Burundi : relever le défi électoral et post
Transcription
Burundi : relever le défi électoral et post
Burundi : relever le défi électoral et post-électoral JM Vianney Kavumbagu Stockholm, Suede, 2009-06-23 (Burundi Réalité) - New Page 1 Burundi : relever le défi électoral et post-électoral Par JM Vianney Kavumbagu / Président de la COSOME Stockholm , 22 Mai 2009 Introduction Le Burundi s’engage progressivement dans le processus électoral de 2010 qui bouclera la première législature post-transition de 2005. Les directoires des principaux partis politiques se positionnent depuis plus d’une année et battent campagne au milieu des voix qui continuent à s’élever pour réclamer l’assainissement du cadre institutionnel, juridique, politique et sécuritaire des élections de 2010. Depuis le mois de février 2009, l’obstacle institutionnel est levé : la CENI a été mise en place après plusieurs tractations ponctuées de surenchère et polémique autour de la neutralité des membres. La première équipe ayant été rejetée par le sénat le 20 janvier 2009 après que l’Assemblée nationale ait boycotté la séance d’approbation, une nouvelle équipe a été approuvée par les deux chambres du parlement le 13 février 2009 et a prêté serment le 8 avril 2009. Cette évolution a soulagé quelque peu la population aux prises avec la psychose d’incertitude du processus électoral de 2010. Les violences ethniques post-électorales de décembre 2007 au Kenya et le dérapage du processus électoral zimbabwéen hantent toujours les esprits. La crainte que le processus électoral burundais déraille se justifie en partie par le contexte d’insécurité caractérisé par des assassinats presque au quotidien, des attaques nocturnes et à main armée ou d’autres formes de violence où les auteurs ne sont pas appréhendés. De surcroît, la tension qui règne entre le parti au pouvoir, le CNDD-FDD et les partis potentiellement capables de „ surprendre « aux urnes à savoir le FRODEBU, le FNL ou l’UPD de l’ancien homme fort du parti en prison depuis mai 2007, Hussein Radjabu, rend le processus électoral potentiellement plus fragile. Une autre évolution positive est l’entrée du Palipehutu-Fnl dans les institutions notamment 4 membres approuvés par le sénat ce mercredi 20 mai 2009 aux hautes fonctions diplomatiques et administratives. Des prisonniers dits politiques ont été libérés, une cinquantaine sur un total de 203 personnes, bref, la décrispation est amorcée même si le processus de démobilisation ne semble pas facile. Pendant ce temps, les populations appelées dans le futur proche à se prononcer sur les programmes politiques des partis en compétition sont préoccupées par la survie dans ce contexte d’insécurité au quotidien et de pauvreté extrême. Le débat se focalise davantage plus sur les conflits de positionnement du leadership politique alors que les véritables besoins sont la lutte contre la paupérisation croissante des populations aggravée par les phénomènes de corruption, de mauvaise gestion. L’inégale répartition des revenus occasionne frustrations, grèves et conflits sociaux à l’instar du bras de fer qui se durcit entre le Gouvernement et les médecins en grève depuis le 24 mars 2009. L’Etat fait face à d’autres défis comme l’accroissement de la production en ce moment où la mauvaise conjoncture économique internationale pourrait affecter l’aide économique et budgétaire. D’autres défis sont relatifs à la problématique de démobilisation et de réinsertion des sinistrés, la lutte contre le VIH et prise en charge des orphelins du VIH-SIDA et des autres sinistrés de guerres, la marginalisation continuelle des couches défavorisées de la population comme les Batwa, les albinos, les enfants de la rue etc. Certes, accorder la priorité aux facteurs potentiels d’instabilité politique à court terme comme les élections et les violations graves des droits de l’homme y afférant concourt à la prévention d’une crise pouvant remettre en question les acquis du long et difficile processus de paix. Mais, ne pas réserver une action appropriée à ces autres défis présente les mêmes effets pouvant compromettre gravement le