ii- dispositif mis en œuvre

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ii- dispositif mis en œuvre
II- DISPOSITIF MIS EN ŒUVRE
II-1 Choix des sites de mesure
Afin d’établir une comparaison la plus objective possible, les sites de mesure ont été choisis pour
caractériser une ambiance dite de « fond », suffisamment éloignée des sources locales de pollution de
type linéaire (axes routiers), surfaciques (grands parkings) ou ponctuels (cheminées industrielles,
chaufferies urbaines). Les critères nationaux définissant un site de fond ont été respectés afin de
pouvoir comparer les teneurs relevées sur les sites d’étude avec celles des stations AIRPARIF
appartenant à cette typologie. L’objectif est de quantifier, dans cette deuxième étude, davantage le
niveau de concentration moyen auquel est exposé une grande majorité de la population, plutôt que le
niveau potentiellement plus élevé mais ne représentant que de petites surfaces et des durées courtes
d’exposition des personnes. L’identification de risques particuliers aux abords immédiats des aéroports
du Bourget et de Roissy, notamment au droit des zones d’envol des avions, n’a pas été étudiée ici,
elle le sera dans les mesures de la troisième phase, qui mettront en œuvre des moyens encore plus
importants.
Toutefois, comme on le verra par la suite, le site de la Patte d’Oie pourrait être considéré comme site
d’impact potentiel, car placé immédiatement au voisinage des pistes du Bourget et de grands axes de
circulation routière.
Sarcelles :
Un site a été retenu au Sud de la commune, dans le quartier d’habitations collectives de Lochères, au
niveau du complexe sportif Mandela. Le site représente une forte densité de population, dans un
quartier étendu du Sud de la commune, où les concentrations de dioxyde d’azote de la campagne de
printemps se sont avérées les plus fortes sur la commune. Le site traduit le niveau de concentration
moyen de cette partie de la commune, la plus proche du cœur de l’agglomération.
Le site de Sarcelles et son environnement proche
Gonesse :
Le choix des sites s’est avéré plus délicat, en raison d’une urbanisation moins homogène. Gonesse
comprend un centre ville au milieu de la commune, une zone urbaine limitrophe d’Arnouville-lèsGonesse au Nord-Ouest, et des zones d’activités bordées par des grandes voies routières et l’aéroport
du Bourget au Sud-Est. Compte tenu de cette diversité, qui s’est d’ailleurs traduite par de forts
contrastes de concentrations lors des mesures de printemps, deux sites ont été retenus. Le premier
est en limite du centre ville, au niveau du centre Technique Municipal. Le centre ville a été retenu de
préférence au quartier Nord-Ouest, car moins excentré et de teneurs légèrement supérieures lors des
premières campagnes. Le second site de Gonesse a été choisi dans le secteur de la Patte d’Oie, à la
Ferme du même nom. Le secteur n’est que très faiblement habité. Il est constitué essentiellement de
zones agricoles et d’activité tertiaires, traversées par plusieurs axes routiers importants (A1,
Campagnes de mesure de la qualité de l’air au voisinage des aéroports de Roissy et du Bourget
Mesures réalisées à Gonesse et Sarcelles de septembre à novembre 2001
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Francilienne, RN17). Pour des raisons logistiques, les deux sites de Gonesse ne correspondent pas
exactement à des lieux qui avaient été instrumentés de tubes à diffusion lors des mesures de
printemps.
Gonesse Centre ville
Gonesse Patte d’Oie
Les deux cartes suivantes montrent le positionnement des sites d’étude ainsi que des stations de
référence du réseau AIRPARIF.
