Plus grande la Hague, plus fort le tourisme

Transcription

Plus grande la Hague, plus fort le tourisme
Hag‘ tions
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE
Plus grande la Hague,
plus fort le tourisme
N° 46 - JUILLET 2008
DU NORD AU SUD DE LA POINTE,
UN SEUL OFFICE DE TOURISME
POUR ACCUEILLIR LES VISITEURS
ENJEUX
ENJEUX
« Apprendre à réfléchir autrement
sans dépenses supplémentaires
à la clé »
>> DOMINIQUE AVOINE, PREMIER VICE-PRÉSIDENT, CHARGÉ DES FINANCES
ET DES RESSOURCES HUMAINES
Vous êtes aujourd’hui premier vice-président
de la CCH. Comment définiriez-vous votre rôle ?
Il n’y a pas de différences entre mes collègues viceprésidents et moi-même : le président a confié à
chacun d’entre nous une délégation qu’il préside. Pour
définir le rôle de premier vice-président, je dirais, en
plus de mes délégations, qu’il s’agit essentiellement de
remplacer le président lorsqu’il est indisponible. Il faut
donc accepter d’être davantage sollicité. Maire et
délégué depuis treize ans, vice-président depuis sept
ans, j’y étais prêt. La qualité des relations de travail
entretenues ces sept dernières années avec le président a pesé fortement dans ma décision. Toutefois, l’essentiel de mon travail de vice-président s’articule
autour de ma délégation qui reste la même que sous
le précédent mandat : mes compétences intègrent les
finances, les ressources humaines ainsi que la logistique administrative et les moyens informatiques et je
suis également président du comité technique paritaire, du CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions
de travail) et membre du syndicat mixte Cotentin.
Pour quelles raisons le nombre de vice-présidents
a-t-il augmenté de 5 à 8 ?
Un audit mené fin 2006 a passé au crible le volume des
délégations. À la lumière de ses analyses, nous avons
conclu que le champ de certaines délégations était trop
vaste et qu’il était nécessaire de répartir les compétences de façon plus efficace, et de renforcer ainsi le
bureau. Le président a proposé 8 vice-présidents, un
nombre raisonnable au regard des 64 délégués,
d’autant que la loi autorise à désigner jusqu’à un tiers
de vice-présidents.
Notre mode de travail reste aussi collaboratif et les
échanges aussi constructifs qu’auparavant, même si nous
sommes plus nombreux. De plus, cette nouvelle configuration permet aux vice-présidents d’être davantage
présents sur le terrain. Chacun imprime sa marque,
dispose de la liberté nécessaire pour travailler dans le
cadre de la politique définie. Ce changement a des conséquences très concrètes en matière de finances, car je dois
définir un nouveau découpage des enveloppes lors de la
préparation budgétaire.
La CCH emploie plus de 340 personnes. Quels sont
vos objectifs en gestion des ressources humaines ?
La collectivité s’appuie sur 341 agents permanents (287
équivalents temps plein). Cet effectif correspond aux
besoins actuels nécessaires au bon fonctionnement des
services. Nous devons travailler ensemble, de manière
apaisée et en confiance. Ainsi, nous nous sommes
employés, avec les partenaires sociaux, à élaborer une
charte sur les relations de travail et à déterminer un
protocole sur l’utilisation d’Intranet avec un portail
destiné aux représentants du personnel. Nous avons
déjà terminé la modification du protocole sur le temps
de travail. Reste en cours le chantier sur la redéfinition
du régime indemnitaire.
On évoque depuis longtemps une baisse
des ressources de la collectivité. Qu’en est-il ?
Le budget sera présenté fin octobre. Aujourd’hui, notre
vision est malheureusement moins optimiste que l’an
dernier. Nous manquons encore de visibilité sur l’évolution des bases de la taxe professionnelle d’Areva, leur
baisse s’étant poursuivie en 2007. L'arithmétique parle
d'elle-même : nous ne pouvons maintenir notre train
de vie en raison de plusieurs paramètres très préoccupants : des ressources en baisse — moins 5,2 millions
d’euros par an depuis 2007 — ; des charges de fonc-
Hag‘tions
Une publication de la Communauté de communes de la Hague - 8 rue des Tohagues - BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex - 02 33 01 53 33 - [email protected]
Site Internet : www.lahague.com Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin. Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks.
Photos : Françoise Boscage, Sylvain Manquet, Grégoire Martin, Cyril Damourette, Patrick Courault, Philip Plisson, Olivier Normand, Station nautique, Sylvie Strozyk, DR.
Conception et réalisation : FAWA. Impression : Imprimerie artistique Lecaux.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
2
tionnement en hausse ; une masse salariale qui
augmente naturellement chaque année d’environ 3 % ;
la montée en flèche du coût des énergies et la diminution des dotations de l’État. Nous devons faire preuve
de vigilance. Si depuis deux ans, nous avons bien sûr
réduit la voilure, nos efforts ont été en partie plombés
par la hausse des carburants. L’augmentation du coût de
la vie touche les collectivités comme les ménages : il
faut faire attention à l’utilisation des voitures, au prix de
l’alimentation et à tous les détails du quotidien. Le défi
va être d’éviter l’effet ciseau, c’est-à-dire lorsque le
montant des dépenses dépasse celui des recettes. Dès
2009, notre budget d’investissement a obligation d’être
divisé par deux.
