Anciens Thermes et nouveau projet - Section d`Aix-les
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Anciens Thermes et nouveau projet - Section d`Aix-les
Anciens Thermes et nouveau projet Il y a 5 ans la ville d’Aix se rendait acquéreur auprès de l’état des anciens Thermes pour la somme d’1,2 millions d’€. Trois ans plus tard, la ville confiait à Vinci une étude de faisabilité de la rénovation. En mars 2016 le projet n’ayant pu aboutir la ville se déliait de la société multinationale. Un autre consortium (Bouygues et la Société d’Aménagement de la Savoie à 50% chacun) répondait à un nouvel appel d’offre. Et comme ce consortium a été le seul à se montrer intéressé, il y a de fortes chances que la municipalité fasse affaire avec cette autre multinationale. Mais pour quoi faire ? D’après le projet présenté la semaine dernière à la presse papier et ensuite au conseil municipal l’étude est déjà bien avancée. Essayons de nous projeter dans quelques années puisque ce projet s’il se réalise, verra son achèvement aux environs de 2022 pour un coup en € constant de 85 millions d’€ hors taxe (une centaine de millions avec la TVA). Bien malin sera celui qui pourra nous dire ce que cela fera au total en € courant en 2022, peut être 120 ou 150 millions d’€. Disons tout d’abord que cette rénovation était indispensable si l’on écarte la démolition pure et simple de ce bâtiment classé en très grande partie à l’inventaire des monuments historiques. L’état ne souhaitant pas effectuer cette rénovation, la ville n’ayant pas les moyens, restait le privé. Mais pour réussir cette opération et gagner de l’argent (c’est leur métier !), ces promoteurs ont exposé certaines exigences auxquelles la ville devra se soumettre. Avant que les travaux ne démarrent, la ville comme tout vendeur devra terminer les travaux en cours sur la totalité du bâtiment de Pellegrini au Nord à Foray au sud. Justement la mérule, ce vilain champignon, s’est attaqué à la toiture et au bâtiment Pellegrini ; les travaux de sauvetage de ce magnifique bâtiment qui menace de s’effondrer, ne seront pas une simple formalité. Il faudra ensuite désamianter tous les corps de bâtiment et quand on commence ce travail on ne sait jamais où ça va nous mener. Souvenez-vous des chantiers de la fac parisienne de Jussieu et de la tour Montparnasse ! (un gouffre dans lequel se sont abîmés plus d’un budget et plus d’une entreprise). Il reste aussi des transformateurs au pyralène qui date du temps où il était permis de polluer et d’intoxiquer la nature et les hommes. Dans la continuité, il sera nécessaire de reloger tous les habitants et occupants actuels le temps des travaux, notamment la fameuse école Peyrefitte qui occupe à prix d’amis une surface conséquente et qui se verra relogée (dans des conditions moins avantageuses espérons le !!!!!) dans la demi-lune de Foray au sud vraisemblablement en 2019. Autant vous dire que la somme d’1,2 millions d’€ (prix coûtant !) avancée par la municipalité, devra certainement être mieux ajustée pour que le marché (entre la ville et Bouygues SAS) soit un marché gagnant-gagnant et non pas perdant-gagnant. Puis viendra le temps de réaménagement de toutes les surfaces de ce gigantesque paquebot échoué en plein centre ville. Si rien n’est encore bouclé sur les propositions (ce projet devra venir en vote devant le conseil municipal), on peut déjà en dévoiler une grande partie pour ne pas dire une tendance, celle présentée cette semaine. Tout d’abord les architectes des bâtiments de France veillent au grain et tout ce qui est classé ou présentant un grand intérêt historique ou architectural devra être conservé et/ou restauré. Les surfaces qui pourront être réaménagées comprendront bien évidemment dans le désordre : - des espaces commerciaux de bien-être - une maison médicale au sens large du terme - des commerces en galerie marchande dont une superette - des bureaux, des services publics ou privés - un ou plusieurs restaurants - un grand Office de Tourisme intercommunal - une partie réservée au centre d’interprétation d’art et patrimoine - la conservation et mise en valeur des espaces historiques inaliénables comme les deux cabines de l’Aga Khan ou encore les vestiges romains…. Le musée lapidaire peut-être. - un centre de supervision de la vidéo-surveillance-protection - des places de circulation piétonnières(forums) - des places de parking (400 environ) publiques et privées Et bien sûr pour financer le tout, un programme immobilier d’environ 15 000 m2, ce qui pourrait donner aux dires des promoteurs environ 200 logements répartis entre logements pour personnes âgées (majoritaires), quelques logements sociaux haut de gamme et d’autres logements classiques. Le problème (car il y aura problème dans ces négociations qui vont s’installer entre toutes les parties prenantes), c’est que ces logements qui vont s’appuyer sur un espace restreint au sol devront forcément occuper une hauteur jugée à ce jour (d’après les maquettes et photos dévoilées) démesurée et le terme est justement très mesuré !!!!!!! (voir maquette en fin d’article) En gros ces deux tours en dégradé (redan) se trouveront au centre et à l’arrière du bâtiment là où se trouve actuellement la peu élégante et massive tour Mabileau (bloc de béton et verre). Le rôle de la ville dans cette opération patrimonio-immobilière sera de faire fonctionner et vivre cette structure rénovée en rachetant des espaces stratégiques. Actuellement la mairie a décidé d’en racheter au maximum pour 15 millions d’€ (constant ou courant ?!). Souhaitons que ce qui prévale dans ce chantier énorme soit l’intérêt public et non l’intérêt privé et que les élus assurent, comme ils en ont reçu mandat des aixois et des habitants des agglomérations associées, pleinement leur rôle de garant du développement de la ville dans le respect de son histoire et de son cachet. Pour notre part, avec les élus qui nous sont proches, nous veillerons au grain et vous tiendrons régulièrement informés de l’évolution du dossier. Ci-dessous la maquette présentée cette semaine par Bouygues-SAS (à retravailler bien sûr)