin exprimé par les organisations partenaires. C'est en complémentarité que les CA peuvent contribuer à un transfert
de connaissance du Sud vers le Nord à travers les quatre piliers mentionnés ci-dessus.
Il est clair qu'en portant un intérêt sur cette dimension complémentaire du travail des CA (transfert de connaissances Sud-Nord), il faut tout à fait en tenir compte lors du recrutement et ensuite dans la préparation/formation à sa tâche. Mais il faut être clair et transparent sur l'hiérarchie des priorités.
30
Un acteur crucial avec qui un dialogue doit être mené sur le concept, ce sont les organisations
partenaires. Comme nous avons pu le constater dans l'évaluation du projet pilote, les partenaires locaux n'ont pas été suffisamment impliqués dans l'identification du projet. Il faut donc
qu'ils soient parties prenantes de cet échange afin qu'ils puissent en bénéficier.

La sélection et l'accompagnement des CA-S
Pour renforcer l'implication et l'échange de futurs professionnels du Sud dans l'organisation
COMUNDO, il faut porter une attention particulière sur le profil du CA-local qu'on veut engager.
Outre les qualités professionnelles (formation, expérience, parcours professionnel) des candidats aux postes de CA liés directement aux besoins et à la demande des organisations partenaires demandeuses, il faut porter une attention aussi sur d'autres qualités telles que: intérêt
pour les questions liées à la coopération internationale, flexibilité pour effectuer éventuellement
des missions à l'étranger, ouverture et capacité de communication dans un contexte interculturel. Le modèle des compétences exigées des CA et les critères pour le choix des organisations
partenaires mentionnés dans le programme 2015-20120 de COMUNDO constituent une excellente base39.
Il faut aussi porter une attention particulière sur l'engagement de CA d'autres pays que le pays
de l'organisation partenaire car cette option peut constituer une valeur ajoutée importante.
C'est un regard complémentaire d'un autre S dans un pays du S!
Même si à la signature du contrat, tous les détails de son implication dans des tâches "complémentaires40" aux tâches spécifiques pour lesquels il est engagé, ne sont pas connus, il faut
que le contrat y fasse clairement référence. Il est aussi important que l'organisation partenaire
au Sud qui bénéficie de l'appui du CA soit informée et partie prenante de cette possibilité
d’insertion au Nord/de voyage de sensibilisation au Nord. Il doit être clair pour les parties que
durant la période du contrat, le CA pourra ponctuellement être appelé à participer à des activités qui se situent en dehors de l'organisation partenaire. En même temps, l'organisation partenaire doit être assurée que toute implication du CA en dehors de son organisation d'affectation,
est discutée et décidée en commun accord avec elle. Car in fine, il est prévu que l'organisation
partenaire puisse également bénéficier de ces activités "complémentaires" du CA.
Une fois engagé, le/la coopér-acteur/actrice local/e ne suit, actuellement, pas une préparation/formation systématique comme c'est le cas pour les CA-N. Il est donc important, qu'un
dispositif de formation soit établi pour que chaque CA puisse être préparé à sa future tâche.
Etant donné que très souvent il s'agira d'une personne seule à former (et non d'un groupe
comme c'est le cas en Suisse), il sera impossible d'organiser des cours spécifiques. La préparation/ formation pour une personne seule nécessitera d'avoir une check-liste d'activités autour:
 des entretiens ciblés (par Skype si nécessaire) avec des personnes ressources
 la consultation de documents (rapports, vidéo, livre,...) avec des possibilités d'en discuter avec certains interlocuteurs
 des visites d'autres organisations
 la participation à des cours déjà organisés par des tiers
La question linguistique est un défi dans la sélection des CA Sud qui vont être appelés à
effectuer des insertions ou des sensibilisations au Nord. Il est important de prévoir soit des OP
au Nord capables d’interagir avec la langue du CA, soit des cours de langue pendant la première année de travail au Sud. Une autre option est d’explorer la possibilité de faire appel à
des anciens CA du Nord pour jouer le rôle d’interprètes lors des apparitions publiques. Ces
options peuvent être combinées.
39
Voir figure 5.1, Modèle de compétences pour les coopér-acteurs/actrices de COMUNDO et les critères pour le
choix des organisations partenaires, pp. 51-52.
