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Convictions/ LE MAGAZINE PATRIMONIAL DU GROUPE CYRUS Gestion Privée, Gestion de Fortune, Family Office SPÉCIAL ENTREPRENEURS L'après-cession d'entreprise : préparer sa stratégie d'investissement • L es conséquences de votre régime matrimonial • D irigeants d'entreprise en activité : protégez votre patrimoine • C ession d'entreprise : fiscalité et optimisations possibles en 2014 • I mmobilier : Investir dans vos locaux professionnels MARS 2014 www.cyrusconseil.fr 34 éditorial/SOMMAIRE COUP DE CŒUR/Photos de légende Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 SANDRA DEPAZ, PASSION D’ENTREPRENDRE Si le gène de l’entrepreneuriat n’est pas héréditaire, certaines familles savent cultiver l’esprit d’entreprendre, pour bâtir des empires, certes, mais aussi pour entreprendre sa vie ou faire vivre ses passions. /2 SANDRA DEPAZ Sandra Depaz cultive cet esprit depuis toujours, tant sur le plan professionnel que privé. D’abord femme d’affaires, puis mère de famille, la voilà aujourd’hui engagée dans un projet entrepreneurial autour de sa passion, la photo. Après avoir créé Depaz Album Création, elle se lance dans les Photos de Légende. Photosdelegende.com est le premier site à proposer des photographies exceptionnelles sur support Plexiglas avec des personnalités issues de divers horizons, artistique, sportif ou politique. Des moments historiques capturés à jamais, des secondes anonymes cristallisées dans leur beauté et immortalisées par des photographes illustres. Quel est votre parcours ? Après un DESS de finance d’entreprise à ParisDauphine obtenu en 1994, j’ai rejoint l’équipe Fusions et acquisitions de Rothschild & Cie où j’ai passé quatre ans. Cela a été pour moi une expérience formidable. J’ai eu la chance de travailler avec des gens de grande qualité qui m’ont enseigné la rigueur et la précision. Malheureusement le rythme des fusions et acquisitions étant incompatible avec celui d’une vie de famille, j’ai quitté la banque lorsque je me suis mariée. Après avoir eu quatre enfants, un vrai but de vie, très prenant au démarrage, j’ai ressenti le besoin de trouver un nouveau projet professionnel, sachant que le retour à la banque d’affaires n’était pas envisageable. Ayant toujours été passionnée de photo, et poussée par mon entourage, j’ai décidé de me lancer dans la conception d’albums photos. C’est ainsi qu’est née, fin 2009, la société Depaz Album Création. Notre clientèle se compose de particuliers et surtout d’entreprises qui veulent matérialiser des événements au travers d’albums de qualité qu’ils peuvent offrir dans le cadre de leur communication. CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance Comment est venue cette idée de Photos de légende ? Petite-fille de Francis Bouygues, j’ai été élevée dans une famille où l’on vous apprend, dès votre plus jeune âge, que le plus important c’est le travail et l’esprit d’entreprise ! Toujours à la recherche de nouvelles idées à proposer à nos clients exigeants, nous avons lancé il y a un an un nouveau type de produit : les tirages sur Plexiglas de grande qualité. Michel Duplessier, président d’Ipanema, un groupe qui opère dans l’« entercorporatement », comme il aime à le définir, a été séduit par cette technique et nous a proposé de travailler ensemble sur un concept original. C’est ainsi qu’est né le projet « Photos de légende ». Cette nouvelle aventure qui nous tient particulièrement à cœur est le fruit d’une belle rencontre et du travail commun de nos deux équipes. Quelle est l’originalité de votre projet ? L’idée est de proposer des photos exceptionnelles tant par leur sujet que par leur force visuelle. Elles sont mises en avant pendant une semaine sur le site et sont éditées en série limitée de trente exemplaires. Chaque œuvre est proposée dans trois à quatre formats et est livrée avec un certificat d’authenticité. Les photos sont tirées sur un support en Plexiglas de grande qualité qui, par un jeu de transparence et de lumière, leur confère une profondeur digne des œuvres exposées en galerie. Pour moi, il s’agissait de m’inscrire dans une approche moderne et dynamique. Le site http://www.photosdelegende.com, lancé le 31 octobre 2013, totalise aujourd’hui plus de 25 000 fans sur Facebook. COUP DE CŒUR/Photos de légende Sandra Depaz, passion P. 2 d’entreprendre SOMMAIRE/éditorial Parlons d'entrepreneurs à entrepreneurs P. 3 ■ ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale Les conséquences de votre régime matrimonial P. 4 ■ ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale P. 6 ■ ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale Cession d’entreprise : fiscalité et optimisations possibles en 2014 P. 8 ✚ DOSSIER/stratégie patrimoniale L'après-cession d'entreprise : préparer sa stratégie d'investissement P. 10 ■ ÉCLAIRAGES/immobilier Investir dans vos locaux professionnels P. 14 ■ ÉCLAIRAGES/partenaires 123Venture Investir dans le « private equity »P. 16 NEWS/CYRUS P. 18 COUP DE CŒUR/Photos de légende P. 19 Convictions Comité de rédaction : Meyer Azogui, Nicolas de La Bigne, Stéphan Chenderoff, Sandrine Colas-Jacomme, Franck Doukhan, Gilles Etcheberrigaray, Gilles Étienne, Sacha Rubinski, Stéphanie de Turenne, José Zaraya. 153, bd Haussmann, 75008 Paris • Tél. : 01 53 93 23 23 • Fax : 01 53 93 23 24 • E-mail : [email protected] • Directeur de la publication : Meyer Azogui • Rédacteur en chef : Stéphan Chenderoff • Coordination : Charlotte Montarras, Valérie Barral • Conception et réalisation : Ipanema éditions, www.groupe-ipanema.com, tél. : 01 44 14 34 34 • Crédits de couverture : Éric Tabarly 1976 © Jean-Pierre Bonnotte/ Gamma-Rapho • Dépôt légal : mars 2013 • Imprimé en UE par : Deschamps Les informations contenues dans ce magazine sont fournies à titre indicatif, sur la base des informations connues à publication, et ne sauraient engager la responsabilité de Cyrus Conseil. MEYER AZOGUI Président du Groupe Cyrus Parlons d'entrepreneurs à entrepreneurs « Un entrepreneur, c’est un individu qui a le courage de concrétiser ses rêves, d’ignorer les risques et d’utiliser son plein potentiel de créativité pour innover. » Malgré un écosystème défavorable, des obstacles innombrables et une crise économique qui dure maintenant depuis plusieurs années, des entrepreneurs français croient en l’avenir et créent ou reprennent, les entreprises qu’ils mènent au succès. Si l’enrichissement n’est jamais la motivation première du fondateur, il n’en reste pas moins qu’il en est la conséquence en cas de réussite, rémunérant ainsi le risque pris par l’entrepreneur. Une fois créé, un patrimoine doit être au minimum préservé de l’érosion fiscale et financière. Parallèlement, en fonction du stade de maturité de l’entreprise, des actions concrètes doivent être mises en place afin de protéger le patrimoine et la famille de l'entrepreneur. En effet, selon la stratégie d’optimisation des schémas de transmission et d’organisation patrimoniale, le rendement que vous pourrez attendre de votre patrimoine peut varier de façon très sensible. À quoi bon négocier durement le prix et les conditions de la cession pour abandonner ensuite plus de la moitié de la valeur créée en taxes et impôts divers. C’est notre rôle chez Cyrus Conseil de vous aider à avoir la même démarche professionnelle vis-à-vis de la gestion de votre patrimoine que vous l’avez pour la direction de votre entreprise, avec les mêmes clés de succès : anticipation, réactivité, ingéniosité et travail d’équipe. En tant qu’entrepreneurs, nous comprenons vos problématiques, vos interrogations, qui sont loin de se limiter à la recherche d’un rendement maximum, mais également le nouvel équilibre à trouver entre votre « ancienne » vie d’entrepreneur et la future. Les problèmes qu’il faut résoudre sont tant d’ordre technique que psychologique et doivent aboutir à un équilibre conforme à vos choix de vie. En vous accompagnant tout au long de votre vie professionnelle jusqu’à la transmission, de façon totalement indépendante, en mettant l’humain au cœur de toutes nos approches et en intégrant une équipe pluridisciplinaire autour de vous, nous avons l’ambition de mettre toutes les chances de succès de votre côté pour transformer votre réussite professionnelle en satisfactions personnelles. /3 Bonne lecture ! CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance stratégie patrimoniale/ÉCLAIRAGES ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 LES CONSEQUENCES DE VOTRE RÉGIME MATRIMONIAL De la création de l’entreprise jusqu’à sa transmission, le régime matrimonial vous accompagne. Il peut faire surface à différentes occasions (divorce, décès), de manière inattendue si l’on n’a pas pris soin de l’adapter au cours du temps. /4 SANDRINE COLAS-JACOMME Un notaire affirmait récemment : « Le meilleur régime matrimonial est évolutif ! » De fait, on y pense souvent seulement au moment de passer devant le notaire avant le mariage. Et après, on l’oublie, tout comme les conséquences qui en découlent. Ainsi, la plupart du temps, il reste inchangé pendant de longues années : divorce et décès