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Honorable Pascaline Kampayano sur la situation au Burundi, l'emprisonnement de Radjabu et le futur des parlementaires Pro-Radjabu. BR Staff Bujumbura, 2008-04-09 (Burundi Réalités Agence Presse) Burundi Réalités : Honorable Pascaline Kampayano, Bonjour Pascaline Kampayano : Bonjour M. le Journaliste B.R : Comment appréciez-vous l’état de la sécurité au Burundi ? P.K. : La sécurité au Burundi reste précaire. Elle reste perturbée comme vous le constatez vous-même. La situation sécuritaire se dégrade du jour au jour. Chaque matin, les radios, les journaux rapportent des morts ici et là dans le pays. Il ne faut pas se faire d’illusion. Souvent on remarque que ceux qui se rendent coupables de violences sont certains agents de la sécurité notamment les policiers du ressort de la Documentation Nationale et certains militaires égarés sont parfois pointés du doigt. Cela inquiète les citoyens surtout qu’ils restent impunis et ne s’inquiètent pas de leurs forfaits. B.R : Vous parlez de l’Assemblée Nationale qui ne travaille pas et vous êtes un de ses membres. Quelles sont les raisons du blocage qu’elle connaît depuis plus de deux mois ? P.K : Tout le monde l’a bien suivi ; ce n’est un secret pour toute personne. Les députés du Parti CNDD-FDD ont violé la loi dans le processus d’éjection de l’Honorable Alice Nzomukunda du bureau de l’Assemblée Nationale. Les militants du CNDD-FDD ont d’abord rayé de la liste des militants dudit Parti pendant le Congrès qu’ils ont tenu à Ngozi. Confondant le Parti CNDD-FDD à l’Assemblée Nationale, ils ont violé les lois en chassant Mme Alice Nzomukunda du Bureau de l’Assemblée Nationale. Pourtant, au niveau de cette institution législative, nous avons un règlement d’ordre intérieur qui nous régit et qui est différent de celui du Parti CNDD-FDD. Nous avons une constitution que nous devons respecter avant de la faire respecter. Ils devraient d’abord venir nous montrer ce qui n’allait pas avec Mme Alice Nzomukunda qui avait été élue par les parlementaires. Sa destitution devrait être décidée par les mêmes parlementaires qui l’avaient élue. Ils n’ont même pas voulu commencer par la composition des commissions permanentes pour établir un calendrier comme ça se fait au mois de février de chaque session parlementaire. Sinon Alice Nzomukunda serait partie sans problème. Mais ils ont voulu faire un forcing d’une façon qui n’était pas élégante parce qu’ils commençaient à s’attaquer même au fauteuil de Mme Alice Nzomukunda. Pour eux, il fallait l’enlever de sa place habituelle. B.R. : Qu’est-ce que vous proposez comme voie de solution à ce blocage ? P.K. : On a écrit plusieurs fois au Président de l’Assemblée Nationale pour lui proposer des portes de sortie. Le FRODEBU n’a plus de groupe parlementaire et l’Honorable Kiganahe qui le représentait, ne le représente plus. Il ne peut pas représenter un groupe qui n’existe pas. Le Bureau de l’Assemblée Nationale est pour le moment monopartite, ce qui est contraire à la loi électorale, en son article 131. Donc, on devrait faire des modifications au niveau du règlement d’ordre intérieur pour qu’il y ait toutes les sensibilités. Le président de l’Assemblée Nationale doit rencontrer dans ses consultations toutes les sensibilités pour débloquer la situation qui s’est empirée à l’Assemblée Nationale. Il doit négocier avec toutes les sensibilités. B.R. : Les dissensions au sein du Parti CNDD-FDD ont divisé les députés issus de ce Parti notamment les députés Pro-Radjabu et ceux pro-Nkurunziza. Quelle est votre position ? P.K. : Oui, c’est normal. Ils ont fait éclater eux-mêmes leur groupe parlementaire ; parce qu’après le congrès qui s’est déroulé de façon illégale à Ngozi, moi je ne pouvais pas participer dans un congrès qui était entrain de violer les statuts du Parti. Une grande partie des Parlementaires du CNDD-FDD n’a pas voulu suivre cette mascarade. Nous avons alors démissionné du Parti CNDD-FDD. On ne peut pas supporter que le Parti au pouvoir viole la loi. Nous sommes derrière les gens qui respectent la loi ; Nous nous appelons ” un groupe parlementaire