MILLE JOUETS aU Grand PaLaIS
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MILLE JOUETS aU Grand PaLaIS
petit grand palais, galeries nationales 14 SEPTEMBRE 2011 23 janvier 2012 N° 434 – 3,50 e le journal DES JOUETS et des hommes MILLE JOUETS au Grand Palais Les Galeries nationales du Grand Palais accueillent pour la première fois une exposition sur le monde fascinant du jouet. P lus thématique que chronologique, l’exposition « Des jouets et des hommes » propose des enseignements et des interrogations sur le jouet de l’Antiquité à nos jours. Évolue-t-il au cours du temps ? A-t-on toujours rêvé de devenir pompier ou maîtresse d’école ? Quelle est la part de mimétisme ou au contraire de liberté et d’invention dans son usage ? Quelles valeurs les parents veulent-ils transmettre à travers ce singulier monde en réduction qu’ils offrent à leurs enfants ? Beaucoup de questions pour beaucoup de jouets. Au-delà de sa fonction essentielle de divertissement, ce petit objet singulier révèle la relation que les adultes entretiennent avec l’enfant, la façon dont ils désirent le préparer à l’avenir et à la vie en société. Ils sont près d’un millier en rangs serrés, issus de prestigieuses institutions européennes, américaines, ou prêtés par des collectionneurs privés. En bois peint, en métal brillant, en plastique rutilant, en fourrure véritable, en biscuit, en vermeil, une joyeuse tribu de jouets bivouaque au Grand Palais. C’est un rassemblement totalement inédit par son ampleur et son ambition que vous propose la Rmn-Grand Palais, avec la collaboration exceptionnelle du musée des Arts décoratifs de Paris qui prête un tiers des jouets de l’exposition. Vous y trouverez l’ensemble de la vie, mais en beaucoup plus coloré, pétillant et drôle. Peut-être la plus fournie et la plus savante des hottes de Père Noël au monde, puisque s’y côtoient des petits cochons animés, des poneys perruqués, une voiture d’agent secret, un carrosse chinois, des trains de légende, des avions, des bateaux mythiques, des armées disciplinées, des monstres, des cow-boys, des poupées antiques et princières… L’artiste vidéaste Pierrick Sorin leur donne vie grâce à ses installations interactives : des poupées en tenue de plongée vont nager dans un aquarium, des ours gigoter, des bolides foncer sous le ciel, des robots vous regarder dans les yeux, et puis tout va prendre feu ! Poupée ours Allemagne, 1993 Aucun danger pourtant, sauf peut-être Sigikid (1968–), fabricant Plastique peint, peluche, bois celui – délicieux – d’être étonné, interH. 47 cm rogé par cet univers ludique riche de Don Sigikid, 1995 sens, qui vogue entre l’illusion de la Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 994.107.2 vie et la joie de réinventer le monde. 2 L’interview : Bruno Girveau, chef du département du Développement scientifique et culturel à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, et Dorothée Charles, conservateur au musée des Arts décoratifs, chargée du département des Jouets, sont les deux commissaires de l’exposition « Des jouets et des hommes ». 3 Petites histoires de jouets : À chaque objet sa petite biographie dans laquelle tout compte : le matériau, le fabricant, la beauté, les symboles, les sentiments, la notoriété… 4-5 Parcours de l’exposition : De la première salle, dévolue au rituel du don, à la dernière, consacrée au renoncement d’une part de notre enfance, le cœur de l’exposition bat entre les jouets de filles et ceux des garçons, entre les objets ou tableaux d’exception et les jouets de facture plus modeste, entre le rire et la nostalgie… 6 Jouer, c’est la vie : Réinventer le monde, communiquer, se rassurer, grandir, s’identifier… Jouer, c’est se sentir en vie. Sortis de leurs réserves grises ou de leurs musées plus ou moins lointains, les jouets, ici en pleine lumière, ont endossé tous les rôles au gré des désirs enfantins. 6 Collections de jouets : Les petits ne sont pas les seuls à s’intéresser aux jouets. Musées, collectionneurs privés, chercheurs, artistes se sont penchés chacun à leur manière sur cet objet multiforme. 7 Cinq jouets de l’Antiquité à aujourd’hui : Un buffle, un roi en peluche, une belle blonde, une petite voiture de président, un astronaute un peu planant : tous ponctuent à leur manière l’histoire du jouet. 8 « Autour de l’exposition ». Agenda des conférences et activités. © Éditions de la Rmn-Grand Palais, 2011 © Adagp, 2011 ISBN : 978-2-7118-5829-3 EJ 10 0068 code barre L’interview Comment ce projet est-il né ? Bruno Girveau – Il prend sa source dans mon histoire personnelle. Jeune, je faisais du rock et de la BD à Bordeaux. La culture populaire a toujours été importante pour moi, même si mes études m’ont ensuite conduit à devenir conservateur et commissaire d’exposition. Vers l’âge de 40 ans, je suis revenu à mes premières amours. Pourquoi ne pas aborder sérieusement – sans être ennuyeux –, un sujet comme le jouet au même titre qu’une œuvre d’art ? Les expositions « Disney » et, aujourd’hui, « Des jouets et des hommes » participent de cette volonté profonde. Par ailleurs, le jouet est un objet qui me fascine par sa beauté, sa simplicité, son pouvoir d’évocation et sa charge symbolique. D’ailleurs, je suis collectionneur de jouets. Leur étude permet de croiser une multitude de champs de savoirs : histoire, anthropologie, psychologie, sociologie, économie… Dorothée Charles – Les 17 000 jouets que possède le musée des Arts décoratifs sont une vraie mine que l’on se devait d’exploiter pour le projet « Des jouets et des hommes ». J’organise depuis des années nombre d’expositions comme « Il était une fois Playmobil » – , qui a connu un énorme succès public. Mais j’ai aussi longtemps travaillé sur les catalogues de la Fondation Cartier, riche en expositions transversales comme celles consacrées à Murakami ou aux robots. C’est grâce aux livres et aux arts populaires que je me suis intéressée au jouet. Bruno Girveau, chef du département du Développement scientifique et culturel à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, et Dorothée Charles, conservateur au musée des Arts décoratifs, chargée du département des Jouets, sont les deux commissaires de l’exposition « Des jouets et des hommes ». Pouvez-vous nous expliquer le choix de votre titre : « Des jouets et des hommes » ? BG – Je voulais rendre compte du lien qui unit l’humain et l’objetjouet. Cette exposition ne se réduit pas à une simple présentation de belles pièces, elle raconte une histoire : celle du statut du jouet occidental, qui n’est pas un objet comme les autres puisqu’il n’engage pas seulement notre regard sur la société mais aussi de l’affect. Son histoire est