A nous tous de défendre notre protection sociale
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A nous tous de défendre notre protection sociale
Territoire de Belfort 90 Retrouveznous sur notre site cgt-belfort.fr Editorial A nous tous de défendre notre protection sociale ! Retour à Germinal ou aux Misérables… NON MERCI !! Après des mesures discutables sur la branche famille de notre protection sociale, le gouvernement annonce qu’il va se pencher sur les retraites. Un énième rapport de soi disant experts avec des déficits « prévus » pour 2020 à faire peur… doit être remis dans les prochains jours. On nous ressert les mêmes recettes qui ont fait la preuve de leur inefficacité, pour garantir notre système de protection sociale, mais qui par contre garantit l’augmentation des profits des grandes entreprises du CAC 40, et les dividendes de leurs actionnaires. Ces experts, qui sont incapables de nous dire de quoi les 6 prochains mois, ou les deux prochaines années seront faits sont capables de disserter sur l’avenir des retraites à 8 ans, voire jusqu’en 2040. Or l’équilibre des régimes repose en grande partie sur le plein emploi. Plus de salariés qui cotisent = plus de cotisations ! Pas besoin de sortir des grandes écoles pour le découvrir ! De même, une augmentation, des salaires = plus de cotisations ! C’est exactement le contraire qui est préconisé ! La seule industrie qui se tire d’affaires dans cette période où tous les salariés sont « invités » ou plus exactement contraints de se serrer la ceinture, c’est l’industrie du grand luxe. Les bijoux, les parfums, les voitures, les bateaux, les vêtements…à des prix qui nous donnent le vertige, ça marche fort dans la France de 2013. Le « made in France » fait recette auprès des clients richissimes des 5 continents !!! Dommage que tous ces produits soient pour une grande partie fabriqués dans des pays où les salariés ne bénéficient pas de notre protection sociale –celle dont on nous dit qu’elle est un frein à la compétitivité !!! La Sécurité Sociale créée alors que la France était en ruine, c’était possible ! Aujourd’hui, les richesses créées sont considérables et il ne serait plus possible de la financer ??? Le patronat n’a jamais digéré cette création et aujourd’hui, il fait pression sur le gouvernement pour affaiblir un peu plus ce système qui a été un des facteurs importants du développement de la société française au cours du 20ème siècle. Les salariés ne peuvent se contenter--d’être spectateurs ! Ils doivent se mobiliser pour empêcher les mauvais coups de l’été, défendre et améliorer un système de protection sociale que beaucoup de peuples nous envient. Journal de l'Union Départementale CGT du Territoire de Belfort N° CPPAP : 0418 S 06620 – Directrice de Publication : Sabine VERDANT Imprimé par nos soins - Année 2013 – juin 2013– N°2 - La protection sociale c’est quoi ? Notre protection sociale est issue du programme du Conseil National de la Résistance élaboré durant la seconde guerre mondiale, alors que notre pays était occupé par les troupes nazies, et gouverné par Pétain et Laval à la botte d’Hitler. La protection sociale dont le pilier essentiel est la Sécurité Sociale vise à protéger les salariés et leur famille des aléas de la vie : chômage, maladie, accidents du travail, vieillesse et des risques sociaux (famille). La Sécurité Sociale comprend quatre branches qui initialement étaient gérées par les représentants des salariés élus par eux. Avec les réformes successives, la gouvernance du régime a petit à petit échappé aux représentants des salariés pour être gérée par des directeurs nommés par le gouvernement. Dans le même temps, le niveau des prestations a baissé, les 4 principes qui ont guidé à la mise en place de la Sécu : Universalité, Solidarité, Obligation, Unicité tombent petit à petit dans les oubliettes. Petit à petit des caisses complémentaires se sont créées pour palier les insuffisances des caisses de base : Retraites complémentaires, mutuelles, prévoyance…etc Il y a plusieurs régimes. Le plus important est le régime général qui couvre les salariés du secteur privé non agricole. Lorsque le gouvernement et le patronat s’attaquent à ce régime, ils remettent en cause dans la foulée les régimes spéciaux de certaines professions, ou le régime des fonctionnaires. Que l’on soit du public ou du privé, c’est l’ensemble des régimes qu’il faut défendre, car c’est notre bien commun ! La branche maladie (CPAM) est financée en grande partie par les cotisations des salariés en particulier la CSG payée par les seuls salariés. Le patronat réclame toujours