40
Nous faisons référence aux activités prévues durant l’insertion au Nord au sein de l’OP, en lien avec l’OP au Sud
et pour la communication au Nord (COMUNDO).
31
____________________
En guise de conclusion, nous voudrions souligner que ces réflexions sur le concept ont été
rédigées dans l'intention d'ouvrir et d’orienter le débat entre tous les acteurs (COMUNDO en
Suisse et dans les pays, UNITE, DDC, Organisations partenaires au S et au N, Communauté
des organisations de développement, ...) sur la validité de cette orientation. Cette forme est en
lien étroit avec le programme Nord de COMUNDO. Nous avons pu constater l'existence d'expériences et de réflexions sur le sujet, mais l'objectif du mandat était de créer les bases nécessaires au développement d'une vision, d'un concept ou d'un schéma permettant de donner à
cet axe "Valorisation du savoir du Sud" une place confirmée dans la politique de COMUNDO.
32
Annexe 1
Termes de référence
Mandat d'étude sur le rôle des personnes en échange du Sud
1. Introduction
Le mandat concerne l'étude du rôle des partenaires du Sud et plus particulièrement les personnes en échange du Sud qui sont des coopérants ou coopér - acteurs/actrices (Fachpersonen) ressortissants du Sud qui ont un contrat de travail avec l'organisation d’échange de personnes du Nord.
Les termes de référence se réfèrent au document préparatoire du 04.02.1541 et la réunion du 9
février 2015 à Fribourg.
Le mandat concerne deux aspects:
l. L'évaluation du projet pilote d'affectations Sud-Nord d'une coopér - actrice (Brésilienne) et
d'un coopér - acteur (Burkinabé) en 2014 en Suisse
II. L'élaboration d'un concept d’échange de compétences de professionnels locaux du Sud42
(coopérs-acteur locaux) sur la base d’expérience réalisée
2. Contexte
Extrait du document préparatoire du 04.02.15: "Depuis de nombreuses années, les organisations suisses de la coopération par l’échange de personnes ont pour ambition de mettre en
valeur les compétences des partenaires au Sud (voire du Sud en général)43. L’organisation
faîtière suisse UNITE a multiplié ces dernières années les tables rondes et forums sur ce
thème afin d’encourager la mise en œuvre de telles pratiques.
4. Dans le cas de COMUNDO/E-CHANGER, ses partenaires au Sud lui proposent d’offrir la
possibilité de mettre également à disposition leurs compétences propres dans une organisation partenaire en Suisse. Les trois organisations de COMUNDO, jusqu’à présent, avaient
l’habitude d’organiser de courts séjours en Suisse de personnalités du Sud, dans un but de
sensibilisation et d’échange, par des conférences et des campagnes d’information annuelles. Diverses expériences, au niveau international, confortent aujourd’hui la possibilité
de développer cette offre, qui présente également un intérêt concret pour les ONG au Nord.
5. Suite à l‘évaluation externe par la DDC (mandat D. Fino 2010), COMUNDO/E-CHANGER a
expérimenté l’insertion de coopérants (ressortissants) Sud qualifiés 44 dans son travail de
programme, notamment dans des contextes sensibles comme la Colombie. Ces coopérants
Sud, constituent la base choisie pour des affectations Sud-Nord.
41
"Fonds d'innovation - Synthèse mandat Unité à ses membres", Josée Martin (COMUNDO/ECH) / Martin Schreiber
(UNITE), Fribourg/Berne, 04/02/15
42
L’appellation utilisée par Unité est « Professionnel local (du Sud) ». Ici nous utiliserons l’appellation utilisée par
COMUNDO, à savoir coopér-acteur local du Sud
43
Cf : L’échange de personnes dans la coopération au développement: Modèles et formes d’affectations (2014)
http://www.unite-ch.org/fr/extranet-page/download/548
44
Professionnel local (Coopér - acteur/actrice du Sud): De manière analogue aux affectations de longue durée
de professionnels suisses, un professionnel local, qui est familier avec le contexte au Sud, travaille dans le cadre du
«développement de capacités» au sein d’une organisation partenaire du Sud. Il a un contrat avec le partenaire du
Nord et soutient également celui-ci dans le travail de sensibilisation au Nord. (cf. aussi: Qui sont les coopérants
nationaux?: http://www.comundo.org/fr/nos_projets_et_activites/projets_au_sud/ech_ca_locaux.cfm)
33
6. Jusqu’à présent, les organisations suisses de la coopération par l’échange de personnes et
Unité n’ont ni capitalisé ni formalisé ces deux modalités afin de valoriser d’une manière cohérente ses deux formes d’affectations mettant en avant les compétences du Sud."