retour durable à la paix et le développement intégral. La présente réflexion fait le point sur l’état des lieux de la situation des droits de la personne dans le processus électoral de 2010 et les défis à relever. Un accent particulier est mis sur les catégories potentiellement vulnérables comme les femmes, les jeunes et les sans voix sans oublier les Défenseurs des Droits de l’homme. I Aspects généraux du contexte ♦ Evolution socio-politique et sécuritaire Le Burundi est en phase post-transitoire depuis les élections de 2005 ayant abouti à la mise en place des institutions librement choisies par le peuple. Les attentes des populations étaient nombreuses car la longue transition qui a suivi la crise d’octobre 1993 a laissé beaucoup de mauvais souvenirs dans le pays : confrontations sanglantes entre forces gouvernementales et rebelles emportant des vies humaines parmi les populations civiles, augmentation des effectifs de réfugiés et de déplacés, embargo (1996-1999), négociations longues à Arusha sans effets immédiats depuis 1998, poursuite de la guerre malgré l’accord de paix d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi signé en août 2000, mauvaise gestion, paupérisation continuelle de la population etc. Au lendemain des élections de 2005, le CNDD-FDD héritait d’un Etat fortement entamé par plus d’une décennie d’ „ engrenage de combats armés, une pauvreté chaotique, la destruction des infrastructures sociales et l’insécurité alimentaire. Quinze années de conflits auraient coûté la vie à plus de 300.000 personnes et forçant 1.200.000 d’autres (16&percnt de la population) à fuir leur domicile. Conjuguée à la brutale récession, l’embargo politico-économique (1996-1999) a conduit à une décennie d’appauvrissement national sans précédent «. [1] Le phénomène de l’impunité prit de l’ampleur durant toute la crise, la violence fut érigée en mode de revendication politique ou de répression étatique en violation des normes juridiques nationales et internationales dans un environnement où près de 300.000 armes légères circulent au sein de la population civile.[2] La dépravation des mœurs, le non respect de la vie et de la dignité humaine, la dégradation des valeurs morales et traditionnelles vis-à-vis du caractère sacré de l’être humain, de la femme et de l’enfant en particulier, se sont ajoutés à d’autres facteurs criminogènes à caractère politique d’où l’urgente nécessité, pour les nouvelles autorités, d’asseoir une justice répressive fonctionnelle et équitable accompagnée d’une large campagne de sensibilisation au respect des droits de la personne humaine. Les rapports sur la situation des droits de l’homme au Burundi de la Ligue Iteka sont révélateurs à ce sujet. Le nombre de personnes tuées a connu paradoxalement une augmentation en 2007 par rapport à 2006 alors qu’en toute logique, ces effectifs devaient diminuer pour atteindre le niveau inférieur à celui de 2004, année qui a suivi la signature des accords de cessez-le-feu entre le Gouvernement burundais et le principal mouvement rebelle du CNDD-FDD en novembre 2003. En 2008, la Ligue Iteka a répertorié 616 cas d’atteinte à la vie. Années Victimes 2002 1421 2003 1427 2004 667 2005 898 2006 567 2007 641 2008 616 L’autre observation à signaler est le nombre de victimes par catégories d’auteurs. Pendant les années de guerre chaude comme 2002 et 2003, ce sont les forces de l’ordre et les rebelles qui se rendaient coupables de la majorité des cas d’atteinte au droit à la vie. Les civils et autres criminels non identifiés avaient une faible part, de 24&percnt environ, par rapport aux premiers. En 2006 et 2007, la tendance s’est considérablement inversée car les auteurs de tueries civils et autres non identifiés constituent plus de 70 &percnt de l’ensemble des criminels coupables d’atteinte au droit à la vie. Parmi les 641 personnes tuées 2007, 259 ont été tuées par fusil, 169 par armes blanches, 98 par grenades, 89 par armes inconnues, 24 par empoisonnement et 2 par bombes. 