L e C oncert Spirituel | Hervé Niquet

Transcription

L e C oncert Spirituel | Hervé Niquet
mardi 27 JANVIER – 20H
François André Danican Philidor
Te Deum
entracte
Le Concert Spirituel
Chœur de la Radio Flamande
Hervé Niquet, direction
Sandrine Piau, soprano
Marina De Liso, mezzo-soprano
Xavier Mas, ténor
João Fernandes, basse
Bo Holten, chef de chœur
Fin du concert vers 22h.
Le Concert Spirituel | Hervé Niquet | Mardi 27 janvier
Wolfgang Amadeus Mozart
Requiem K. 626
François André Danican Philidor (1726-1795)
Te Deum
1. « Te Deum laudamus ». Allegro maestoso
2. « Tibi omnes Angeli ». Andantino
3. « Sanctus, Sanctus ». Moderato con spirito
4. « Te gloriosus Apostolorum chorus ». Allegretto
5. « Te per orbem ». Maestoso
6. « Venerandum tuum verum ». Molto andantino
7. « Te devicto mortis aculeo ». Poco lento
« In te Domine speramus ». Andante
8. « Te ergo quaesumus ». Largo
9. « Aeterna fac cum sanctis tuis ». Allegro
10. « Dignare, Domine ». Adagio
11. « In te, Domine, speravi ». Maestoso
Durée : environ 25 minutes.
François André Danican Philidor est sans doute le nom le plus connu d’une célèbre
dynastie de musiciens dont le patronyme était Danican (son demi-frère Anne Danican
fut le fondateur du Concert Spirituel en 1725). Enfant de chœur à la Chapelle royale
de Versailles dès l’âge de six ans, il y reçut jusqu’en 1740 l’enseignement de Campra,
une référence en matière pédagogique.
Devenu adulte, sa science du jeu d’échecs (loisir alors à la mode chez les musiciens)
lui assura matériellement une existence indépendante, au contraire de la plupart des
compositeurs contemporains, cependant qu’il acquérait, durant ces années de bohème,
une culture musicale ne se limitant pas à la seule pratique du style français (beaucoup
le rangeaient alors dans le camp des italianisants). Ainsi mena-t-il de front deux carrières,
présent en France, Allemagne, Hollande et Angleterre, jusqu’à être considéré dans
ce dernier pays comme le meilleur joueur d’échecs au monde, avec, chaque année,
des séjours de plusieurs mois comme champion professionnel pensionné par le St James’s
Chess Club de Londres.
Dans le même temps, le musicien n’était pas en retrait, convoitant, entre autres, la charge
de maître de la Chapelle royale à Versailles. Mais la reine n’apprécia pas son grand motet
Lauda Jerusalem (1755), ce qui le détermina à se tourner vers le théâtre avec Blaise
le savetier (1759), premier des dix-neuf opéras comiques qu’il composera jusqu’en 1788,
dont, incursion remarquée dans le registre anglais, le Tom Jones de 1765, d’après le roman
de Fielding.
Reste que la fin de cette existence sera moins heureuse, les troubles liés à la Révolution –
qu’il avait accueillie pourtant dans l’enthousiasme – rendant sa carrière de compositeur
plus difficile et entraînant des suppressions de ressources très dommageables. Séjournant
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à nouveau souvent à Londres, il revint au jeu d’échecs pour subsister, mais le pire restait
à venir, car porté sur la liste des émigrés, il ne put regagner la France et mourut à Londres
en 1795, désenchanté et à court d’argent.
C’est surtout comme musicien de théâtre que Philidor a connu le succès, fort d’un sens
dramatique qui profite aux ensembles dits « de confusion », dignes de l’opera buffa
à l’italienne (le septuor de Tom Jones). Pourtant, ce technicien habile (et parfois audacieux)
a laissé également de la musique religieuse et des motets où dominent un Requiem daté
de 1766, ainsi qu’un Te Deum pour grand chœur en ut majeur, créé en 1786 au Concert
Spirituel et dont les vertus musicales, au-delà du chant d’action de grâces, méritent
qu’on s’y arrête.
Découpé en onze volets (Allegro maestoso – Moderato andantino – Con spirito – Allegretto –
maestoso – Molto andantino – Poco lento – Largo – Allegro – Adagio – Maestoso), l’ouvrage
témoigne d’un indéniable don rhétorique et expressif. Souvent victime d’une fausse image
de petit maître quelque peu égaré dans l’agitation artistique et politique du siècle des
Lumières finissant, Philidor s’y révèle harmoniste heureux, attentif certes à l’éclat des
sonorités (le maestoso liminaire), mais sans cesser d’associer le geste dévot à la
célébration festive. En tout cas, à trois ans du grand bouleversement révolutionnaire,
l’œuvre nous montre un compositeur au meilleur de ses moyens, de son invention, de
son savoir-faire. Des qualités que fait ressortir la présente confrontation avec le Requiem
de Mozart, cette « messe des morts universelle qui prie et pleure pour l’humanité » et n’est
postérieure que de cinq ans. Avec, dans les deux cas, le même engagement des interprètes
sous la direction ô combien agissante d’Hervé Niquet, qui donna une nouvelle existence
au Concert Spirituel voici vingt et un ans.
Roger Tellart
Partition du Te Deum de François André Danican Philidor réalisée par le Centre de Musique Baroque de Versailles.
Remerciements à la Société d’études philidoriennes et au Docteur Carroll de l’université d’Ann Arbor.
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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Requiem K. 626
1. Introitus – Requiem
2. Kyrie
3. Sequentia
Dies Irae
Tuba mirum
Rex tremendae
Recordare
Confutatis
Lacrimosa
4. Offertorium
Domine Jesu Christe
Hostias
5. Sanctus
6. Benedictus
7. Agnus Dei
8. Communio
Durée : environ 55 minutes.
Il faudra attendre 1964 pour commencer à remettre en cause l’imagerie née autour de
la composition du Requiem et démasquer ce mystérieux commanditaire de gris ou de noir
vêtu, messager de la mort, poussant Mozart à signer l’œuvre de son propre sang. Farcie,
truffée, devenue tout à la fois mythe et légende romantique, elle permettait sans doute
d’appréhender un peu de cette notion de génie si énigmatique et fuyante, d’expliquer
le miracle, de justifier l’inexprimable par le mystère…
Il est vrai que la postérité a d’emblée été frappée par l’expression de la prière que Mozart
transmet avec des moyens inhabituels. Le Kyrie, par exemple, ne respecte plus la
traditionnelle et symbolique organisation ternaire mais superpose, sous forme de fugue,
l’invocation « Kyrie eleison », le sujet, et celle du « Christe eleison », le contre-sujet, comme
si les phrases se précipitaient, sous la force de la supplication. L’expression et les images
utilisées donnent un ton dramatique à ces textes liturgiques traditionnels : le « Confutatis »
oppose deux forces, la menace « Confutatis maledictis » (les maudits confondus) dans un
motif grave, en canon entre basses et ténors, et la supplication « voca me cum benedictis »
(appelle-moi parmi les élus), comme murmurée par les voix aiguës. L’émotion qui s’en
dégage est d’une telle intensité qu’on l’a souvent décrite comme celle de Mozart lui-même.
