les locutions de la crise

Transcription

les locutions de la crise
Fiche pédagogique
Les locutions de la crise ou l’élocution de la crise ?
Les temps sont durs en cette période de crise : la bourse chute, les chiffres de l’emploi tombent,
le ralentissement est flagrant, on parle de récession, de suppressions... Alors va-t-on éplucher
nos comptes, épargner, surveiller de près nos crédits à la consommation, renégocier nos primes,
réduire nos factures de téléphone portable, alléger nos dépenses courantes ... ? Pour être au goût
du jour, vous pouvez employer ce lexique bien concret, mais vous pouvez aussi vous exprimer
autrement ...
Public
Niveaux CECR
Thèmes principaux
Objectifs
Activités proposées
Adultes
B2
Crise, récession, économies
Comprendre les expressions et locutions françaises
1 – Le lexique
Pour exprimer une situation difficile dans laquelle on se trouve, on peut
faire référence à différents lexiques, comme :
– Se mettre, se serrer la ceinture veut dire « se priver de manger, se
passer de quelque chose ». Mais le verbe « serrer » convient mieux que
« se mettre » car il connote la gêne, la privation, le fait qu’on doive
déplacer la boucle de la ceinture d’un cran ... on peut dire aussi de manière
elliptique : « A partir de maintenant, ceinture ! «
– Se brosser le ventre a d’abord voulu dire « ne rien avoir à manger »
puis « se priver de quelque chose ». L’expression date des années 1880.
Ventre fait allusion à l’estomac vide.
Cette expression ne s’utilise plus tellement de cette manière aujourd’hui,
en revanche on entend couramment dans la langue usuelle « Tu peux te
brosser, tiens ! » ce qui signifie « Tu n’auras rien, tu t’en passeras, ne
compte pas sur moi ».
– Manger de la vache enragée
L’expression utilisée en 1611 « manger la vache enragée » devient au
début du 18ème siècle « manger de la vache enragée ». Cela veut dire
« mener une vie de dures privations », être dans un tel état de dénuement
et de faim qu’on en est réduit à manger de la viande de bête malade.
On peut aussi parler de « vaches maigres » en opposition aux vaches
grasses : il s’agit ici d’une allusion aux sept vaches grasses et aux sept
vaches maigres, qui dans le rêve de Pharaon, symbolisaient une période
d’opulence de sept ans suivie d’une période de disette de la même durée.
– Mener une vie de chien
veut dire aujourd’hui mener une existence difficile. À cause de la valeur
morale, péjorative de chien, car, attention ! l’expression au 18e siècle
signifiait « une vie de débauche » !
– Tirer le diable par la queue
veut dire « avoir de la peine à trouver de quoi vivre, vivre avec des
ressources insuffisantes ». L’image de base est sans doute celle d’un
homme qui essaie de retenir le diable qu’il a sollicité, à qui il a demandé
une aide.
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Fiche pédagogique
– Ne plus savoir à quel saint se vouer
signifie « être en plein désarroi, ne plus savoir quoi faire », c’est-à-dire ne
plus savoir quel saint invoquer pour se sortir d’une situation difficile.
Référence : Dictionnaire des expressions et locutions, Alain Rey et Sophie
Chantreau, le Robert.
2 – Idées pour la classe
- Demandez à vos élèves de relever dans la presse nationale du pays les
verbes les plus souvent utilisés actuellement. Puis demandez-leur de
rechercher les équivalents en français (pensez à apporter la presse
française ou bien connectez-vous sur les sites Internet du Monde, du
Figaro, de Libération, etc.).
- Proposez-leur ensuite de rechercher dans leur langue maternelle les
locutions ou expressions existantes qui illustrent le mieux une situation
difficile voire désespérée.
- Donnez-leur les expressions françaises et demandez-leur de les comparer
à celles qu’ils ont trouvées : existe-t-il des expressions communes aux
deux langues ? Est-ce que les parties du corps sont les mêmes ? Existe-t-il
des expressions utilisant des noms d’animaux : si oui, lesquels ? Le diable
et les saints sont-ils mentionnés ? Qu’est-ce qui différencie les deux
imaginaires collectifs ?
Matériel
complémentaire
Rond Point 3. Livre de l’élève
- Mémento grammatical, page 104 : « Proverbes »
- Unité 4, page 28, n°8 : « Beau comme un dieu, belle comme le jour »,
pour travailler d’autres des expressions d’un contexte plus souriant !
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