Tout le monde doit prendre conscience que nous ne
crions pas au loup sans raison : nous ne pourrons plus
répondre de la même manière que dans le passé. Sans
oublier que le département a perdu aussi en ressources,
la région également, mais dans une moindre mesure.
Enfin, les villes et les communes du département de la
Manche qui bénéficient du Fonds départemental de
péréquation de la taxe professionnelle au titre de l’accueil des salariés Areva NC subissent également une
baisse de ce reversement.
Tous les budgets seront-ils à la baisse ?
Pour des raisons de service public, il est difficile d’agir
de la même manière dans tous les domaines. De plus
les choix sont, et seront, politiques et devront être
partagés. Nous avons, par exemple, décidé de continuer
le portage des repas, malgré son coût élevé, car il
contribue au maintien à domicile. C’est un engagement
sur lequel nous ne devrions pas revenir. Dans les autres
secteurs, nous avons à nous organiser : nous pouvons
sans doute faire aussi bien en trouvant des solutions de
rationalisation. Avec mes collègues élus, avec nos
personnels, nous avons du pain sur la planche. Au fil du
mandat, des arbitrages seront bien sûr à opérer. Nos
prévisions seront-elles moins pessimistes d’ici quelques
mois ou peut-être, au contraire, faudra-t-il se poser la
question d’une augmentation de nos ressources.
Cette baisse de recettes va rendre la mandature plus
difficile. Nous allons travailler aussi sérieusement et
passionnément qu’avant mais nos marges de manœuvre
étroites risquent de limiter l’innovation : ce sera donc
l’occasion d’apprendre à réfléchir, à fonctionner peut-être
autrement, sans dépenses supplémentaires à la clé.
POUR CONTINUER À RECEVOIR VOTRE MAGAZINE
Les lecteurs disposant d'un autocollant Stop Pub ne
reçoivent plus Hag’tions dans leur boîte aux lettres.
Envoyez vos coordonnées à la CCH pour continuer à
recevoir gratuitement ce magazine.
La
disparition
de Denis
Lesdos
Il était indissociable de la Communauté de
communes de la Hague depuis près de dix ans :
Denis Lesdos, directeur général des services
faisait corps avec la collectivité. Il a été fauché
par la maladie à l’âge de 53 ans au lendemain
de la fête du travail.
Denis Lesdos avait connu un parcours
étonnant. Pâtissier-boulanger, il est devenu
agent à la mairie de Cherbourg en 1979 et a
gravi une à une les marches de la fonction
publique territoriale. Commis à la mairie de
Tourlaville en 1981 et à la mairie d’Octeville
en 1982, il prend le poste de rédacteur en
1984 au service des finances de la ville de
Cherbourg grâce aux « cours du soir » et à sa
ténacité. Il obtient ensuite son grade d’attaché
territorial et dirige la mairie des Pieux en
1993, le district des Pieux en 1998 et à partir
de novembre 1999, les services de la
Communauté de communes de la Hague.
C’est avec ténacité, respect et conviction que
Denis Lesdos aura animé l’action quotidienne
des 450 agents de la CCH. Il savait aussi
accompagner les élus dans l’exercice parfois
délicat du service public auquel il était
particulièrement attaché.
Il a également œuvré avec efficacité à la
bonne marche des projets de développement
du Cotentin.
Michel Canoville, président de la CCH, a rendu
hommage à son plus proche collaborateur,
devenu son ami, rappelant sa combativité
extraordinaire jusqu’à ses derniers jours.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
3
D O SS I E R
Yves-Marie Bonnissent,
président de l'ÉPIC
Plus grande la Hague,
plus fort le tourisme
>> CCH + CCP = UN SEUL OFFICE DE TOURISME. AVEC LA CRÉATION DE L’ÉPIC ET SA MISE EN ROUTE, LE TOURISME
PREND UNE NOUVELLE DIMENSION, CELLE D’UN PAYS RÉUNI POUR ACCUEILLIR AU MIEUX LES VISITEURS ET FAIRE
DÉCOUVRIR SES MERVEILLES DU NORD AU SUD DE LA POINTE. SYMBOLE DE CETTE ALLIANCE, LE FESTIVAL
INTERNATIONAL DE MUSIQUE DE LA HAGUE JOUE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES DANS LES DEUX CANTONS. CETTE
ALLIANCE TOURISTIQUE PARTICIPE AUSSI AU DÉVELOPPEMENT DE L’ENSEMBLE DU COTENTIN, VIA DES STRUCTURES
COMME LA STATION NAUTIQUE CHERBOURG-HAGUE.