Sa belle-sœur, Sophie Haibel, n’a d’ailleurs pas hésité à relier l’œuvre à ses derniers instants
: « Son dernier geste fut de vouloir imiter avec sa bouche les timbales de son Requiem »,
écrivit-elle en 1825, tandis que plusieurs témoignages relatent des répétitions
bouleversantes à son chevet et justifient tour à tour, selon les auteurs, son inhibition
à achever l’œuvre ou son intérêt exceptionnel pour ce texte. Si passionnant et révélateur
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qu’il soit, le mythe entourant le Requiem a pourtant longtemps fait perdre de vue
les motivations musicales profondes que Mozart pouvait avoir à s’atteler à une telle
composition.
Quelques mois avant la commande, en effet, il avait obtenu le poste de sous-maître de
chapelle de la cathédrale Saint-Étienne. Il était donc dans son intérêt de faire entendre
de nouvelles compositions de musique religieuse. Par ailleurs, comme toutes les œuvres
de la dernière année, le Requiem prouve que Mozart a cherché à réaliser la synthèse
des styles qui lui tiennent à cœur : il déploie les techniques du contrepoint approfondies
à la lecture des œuvres de Bach et Haendel – l’influence de l’aîné des fils de Bach, Wilhelm
Friedemann, est même très précisément montrée par plusieurs citations empruntées
à ses œuvres ; il inscrit sa partition dans une lignée, en signifiant par des ressemblances
sublimées l’ascendant du Requiem en ut mineur de Michael Haydn composé pour les
funérailles de l’Archevêque de Salzbourg en décembre 1771 et en magnifiant l’écriture
du chœur héritée de La Messe des morts de Gossec créée en 1760 ; il architecture sa
partition en un réseau thématique fondé sur un principe cyclique unificateur ; il crée
un langage harmonique agençant des modulations inattendues et saisissantes ; il fond
dans une même œuvre les idées qui lui sont les plus chères marquées par les sonorités
de ses musiques maçonniques associées ici à sa foi de chrétien dans l’esprit œcuménique
qu’il a apprécié au sein des loges. L’humanité transmise par la tendresse du Recordare,
l’angoisse lancinante du Lacrimosa, l’expression de la foi confiante du Sanctus…
maintiennent l’œuvre dans une actualité permanente et justifient la fascination
qu’elle exerce sur les générations successives.
Florence Badol-Bertrand
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François André Danican Philidor
Te Deum
Te Deum laudamus:
Te Dominum confitemur
Te aeternum Patrem omnis terra veneratur.
Ô Dieu, nous te louons,
Ô Seigneur, nous te glorifions.
Père éternel, la terre entière te révère.
Tibi omnes Angeli, tibi coeli
Et universae potestates,
Tibi Cherubim et Seraphim
Incessabili voce proclamant
Tous les Anges, les Cieux,
Et toutes les puissances,
Les Chérubins et les Séraphins
D’une voix inlassable redisent :
Sanctus, Sanctus
Sanctus Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt coeli et terra
Majestatis gloriae tuae.
Saint, Saint,
Saint est le Seigneur, dieu des Armées.
Les Cieux et la Terre sont pleins
De la majesté de ta gloire.
Te gloriosus Apostolorum chorus,
Te Prophetarum laudabilis numerus:
Te Martyrum candidatus laudat exercitus.
Le Chœur glorieux des Apôtres,
La phalange vénérable des Prophètes,
L’éclatante armée des Martyrs publient tes louanges.
Te per orbem terrarum sancta confitetur Ecclesia:
Patrem immensae majestatis
Par toute la terre, la Sainte Église te célèbre.
Elle célèbre, ô Père, ta Majesté infinie
Venerandum tuum verum et unicum Filium
Sanctum quoque Paraclitum Spiritum.
Tu Rex gloriae, Christe.
Tu Patris sempiternus es Filius.
Tu ad liberandum suscepturus hominem,
Non horruisti Virginis uterum.
Et ton adorable, unique et vénérable Fils
Et l’Esprit Saint, le consolateur.
Tu es le Roi de gloire, ô Christ.
Tu es le Fils éternel du Père.
Prenant la nature de l’homme pour te délivrer,
Tu n’as pas craint de descendre dans le sein de la Vierge.
Tu devicto mortis aculeo,
Aperuisti credentibus regna coelorum.
Tu ad dexteram Dei sedes, in gloria Patris.
Judex crederis esse venturus.
Brisant l’aiguillon de la mort,
Tu as ouvert aux croyants le royaume des Cieux.
Tu sièges à la droite de Dieu, dans la gloire du Père.
Nous croyons que tu reviendras pour nous juger.
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mardi 27 janvier
In te Domine speramus
En toi, Seigneur, nous avons mis notre espérance :
Te ergo quaesumus, tuis famulis subveni
Quos pretioso sanguine redemisti.
Daigne donc, Seigneur, venir en aide à tes serviteurs
Que tu as rachetés de ton sang précieux.
Aeterna fac cum sanctis tuis
In gloria numerari.
Salvum fac populum tuum, Domine,
Et benedic hereditati tuae.
Et rege eos, ex extolle illos usque in aeternum.
Per singulos dies, benedicimus te
Et laudamus nomen tuum
In saeculum saeculi.
Fais qu’ils soient mis au nombre de tes Saints
Dans la gloire éternelle.
Sauve ton peuple, Seigneur,
Et bénis ton héritage.
Guide-le et soulève-le jusqu’à l’éternité.
Chaque jour, nous te bénissons
Et nous louons à jamais ton nom
Dans les siècles des siècles.
Dignare, Domine,
Die isto sine peccato nos custodire.
Miserere nostri, Domine, miserere nostri.
Daigne Seigneur,
En ce jour, nous garder purs de tout péché.
Aies pitié de nous, Seigneur ! Aies pitié de nous !
Fiat misericordia tua, Domine, super nos,
Quemadmodum speravimus in te.
Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous,
Selon l’espérance que nous avons mis en toi.
In te, Domine, speravi:
Non confundar in aeternum.
En toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance :
Que je ne sois point à jamais confondu.
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Wolfgang Amadeus Mozart
Requiem K. 626
Requiem
Requiem aeternam dona eis, Domine:
Et lux perpetua luceat eis.
Te decet hymnus, Deus,
In Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem:
Exaudi orationem meam, ad te omnis caro veniet.
Requiem aeternam dona eis, Domine,
Et lux perpetua luceat eis.
Requiem
Seigneur, donnez-leur le repos éternel,
Et faites luire pour eux la lumière sans déclin.
Dieu, c’est en Sion qu’on chante dignement vos louanges ;
À Jérusalem on vient vous offrir des sacrifices.
Écoutez ma prière, Vous, vers qui iront tous les mortels.
Seigneur, donnez-leur le repos éternel,
Et faites luire pour eux la lumière sans déclin.