peuvent, seuls, le faire réapparaître dans l’actualité, avec plus ou moins de surprises. Aussi, s’interroger régulièrement sur son régime matrimonial permet de répondre à différentes questions : À qui appartient la valeur acquise par la société ? Qui est réellement actionnaire ? Qui décide la cession des titres ? Qui perçoit le prix de vente ? Quel est l’impact du passif lié à la société sur le patrimoine de la famille ? Les règles de base Il existe des règles d’ordre public qui concernent le logement principal (consentement mutuel pour les décisions, même en cas de biens propres), la contribution aux charges du couple (en fonction de ses facultés) et la solidarité des dettes courantes du ménage. Il n’y a pas de bon régime matrimonial pour l’entrepreneur : qu’il s’agisse d’un régime communautaire ou d’un régime séparatiste, chaque système présente des avantages et des inconvénients selon la situation de chacun. La communauté réduite aux acquêts est le régime légal le plus répandu chez les entrepreneurs. En cas de biens appartenant à l'époux avant le mariage, il convient d’organiser la traçabilité de l’affectation de ces biens, notamment s’ils sont employés dans le capital de l’entreprise. Le reste rentre CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance Associé de société La qualité d’associé de société commerciale ou société civile, SARL, SNC, SCS… appartient à celui qui fait l’apport, mais le conjoint doit être informé, à défaut, une action en nullité est possible et peut revendiquer la qualité d’associé ou y renoncer. Il faut le prévoir dans les statuts d’origine. dans la communauté : les fruits et revenus de biens communs et de biens propres, les biens acquis à titre onéreux durant le mariage (acquêts) et les biens créés par l’un des époux pendant le mariage. Ce système est avantageux dans la mesure où les revenus et salaires de l’un profitent à l’autre, les époux bénéficient de l’accroissement de richesse de la communauté, et ils conservent la propriété et la gestion de leurs biens propres (important en cas de donation). Mais cela n’est pas sans quelques inconvénients. En effet, la communauté est engagée par le passif professionnel des époux. En cas de divorce, il est souvent délicat d’évaluer les récompenses, et le principe du partage de la communauté devient source de conflit (céder la moitié de la valeur de l’entreprise à son conjoint peut être difficile à accepter pour le conjoint entrepreneur). Enfin, en cas de décès du conjoint non entrepreneur, l’évaluation de l’entreprise (et le paiement des droits par les enfants) peut mettre en danger l’activité. La séparation de biens conviendra plutôt aux entrepreneurs individuels, aux professions libérales, à un couple dans lequel chacun des conjoints possède des biens personnels, et aux familles recomposées. En cas de divorce, ce régime garantit une bonne protection de l’entrepreneur. En cas de décès, le conjoint ne bénéficie sur ce bien que des droits liés à l’existence d’un testament ou d’une donation entre époux. La participation aux acquêts présente les mêmes caractéristiques que la séparation de biens (deux masses de biens). À la dissolution du régime (suite à un décès, un divorce ou un changement de régime), une logique communautaire est appliquée : chacun des époux a vocation à participer pour moitié à l’enrichissement de l’autre. Les clauses à étudier Certaines clauses permettent de modifier la répartition et les contours des masses : la clause de prélèvement moyennant indemnité, la stipulation de parts inégales, la clause d’attribution intégrale, les clauses préciputaires, les clauses d’apport ou d’exclusion. Ces clauses permettent de modifier son régime au plus près de ses objectifs de partage et de protection. Conclusion, le meilleur régime est le régime évolutif ! Avant toute décision, faites un point précis avec votre consultant patrimonial ou votre notaire pour vous aider dans vos choix. Beaucoup d’hommes ayant échoué ne savaient pas à quel point ils étaient proches du succès quand ils ont abandonné. Thomas Edison Nos convictions ◗ P référez le sur-mesure au régime standard ◗ V érifiez l'impact de votre régime à chaque étape de votre vie ◗ A nticipez les conséquences d’un divorce toujours possible /5 Cas du divorce Le risque de divorce est plus élevé que le risque de décès sur la période d’activité de l’entrepreneur : si le risque décès peut s’assurer, il n’en va pas de même du divorce. D’où la nécessité de se protéger par le régime matrimonial de manière spécifique, tant que l’entreprise représente