C
’est une grande Hague qui se déploie du
nord au sud pour les visiteurs. C’est une
offre commune qui s’appuie sur les
merveilles patrimoniales et les équipements
dédiés des Communautés de communes de la
Hague et des Pieux. L’union faisant la force et la
visibilité, les deux cantons se sont rassemblés
afin de renforcer leur attractivité touristique. Un
ÉPIC (Établissement public industriel et commercial) permet de mutualiser leurs moyens dans ce
domaine.
« L’activité touristique ne se décrète pas, elle
s’installe. En tant qu’élus, notre mission est de
penser sur le long terme et d’éviter les constructions artificielles. La fusion des offices de tourisme des deux communautés de communes est
totalement authentique, car elle s’appuie sur un
territoire dont la culture rurale est commune.
L’aspect naturel de cette mutualisation fera son
succès », souligne avec optimisme Yves-Marie
Bonnissent, président de l’ÉPIC et vice-président
de la CCH chargé du tourisme et de la promotion
des équipements. Le maire de Gréville-Hague,
patrie de Millet, ne peut être insensible au
tourisme et participait déjà aux activités de
l’Office de tourisme de la Hague dans le collège
des élus.
Désormais force touristique commune, la Hague
et les Pieux égrènent des atouts essentiels en
qualité et en quantité où manoirs et châteaux
succèdent aux plages somptueuses, aux installations nautiques et aux ports dont celui de
Diélette qui mène aux îles anglo-normandes.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
4
Aurigny, la belle île anglo-normande accessible depuis port Diélette.
D O SS I E R
C’est aussi la randonnée, activité phare, qui
attire en grand nombre les amateurs de
découverte se lançant avec ardeur sur les
traces de Jacques Prévert, sur celles de Millet
ou visitant les belles demeures du bocage
pieusais. Plutôt que de multiplier les événements en été, l’objectif actuel est de rallonger
la saison. Ainsi, cette année, le coup d’envoi
symbolique des activités dites estivales a été
donné avec la première édition du festival de
la nature, du bien-être et de la beauté qui
s’est tenu au château de Flamanville au début
du mois de juin. La saison se conclura dans les
parfums du salon des plantes et des saveurs
au Tourp, à la fin du mois de septembre. La
restauration et l’hébergement, diversifiés,
répondent aussi à tous les goûts et à une
grande gamme de moyens.
« Nous nous présentons désormais de
manière complémentaire et cohérente en
matière d’offre et de promotion et nous
accentuons ainsi notre diversité. Personne ne
veut tirer la couverture à soi mais chacun
cherche avant tout à communiquer sa passion
de notre région commune », souligne YvesMarie Bonnissent. Même si certains s’interrogent sur les conséquences du grand chantier
de l’EPR et sur la prééminence que pourrait
prendre l’économie industrielle après les cinq
années à venir, l’ÉPIC voit plus loin que la
période du chantier.
Les deux territoires frères se retrouvent ainsi
autour d’un objectif commun, celui de mieux
faire connaître leurs atouts et de renforcer
leur attractivité. Est-ce que cette alliance préfigure un périmètre plus ambitieux ? Pour YvesMarie Bonnissent, l’échelle actuelle est idéale :
« Il n’y a aucune urgence à voir plus large.
Menons déjà cette expérience et tirons-en les
enseignements. Ensuite, nous étudierons la
question si jamais nous sommes sollicités
pour un élargissement. Nous développons
déjà notre territoire avec le souci de l’ensemble du pays du Cotentin. En revanche,
l’échelle opérationnelle pertinente pour le
tourisme est celle des deux cantons. Plus
notre ÉPIC sera efficace, plus l’effet sera béné-
Une seule Hague
« C’est naturel de travailler avec la Hague. J’ai
toujours pensé qu’il valait mieux être tiré par
le haut et surtout qu’il est préférable d’être
plus grand pour avoir plus de forces et attirer
davantage de monde dans notre pays
commun. Car pour moi, il y a une seule Hague.
Je suis aussi ravie du contact avec le
personnel de l’Office de tourisme et de son
efficacité.
Si je suis née dans cette région, je l’ai quittée
pour revenir pour mes congés et la retraite. Je
l’ai donc connue en tant que native et en tant
que touriste. Chaque caillou m’est familier.
C’est la première année que mon jardin aux
Épines est ouvert et grâce au fascicule édité
par l’office du tourisme, de nombreux visiteurs
néerlandais et allemands sont déjà venus
découvrir ce jardin très coloré, en pente sur la
mer, composé de vivaces et d’arbustes. »
Cécile Versmee
Gîte et jardin l’Épine à Tréauville
Le château
de Flamanville
Plage de Sciotot.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
5
D O SS I E R
D O SS I E R
fique au Cotentin. Mais je crois pour l’instant au
cadre d’une alliance naturelle sans risque de
diluer notre authenticité. » C’est bien l’attachement au pays qui motive les responsables du
tourisme, élus comme acteurs opérationnels de
l’office du tourisme. Et chacun se retrouve dans
cette dimension de proximité, que l’on soit de la
Hague, des Pieux ou bien touristes.