Kyrie eleison.
Christe eleison.
Kyrie eleison.
Seigneur, ayez pitié.
Christ, ayez pitié.
Seigneur, ayez pitié.
Dies irae
Dies, irae, dies illa
Solvet saeclum in favilla:
Teste David cum Sibylla.
Quantus tremor est futurus,
Quando judex est venturus,
Cuncta stricte discussurus!
Dies irae
Jour de colère que ce jour-là,
Où le monde sera réduit en cendres,
Selon les oracles de David et de la Sibylle.
Quelle terreur nous saisira,
Lorsque la créature ressuscitera
Pour rendre compte au Juge !
Tuba mirum
Tuba, mirum spargens sonum
Per sepulcra regionum,
Coget omnes ante thronum.
Mors stupebit et natura,
Cum resurget creatura,
Judicanti responsura.
Liber scriptus proferetur,
In quo totum continetur,
Unde mundus judicetur.
Judex ergo cum sedebit,
Quidquid latet, apparebit:
Nil inultum remanebit.
Quid sum miser tunc dicturus?
Quem patronum rogaturus,
Cum vix justus sit securus?
Tuba mirum
La trompette répandant la stupeur
Parmi les sépulcres,
Rassemblera tous les hommes devant le trône.
La mort et la nature seront dans l’effroi,
Lorsque la créature ressuscitera
Pour rendre compte au Juge.
Le livre tenu à jour sera apporté,
Livre qui contiendra
Tout ce sur quoi le monde sera jugé.
Quand donc le Juge tiendra séance,
Tout ce qui est caché sera connu,
Et rien ne demeurera impuni.
Malheureux que je suis, que dirai-je alors ?
Quel protecteur invoquerai-je,
Quand le juste lui-même sera dans l’inquiétude ?
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mardi 27 janvier
Rex tremendae
Rex tremendae majestatis,
Qui salvandos salvas gratis,
Salva me, fons pietatis.
Rex tremendae
Ô Roi, dont la majesté est redoutable,
Vous qui sauvez par grâce,
Sauvez-moi, ô source de miséricorde.
Recordare
Recordare, Jesu pie,
Quod sum causa tuae viae:
Ne me perdas illa die.
Quaerens me, sedisti lassus:
Redemisti Crucem passus:
Tantus labor non sit cassus.
Juste judex ultionis,
Donum fac remissionis
Ante diem rationis.
Ingemisco, tamquam reus:
Culpa rubet vultus meus:
Supplicanti parce, Deus.
Qui Mariam absolvisti,
Et latronem exaudisti,
Mihi quoque spem dedisti.
Preces meae non sunt dignae:
Sed tu bonus fac benigne,
Ne perenni cremer igne.
Inter oves locum praesta,
Et ab haedis me sequestra,
Statuens in parte dextra.
Recordare
Souvenez-vous, ô doux Jésus,
Que je suis la cause de votre venue sur terre.
Ne me perdez donc pas en ce jour.
En me cherchant, vous vous êtes assis de fatigue,
Vous m’avez racheté par le supplice de la croix :
Que tant de souffrances ne soient pas perdues.
Ô Juge qui punissez justement !
Accordez-moi la grâce de la rémission de péchés
Avant le jour où je devrai en rendre compte.
Je gémis comme un coupable : la rougeur me
Couvre le visage à cause de mon péché ;
Pardonnez, mon Dieu, à celui qui vous implore.
Vous qui avez absous Marie-Madeleine,
vous qui avez exaucé le bon larron :
À moi aussi vous donnez l’espérance.
Mes prières ne sont pas dignes d’être exaucées,
Mais vous, plein de bonté, faites par votre miséricorde
Que je ne brûle pas au feu éternel.
Accordez-moi une place parmi les brebis
Et séparez-moi des boucs
En me plaçant à votre droite.
Confutatis
Confutatis maledictis,
Flammis acribus addictis:
Voca me cum benedictis.
Oro supplex et acclinis,
Cor contritum quasi cinis:
Gere curam mei finis.
Confutatis
Et après avoir réprouvé les maudits
Et leur avoir assigné le feu cruel,
Appelez-moi parmi les élus.
Suppliant et prosterné, je vous prie,
Le cœur brisé et comme réduit en cendres :
Prenez soin de mon heure dernière.
Lacrimosa
Lacrimosa dies illa,
Qua resurget ex favilla
Judicandus homo reus.
Huic ergo parce, Deus:
Pie Jesu Domine,
Dona eis requiem. Amen.
Lacrimosa
Oh ! Jour plein de larmes,
Où l’homme ressuscitera de la poussière :
Cet homme coupable que vous allez juger :
Epargnez-le, mon Dieu !
Seigneur, bon Jésus,
donnez-leur le repos éternel. Amen.
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Domine Jesu Christe
Domine Jesu Christe, Rex gloriae,
Libera animas omnium fidelium defunctorum
De poenis inferni et de profundo lacu:
Libera eas de ore leonis,
Ne absorbeat eas tartartus,
Ne cadant in obscurum:
Sed signifer sanctus Michael repraesentet eas
In lucem sanctam:
Quam olim Abrahae promisisti et semini ejus.
Domine Jesu Christe
Seigneur, Jésus-Christ, Roi de gloire,
Préservez les âmes de tous les fidèles défunts
Des peines de l’enfer et de l’abîme sans fond :
Délivrez-les de la gueule du lion,
Afin que le gouffre horrible ne les engloutisse pas
Et qu’elles ne tombent pas dans le lieu des ténèbres.
Que saint Michel, le porte-étendard, les introduise
Dans la sainte lumière.
Que vous avez promise jadis à Abraham et à sa postérité.
Hostias
Hostias et preces tibi, Domine, laudis offerimus:
Tu suscipe pro animabus illis, quarum
Hodie memoriam facimus: fac cas, Domine,
De morte transire ad vitam.
Hostias
Nous vous offrons, Seigneur, le sacrifice et
Les prières de notre louange ; recevez-les
Pour ces âmes dont nous faisons mémoire aujourd’hui.
Seigneur, faites-les passer de la mort à la vie.
Sanctus
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus, Deus
Sabaoth. Pleni sunt coeli et terra gloria tua.
Hosanna in excelsis.
Sanctus
Saint, saint, saint le Seigneur, dieu des Forces célestes.
Le ciel et la terre sont remplis de votre gloire.
Hosanna au plus haut des cieux.
Benedictus
Benedictus, qui venit in nomine Domini.
Hosanna in excelsis.
Benedictus
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Hosanna au plus haut des cieux.
Agnus Dei
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi:
Dona eis requiem.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi:
Dona eis requiem sempiternam.
Lux aeterna luceat eis, Domine:
Cum sanctis tuis in aeternum:
Quia pius es.
Requiem aeternam dona eis, Domine:
Et lux perpetua luceat eis.
Agnus Dei
Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde,
Donnez-leur le repos.
Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde,
Donnez-leur le repos éternel.
Que la lumière éternelle luise pour eux,
Au milieu de vos saints et à jamais, Seigneur,
Car vous êtes miséricordieux.
Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel
Et que la lumière sans déclin luise pour eux.
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mardi 27 janvier
Sandrine Piau
Après avoir acquis une grande notoriété
dans le domaine de la musique baroque
sur les plus grandes scènes
internationales, sous la direction de
chefs tels que William Christie, Philippe
Herreweghe, Christophe Rousset,
Gustav Leonhardt, Sigiswald Kuijken,
Jean-Claude Malgoire, Michel Corboz,
Paul McCreesh, Frans Brüggen, Ton
Koopman, René Jacobs, Marc Minkowski,
Emmanuelle Haïm ou Fabio Biondi,
Sandrine Piau aborde le répertoire
classique avec bonheur. Suivent les rôles
de Servilia (La Clémence de Titus de
Glück), Pamina (La Flûte enchantée
de Mozart), Aennchen (Der Freischütz
de Weber au Théâtre des ChampsÉlysées), d’Ismène (Mitridate, Re di Ponte
de Mozart au Théâtre du Châtelet et
au Grand Théâtre de Genève), Konstanze
(L’Enlèvement au sérail à l’Opéra de
Bordeaux et à la Bayerische Staatsoper),
Héro (Béatrice et Bénédict de Berlioz au
Teatro Comunale de Bologne), Lucia
(Le Viol de Lucrèce à Tourcoing) et
Titania (A Midsummer Night’s Dream
de Britten à Bordeaux), Nanette (Falstaff
de Verdi à Bordeaux), Sophie (Werther
de Massenet à Toulouse et au Châtelet),
confirmant ainsi sa place d’exception
parmi la nouvelle génération de
chanteurs français. En concert, on
a pu l’entendre, entre autres, dans
L’Enfant et les Sortilèges de Ravel avec
Myung-Whun Chung à Florence,
La Création de Haydn avec Daniel
Harding à Turin, Jeanne d’Arc au bûcher
de Honegger sous la direction de Kurt
Masur à la Philharmonie de Berlin,
Le Songe d’une nuit d’été de
Mendelssohn à l’Opéra National de Paris
ou encore dans la Messe en ut de Mozart
sous la direction d’Ivor Bolton au Festival
de Salzbourg. Elle a fait récemment ses
débuts new-yorkais avec un récital solo
accompagné par le Freiburger
Barockorchester au Festival Mostly
Mozart au Lincoln Center. Par ailleurs,
elle se produit en récital avec les
pianistes Corine Durous (Concertgebouw
d’Amsterdam), Alexandre Tharaud
(Maison de la Radio), Christian Ivaldi
et Georges Pludermacher (Théâtre des
Champs-Élysées), Susan Manoff (Théâtre
des Bouffes du Nord), Myung-Whun
Chung (Festival de Saint-Denis), Roberto
Negri (La Scala de Milan) et Jos van
Immerseel (Festival de Bruges).
C’est avec ce dernier, et sur un piano
d’époque, qu’elle a enregistré des
mélodies de Debussy (Prix Ravel aux
Orphées) pour la maison de disque Naïve
avec laquelle elle collabore désormais.
Cet album fait suite à un premier disque
d’airs d’opéra de Mozart avec le
Freiburger Barockorchester salué par
la critique (prix de l’Académie CharlesCros). Sorti en 2004 chez Naïve,
Haendel : Opera seria, accompagné
par Christophe Rousset et ses Talens
Lyriques, a également été élu
« Enregistrement Haendel de l’année
2005 ». Un disque de cantates de Vivaldi
accompagné par l’Accademia Bizantina
suit en 2005, acclamé par le public et
les critiques. De sa large discographie,
citons : The Fairy Queen de Purcell,
Le Songe d’une nuit d’été de
Mendelssohn (Philippe Herreweghe),
Les Indes Galantes, Castor et Pollux,
Pygmalion de Rameau et Le Messie de
Haendel (William Christie), des cantates
d’Alessandro Scarlatti (Gérard Lesne),
Scipione, Riccardo Primo et Mitridate,
Re di Ponte (Christophe Rousset),
Rodrigo (Alan Curtis), Arie e Duetti
d’Amore (Fabio Biondi), Acis et Galatée
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de Haendel (Emmanuelle Haïm) et
Cendrillon de Pauline Viardot (Opera
Rara). Ne négligeant pas pour autant le
répertoire baroque, elle se produit dans
Le Couronnement de Poppée de
Monteverdi à Amsterdam et New York,
Serse (Dresde et Théâtre des ChampsÉlysées), Tamerlano (Drottningholm
et Amsterdam), Arianna (Halle),
Les Paladins (Châtelet) Jules César
de Haendel (Théâtre des ChampsÉlysées). Elle a incarné Wanda dans
La Grande-Duchesse de Gerolstein au
Théâtre du Châtelet et Ninette dans
L’Amour des trois oranges à Amsterdam,
où elle a récemment participé
à Tamerlano de Haendel. On la
retrouvera également dans le rôle de
Dalinda (Ariodante) au Théâtre des
Champs-Élysées et au Grand Théâtre
de Genève ou encore au Théâtre de
La Monnaie de Bruxelles dans un de
ses rôles préférés, Pamina. Récemment,
elle a été fait chevalier dans l’ordre des
Arts et des Lettres par la République
française.
Marina De Liso
Marina De Liso étudie le chant au
Conservatoire de Rovigo, où elle obtient
son diplôme avec les honneurs avant de
poursuivre son cursus à Milan, où elle
se spécialise dans les répertoires de la
Renaissance et de la période baroque
auprès de Claudine Ansermet. En 2001,
elle remporte le Concours Toti Dal Monte
à Trévise puis, en 2002, le Concours
As.Li.Co. à Milan. En 2001, elle fait ses
débuts en Italie dans Falstaff de Verdi
(Mrs Quickly), Orlando furioso de Vivaldi
(Alcina), L’Italienne à Alger de Rossini
(Isabella) au Théâtre de La Scala de
Milan, Le Comte Ory (Ragonde) au
Festival Rossini de Pesaro, Olimpiade
(Alcandro) de Pergolèse, L’Innocenza
giustificata (Flaminia) de Gluck à
Cologne, enregistré par Harmonia Mundi.
