la lecture et l`apprentissage du code au cycle 2

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la lecture et l`apprentissage du code au cycle 2
LA LECTURE ET L’APPRENTISSAGE DU CODE
AU CYCLE 2
I –QU’EST-CE QUE LIRE ?
1- Identification des compétences indispensables pour lire
LES COMPETENCES COGNITIVES :
- la capacité à comprendre le
fonctionnement du principe alphabétique :
l’écrit encode l’oral à l’aide de signes
alphabétiques.
- accepter la permanence du signe et son
arbitraire : le mot n’est pas la chose mais la
désigne à l’aide d’un code permanent. Ce
code est arbitraire, sans rapport avec la
réalité physique (mot « lion » bien plus court
que « moustique »).
- la capacité à mettre en œuvre des
stratégies efficientes et à les réguler :
adapter et maîtriser les procédures en
fonction, notamment, du support (on ne lit
pas annuaire téléphonique comme recette
ou un roman).
Adeline est PES
CRPE 2016
LES COMPÉTENCES LINGUISTIQUES :
- les compétences linguistiques sont
indispensables à la compréhension :
lexique, morphologie, grammaire de
phrase, grammaire de texte,… ;
- la conscience phonémique : capacité à
identifier les phonèmes ;
- la conscience alphabétique : capacité à
identifier les graphèmes c’est-à-dire les
lettres
ou
groupes
de
lettres
correspondant aux phonèmes ;
- la mise en correspondance des
graphèmes et des phonèmes : pour
établir
des
correspondances
graphophonologiques pertinentes.
Français DIDA
LES COMPÉTENCES CULTRURELLES :
- Les compétences culturelles nécessaires à la
construction du sens : notion des types
d’écrits, de types de textes, de fonction des
écrits, connaissances du monde ;
- L’adoption d’une posture et d’un projet de
lecteur.
 Une fois toutes ces compétences
acquises, le lecteur apprenti doit encore
automatiser le mode de reconnaissance et
de déchiffrage des mots : de la
segmentation syllabique à la reconnaissance
orthographique.
2- Les trois stades d’apprentissage de la lecture
- Stade logogrammique
(maternelle-début CP) :
élève reconnaît globalement le
mot à sa silhouette. A ce stade,
le mot mamon sera lu maman.
L’élève ne peut lire que des
mots déjà rencontrés et en
contexte.
- Stade alphabétique ou
assemblage (essentiellement
au CP) : élève met en relation
graphèmes et phonèmes qu’il
assemble, afin de déchiffrer
syllabes et mots. Il peut
déchiffrer mots inconnus
surtout s’ils sont réguliers : ex :
salade, confiture
- Stade orthographique (au
cours du CP-CE1) :
élève met des automatismes
en place, il reconnait des
syllabes, des morphèmes, des
mots outils, des mots connus
orthographiquement…
3- Les deux voies (ou stratégies) de lecture de mots
- La voie indirecte ou assemblage : La lecture s’effectue par identification des correspondances
entre lettres et sons.
- La voie directe ou adressage : Repère d’abord le mot « poule » comme mot mémorisé
orthographiquement dans son stock lexical, le discrimine ensuite des mots
orthographiquement proches « boules, moule, foule » et associe le mot à son sens.
II – L’ENSEIGNEMENT DE LA LECTURE :
Adeline est PES
CRPE 2016
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Équilibrer et mener de front Compréhension relève d’un Interaction entre tâches de
le décodage décodage et enseignement
explicite lecture et tâche d’écriture
compréhension
comme le décodage
III – LES METHODES DE LECTURE :
Méthode
syllabique :
apprentissage exclusif du
principe alphabétique : lire,
c’est
d’abord
décoder
(méthode ascendante : du
texte au sens)
Méthode idéographique ou
idéo-visuelle :
compréhension directe des
textes ; lire c’est d’abord
comprendre
(méthode
descendante : du sens au
texte)
- Méthode
interactive :
apprentissage simultané du
principe alphabétique et de
la
compréhension
des
textes ; lire c’est faire
interagir
décodage
et
compréhension.