le plus gros actif du patrimoine. Changer de régime, pourquoi ? ◗ Motivation juridique : mieux protéger son conjoint et ses enfants (apports et exclusions, préciput et clause d’attribution). ◗ Motivations fiscales : réduire les droits de succession, limiter les droits de donation. © Patrice Picot/Gamma-Rapho Simone Signoret et Yves Montand, 1959 CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance stratégie patrimoniale/ÉCLAIRAGES ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 DIRIGEANTS D’ENTREPRISE EN ACTIVITÉ : PROTÉGEZ VOTRE PATRIMOINE Le chef d’entreprise consacre l’essentiel de son temps au développement de sa société et néglige les réflexes d’une bonne gestion patrimoniale. Pourtant, le temps est le meilleur allié du patrimoine et l’anticipation un facteur d’optimisation pour la pérennité future des actifs. /6 FRANCK DOUKHAN Pendant la période d’activité, le patrimoine privé du dirigeant est souvent négligé, et les choix opérés ne découlent pas toujours d’une stratégie réfléchie mais plutôt de l’impulsion du moment, dans une approche « mille-feuille » dans laquelle les produits s’accumulent sans grande logique. Pourtant quelques grands principes, à chaque étape majeure de son cursus professionnel, peuvent être facilement suivis afin de bien organiser son patrimoine privé, amené à grandir au fil du temps. Se positionner dès la création Le régime matrimonial. S’il préexiste à la création de l’entreprise, il convient de mesurer les incidences de celui-ci sur le pouvoir décisionnel dans l’entreprise et sur les apports en capital. Dans le cas du régime communautaire, notamment, la traçabilité des fonds est importante pour éviter les mauvaises surprises lors de la dissolution de la communauté (par divorce ou décès). La protection du conjoint et des enfants par rapport aux engagements de l’entreprise doit être anticipée. Il n’existe pas de bons ou de mauvais régimes : il convient de tenir compte de chaque situation et des objectifs assignés. Les assurances. À ce stade, le principal risque est le décès. À la création, les revenus du dirigeant sont souvent faibles et les garanties d’assurance souscrites par la société sont donc insuffisantes en cas de décès ou d’incapacité. Il convient, lorsque le dirigeant est jeune et en bonne santé, de mettre en place des garanties individuelles décès et incapacité pour protéger sa famille. Commencer à prendre date sur des contrats CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance d’assurance vie afin de les alimenter en prévision du futur est une décision pertinente pour faire courir le délai d’optimisation fiscale. Les enveloppes. De même, ouvrir d’autres enveloppes fiscalement privilégiées, tel que le PEA (mature fiscalement au terme de huit ans) et des livrets pour gérer votre trésorerie ne nécessite pas un gros investissement mais se révélera utile le jour où la capacité d’épargne sera plus importante. Agir au moment du développement La détention du capital. Dans le cadre d’une bonne anticipation, les modes de détention du capital permettent de préparer les stratégies de cash out partiel ou total. La question de la création d’une holding de participation ou d’animation peut être pertinente pour optimiser une future opération en capital (régime fiscal favorable des titres de participation). Les garanties prévoyance. Souvent négligées par les dirigeants, elles sont les premiers actes potentiellement protecteurs et générateurs d’un patrimoine de sécurité pour sa famille. Souscrites par l’entreprise, la dimension collective est une contrainte si le dirigeant a le statut de salarié (garanties identiques pour un groupe de salariés) alors que l’approche individuelle « loi Madelin » offre une prise en compte plus personnelle pour le dirigeant non salarié. Dans les deux cas, ce sont entre 400 % et 600 % du revenu qui peuvent être versés en cas de décès ou d’incapacité avec en plus des rentes éducation pour assurer les études des enfants. À ne pas négliger ! La retraite. Même si la retraite semble loin, le dirigeant est bien conscient qu’il lui faudra compléter ses régimes de retraite afin d’assurer son train de vie futur. Ainsi, il convient d’envisager des solutions pour se constituer des revenus complémentaires au moment de la retraite. Cette stratégie permettra de limiter le besoin de revenus du capital issu de la cession de l’entreprise. La souscription de contrats d’assurance vie spécifiques pour offrir des revenus sur le long terme (SCPI et Variable Annuities) ainsi que l’investissement immobilier de rendement (EHPAD, bureaux, commerces…) en profitant de l’effet de levier du crédit pourront générer ses revenus futurs. Le pacte Dutreil. Véritable protection fiscale, la souscription de ce pacte assure un abattement de 75 % de la base taxable en cas de décès, à condition de conserver dans le patrimoine les actions durant les quatre ans qui suivent le décès. Une telle stratégie ne s’improvise pas et l’organiser peut grandement favoriser la pérennité du patrimoine. Elle est même indispensable pour protéger une transmission familiale et peut se cumuler avec une stratégie de donation. L’investissement immobilier. Une stratégie d’investissement immobilier permettra d’arbitrer la part de l’immobilier professionnel et celle de l’immobilier privé. Les schémas d’investissement et de financement permettent des optimisations qui facilitent l’acquisition (démembrement de propriété, acquisition de nue-propriété…). Il est important de noter que la création d’un actif immobilier se finance généralement sur quinze à vingt ans, et que l’exonération de la plus-value est désormais ramenée à vingt-deux ans. Quand vient la cession de l’entreprise L’organisation patrimoniale devrait être en place à ce moment décisif de la vie de l’entrepreneur. Dans la réalité, il n’en est rien, et beaucoup (50 % d’entre eux) ne préparent pas leur transmission. Outre l’optimisation des plus-values de cession, il est conseillé de créer les enveloppes de capitalisation et de structurer le patrimoine dès que le processus de cession est engagé : assurance vie en France et au Luxembourg, apport à holding, donation aux enfants pour les aider dans le démarrage de vie, donation au conjoint pour rééquilibrer le patrimoine. Organiser sa vie et son statut après la cession mérite réflexion, d’autant plus /7 Jean-Claude Killy, 1968 © Keystone France que le sujet est également psychologiquement important. Il est donc indispensable de bien préparer ces questions avant de céder son activité. Nos convictions ◗ Souscrivez un pacte Dutreil (engagement de conservation de titres) ◗ N ’hésitez pas à faire évoluer votre régime matrimonial à chaque étape de votre vie ◗ Actualisez votre stratégie patrimoniale à chaque changement de cap ◗ Prenez date sur les enveloppes de capitalisation (société IS, PEA, assurance vie) CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance stratégie patrimoniale/ÉCLAIRAGES ÉCLAIRAGES/stratégie patrimoniale Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 CESSION D’ENTREPRISE : FISCALITÉ ET OPTIMISATIONS POSSIBLES EN 2014 L’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail a fait couler beaucoup d’encre et après la pression générée par le mouvement des « pigeons », retour au calme avec une fiscalité clarifiée et annoncée comme pérenne. Explications. /8 DIDIER MAHIEU On a cru que tout était fini ! Il était question de plus de 60 %, voire plus de 75 % de fiscalité sur les plus-values. Finalement, la réalité est bien plus supportable, voire moins pénalisante dans la majorité des cas. Rappelons que la recherche de l’optimisation fiscale n’est pas un objectif en soi, et doit répondre à une stratégie patrimoniale réelle. L’élaboration de cette dernière nécessitera un audit patrimonial afin de définir vos besoins et vos objectifs, et d’appréhender ainsi les meilleures solutions possibles. Le chef d’entreprise en phase de cession doit se poser les bonnes questions : • Quel est le montant net de fiscalité dont j’ai besoin après la cession pour maintenir mon niveau de vie et réaliser mes projets personnels ? • Quels sont mes projets professionnels futurs qui pourraient nécessiter un apport de capital ? • Quelle est la part de capitaux que je souhaite transmettre de manière définitive à mes enfants (pour les aider dans le financement de leurs études, dans leurs projets personnels…) ou à mon conjoint (équilibrer les patrimoines respectifs et augmenter sa protection en cas de décès) ? • Quelle part je souhaite transmettre à mes enfants tout en conservant le contrôle et les revenus issus de la gestion des capitaux ? Rappel de la fiscalité des plus-values sur valeurs mobilières en 2014 Un régime de droit commun est applicable aux cessions réalisées depuis le 1er janvier 2013. Les plus-values sont taxées au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après un CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance abattement selon la durée de détention des titres. La plus-value (avant abattement) subit également les prélèvements sociaux, au taux actuel de 15,5 %, et éventuellement