Bâtiment à faible impact environnemental

Transcription

Bâtiment à faible impact environnemental
Bâtiment à faible
impact environnemental
Les infos clés
CONTEXTE
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La « RT 2012 » pose des objectifs ambitieux en matière d’efficacité énergétique avec un maximum
d’énergie consommée fixé à 50 kWhep/(m².an).
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Un nouveau label qualité pour les professionnels, la mention « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE) regroupe plusieurs appellations,
qualifications et certifications.
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Le Nord - Pas-de-Calais, région fortement urbani-
tence et de nouvelles formes d’organisation du
sée disposant d’une proportion élevée de logements sociaux et d’un parc de bâtiments vieillissant, est caractérisé par une économie dans
travail.
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tique = 14 489 ETP supplémentaires, soit 18 261 ETP
laquelle le poids du secteur de la construction et
en 2020 - Construction neuve BBC = 8 845 ETP sup-
de la rénovation est important.
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la Région a décidé de lancer un vaste plan régional de réhabilitation énergétique et environ-
plémentaires, soit 16 431 ETP en 2020.
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biers-chauffagistes et les menuisiers métalliers.
l’objectif de 100.000 logements rénovés d’ici 2015.
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Un financement des opérations de rénovation
PRECONISATIONS
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peut paraitre trop long et freiner certains acteurs.
techniques doivent évoluer pour prendre en
Des chantiers de construction ou de rénovation
tournée vers le développement durable.
qui mobilisent de nombreux corps de métiers qui
n’ont pas une vision d’ensemble du chantier et
considération l’évolution prospective des métiers
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vrages.
mations (ateliers partagés entre métiers, projets
L’atomisation de la filière ne facilite pas la diffu-
matériaux).
sion des connaissances et bonnes pratiques et difficultés à former les artisans et ouvriers de TPE/PME
qui constituent la majeure partie du tissu.
IMPACTS EMPLOIS/METIERS
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Besoin très important pour la formation des formateurs, une réorganisation des centres de for-
interviennent de façon séquentielle sur les ou■■
Le contenu des formations, les compétences et
connaissances des formateurs et les plateaux
problématique et un retour sur investissement qui
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En région, les métiers les plus fortement impactés
(en nombre) par l’économie verte sont les plom-
nementale du parc de logements anciens avec
POINTS DE VIGILANCE
Estimation pour la région: Rénovation énergé-
L’enjeu principal de la transition verte pour le bâ-
pédagogiques multi métiers, usage des nouveaux
■■
Les mesures publiques en faveur de l’éco construction, ne doivent pas occulter d’autres
besoins de formation, relatifs notamment à la maîtrise des fondamentaux métiers et des savoirs de
base.
timent est le développement de la polycompé-
C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte
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Présentation de la filière
Le bâtiment à faible impact environnemental désigne la diminution de l’empreinte écologique des bâtiments tout au
long du cycle de vie, en phase de construction, d’exploitation et de déconstruction. La filière « Bâtiment à faible impact
environnemental » couvre ainsi les activités de construction, rénovation, gestion, exploitation et la maintenance des bâtiments ainsi que des fournisseurs de matériaux et d’équipements. (MEDDE, et al., Mars 2013)
Contextes réglementaire et économique
Les bâtiments résidentiels et tertiaires sont les plus gros consommateurs d’énergie en France : en 2010, ils représentaient
44 % du total de l’énergie finale consommée. (ADEME)
Le Grenelle de l’environnement a constitué un tournant en termes d’évolution de la réglementation. Le Plan Bâtiment
Grenelle (PBG) fixe parmi ses objectifs la réduction de 38 % des consommations énergétiques de l’ensemble du parc d’ici
à 2020 (loi Grenelle 1) grâce à :
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des niveaux de consommations énergétiques réduits dans la construction neuve : « Bâtiment Basse Consommation » depuis 2012 et « Bâtiment à Énergie Positive » en 2020 (loi Grenelle 1 et 2 et directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments de 2010),
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du développement des énergies renouvelables pour atteindre 23 % en 2020 sur le territoire français. (MEDDE, et al.)