Distinction par leur approche du code graphophonologique :
- Méthode syllabique ou synthétique : fait partir l’apprentissage de la découverte des petites
unités ;
- Méthodes idéographiques ou analytiques le font partir de la phrase, voire du texte, et
conduisent par déductions successives à la découverte des plus petites unités ;
- Approches interactives : interaction entre analyse et synthèse.
Synthèse
Dominante
dans
les
approches syllabiques ou
synthétiques
Texte
Phrase
Mot
Syllabe
Lettre ou graphème
Phonème
Analyse
Dominante
dans
les
approches idéographiques
ou analytiques
1- Les méthodes synthétiques (4 sous catégories)
-
Méthode syllabique pure :
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Départ de la lettre. A la lettre o n’apparait que le o, les graphies « au », « eau » sont
appréhendées spécifiquement.
-
Méthode phonique :
Départ du phonème, puis découverte de tous ses graphèmes ce qui peut poser problème
compte tenu de la complexité orthographique.
Méthode se trouve en décalage avec description de Nina Catach et n’est plus vraiment utilisé.
-
Méthode syllabique à départ phonique :
Départ du phonème [u] mis d’emblée en relation avec ses graphies les fréquentes : o, eau, au
(une des méthodes les plus utilisées).
-
Méthodes dites « mixtes à départ global » :
Méthodes synthétiques dans la mesure où elles privilégient l’entrée par le code. Le capital de
mots appréhendés, en début d’année seulement, de façon logogrammique, permet aux élèves
en début d’apprentissage de construire une posture de lecteur susceptible de motiver
l’entrée, quelque fois austère, dans l’étude des correspondances graphophonologiques.
2- Les méthodes analytiques
- Méthode de Decroly (fin du XIX ème sicèle) et la méthode naturelle de Freinet (après la
guerre 14-18)
Partir de phrases ou de textes avec la vie de classe, produits quelques fois par les élèves euxmêmes (Freinet) puis à les observer en comparant textes, phrases, mots puis syllabes afin de
retrouver progressivement et de façon empirique, par raisonnement inductif, le
fonctionnement du code alphabétique. Ne prévoit pas d’apprentissage systématique du code
alphabétique et n’abordent pas du tout la phonologie.
- Méthode idéovisuelle (années 1970)
Bannissant l’apprentissage de la combinatoire, cette méthode, qui proscrit l’usage de
manuels, est centrée sur la compréhension de textes authentiques, notamment textes
sociaux. S’appuie sur l’observation des stratégies du lecteur expert qu’elle vise à développer
d’emblée chez le débutant.
3- Les méthodes interactives (apparues au cours des années 1990)
Principe de base : donner une égale importance à l’enseignement du code et à celui de la
compréhension. Pour l’apprentissage du code, ces méthodes empruntent souvent aux
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méthodes syllabiques à entrée phonique, quelque fois en intégrant des mots repérés
logographiquement dans la mesure où ils sont induits par le contexte ou le sens du texte.
Ces méthodes s’efforcent de faire interagir activité de décodage et activité d’encodage
considérées comme complémentaires.
Pour l’apprentissage de la compréhension, elles empruntent aux méthodes idéovisuelle et
naturelle, le souci de confronter les élèves à des textes authentiques issus des usages sociaux
et littérature de jeunesse. La compréhension de textes s’accompagne de production de textes
qui s’adossent au travail de lecture : texte de recette, suite d’histoire, dialogue de
personnages issus d’une fiction préalablement étudiée. Prototype scolaire : Mika. La méthode
interactive peut néanmoins être mise en œuvre sans manuel si le PE construit la progression
sur le code et choisit lui-même les textes, souvent des œuvres complètes, comme les albums.
PLUS :
Domaines de la lecture sont au nombre de 4 :
-
La compréhension
-
La production d’écrit
-
L’identification des mots
-
L’acculturation au monde de l’écrit
Adeline est PES
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