En résumé, le mandat, en partant de l'analyse d'un certain nombre d'expériences pratiques de
l’échange de personnes S - N et de partenariats S - N, présente un concept opérationnel de
valorisation des compétences de professionnels du Sud dans le cadre de la coopération internationale au développement CID.
3. Objectifs du mandat
Comme finalité, le résultat du mandat est une contribution à la définition, la clarification et la
reconnaissance de l’échange de personnes qui inclut tant les personnes en échange N-S que
S-N et S-S, actives dans la coopération internationale au développement (CID).
L'objectif proprement dit (Outcome) est la mise en évidence (pertinence) de la valeur ajoutée
des compétences de professionnels du Sud dans l’échange de personnes et plus généralement dans la CID.
Les résultats opérationnels du mandat (Output) sont:
I. L'évaluation des deux cas de l’échange de personnes S - N (projet pilote de 2014) qui
sont une innovation en matière de transfert de compétences de professionnels du Sud
II. Un concept opérationnel qui permet de renforcer des futurs projets de transfert de compétences de coopér-acteurs locaux du Sud
4. Questions à approfondir45
4.1 Pour l'évaluation des affectations Sud-Nord, les questions suivantes serviront comme
orientation:
-
Des organisations du Nord sont appuyées par une personne du Sud. Comment?
-
De quelle manière, les 2 ressortissantEs du Sud (et leurs organisations au Sud) peuvent bénéficier de leurs expériences en Suisse?
-
Comment le réseau, les synergies entre les personnes engagées et les organisations
de la société civile suisse sont développés?
-
Est-ce que le réseau de l’organisation partenaire suisse qui bénéficie du collaborateur
du Sud est davantage sensibilisé sur la problématique Sud?
-
Un nouveau public suisse non encore atteint est-il sensibilisé sur le travail avec
l’organisation partenaire du collaborateur du Sud?
-
Quels sont les critères de sélection, préparation et accompagnement adéquats ?
-
L'expérience menée constitue-t-elle une base de réflexion (COMUNDO et Unité) et positionnement (COMUNDO) sur les perspectives des affectations S-N sein de COMUNDO?
4.2 Pour l'élaboration du concept de coopér-acteur local, les questions suivantes guideront
le travail:
-
45
Comment les coopér - acteurs /actrices du Sud ont ils/elles pu collaborer et s'impliquer
dans le travail programmatique au Sud de l’organisation d’envoi?
Aligné au document du 04.02.15
34
appuient-ils
l’organisation
d’envoi
dans
-
Comment les coopér-acteurs locaux
l’élaboration du programme par pays ?
-
Comment les partenaires du Sud et les coopéracteurs /actrices du Sud ont-ils collaboré
(sensibilisation, groupe de soutien, préparation des coopérants, etc.) au Nord?
-
Est-ce que les modalités des coopér-acteurs locaux Sud sont une base adéquate pour
les affectations Sud-Nord, Sud-Sud ?
-
Quel potentiel existe-t-il pour une valorisation accrue de compétences de professionnels du Sud à l'intérieur et à l'extérieur des organisations d’échange de personnes
(prestations de service)?
-
Quels sont les critères de sélection, préparation et accompagnement adéquats ?
-
Quelle est la valeur ajoutée (pour COMUNDO et UNITE) d'accroitre la collaboration de
coopér-acteurs / actrices du Sud au sein de COMUNDO?