faite de permanences et de métamorphoses. « Il est étonnant d’observer combien le corps d’un certain type de poupée, par exemple, n’a pas changé depuis l’Antiquité… » Mille jouets c’est énorme, mais la variété des jouets existants est bien plus pléthorique encore. Quel mode de sélection avez-vous adopté ? DC – C’est vrai, il existe des milliards de jouets fabriqués et vendus de par le monde. Sans compter la variété de leurs typologies. Nous avons délibérément choisi de mettre de côté un certain nombre de thèmes comme ceux du théâtre, de la musique, ainsi que les jeux car, au contraire du jouet, ils impliquent des règles précises. Cinq critères ont prévalu à nos choix de jouets : ceux fabriqués en série, ceux d’exception comme ce magnifique cheval de la collection Hermès, ceux de grands fabricants comme Bru, Jumeau, Mattel, Hasbro, etc., ceux qui ont marqué l’histoire, et enfin les jouets d’artistes. Comment le jouet est-il représenté dans l’art ? BG – Dès ses premières apparitions, il n’est jamais figuré comme un sujet à part entière : il définit plutôt des passages d’une période de l’existence à une autre. À partir du Moyen Âge, c’est une allégorie d’un âge de la vie, celui de l’innocence : plutôt que constituer un sujet pictural intrinsèque, le jouet est donc davantage porteur de sens. La gravure de Mathias Stimmer (xvie siècle) est en cela emblématique ; il en est de même pour le tableau de Chardin L’Enfant au toton. L’artiste contemporaine Annette Messager nous livre, elle, des mues de l’enfance à travers ses peluches évidées. Dans le film Toy Story, ce sont les jouets eux-mêmes qui ressentent leur propre finitude… Le catalogue et l’exposition posent deux interrogations sujettes à controverse : les filles sontelles vraiment nées pour être mère ? Et les garçons pour découvrir le monde ? DC – Il ne s’agit pas d’un point de vue mais plutôt d’un état de fait historique et sociologique. Garçons et filles jouent avec des jouets différents, ils sont encore élevés aujourd’hui selon des stéréotypes quasi ancestraux. Si les filles adoptent plus facilement des jouets de garçons, l’inverse n’est pas vrai et le rejet du jouet de l’autre sexe croît même avec l’âge. L’identité des enfants est à la fois conditionnée par les parents et par les conventions sociales, cela transparaît très clairement dans le monde du jouet ; l’exposition en fait le constat, attristant peut-être, mais fondé historiquement. Quelle surprise attend le visiteur non spécialiste ? BG – Peut-être la même que pour moi : la permanence dans les formes de jouets. Il est étonnant d’observer combien le corps d’un certain type de poupées, par exemple, n’a pas changé depuis l’Antiquité ; de même pour les animaux sur roulettes. Les matériaux ont évolué, mais les formes restent identiques. DC – Beaucoup de surprises ! La beauté de certaines pièces d’abord, telles les poupées princières ou l’Aston Martin de James Bond, mais aussi l’inventivité des installations interactives de Pierrick Sorin, qui vont dérégler les échelles et la vue du visiteur. Je pense à ses théâtres optiques, qui relèvent de la magie, et aussi à ses dispositifs participatifs surprenants et poétiques. Quel jouet a marqué votre enfance ? BG – En fait, il y en a deux : une automobile à pédales de facture assez simple mais à laquelle j’étais très attaché, et mon déguisement de Zorro, avec le chapeau, la cape et le masque bien sûr ! DC – Je parlerais plutôt de trois jouets : une poupée Corolle blonde articulée avec laquelle je jouais à la maman, des Playmobil, et plus tard, j’ai passé des heures sur la console Atari 520ST et le célèbre jeu Pac-Man, dont j’ai cassé plusieurs manettes ! Tata l’écolière France, vers 1925 Roullet-Decamps (1865-1995), fabricant Mécanisme d’horlogerie Plâtre moulé et peint, carton, bois, cuir, textile, Celluloïd, fibres végétales, papier mouillé et collé, métal H. 35 cm Don Bellancourt, 1990 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 990.1118 2 Toto l’écolier France, vers 1925 Roullet-Decamps (1865-1995), fabricant Mécanisme d’horlogerie Plâtre moulé et peint, bois, fibres végétales, textile, carton, cuir, métal, Celluloïd H. 36 cm Achat, 1996 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 996.24.2 PETITEs HISTOIRES DE JOUETS À chaque objet sa petite biographie dans laquelle tout compte : le matériau, le fabricant, la beauté, les symboles, les sentiments, la notoriété… P’tits trous chantants Aujourd’hui, beaucoup de poupées parlent, rient, éternuent… Hier, c’est-à-dire à la fin du xixe siècle, les poupées n’offraient que leur regard bleu et leur mutisme, jusqu’à l’année 1893, date à laquelle apparut la première poupée parlante française, la Lioretgraph. Précurseur, l’Américain Thomas Edison avait commercialisé une poupée phonographe en 1889. Chic, parisienne et haute de 63 cm, la Lioretgraph fut inventée par un brillant horloger du nom d’Henri Lioret et fabriquée par la maison Émile Jumeau. L’idée de Lioret ? Insérer dans la cage thoracique criblée de trous de la poupée un résonateur lisant un cylindre sur lequel une voix est enregistrée. Le moteur se remonte à l’aide d’une clé, il suffit de l’actionner pour entendre la poupée parler. Voici ses tout premiers mots : « Je suis bien contente, Maman m’a promis d’aller au théâtre, je vais entendre chanter, tralala… » L’ours sauvage Avant le doudou, l’ours à muselière. Avant la douceur, la peur. Il y a bien une vie de l’ours en peluche – ou ici, plutôt en fourrure – avant le célèbre Teddy’s Bear du président Roosevelt, qui marque la naissance des ours-doudous. Cet ours mécanique américain de la marque Ives est un témoin exceptionnel de ce qu’a représenté l’ours dans le folklore mondial : un animal sauvage, mais capable d’exécuter des tours de foire. Nomades venus des Balkans, Italiens des Abbruzes, Ariégeois, les « oursaillés » ont su tirer partie des facultés intellectuelles développées de ce plantigrade. Cet ours mécanique nous plonge donc dans ce que fut l’activité des montreurs d’ours, attractions des places de foire, des Balkans au Connecticut, État où était installé Edward R. Ives, fabricant américain réputé notamment pour ses jouets à clé, et distributeur de ce « Mechanical Bear ». La présence d’une muselière en métal et la fourrure véritable qui habille ce jouet nous rappellent le caractère féroce de l’ours des montagnes. Lioretgraph Bébé Jumeau Un jardin à kangourous Paris, ses jardins et ses bêtes sauvages… Ours, girafe, chameaux et même kangourous, tels sont les animaux exotiques que Napoléon III découvre le 6 octobre 1860 lors de l’inauguration du Jardin d’acclimatation. Situé au cœur du bois de Boulogne, ce zoo