notre tract

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 SALAIRES 2014 : MEME PUNITION QU’EN 2013 Chaque année, comme elle en a l’obligation, la direction générale remet aux organisations syndicales le bilan de la politique salariale de l’année n-­‐1. Nous avons donc eu celui de l’année 2014. Nous vous avions informés, l’an dernier, des bizarreries concernant la politique des salaires 2013. La rigueur salariale ne frappait pas tous les salariés de la même façon et nous avions constaté que les promotions, primes, augmentations individuelles étaient largement plus attribuées aux salariés des classes 13 à 17 (cf. tract C.G.T. du 17 février 2014 : Modération salariale ? Pas pour tout le monde). Nous avons fait le même exercice pour l’année 2014 à partir des données nationales : A -­‐ S’agissant des augmentations individuelles (*), en ont bénéficié : -­‐ 1,8 % des salariés de la classe 13 pour des montants mensuels allant de 84 € à 387 € -­‐ 3,6 % des salariés de la classe 14 pour des montants allant de 175 € à 574 € -­‐ 1,2 % des salariés des classes 15 à 17 mais on ne connait pas les montants alors que le pourcentage d’attribution est de 0.5 % pour l’ensemble du personnel et de : -­‐ 0 % en classe 2, la classe la moins payée de la grille, celle qui comprend les aides de cuisine -­‐ 0,2 % en classe 7 (les assistantes techniques) -­‐ 0,2 % en classe 10 (formateurs experts) et 0,1 % en classe 9 (formateurs) : 5 formateurs de classe 10 ont eu une AI sur un effectif national de 2 412 et 3 de la classe 9 sur 2 735. Nationalement, 48 salariés ont bénéficié d’augmentations individuelles, dont 26 parmi les classes 13 à 17, soit plus de 54 % des salariés augmentés alors qu’ils ne représentent que 14 % des effectifs de l’AFPA. (*) les salariés bénéficiant d’AI restent dans la même classification B -­‐ S’agissant des promotions (**), en ont bénéficié : -­‐ 6,1 % des classes 15 à 17 pour des montants mensuels allant de 142 € à 1367 € -­‐ 3,6 % des classes 14 pour des montants de 299 € à 1243 € -­‐ 5,7 % des classes 13 pour des montants allant de 45 € à 1192 € Alors que le pourcentage d’attribution est de 3,3 % pour l’ensemble du personnel et de : -­‐ 0 % pour les salariés de la classe 2, une classe mal-­‐aimée visiblement. (**) les salariés promus changent de classification. A préciser également que les 3,3 % de salariés promus comprennent également les promotions « automatiques » telles que celles des assistantes techniques, ce qui minore encore le pourcentage d’attribution des promotions. CGT AFPA Basse-­‐Normandie -­‐ Page 1/4 C -­‐ S’agissant des primes : -­‐ 2,6 % de la classe 13 pour des montants de 38 € à 450 € -­‐ 2,9 % de la classe 14 pour des montants allant jusqu’à 400 € (on ne connait pas le plus bas) (ces montants semblent bien faibles mais les AI et les promotions les ont compensés) Alors que le pourcentage d’attribution est de 0,9 % pour l’ensemble du personnel et de : -­‐ 1 % pour la classe 2 -­‐ 0,7 % pour la classe 7 -­‐ 0,1 et 0,5 %, pour les classes 9 et 10 Mais les constats ne s’arrêtent pas là. Dans la grille des salaires de l’AFPA, qui n’a pas été réévaluée depuis 2011, on peut constater que l’Appointement Minimum de l’Emploi (AME) des classes 2 à 5 est inférieur au SMIC qui est de 1 457,52 € au 31/12/2014 : Classes Emplois 2 Aide de cuisine 3 Ouvrier entretien, agent de collectivité Cuisinier, Agent accueil, ouvrier entretien polyvalent, Chef de cuisine, animateur de vie collective, … 4 5 A.M.E. Différence/mois entre le SMIC et l’AME -­‐ 374,27 € Perte annuelle (13 mois) -­‐ 281,42 € -­‐ 3 658,46 € 1 268,95 € -­‐ 188,57 € -­‐ 2 451,41 € 1 392,75 € -­‐ 64,77 € -­‐ 824,01 € 1 083,25 € 1 176,10 € -­‐ 4 865,51 € Evidemment, la direction compte sur les 360 € mensuels de PRU (Partie Répartie Uniformément) pour compenser et atteindre tout juste le minimum légal, sauf pour la classe 2 où elle doit encore ajouter 14,27 € par mois pour arriver péniblement