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EXPOSITI0N UHIVERSELLB & I~TEl~ATIONALE
1913
Diorama lti11taire de
GAl~D
Guide Exp11cat1f
........ .............
2 avr11 1302.
Au début de mal 1300, 18 vieux comte Gul de Damplerr.,
voyant 191nuti11té de la résistence, se randit à merc1 au ril
de France. Dès lors il n'y eut plus de comté de Flandre. Philippe le Bel envoya camma gouverneur de ce nouveau doma1ne de
la couronne Jacques de ch4tillon. Ce trlomphe du roi de France
était &UBsi celui deB heliaartB, les
villa8 qui aTaient réclamé
Bon
patri~iena
des grandes
appui pour consener awc grandes
communes leur autonomie vis-à-vls du oomte.
Les mét1ers et surtout ceux de grande industrie avalent
a8Blsté lmp&8sible à la conqu3te de la Flandre. Feu leur importait la déchéanoe de la dynastie Flamande. Ce qu'11s poursu1vaient avant tout, c'eat la réallaatlon de leur
pr~gramme
social-économique et politique, leur reconnalssance comme corporations par les membres de la gilde qui détenaient 1. pouvoir
leur participatlon au gouvernement des c1tés, la conqu4te de
leur indépendance aàmJn1strat1ve.
Les patrici.ns, tirts de lt appul de la France, étaient
molDs que jama!. diapoaés à céder aux revendloatlona ouvrlères.
11s ne tardèren pas à abuser de leur vlcto1re et flrent paser
sur la cluBe des travailleurs un
j
oug odleux. La colère popu-
laire ne tarda pas à se manifester. Durant les f'tea somptueu8es que l'échevlnat des XXXIX et le patrlciat gantols offrit
à Phillppe 1. Bel et à Jeanne de ~avarre. lor. de leur Joyeuse
Entrée dans la Tille (26 ma! 1301). le ·commun ft OBa s'adresser
directement au BouTeDin et demanda à grands cris
l'~bolitlon
de la malttte sur la bière, à quoi le roi cODsentlt. Mais
après son départ, le8 • grans discors et dissenaions • continuèrent à Gand entre les XXXIX et le commun. Ce dernier força
- n
,;;.
l'échav1na~
trage
du
patricien de aoumettre leurs dlfréren48 à l'arbl-
roi qui se trouvait alora à Lille. Des déllbérations
du cODaeil royal sortit la fameuse ordonnanee aur le renogel
lem§Pt de la 101 à Gand, qui étab1it pour plus de deux sièole
les bases de la constitution du magistrat gantois. 11 8emble
que pour la première fois ce nOUTaau mode d'électlon, qui br1
sait l'odieux système de la cooptation des échevins et l'hérl
dité du scabinat dans les
lar janvier
lign~e8,
fut appliqué à Gand le
1~02.
S1 pareil accord avalt pu s'établir entre les deux &rou-
pea rivaux à Gand, il n'en tut pas de m'me à Bruges. Déjà en
juin 1301,Pierre de Conine un tisserand, provoqua une
premiè~
émeute contra le patrlciat brugeoia. Jacques cle Chltillon. à
la prlère de ses al11és du magistrat. bann!t tousles émeutleJ
da la F1&rlclre. De Conlno se retire en Zélande avec aea compagnons; mais
durant l'hiver i1 reçoit les
so11lcit~tion8
des
fl1a du camte Jean et Gui de llamur et de leur nevau Guillaume
de Ju11era de se mettre à la tate d'une nouvelle 1nSUDrection.
Sur
leurs 1nstancea, il se déclde audac1eusement à rentrer à
Brugea et force, en révrler 1302, les maçons qui trava111aien1
à la nouvelle citadelle de ChAt111on, à prendre la ru1te. A
oette nouvelle, le bal11i du rol Buivl des échevlna et le patr1ciat qu1ttent la villa et l'abandonnent au commun.
Tandis qua le démocrat1e
S8
rendai t ma1tre de DrUgee, une
violente émeute éclatá également à Gand. Les patric1ena qul
8vaient dépensé 27.000 livres pour la réception royale, prétend1rent remettre la ma1tSte abol!. pour payer les cadeaux
offert au roi. Dès que le bailli Jean Lauwaert eut proclamé
cette ordonnance. le d1.manche ier avril, le c omrnun peuple
frémit et murmura; 11 déc1da de s'opposer à la colleote de
l·assiBe,tnlÜgré leB menacas sanglanteB du patriclat. Les artisane flrent des rassemblementa le ao1r et décldèrent la
grève générale pour le lendemaln.
