Le_chant_accompagne_au_luth_files/AL 16ème s. sources

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Le chant au luth au 16ème siècle - Une sélection
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• Franciscus Bossinensis, Venise
Tenori e contrabassi intabulati col sopran in canto figurato per cantar e sonar col lauto (1509,
1511)
Les premières éditions connues pour chant et luth sont celles que Franciscus Bossinensis a éditées
en 1509 et 1511. Elles contiennent des “frottole”, sortes de chansonnettes à 4 voix de compositeurs
divers, dont Bossinnensis édite le supérius accompagné par les deux voix de ténor et de bassus
transcrits note pour note en tablature (système de notation propre à la musique de luth) . Un choix de “ricercari”, petites pièces pour luth seul, en style plus ou moins improvisé, est proposé
à la fin des livres, destinées à être jouées avant ou après les chansons. Le livre contient aussi des
“instructions” expliquant comment lire la tablature.
A noter que c’est le luthiste qui indique au chanteur la hauteur de la note sur laquelle il doit
commencer.
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• Pierre Attaingnant, Paris
Très brève et familière instruction (1529)
La seule copie actuellement existante de ce livre se trouve à la Staatsbibliothek de Berlin. Ce livre contient quelques préludes pour le luth, témoins précieux de l’art du luth en France en ce
début de siècle, quelques règles pour comprendre le jeu du luth et la tablature et une trentaine de
chansons françaises en deux versions différentes : l’une adaptée au luth seul et l’autre, à la voix
accompagnée du luth. Les modèles polyphoniques de ces adaptations font partie du vaste répertoire
de chansons françaises que Pierre Attaingnant avait commencé de publier à Paris depuis 1528 et
dont le compositeur principal est Claudin de Sermisy.
L’éditeur Minkoff (Genève) l’a publié en fac-simile. Il en existe également une édition critique
moderne (Daniel Heartz, Société de musique d’autrefois).
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• Philippe Verdelot-Adriaen Willaert, Venise
Intavolatura de li madrigali di Verdelotto (1536)
Les vingt-deux madrigaux que contient ce recueil sont des transcriptions de madrigaux du Primo
Libro di Madrigali de Philippe Verdelot, publié en 1533. Comme dans les livres d’Attaingnant, de
Bossinensis ou de Phalèse, le transcripteur a donné au chant la première voix du modèle
polyphonique et mis en tablature les voix inférieures. De même que chez Bossinensis et dans maintes éditions plus tardives, c’est le luthiste qui donne la
note de départ au chanteur, Pour que celle-ci corresponde à celle que l’on voit dans la partition, le
luthiste devrait jouer des luths accordés dans divers tons comme la, mi, sol ou ré. Comme il n’est
pas toujours possible d’avoir autant d’instruments à disposition et que la plupart des luthistes
actuels jouent sur des luths accordés en sol, c’est le chanteur qui transpose.
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• Adrian Le Roy, Paris
Tiers Livre de Tabulature de Luth contenant vingt et un Pseaulmes (1552)
Adrian Leroy est, comme Pierre Attaingnant, un des imprimeurs les plus importants du XVIème
siècle en France. Ce livre contient des arrangements pour voix et luth de psaumes dont les mélodies
sont tirées des “ Pseaumes cinquante de David, mis en vers par Clément Marot” parus en 1549 à
Lyon. N’ayant pas retrouvé de modèle vocal qui aurait servi de base à ces pièces, on pense que les
accompagnements sont des compositions originales d’Adrian Leroy.
Editions Fantaisie, Christine Gabrielle, mai 2014
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Il en existe une édition moderne au CNRS (centre National de la Recherche Scientifique) qui
contient également les huit psaumes qui se trouvent dans les “Instructions” de Leroy, autre livre de
luth de Leroy dont on n’a plus que la version en anglais, parue à Londres en 1574.
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• Pierre Phalèse, Louvain Horti Musarum secunda pars (1553)
Grand éditeur, dans les Flandres, de musiques de toutes sortes (madrigaux, chansons, messes etc),
Pierre Phalèse publia également beaucoup de recueils de musiques pour luth parmi lesquelles se
trouve son édition pour voix et luth de 1553. Le livre contient des chansons françaises et quelques
oeuvres religieuses puisées dans les répertoires alors en vogue. On y trouve des compositeurs
comme Thomas Crecquillon, Clemens non Papa et Josquin des Prés, pour ne citer que les plus
connus.
La répartition des voix est identique à celle de l’édition de 1536, le supérius sur une portée, les trois
voix inférieures apparaissant “réduites”, comme on disait alors, en tablature de luth.
Il en existe actuellement une réédition en fac-simile ainsi qu’une édition critique moderne.
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• Emmanuel Adriaenssen, Anvers
Pratum Musicum et Novum Pratum Musicum (1584 et 1592)
Les éditions de 1584 et 1592 d’ Adriaenssen, à Anvers, sont de véritables anthologies des musiques
en vogue en Europe dans la seconde moitié du 16ème siècle .
Aux côtés de pièces pour luth seul (fantaisies, almandes, branles ou gaillardes), un grand nombre
d’adaptations pour une ou deux voix accompagnées d’un ou de plusieurs luths, de pièces écrites
originalement pour 4, 5 ou 6 voix (madrigaux, villanelle, canzone napoletane ou motets). De grands
compositeurs du siècle comme Orlande de Lassus, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Cipriano de
Rore ou Alessandro Striggio y sont représentés.
Le livre contient aussi des “instructions” expliquant comment lire la tablature et comment adapter et
transcrire le répertoire polyphonique à cet instrument.
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Bibliographie
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Howard Mayer Brown, “Instrumental Music printed before 1600”, A bibliography, 1967
Grove’s Dictionary of Music and Musicians
Barbier, Jacques, “Une doulce parole”, La prononciation française et latine dans la musique
de la Renaissance, éd. van de Velde, ISBN 2-85868-357-3
Huchon, Mireille, “Le Français de la Renaissance”, éd. Que sais-je?
Editions Fantaisie, Christine Gabrielle, mai 2014