La RT 2012 fixe la consommation maximale des bâtiments neufs à 50 kWhep/m2/an (chauffage, production d’eau chaude
sanitaire, éclairage, ventilation et climatisation). D’un point de vue environnemental et climatique, l’enjeu se situe véritablement sur la rénovation du parc existant qui représente la grande majorité du parc. Concernant la rénovation, le
Plan Bâtiment Grenelle a pour objectifs la mise en œuvre de 500 000 rénovations lourdes d’ici à 2017 et l’obligation de
rénovation du parc tertiaire public et privé avant 2020 (loi Grenelle 2). Enfin, une future « réglementation sur le bâtiment
responsable 2020 » est en préparation avec l’exigence pour les nouveaux bâtiments de produire plus d’énergie qu’ils
n’en consomment, comme l’anticipe déjà le label BEPOS. (TEE Ile-de-France, 2013)
Après avoir résisté un peu plus longtemps que les autres secteurs économiques, le bâtiment est à son tour entré dans la
crise début 2009. Il devrait donc logiquement sortir plus tardivement de cette phase difficile. Toutefois, l’ensemble des
dispositifs et mesures incitatives issus du Grenelle de l’Environnement devraient constituer un véritable soutien à l’emploi
dans ce secteur.
Des mesures incitatives sont mises en place pour les travaux de rénovation. Tous ces travaux doivent être effectués par
des professionnels. Un nouveau label qualité pour les professionnels, la mention « Reconnu Garant de l’Environnement »
(RGE) regroupe plusieurs appellations, qualifications et certifications : Quali’bois, Quali’Sol, Quali’PV, Quali’Pac (Qualit’EnR), Qualifelec, Qualibat, Eco artisan et Les pros de la performance énergétique. (TEE Ile-de-France, 2013)
Le Nord - Pas-de-Calais compte environ 1 750 000 logements individuels et collectifs. La consommation énergétique de
ces logements est importante : plus de 300 kWh/m²/an en moyenne. Ces logements représentent également plus de 20 %
des émissions de gaz à effet de serre et plus de 25 % des consommations énergétiques du Nord - Pas-de-Calais. La rénovation de ces logements anciens représentera un potentiel important d’économies d’énergie et de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Face à ce constat, et compte-tenu des enjeux au regard du Plan climat et de l’objectif
« facteur 4 », la Région Nord - Pas-de-Calais a décidé de lancer un vaste plan régional de réhabilitation énergétique et
environnementale du parc de logements anciens avec, dans un premier temps, l’objectif de 100.000 logements rénovés
d’ici 2015.
Par ailleurs, la Région Nord - Pas-de-Calais a signé le 16 janvier dernier un partenariat avec la Banque Populaire du Nord,
la Caisse d’Epargne Nord France Europe et le Crédit Agricole Nord de France afin qu’elles proposent aux particuliers
des prêts adaptés - tant en montant, durée que taux - au financement des travaux de réhabilitation énergétique de leur
habitation. Ces prêts permettront également de prendre en charge le coût de l’Audit énergétique et environnemental
(AEE) réalisé par un professionnel indépendant formé à cet effet, ainsi qu’une partie des travaux induits par la rénovation
(réfection du sol, mise aux normes des réseaux…). (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais)
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Points de vigilance
■■ Conjoncture et financement difficiles
Le secteur du bâtiment n’est pas épargné par la crise économique. De plus les contraintes budgétaires réduisent les
possibilités de financements publics..
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La réhabilitation, un sujet complexe pour les particuliers
■■ Une filière à deux vitesses
Pour réaliser une construction ou une rénovation de qualité, le maître d’œuvre doit associer l’ensemble des corps de
métiers et les faire travailler ensemble et non plus successivement. La conception globale du bâtiment à faible impact
environnemental, du berceau à la tombe, n’est pour l’instant accessible qu’aux plus grandes entreprises du secteur, qui
possèdent les ressources et les moyens suffisants pour adapter leur stratégie aux enjeux. En revanche, les PME, les TPE et
les artisans souffrent de leur taille modeste pour bâtir une approche collective et globale de l’ouvrage.
■■ La difficile équation de la formation
La filière très atomisée ne facilite pas la diffusion des savoirs et des bonnes pratiques. Les artisans et les ouvriers du bâtiment représentent plus de 90 % des emplois. Pour les structures très petites, il est souvent difficile de libérer les artisans et
ouvriers pour suivre des formations. Pourtant, le succès de la transformation de la filière vers le bâtiment à faible impact
environnemental passera nécessairement par une main d’œuvre plus qualifiée, par une connaissance des technologies
clés et des solutions d’amélioration énergétique performantes, une maîtrise de l’approche globale des bâtiments et surtout sur la capacité à vendre la réhabilitation thermique et environnementale des bâtiments (cf. partie suivante).
■■ Des procédures historiques qui peuvent freiner le développement d’écoproduits
L’émergence de nouveaux produits, et notamment de matériaux issus de la biomasse, peut être freinée par un cadre de
reconnaissance rigide et couteux.