Complémentaires
avant tout
« Se présenter sous le
label de la Hague, plus
connu que celui des
Pieux, constitue un avantage évident pour les
commerçants, ainsi que
l’appui de l’Office de
tourisme. Entre la Hague
et les Pieux, nous sommes bien sûr complémentaires. La spécificité des Pieux, en matière de
restauration, est de proposer une offre concentrée
dans une commune active, sympathique, avec un
certain cachet. Même si je bénéficie du public du
grand chantier, j’ai une bonne partie de la clientèle qui vient pour le repos, les balades, le
paysage et recherche une cuisine de qualité. »
Yannick Lamy
Restaurant le Ptit bourg, Les Pieux
La passion classique au festival
de musique de la Hague
S
ur le chemin des musiciens, suivez la piste de la Hague. Du
12 au 17 août, la 4e édition du Festival international de
musique égrène ses notes sur la pointe, enchantant les sens
dans différents lieux magiques des cantons de la Hague et des
Pieux. Du château de Vauville à celui de Flamanville, de l’église
d’Urville-Nacqueville à celle de Beaumont-Hague, de l’auditorium
des Pieux à Ludiver, ce moment est devenu un véritable rendezvous d’été, rassemblant les habitants et visiteurs, mélomanes ou
amateurs de belle musique. Ce quatrième festival rassemble
•
Mardi 12 août à 20 h : concert
d’ouverture à l’auditorium des Pieux
avec au programme Beethoven
17 artistes de renom, choisis par l’altiste britannique Philip Dukes
pour interpréter des œuvres de grands compositeurs du répertoire
classique : Beethoven, Brahms, Chopin, Schumann, Tchaïkovsky ou
encore Elga, Purcell, Prokofiev.
Citons Daniel Hope, Maud Lovett et Catherine Lord au violon,
Dominique de Williencourt et Josephine Knight au violoncelle,
Stéphane Logerot à la contrebasse, François Chaplin, Ana-Maria Vera
et Anne Lovett au piano, Patrick Messina à la clarinette, Phillipe
Hanon au basson, Vincent Leonard au cor et James Oxley ténor.
15 Août à 20 h : concert
•« LesVendredi
Liaisons Romantiques » à l’église
de Beaumont-Hague
Mercredi 13 Août à 20 h : concert de • Samedi 16 Août à 20 h : concert de
•compositeurs
tchèques avec lecture de compositeurs anglais (Purcell, Dowland,
Didier Decoin (Prix Goncourt et président
de l’Académie Goncourt) à l’église
d’Urville-Nacqueville
Vaughan Williams, Elgar) au château de
Flamanville avec dégustation de vins à
l’entracte.
•
•
•
•
•
•
•
•
Jeudi 14 Août à 20 h : récital Chopin • Dimanche 17 Août à 16 h : concert
•à l’église
d’Omonville-la-Petite par le final autour de compositeurs russes
pianiste François Chaplin.
Pas de distinction entre le nord et le sud
« Cette alliance ne peut que nous amener davantage de visiteurs même s’il est un peu tôt pour
voir concrètement ses retombées. À mes yeux, la
distinction entre le nord et le sud de la Hague
était un peu ridicule en matière de tourisme et le
fait que chacun fasse sa promotion dans son coin
n’était pas la meilleure solution. Ainsi, avec ce
rapprochement, nous bénéficions d’un plus fort
rayonnement et d’une meilleure reconnaissance,
notamment dans les salons professionnels. Si des
places de camping peuvent manquer lors d’un
week-end très chargé, nous pouvons en général
répondre aux besoins d’accueil. Nos clients recherchent le calme et la plage et nous les leur offrons.
Notre camping est dédié à la détente et nous
voyons à long terme : les touristes seront présents
lorsque le personnel du chantier de l’EPR sera
reparti. Pas question pour nous de fermer la porte
à nos habitués pendant la période de travaux. »
•
Vendredi 15 Août à 11 h : concert
jeune public au planétarium Ludiver à
Tonneville
Port Diélette
(Prokofiev, Tchaïkovsky et Shostakovich)
au château de Vauville suivi d’une
dégustation de vins dans la cour du
château.
Pour plus de renseignements : www.festivalmusiquehague.com
Mail : [email protected]
Réservations à l’Office de tourisme de la Hague au 02.33.52.74.94.
•
•
•
•
Véronique Jorret
Camping Le Grand Large à Sciotot
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
6
•
•
•
•
Les artistes
de l'édition 2008.
Souvenirs enchantés
du programme 2007.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
7
U N E J O U R N É E AV EC …
D O SS I E R
Les bâtiments neufs de la CCH
La station nautique
au service de la région
D
epuis 1997, date de sa création par Cherbourg-Octeville et la
CCH, la station nautique a pour objectif de fédérer, de
promouvoir et de commercialiser les activités nautiques
proposées par les associations de son territoire. En 2008, avec
l’union touristique entre la Hague et les Pieux, ce sont cinq
nouvelles associations qui se sont ajoutées au panier de la station
nautique. Cette agence d’information, spécialisée dans le nautisme
sous toutes ses formes, propose une vingtaine d’activités sur un
grand nombre de sites pour découvrir la région, côté mer.