Avertis, Lauwaert el les échevins De Juede, Par78 et
leurs cOllègues a.vec une troupe d'environ huit cents hommes
se rendirent au Kouter pour forcer les tisserands à se rendre
à leurs métiers. puis aux carrefours pour d1spercer les rassemblements. Les artisBns firent
~abord
mlne de céder. Mais
vers neur heures, quelques hommes du commWl levèrent des bannières et frappèrent leurs marmi tes,
pa.Yee
qu·ils n' osaient
s'emparer de la cloche commUnale. Le peuple se souleva auss1têt tout entier.
Les échevins avaient fait fermer les portes de l'enceinte,
mais le peuple se rua sur la porte de Drabant et tira le sergent royal qui la gardait, Guillaume Diedendievelbant. Les
artisBns eurent b1entót le dessus et refoulèrent devant eux
les bourgeois, qu1 cherchèrent à six cents env1ron un refuge
dans le ch4teau des Comtes. Le comrnun ameuté et furleux Be
mit à battre les
,
;'
~8
de balistes, et cria
BUX
8ss1égés que
o'11s ne se rendaient. 11 les brdlerait. Déjà avant midi le .
bailli et les patrlciens se rendirent. Alora se passa une cérémonie étrange.
h
Pur en leurs chemises et leurs braies ".
les membres des lignages purent sort1r de la forteresse.
Depuis le port du comte jusqu'au Haut Port, dit
Ie peuple formait une
for~t
~an
Velthem,
nux épées acérées. Ceux qu1 des-
cendaient du chAteau deva1ent passer entre deux range. Tous
aeux qui ava1ent causé quelque méfait recevalent 1e coup mortel. A1nsi périrent Symon de Grutere et Jourdan Verce11enzone
et encore huit autres; plus de cent bourgeois furent gravement
b1essés.
~uant
au bail1i et aux échevlns. 11s durent jurer
fldé11té au commun. sous menace de mort. Puls l'on envoya des
députés à Bruges pour faire alliance aveè la communauté brugeoise.
1Uds la démocratie prit bient&t peur de Bes propres excès.
Sur les conseila de quelques Leliaarts et de quelquea gens rlahes du
c~un,
on décida d'lmplorer la clémence
de
Jacques
de Chdtillon. Et quand les députés revinrent de Bruges, 118
- 4 -
118 trouvèrent le commun tout autrement d1sposé. C'est en vain
qua Plerre De coninc T~nt se poster Ie 12 ma! à äeuleBtede
pour soul.ver Ie commun pour le patr1ciat; 11 dut se retirer
B&na rien fa1re. Tout Ie mouvement &Beorta •••
S1x Jours après éclatèrent les Matines
Br~o1.e8.
MaiB
la démocrat1e gantoise na se 11béra de la dom1nat1on patr1.c1enne, Juaqu'au lendemain de la bataille de Courtra1.
5 Ju1n 1488 -
l~
Juin 1489.
On sait qu'àprès la mort accidentelle de hlaria de bourgogne, les états de Flandre refusèrent à son mari Maxlmi11en
d'Autrlehe la tute11e de ses enfants, et entrèrent blent&t
en rebelllon ouverte avec la prince. Mais Bruges, puls Gand,
1ncapables de tenir t4te à ses mercenaires allemands, tombèrent au pouvoir de Uaxim11ien, dèa le mois de juin I48b.
Celui-ei tranaporta alors la réàldence de son
ri~B
Philippe
de Gaód à Malines; puis il alla se faire couronner roi des
Roma1ns à Aix-la-chapelle (9 avril 1486). Lorsqu'au mois de
Juin suivant, il revint visiter la I"landre, en compagnie de
son père Fré4ér1c lIl, 11 fut reçu partout avec les plus
grands honneurs.
A
fin j uillet , ses part1sans gantoi8 Mathieu
Pehaert,Josse van kelle, Jugues
Annaert,~ean
von Siceleer,
J osse de Ghist.elles. Jean van Vaernewyck, q~_' i1 avai t élevé
aux plus hautBs
fonetlous communalës, firent aux visiteurs
i~
pér1aux une réception Bolennelle.