5. Méthodologie
5.1 Pour l'évaluation (point I), les principales étapes de la démarche sont:
a) L'étude documentaire (documents de base, rapports intermédiaires, PV de réunions, Rapports finaux).
b) Des entretiens avec les responsables du projet à Fribourg et les coordinations au Burkina et
au Brésil (par Skype)
c) Des entretiens avec le coopér - acteur au Burkina et la coopér -actrice au Brésil (par Skype)
d) Des entretiens avec les organisations en Suisse avec lesquelles les deux personnes ont
collaboré.
5.2 Pour l'élaboration du concept (point II), des entretiens seront menés avec
a) Des coopér - acteurs/actrices locales/aux (actuellement en fonction et dans le passé) qui ont
joué un rôle dans le travail programmatique au Sud et ont participé à des activités, notamment
d'information et sensibilisation au Nord (par Skype)
b) Des entretiens avec responsable de programme à Fribourg chargé du développement du
concept
b) Des partenaires au Sud qui ont été impliqué dans le travail d'information et sensibilisation au
Nord (par Skype)
c) Des responsables de COMUNDO au Nord (par téléphone ou par visite) en charge de l'information au Nord
d) Les résultats de l'évaluation de l'action pilote menée en 2014 permettront de compléter les
informations sur les possibilités de transfert de compétences de professionnels du Sud en faveur d'organisations du Nord
6. Les mandataires, le mandant et les acteurs impliqués
Le mandat est réalisé sous la responsabilité de Daniel Fino (DF), en collaboration avec Liliana
Soler (LS). Les deux personnes ont déjà eu l'occasion de réaliser dans le passé des prestations pour COMUNDO (E-CHANGER) et UNITE.
35
La personne de référence (Mandant) pour le mandat est Mme Josée Martin, COMUNDO, Fribourg.
Différentes institutions et personnes de ressource seront contactées, en plus des coopéracteurs/actrices directement concernés et les bureaux de coordination au Sud, pour obtenir
des informations et des prise de positions, notamment les responsables de COMUNDO à Fribourg et Lucerne, la FICD à Delémont, Marche mondiale des femmes à Neuchâtel, Action de
Carême, Bruno Clément (ex-collaborateur de COMUNDO), etc.
7. Programme et répartition du travail
Principales tâches
Etude documentation (Documents de base, rapports, PV,...)
DF
LS
1 j.
1/2 j
Appui du chargé de programme pour les travaux préparatoires et
l’élaboration du concept de coopér-acteur local
1j
Rencontre à COMUNDO Fribourg (Chargée de programme et information) et à Lucerne (Information)
1j.
1j.
Interviews (skype) avec Sam et Alessandra (2h + transcription
/Personne)
1/2 j
1/2 j.
Rencontre avec FICD à Delémont et Marche des femmes à Neuchâtel
1/2 j.
1/2 j.
Entretien (Skype) avec coordinatrice au Burkina et au Brésil
1/2j.
1/2 j
Rédaction rapport d'évaluation
1 1/2 j.
Entretiens (skype) avec 4 à 6 coopér-acteurs/actrices (lié au travail
sur le concept, points 3.2/4.2) et 2 organisations partenaires du Sud
1/2 j.
1 1/2 j.
Rencontre ou entretien téléphonique avec personnes de ressource,
organisations impliquées, etc.
1/2 j
1/2 j
Rédaction rapport "Concept coopér-acteur local"
1 1/2
1j
Réserve
1j.
1/2
Total 16 jours
8 1/2 j
7 1/2 j
7. Délais à respecter
Le contrat démarre le 9 février 2015.
Le mandataire s'engage à livrer le draft des deux rapports (Evaluation et Concept) le 31 mars
2015, et après réaction du mandant, le rapport final le 7 avril 2015.
Fribourg/Berne/Genève, 12.02.15/df,jm,ms
36
Annexe 2
Documents Consultés
1. Communication à la presse - Deux coopér-acteurs/actrices du Sud en Suisse : Un projet novateur d’échange entre le Sud et la Suisse, ECHANGER-COMUNDO, juillet-août
2014 (date approximative).
2. Demande au Fonds d’Innovation d’Unite Projet Pilote “insertions Sud-Nord”, COMUNDO, 31 mars 2014, avec l'annexe 1: Programme transitoire 14 DDC/Alliance COMUNDO
3. Projet pilote d’insertion Sud-Nord
Dossier pour les organisations partenaires en
Suisse, ECHANGER-COMUNDO, 18/02/2014.