Elle remplace Vesselina Kasarova dans
le rôle d’Isabella de L’Italienne à Alger
de Rossini aux côtés de Juan Diego
Flórez à La Scala de Milan. Elle
interprète Chérubin dans Les Noces
de Figaro de Mozart à Gênes, Oberto
dans Alcina, Cleofe dans La Resurrezione
et Andronico dans Tamerlano de Haendel
lors d’une tournée européenne sous la
direction d’Emmanuelle Haïm. Elle joue
également Asteria dans Bajazet de
Vivaldi avec Fabio Biondi au cours
d’une importante tournée en Europe
et au Japon, Speranza dans L’Orfeo de
Monteverdi au Théâtre du Châtelet à
Paris et à Strasbourg, La Betulia liberata
de Mozart en France avec Antonio Florio,
Ecuba dans La Didone de Cavalli à
La Fenice de Venise ainsi qu’à Turin,
Medoro dans Orlando de Haendel en
France, Narcissus de Scarlatti à Lucerne,
Londres et Bucarest, Cornelia dans Giulio
Cesare à Gênes, Tamiri dans Farnace de
Vivaldi avec Jordi Savall à Paris, Vitellia
dans Tito Manlio de Vivaldi au Barbican
de Londres avec Ottavio Dantone,
Oloferne dans Juditha triumphans en
Espagne. En concert, elle se produit
avec l’Accademia Montis Regalis,
La Venexiana, l’Accademia Bizantina,
l’Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile,
l’Europa Galante, Le Concert des
Nations, Le Concert d’Astrée. Parmi ses
projets, on compte une production de
La Senna festeggiante de Vivaldi avec
Jordi Savall à Barcelone, Clori, Tirsi
e Fileno de Haendel avec Andreas
Spering, une création de La Sallustia de
Pergolèse au Festival de Montpellier
ainsi qu’au Festival Pergolèse de Jesi
dans une mise en scène de Jean-Paul
Scarpitta et sous la direction d’Antonio
Florio, un récital avec Fabio Biondi et
l’Europa Galante à travers l’Europe,
la reprise de La Didone de Cavalli au
Théâtre de La Scala de Milan ainsi
que l’enregistrement pour EMI/Virgin
de Faramondo de Haendel.
Nancy et à l’Opéra de Caen, participe
à la Messe en ut de Mozart à l’Opéra
National de Paris, donne un récital de
chant consacré à Schubert au Grand
Théâtre de Tours, reprend La Flûte
enchantée de Mozart sous la direction
de Riccardo Muti et chante Thamos,
roi d’Égypte de Mozart en version de
Xavier Mas
concert sous la direction de Bertrand
Xavier Mas débute sa formation musicale de Billy au Festival de Salzbourg,
au Conservatoire National de Région de Don Ottavio de Don Giovanni à l’Opéra
Poitiers dans la classe de Mickaëla
d’Avignon et Idoménée (Le Grand Prêtre)
Etcheverry et se perfectionne ensuite
à l’Opéra Bastille. En 2007, il interprète
avec Anne-Marie Rodde puis Rachel
le rôle de Gastone dans La Traviata
Yakar, Christiane Eda-Pierre ainsi que
à l’Opéra National de Lille, de Francesco
Thomas Muraco et Ted Puffer,
dans Benvenuto Cellini de Berlioz au
professeurs à la Manhattan School of
Festival de Salzbourg sous la direction
Music à New York. En 2001, il intègre le
de Valery Gergiev, de Tamino dans
CNIPAL à Marseille, où il suit les cours
La Flûte enchantée à l’Opéra de Santiago
d’Yvonne Minton. Durant cette période,
du Chili, d’Oronte dans Alcina à l’Opéra
il interprète Arbace dans Idoménée au
National de Paris. En 2008, il chante
Théâtre des Gémeaux à Sceaux, un
La Création de Haydn avec l’Orchestre
Homme d’Armes de La Flûte enchantée
National de Lille (sous la direction de
au Cirque Gruss à Paris, le Chansonnier
Peter Schreier), interprète Siebel dans
de Louise de Charpentier à l’Opéra de
Faust aux Chorégies d’Orange, et donne
Marseille, Gomatz de Zaïde à la Wiener
des concerts (Orchestre de Picardie) et
Kammeroper. En septembre 2003,
récitals (Grand Théâtre de Tours)… Parmi
il intègre le centre de formation lyrique
ses projets, mentionnons les rôles de
de l’Opéra National de Paris, avec lequel Rinaldo (Armida de Haydn à l’Opéra de
il participe aux master-classes de Teresa Tours, puis à Orléans), de Piquillo
Berganza et de José Van Dam. En 2004, (La Périchole au Théâtre du Capitole
il interprète le rôle de Tracolin dans
de Toulouse), d’Arbace (Idoménée
Le Toréador d’Adam à l’Opéra de Toulon, au Festival d’Aix-en-Provence)…, et
l’Aumônier des Dialogues des carmélites différents rôles à l’Opéra National de
à l’Opéra de Hambourg, le Maître de
Paris : Narraboth dans Salomé, Thespis
danse d’Ariane à Naxos ainsi que Ruiz
dans Platée de Rameau…
du Trouvère à l’Opéra National de Paris.
En 2005, il participe à l’oratorio Elias de João Fernandes
Mendelssohn au Grand Théâtre de Tours, Née en République du Zaïre, la jeune
à La Flûte enchantée avec l’Orchestre
basse portugaise João Fernandes a très
Philharmonique de Vienne sous la
vite entamé une carrière prometteuse,
Direction de Riccardo Muti au Festival de à peine sortie des rangs de la Guildhall
Salzbourg. En 2006, il interprète Pylade School of Music and Drama, où elle a pu
dans Iphigénie en Tauride à l’Opéra de
étudier grâce aux bourses conjointes de
12
mardi 27 janvier
l’institution londonienne et de la
Fondation Gulbenkian au Portugal.
Applaudi pour la conjonction de
musicalité, de puissance et de densité
tragique dont il a su faire preuve dans
un répertoire allant de Monteverdi
jusqu’aux créations contemporaines, cet
élève de Rudolf Piernay jouit déjà d’une
reconnaissance internationale. Soliste
recherché, c’est lors de collaborations
avec des chefs tels que Sir Colin Davis,
David Stern, Thomas Sanderling, John
Neschling, Christophe Rousset, René
Jacobs, Hervé Niquet, Christina Pluhar,
Michel Corboz, Mark Minkowski, Ottavio
Dantone, Ransom Wilson et William
Christie – qui le choisit en 2002 pour son
projet Le Jardin des Voix – que le jeune
chanteur se fait connaître de l’Europe,
de l’Amérique et de l’Asie mélomanes.
Au cours des années passées, il a fait
ses débuts au New York City Opera dans
le rôle de Claudio avec Ransom Wilson,
à Zurich dans le rôle de Huascar avec
William Christie, et à Montpellier et Metz
dans celui de Corésus (Callirhoé de
Destouches, CD paru chez Glossa) avec
Hervé Niquet. La Cité de la musique
l’a vu interpréter Pluton dans Proserpine
de Lully avec Hervé Niquet, repris et
enregistré à Versailles. Lyon l’a accueilli
en Don Alfonso avec William Christie,
et le Théâtre du Châtelet, Athènes,
Shanghai et Tokyo le reçurent pour
la première fois en Orcan dans la mise
en scène des Paladins de Rameau de
José Montalvo. À Utrecht, Christina
Pluhar l’a engagé pour un medley
Monteverdi qui a fait l’objet d’un
enregistrement. Malaga et Madrid l’ont
accueilli respectivement en interprète de
Purcell, sous la direction d’Eric Hull, et
de Martín y Soler, qu’il a enregistré sous
la direction de Christophe Rousset, un
chef avec lequel il aura également
interprété Ich habe Genug dans plusieurs
festivals, avant de s’illustrer en tant que
soliste dans la Messe en ut de Mozart
avec Michel Corboz et l’Orchestre de la
Fondation Gulbenkian et de ressusciter,
avec Ottavio Dantone, Il Re del dolore
de Caldara à Faïence et Cracovie. Il vient
tout juste d’interpréter le rôle de Gigante
dans Il Palazzo incantanto, un opéra
redécouvert de Luigi Rossi, avec
Christina Pluhar. Parmi ses engagements
récents, mentionnons Le Couronnement
de Poppée de Monteverdi à Toronto,
La Calisto de Cavalli à Covent Garden,
une tournée de quelques tableaux des
Indes Galantes avec Les Arts Florissants,
le Requiem de Mozart avec Le Concert
Spirituel et la résurrection d’un opéra
baroque portugais, La Spinalba,
à Lisbonne.