attire une foule de curieux. Douze ans plus tard, certains enfants poursuivent la visite à leur façon, puisque l’entreprise C.B.G. crée pour eux un jardin miniature peuplé d’animaux très ressemblants, bien qu’en plomb. Fondée en 1825, cette maison spécialisée dès le xixe siècle dans la fabrication et la vente de jouets en plomb et en étain soigne aujourd’hui comme hier la fabrication de ses figurines ; un alliage de plomb et d’étain est versé dans des moules, puis les pièces sont ébarbées, soudées et enfin peintes à l’unité, avec des pinceaux en poils de martre. France, 1893 Henri Lioret (1848-1938), inventeur Maison Jumeau (1842-1899), fabricant Porcelaine peinte, mohair, métal H. 63 cm ; L. 24 cm Monaco, Nouveau Musée national, inv. 1967.2.18 Le Jardin d’acclimatation France, 1893 C.B.G. (1825–), fabricant Plomb, métal, carton H. 61 cm ; L. 78 cm ; l. 9,5 cm Achat, 1989 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 989.490 États-Unis, 1885 Frederick Aberle, brevet Ives Manufacturing Co. (1868-1931), fabricant Jouet mécanique Fourrure, bois, verre, métal H. 17 cm ; L. 24 cm Achat, 1988 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 989.90 Balky l’âne récalcitrant Brandenburg an der Havel, Allemagne, vers 1920 Ernst Paul Lehmann Patentwerk (1881-2006), fabricant Tôle peinte, tissu, ficelle H. 13,5 cm ; L. 19 cm ; l. 7 cm Achat, 1983 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 54271 l’âne récalcitrant G.I. Joe Figurine pour jouer ? Figurine de propagande à la gloire de l’armée américaine ? Le G.I. Joe des débuts est un peu des deux. Avant d’être une action figure, G.I. Joe fut un personnage de bande dessinée imaginé en 1942 par l’illustrateur David Breger (1908-1970) à la demande des chefs de l’état-major américain, désireux de promouvoir leur armée. L’histoire de la figurine débute, elle, en 1963 dans les bureaux de la société Hasbro, où Don Levine, son directeur, et Stan Weston, qui dirige la Weston Merchandising Corporation, ont l’idée de créer un soldat articulé destiné aux garçons. Le sculpteur Phil Kraczkowski modèle le visage de G.I. Joe en s’inspirant de celui de John F. Kennedy. Le petit bonhomme incarne alors les traits de l’Amérique. Mais lors de la guerre du Vietnam, son côté militariste est critiqué et Hasbro réoriente son personnage vers l’aventure. Ours Au début du xxe siècle, Ernst Paul Lehmann, le fabricant allemand de ce jouet, bien connu pour la fantaisie de ses créations mécaniques, l’était aussi pour un trait de son caractère : l’entêtement. Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’il ait nourri une amitié particulière pour l’une de ses réalisations fétiches : l’âne récalcitrant. Né en 1897 et vendu jusqu’en 1939 dans le monde entier, il emprunte à l’imaginaire coloré du cirque. Actionné par un remontoir et armé de solides cordes de piano, l’âne têtu bondit d’avant en arrière, de sorte que son clown-cocher parvient à peine à le maîtriser. Ce mécanisme à effets de surprise, commun à d’autres de ses jouets comme le Singe grimpant Tom ou le Marin dansant, provoquait immanquablement le rire. En 1901, le père de ce petit jouet révolté fit même installer sur la façade de sa maison un relief pourvu du motif de l’âne récalcitrant. G.I. Joe militaire opérateur de radio États-Unis, 1964 Hasbro (1923–), fabricant Vinyle, plastique dur, textile H. 29 cm Don Arbois, 1966 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 41110.B 3 Parcours de l’exposition De la première salle, dévolue au rituel du don, à la dernière, consacrée au renoncement d’une part de notre enfance, le cœur de l’exposition bat entre les jouets de filles et ceux des garçons, entre les objets ou tableaux d’exception et les jouets de facture plus modeste, entre le rire et la nostalgie… Nos amies les bêtes L’animal est le compagnon préféré des enfants. Adulé vivant, il apparaît sous différentes formes et matériaux en jouet. Sur roulettes, à bascule, animés de mécanismes, en peluche, les animaux s’incarnent de multiples façons. Citons aussi les arches de Noé, les fermes, les cirques, les dinosaures, les hamsters… L’ours et le cheval étant les figures les plus prisées des enfants. Le cheval du prince impérial, issu de la collection Hermès en est un exemple fastueux. Autre époque, autre échelle, autre matériau : les Littlest Pet Shop, petites figurines en plastique dodelinant de leur grosse tête, s’accessoirisent à l’envi non loin des animaux virtuels que sont les Tamagotchis japonais. Cheval mécanique du prince impérial France, vers 1862-1865 Allier fils et Cie, maître bronzier Bois sculpté, peau de poulain, crin, bronze doré, ivoire, cuir, velours de soie brodé H. 75 cm ; L. 88 cm ; l. 56 cm Paris, collection Émile Hermès, inv. EH-00-ST-1-3 Vocations d’un jour Depuis l’Antiquité, l’enfant apprend par le jeu et l’imitation à s’intégrer dans le corps social, quelle qu’y soit sa place. Son désir de se projeter dans un métier ne dure peut-être qu’un jour, qu’une heure, mais les jouets sont là pour matérialiser avec d’infinis raffinements ses désirs fugaces. En termes de sophistication, les douze objets de culte miniatures, dont encensoir, ostensoir, chandeliers et crucifix, fabriqués par la firme C.B.G. en 1917, sont exceptionnels. Tout aussi réaliste, la poupée communiante, confectionnée par Simon & Halbig ; plus contemporaine, la salle d’opération de Playmobil pour jouer au docteur relève du même registre. L’illusion de la vie Seul, un jouet reste inerte… sauf l’automate, et ses avatars modernes, le jouet mécanique et le robot, qui simulent la vie des grandes personnes. Les automates de Fernand Martin (1849-1919) nous transportent par exemple dans l’univers nostalgique des petits métiers de Paris. S’y côtoient une « Portière » (1895) ou un rouleur de barriques appelé « Chand’tonneaux » (1907). Aujourd’hui, les automates ont laissé place à la tribu des robots. À leur tête, le célèbre Robosapien (2004) – rejoint en 2011 par son alter ego féminin Femisapien, imaginé par le physicien Mark Tilden pour la marque WowWee. Autel France, vers 1930 Bois naturel H. 27 cm ; L. 42 cm ; l. 25 cm Don Fourgeot, 1983 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 53978 Poupée communiante Allemagne, 1907 Simon & Halbig (1869 – vers 1930), fabricant Biscuit, tissu H. 33 cm Don Colette Mouzon, 1998 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 998.146.3 Les filles et les garçons… Sur la planète jouets, deux mondes balisés en rose ou en bleu se font face depuis des siècles. Les poupées, le monde de la maternité et des arts ménagers pour les filles, les voitures, les trains, les avions, la guerre… pour les garçons. Heureusement, le