Uais les incessants beaoins pécuniaires du prince - qui
avait valu à ses partis8ns le surnom de äonétags, - non moina
que ses multiples échecs subis par llaxlm11ien contra Charles
VIII en 1487, le rendirent de plus en plus impopulaire. Sa
exfaiblease et sesjactions produisirent à Gand UIl soudain revirement. Les. peti ts mét1ers reprennent le dessuD et ro.ppellent
les chefs révolutionna1res bonnia et réfu.g1és à. Tournai •. Le
16 septembre, Jean van Coppenhole, la chef du
parti~ commun~
rentre à Gand, suiv1 bient&t de l'anc1en "régent- Adrien Vilain, sire de
Rasse~lem
et d-Adl'ien de L1ederkerke. cousin de
ce dernier. SUl' le champ, les
IJ
M.onétans
ville, laissant le champ libre aux
ft
ti
a'enfuient de la
coppe~olen
" qui a'em-
pressèrent de ~enouveler les échev1ns et de réc~amer l'aas1stance du roi de France. Charles VIII s'empressa de prendre la
ville offic1ellemsnt sous sa protection, et Gand se tranaforma en une véritáble rópub1ique sous sa .... Buzeraineté.-
- 6 -
Maxlm1l1en convoque lee Etats à Bruges pour rés1ster à
la rébel110n de Gand. Maia
c~e
11 voulut introdu1re quelques
troupes dans la vllle, les mét1era brugeo1s coururent &ux armee et s'emparèrent du roi des Romains, qu'11s gardèrent en
priaon courtolse pendant plus de trois mois. Ce n'est qu'au
prix des plus grandes concessions que Maximl1ien recouvra. sa
liberté (16 ma!
1~88). ~ai8
à peine délivré. l'arcai4uc apprit
l'arrivée d'Albert de Saxe avec l'avant-garde ele l'a.rmée allemande que Bon père Frédéric amenait à son secours : lmmédiatement, le roi des Roma1ns - qui pourtant avalt la1ssé aux Flamartele, comme garant principal ele sa toi Jurée Philippe de
Clèves, seigneur de Raveateln, - rompit son serment et défendit de publier le traité. Le 23 mai, il reçut l'empereur à
lAalines et commença sur le champ la lutte contre les Gantois.
Cependant le noble Philippe de clèves protesta vivement
contre la déloyauté de Bon souverain et rompit avee lui. 11
accourt à Gand le 26 mal et peu après i1 fut créé capitainegénéral de l'armée flamande. Philippe de Bourgogne, sire de
Beveren, le fils du grand b4tard. qui lui auasi avait Juré le
traité du 16 mai, et le sire de Chantraine suivirent Bon
exemple. D'autrea noblee, tels que Louis de la Gruthunge, le
aire de Stavele. le sire de
~ichterTe1det
Philippe van de.
Sickelen vinrent se Joindre aux deux Vilain, et aux chefs de
la démocrstie : l'échevin Gérard van Anghereele, puis le granddoyen Pierre Ghyselins, le doyen des t1sserands, Liév1n de
ili..oor. Jean Utenhove et Guillaume Pype. 1»l.a1s le vra.! "conducteur des Gantois W , c'eet Jean van Coppenhole svee le capltaine
Hermèo Hubert.
Philippe de C1èveo ne perd1t pas son temps; 11
~ier
~it
torti-
la ville depuia la porte de l'HSpital jusqu'à celle de la
Mude, tand1s que Coppenhole preDált les Français d'QCcourir au
secours de la c1té.
Le 27 mai, ltempereur Frédério et le roi Maximilien établirent leur camp à Everghem. Mals huit Jours plus tard, leB
seigneurs d'Esp1erre et de Piemes,
dép~chéB
par Philippe de
- 7 -
c;rèvecoeur avec 1200 lt'rança1s entra1ent à Gancl. (;' est oe mIáe
jour (e juin) que le8 dérenaeura apprirent qua liaximilien se
proposait de surprendre la ville du c&té de l' Hot ten Walle.
C'était l'endroit 18 plus walnérable de Gand. Auss1t&t les
éoherins donnèrent l'orclre a.ux milieea de se transporter
"bachten Wallen. ou il n'y &vait pas de circonvallation et
d'y élever en toute hAte un rempart de terre fortif!é. GrAee
au dévouement de toute la population, en tro1s jours l'en-
eeinte des murs se trouve complètée au nord-ouest par ces nouTeaux travawt. lIlaximilien dut. done renoneer à 80n projet d '8ntrer dans la villa par Ten Walle.