■■ Timidité des entreprises françaises dans les appels à projets
Les entreprises françaises sont peu présentes sur des projets transnationaux soutenus par la Commission Européenne par
opposition à l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. (MEDDE, et al., Mars 2013)
Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou
estimés
Les différents acteurs de la filière sont :
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la maîtrise d’ouvrage, commanditaires, gestionnaires (les donneurs d’ordre)
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la maîtrise d’œuvre, l’ingénierie
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les entreprises réalisant les travaux
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les fournisseurs, industriels et distributeurs
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les exploitants du bâtiment, entretien, maintenance et consommation
■■
les acteurs et services associés.
Du fait du Grenelle et de la RT 2012, les corps d’état du bâtiment connaissent tous de profonds bouleversements de leur
métier tant au niveau des compétences (avec de nouvelles techniques et de nouveaux gestes qu’ils devront maîtriser
parfaitement) qu’au niveau des comportements (savoir travailler ensemble). (TEE Ile-de-France, 2013)
La construction et la vie des bâtiments durables intègrera également les métiers liés au recyclage des déchets et à la
gestion des risques naturels ou encore au développement des éco-matériaux. (intercariforef 2013)
Ces changements de pratiques imposent à chacun de mieux connaître les champs de compétences des autres métiers
et d’être capable d’en identifier les contraintes, mais aussi de repenser, pour les responsables hiérarchiques les processus
d’organisation et de gestion des chantiers dans une dimension globale (ordonnancement des travaux, spécification des
détails de pose, vérification des normes).
L’interconnexion des enjeux des différents corps de métiers rend nécessaire une coordination suivie des travaux afin
d’assurer la bonne organisation des différentes interventions. Cette mission doit être prise en charge par une personne
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clairement identifiée (bureau d’étude, chargé d’affaire, commis, chef de chantier ou technicien de coordination des
travaux).
Du fait de la généralisation du recours à des équipements et des matériaux nouveaux, la pratique de certains métiers
tend à exiger des compétences croisées. Exemple : Pour réaliser des prestations de couverture végétalisée, les compétences du couvreur (étanchéité et mise en œuvre sur un pan incliné en hauteur) doivent être associées à celle du
paysagiste. (TEE Ile-de-France, 2013)
Le secteur du bâtiment en région Nord - Pas-de-Calais comptait en 2010 plus de 83 000 salariés, 14 000 chefs d’entreprises
artisanales et 6 700 intérimaires, soit plus de 91 000 travailleurs1. Une large majorité d’entre eux sera amenée à intervenir
sur les marchés de l’économie verte. Il y a donc un différentiel important entre le nombre d’ETP liés aux marchés de
l’économie verte et le nombre de travailleurs impactés, chaque travailleur ne passant en moyenne qu’une partie de son
temps sur des marchés « économie verte ». Ainsi, il a été estimé que la filière batiment représenterait un gisement potentiel
d’emplois important, avec près de 25 500 ETP supplémentaires en 2020 par rapport au volume d’emplois liés à l’économie
verte aujourd’hui :
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La rénovation énergétique constitue l’essentiel du gisement : le « décollage » du marché de la rénovation énergétique sur les logements individuels et l’augmentation de la part de rénovations permettant une haute performance énergétique pourrait générer, dans le scenario retenu par l’étude, 14 500 ETP supplémentaires.
■■
Environ 2 300 de ces ETP sont liés au développement des marchés de l’installation d’équipements d’énergies
renouvelables, porté pour une large part par le passage à la norme BBC qui rend obligatoire l’installation d’équipements d’énergies renouvelables sur les bâtiments neufs.
■■
Dans un scenario volontariste, la reprise des marchés de la construction neuve et, surtout, la mise en œuvre d’un
nombre significatif de projets de développement durable (éco-quartiers, renouvellement du parc immobilier,…)
seraient à même de générer près de 9 000 ETP supplémentaires à horizon 2020 dans la construction neuve BBC.
A ceux-là s’ajoute le transfert de 9 200 ETP existants de la construction « classique » vers la construction BBC, qui
sans constituer un gisement d’ETP supplémentaires représente un enjeu en termes de formation et d’accompagnement à la mutation des métiers.