célèbre couple d’Amoureux de Peynet (1957) les réunit par les liens d’un mariage en Technigom et, pour une fois, c’est le garçon qui serre un cœur rose dans sa main. Space Whale Ship Japon, vers 1960 Yoshiya KO (vers 1950 – vers 1970), fabricant Tôle lithographiée H. 8,5 cm ; L. 23,5 cm ; l. 9 cm Suisse, collection Fifo Stricker Femisapien] Hong Kong, 2011 WowWee Ltd. (1988 – ) États-Unis, fabricant Mécanisme à piles Plastique H. 38,5 cm ; l. 18 cm Don WowWee Ltd., 2011 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. PR 2011.32.1 4 Les Amoureux de Peynet France, 1957 Raymond Peynet (1908-1999), créateur Technigom (vers 1950 – vers 1970), fabricant Oscar du jouet, catégorie filles Technigom, tissu, feutre H. 21 cm Don de Marie-Ange et Brigitte Delamarche en souvenir de leur sœur, Véronique Delamarche, 1990 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 990.411.1 En avant toute ! Depuis toujours, l’homme a tenté d’abolir les distances en imaginant Carrosse musical 1919-1926 des modes de locomotion et de transport plus performants. Depuis États-Unis, Hubley Manufacturing Compagny toujours, ces derniers ont fasciné les petits garçons et ont été tra- (1894–), fabricant peint duits sous forme de jouets. La conquête du monde s’exprime aussi Métal H. 27,9 cm ; L. 55,9 cm ; l. 12,7 cm de façon plus sombre, en faisant ou plutôt en mimant la guerre. La Don Laura Harding variété de petites voitures, autobus, trains, bateaux, sous-marins, New York, The New York Historical Society, inv. 1998.2 avions ou soucoupes volantes est étourdissante. Conduire. Vite, très vite. Maîtriser la machine, faire corps avec les courbes du paysage et se sentir comme dans un film. Ou peutêtre est-ce la voiture elle-même qui surgit de l’écran ? Comme avec l’exacte réplique de l’Aston Martin DB5 qui est directement issue des premiers films de James Bond. Ce modèle unique a été construit par les usines Aston Martin pour le prince Andrew en 1966. Tout y est : trois plaques d’immatriculation rotatives, pareballes et pare-chocs escamotables, éjecteurs d’eau dans les feux arrière, mitrailleuses, fumigènes, radios… Ceux qui n’ont pas de voiture prennent le train… Pourquoi pas le train électrique en tôle lithographiée La Flèche d’or, datant de 1928 et fabriquée par JEP (1902-1965). Un jouet de luxe pour un train symbole : dix voitures de luxe de type pullman à livrée chocolat et crème, équipées de cuisines pour certaines, de boiseries, de marqueteries pour toutes et d’un mobilier différent pour chacune. Jouer à la guerre. Une grande occupation masculine figurée dans l’exposition par nombre de saynètes et par le jeu vidéo World of Warcraft, The Burning Crusade, sorti en 1994. Ma poupée ! Poupée, pupula et pupa en latin, signifie « petite fille ». On la trouve déjà, en terre cuite, dans les tombeaux égyptiens. Le chanvre, le lin, le bois sont les matériaux fréquemment utilisés au Moyen Âge. Au cours des xixe et xxe siècles, les fabricants déposent de nombreux brevets et lancent des poupées qui deviennent de vrais succès commerciaux. Au premier rang, la Bleuette, un coup de génie de l’éditeur de La Semaine de Suzette, Henri Gautier, qui lance « la poupée qui suit la mode » en 1905. Il en écoule 20 000 exemplaires la première semaine, 60 000 la seconde, et SFBJ, son fabricant, ne cesse par la suite de renouveler sa garde-robe. D’autres marques prestigieuses lui succéderont : Bru, Jumeau, Petitcollin, etc. Plus chics encore sont les poupées France et Marianne – issues de la collection royale du château de Windsor en Angleterre –, offertes aux jeunes princesses Elizabeth et Margaret lors de la visite en France de la famille royale d’Angleterre en 1938. Ces poupées exceptionnelles disposent d’un incroyable trousseau de 360 pièces griffées par Madeleine Vionnet, Jean Patou, Vuitton et bien d’autres. France, poupée offerte par la France aux princesses Elizabeth et Margaret France, 1938 Poupée : SFBJ (1899-1957), fabricant Yeux : M. Peigné, « oculariste » ; robe du soir : Jean Patou, couturier Biscuit (tête) ; cristal et émail (yeux) ; composition, bois (corps) H. 86,2 cm Londres, The Royal Collection Trust, inv. RCINs 93160 Marianne, poupée offerte par la France aux princesses Elizabeth et Margaret France, 1938 Poupée : SFBJ (1899-1957), fabricant Yeux : M. Peigné, « oculariste » ; robe du soir : Lucile Paray, couturier ; sac : Henry à la Pensée ; couronne en soie : Lucien ; manteau : Weill (1892–) ; bijoux : Cartier (1847–), joaillier Biscuit (tête) ; cristal et émail (yeux) ; composition, bois (corps) H. 86,2 cm Londres, The Royal Collection Trust, inv. RCINs 93161 L’âge des médias L’influence des différents médias, du conte pour enfants à la télévision et au cinéma en passant par la bande dessinée, a fait basculer le jouet dans une nouvelle ère. Après la première héroïne jouet que fut la candide Bécassine, puis le non moins touchant Babar, les poupées de chiffon Nicolas et Pimprenelle de Bonne nuit les petits créés en 1962 par Claude Laydu, récemment disparu, se pressent sur les cœurs des enfants des années soixante. Davantage du côté du cauchemar que du rêve, le seigneur Dark Vador, héros maléfique de la saga Star Wars, est lui proposé en jouet par la firme américaine Kenner en 1978. C’est le début de l’explosion des produits dérivés. Renoncer à ses jouets ? Il y a ceux que nous perdons. Et il y a ceux auxquels nous renonçons. Jean–Baptiste Siméon Chardin Petits cailloux sur le chemin initiatique qui mène à l’âge adulte, nos (1699-1779) L’Enfant au toton doudous et autres petites voitures, abandonnés, signent l’entrée France, Salon de 1738 Huile sur toile dans le monde des grandes personnes, et ce depuis l’Antiquité. H. 67 cm ; l. 76 cm L’Enfant au toton peint par Chardin en 1738 est presque un jeune Acquis en 1907 homme ; il s’attarde, songeur, sur le mouvement d’une toupie. Dans Paris, musée du Louvre, département des Peintures, son œil pointe la nostalgie d’un âge qui le quitte. inv. RF 1705 Dans le film Citizen Kane (1941) d’Orson Wells, c’est l’imminence de la mort qui fait balbutier au richissime Charles Foster Kane une requête surgie du fond de son enfance… Il demande « Rosebud, Rosebud » : la luge qu’il délaissa, petit, au moment de quitter sa maman pour être élevé par un financier. Un jouet avant de mourir… Dark Vador D’après le film Star Wars de George Lucas (1944 – ) États-Unis, 1978 Kenner Products (1947-2000), fabricant Plastique H. 38 cm Achat, 1991 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 991.505 5 JOUER, C’est la vie Réinventer le monde, communiquer, se rassurer, grandir, s’identifier… Jouer, c’est se sentir en vie. Sortis de leurs