Alora les Allemands de l'empereur et du rol entreprlrent
des attaques inoeaaant.es oontra les portes de Gand et partioulièrement oontre oelles du quartier de Salnt-BaTon. Leurs
eftorta furent vains. Après quarante jours de siège. Frédérle.
dont un inc.ndle aTai t grayement endommagé le eamp. fut torcé
de se retlrer à bouchaute et de là à AnTers. Gand étalt 4é11-
,
vre
Cette belle défense de la commune soutenue par les chefa
de la noblesae flamande deva1t 8tre commémorée par un monument. Les éehevlns déc1dèrent de construire aur la L1ève un
fort!n munt d'une éoluse ou rabot pour mettre en état
4e
dé-
fense cette part1e faible des remparts de Gand. La première
p1.rre du TIabot baçht8Q wê1 1 e fut poaé. 18 13 Juin 1489 par 1.
premier écheTln Jean van de Kethulle en présence de aon collègue Jean de erane et des deux doyens Liévln Gooria et Llévln
De
~oor.
Deux 1nscrlptiona en vera flamanda et en caractèrea
gothlques, encastréea dans la façade extér1eure du monument
rappellent .neore auJourd'hu1 la belle dér.nae de 1488 .t la
constructlon de ce fortln tr10mphal l'année sulvante.
- 8 -
11 llovembre 1576.
Don Louis de Requesens, malgré la proclamat1on d'une amnietie et la promesse de la 8uppress1on du régime arb1traire
de son prédécesseur, ne réuaait pas mleux que le duo d'Albe
à soumettre les révoltés du l~ord. C'est alors qu'11 entreprlt
eet acte
hé~oique
d'attaquer la Zélande sana va1sseaux. Dix-
sept cents soldats dtélite se hasardèrent à traverser les bras
de mer qu1 sépare l'11e de Schouwen de la cSte. Si l'arrièregarde fut engloutie tout entière, la t'te et le corps de la
colonne francll1rent 10 passage, se rendirent mattres de l' tle
et assiégèrent la ville de Zierikzee. Le colone1 Chr1stophe de
Mondragon, commandant de la citadelle de Gand, conduisalt le
siège. Après de longs et multiplas efforta, Zierikzee ee rendit
le 29 juin 1576.
Requesena était mort avant cette prise (5 mars), sans
avoir eu le temps de désigner Bon successeur provisoire. 11
y eut une sorte d t 1nter-règne pendant lequel le Conseil d'Etat
eaaaya vainement de prendre en main l'administrat1on du pays.
D'ailleurs. 11 ne put réprimer les séditions militalres qui
mirent bientSt un terme à sonexlstence mAme. En, effet, les
troupes eapagncles qui venaient de prendre Zierikzee réclama1ent vingt-deux m01s de Bolde. He paDYenant pas à se faire
payer, elles se séparèrent des Wallons de Mondragon, se choisirent un .letto,et oe dir1gèrent sur Bruxelles, puls elles
firent un brusque crochet etse jetèrent inopinément sur Alost
ou elles massacrèrent de nombreux bourgeois et pillèrent la
ville (25 juillet). AU8s1t8t le comte du Roeulx. Jean de croy,
gouverneur de la Flandre, mit Gand en état de dérense.
DeTant l'1mpu,issance du Conseil d 'Etat. et pou8séa par
le désir de venseance, les Btats de Brabant prof1tèrent de
l'exaspérat1on générale pour supplanter 1e Conseil
d'~tat.
Après avoir fait déclarer les mutinés d'Aloat rebelles et ennemie du roi, 11s se font autoriser à lever des troupes; puis
le 4 Septembre, le seigneur de Hèze fait arrlter les membrea
- 9 -
du conseil d'Etat.
Aussit8t. Jéróme de Hoda 'lui s'eat enfermé à la citadelle
d'j~vers
organ1se une sorte de gouvernement provisoire et me-
nace de marcher Bur i3ruxelles pour délivrer les conseillers.