au SMIC. Toutefois, ce sont ces A.M.E. inférieurs au SMIC qui sont la base du calcul des augmentations liées à l’ancienneté (3 % tous les 3 ans pendant 15 ans). On vous laisse calculer le manque à gagner sur une carrière professionnelle. La direction les traite décidément fort mal ces collègues qui préparent les repas des stagiaires et du personnel, qui ont la charge des hébergements, qui entretiennent nos espaces de travail et qui contribuent largement à notre activité. Et pourtant, les directions ne mettent-­‐elles pas en valeur auprès des financeurs les services d’hébergement et de restauration et leur rôle essentiel dans la « sécurisation des parcours des stagiaires » ? Abordons maintenant l’évolution des salaires du début à la fin de la carrière professionnelle. Là aussi, il y a de notables différences entre les classes : CGT AFPA Basse-­‐Normandie -­‐ Page 2/4 Emplois les plus Classe représentatifs de la classe (liste non exhaustive) 2 Aide de cuisine Effectif national Appointement mini de l’emploi (AME) de la grille des salaires Salaire mini de la classe % évolution Salaire maxi entre de la classe AME et salaire maxi 120 1 083 1 084 1 578 146 Agent collectivité, ouvrier entretien Cuisinier, ouvrier d’entretien polyvalent Chef de cuisine, animateur vie collective 20 1 176 1 269 1 911 163 235 1 269 1 269 1 655 130 83 1 393 1 393 2 550 183 6 Assistant technique 270 1 517 1 517 1 981 131 7 Assistant technique 682 1 671 1 671 2 336 140 8 Assist. technico-­‐
pédagogique, ASE 787 1 826 1 826 3 199 175 9 Formateur 627 1 981 1 981 3 372 170 10 Formateur expert 2155 2 167 2 167 4 557 210 11 Formateur conseil 958 2 383 2 383 4 209 177 12 Ingénieur de formation 359 2 600 2 600 4 062 156 13 Manageur niveau 4 688 2 816 2 816 5 524 196 14 Directeur de groupe 1 281 3 095 3 126 8 486 274 15 Directeur de groupe 2 58 3 559 4 522 9 300 261 16 Directeur de groupe 3 14 4 178 5 711 11 948 286 3 4 5 Le salaire maximum de la classe 16 (11 948 €) est de 11 fois supérieur au salaire minimum de la classe 2 (1 084 €). Si un salarié de la classe 2 a, au mieux, une espérance de progression de salaire de 146 % pendant toute sa carrière professionnelle, celui de la classe 16 pourra espérer une évolution de 286 % par rapport à l’appointement minimum de l’emploi. La progression salariale la moins importante concerne nos collègues de la classe 4 (cuisinier, ouvrier d’entretien polyvalent) : 130 % Comme vous pouvez le voir, les salariés des classes 2 à 13 sont généralement embauchés au minimum de la grille mais il n’en est pas de même à partir de la classe 14 : -­‐ le directeur de groupe 1 en classe 14 le moins payé est tout de même à 1 % de plus que l’AME -­‐ celui de la classe 15 est à 27 % de plus -­‐ et l’heureux(se) directeur(trice) de la classe 16 le moins payé est à plus de 36 % supérieur à l’AME ! Décidément, la rigueur ne frappe pas tous les salariés. Il est grand temps de réagir et de se battre pour la revalorisation des salaires particulièrement ceux des classes 2 à 5 qui sont scandaleusement bas. CGT AFPA Basse-­‐Normandie -­‐ Page 3/4 Remarques : 1 -­‐ Toutes ces données sont issues des documents officiels de la direction générale : NAO salaires 2014, rapport de situation comparée hommes/femmes 2014 et grille des salaires (disponible sur Agora). D’autres analyses sont à faire de ces documents. A lire au prochain tract ! 2 – Depuis 2010, nous avons eu 4 années blanches sans augmentations générales (2010, 2012, 2013 et 2014), ce qui accentue encore les inégalités car les augmentations individuelles, primes et autres promotions sont attribuées au gré des hiérarchiques 3 -­‐ Nous n’avons pas communication du salaire de notre directeur général qui figure pourtant dans le document des salaires 2014 sous la mention « DD ». Le montant de son salaire est pudiquement remplacé par ce mystérieux caractère : « * ». Dommage. Caen, le 4 septembre 2015 CGT AFPA Basse-­‐Normandie -­‐ Page 4/4