réserves grises ou de leurs musées plus ou moins lointains, les jouets, ici en pleine lumière, ont endossé tous les rôles au gré des désirs enfantins. I l était une fois… Cette expression, porte d’entrée magique à quantité de contes issus de la littérature enfantine, habite aussi dans les chambres d’enfants. Le jouet prend alors valeur d’outil nécessaire à l’invention d’histoires. Les draps bleus accueillent des flottilles de canonnières et de voiliers en bois survolées par le Concorde ou même des soucoupes volantes, tandis que sous le lit, des super-héros tentent d’échapper à une cohorte de dinosaures en plastique. Offrir des jouets lors de moments codifiés – Noël et anniversaire aujourd’hui, ou fête des Anthestéries en Grèce antique – est un rite quasi ancestral. La joie qui en résulte également. Le rituel du don, figuré dans l’exposition par d’anciennes affiches de grands magasins parisiens mettant en scène le Père Noël ou par une magnifique huile sur toile allemande de 1840, nous indique clairement combien le geste de donner est aussi important que l’objet lui-même. Si certains bébés-princes, tel le prince impérial, accrochaient leurs menottes à des hochets en vermeil, d’autres enfants ne mâchonnent que leur Sophie. Entendez par là la célèbre girafe en caoutchouc. Le but est le même toutes générations et conditions sociales confondues : se rassurer. Les psychanalystes considèrent que le jouet prend sa place à un peu plus d’un an, âge auquel l’enfant est censé trouver un substitut au plaisir donné par sa mère, c’est-à-dire commencer à affronter le principe de réalité. Les hochets présentés dans l’exposition témoignent de ce passage. Anonyme Table de Noël avec cadeaux pour un petit garçon Vers 1840 Huile sur toile H. 85,5 cm ; L. 63,5 cm Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum, inv. Nr.Gm 1644 Anonyme Table de Noël avec cadeaux pour une petite fille Vers 1840 Huile sur toile H. 85,5 cm ; L. 63,5 cm Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum, inv. Nr.Gm 1645 COLLECTIONS DE JOUETS Les petits ne sont pas les seuls à s’intéresser aux jouets. Musées, collectionneurs privés, chercheurs, artistes se sont penchés chacun à leur manière sur cet objet multiforme. L a naissance au début du xxe siècle de collections de jouets muséales est concomitante avec l’émergence des valeurs familiales, la croissance de l’industrie et son corollaire, le marketing. Plusieurs musées présentent leur collection de façon permanente, qu’il s’agisse du Victoria and Albert Museum à Londres, des musées du jouet de Nuremberg et de Sonneberg ou encore du Strong National Museum of Play à Rochester (États-Unis) ; tous ont d’ailleurs contribué avec enthousiasme à ce projet. D’autres, parmi lesquels des musées privés, assurent une programmation régulière d’expositions ; c’est le cas notamment du musée du Jouet de Poissy (Yvelines), et plus encore du musée des Arts décoratifs de Paris, co-organisateur de cet événement. La collection de jouets raconte qui nous sommes. Comme les livres de notre bibliothèque, nos jouets trahissent une part de nous-mêmes et donnent peut-être l’illusion de ne pas vieillir. Les collectionneurs sont majoritairement des hommes, et cela est encore plus vrai dans le domaine du jouet, à l’exception des ours et des poupées. Les collections débutent parfois dès les plus jeunes années, mais se constituent plus communément à l’âge adulte. Les raisons invoquées sont fréquemment le désir de retrouver les jouets qu’on a eus ou ceux dont on a été privé, ou de posséder enfin ceux dont on avait seulement rêvé. Nombre de collectionneurs privés ont aimablement contribué à cette exposition. L’arrivée du langage signe le temps de l’altérité et du désir d’identification à Suède, 2010 un héros. L’enfant choisit alors une Lundby (1945–), fabricant Plastique, bois, tissu « petite chose », plus petite que lui, H. 26 cm ; l. 24 cm ; Pr. 47 cm en bois, en tissu, en métal, un animal, Don Lundby, 2011 Paris, Les Arts Décoratifs, une poupée, un robot, une figurine, inv. PR 2011.33.11 qu’importe. Il choisit un regard, un objet qu’il regarde et qui le regarde. Un double, confident ou souffre-douleur. On se déguise en Davy Crockett, on s’autoproclame maître de l’univers, Musclor lorsqu’on se voit en gentil et Skeletor lorsqu’on a envie de faire le méchant. On s’identifie à la poupée Shirley Temple, sage et jolie comme une image… « Tous les enfants parlent à leurs joujoux ; les joujoux deviennent acteurs dans le grand drame de la vie », notait Baudelaire. Les fabricants de jouets dits réalistes ne se sont pas trompés de cible en créant des écoles miniatures, des stands de marchandes Fish Cart Toy 1927 des quatre-saisons ou des camions de pompiers aptes à éteindre États-Unis, Alexander Calder (1898n’importe quels incendies imaginaires. 1976), artiste Manufacturing Company Pour faire comme maman, la petite fille se contente d’une maison Gould (1848–), fabricant de poupée, d’une dînette, son film intérieur ne demande aucune Bois peint, clous mise en scène hollywoodienne, la valeur symbolique du jouet lui H. 33 cm ; L. 19,6 cm ; l. 15,8 cm suffit. De même, l’apprentissage de la guerre, historiquement dévo- Don Briggs et Myra Gettys lu au garçon, s’appréhende depuis toujours avec l’appui logistique Pittsfield (Massachusetts), Berkshire Museum, de petits soldats de plomb, ou aujourd’hui de figurines en plastique. inv. A09810 Maison de poupée Stockholm électrifiée 6 Quelques artistes se sont intéressés aux rapports que nous entretenons avec l’objet jouet. Benjamin Rabier (1864-1939), illustrateur français de renom, est passé du papier au bois pour figurer ses animaux rieurs. Ignorant la hiérarchie habituelle entre beaux-arts et culture populaire, Alexander Calder expose régulièrement ses jouets au milieu de ses autres œuvres ; son bestiaire va du phoque au poisson en passant par l’ours, le canard et le taureau. Plus près de nous, des artistes contemporains comme Annette Messager, Valérie Sonnier ou Olivier Rebufa, pour n’en citer que quelques-uns, réinterprètent le motif du jouet. Mais c’est au cinéma et dans les jeux vidéo que le jouet mène la vie la plus trépidante : comme dans Panique au village (2009), de Vincent Patar et Stéphane Aubier, où nous suivons les tribulations d’un cow-boy, d’un Indien et d’un cheval, tous trois des figurines en plastique. Les trois opus de Toy Story sont à coup sûr les films cultes sur le sujet. Enfin, cette exposition est l’occasion pour l’artiste vidéaste nantais Pierrick Sorin de nous livrer une interprétation complètement inédite des jouets. Cinq jouets de l’Antiquité à aujourd’hui Un buffle, un roi en peluche, une