2002 Forces de l’ordre Rebelles civils tués entre les feux Autres Total 371 408 284 203 667 212 91 40 2007 22 49 (fnl) 96 358 (25&percnt) 345 (24&percnt) 436 474 (civils et (77&percnt) autres) (74&percnt) 1421 2003 1427 2006 567 641 Source : Ligue Iteka Les auteurs de ces crimes sont constitués pour la plupart de démobilisés et parfois des membres des forces de l’ordre en fonction pris souvent en flagrant délit de vol à main armée. En décembre 2007, 20.330 personnes avaient été démobilisées sur un effectif de 55.000 hommes. [3] Mais les résultats des programmes de réinsertion n’ont pas répondu aux attentes d’où une propension à la criminalité observée auprès de ces démobilisés. Cela constitue un défi important pour le retour à la paix et la tranquillité publique d’autant plus que la démobilisation des membres du FNL n’a pas encore eu lieu et que des armes légères circulent toujours au sein de la population civile. En 2008, Les auteurs des cas d’assassinat et meurtre restent principalement les bandits à main armée. Les policiers, les militaires et les éléments du FNL sont aussi responsables de cas d’assassinats. Des inconnus restent élevés. [4] Quant au phénomène du viol, il a pris des proportions inquiétantes au fur et à mesure des années bien que la guerre soit finie. Comme l’indique le rapport annuel de la Ligue Iteka en 2007, l’évolution de ce phénomène sur les cinq dernières années se présente comme suit : Année 2003 2004 2005 2006 2007 Cas 983 1675 1791 1930 2448 Selon la ligue Iteka, les données figurant sur le tableau ci-dessus montrent que le phénomène prend de l’ampleur d’année en année d’où il faut prendre toutes les mesures coercitives nécessaires pour le décourager. La persistance du fléau et surtout son aggravation sont une conséquence bien évidente de la faible répression de ce crime. Parmi les cas de viol enregistrés, les manifestations atypiques restent toujours identifiées : les mineurs sont restés les plus visés et les viols collectifs, criminels, incestes ont également subsisté. Les présumés auteurs sont généralement des voisins des victimes, des parentés, des garçons de course. Des viols ont eu lieu également lors des vols à main armée. En 2007, le centre Seruka a accueilli 1435 cas de victimes de viol, une moyenne de 119,6 victimes par mois. Comparativement avec l’année 2006 où le nombre de cas s’élevait à 1190, le nombre a augmenté de 245 cas en 2007 soit une augmentation de 17,07&percnt. Au cours de l’année 2008, la Ligue Iteka, le centre Seruka et l’Association Nturengaho ont enregistré respectivement 505, 1575 et 998 cas de viols. L’Association pour la défense des droits de Femmes ADDF déclare à son tour avoir reçu 3019 femmes et filles victimes de viols et violences domestiques durant cette même période. [5] L’autre facteur générateur de conflits reste indéniablement la pression démographique et ses effets sur une économie largement tributaire du secteur primaire. La population estimée à 7,8 millions d’habitants en 2006 double tous les trente ans au rythme de 2,7&percnt par an et environ la moitié des Burundais a moins de 15 ans. 89&percnt de la population vit en milieu rural mais l’agriculture ne permet plus d’absorber cette population. L’urbanisation augmente à raison de 6,8&percnt par an mais les capacités de l’économie à générer des emplois non agricoles sont très limitées. En outre, le pays doit accueillir les derniers occupants des camps de réfugiés tanzaniens, soit 150.000 personnes qui étaient attendues avant la fin de 2008 [6]. L’on comprend que dans ce contexte, les crimes liés aux conflits fonciers soient potentiellement élevés. Les drames sont vécus entre parents et membres des familles comme ce fut le cas à Bubanza en 2007 où un certain Ntiruvakure Lamec a été égorgé par des tueurs payés par ses frères à la suite d’un conflit foncier qui les opposait à ces derniers.