Les métiers les plus fortement impactés (en nombre) par l’économie verte en Nord - Pas-de-Calais sont les plombierschauffagistes et les menuisiers métalliers. (ADEO; SISIFE, 2012)
Depuis 2006, la profession a mis en place le dispositif national FEEBAT (Formation aux Economies d’Energies dans le Bâtiment. FEEBAT est constitué de cinq modules consacrés à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, à
l’identification d’éléments clefs d’une offre globale, tant en ce qui concerne la rénovation que dans le résidentiel neuf,
ainsi qu’aux économies d’énergie dans la construction.
L’accessibilité des entreprises aux modules de formations reste souvent problématique. En effet, les très petites entreprises
du bâtiment demeurent dans l’incapacité de dégager du temps pour la formation. (TEE Ile-de-France, 2013)
De plus, le retour d’expérience du dispositif FEEBAT alerte sur la difficulté récurrente de former les ouvriers de production.
D’autres évolutions sont à anticiper, telle que l’intégration de la gestion de l’eau ou des déchets avec de nouvelles technologies ainsi que les questions liées à la qualité de l’air intérieur.
Bonnes pratiques et initiatives en région
De multiples initiatives en région sont à remarquer.
Dans le COS Bâtiment, plusieurs fiches action sont en lien avec l’économie verte :
1
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Accompagner les SCOP BTP dans la mise en place expérimentale d’un label RSE SCOP BTP
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« Construire Propre »
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Renforcer les compétences des professionnels intervenant dans le domaine des énergies renouvelables
Chiffres tableau de bord emploi-formation CCCA-BTP, 2011
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■■
Mise en place du « Centre Ressources Régional sur la qualité environnementale et énergétique du bâti » en vue
de la constitution d’un Cluster en Eco Construction et Efficacité Energétique dans le Bâtiment
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Sensibiliser et former les formateurs des centres de formation aux problématiques du Grenelle de l’environnement
En 2008, le C2RP avait réalisé une étude sur l’ingénierie de la formation qui posait les bases d’un plan d’actions sur les
capacités d’adaptation et d’innovation des Organismes de Formation.
Dans le cadre de la mobilisation pour la mise en œuvre du projet de réhabilitation énergétique et environnementale de
100 000 logements initié par le Conseil Régional, le C2RP a été chargé de mettre en place une action expérimentale de
formation en vue de formaliser un module de formation intitulé « Auditeur énergétique et Environnemental ». Ce module
a été transféré à quinze organismes de formation de la Région Nord Pas-de-Calais le Jeudi 13 décembre 2012, afin qu’ils
soient outillés pour répondre aux appels à projets des différents OPCA œuvrant sur ce domaine en vue de former un
volume suffisant d’auditeurs pour satisfaire au déploiement de cette démarche en Région (montée en charge du volume
d’audit dans le cadre du Plan 100 000 logements).
Le C2RP a également réalisé un « serious game » destiné aux formateurs de la région dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments, intitulé « Ecorénover, c’est mon affaire ». Ce jeu porte sur la rénovation d’une maison
« 1930 » typique de la région, avec un déroulement en trois parties : diagnostic des sources de déperdition énergétique,
organisation du chantier de rénovation et visite de la maison rénovée. Il est disponible gratuitement pour l’ensemble des
organismes de formation du Nord – Pas-de-Calais sur la plateforme P2RL (Plateforme régionale de ressources en ligne)
du C2RP.
L’IDDR (Institut du Développement Durable et responsable de l’Institut Catholique de Lille) à la demande de la Région,
travaille actuellement, en partenariat avec le C2RP, à la construction d’un module de formation de formateurs du bâtiment sur l’intégration de la biodiversité dans les projets de construction (ingénierie pédagogique et connaissance technique).
En Nord - Pas-de-Calais, 7 Maisons de l’Emploi se sont engagées dans la démarche ADEME-AVE: MDE Lille Lomme Hellemmes, du Calaisis, de Dunkerque, du bassin de Lens Liévin - Hénin Carvin, du Nord Avesnois, de Valenciennes Métropole
et du Cambrésis. Dans chaque bassin d’emploi participant à l’expérimentation, le projet mobilise l’ensemble des acteurs
concernés afin de les amener à élaborer des plans d’action pour le Bâtiment durable.
Cinq partenaires régionaux (la Chambre de métiers et de l’artisanat de région ; le Conseil Régional ; l’ADEME ; la FFB (Fédération française du bâtiment) et la CAPEB (Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment)) ont conçu
le programme SESAME (Services aux entreprises, spécialisés dans l’accompagnement à la maîtrise de l’énergie). Ce programme s’adresse spécifiquement aux entreprises artisanales du bâtiment et a pour objectif de les accompagner dans
leur mutation commerciale et organisationnelle pour aborder les marchés de l’éco rénovation et de la performance
énergétique.