•
•
•
Points plage
Urville-Nacqueville : locations de funboard, catamaran, yole de
ness, surf, skim board, zodiac, kayak… sortie sur bouée tracté…
Espace loisirs de Collignon : locations de catamaran, funboard,
bateau à moteur, kayak, vélos…
Points voile
• Cherbourg-Octeville : location de catamaran, caravelle, 420,
twixxy, laser…
• Omonville-la-Rogue : location de kayak, topper, topaz, laser,
420, bizzu...
•
•
Croisières en vieux gréement sur la Neire Mâove
Croisières à la journée vers les îles anglo-normandes,
balade aux étoiles, balade côtière à thème…
Point glisse
Siouville-Hague : location de surf, bodyboard, skimboard…
Interlocuteur unique pour les réservations, la station nautique fait
gagner du temps. Le succès des points estivaux (plage, voile,
glisse), dont le premier a été créé à Urville-Nacqueville, ne se
dément pas. Succès oblige, la station nautique évolue en permanence et propose aussi des séjours, des séminaires, et, sur le plancher des vaches, des locations de vélos, dont plusieurs modèles en
version électrique et des visites de la Hague en navette avec découverte des plus beaux paysages et de l’Andra.
•
Visites guidées de la Hague
• En français au départ de l’Auberge de Jeunesse les 24-06,
les 8 et 22-07, les 5 et 19-08 et le 2-09.
• En anglais au départ du parking de la piscine Chantereyne
les 1er, 15 et 29-07, les 12 et 26-08, et le 9-09.
Départ à 13 h 20 - visite de l’ANDRA à 14 h - visite de la Hague
à 15 h 30 : Omonville-la-Rogue, circuit côtier jusque Goury,
Port Racine, Nez de Jobourg, Landemer…
Retour Cherbourg-Octeville à 18 h. (3 euros)
•
Stage, baptême, séjours clé en main
• Sur mer : surf, aviron, kayak, plongée, kite surf, funboard,
catamaran, permis mer, voile légère, skim board, ski nautique,
pêche en mer, vieux gréement, voile habitable, paddle board…
• Sur terre : planeur, speed sail, char à voile, randonnées,
cerf volant, vélos…
Tél.: 02.33.78.19.29
Email : [email protected]
www.cherbourg-hague-nautisme.com
Gérard Chevereau,
vice-président chargé
de la logistique et des bâtiments.
Quand le bâtiment va…
>> À LA POURSUITE DE GÉRARD CHEVEREAU, UN ÉLU AU PLANNING BIEN CHARGÉ.
Gérard Chevereau adapte à sa manière le slogan
présidentiel : il travaille plus pour s’engager plus.
En effet, cet homme de 56 ans à l’allure juvénile
est maire de Vauville et délégué communal
depuis 2001 tout en travaillant à temps complet
à l’usine de retraitement. Depuis cette année, il
est également vice-président de la CCH, chargé
de la logistique et des bâtiments. Pour
compléter sa carte de visite, n’oublions pas de
citer son poste de premier vice-président du
Syndicat mixte Cotentin traitement.
Pour mener à bien toutes ses activités, Gérard
Chevereau ne peut malheureusement se dédoubler (ou plutôt se démultiplier dans son cas) ; il
s’organise et va à l’essentiel pour prendre l’ensemble de ses responsabilités à bras le corps.
Car le maire de Vauville n’a pas pour habitude de
faire les choses à moitié.
Bienvenue à la Hague
Arrivé voilà vingt ans dans les valises d’un prestataire d’Areva, Gérard Chevereau aurait pu jouer
dans une version normande de Bienvenue chez
les Ch’tis. Nommé pour un an, il avait demandé
prudemment à rester seulement six mois. Dès
son arrivée, il a eu le coup de foudre pour la
région, heureusement partagé par sa femme.
Habitant Cherbourg, ils venaient tous les weekend dans la Hague et n’ont pas imaginé repartir.
Lors de sa vie parisienne antérieure, Gérard
Chevereau avait mené nombre d’activités
sociales et avait été secrétaire du comité d’en-
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
8
treprise de KREBS. En se fixant dans le Cotentin,
il plonge dans le tourbillon de la vie associative,
entre comité des fêtes, tennis club de la Hague
et Office de tourisme de la Hague. « L’engagement municipal était une suite naturelle de mon
implication associative », souligne-t-il. Les autres
engagements en ont découlé, tout aussi naturellement.