belle blonde, une petite voiture de président, un astronaute un peu planant : tous ponctuent à leur manière l’histoire du jouet. Grèce, époque romaine Buffle sur roulettes Grèce, époque romaine Terre cuite H. 13 cm ; L. 16,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, collection Campana, inv. Cp 4699 Buffle sur roulettes Cheval, mule, âne, tels étaient les jouets, souvent en bois, avec lesquels les enfants de Grèce s’amusaient le plus communément à l’époque archaïque. Les exemplaires conservés sont pourtant en terre cuite – plus rarement en métal –, et proviennent souvent de tombes d’enfants. Ce buffle sur roulettes prêté par le Louvre est beaucoup plus rare. Ces animaux à traîner étaient offerts à l’occasion de fêtes. Les enfants en confectionnaient aussi eux-mêmes, comme le raconte Strepsiade à propos de son fils, dans Les Nuées d’Aristophane : « Il était encore tout mioche, pas plus haut que cela, qu’il modelait chez nous des maisons, sculptait des bateaux, construisait de petits chariots de cuir, et, avec l’écorce de grenades, faisait des grenouilles à merveille. » De 1995 à 2010 Début du xxe siècle Teddy Bear : le roi des doudous Le peuple des doudous n’a qu’un roi : l’ours. Le Teddy Bear, créé par Margarete Steiff en 1902, est le premier né d’une longue lignée qui donnera naissance à des milliards de nounours. Dans le bestiaire des peluches, aucun animal, aussi sympathique ou effrayant soit-il, n’a pu détrôner le monarque amateur de miel. Pourquoi ? L’ours est celui qui vient d’ailleurs, moitié bête, moitié humain, à la fois doux et féroce, bref, ambivalent. Capable d’enfiler aussi bien une tenue de motocycliste qu’un uniforme de gendarme ou un tutu rose, il change de taille, de couleur, sert de symbole ; il est malléable. Trois ans après la mort de Margarete Steiff, en 1912, lors du naufrage du Titanic, la société Steiff mit sur le marché des ours tout noirs, « en deuil », réservés au public britannique. Barbie Roman Holidays États-Unis, 1959 Mattel (1945–), fabricant Plastique, tissu H. 29 cm Collection Sylvie Dantec Buzz l’Éclair D’après le film Toy Story (1995) de John Lasseter (1957–) États-Unis, 2003 Hasbro (1923–), fabricant Pixar Animation Studio (1996–) et Walt Disney Company (1923–), licence Plastique, textile H. 30 cm Don La Grande Récré, 2006 Paris, Les Arts Décoratifs, inv. 2006.15.9.1-4 Ours Giengen an der Brenz, Allemagne, 1905 Margarete Steiff, créatrice Steiff (1880-1909), fabricant Mohair blanc, métal H. 50 cm Giengen an der Brenz, Margarete Steiff GmbH, inv. 5335 (35PB) De l’écran à la lune : Buzz l’Éclair Le jouet Buzz l’Éclair, un astronaute à piles haut de 30 cm, n’existerait pas sans les films Toy Story (1995, 1999 et 2010) créés par John Lasseter. Buzz connaît sa première vie sur les écrans et fait à ce titre partie d’une ribambelle de produits dérivés issus du cinéma. Mais ce personnage bonhomme persuadé qu’il est en mission sur Terre a une place à part, puisqu’il naît dans un film consacré aux jouets et qu’il en devient un pour de vrai en 2003. Sur la pellicule, il cohabite avec Woody et d’autres dans la chambre d’Andy, son propriétaire ; en plastique, il amuse déjà 1,6 million d’enfants, une semaine après sa commercialisation. Hasbro décroche la lune avec, en 2007, 25 millions de figurines vendues, tous personnages confondus. Années 1960 Barbie, la baby-doll Tous aux armoires les poupons potelés ! Dans l’histoire de la poupée, il y a un avant et un après Barbie. 1959 : le fabricant Mattel lance le célèbre mannequin miniature aux mille tenues chics à grand renfort de publicité télévisuelle. Les petites filles la veulent, l’habillent, la déshabillent, la customisent ; elles tiennent enfin une vraie baby-doll entre leurs menottes. Son corps longiligne est troublant. Ce n’est pas le nôtre, et pourtant il possède tous nos atours. Sa nudité pourrait nous ressembler. Barbie adore le sport, la coiffure, l’indépendance, la mode… D’ailleurs tout lui sied : les robes du soir, les panoplies de cavalière, le maillot de bain, tenue de sa première version… Depuis cinquante ans, Barbie est une star planétaire. 1950-1970 Ma DS est une Dinky — T’as vu ma DS Citroën 19, 1956 ? — Pas aussi belle que ma 2 CV fourgonnette « Pompiers de Paris » 1952… Au fait, je recherche la Chrysler Newyorker 1957. — Et moi la Simca 1000, 1962 ! Ce petit dialogue imaginaire entre collectionneurs de Dinky Toys s’est sûrement produit des milliers de fois eu égard à l’incroyable succès de la marque de petites voitures. Ces modèles miniatures créés par Frank Hornby sont les plus diffusés et les plus collectionnés au monde. La production française égrène tous les modèles qui font l’actualité, constituant au fil du temps une véritable encyclopédie de l’automobile. Solides, bien finies, présentées dans une boîte jaune joliment lithographiée, elles sont reconnaissables entre toutes. Ensemble de 27 voitures au 1/43 France, de 1952 à 1968 Dinky Toys (1934-1981) Zamak peint H. de 3,5 cm à 5,2 cm ; L. de 8,4 cm à 14,9 cm ; l. de 3,3 cm à 4,3 cm Collections Frédérick BressySully, Michel Nikolay, galerie du Jouet ancien, Gilbert Moutié 7 Des Jouets et des hommes Grand Palais, Galeries nationales 14 septembre 2011 – 23 janvier 2012 www.rmngp.fr Table ronde : Les jouets ont-ils un genre ? • Avec Jean-Baptiste Clais, conservateur, commissaire de l’exposition Game Story ; Catherine Monnot, professeur, auteur de Petites filles d’aujourd’hui, l’apprentissage de la féminité (Éditions Autrement) Céline Sciamma, réalisatrice, auteur de Tomboy (sous réserve), Vanessa Saab, directrice de rédaction à Psycho Enfants. Modérateur : Arnaud Balme. Mercredi 11 janvier Cette exposition est organisée par la Rmn-Grand Palais en collaboration avec Les Arts Décoratifs, Paris, et co-organisée par le Helsinki Art Museum Publications autour de l’exposition Mercredi 7 décembre L’exposition bénéficie du soutien en nature de Sony Les activités pédagogiques de l’exposition bénéficient du soutien de Vitra, Djeco, Canson® et Pébéo. Performance en duo : Pierrick Sorin et Pierre Bastien Pierre Bastien a longuement construit et mis au point un orchestre domestique et privé fait de dizaines de robots en Meccano qui jouent avec des instruments traditionnels ou parfois des objets usuels. Pierrick Sorin, artiste vidéaste créateur de dispositifs audiovisuels, réalise des images en direct sur leur musique mécanique. Pour les enfants Entrée libre et gratuite Trois journées : Animaux, Héros et Robots ! Commissariat L’espace détente et jeux, dédié aux familles, avec boutiques, café-bonbons, jouets pour les enfants, propose, lors de ces trois journées thématiques, des animations en