De leur cóté les Etats de lSrabant invi tent les Etats des au-
tres provinces à s'unir à eux et fin1r par convoquer les State
généraux de leur propre autor1té. puis 11s enrólèrent les gens
de guerre pour s'opposer aux troupes espagnoles. et placèrent
à l'armée statiste la plus haute noblesse du pays : le duc
d'AersC!lot devint capitaine général, le comte Philippe de Lalain
est lieutenant général. le marquis d'Hairé, frère d'Aerschot,
général de cavalerie; la
C
omte de Roeulx dont la populat1on
gantoiae suapeetai t pourtant les intentions - envoya la premier
eon adhésion. et a.près avo1r levé des troupes nouvelleB • lnvestit le Chd.teau
des:~8pagnols
la plus importante des Etats
dre les négoc1ations de
(15 septembre). lLa1s la révolution
del~lra.bant,
l~armée
ce fut celle de repren
précédente avec la pr1nce
d'Orange et les 1:tats de Hollande et de Zél.ande.
Le 18 octobre. pendant que le comte du Roeulx poursu1vait
le siège, les délégués du Tac1turne et des prov1nces insurgées
arriva1ent à Gand pour délibérer avec ceux dea Etsts réunls
à :,ruxell.es. 011v1er van den 'l'empel, colonel du prinee d'OrOllge
avec huit compagnies et eeize p1èces de canons, les y avait
précéde pour soutenir les troupes wallonnes du ChAteau (26 septembre). Alonzo de Vargas avait vainement incité les mutinée
d'Alost à ae dir1ger aur Gand pour délivrer leurs CaMpagnons a.
aasiégés; tout auaal inutiles furent les exhortations de Christophe de Mondragon (qu1 avait enfin qu1tté Zierikzee). à la
garnison d'Anvers pour venir débloquer la citadelle bAtie par
Charles-~uint.
ou
se trouvait enfermée sa temme Guillemette de
Chastelet et ses deux filles.
Mats la lieutenant de Mondragon, Anto1ne de AlamoB
~do­
nado éta1t décidó à vendre chèrement sa vie. 11 conna1ssait la
haine des Flamanda et des Ganto1a en particulier contre cette
garniaon espagnole qui d8puis dix &na aTal t eommis tant de v10-
- 10 -
lencea et de crimes, et i1 redouta1t le ma.ssa.cre de la garniaon, sl la citadelle était prise dtassaut. Guillemette de
CHastelet, la. digne campagne du vaillant Mondragon anima1 t lea
défenaeura par son courage lntrép1de. Dès 18 20 Beptembre, les
asaiégés ava1ent tenté une sortie contre les troupes de Roeulx
et de Noyellesj mais le
lendema~n,
des retranchementa a'éle-
vèrent partout autour des fossés de ltence1nte polygonale et
coupèrent toute communication svee le dehors. Cerner la ch&teau des Bspagnols était relativement facile, mais c·était
autre chose que de s'en emparer. 011v1er van den Tempel
se poster au
~ont-HermeB,
~a
dans la seigneurle de St-BaTon; bien
que le pr1nce d'Orange lui envoyait quotid1ennement des troupes et des canons par le Sas de Gand, le s1ège ntavançait
guère. On reprocha1t au sire de Trélon, qu1 commandait ltartillerie, de d1r1ger ses boulets contre les parapets des remparts au lleu de faire quelque grande brèche. Mals dèa l'arrivée du comte Qe Lalaing et du marquis dtHavré. leB opérations prirent une tournure toute d1fférente. On déclda de combler le fossé au moyen de pan1ers et de fascines du cSté de
la porte Saint-Georges et de livrer un assaut gén'ral. Le
temps preasait, car les mutinés d-Alost ravageaient le pays
juaqu'à
Me~le
et menaçaient le8 faubourga de la ville; 11 est
Trai qu'après leachat de la garniaon allemande de Termonde par
François de la Kéthulle, au nam des Etats,
~es
Espagnela du
chAteau durent abandonne·r tout esp01r d 'être secourus.
Pendant que les députés des Etate généraux siégeaient à
19h8tel de ville, le canon tonnait contre la citadelle,qu1
résistait avee vaillance aux tentatives des Wallons de RoeuLx
et de Lalaing, et des Hollandais et des Zélandais du prince
d·Orange. Le
~O
octobre. ces derniers incendlèrent la porte
du Ch4teau du c&té de la Tour Rouge; le 2 novembre, on parfo~­
vint à hisser sur la batterie du pont du Fas un canon
dable qui causa de grands raTages.