Des passages quotidiens à la CCH
Lorsque Gérard Chevereau visse sur sa tête sa
casquette de responsable communautaire, il
s’appuie sur deux directeurs et une équipe d’une
soixantaine de personnes intervenant dans les
secteurs de la logistique, des bâtiments, du
centre technique, des fêtes et cérémonies, des
espaces verts. « J’essaie de passer presque tous
les jours à la CCH car je crois davantage à l’efficacité de points réguliers et rapides qu’à celle de
longues réunions espacées. »
Gérard Chevereau travaille main dans la main, et
dans un bureau commun, avec Jacques Hamelin,
vice-président chargé de la voirie et de l’assainissement, en particulier sur tous les aspects de
planification des travaux. Auparavant, une seule
et unique délégation travaux existait mais force
a été de constater, ainsi que l’a montré une
étude sur la gouvernance de la CCH, que la tâche
était trop lourde et qu’elle devait être scindée en
deux délégations. De même, la délégation
sports, éducation, culture a été répartie entre
deux vice-présidents.
Marathon le mardi
Le mardi, c’est marathon : les huit viceprésidents et le président se retrouvent à
14 heures pour la réunion de bureau. « Nous
sommes cinq nouveaux au bureau et cette
réunion permet de mieux se connaître. Je ne
constate pas de différences entre les anciens et
les novices car nous cherchons tous à faire
avancer les choses. Chacun a sa délégation
spécifique mais travaille aussi en équipe avec
les autres vice-présidents. » Gérard Chevereau
profite de sa présence rue des Tohagues pour
rencontrer les directeurs et rejoint ensuite la
mairie de Vauville, soit dans la foulée soit après
dîner vers 21 heures. Comme tous les jours ou
presque, sa journée de travail commence à
7 heures sur le site d’Areva et se termine à
17 heures, avec une pause d’une heure au
déjeuner dont il profite parfois pour aller en
mairie.
Les jours sans réunion sont rares, entre celle,
hebdomadaire, du Syndicat mixte qui se tient en
fin d’après-midi et les commissions de la CCH,
souvent prévues après 20 heures.
Contre le gaspillage et pour
le développement durable
L’objectif de Gérard Chevereau en matière de
logistique est de parvenir à des économies
d’énergie, notamment en recherchant les
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
9
U N E J O U R N É E AV EC …
contrats de carburants les moins onéreux, mais aussi en
incitant au covoiturage lors de déplacement pour des
réunions et par des études poussées pour le remplacement
des véhicules. Ce souci d’économie préside aussi à sa
mission sur les bâtiments. Pour les rénovations, notamment des écoles, les matériaux sont regardés à la loupe en
fonction de critères économiques mais également de leur
profil adapté au développement durable.
Autre responsabilité, et de taille, la vice-présidence du
syndicat mixte Cotentin traitement qui regroupe huit
Communautés de communes. D’autres collectivités pourraient prochainement adhérer à cette structure qui a pour
ambition de traiter les déchets de l’ensemble du Cotentin. La
filière complète de traitement devrait être adoptée d’ici la fin
du mandat avec le choix de la technique (enfouissement,
incinération ou méthanisation) et celle du lieu. Autre piste
possible, les déchets verts du Cotentin pourraient alimenter
une partie de la production de vapeur d’Areva qui souhaiterait remplacer son fuel par l’électricité et la bio-énergie.
Au quotidien, c’est aussi le fonctionnement de la collecte
des ordures ménagères qui doit être amélioré car trop de
sacs jaunes sont encore refusés (26 %). Les gens trient
mais pas à bon escient. Embauchés par le syndicat mixte,
deux nouveaux ambassadeurs du tri vont rejoindre celui
déjà en place et privilégier les actions dans les écoles afin
que les enfants éduquent leurs parents.
E X P R E SS
L’ÉTÉ AU TOURP
Maire à 100 %
Quand il porte son écharpe de maire, l’édile est sur place
à Vauville le mardi et le vendredi en milieu d’après-midi. Il
traite les mails et une partie du courrier chez lui, y consacrant au moins une demi-heure par jour. « Je joue mon rôle
de maire à 100 % en m’appuyant sur mes adjoints et grâce
à un secrétariat efficace. Paradoxalement, ces nouvelles
responsabilités m’ont permis de prendre du recul : on ne
peut supporter de la pression sur tous les sujets et il est
préférable d’examiner chaque problème avec une certaine
distance. »
Dans toutes ses fonctions, Gérard Chevereau suit un fil
conducteur : la sincérité. « Je refuse de promettre pour ne
pas tenir et décevoir ensuite. Pour les futurs travaux de la
CCH, je souhaite opérer un choix avec les communes,
élaborer un planning et mener à bien les projets sélectionnés plutôt que de courir plusieurs lièvres à la fois.
Aujourd’hui, il faut tenir un langage de vérité : on ne peut
dire oui à tout alors que nos finances sont en baisse. »
Il court, il court Gérard Chevereau entre son travail, même
s’il bénéficie d’heures de délégation, sa mairie, les
réunions de la CCH et celle du Syndicat mixte. Miracle de la
Hague, il réussit tout de même à garder du temps pour son
jardin le week-end.
Après la visite de l’exposition Philip Plisson (jusqu’au
26 octobre), prenez le « chemin des toiles » dessiné
par Michel Larivière (jusqu’au 16 novembre). L’artiste
normand expose un pan de sa vie en présentant
des huiles exécutées sur une période de quarante ans.