plus d’exonérations de « ses » cotisations et aggrave donc le manque de financement de la branche maladie. Les principales dépenses de l’assurance maladie sont les frais d’hospitalisation. Déremboursements et forfaits accroissent le reste à payer pour les assurés sociaux. Nombreux sont celles et ceux qui renoncent à se soigner. La branche Accidents du travail est financée par une cotisation « patronale ». Elle doit couvrir l’indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Le taux de cotisation est variable et augmente lorsque le nombre d’accidents du travail ou des maladies professionnelles augmentent. C’est pour cela que dans un grand nombre d’entreprises les directions incitent les salariés à se mettre en « maladie »ou bien contestent systématiquement les déclarations d’AT/MP. La branche famille(CAF) Elle gère les allocations familiales et toutes les prestations liées à la famille, ou au logement. Sous prétexte d’équité, grande est la tentation de remettre en cause à travers la branche famille l’égalité des prestations. Les prestations sous conditions de ressources deviennent de plus en plus difficiles d’accés. La branche vieillesse (CNAV) Elle gère les retraites de base des salariés du régime général. Depuis 1993, toutes les réformes sont allées dans le même sens, réduire les droits à pension des salariés, par l’augmentation de la durée de cotisation, l’instauration d’une décote pour les carrières incomplètes et le calcul sur 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures. La baisse des pensions qui en a résulté est de 30% en 20 ans ! Le patronat pousse de plus en plus à la retraite par capitalisation, ce qui remettrait en cause l’existence des caisses. La vérité sur les cotisations dites « patronales ». Les patrons se plaignent toujours du poids des « charges » dites « patronales ». En réalité, ces cotisations, sont une partie de notre salaire, qui au lieu de nous être versée directement, est mise dans un pot commun. Quand les patrons demandent leur baisse, ils réclament en fait une baisse déguisée de nos salaires. Le dossier brulant de l’été 2013 : celui des retraites ! Si elle n’en sera pas le sujet unique, la retraite sera au centre de la deuxième conférence sociale convoquée les 20 et 21 juin par le gouvernement. Le MEDEF a déjà fait entendre son petit refrain ! Allongement de la durée de cotisations à 43 ans d’ici à 2020, repousser l’âge légal à au moins 65 ans d’ici 2040 !!! Par ailleurs, les négociations sur les régimes complémentaires conclues le 13 mars dernier par un accord que la CGT n’a pas signé débouchent sur une revalorisation des pensions inférieures au coût de la vie pour les 3 ans à venir. Le gouvernement a laissé entendre qu’il entendait s’inspirer de cet accord pour le régime de base. Allons-nous nous laisser faire ? Les pistes préconisées par le rapport « Moreau laissent présager que le gouvernement veut poursuivre dans la même voie que les précédents, à savoir une régression sociale, « négociée » à la va vite durant l’été, pour être présentée dés l’automne au parlement. On nous avait promis lors des précédentes réformes que ce coup la, c’était bon, les régimes de retraites étaient sauvés ! Promis, juré… ! 3 ans plus tard, on nous refait le coup ! Le problème, c’est le manque de financement par rapport aux richesses créées. Les profits des grands groupes ont augmenté 7 fois plus vite que la masse salariale ces 30 dernières années. Qu’attend-on pour les faire contribuer au financement de la protection sociale ? Au lieu de nous assommer avec le prétendu coût du travail, il vaudrait mieux s’attaquer au coût du capital qui, lui, est bien réel ! Les revenus financiers des entreprises qui eux ne connaissent pas la crise et augmentent d’année en année, ne sont pas assujettis au même taux de cotisation sociale que les salaires. Les faire contribuer rapporteraient 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires aux caisses de la protection sociale. Faire contribuer les stockoptions, l’intéressement et la participation rapporteraient 10 milliards d’euros. Sans parler de la fraude fiscale …Le patronat, MEDEF en tête refuse de consacrer plus d’argent aux retraites. Le financement de la protection sociale, de l’assurance chômage repose sur les salariés en activité. Or, le chômage massif des jeunes et des anciens (plus de 50 ans) entraine un manque à gagner pour les finances des caisses de retraite, de chômage et de sécurité sociale… Retarder encore plus l’âge de départe en retraite, ou augmenter la durée de cotisations a comme conséquence de retarder l’entrée des