[7] Des grenades sont fréquemment lancées dans des ménages pour des règlements de comptes en rapport avec les conflits fonciers. Les assassinats fréquents des présumés sorciers seraient également liés, dans la plupart des cas, aux conflits fonciers. Pire encore, le massacre indicible des albinos devenu récurrent à l’Est et au Nord du pays relève d’une dérive obscurantiste apparue en Tanzanie au début de l’année 2008 selon laquelle en mélangeant les os et le sang des albinos, les sorciers seraient capables de confectionner des gris-gris pour obtenir de l’or, de la chance ou une éternelle jeunesse. La Tanzanie a réprimé sévèrement ce crime et les sorciers ainsi que d’autres charlatans auraient pris le chemin du Burundi. Le retour de 100.000 réfugiés vivant dans des camps le long de la frontière tanzanienne est une autre hypothèse avancée. [8] On dénombre pour le moment une dizaine d’albinos tués et cela, malgré les mesures de protection prises par l’administration dans les provinces où ce crime s’est déjà manifesté comme Ruyigi et Muyinga. Mais le phénomène s’est reproduit dans la province de Kayanza qui n’a pas de frontière commune avec la Tanzanie. Fort heureusement, 11 personnes présumées impliquées dans une dizaine de meurtre des Albinos ont été entendues par le tribunal mardi dernier, 19 mai 2009. Les procès a été remis au 28 mai pour audition des témoins à décharge. Cette action en justice pourrait être dissuasive et mettre fin à ce phénomène qui prenait une allure préoccupante. Concernant les libertés publiques, l’on observe un climat de tension qui se développe au fur et à mesure que les échéances de 2010 approchent. Certes, des cadres de dialogue et des retraites sont régulièrement organisés mais leur impact semble limité. En effet, des conflits sont de plus en plus signalés entre l’administration publique et certaines autorités politiques au sujet de la tenue des réunions des organes. Des informations préoccupantes font état d’existence des milices du parti du CNDD-FDD en province de Kirundo et à Makamba en commune de Kayogoro. Le gouverneur de la province de Muyinga, Pierre Bambasi a interdit mercredi 20 mai 2009 le sport collectif de 5h du matin des jeunes du CNDD-FDD regroupé au sein du club „ Imbonerakure « qui faisait peur à la population locale. Des cas d’assassinats des personnes ayant changé de partis politiques ont été signalés à Bujumbura. L’emprisonnement, à partir de septembre 2008, du directeur de l’agence d’information Net Press, du Vice-president du syndicat du personnel non magistrat au ministère de la justice et du président du MSD[9] malgré de vives protestations des milieux politiques, de la société civile et de la communauté internationale illustre cette problématique d’exercice des libertés publiques. Le mois d’avril 2009 a connu une tournure particulière à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme. Le Vice-Président de l’OLUCOME, Ernest Manirumva a été sauvagement assassiné à l’arme blanche, probablement chez lui, dans la nuit du 8 au 9 avril 2009. Au début du mois de mai, un magistrat du tribunal de grande instance, Mr. Désiré Nizigiyimana, affirme avoir frôlé la mort après avoir été enlevé par des inconnus dans une camionnette. Il était sommé d’accepter qu’il a été corrompu par Alexis Sinduhije pour militer en faveur de sa libération. Un cas similaire concerne également la représentante du Syndicat des Médecins généralistes du Burundi, Symegeb, Dr Immaculée Nimpagaritse qui a déclaré à la RPA que le Service National de Renseignement était à ses trousses depuis dimanche le 17 mai 2009, la menaçant de mort au cas où elle ne reprendrait pas service. Le dossier a été porté au parquet général de la République par les médiateurs qui facilitent les négociations entre le Gouvernement et les médecins. Il convient tout de même de signaler une percée significative pour la paix et le processus électoral de 2010. En effet, la démobilisation du Palipehutu et son entrée dans les institutions politiques dans le cadre de l’accord signé entre le Gouvernement du Burundi et le Palipehutu-Fnl en 2006 contribue largement au retour à la paix et à l’apaisement des futures élections de 2010. L’autre avancée significative à signaler est l’approbation des membres de la CENI par l’Assemblée nationale et le Sénat le 13 février 2009. Bien qu’une polémique avait précédé cet événement important au sujet de la première liste rejetée, „ taillée sur mesure «, selon les autres partenaires