Michel Larivière sera présent au manoir du Tourp
et créera une œuvre de grand format devant le public
les 19 et 20 juillet et les 9 et 10 août.
Le festival de sculpture prend la pose du 2 au 22 août :
trois artistes créent une œuvre devant le public à partir
d’un bloc de cinq tonnes de marbre bleu de Savoie.
Pendant deux folles journées, les 16 et 17 août, les arts
de la rue et musique investissent le manoir du Tourp.
Cirque, mime, théâtre forain, chanson, fanfare, boniment
sont au programme. Une dizaine de compagnies chantent, dansent, jouent, blaguent pour le plaisir de tous.
Entrée libre et restauration sur place en partenariat
avec l’Office de tourisme de la Hague.
Renseignements au service culturel de la CCH :
02 33 01 93 75 — www.lahague.com
VISA POUR LE SPORT ET LA CULTURE
Venez retirer le passeport
été ! Destiné aux jeunes
habitants du canton de
Beaumont-Hague (entre
6 et 20 ans), il permet de
découvrir et de pratiquer
des activités sportives et
culturelles à des prix très
avantageux.
Valable du 1er juillet au
31 août 2008, il est délivré
à l’accueil de la CCH et dans
les mairies du canton.
LUDIVER, NUIT ET JOUR
Ouvert tous les jours en juillet et août, de 11 h à
18 h 30, le planétarium Ludiver propose de
nombreuses animations. De plus, c’est le point le plus
haut de la Hague, avec sa table d’orientation, sa vue
sur la mer et la grande rade de Cherbourg.
Tout autour, un parc paysager en accès libre propose
des espaces pique-nique et un parcours des cadrans
solaires.
© Philip Plisson
Festival de sculpture
• Dans le planétarium, des nouveautés à découvrir en
sismologie, volcanisme, expériences sur la lumière…
Les arts de la rue
• Les randonnées astronomiques, des balades
nocturnes commentées, dans les sentiers pédestres
autour de Ludiver
• La Nuit des étoiles, le vendredi 8 août :
une soirée exceptionnelle et gratuite pour tout public
Avec jeux pour enfants, conférences, contes,
planétarium, expositions…
Programme détaillé au 02 33 78 13 80 ou sur
www.ludiver.com
Antoine Fernandes, le chef du restaurant Le Moulin à
Vent, signe un livre à déguster où il dévoile ses secrets
sur les mets enveloppés pour la balade, enrobés de
légèreté, vêtus pour le tour du monde, drapés
d’un souvenir ou encore habillés pour la fête, soit
une centaine de recettes qui emballent.
La cuisine s’emballe. Antoine Fernandes. 19,80 euros
Photos de Pierre Fernandes.
Contact : 03 89 27 28 38 - www.dormonval.fr
TOUS AU CONCERT DE RIDAN
Samedi 26 juillet, Ridan et Wine font l’événement
en plein air, dans le complexe sportif
d’Urville-Nacqueville. Venu du rap, Ridan a célébré
dans son premier album les noces entre la culture
hip-hop et la chanson française à texte. Dans son
deuxième album, disque d’or, il marie des musiques
claires à ses mots sombres sur un mélange bien
à lui de reggae, de ska, de rap où un violon voisine
avec une bidouille électro et où une guitare
tantôt fraternise avec Brassens, tantôt dessine
une atmosphère à la Brel. En première partie,
le folk-rock de Wine, une jeune formation caennaise,
propose un son brutal et sincère aux mélodies de
guitare faisant écho aux chants poétiques.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
10
• Les ateliers vacances, pour les enfants de 3 à 12 ans
et plus, proposent des constructions et lancements
de fusées à eau, cerf-volants, des jeux de piste,
des créations de puzzles astro…
LA NUIT
• Les soirées d’observation aux télescopes
des planètes et des objets célestes
UN CHEF QUI EMBALLE
La mairie de Vauville
LE JOUR
• Séances quotidiennes
à 11 h 30 : « Le Ciel des Pôles »
à 15 h et 16 h 30 : « Le Ciel du soir dans la Hague
et le Cotentin »
RENTRÉE EN MUSIQUE
Wine
Ridan
À la rentrée, l’école de musique de la Hague propose
un éveil musical pour les enfants de 5-6 ans, un atelier
de percussions pour les enfants de 7 à 14 ans et pour
les adultes, une chorale pour les 7 à 12 ans. Les cours
d’instruments (piano, batterie, guitare classique,
saxophone, clarinette) et de formation musicale sont
destinés aux enfants à partir de 7 ans avec quelques
places ouvertes aux adultes.
Réinscriptions : du 26 août au 5 septembre, dans les
locaux de la CCH, de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h.
Nouvelles inscriptions : le samedi 6 septembre de 9 h 30
à 12 h 30 à l’école de musique de la Hague et du 8
au 12 septembre dans les locaux de la CCH, de 9 h à 12 h
et de 13 h 30 à 17 h.
Renseignements au service culturel de la Communauté
de communes de la Hague au 02 33 01 93 75.