Proserpine de Lully et, prochainement,
Andromaque de Grétry…). Passion ne
rime pas avec exclusion : Haendel,
Lorenzani, Purcell, Bach, Haydn, Gossec,
Rigel, Philidor ou Mozart figurent eux
aussi fréquemment aux programmes du
Concert Spirituel. En 2004, Hervé Niquet
reçoit le Prix Edison pour son travail
musicologique et organologique avec
Le Concert Spirituel sur les Water Music
et Fireworks de Haendel. Il dirige
ce programme dans les plus grandes
salles en France (Théâtre des ChampsÉlysées, Festival de Radio France et
Montpellier…), mais aussi en Espagne
(Parc du Retiro), en Suisse (Victoria Hall
de Genève), en Allemagne (Festival du
Rheingau, Kurhaus de Wiesbaden), en
Belgique (Palais des Beaux-Arts de
Bruxelles, Festival des Flandres), aux
Pays-Bas (Concertgebouw d’Amsterdam,
De Doelen de Rotterdam, Vrendenburg
Hervé Niquet
d’Utrecht) et au Japon (Aichi Prefectural
Après une formation complète
Art Theater Concert Hall de Nagoya,
de claveciniste, organiste, pianiste,
Symphony Hall d’Osaka, Opera City
chanteur, compositeur, chef de chœur
Concert Hall de Tokyo) et,
et chef d’orchestre, Hervé Niquet fait ses prochainement, au château de Versailles
premiers pas en tant que chef de chant
et en tournée en Espagne. Il est invité
à l’Opéra de Paris (1980). En 1987,
par de nombreux orchestres
il fonde Le Concert Spirituel avec lequel internationaux tels que le Kanazawa
il explore depuis lors les répertoires
Orchestra, le Sinfonia Varsovia ou encore
rares de l’époque baroque, privilégiant
le RIAS Kammerchor et l’Akademie
le patrimoine français et ses œuvres
für Alte Musik, qu’il dirige à la
sacrées emblématiques (messes et
Philharmonie de Berlin dans Le Messie
motets de Charpentier, Lully, Gilles,
de Haendel pour le concert du nouvel an
Campra, Rameau, Colasse, Desmarest,
2007, et nationaux comme l’Orchestre
Boismortier…), tout en s’attachant à
National des Pays-de-la-Loire, l’Orchestre
ressusciter les chefs-d’œuvre du théâtre de Poitou-Charentes, l’Orchestre de Nice,
lyrique français (Pigmalion de Rameau,
l’Orchestre Philharmonique de Radio
Don Quichotte chez la duchesse et
France ou encore l’Orchestre National
Daphnis et Chloé de Boismortier,
de Montpellier, qu’il dirige très
Le Triomphe d’Iris de Clérambault,
régulièrement dans des programmes
Médée de Charpentier, Callirhoé de
symphoniques et lyriques. En 2006,
Destouches, Sémélé de Marais,
il crée un grand chœur symphonique
13
régional en Languedoc-Roussillon, avec
lequel il aborde des œuvres du
répertoire romantique comme Manfred
de Schumann ou, prochainement,
Un Requiem Allemand de Brahms.
Si Hervé Niquet est régulièrement
appelé à diriger Berlioz, Haydn,
Schumann, Mendelssohn, Offenbach,
Mozart, Beethoven…, il s’attache, dans
une démarche similaire à celle qu’il met
en œuvre avec Le Concert Spirituel et
le répertoire baroque, à défendre
le patrimoine français en faisant (re)
découvrir les auteurs français oubliés
du XIXe et du début du XXe siècle tels que
Lesueur, Verney, Delibes, Dubois,
Paladilhe, Auber, Hérold, Absil, Dalayrac,
Boieldieu, Isouard… pour n’en citer que
quelques-uns. Passionné par les œuvres
lyriques, il dirige l’Orchestre National de
Montpellier dans La Flûte enchantée de
Mozart et Orphée aux Enfers
d’Offenbach, et, plus récemment,
l’Orchestre National des Pays-de-la-Loire
dans La Belle Hélène d’Offenbach
à l’Opéra de Nantes-Angers avec
Stéphanie d’Oustrac dans le rôle-titre.
Il dirige également L’Orfeo de Monteverdi
à l’Opéra de Zagreb et, à la tête de
l’Académie Baroque d’Ambronay,
il monte en 2007 Le Carnaval et La Folie
de Destouches, qui tourne à travers
l’Europe (Festival d’Opéra de Sibiu,
Opéra de Bucarest, Opéra de Varsovie,
Auditorium de Valladolid, OpéraComique, Théâtre du Capitole de
Toulouse…). Concernant ses projets
pour l’année 2009, citons, entre autres
faits marquants, la reprise en version
de concert du King Arthur avec Susan
Gritton, James Gilchrist et Andrew
Foster Willliams au Théâtre des ChampsÉlysées, au Barbican de Londres et à la
Philharmonie de Luxembourg. Toujours
avec Le Concert Spirituel, il dirige
le Requiem de Mozart et le Te Deum de
Philidor notamment à la Salle Pleyel
avec Sandrine Piau, à l’Opéra de
Montpellier et à l’Arsenal de Metz.
On le retrouve également à la tête de
l’Orchestre d’Auvergne avec Alexandre
Tharaud comme soliste, et de l’Orchestre
Philharmonique de Fribourg. Fin 2009,
il dirigera le Kammerorchesterbasel et
la soprano Anne Sofie von Otter dans
La Grande-Duchesse de Gerolstein
d’Offenbach à l’Opéra de Bâle.
empreinte en associant au son
« distant » traditionnel de la polyphonie
vocale un timbre scandinave plus
chaleureux mais transparent.
En septembre 2008, Bo Holten a pris
la fonction de premier chef de chœur
du Chœur de la Radio Flamande et
explore en sa compagnie l’ensemble
du répertoire de chant choral,
de la Renaissance jusqu’à nos jours.