4. Projet pilote d’insertion Sud-Nord - Procès-verbal: séance kick-off, ECHANGERCOMUNDO, 6 avril 2014.
5. Affectation de courte durée de Sam Berthélemy, ECHANGER-COMUNDO, 07 juillet
2014.
6. Demande d'affectation de Sam Barthélémy auprès d'ECHANGER-COMUNDO,
16.09.14
Planning Operationnel (FICD), sans date
Agenda Sam Barthélémy, ECHANGER-COMUNDO, 09.09.14.
7. Un œil du sud sur la coopération au développement, Fédération Interjurassienne de
coopération et de développement (FICD), 14 novembre 2014.
8. Barthélémy Sam: “ Ce n’est pas ce qu’on croit, c’est aussi difficile dans le Nord”, Le
Quotidien Jurassien, 12 novembre 2014.
Article "Un Burkinabé
apporte ses compétences aux organisations jurassiennes", dans le Quotidien Jurassien, 12 novembre 2014
9. Rapports de Barthélémy Sam, ECHANGER-COMUNDO:
- Rapport du Projet Pilote d’Insertion Sud – Nord, Barthélémy SAM, janvier 2015.
- Rapport sur les rencontres avec les associations membres de la FICD, décembre
2014
- Rapport de l'insertion Sud-Nord auprès de la FICD, janvier 2015
- Rapport du séjour à Action de Carême de Sam Barthélémy, sans date.
10. Affectation de courte durée de Alessandra Oshiro, ECHANGER-COMUNDO,
07.07.2014 et 07.10.2014
11. Affectation de courte durée de Alessandra Oshiro, ECHANGER-COMUNDO, sans date,
(fin du séjour).
12. Curriculum vitae Alessandra Oshiro, sans date.
13. Curriculum vitae et portrait de Sam Berthélémy, sans date.
14. Convention d’insertion entre la Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement (FICD) et ECHANGER-COMUNDO, ECHANGER-COMUNDO, 05.08.2014.
37
15. Convention d’insertion entre la Marche Mondiale des Femmes Suisses et ECHANGERCOMUNDO, ECHANGER-COMUNDO, 05.08.2014.
16. Budget/suivi Alessandra OSHIRO CEREGATTI 25.08.2014 - 08.12.2014, ECHANGERCOMUNDO, 11 juillet 2014.
17. Budget/suivi Sam Barthélémy - 12.09.-14.12.2014, ECHANGER-COMUNDO, sans
date.
18. Bulletin d’information de la FICD, no 26, du 05.12.2014 avec des textes de Gabriel
Nussbaumer (FICD), Isabelle Boegli (FICD), Bruce Rennes (FICD), Frédérique Sorg
Guigma (E-CHANGER / COMUNDO), et autres.
19. Agenda de la rencontre : Quel est le rôle de l'échange de personnes dans la coopération au développement aujourd'hui?, DDC et UNITE, 20 novembre 2014.
20. Support de la présentation de COMUNDO lors du rencontre : Quel est le rôle de
l'échange de personnes dans la coopération au développement aujourd'hui?, COMUNDO, 20 novembre 2014.
21. Support de la présentation de Sam Barthélémy lors du rencontre : Quel est le rôle de
l'échange de personnes dans la coopération au développement aujourd'hui?, COMUNDO, 20 novembre 2014.
22. Datenblatt : Personalprojekte Hernaldo José Aràuz Herrera, ECHANGER-COMUNDO,
10 juillet 2014.
Datenblatt : Personalprojekte Cassia Bechara, ECHANGER-COMUNDO, 7 novembre
2014.
Datenblatt : Personalprojekte Nohora Elisa Bonilla Castro, ECHANGER-COMUNDO, 28
novembre 2014.
Datenblatt : Personalprojekte, Eduardo Correa, ECHANGER-COMUNDO, 5 février
2015.
Datenblatt : Personalprojekte, Eduardo Correa, ECHANGER-COMUNDO, 5 février
2015.
Datenblatt : Personalprojekte, Ingrid Beatriz Natalia Palacios Molina, sans auteur, 10
octobre 2014.