Ltardeur des asslégeants, aigris par cette longue résistance, dev1nt de la fureur quand on app1rt à Gand le
1)
et 6
- 11 -
novembre. l'épouvantable sac d'Anvers par les troupes royales
la
Fur~e
À'pagnole. On aait comment sous l'effet de la ter-
reur leG Députés des Etats généraux se hAtèrent de signer
le tra1té célèbre de la Facification de Gand, qui fut procla-
mé le 8 novembre.
Un assaut dirigé Ie lendemain contre les murs é1réchés
du ChAteau échoua par suite de l'insuffisance des ponts
d'escalade. C'est durant eet assaut qu 9 0n apprit par les
bravades des Espagno1s qu'ils avaient des 1ntelllgences
au dehors. pulsqu·ils connaissalent les massacres d'AnTera.
Les assiégeants ne furent pas plus heureux le 10, blen qu'ila
parvinrent cette fois jusqu'aux bastions; maïs 11s furent
repouBsés par la vaillante résistance des Espagnols, malgré
leur petit nombre:
fe~nes
et enfants étaient dans la brèohe.
chaargeant les mouaquets, lançant des pierres ou versant de
l'eau boul11ante.
Cet effort suprême fut aussi le dernier. N'ayant plus
ni vivres "ni munitlons et voyant les apprêts d'un nouvel
assaut, les assiégés arborèrent le drapeau blanc et envoyèren'
un parlementaire qul fut condult chez le
haut-ba1l11, le
sl~
de Mouscron. Le 11, Antonl0 de lUamoB se renditdans la malsan
soatinale de St-Bavon, pour discuter les conditions
...
'
de la ruddition avec le colonel La Garde et le sire de J.re-
lon. 11 se rendit au comte de Lalalng. qu1 leur permit de
sort1r avee leurs ba.gagef3. maia sans armes; à midi
t
la oom-
pagnie de Créqu1, des Wallons de Roeulx entra au ChAteau,
ou
elle fut rejoint le lendema1n par la compagnie hollandaise
de Groeneveld.
~nfin.
le lj, la garniaan espagnole sortit du ch4teau.
L'étonnement fut général quand on vit qU'elle n'était composé~
que d'environ 150 hommes. y compris les blessés, femmea
enfants
" t malades et bagaees furent embarqués sur deux bateaux
couverts qui les menèrent jusqu'aux frontières de la Francs;
mals 11a furent préalablament dépou11lés de tous leurs biens
au Toquet. quant à Madame de Mondragon avec ses deux fillaa,
- 12 -
le 18. elle monta dans un chariot
J
en présence du comte du
noeulx et des généraux des Btats qui payèrent à son courage
Ul"l
juate trlbut d 9éloges et la. firent transporter à. Tournai.
sous la garde du cap1 taine lial.let.
- lZJ -
Juillet 1708.
1)
- - -~-~-~---~~---~~-~~J.J8
25 novembre 1700. Philippe d' AnJ ou, le second. pet! t-
fils de Louis XlV, fut reconnu à Gand. comme 9ucceaseur de
l~harleB
11, et reconnu roi d-.Uspagne . .En fait, ce fut le roi
de France qui devint le eouverain des
~ays-~as.
qutil fit
occuper par ses troupes. La gouverneur intérimaire hedmar et
son consel1ler liergeyck s'lngénièrent
à atattacher
18S
membres
des corps constitués et maintinrent les anciens magistrats
en fonet1on •
11
.A.
fransquillon
Gand comme. à. Bruxelles. 11 ae forma un part1
ti
ou
u
carabinier " qui soutlnt fidèlement 1e
gouvernement franco.espagnol.
quand aprèa la défaite de Villeroy à Ramdllles.
AUBS1
Gand
dut se rendre
~'.
korlboregh (ler juin 1706).plusieurs
francophl1es. tels que le haut-balll! Ferdinand-H1ppolyte
della Fai1le d'Aasenede préférèrent sulvre les Françaia qua
de serv ir Charles 111 d t Autrlche; le bailllv1at fut conflé
à Maxlm11ien Antolne Rym. et le magistrat renouve1é par le
soua-bailli Charlea-Hobert 't 5erwanters.