la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus selon le montant de plus-value (taxation jusqu’à 4 %). Durée de détention < 2 ans D'abattement 0 % >= 2 ans et < 8 ans 50 % >= 8 ans 65 % Pour une cession de titres détenus depuis plus de huit ans, la fiscalité s’établira au maximum à 33 % (contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et CSG déductible prises en compte). Un régime « incitatif » est mis en place à compter du 1er janvier 2014 pour les cessions d’entreprises de moins de dix ans, pour les cessions réalisées dans un cadre familial et pour les dirigeants partant à la retraite. Durée de détention D'abattement < 1 an 0 % >= 1 an et < 4 ans 50 % >= 4 ans et < 8 ans 65 % >= 8 ans 85 % Au-delà de huit ans de détention, la fiscalité maximale est alors de 24 %. Les dirigeants partant à la retraite bénéficieront également d’un abattement fixe de 500 000 € applicable sur la plus-value brute avant application de l’abattement proportionnel. Les prélèvements sociaux (15,5 %) et la contribution sont calculés sur la plus-value brute avant abattement. Les optimisations possibles en 2014 Au-delà du régime fiscal applicable selon la situation du cédant, deux stratégies permettent de réduire la charge fiscale. La donation-partage avant la cession. Elle permet de donner à son conjoint et/ou à ses enfants des titres avant la cession et de substituer ainsi à la fiscalité des plus-values celle des droits de mutation, plus avantageuse dans une certaine limite : les enfants bénéficieront d’un abattement de 100 000 € chacun et pour chaque parent-donateur (80 724 € pour le conjoint-donataire) et de la progressivité de l’impôt avec une tranche à 20 % jusqu’à 552 000 € par part et de 30 % jusqu’à 902 000 €. La donation peut porter sur la pleine propriété des titres, ou sur la nue-propriété (seule une partie de la plus-value sera dans ce cas effacée). Il conviendra, bien évidemment, de respecter certaines règles indispensables : la donation devra impérativement intervenir avant qu’un accord définitif sur la chose et le prix ne soit entériné. Il faudra également éviter toute réappropriation directe ou indirecte du produit de la cession par le donateur. Il pourra également être intéressant de faire porter le paiement des droits par les donataires (déduction des droits payés et économie d’impôt). L’apport avant cession. L’idée ici est d’apporter une quote-part des titres de la société à une structure existante (ou à créer) préalablement à la cession. La plus-value sera alors placée sous un régime de report d’imposition (le cédant contrôlant le capital de la holding), et la taxation se trouvera ainsi différée jusqu’à la cession des titres de la holding. Le produit de la cession devra être remployé par la holding © Dieter Ludwig/Gamma Muhammad Ali, 1975 à hauteur d’au moins 50 % dans une activité économique (commerciale, industrielle, artisanale…) dans un délai de vingt-quatre mois. Ce schéma est adapté aux cédants qui désirent reprendre une activité après la cession, pour laquelle un apport de cash est nécessaire. Nos convictions ◗ Validez en amont de la cession votre statut fiscal pour confirmer votre taux d’imposition ◗ Envisagez les optimisations le plus tôt possible dans le processus de cession ◗ Faites prévaloir l’intérêt patrimonial sur l’intérêt fiscal Le courage, ce n’est pas de commencer, ni de terminer. Le courage, c’est de recommencer. Earl Nightingale Cas pratique de départ à la retraite Monsieur Martin cède les titres qu’il détient depuis plus de huit ans dans le cadre de son départ à la retraite. Il réalise une plus-value brute de 1 000 000 €. La plus-value taxable à l’impôt sur le revenu sera alors de (1 000 000 € - 500 000 €) – 85 % = 75 000 €. Par ailleurs, la plus-value brute (1 000 000 €) sera taxée aux prélèvements sociaux à 15,5 % (150 500 €) et prise en compte pour le calcul de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (3 % et 4 %). CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance stratégie patrimoniale/DOSSIER DOSSIER/stratégie patrimoniale Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 L’APRÈS-CESSION D’ENTREPRISE : PRÉPARER SA STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT La cession de son entreprise est souvent vécue comme une véritable rupture dans la vie d’un entrepreneur : en toute logique, elle impose une nouvelle stratégie d’investissement pour le patrimoine du dirigeant et celui de sa famille. / 10 NICOLAS DE LA BIGNE GILLES ÉTIENNE La cession de l’entreprise est, pour l’entrepreneur, l’aboutissement d’une réussite qui se matérialise