Respighi - Ancient airs and dances

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Respighi - Ancient airs and dances
Ottorino Respighi
(1879-1936)
Airs et danses antiques, suite n°1 (Antiche Artie e Danze)
L’œuvre d’Ottorino Respighi se résume souvent par cette fameuse et magnifique Trilogie
Romaine qui se compose de trois cycles symphoniques : Les Fontaines de Rome, Les Pins
de Rome et Les Fêtes romaines, composées respectivement en 1916, 1924 et 1928. Il est
dommage que la popularité certes justifiée de ces œuvres ait quelque peu occulté le reste
du catalogue du musicien. Il est en effet considérable et il ne comporte pas moins d’une
dizaine de partitions scéniques, une vingtaine de morceaux symphoniques et concertants,
des pièces vocales, de musique de chambre ainsi qu’un grand nombre d’arrangements.
Tout comme Ildebrando Pizzetti (1880-1968), Alfredo Casella (1883-1947) et Gian Francesco
Malipiero (1882-1973), Respighi appartenait à “la génération de 1880”. Ce groupe de jeunes
musiciens décida de créer une tradition instrumentale et plus précisément symphonique en
réaction à la prédominance des compositeurs d’opéras et surtout des excès du vérisme qui
dominait alors la scène italienne. Pour ce groupe d’artistes, il était temps de recueillir les
leçons musicales d’autres peuples, de la France, mais surtout des pays germaniques et
slaves.
C’est en lisant un recueil de tablatures de luth françaises et italiennes du 17e siècle que
Respighi eut l’idée de composer des recueils de danses. Au total, trois suites orchestrales,
les Antiche Danze ed Arie per Liuto virent le jour. Certes, elles sont moins ambitieuses que
la Trilogie Romaine et elles font appel à des tournures musicales anciennes pour ne pas
dire archaïques. N'oublions pas que Respighi fut l’un des artisans de la renaissance du
répertoire baroque italien, des Corelli, Vivaldi, Monteverdi, compositeurs jugés alors
comme secondaires…
Chacune des trois suites est conçue en trois mouvements et s’inscrit dans l’esprit
néoclassique de l’entre-deux-guerres. La première (1917) est pour orchestre de chambre, la
seconde pour grand orchestre (1923) et la troisième pour cordes uniquement (1931).
La Première Suite s’ouvre par un Balletto detto « Il Conte Orlando » inspiré du luthiste
génois Simone Molinaro (1565-1615). Cette pièce extraite du Premier Livre de la tablature
pour luth édité à Venise en 1599 est marquée par un rythme décidé. Elle est suivie par un
Gagliarda (Gaillarde) originellement de Vincenzo Galilei (le père de l’astronome Galilée). Le
luthiste et compositeur (1520-1591) écrivit de nombreux ouvrages consacrés à la tablature
du luth ainsi qu’à la théorie de la musique. Tout aussi volontaire, la gaillarde est toute
entrecoupée d’une charmante cantilène dont les harmonies ne peuvent provenir que du
début du XXème siècle… Les deux autres airs et danses qui referment la partition – Villanella
et Passo mezzo e mascherada empruntent à des compositeurs inconnus. Brillantes, ces
deux pièces font preuve d’une certaine ironie. Elles n’ont d’autre but que de divertir avec
une sorte de « primitivisme » raffiné que Stravinsky, à la même époque utilise, lui aussi,
avec maestria.
A VOIR
Fontaines de Rome, Pins de Rome par l’Orchestre Philharmonique de la Scala de Milan, dir.
Georges Prêtre (1 DVD Sony Classical)

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