~a1s
Louis XIV avait déoidé de faire un suprême etfort
pour reccnquérir les Eays-bas. Le roi partagea le commandement de l'armée de ji'landre entre eon pet1t-fila le d.uc de .Bourgogne et Vendäáe. L'ordre était de prendre ltoffensiTe. de
frapper un grand coup. On résolut d'operer contra Gand et
Drugee. Ce proj et tra.nspira Jet le e cro.te de i.:érode-Westerloo
le commun1qua au généra.lissime des troupes allléee. qul eut
le tort de dédaigner ce précieux avertissement.
TWldis
q~e
le duc de
~arlbororegh
qu1tta1t Gand le 11
ma! 1708, pour aller reprendre le oomcandement à Bruxelles,
le comte de La Mothe envoyait six mille hommes de troupes volantes aux env1ron de Deinze. Déjà ses avant-ga.rd.ea
S8
ris-
quaient sous les murs de Gand, sana qua 1e général Murray.
bien qu'averti du danger par les magistrata gantois tela que
le baron Triest et le vicomte de .Hieulant. consentit à envoyer au sacours de la ville le moindre détachement de son
... 14 -
camp de .i;Jariakerke
(~~?
juin).
ImmobilisJ un instant à Genappe par suite de son désaocord avec VendO.me, le duc envoya. le
J
juillet le prince Gri-
maldi evec 16.000 hommes en }.'landro. Gelui-ei dirigea
merault et de Huffey avec deux
.mil~e
de Che-
cavaliers et autant de
fantasoins sur Gand, qu 9 il sera1t mal garnie et
ou
la comte
de hergeyck entreteno.it des intelligences. De Chemerault fit
marcher devant lui l-wlvien baill!, le colonel FerdinandHippolyte dalla
:b~aille.
qui alla loger avec quelqueB troupea
dans une grange à. Ledeberg. Le1ui-oi, à la pointe du Jour
déta.cha sept homnies de son
régiment~
qui S1fe1gnant d-être
des déserteura n se présentèrent à la porte Saint-Liévinet amusèrent la compagnie bourgeoise qui y était de
gar~e.
Lient8t
ces faux transfuges sont reJoints par d'autres de leurs cama-
radee. Tout à coup, les bourgeois de la garde volent s'approcher one centaine de soldats rrançais
précédé de l'ex-grand-
baill!, et se rnettent sur la défensive; lorsque brusquement
les pseudo-déserteurs leur poussent bayonnette aur la poitr1ne,
forcent les gardes à se rendre et ouvrent la porte au camt.
della Fa11le. Après avoir attendu durant une heure dans la
rue Saint-Liévln. del la }"a111e courut à toute bride, le pistobet au poing, vers la porte de Bruges, dont 11 se rend1t ma!tra en toute h!tfJ, pour fermer l'entrée de la ville &Jàlx au
général anglaio .Hurray. Ensui te, 11 occupa toutes leB autrea
portes, eau! la Dampoort en face du chAteau. En deux heureB
,
de temps, Gand se trouva occupe par les troupeB de Chemerault,
qui vlnrent renforcer dans
l'apr~s-dlners
pluaieurs Eégiments
de Grimaldi.
A cl1x heures, della :Faille s'était rendu à ltHotel de
ville,
ou
11 cammuniqua au boran d. Faing
et
au marquis Ser-
sanders de Lima, premiers échev1na, un. lettre du gouverneur
1":a.ximi11en-Bmmanuel de Lavière, au nom de 'philippe V. une let-
tre les exhortant à rester fidèles à la J1'rance; puis, i1 leur
fit des promesses favorables à la communauté et au magiatrat:
- 15 -
ausaitöt les écheYins
pr~tèrent
serment au nouveau gouverne-
ment. Sans coup férir. cette place importante se retrouva
française avant qu·11 fut midi." Quant au chäteau
ou
son s·était ret1rée. il capitula dèa le lendemain.
la garni-
- 16 ..
2 aol1t 1825.
--~~--------~---~._~
Après la chute de lJ-apoléon. les tra1tés de Paria et le
Congrès de Vienne réalisèrentO une idée qui hantait depuis
longtemps les hammes d'état anglals; 11s constltuèrent la
principauté souveraine dcs Pays-Bas destinéa 8. former une barrière contre les Francs. Pour la rendre effective, on songea
à cODstruire quelques fcrteresses le long de la frontière
française. Gand. qui commande leo cours
~e
l'Escaut et de la
Lys. objectif principal de tout corps d'arm.ée venant de Eranee"
était un des points stratég1qu#s les plus importants de cette
"11gne des Flandres" que l'on voulait constituer. C'est donc
là qua devait
arr~ter
s'élever la forteresse la plus formidable pour
l'invasion annem!e.