par un capital financier important. Cette rupture patrimoniale se manifeste à différents niveaux. • Sur le plan financier : les capitaux représentent une partie importante, voire essentielle, du patrimoine et les projets esquissés pendant des années vont pouvoir se réaliser. • Au niveau fiscal : les réflexes doivent changer, car l’ISF va devenir l’impôt prépondérant. • Au niveau des équilibres familiaux : c’est l’occasion de revoir les équilibres des actifs du patrimoine et d’estimer ce dont le conjoint et les enfants auront besoin afin de prendre les dispositions adéquates. Les objectifs fréquemment retenus Considérons les principaux objectifs qui se dégagent des échanges avec nos clients entrepreneurs. Par expérience, la cession de l’entreprise fait apparaître un ensemble de motivations fortes qui structurent la stratégie patrimoniale. Le changement de cadre de vie et d’habitation : nouvelle résidence principale ou travaux d’envergure dans l’actuelle, achat d’une résidence secondaire. Le démarrage de nouvelles activités pour lesquelles des capitaux sont à mobiliser : – activités professionnelles afin de « rester dans le business » en choisissant de faire ce que l’on aime vraiment ; – activités et passion pour lesquelles on a enfin du temps à consacrer : voyages, arts, bateaux, collections… – activités philanthropiques, mécénat… motivations suprêmes une fois la réussite profession- CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance nelle concrétisée. L’occasion de partager le fruit de sa réussite et de s’impliquer personnellement dans des projets porteurs de sens. Le besoin de revenus complémentaires qui compensent la perte de revenus professionnels, la retraite étant souvent insuffisante pour conserver son train de vie et s’acquitter des impôts. Le paiement de l’impôt sur la plus-value et les contributions sociales en année n+1. Des placements à privilégier En fonction de ses objectifs, sur le plan des investissements, trois axes peuvent être distingués. Le premier est celui des capitaux qui vont ressortir rapidement par « blocs » : il s’agit notamment de l’impôt sur la plus-value et les contributions sociales, l’immobilier de jouissance le cas échéant ou encore les nouvelles activités… Pour ce type de placement, il convient de privilégier le contrat à participation aux bénéfices différée. Derrière ce nom un peu « barbare » se cache un contrat d’assurance vie au fonctionnement particulier durant les huit premières années. Pendant cette période, les intérêts produits ne sont pas intégrés au contrat mais mis en réserve dans un fonds géré à la seule discrétion de l’assureur. Lorsque les huit ans sont écoulés, l’intégralité des intérêts comptabilisés est portée à la valeur du contrat qui devient alors un contrat « classique ». Par cette spécificité technique, ce contrat bénéficie d’un cadre fiscal avantageux : durant ces huit premières années, les retraits effectués ne se font que sur du capital (hors « participation »), rendant ainsi la fiscalité quasi nulle. Pour ceux qui possèdent un contrat d’assurance vie ouvert depuis plus de huit ans, il est possible de l’utiliser en y plaçant le montant de l’impôt sur la plus-value, la pression fiscale dépendant, à la sortie, de l’ancienneté du contrat et non de la date du versement complémentaire. D’où l’importance de « prendre date » ! Il faut faire de même pour ses proches, même avec de petites sommes. Attention à ne pas utiliser cette solution dans le cadre d’une stratégie de plafonnement de l'ISF, car, dans ce cas, le bénéfice lié à l’ancienneté fiscale serait nul. Mieux vaut préférer la souscription du contrat à participation aux bénéfices différés. Les investissements qui ont pour but de générer des revenus complémentaires afin de maintenir son train de vie et d’assurer le paiement des impôts dans le temps constituent le deuxième axe. Sur le plan financier, il importe de constituer un capital composé de « fonds en euros » au sein de contrats d’assurance vie afin d’obtenir une visibilité sur un minimum de cinq ans. Opter pour des fonds prudents ou équilibrés et de l’immobilier locatif permet de compléter et de diversifier cet investissement. Pour ce qui est des enveloppes fiscales, il est impératif de bannir le compte-titres ordinaire, c’est-à-dire la gestion de portefeuille hors PEA. En effet, l’alourdissement de la fiscalité du compte-titres ordinaire via l’intégration aux revenus des plus-values en fait dorénavant un mode de détention souvent sans intérêt. Il convient d’arbitrer ceux qui sont déjà en sa possession, en