Moins d`impôt en micro-BIC qu`en micro-foncier
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Moins d`impôt en micro-BIC qu`en micro-foncier
FISCALITÉ LOUER EN MEUBLÉ Moins d'impôt en micro-BIC qu'en micro-foncier Prenons l’exemple d’un deux-pièces de 45 m2 situé à Grenoble. Dans un cas, il est loué vide, dans l’autre, meublé. Sachant que son propriétaire est soumis à un taux marginal d’imposition de 40 %, à conditions égales (même loyer, même durée d’occupation de douze mois), l’impôt à payer est 2,2 fois moins élevé en location meublée qu’en location vide (voir tableau ci-dessous). Nos simulations démontrent en revanche qu’en deçà de neuf mois de location par an, le meublé, malgré l’avantage fiscal, Micro-foncier (vide) Micro-BIC (meublé) perd de son intérêt Loyer mensuel 486 € Loyer mensuel 486 € 5 832 € Loyer annuel 5 832 € en termes de revenus Loyer annuel 30 % Abattement en % 68 % disponibles après Abattement en % 1 749,6 € Déduction 3 965,76 € impôt : il n’est plus que Déduction 4 082,4€ Net imposable 1 866,24 € de 3 814 euros en meu- Net imposable 40 % TMI en % 40 % blé, contre 4 199 si le TMI en % Impôt à payer 1 632,96 € Impôt à payer 746,496 € logement est loué vide. locations vides, le régime équivalent du micro-foncier ne permet de bénéficier que d’un abattement de 30 %. D’un côté, le bailleur n’est imposé que sur 32 % de ses recettes locatives, contre 70 % de l’autre. Au final, l’impôt à payer ne sera pas le même. (voir encadré ci-dessus) Comme dans son équivalent pour les revenus fonciers, ce régime est simple, sans comptabilité particulière, sans justificatif à fournir à l’administration sur les charges acquittées. Il n’y a pas de risque de contestation de la part du fisc puisque c’est un forfait qui est appliqué. Cet abattement forfaitaire est censé compenser l’ensemble des charges du bailleur. Il est donc très performant lorsque celles-ci sont peu élevées, et tant qu’elles n’atteignent pas 68 % du montant des recettes. Tel est le cas lorsque le bien que l’on souhaite consacrer à la location meublée est déjà la propriété du bailleur, ou que l’opération est réalisée sans recours à l’emprunt (l’investisseur se trouvant à la tête d’un capital financier important suite à la vente de sa société ou suite à un héritage, par exemple) : dans les deux cas, il n’y a pas d’intérêts d’emprunt à déduire qui auraient pu alourdir les charges. Le régime du micro-BIC est alors recommandé, et cela même pour l’investisseur qui souhaite adopter le statut du loueur en meublé professionnel. D’ailleurs, il sera également recommandé au loueur en meublé professionnel qui a remboursé la totalité de ses intérêts 50 • LE PARTICULIER immobilier • n°221 • juin 2006 d’emprunt, déduit la totalité de ses amortissements et qui, parce qu’il n’a plus beaucoup de charges à déduire, risque d’être lourdement imposé. Un choix à faire En revanche, si les charges dépassent 68 % des recettes locatives, il faut adopter le régime du réel. Un calcul s’impose. Le régime du réel est obligatoire lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 76 300 euros HT, mais peut être adopté par le bailleur qui n’atteint pas ce seuil de recettes, dès lors qu’il en fait la demande au plus tard le 1er février de l’année où il veut en bénéficier. Comme pour le régime du réel dans le cadre des revenus fonciers. Ce choix l’engage pour deux ans au minimum. Pourront alors être déduites pour leur montant réel, toutes les charges du bailleur admises classiquement en déduction : les intérêts d’emprunt et les primes d’assurance liées à l’emprunt, les charges de copropriété, les frais de gestion et de syndic, les factures d’entretien et de réparation, les travaux, la taxe foncière, la taxe professionnelle quand elle est acquittée. Mais pourront l’être également, ce qui n’est pas le cas dans le régime réel des revenus fonciers, tous les frais d’acquisition de l’immeuble : honoraires du notaire, commissions d’agence, droits d’enregistrement, soit en une seule fois l’année de l’achat, soit sous forme d’amortissement, comme le bien lui-même. Les frais de ●●●