On avait songé d'abor4 a reconstruire le chlteau des
Espagnols t partiellement démoli depuis la Hévolution brabançonne: Mals on abandonna cette idée. sans doute parceque 1 'anelenne forteresse de
Charles-~u1nt
était situé dans un 11eu
trop bas. On reprlt donc le projet d'élever.une citadelle
sous la part1e la plus élevée de la ville, ou Eont Bland.ln.
entre la Lya et l'Escaut, et notamment à l'emplacement d.e
l'ancien fort de lLonteroq, à la Chenerle de Saint-Pierre,
entre les portes de la Colline et de Courtrai.
Le 12 Rvril 1819,
l'in3pecteur-g~néral
des oorps des in-
génleurs hollanda1a. baron Krayenhoff envoya à Gond le maJoringénieur C .P,",Gey von Pi ttius. en vue de dresser les plans
de la nouvelle citadel1e etdeu fortifieations attenantes. Le
18, 11 vint en compagnie
~u
duo de Wellington
étudier l'état
des l1eux, &fin de danner à I'architecte militaire des lnstruc
tloo$ préciees.
l.e maj or
VOl!
.Pi tt!U& commcnça dès le ti: mai les premières
opérat1ons de nivellement et de mesurage; le
2~
Juin. il fit
parvenir à l'inspecteur-général un avant proJet qui fut approuvé dans ses grandes.lignes; le 19 octobre. 11 soumit un
projet défln1t1f avec plans et devis, qu1 fut pleinement ap-
- 17 -
prouvé :par Wellington.
1,e 6 octobre 1820, le roi Guillawne et son fils Frédéric
future
vinrent vioiter les terrains ou alla,1t s'ó~ever 1a1forteresse
le 10 aoat suivant. Wellington, qui menait le roi George IV
au Cllamp de bataille de Waterloo, v1nt à son tour inspecter
l'emplacement.
L'arr'té royal décrétant les travaaB parut le 4 octohre
1821; mais ce ne fut que le ;!7 ma!
lb~;:;;
que Gey von Pi ttius
enleva lui-mama la première pelletée de terra. et i1 poaa la
pierre de maçonnerie le 15 a.vril 1823. 1,e mols su1vant. le roi
Guillaume à l'occasion d'une nouvelle visite à Gand, se rendit
dereahef aux travaux de fortificat1an; le 22 aoGt, Wellington
venant d'Anvera, vint constater le degró d'aVBncement des nivéllements et dea constructions.
neux ans après, le "duo de fer n rev1nt à Gand. Cett.
fois (2 août
18G~),
il fut reçu offic1ellement à la porte de
Brugee par Ie gouverneur militaire de la Flandre, le duc
:Dernard de Saxe- Weinar. le commandant militaire lieutenantgénéral baron Constant de RebecQu8, le gouverneur camte Philip
pe de Lam, le oourgmestre Ph. Piera de Haveschoot. les éche- .
vins J/. Verheggen. eh. de .Meyer, J. van Wambeke, P. de Mestagh, J. von a.ielle et eh.· Kervyn de Voikaerabeke, sans oub11er
les notables .Ballgand, Hooman-De Bloek, Lousbergs, de Smet de
Naeyer.
Le cortège se rend1t à la porte de Courtrai
ou
l'auteur
d.es trava.wt de défense. devenu 11eutenant-colonel, attendai t
le vainqueur de Waterloo. Léjè le polygene régulier &vee aon
double étage de casemates était eonstruit; bastions, demi-lu.nes et
courtiores étaient bien pret d'être aehevées.
On voyait déjà l'emplacement de la future porte d'entrée; elle
fut éditiée l'année suivante, et on la décora de 1-inscript i on Bui van te : hEltlO liJ:: IMPONE LACESGET, devi se de 1 t ord.re
de Sa,1nt-André; et on écr1 vi t au dessous : ANNO Xl POST PPJLJll, ..
- 18 lUl! AD WATmu.Oû 2XSTliû0'l'A •
Wellington réliclta vivament Gey von P1tt1ua, d'autant
plus qu·11 apprévialt l'1ntJgrité et le dés1ntéressemant
de cet officier d'élite. Puis, 11 rentra en Angleterre,
allai t j ouer
UIl
r&J.e poli tlque important.
ou
il

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