politiques, l’on peut se réjouir de ce résultat même si trois partis politiques sont représentés dans cette commission qui devait revêtir un caractère neutre. De même, le décret portant création, mission, organisation et fonctionnement de la CENI a été signé le 20 février 2009 à la satisfaction des états major des partis politiques, de la société civile et de la communauté internationale car il répond aux préoccupations à maintes reprises exprimées sur l’indépendance de la CENI. Il est à signaler que ce décret annule celui du 12 décembre 2008, ce dernier ayant été signé en annulation d’un autre de juin 2008 dans le souci de mieux se conformer à la constitution. ♦ Evolution socio-économique L’évolution de la situation socio-économique est la conséquence de la crise socio-politique qui a frappé le pays depuis 1993. Un concours de facteurs liés au conflit comme la destruction des infrastructures, l’exil et le déplacement interne forcé des milliers de populations, l’embargo (1996-1999), l’instabilité politique[10], la destruction de l’environnement et d’autres facteurs indépendants de la guerre civile comme les aléas climatiques, la mauvaise conjoncture économique internationale ont ruiné l’économie déjà faible avant la crise. L’estimation la plus récente du taux de pauvreté indique que 67&percnt de la population vit en dessous du niveau de consommation assurant le minimum vital à l’individu. Le pouvoir d’achat des ménages s’effrite inexorablement et la couverture des besoins primaires devient de plus en plus problématique pour les plus vulnérables d’entre eux. Les prix des denrées alimentaires connaissent une flambée des prix sans précédent. [11] Le programme d’options stratégiques du FIDA pour le Burundi souligne qu’à peine 51&percnt des adultes sont alphabétisés. Le taux net de scolarisation primaire est en hausse et atteint 74&percnt, mais seulement 37&percnt des enfants scolarisés parviennent à la fin du cycle primaire. Les indicateurs de santé reflètent non seulement les effets dévastateurs du conflit sur les infrastructures sanitaires, mais aussi la part très faible des dépenses publiques allouées au secteur de la santé (0,8&percnt en 2004). En milieu rural, le taux de pauvreté monétaire est sensiblement le même pour les ménages dirigés par un homme (83&percnt) que pour ceux dirigés par une femme (84&percnt) qui, suite au conflit, constituent plus d’un cinquième (21&percnt) des chefs de ménages ruraux. De même, la proportion des ménages dirigés par un homme et possédant des terres (86&percnt) est légèrement plus importante que celle des femmes de même statut (79&percnt). L’analphabétisme est légèrement plus élevé chez les femmes (57&percnt) que chez les hommes (45&percnt), ce qui constitue une nette amélioration par rapport à la situation qui prévalait avant le conflit (29&percnt), et le taux net de scolarisation primaire est pratiquement égal pour les garçons (74&percnt) et les filles (73&percnt). Cependant, la majorité des femmes rurales n’a aucun contrôle sur les facteurs de production ni sur les revenus du ménage. Les femmes ont encore peu accès aux services d’appui, notamment au crédit financier, et ne bénéficient toujours pas du régime de succession foncière. En outre, elles ont une charge de travail bien plus lourde que les hommes: elles assument 70&percnt des travaux agricoles, ainsi que la collecte du bois et de l’eau, l’éducation des enfants et les tâches ménagères. Les activités agricoles constituent la source de 95&percnt des revenus de la population rurale, dont plus des deux tiers sont pauvres (69&percnt), contre 34&percnt en milieu urbain. Le morcellement des terres, la baisse de la fertilité des sols, l’utilisation de techniques traditionnelles rudimentaires, l’insuffisance des services d’appui à la production et à la commercialisation, le taux d’analphabétisme élevé et les difficultés d’accès au crédit expliquent la faible productivité du secteur agricole, et le bas niveau des revenus des familles rurales. [12] Concernant la corruption, jusqu’à la fin de 2006, d’après un rapport de l’OLUCOME, le chiffre des malversations &eacu