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
11
H I STO I R E S D E L A H AG U E
Albert Lohier, la mémoire, la foi et la mer
E
ntendre sa voix, découvrir sa
correspondance, voir sa signature sur de petits
bouts de papier, lire ses écrits, jusqu’au dernier,
jusqu’à son testament, lire le témoignage de ses
proches et regarder des documents sur les événements qui ont jalonné le parcours d’Albert Lohier,
né à Urville-Hague en 1915, mort rue Tour-Carrée
à Cherbourg en novembre 1986 : l’homme a
retrouvé vie grâce au travail d’archiviste et
d’amitié de Charles Cerisier, prêtre comme lui. Ce
dernier a eu la chance d’accompagner Albert
Lohier depuis 1971, il a connu la densité de
l’homme, son épaisseur morale et sa fragilité
physique d’asthmatique aux yeux malades, et a
voulu faire savoir qui il était.
Charles Cerisier préfère le terme de passeur à
celui d’auteur car il s’efface devant les faits et les
documents qu’il éclaire toutefois de la lueur de
son amitié, de ses recherches et de sa connaissance. Avant tout, Charles Cerisier voulait restituer
la complexité d’Albert Lohier à travers ses choix,
ses révoltes mais aussi et surtout son attachement
à la foi et à son ministère. Car le personnage ne
peut être réduit à une seule de ses facettes, ne
peut être décrit seulement comme chantre de la
langue normande ou comme prêtre-marin aux
faux airs d’Albert Camus voguant sur son chalutier
ou comme curé engagé. Il était tout cela et plus
que cela. Il a mené plusieurs vies, eu plusieurs
noms — Albert Lohier, Côtis-Capel —, manié
HAG’TIONS N° 46 - JUILLET 2008
12
plusieurs langues, composé six ouvrages de
poésie, mais a gardé un cap, celui de la fidélité à
ses choix. C’est cette destinée que Charles Cerisier
a voulu reconstituer pas à pas pour faire entendre
cette voix singulière, en privilégiant ses écrits et
ses récits, couchés sur papier ou dits.
D’une histoire qui commence dans le hameau
Capel au pied d’un coteau, un côtis en normand,
où il naît dans une famille de pêcheurs. Élève
modèle, il suit ses études à l’institut Saint-Paul de
Cherbourg où un professeur, en se moquant d’une
de ses rédactions, lui fera passer toute envie
d’écrire de la poésie en français et l’incitera, sans
le savoir, à composer en normand. Titulaire d’un
bac philosophie, il frappe à la porte du séminaire.
Ordonné prêtre en 1942, il participe ensuite à la
grande histoire, créant un foyer pour les « requis »,
ouvriers contraints au travail obligatoire par les
occupants allemands. Aumônier de la JOC
(Jeunesse ouvrière chrétienne) après-guerre, il
s’embarque au début des années 1950 sur le
chalutier Va : c’est le premier prêtre-marin pêcheur
à partir en haute mer. Il naviguera en tout sur sept
chalutiers. Le 1er mars 1954, les prêtres-ouvriers
doivent rendre leur bleu de travail, interdits d’usine
ou de chantier. Quatre ans plus tard, c’est au tour
des prêtres-marins de rentrer au port : tout travail
est désormais interdit aux religieux.
Quant aux prêtres qui travaillent en mer, ils ne
devront pas signer de nouveaux engagements
et, dès leur retour sur terre, ils rompront avec
ceux qu’ils avaient pris, écrit le cardinal Pizzardo,
secrétaire de la congrégation du Saint-Office au
cardinal Feltin, archevêque de Paris en 1959. Pour
Albert Lohier qui est alors engagé sur le Nativité,
comme pour l’équipage et ses proches, cette décision est un crève-cœur : je dois dire aussi que,
sur le plan personnel (indépendamment de
toute idée de mission), le fait de cet ordre de
débarquement et mon acceptation ont causé
un choc. On en parle beaucoup…, écrit-il à ce
moment, insistant sur le fait que la place d’un
prêtre-marin ne peut être que sur mer : Quoi
qu’on fasse, étant à terre, on ne répondra pas
à ce que proposait notre Mission de la Mer.
Pas question de rester les mains et le cœur
ballants, il essaie de travailler à la criée mais la
hiérarchie refuse. Seul le travail artisanal est autorisé. Il se charge de la gestion de la coopérative
maritime du port de Cherbourg, Socopêche, dont
il sera la cheville ouvrière jusqu’en 1980. Quand il
ne travaille pas, il compose, incapable de s’arrêter
une minute. Son premier livre, A Gravage, est
édité en 1965, reprenant des textes composés
depuis les années 1950. Le normand, c’est sa
langue natale, celle qu’il parle en famille, celle
avec laquelle il laisse paraître sa tristesse, sa
révolte, son espoir en des jours meilleurs. L’abbé
Lohier, homme de foi, homme engagé, est à
découvrir dans toutes ses dimensions.
J’ai gardé le cap — Albert Lohier-Côtis Capel
Charles Cerisier - Éditions Isoète - 29 euros

Documents pareils