Ses activités en tant que chef de chœur
sont étroitement liées à son travail
de compositeur : il a lui-même dirigé
la première d’un nombre impressionnant
Bo Holten
de ses compositions orchestrales
Le compositeur, chef de chœur et
personnelles, comme ses trois derniers
directeur artistique Bo Holten (1948)
opéras – Operation : Orfeo (1993),
est aujourd’hui reconnu au Danemark
Maria Paradis (1999) et Gesualdo
comme à l’étranger en tant que musicien (2003) –, son concerto pour hautbois
pluridisciplinaire. Lui-même refuse de
(1997), la cantate dramatique Imperia
donner priorité à l’une ou l’autre
(1995) et son orchestration du Commotio
discipline. En tant que compositeur,
de Carl Nielsen. Il travaille actuellement
il jouit d’une réputation très flatteuse
sur un nouvel opéra, dont il dirigera
en musique instrumentale comme
la première dans les tout nouveaux
vocale. Ce qui ne l’empêche pas d’être
bâtiments de l’Opéra à Copenhague.
souvent considéré comme un
provocateur par le milieu musical
Le Concert Spirituel
contemporain, en raison de la résistance Le Concert Spirituel fut la première
qu’il oppose à de nombreux courants
et la plus prestigieuse des institutions de
modernistes de la seconde moitié du
concert public en France au XVIIIe siècle
e
XX siècle. Avec Ars Nova, l’ensemble
(1725-1789). Réputé dans toute l’Europe,
vocal qu’il a lui-même fondé, il s’est
pourtant consacré à l’interprétation
d’une grande partie du répertoire
moderne. Ce refus de se spécialiser
n’empêche pas Bo Holten, actuellement
chef de chœur de la formation danoise
Musica Ficta, de jouir d’une
reconnaissance internationale pour
le travail de pionnier qui l’a poussé
à redécouvrir de nombreux
polyphonistes oubliés de la Renaissance
comme Gombert, De Wert et La Rue.
Il a marqué cette musique de son
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il attirait les plus grands virtuoses et les
principaux compositeurs de l’époque.
La programmation y était audacieuse :
le patrimoine français et les créations
les plus originales s’y côtoyaient ;
les genres les plus divers y furent joués
(divertissements, extraits d’opéras,
cantates, grands motets, symphonies,
sonates et concertos). La masse
imposante des solistes, des choristes et
des instrumentistes – plus d’une
centaine ! – réunissait les meilleurs
interprètes que la France comptait
mardi 27 janvier
alors… C’est en hommage à cette
institution historique qu’Hervé Niquet
choisit de baptiser l’ensemble qu’il crée
en 1987 Le Concert Spirituel. Il y insuffle
la même ambition, le même engagement,
le même éclectisme et, surtout, le même
esprit d’équipe. Pour toutes ces raisons,
Le Concert Spirituel est aujourd’hui
devenu l’un des ensembles de référence
pour l’interprétation de la musique
baroque sur instruments anciens,
collaborant étroitement à ce titre aux
actions du Centre de Musique Baroque
de Versailles et se produisant
régulièrement à la Chapelle et à l’Opéra
du Château de Versailles. Sous la
baguette d’Hervé Niquet, Le Concert
Spirituel s’attache à redonner vie au
grand répertoire français de musique
sacrée et instrumentale des XVIIe et
XVIIIe siècles en mettant à l’honneur des
compositeurs tels que Lully, Charpentier,
Rameau, Gilles, Brossard, Desmarest,
Lalande, Boismortier, Bouteiller,
Campra… pour n’en citer que quelquesuns ; ce qui n’empêche pas des
incursions dans le répertoire plus
classique ou étranger avec des ouvrages
célèbres tels que la Messe en si de Bach,
le Requiem de Mozart, Les Sept
Dernières Paroles du Christ de Haydn,
Le Messie de Haendel, ou moins connus
comme le Te Deum de Philidor et des
sinfonies de Gossec et Rigel. Le Concert
Spirituel fournit également un important
travail sur le répertoire lyrique, en jouant
des chefs-d’œuvre rares tels que Daphnis
& Chloé et Don Quichotte chez
la duchesse de Boismortier, Le Triomphe
d’Iris de Clérambault, Médée de
Charpentier, Proserpine de Lully…
y compris en version scénique avec
Pigmalion de Rameau chorégraphié
par Karole Armitage, Callirhoé de
Destouches mis en scène par René
Koering, ou Sémélé de Marais mis en
scène par Olivier Simonnet. Mais il dirige
également Don Giovanni de Mozart mis
en scène par Jean-Paul Scarpitta et King
Arthur de Purcell mis en scène en 2008
par Corinne et Gilles Benizio (alias
Shirley et Dino) et dont une reprise est
prévue pour la saison 2010/2011. Depuis
vingt ans, Hervé Niquet et Le Concert
Spirituel développent un travail
discographique conséquent, tant sur le
répertoire sacré que sur le répertoire
opératique : une cinquantaine de disques
ont ainsi été enregistrés depuis la
création de l’ensemble, dont plusieurs
ont été récompensés, primés ou
sélectionnés par le Sunday Times, BBC
Magazine ou Gramophone. Le Concert
Spirituel a également été nommé aux
Grammy Awards pour les Sérénades
chez Marie Leczinska de Boismortier.
Depuis 2000, Le Concert Spirituel
enregistre exclusivement pour le label
Glossa Music distribué par Harmonia
Mundi, avec lequel il a notamment créé
une collection de livres-disques de
prestige autour des tragédies lyriques
françaises inédites qu’il fait revivre en
version de concert ou scénique. Le
Concert Spirituel se produit dans les plus
grandes salles et festivals en France –
Festival de Beaune, Festival d’Ambronay,
Printemps des Arts de Monte-Carlo,
Festival de Radio France et Montpellier,
Festival de La Chaise-Dieu, Arsenal de
Metz, Opéra d’Avignon, Opéra de Rouen,
Théâtre de Caen, Duo Dijon, Auditorium
de Lyon et, à Paris, Opéra-Comique,
Théâtre du Châtelet et Cité de la
musique. Il entretient une collaboration
étroite avec le Centre de Musique
Baroque de Versailles, l’Arsenal de Metz,
la Salle Pleyel et le Théâtre des Champs-
15
Élysées à Paris, qui soutiennent sa
démarche en l’inscrivant régulièrement
dans leur saison musicale. Depuis janvier
2006, Le Concert Spirituel et Hervé
Niquet sont en résidence à l’Opéra de
Montpellier. Le Concert Spirituel est
également invité par les plus
prestigieuses institutions à l’étranger
comme le Concertgebouw d’Amsterdam,
le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles,
la Villa Médicis à Rome, le Festival
d’Utrecht, le Festival Música Antigua
à Séville, le Festival de Brême, l’Aichi
Prefectural Arts Theater Concert Hall
de Nagoya, le Symphony Hall d’Osaka,
le Tokyo Opera City Concert Hall,
le Festival de Musique Ancienne de
Boston, le Festival du Rheingau, le
Festival des Flandres, le Festival de
Potsdam Sanssouci, le Festival de la MDR
de Leipzig, le Festival des Musiques
Sacrées de Fès au Maroc, le Kurhaus de
Wiesbaden, le Victoria Hall de Genève,
le Barbican de Londres, la Philharmonie
de Luxembourg, le Singel d’Anvers,
le Gulbenkian de Lisbonne ou encore la
Bibliothèque du Congrès à Washington.