continu, des jeux, des rencontres avec des auteurs jeunesse, des films… Commissaires • Mercredi 26 octobre : les animaux Bruno Girveau Chef du département du Développement scientifique et culturel à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris Dorothée Charles Conservateur en charge du département des Jouets, Les Arts Décoratifs, Paris Pollux et le manège enchanté, film d’animation, 2004, 1 h 25 précédé de Cœur de grenouille, de Benjamin Rabier, 1920 Studio Clemenceau, séances à 11 h et 15 h Assistés de Claire Didier, Les Arts Décoratifs, Paris Direction artistique : Pierrick Sorin Scénographie : Yves Kneusé Informations pratiques Horaires Ouvert tous les jours de 10 h à 20 h, nocturne le mercredi jusqu’à 22 h, fermeture le mardi. Pendant les vacances (du 22 octobre au 6 novembre et du 17 décembre au 2 janvier), ouverture dès 9 h. Fermeture exceptionnelle à 18 h les 24 et 31 décembre, fermeture le 25 décembre. L’exposition participe à la Nuit Blanche le 1er octobre 2011. Entrée gratuite de 19 h 30 à 0 h 15. Fermeture à 1 h. Localisation et accès 3, avenue du Général-Eisenhower, 75008 Paris Métro Champs-Élysées-Clemenceau (lignes 1 et 13), Franklin-Roosevelt (lignes 1 et 9) ; bus 28, 32, 42, 72, 73, 80, 83, 93. Renseignements et achats des billets sur : www.rmngp.fr Informations vocales : 01 44 13 17 17 Tarifs • Tarif plein : 11 B ; tarif réduit : 8 B (13-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse) • Billet famille (2 adultes + 2 enfants) : 30 B (1 entrée enfant gratuite) • Gratuit pour les moins de 13 ans • Billet jumelés ou triple : – Des jouets et des hommes + L’Aventure des Stein : 20 B, tarif réduit 16 B – Des jouets et des hommes + Game Story : 17 B, tarif réduit 14 B, tarif famille 48 B – Des jouets et des hommes + Game Story + Jours de fêtes : 30 B Visites adultes et enfants Hors jours fériés, dans la limite des places disponibles. Visites guidées Durée : 1 h 30. Du 19 septembre 2011 au 21 janvier 2012 (hors jours fériés), les lundis, jeudis, vendredis à 16 h 30, les mercredis à 19 h et les samedis à 12 h. Tarif : 16 B – Sésame : 7 B Visites guidées en famille Durée : 1 h. Du 21 septembre 2011 au 21 janvier 2012 (hors jours fériés), les mercredis et samedis à 15 h. Visites supplémentaires pendant les vacances scolaires de Toussaint et de Noël les lundis, jeudis et vendredis à 15 h. Tarif famille (2 adultes + 2 enfants dès 5 ans) : 42 B (1 visite enfant gratuite). • Mercredi 21 décembre : les héros Super-Héros Blues, films d’animation de Roberto Ceriani L’Enlèvement de Sabine et Les Bijoux de famille, 20 min précédé de Bonne nuit les petits : les jouets de Noël, 1966 Studio Clemenceau, séances toutes les heures de 11 h à 18 h • Mercredi 28 décembre : les robots Le Géant de fer, film d’animation de Brad Bird, 1999, 1 h 25 précédé de Bonne nuit les petits : il pleut des jouets, 1964 Studio Clemenceau, séances à 11 h et 15 h Trois films : les jouets prennent vie ! Chaque semaine du 5 octobre au 16 janvier, les enfants sont invités au cinéma : • Panique au village : chaque mercredi à 16 h, sauf le 26 octobre et les 21 et 28 décembre. Studio Clemenceau. • Drôle de grenier : chaque samedi à 16 h 30. Auditorium Champs-Élysées. • Toy Story : chaque dimanche à 16 h 30. Auditorium Champs-Élysées. Un ciné-concert pour les petits Samedi 3 décembre à 15 h 30. Auditorium Champs-Élysées. La Petite Fabrique de jouets (à partir de 2 ans) Chapi Chapo et les petites musiques de pluie De la musique avec de vieux jouets… toy-pianos, typatune, moulins à musique et autres trésors… Créé spécialement pour les tout-petits, ce ciné-concert met à l’honneur le cinéma d’animation polonais : les jouets s’animent comme par magie, accompagnés d’une musique originale jouée en direct par quatre musiciens qui utilisent de vrais jouets comme instruments. Ce ciné-concert se dévore des yeux et des oreilles et fait découvrir les joies du septième art dès le plus jeune âge. Ciné-midi Les rendez-vous du vendredi midi À 12 h, auditorium Champs-Élysées Entrée libre et gratuite Le Grand Palais sort le grand jeu ! Vendredi 2 décembre Les Jouets : Babes in Toyland De Charley Rogers et Gus Meins, 1934, avec Stan Laurel, Oliver Hardy et Charlotte Henry. V.O. sous-titrée en français, 1 h 10 Amours et aventures au pays des jouets : le méchant Barnaby veut épouser l’innocente Bo-Beep amoureuse du beau Tom-Tom… Le duo Laurel et Hardy, époustouflant de drôlerie. Vendredi 9 décembre Les jeux vidéo : Wargames De John Badham, 1983, avec Matthew Broderick, Dabney Coleman, John Wood, Ally Sheedy. V.O. sous-titrée en français, 1 h 50 Un jeune passionné d’informatique voulant pirater des jeux vidéo s’introduit dans un ordinateur secret de l’armée américaine… Un film sur le jeu vidéo des années 80 entré dans l’histoire. Visite-atelier pour enfant Vendredi 16 décembre Seuls les enfants participent à la visite. À toi de jouer ! (7-10 ans) Durée : 2 h, comprenant la visite de l’exposition (45 min), puis l’atelier pratique (1 h 15). Du 21 septembre 2011 au 21 janvier 2012, tous les mercredis à 14 h, les samedis à 10 h 30 et 14 h. Pendant les vacances scolaires de Toussaint et de Noël, visites-ateliers, tous les jours, à 10 h 30 et 14 h, sauf les mardis, les dimanches et le lundi 2 janvier. Tarif : 10 B De Jacques Tati, 1949, avec Jacques Tati, Paul Frankeur, Guy Descombes. 1 h 15 Des forains montent leur chapiteau dans un petit village. Le facteur découvre dans leur cinéma ambulant un reportage sur les postes américaines. Il décide alors de faire lui aussi sa tournée « à l’américaine ». Humour et poésie, un chef-d’œuvre absolu de Jacques Tati (www.tativille.com). • Ce film est également projeté tous les jeudis matin à 10 h pour les scolaires. Visite de groupes accompagnés Réservation obligatoire. Simplifiez-vous la vie ! Achetez votre prestation de groupe directement sur www.rmngp.fr. Informations : Tél. 01 44 13 17 64 • Adultes : aucun groupe n’est admis le dimanche ni les jours fériés. Des visites sont proposées avec un conférencier Rmn-Grand Palais ou un autre intervenant, sous forme de : – conférences projections de 1 h en studio – visites guidées de 1 h 30 dans les salles d’exposition. • Enfants : aucun groupe n’est admis le dimanche ni les jours fériés. Des visites sont proposées sous forme de : – visites guidées de 1 h 30 dans les salles d’exposition – visites-ateliers, en salle puis en atelier (durée 2 h). Achat de billets en nombre et à l’avance À partir de 20 billets, auprès de Musée & Compagnie : [email protected] Audio-guides Tarif plein : 5 B ; tarif réservé aux abonnés Sésame : 4 B ; tarif en téléchargement sur le site www.rmngp.fr : 3 B. ; Langues : français, anglais, allemand. Librairies-boutiques Ouvertes pendant la durée des expositions, nos librairies-boutiques proposent également des bijoux, textiles et objets inspirés par les œuvres présentées dans les expositions. Tél. 01 44 13 17 42. Restauration Deux espaces de restauration pour une halte privilégiée : – restaurant-salon de thé Les Galeries, ouvert jusqu’à 18 h ; – restauration rapide : Comptoir Moka, ouvert jusqu’à 1 h avant la fermeture des Galeries nationales. Tél. 01 44 24 27 96 ; réservation pour les groupes : [email protected]. Activités culturelles autour de l’exposition Les rendez-vous du mercredi soir : conférences-rencontres À l’auditorium, entrée Champs-Élysées à 18 h 30 - Entrée gratuite Mercredi 5 octobre Des jouets et des hommes : l’exposition La fête foraine : Jour de fête Documentaires et fictions Entrée libre et gratuite Les séances du jour Auditorium Champs-Élysées Du 5 octobre 2011 au 16 janvier 2012 Sauf 20 octobre, 21 octobre, 3 décembre et 11 janvier : pas de projection à l’auditorium 24 décembre, 31 décembre et 14 janvier : dernière projection à 16 h 30 Les mardis 25 octobre, 1er novembre, 20 décembre et 27 décembre : reprise du programme du mercredi Histoires de jouets De Michel Viotte et Pascal Pinteau, 2011, 52 min Tous les jours à 15 h 30 Des jouets pour grandir D’Antonio Wagner de Reyna, 2001, 52 min Le lundi à 19 h La Magie des jouets Archives INA, 1970, 26 min Le mercredi à 14 h Panique au village (dès 6 ans) De Vincent Patar et Stéphane Aubier, 2007, film d’animation, 1 h 15 Un bijou de drôlerie loufoque dont les héros sont des figurines en plastique animées par deux réalisateurs inventifs et délirants. Studio Clemenceau, le mercredi à 16 h, sauf le 26 octobre et les 21 et 28 décembre Le Monde selon Barbie De Philippe Picard et Jérôme Lambert, 2008, 52 min Production MFP / avec la participation de France 5 et du CNC Le jeudi à 16 h 30 Gens du jouet du Jura De Georges Nivoix, 1990, 15 min Suivi de : Giengen, berceau du Teddy Bear Archives INA, 2000, 15 min Le vendredi à 14 h Drôle de grenier (dès 5 ans) Par Dorothée Charles, conservatrice au département des Jouets du musée des Arts décoratifs, et Bruno Girveau, chef du département du Développement scientifique et culturel à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, commissaires de l’exposition De Jiri Barta, 2009, film d’animation tchécoslovaque, 1 h 15 De courageux jouets sortis d’une valise oubliée dans un grenier reprennent vie et s’en vont à la recherche de leur amie Madeleine dans un voyage rempli de dangers et de surprises. Le samedi à 16 h 30 Mercredi 26 octobre Les Industries du Père Noël Jouets cultes, icônes de la culture populaire Par Pascal Pinteau, auteur de l’ouvrage « Jouets cultes » et co-réalisateur avec Michel Viotte du documentaire « Histoires de jouets » • À l’issue de cette conférence, une séance de dédicace sera organisée à la librairie. Mercredi 30 novembre Un nouveau régime du jouet : la rupture des années 60 Par Gilles Brougère, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Paris XIII Archives INA, 1960, 20 min Le dimanche à 14 h Toy Story (dès 5 ans) De John Lasseter, 1996, Walt Disney production, 1 h 15 Les jouets d’Andy s’animent et, menés par l’intrépide Woody le Cow-Boy, vivent d’innombrables péripéties. Le premier volet de la célèbre trilogie. Le dimanche à 16 h 30 8 Éditions Rmn-Grand Palais Catalogue de l’exposition Des jouets et des hommes Ouvrage collectif 328 pages Format 25 x 29 cm 750 illustrations en couleurs Prix de vente public : 50 B ISBN : 978-2-7118-5795-1 Album de l’exposition Des jouets et des hommes Dorothée Charles 48 pages Format 21 x 26,5 cm 80 illustrations en couleurs Prix de vente public : 9 B ISBN : 978-2-7118-5830-9 L’Alphabet des jouets 116 pages Format 10 x 10 cm 26 illustrations en couleurs Prix de vente public : 14 B ISBN : 978-2-7118-5898-9 Les Coloriages de l’art – Jouets Jack Garnier 32 pages Format 24 x 31 cm 29 illustrations en couleurs Prix de vente public : 6,50 B ISBN : 978-2-7118-5836-1 Gommettes : Les Jouets Iris Guichard-Voorhuis 16 pages Format 20 x 30 cm 13 illustrations en couleurs Prix de vente public : 5,95 B ISBN : 978-2-7118-5758-6 Découvertes Gallimard – Grand Palais Film de l’exposition Histoires du jouet Michel Viotte et Pascal Pinteau, auteursréalisateurs Dvd-vidéo Prix de vente public : 22 B Langues : français, anglais NTSC – toutes zones EAN : 3333297836821 © 2010 – Rmn-GrandPalais/FTD. Coproduction © 2011 – 909 Productions, INA, Rmn-Grand Palais avec la participation de France Télévision et TV5 Monde Activités-jeux en ligne Mon ciné jouets, les jouets font leur cinéma www.rmngp/larmndesenfants et sur www.lesartsdecoratifs.fr Le Jouet Un monde offert aux enfants Bruno Girveau 64 pages Format 12,3 x 17,5 cm Prix de vente public : 8,40 B ISBN : 978-2-07-013242-3 Applications en téléchargement L’e-album de l’exposition Disponible sur App Store / pour support iPad Prix de vente public : 4,99 B L’e-l’alphabet des jouets Disponible sur App Store / pour support iPad Prix de vente public : 0,79 B Crédits photographiques : Giengen an der Brenz, Steiff Museum © Margarete Steiff GmbH : p. 7 Londres, The Royal Collection © 2011 Her Majesty Queen Elizabeth II : p. 5 ; New York, Collection of the New York Historical Society : p. 5 ; Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum : p. 6 ; Paris, Les Arts Décoratifs / Jean Tholance : p. 1, 2, 3, 4, 5, 7 ; Michel Pintado : p. 4 ; Paris, Réunion des musées nationaux / Stéphane Maréchalle : p. 5 – Christian Larrieu : p. 7 ; Pittsfield, Berkshire Museum : p. 6 ; © Frédérick Bressy-Sully : p. 7 ; © François Doury : p. 3, 4, 7 ; © André Giese Photographie : p. 4 ; © Lundby : p. 6 Fabricants : © C.B.G. Mignot : p. 3 ; © Gould Manufacturing Company : p. 6 ; © Hasbro : p. 3, 7 ; © Hubley Manufacturing Company : p. 5 ; © Lundby : p. 6 ; © Margarete Steiff GmbH : p. 7 ; © Märklin : p. 3 ; © Mattel : p. 7 ; © Sigikid : p. 1 Légende de couverture : Création Pierrick Sorin © Les Arts Décoratifs Droits réservés – Graphisme Dame Loky Le Petit Journal – Grand Palais, Galerie nationales Texte : Claire Didier, journaliste et auteur jeunesse • Responsable d’édition : Josette Grandazzi, assistée de Mathilde Dérien • Relectrice : Cécile Reichenbach • Graphiste : Romain Hisquin • Fabricant : Philippe Gournay • Photograveur : IGS, L’Isle-d’Espagnac • Imprimeur : Déjà GLMC, France. Toute l’actualité des expositions et de la Rmn-Grand Palais sur www.rmngp.fr Découvrez nos rubriques destinées à la jeunesse : www.rmngp.fr/jeunesse Pour les enseignants : www.rmngp.fr/enseignants/dossierspedagogiques En partenariat média avec :