GONESSE
PATTE D’OIE
SARCELLES
GONESSE
CENTRE VILLE
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Mesures réalisées à Gonesse et Sarcelles de septembre à novembre 2001
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GONESSE
CENTRE VILLE
GONESSE
PATTE D’OIE
SARCELLES
ARGENTEUIL
TREMBLAY
-EN-FRANCE
SAINT-DENIS
GENNEVILLIERS
BOBIGNY
PARIS 18EME
NEUILLY-SUR-SEINE
PARIS 1ER
LES HALLES
II-2 Choix des indicateurs surveillés
Il n'existe pas à l'heure actuelle d'indicateur identifié comme spécifique des émissions liées à l'activité
aéroportuaire. Ces émissions présentent en effet une grande similitude théorique avec celles du trafic
routier, le kérosène étant issu de coupes intermédiaires entre l'essence et le gazoil. Les indicateurs
retenus dans cette étude ont été choisis de façon à effectuer une mesure la plus complète possible de
l'état de la qualité de l'air dans le secteur considéré, en privilégiant ceux qui disposent de normes de
qualité. La mesure a porté sur l'ensemble des polluants normés, et quelques polluants
complémentaires, comme certains HAM et HAP. Seul le plomb n'a pas été pris en considération en
raison de la baisse très importante des niveaux résultant de la disparition de cet additif dans les
carburants automobiles depuis le 1er janvier 2000.
Le tableau suivant récapitule les polluants mesurés et leurs principaux émetteurs, chaque polluant
pouvant avoir des origines diverses.
Campagnes de mesure de la qualité de l’air au voisinage des aéroports de Roissy et du Bourget
Mesures réalisées à Gonesse et Sarcelles de septembre à novembre 2001
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Indicateur
de pollution
Monoxyde de carbone (CO)
Oxydes d'azote (NO et NO2)
Dioxyde de soufre (SO2)
Particules (PM10)
HAM
(2)
HAP (3)
Ozone (O3)
(4)
(1)
Principaux émetteurs
Emission par les
moteurs d’avions
Indication
d’importance à l’échelle
locale et tendance
Véhicules à moteur
Oui, en baisse
Véhicules à moteur, sources fixes de combustion
Oui, forte, en hausse
Industries, combustion du fuel et du charbon
Oui, en baisse
Sources diverses : échappement des véhicules, combustions
industrielles, remise en suspension de poussières
Oui
(véhicules, vent…), pollens
Véhicules à essence essentiellement ; stockage et
Oui, mais très peu de
distribution des produits dérivés du pétrole, processus
benzène
industriels
Tous les phénomènes de combustion : activités industrielles
(incinération,…), chauffage résidentiel (combustion du bois,
du fuel, du charbon), moteurs des véhicules, notamment
diesel
Polluant secondaire issu de transformations chimiques
Non
complexes d'autres composés dont les oxydes d'azote et
certains hydrocarbures, en présence d’un fort rayonnement (polluant secondaire)
solaire (photochimie).
(1)
Les particules PM10 sont les particules d'un diamètre aérodynamique moyen inférieur ou égal à 10
µm, qui peuvent pénétrer dans l’appareil respiratoire.
(2)
Les HAM (Hydrocarbures Aromatiques Monocycliques) appartiennent à la famille des Composés
Organiques Volatils. La mesure a porté sur six composés : benzène, toluène, éthylbenzène, m+p
xylène, o-xylène, 1,2,4-triméthylbenzène. Parmi ces composés, seul le benzène fait l'objet d'une
réglementation en raison de son caractère cancérigène reconnu.
(3)
Les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) constituent une famille de quelques centaines
de composés de structure chimique commune, composés de 4 noyaux aromatiques ou plus. La
mesure des HAP porte sur les neuf composés suivants : benzo(a)anthracène (BaA), Benzo(a)pyrène
(BaP), benzo(b)fluoranthène (BbF), benzo(e)pyrène (BeP), Benzo(ghi)pérylène (BghiP),
benzo(k)fluoranthène (BkF), fluoranthène (FL), indéno(1,2,3-c,d)pyrène (IP), pyrène (PY).
(4)
L'ozone ne présente pas d'intérêt particulier dans le cadre de cette campagne, d'une part parce
qu’il s'agit d'un polluant secondaire sans relation directe avec les aéroports, et d'autre part en raison
de la période d'étude, peu propice à une photochimie active. En effet, les réactions de formation de
l’ozone étant initiées par le rayonnement solaire, les niveaux d’ozone les plus élevés sont observés en
période estivale. Ce composé a été mesuré essentiellement pour faciliter la validation des données des
oxydes d'azote, avec lesquels il est très lié dans son comportement.
