Gérard De Nerval (1808

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Gérard De Nerval (1808
http://bit.ly/objectifbaces SÉQUENCE 2 : La modernité poétique Gérard De Nerval
(1808-1855)
Fils d’un médecin de la Grande Armée, Gérard Labruni ne connut pas sa mère, morte en Silésie, et a été élevé à Mortefontaine chez son grand oncle Antoine Boucher. Paysages, légendes et impressions du Valois marqueront l’enfant qui imaginera sa mère comme une « Figure de Rêve ». Condisciple de Théophile Gauthier au lycée Charlemagne, il fréquente le milieu de la bohème littéraire. Il traduit Faust de Goethe, se passionne pour les Contes fantastique d’Hoffmann et écrit lui-­‐même un conte en 1832 : La Main de Gloire. Il compose des élégies et des odelettes à la manière de Ronsard. En 1836, il s’éprend d’une comédienne, Jenny Colom qui sera la grande passion de sa vie. C’est une passion malheureuse car non partagée. Celle-­‐ci ce mariera et cet amour aura des conséquences terribles pour Nerval, déterminant « l’épanchement du songe dans la vie réelle ». En Jenny Colom il a aimé « l’éternelle figure féminine » qui se réincarne éternellement ; Faust de Goethe le hante. § 1841 : premiers troubles mentaux ; il se rétablit. § 1842 : mort de Jenny Colom ; nouveaux rêves mystiques. Aurélia devient une créature céleste qui se confond avec les déesses orientales mais aussi avec sa propre mère et la Vierge Marie. § 1843 : il voyage en Orient ; il a une passion pour la mythologie, les cultes ésotériques, les mystères antiques. De retour en France, il étudie les religions et se passionne pour le syncrétisme qui tenta du second au quatrième siècle de notre ère de fondre en une seule religion les cultes orientaux. Ces tendances se manifestent dans Voyages en Orient (1851) § 1851 : nouvelle crise mentale (folie) § 1853 : il est interné à Passy, dans la clinique du docteur Blanche. § 1854 : il retourne dans cette clinique mais pendant ses périodes de lucidité, il écrit : Nuit d’octobre (1852) ; Fille de feu (1854) ; Chimère …). Fin 1854, parution de Aurélia et de son dernier écrit : Pandora. § 1855 : Gérard de Nerval se suicide rue Vielle Lanterne. Du réel au surréel…
Pour Nerval, « le rêve est une autre vie » dans laquelle « le monde des esprits s’ouvrent pour nous ». La vie réelle et les souvenirs sont transformés par le Songe. La mémoire du poète est intemporelle. Le destin du poète figure celui de l’âme humaine coupable et puni mais espérant le rachat au terme d’une série d’épreuves. Une mystérieuse correspondance s’établit en le monde familier et le © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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http://bit.ly/objectifbaces SÉQUENCE 2 : La modernité poétique monde surréel du rêve. Tout prend un aspect double, tout prend devient signe et symbole. Nerval s’est efforcé de traduire son expérience, de la transcrire et d’accéder à une forme de connaissance par l’analyse lucide des songes qui menaçaient sa raison. o Sylvie (Les Filles de Feu) : l’équilibre entre la vie réelle et les charmes exercés par le rêve est préservé. C’est le poème du souvenir ; Nerval va se perdre progressivement dans le monde du rêve et ceci trouvera son aboutissement dans Adrienne. o Les Chimères : c’est la hantise mystique qui domine. Cette hantise nous fait participer de façon constante, allusives et symboliques à l’expérience de Nerval, à partir de souvenirs à demi rêvés. o Aurélia : grâce à la médiation d’Aurélia, le poète, obsédé par la Faute peut aspirer au Salut. Ici se manifeste le syncrétisme religieux de Nerval. Il semble s’orienter vers le Messie chrétien et l’intercession de la Vierge Marie. L’art de Nerval…
Il est d’une extrême pureté, presque immatériel. Les Chimères atteignent à la Poésie pure (avec des formules presque magiques : « Le poète Orthésia s’unit au mythe vert »). Le pouvoir de suggestion dépasse le contenu intelligible. Le langage poétique de Nerval a pour but de nous faire accéder à un autre univers, « au ciel antérieur où fleurit la Beauté » (Mallarmé). © Clément ROCHON • 2012 • Tous droits réservés.
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