Datenblatt : Personalprojekte, Sam Barthélémy , ECHANGER-COMUNDO, 28 janvier
2015.
Datenblatt : Personalprojekte, Janeth Vargas Quispia, ECHANGER-COMUNDO, 10 juillet 2014.
Datenblatt : Personalprojekte, Maira Adriana Vieira das Graças, ECHANGERCOMUNDO, 28 janvier 2015.
23. Nivel Misión Cooperante Profesional : Informe final 2011 a 2014 de Fernanda Espinosa
Moreno, E-CHANGER / COMUNDO, 1 janvier 2015.
24. Groupes de soutien: Guide, E-CHANGER / COMUNDO, Mai 2014.
25. E-CHANGER / Partenaire (Budget Projet "X"), E-CHANGER / COMUNDO, 28 août
2014.
26. Décompte 2013 CA 21.05.214, E-CHANGER / COMUNDO, sans date.
27. Module de Formation, E-CHANGER - Information – communication – medias, 10 Juin
2014.
38
28. Audit de Communication E-CHANGER, FAIRCOM, sans date.
29. Sistematización de proceso de la cooperactora Elizabeth López, Elizabeth Lopez, Novembre 2013.
30. Programme Sud COMUNDO 15-20 : concept relatif aux types d’insertion ou d’échange,
ECHANGER-COMUNDO, document interne, 2 décembre 2013.
31. Convenio de Cooperación Interagire- ADDAC (Hernaldo Aràuz), ADDAC, sans date.
32. Termo de convênio de Parceria COMUND0 –MMF (Adriana Vieira), COMUNDO, 15 de
janvier 2015.
33. Convenio 2014.marzo de Cooperacion entre CoMundo y la Diócesis de Tumaco (Nohora Bonilla), COMUNDO13 mars 2014.
34. Memoria Seminario Latinoamericano 2014 de Unité, UNITE, 28 novembre 2014.
35. Programme 2015–2020, COMUNDO, 12 décembre 2014.
36. Budget/suivi Projet pilote Barthélémy Sam / Alessandra Ceregatti – 2014, COMUNDO,
17 mars 2015.
37. Rapport de projet : Nubia Fernanda Espinosa - Prévention et soutien aux peuples indigènes de Colombie, FEDEVACO, 2013.
38. Rapport 2011 du Projet : Prévention et protection du peuple Nasa dans le Cauca, Colombie (Julia Madariaga), Fedevaco, 2011.
39. Rapport 2012 du Projet : Prévention et Protection du Peuple Indigène Nasa Dans le
Cauca, Colombie, FEDEVACO, 2012
40. Lettre n°7 : TISSER LA SOLIDARITÉ EN COLOMBIE “Pour que les droits humains
soient respectés dans le Cauca”, ECHANGER-COMUNDO, Février 2013.
41. Support presentation (PPT) Projet Insertions Sud Nord 2014-2015, ECHANGERCOMUNDO, sans date.
42. Modèle de contrat relatif au cofinancement par le Fonds d’innovation d’UNITE, UNITE,
9 août 2014.