L’année 2009 verra, entre autres faits
marquants, la reprise du King Arthur de
Purcell en version de concert avec Susan
Gritton, James Gilchrist et Andrew
Foster Williams au Théâtre des ChampsÉlysées, au Barbican de Londres et à la
Philharmonie de Luxembourg.
Le Concert Spirituel est également
invité à la Salle Pleyel à Paris, à l’Arsenal
de Metz et à l’Opéra de Montpellier pour
donner le Requiem de Mozart et le
Te Deum de Philidor en compagnie
de la soprano Sandrine Piau. Il donnera
également, dans le cadre d’une
recréation mondiale, Andromaque de
Grétry en version de concert au Palais
des Beaux-Arts de Bruxelles et au
Théâtre des Champs-Élysées à Paris,
puis en 2010 dans une mise en scène
de Georges Lavaudant à l’Opéra de
Schwetzingen et à l’Opéra de Montpellier.
Le Concert Spirituel en résidence
à Montpellier est subventionné par
la DRAC Languedoc-Roussillon/Ministère
de la Culture, la Communauté
d’Agglomération de Montpellier et
la Ville de Paris. Le Concert Spirituel
bénéficie du soutien de la Fondation
BNP Paribas et de la Fondation Bru.
Violons I
Alice Piérot
Bernadette Charbonnier
Benjamin Chénier
Nathalie Fontaine
Marie-Claude Lebey
Andrée Mitermite
Yannis Roger
Florence Stroesser
Violons II
Olivier Briand
Camille Antoinet
Myriam Cambreling
Louis Creach
Isabelle Lucas
Marie Rouquié
Altos
Judith Depoutot-Richard
Marie-Liesse Barau
Fanny Paccoud
Alain Pégeot
Géraldine Roux
Violoncelles
Elena Andreyev
Nils de Dinechin
Sophie Lamberbourg
Annabelle Luis
Hilary Metzger
Contrebasses
Luc Devanne
Clotilde Guyon
Brigitte Quentin
Franck Ratajczyk
Flûtes
Philippe Allain-Dupré
Anne Savignat
Hautbois
Héloïse Gaillard
Luc Marchal
Clarinettes et cors de basset
Pascal Pariaud
Vincenzo Casale
Bassons
Philippe Piat
Evolène Kiener
Cors
Emma Cottet
Cyrille Grenot
Trompettes
Jean-Charles Denis
Guy Estimbre
Trombones
Simen Van Mechelen
Laurent Madeuf
Guy Genestier
Timbales
Cyril Landriau
Orgue
François Saint Yves
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Chœur de la Radio Flamande
Le Chœur de la Radio Flamande, qui a
repris ses quartiers dans le bel édifice
de Flagey (Bruxelles, Belgique) depuis
la saison 2005/2006, est un chœur de
chambre professionnel dont les
programmes comprennent des œuvres
puisées dans tout le répertoire. Il porte
une attention toute particulière à la
musique flamande et contemporaine,
et passe chaque saison différentes
commandes à des compositeurs
flamands. Le Chœur de la Radio
Flamande a été fondé en 1937 sous
l’égide de feu l’INR. Depuis 1998, année
où il a gagné son autonomie, le chœur
a évolué d’un ensemble de studio vers
un ensemble de concert. Ses 24
chanteurs professionnels sont dirigés
par le premier chef d’orchestre Bo
Holten, mais le Chœur de la Radio
Flamande se réjouit d’accueillir
également les meilleurs chefs
d’orchestre à l’échelle internationale :
Kaspars Putnins, Laszlo Heltay, Paul
Hillier ou Hervé Niquet, entre autres.
Toujours à la recherche de salles
originales pour donner ses propres
concerts, le Chœur de la Radio Flamande
se produit dans toute la Flandre.
Au fil des années, le chœur a su mettre
en place des collaborations aussi variées
que durables avec des partenaires
à Anvers (AMUZ), Bruges
(Hospitaalmuseum), Louvain (Centre
culturel), Hasselt (Centre culturel),
Bruxelles (Flagey), Mol (Centre culturel
pour les concerts en abbaye) et Lier
(Centre culturel, Académie et Edward
Bressinck vzw). Par ailleurs, le Chœur
de la Radio Flamande est régulièrement
invité par d’autres ensembles renommés
comme l’Orchestre Philharmonique de
Bruxelles-l’Orchestre des Flandres,
mardi 27 janvier
Sopranos
Sarah Abrams
Joke Cromheecke
Eva Goudie
Tineke Van Ingelgem
Sarah Van Mol
Hildegarde Van Overstraeten
Barbara Somers
Hilde Venken
Nadine Verbrugghe
Veerle Verhaegen
Emilie De Voght
Altos
Marianne Byloo
Marleen Delputte
Marijke Pyck
Noëlle Schepens
Sofie Vander Heyden
Lena Verstraete
Ténors
Gunter Claessens
Ivan Goossens
Andreas Halling
Michiel Haspeslagh
Etienne Hekkers
Paul Foubert
Paul Schils
Salle Pleyel
Basses
Kristof Aerts
Jan Van der Crabben
Joris Derder
Lieven Deroo
Marc Meersman
Paul Mertens
Philippe Souvagie
Dirk Rodts
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Maquettiste : Ariane Fermont
Correctrice : Angèle Leroy
Stagiaires : Marie Laviéville, Romain Pangaud
Mécène de l’art de la voix
Les partenaires média de la Salle Pleyel
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Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences 7503078, 7503079, 7503080
I Solisti del Vento, Il Fondamento et
l’Ensemble Prometheus. Le Chœur de
la Radio Flamande conserve de surcroît
son statut particulier de chœur
radiophonique. Les liens étroits qui
l’unissent à la radiotélévision publique
se traduisent par des productions
de studio variées ainsi que des
participations à des événements
radiophoniques et télévisuels. En outre,
la quasi-totalité des concerts sont
enregistrés par Klara (radio flamande de
musique classique), ce qui permet au
Chœur de la Radio Flamande de disposer
d’une collection unique d’enregistrements,
comprenant notamment des œuvres de
compositeurs flamands. Depuis la saison
2004/2005, le Chœur de la Radio
Flamande enregistre sous le label Glossa
une collection de disques reprenant
des œuvres du grand répertoire pour
chœur de chambre. Les premiers
enregistrements, Missa brevis de Zoltán
Kodály sous la direction de Johan Duijck,
Divine Liturgy of St John Chrysostom de
Sergueï Rachmaninov sous la direction
de Kaspars Putnins et les motets de
Bach sous la direction de Bo Holten,
ont reçu les éloges de la critique
internationale. Enfin, Klara demeure
le partenaire privilégié en ce qui
concerne la découverte de la musique
flamande, et une série de monographies
de compositeurs flamands est en cours
de réalisation.
Le Chœur de la Radio Flamande est une
institution de la Communauté flamande
et bénéficie du soutien de la Loterie
Nationale.