L'essentiel des mesures a été effectué au moyens d'analyseurs électroniques automatiques. Cet
appareillage, d'une mise en œuvre complexe, nécessite un abri sécurisé (camion laboratoire), une
alimentation électrique et une ligne téléphonique pour le transfert des données vers le poste central
d'AIRPARIF. Leur coût et leur complexité de mise en œuvre ne permet pas d’installer simultanément
de nombreux sites de mesure. Toutefois, afin de donner une image de la pollution sur une étendue
spatiale plus large que le seul point d’implantation, les analyseurs ont été placés dans des sites dits de
« fond », jugés représentatifs des secteurs étudiés. Les résultats de mesure de la première phase
avaient permis d’apporter une première évaluation de la représentativité spatiale des secteurs d’étude
retenus pour la seconde phase.
Campagnes de mesure de la qualité de l’air au voisinage des aéroports de Roissy et du Bourget
Mesures réalisées à Gonesse et Sarcelles de septembre à novembre 2001
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En complément, des mesures dites manuelles, nécessitant une analyse différée en laboratoire, ont été
effectuées pour les hydrocarbures aromatiques :
- Les mesures de HAM par tubes à diffusion sont effectuées à l'aide d'échantillonneurs passifs
constitués d'une cartouche imprégnée d'un adsorbant spécifique aux HAM, protégée par un tube,
identiques à ceux utilisés lors de la première campagne. Ce dispositif ne nécessite pas d'alimentation
électrique. Les tubes sont placés dans un abri de petite dimension, comme illustré ci-dessous, lui
même fixé sur les dispositifs de prélèvement des camions laboratoires. Ces tubes présentent une
qualité métrologique équivalente à celle des analyseurs automatiques, mais fournissent une valeur
moyenne intégrée sur sept jours, et ne délivrent donc pas d'information sur l'évolution journalière et
horaire des concentrations. Les tubes de marque Radiello ont été analysés par la Fondation S. Maugeri
(Italie).
Tubes à diffusion HAM avec abri de protection
- Une information supplémentaire est fournie par des mesures de HAM et de HAP assurées par des
prélèvements « actifs », effectués par aspiration au travers d'une cartouche à l'aide d'une pompe,
nécessitant une alimentation électrique et un abri. Les analyses ont été réalisées en différé par le
Laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris. Les prélèvements ont été effectués sur une durée de 24
heures, à des dates précises. Ils fournissent une information sur les teneurs moyennes journalières
relevées au cours de la campagne.
II-3 Choix de la période de mesure
La campagne de mesure a été effectuée du 26 septembre au 14 novembre 2001, soit une durée
totale de 50 jours. Initialement prévues sur 5 semaines, les mesures ont été prolongées de deux
semaines dans le but d'assurer une meilleure représentativité météorologique. En effet, à partir du 1er
novembre, s'est établi un régime de vents de Nord à Est, très peu représentés jusque là. Bien
qu'insuffisante pour rééquilibrer la rose des vents, la prolongation a permis d'augmenter la proportion
de ces secteurs de vent.
Les données mensuelles du trafic aérien de 1997 à 2000, reportées en annexe 1, montrent que les
mois de mesure sont assez représentatifs d'un trafic moyen sur les deux aéroports. Cependant, les
évènements du 11 septembre 2001 ont entraîné une baisse de trafic aérien d’environ 15% sur les
quatre derniers mois de l’année.
Les périodes de mesure des différents prélèvements sont détaillées dans le tableau ci-dessous.
SEPTEMBRE 2001
OCTOBRE 2001
NOVEMBRE 2001
M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M
26 27 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Mesures automatiques
Prélèvements actifs
Tubes à diffusion
Campagnes de mesure de la qualité de l’air au voisinage des aéroports de Roissy et du Bourget
Mesures réalisées à Gonesse et Sarcelles de septembre à novembre 2001
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