jeunes dans l’emploi, de maintenir des seniors au chômage, ou sans aucun droit, tout en plombant les comptes de la protection sociale. Les hommes et les femmes ne sont pas des bêtes de somme dont toute la vie devrait être consacrée à travailler pour le compte d’autres hommes et femmes, qui, eux, vivent sans compter, encaissant rentes et dividendes. La CGT considère que le travail doit être le moyen de vivre bien et n’est pas le seul but de notre existence. Pour imposer les réformes dont nous avons besoin pour consolider les retraites par répartitions, les seules qui garantissent un revenu aux générations futures, nous devrons nous mobiliser fortement, car le MEDEF va continuer à faire pression sur le gouvernement. Nous avons pu constater que toutes les mesures prises partout en Europe ont des conséquences désastreuses pour les populations. En Allemagne, les lois Schroeder/Harz ont pour conséquence la pauvreté de plus de 9 millions de personnes qui ne perçoivent ni chômage, n’ont plus accès aux soins, doivent combiner plusieurs travails pour pouvoir vivre et faire vivre leur famille ou deviennent des mendiants sociaux. N’attendons pas que les mauvais coups tombent, mobilisons nous dés maintenant pour les empêcher! Oui, il est possible d’imposer une bonne réforme des retraites qui : Corrige les effets des réformes passées Assure pour toutes les générations, notamment les plus jeunes un niveau de pension convenable (75% du revenu de référence) dès 60 ans Reconnaisse la pénibilité en permettant les départs anticipés La CGT a des propositions ! Elles sont en phase avec les attentes des salariés, elles peuvent être financées, elles sont réalistes et pragmatiques. Certes, nos propositions ne font pas la une du journal de TF1, ou de la presse écrite, mais les salariés doivent pouvoir les connaitre, en débattre, et se mobiliser pour les faire prendre en compte par ceux qui nous dirigent ! la CGT est la seule organisation syndicale qui se bat pour une retraite fondée à 100% sur la répartition ! Le rétablissement des comptes de la Sécurité sociale, de l’Assurance chômage, des caisses de retraites passe par une réforme en profondeur de leur financement. Vouloir réformer sans augmenter la part des richesses consacrées à la retraite et à la protection sociale revient à baisser le montant des pensions et des prestations sur le moyen et long terme. Droits ►Taux de remplacement 75 % minimum pour une carrière complète. ►Pas de pension inférieure au SMIC (revendiqué par la CGT) pour une carrière complète. ►Ouverture du droit à retraite à 60 ans pour tous. ►Départ anticipé avec pension complète dans le cadre de la reconnaissance de la pénibilité. ►Validation des années d’études. ►Validation des périodes de précarité subie. ►Indexation pensions et salaires portés au compte sur salaire moyen. ►Retour aux 10 meilleures années pour la détermination du salaire annuel moyen du privé. ►Renforcement des mesures solidaires, notamment celles qui concourent à corriger les inégalités femmes-hommes. Financement Toutes nos propositions ont pour effet de générer des emplois et donc des cotisations. Suppression des exonérations et instauration de la double modulation des cotisations dites « patronales » (≃10 Mds) ►Élargissement de l’assiette de cotisations à l’épargne salariale (intéressement, participation…) et aux primes pour les fonctionnaires (≃10 Mds) ►Mise à contribution des revenus financiers des entreprises à la même hauteur que les salaires (≃20 Mds). ►Augmentation autant que de besoin des cotisations (en priorité les cotisations dites « patronales ». ►Naturellement, conquérir de l’emploi pérenne, bien rémunéré avec de bonnes conditions de travail est un passage obligé pour financer durablement une protection sociale de haut niveau. Exemple : le respect de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes apporterait un solde positif de 5 milliards d’€ dès 2015 et près de 10 milliards d’€ en 2020. Coordination et solidarité La CGT propose la mise en place d’une maison commune des régimes de retraite afin de coordonner et de solidariser les régimes. ►Socle commun de droits et de garanties (harmonisation par le haut) tout en tenant compte des particularités attachées à chaque régime et de la nécessité de maintenir des modes différents d’acquisition et de restitution des droits. ►Harmonisation par le haut des droits solidaires (minima, droits familiaux et conjugaux, précarité, handicap…). ►Traitement de la question des polypensionnés. ►Pilotage des compensations entre régimes. ►Délibération réservée à des représentants des salariés élus