épris du respect de la loi „. B.R : vous êtes au nombre de combien ? P.K : Les députés et les sénateurs qui forment ce groupe avoisinent au nombre de trente. Nous sommes une trentaine des parlementaires épris du respect de la loi et ce n’est pas un nombre négligeable sur le plan politique ; ce que nous remarquons les mêmes individus continuent à violer la loi, on ne peut pas accepter cela et nous nous inscrivons en faut contre toute tentative de violer les lois. B.R. : Est-ce que vous ne vous rendez pas compte que vous avez mis en difficultés votre propre parti politique actuellement au pouvoir, le CNDD-FDD ? P.K. : c’est lui-même qui s’est mis en difficultés, parce que quand tu commences à violer la loi, quand tu ne veux même pas avoir des conseils, c’est que tu te mets toi-même en difficultés. B.R : La cour suprême vient de rendre public un arrêt de condamnation de l’ancien Patron du CNDD-FDD, Hussein Radjabu d’une peine de 13ans de prison ferme. Quelle est la position de votre groupe épis du respect de la loi ? P.K. : Cela ne nous a pas étonné ; parce que le même le vice-président du CNDD-FDD l’avait annoncé à Rumonge qu’il va être condamné à 15 ans de prison et que même le Président de la République ne va pas le gracier si la population qui est derrière lui ne se résolue pas pour se désolidariser avec lui . Lors de la composition de l’inscription dans les commissions permanentes au niveau de l’Assemblée Nationale, le non de l’Honorable Hussein Radjabu était rayé ; Cela veut dire que même le Bureau de l’Assemblée Nationale savait déjà le verdict. Il était déjà au courant de sa condamnation ; Ce qui est déplorable c’est ce que tout le monde avait suivi ce procès qui était public. Tout le monde avait apprécié le déroulement et d’après tout ce qui était d’accusation avait était détruit par les témoins des accusés. Tout le monde avait remarqué qu’il s’agissait d’un montage avec des cassettes inaudibles. Les témoins à charge se contredisaient et tout le monde savait que Radjabu allait gagner le procès. Nous avons été choqués d’apprendre qu’il a été condamné pour 13 ans de prison. Ce qui est choquant davantage, c’est qu’ils ont prononcé le verdict vers 19h du soir sans qu’il n’ait pas, ni les meubles de sa famille, ni son avocat. Jusqu’aujourd’hui, l’avocat d’Hussein Radjabu ne connaît même pas sur quelle base on l’a condamné car il n’est pas en possession de la copie du jugement. Franchement, je me dis est-ce qu’il s’agissait d’une comédie de procès ou pas ? Cela nous a montré que le parti au pouvoir décide à la place de la justice. Il dicte aux magistrats ce qu’ils doivent prendre comme décision. Le problème est interne au parti CNDD-FDD et on veut transformer un problème d’état. Le procès de l’Honorable Hussein Radjabu est donc politique. Le parti au pouvoir confond le parti CNDD-FDD au bon fonctionnement du pays. Le Burundi est composé des citoyens qui ne sont tous du CNDD-FDD. Une erreur grave des responsables dudit parti au pouvoir. Sur le terrain, le CNDD-FDD refuse que les autres partis politiques fassent leurs prérogatives ; les militants des autres partis politiques sont tout le temps emprisonnés. Il n’y a qu’un seul qui veut faire la loi. Cela n’est pas une démocratie ; Ils se sont trompés,nous ne sommes pas , ni dans la jungle , ni dans le maquis . B.R. : comment comptez-vous votre lutte après la condamnation de l’Honorable Radjabu, ne croyez pas que vous pouvez être persécutés par le pouvoir du CNDD-FDD ? P.K : Nous allons faire la vulgarisation de l’application du respect de la loi. Quant la persécution du pouvoir CNDD-FDD, et nous savons que tout peut arriver. Mais quand il s’agit de sauver une nation, il ne faut pas avoir peur et craindre la persécution, il faut que les Burundais aient une culture du respect de la loi B.R. : quel est le comportement que devraient adopter les militants du CNDD-FDD Pro-Radjabu ? P.K. : Tous les militants du CNDD-FDD qui partagent les idées de l’Honorable Hussein Radjabu doivent se lever pour faire respecter la loi. B.R. : Merci de votre entretien Honorable Pascaline Kampayano P.K. : c’est moi qui vous remercie.