39
Annexe 3
Liste des personnes interviewées
Date
Nom
/Prénom
Fonction et Organisation
Modalité
d'entretien
Participants
09.02.15
Martin Josée
Secrétaire générale d'E-CHANGER/
COMUNDO-Fribourg
Réunion de
travail à Fribourg
DF, Martin
Schreiber
UNITE
Martin Josée
Secrétaire générale d'E-CHANGER/
COMUNDO-Fribourg
Réunion de
travail à Lausanne
DF et LS
03.03.15
Sorg Guigma
Frédérique
Chargée des programmes Burkina Faso et Philippines COMUNDO/ECH,
Fribourg
06.03.15
Sam Barthélémy
Coopéra-acteur local (Sud-Nord), affecté auprès de A2N Association Nodde
Nooto, Dori, Burkina Faso
06.03.15
Corinne Duc
Responsable du secteur Partenariats
Nord
COMUNDO, Fribourg
Par Skype
LS
06.03.15
Fernanda
Espinoza
Ancien- Coopéra-actrice local en Colombie (MINGA)
Par Skype
LS
09.03.15
Somda Judith
Coordonnatrice COMUNDO/ECH,
Ouagadougou
09.03.15
Hernaldo
araúz
Coopéra-acteur local Nicaragua (ADDAC)
Par Skype
LS
09.03.15
Alesandra
Oshiro
Ex- Coopéra-actrice Local (Sud-Nord)
affectée auprès de MMF Brésil
Par Skype
LS
10.03.15
Hässig Lilian
Responsable Communication
COMUNDO, Lucerne
Par téléphone
DF
10.03.15
Erni Franz
Chef domaine international COMUNDO, Lucerne
Par téléphone
DF
10.3.15
Schädelin
Josua
Chargé des programmes Brésil et Colombie
COMUNDO/ECH Fribourg
Clément
Bruno
Jusqu'au début 2014: Chargé de programme COMUNDO/ECH Fribourg
12.03.15
Ammann
Daniel
Responsable Formation des Coopéracteurs Nord, COMUNDO, Lucerne
Par téléphone
DF
12.03.15
Ebel Marianne
MMF Neuchâtel
Par Skype
LS
12.03.15
Kalt Mirjam
Coordinatrice de COMUNDO en Colombie
Par Skype
LS
15.03.15
Carlotti Sonia
En charge du suivi des dossiers
COMUNDO et UNITE à la DDC Berne
Entretien
DF
16.03.15
Estermann
Bereichsleiter Bildung & Grundlagen,
Par téléphone
DF
Par Skype
Par Skype
DF
DF
DF et LS
Réunion de
travail à Lausanne
40
Date
Nom
/Prénom
Fonction et Organisation
Josef
COMUNDO Lucerne
16.03.15
Salas Corine
Secrétaire générale d'Inter-Agire
COMUNDO-Bellinzona
16.03.15
Bohr Nils
Secrétaire Général SECODEV (an-
Modalité
d'entretien
Participants
Par Skype
LS
cien Caritas Genève)
16.03.15
Djalma Costa
Coordonnateur de COMUNDO au Brésil
Par skype
LS
17.03.15
Cissé Oumarou
Directeur de l'association 2N, Dori, Burkina-Faso
Par Skype
DF
19.03.15
Nobre Miriam
MMF Brésil
Par Skype
LS
17.03.15
Rencontre avec la Fédération Interjurasienne de Coopération et de Développement à Delémont: Gabriel Nussbaumer (FICD), Isabelle Boegli
DF
(FICD), Bruce Rennes (FICD, Denis Cattin (FICD), Christian Simonin (Mission
Evang. Tchad), Liliana Chaignat et Dominique Suisse (Goutte d'eau) MarieJosée Poupon (InterAgrir) et par téléphone et par écrit: Abdel Zalagh (CosmoAtlas) et Bernard Jaberg (Globaid).
19.03.15
Jean-Richard
Vreni
Chargée de programme à Action de
Carème Lucerne
Par téléphone
DF
19.03.15
Rodriguez
Maribel
Secrétaire Générale de la FGC
Par téléphone
LS
22.03.15
Ouedraogo
Alfred
Responsable de l'association Handicap
Solidaire, Ouagadougou (Organisation
partenaire d'ECHANGER/COMUNDO
dans le passé)
Par écrit
DF
23.03.15
Buschi Michaela
Responsable capitalisation FGC
Par e-mail
LS
23.05.15
Kaboré Brunot
Coopér-acteur d'ECHANGER/COMUNDO jusqu'à fin 2014, de
nationalité bukinabé
Par àcrit
DF
23.03.15
Kollo Edith
Membre de l'équipe d'EIRENE, Genève, responsable de la formation
Par téléphone
DF
25.03.15
Rencontre avec délégation de la Schweizer Allianz Mission, Winterthur,
DF
avec Adrian Förster und Beatrice Ritzmann
26.03.15
Cavin
Alexandre
Chargé des projets à la FEDEVACO,
Lausanne
Par téléphone
DF
26.03.15
Sanchéz
Diana
Directora de MINGA - Colombia
Par Skype
LS
41
Annexe 4
42
Annexe 5
Possibilité d’un schéma d’affectation d’un CA Sud
43