Il faut noter enfin l’existence d’un Pôle d’Excellence BTP en région : INOTEP. INOTEP a pour ambition de contribuer à développer en région Nord – Pas-de-Calais l’innovation, le développement technologique et la création d’activités dans le
secteur du Bâtiment et des Travaux Publics. Il est conçu comme une organisation permettant de :
■■
Renforcer les collaborations entre les acteurs de la filière : entreprises du BTP, sociétés d’ingénierie, maîtres d’ouvrage, organismes de recherche et de formation,…
■■
Mobiliser les acteurs et contribuer à leur mise en réseau, faciliter l’accès à la connaissance technologique,
construire une vision prospective et partagée pour définir une stratégie commune,
■■
Favoriser l’innovation, l’animation de projets scientifiques, la labellisation de projets collaboratifs R&D, la recherche
et l’obtention de financements,
■■
Anticiper les besoins en compétences et accompagner l’évolution des métiers,
■■
Promouvoir et communiquer sur les expertises de la filière, initier des partenariats à l’international
INOTEP, déploie depuis 3 ans une dynamique liée à la filière Habitat et Bâtiment Intelligent (cluster HBI). (INOTEP)
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Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les
impacts du développement de la filière sur les métiers
L’offre de formation aux métiers du Bâtiment est abondante. Toutefois le contenu des formations, les compétences et
connaissances des formateurs et les plateaux techniques doivent évoluer pour prendre en considération l’évolution prospective des métiers tournée vers le développement durable.
Les connaissances des enseignants et formateurs doivent se mettre en cohérence avec les évolutions technologiques,
techniques, environnementales réglementaires. Ces enjeux pour la formation se traduisent par un besoin très important
pour la formation des formateurs, une réorganisation des centres de formations (ateliers partagés entre métiers, projets
pédagogiques multi métiers, usage des nouveaux matériaux (problème des coûts)).
Le retour d’un marché de la performance énergétique ne pourra se passer d’une nouvelle offre de formation en direction des ouvriers de production. Plusieurs pistes peuvent être envisagées :
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l’identification par les clients de la compétence des entreprises réalisant des travaux concourant à améliorer la
performance ;
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la proposition d’une formation FEEBAT en direction des maitres d’œuvres ;
■■
l’offre d’une formation sur site. Plusieurs formations se déroulant en alternance pourraient proposer le déroulement
d’un module performance globale qui se déclinerait métier par métier au cours de la période en entreprise avec
la présence d’un formateur sur site. (ADEO; SISIFE, 2012)
Le e-learning peut être mobilisé pour des contenus pédagogiques, liés par exemple à l’évolution réglementaire, même
si cette modalité formative se révèle plus appropriée pour les salariés qualifiés du secteur (architectes, employés de
bureaux d’études techniques, diagnostiqueurs, électriciens). (TEE Ile-de-France, 2013)
Il faut former au-delà de la performance énergétique car elle ne recouvre pas l’ensemble des évolutions à venir de la
construction durable. La gestion des déchets de chantier possède encore une marge de progression importante qui
nécessite de continuer de former notamment au tri sur chantier. L’approche paysagère est peu utilisée, les toitures végétalisées sont exceptionnelles… (ADEO; SISIFE, 2012)
Les mesures publiques en faveur de l’éco-construction ne doivent pas occulter d’autres besoins de formation, relatifs
notamment à la maîtrise des fondamentaux métiers et des savoirs de base.
Sources :
ADEME. [En ligne] http://www.ademe.fr.
ADEO; SISIFE. 2012. Etude sur les gisements et les mutations d’emploi liés à l’économie verte en Nord-Pas de Calais. 2012.
Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais. [En ligne] http://www.nordpasdecalais.fr.
CPRDFP. 2012. Contrat d’objectifs sectoriel Batiment. 2012.
INOTEP. [En ligne] http://inotep.eu/.
InterCarifOref. 2013. Du développement durable à la croissance verte : quels impacts sur l’emploi, les métiers et les formations ? Synthèse documenté. 2013.
MEDDE et CGDD. Mars 2013. Les filières industrielles stratégiques de l’économie verte. Mars 2013.
MEDDE et MLET. Plan Batiment Durable. [En ligne] http://www.planbatimentdurable.fr.
TEE Ile-de-France. 2013. Verdissement des métiers du bâtiment : enjeux et perspectives en Ile-de-France. 2013.
C2RP - Immeuble « Le Vendôme » - 50 rue Gustave Delory - 59000 Lille
www.c2rp.fr
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