faveur de l’enveloppe assurance vie et du PEA, en veillant à effectuer au préalable une analyse fiscale détaillée, ligne par ligne, avec son consultant des conséquences fiscales résultant des cessions. À retenir qu’il est envisageable, sous conditions, d’apporter par transfert des lignes de compte-titres vers l’assurance vie (et ce, sans avoir à les vendre) l’impôt sur la plus-value restant dû dans le cadre de cet apport. Pour l’immobilier, il importe de profiter de l’investissement en location meublée non professionnelle, avec ou sans emprunt, qui permet un rendement proche de 5 % (EPHAD) et une fiscalité très attractive, grâce notamment à l’imputation des amortissements. L’immobilier d’habitation est à considérer en veillant à minimiser la fiscalité sur les revenus fonciers par des financements à crédit (y compris pour la vente d’immobilier existant au profit d’une SCI, ou des montages avec déficit foncier liés à des travaux). L’immobilier commercial représente une opportunité à étudier lorsque les taux de rendement sont plus élevés. Pour cela, il est possible de profiter d’un achat en club-deal avec d’autres investisseurs, quand le montant de l’acquisition est important, ou plus simplement d’achat de parts de SCPI (à souscrire dans un contrat d’assurance vie). Le troisième axe est constitué par les investissements qui vont capitaliser. Une stratégie qui s’inscrit au long terme et qui assure la protection du capital et des revenus futurs. • Les contrats dits Variable Annuities sont, par exemple, des contrats d’assurance vie conçus dans le but de distribuer un complément de revenus à vie sans aliéner son capital. Ces contrats, après une période de capitalisation relativement courte, garantissent un revenu à vie. Le montant de ce revenu comprend un minimum connu dès la souscription et ne pourra augmenter que si les marchés sont favorables, sans jamais diminuer. • Le contrat d’assurance vie luxembourgeois présente une grande souplesse de gestion, rendue possible grâce à l’accès à la plus large palette d’investissements en assurance vie. Confier un mandat de gestion permettra de définir les axes prioritaires d’investissement de façon fine et très personnalisée. • En immobilier, au-delà des investissements déjà cités, insistons sur l’intérêt de s’endetter à taux fixe sur durée longue, vu la faiblesse des taux actuels. Sur le plan fiscal, un scénario en vue d’une capitalisation sur longue période est de détenir son patrimoine immobilier via une société soumise à l’impôt sur les sociétés afin d’éviter la pression fis- © Paul-Henri Cahier/Gamma-Rapho / 11 Ayrton Senna, 1994 – Grand prix du Pacifique CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance stratégie patrimoniale/DOSSIER DOSSIER/stratégie patrimoniale Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 La différence entre gagner et perdre, c’est souvent… ne pas abandonner. Walt Disney / 12 cale sur les revenus aujourd’hui très pénalisante de la détention en direct (qui va jusqu’à 45 % + 15,5 % sur les loyers). Leur capitalisation dans la structure au taux de l’impôt sur les sociétés est aujourd’hui plus favorable dès lors qu’on s’inscrit dans une logique de conservation. • Enfin, n'oublions pas l’investissement non-coté, véritable source de diversification et de plus-value potentielle à terme importante. Au-delà des placements, certes déjà très attractifs dits ISFPME, il importe de s’intéresser, par le biais d’une structure sociétaire ou non, à des investissements en FCPR qui permettent de diversifier son investissement sans souci de gestion, et sans que cela ne nécessite de compétences particulières ou en direct pour les investisseurs avertis. Maîtriser la fiscalité L’impact de l’ISF une fois la cession réalisée est un sujet de taille pour l’entrepreneur cédant. L’ISF devient, financièrement, mais aussi souvent psychologiquement, l’impôt le plus lourd à supporter. Un rapide calcul permet de savoir si une stratégie de plafonnement des impôts peut être envisagée. Si le cas est favorable, une solution se profile : celle de pouvoir contenir ses impôts à un maximum annuel en fonction non pas de son patrimoine mais de ses revenus. Il faut donc redoubler de vigilance concernant les revenus pris en compte dans ce cadre. Un retrait sur un contrat d’assurance vie à participation aux bénéfices différée avant huit ans n’alourdit pas le montant de ses revenus mais procure une réelle « ressource ». En revanche, la cession d’une résidence principale génère une plus-value (non taxée au sens de l’impôt sur le revenu) considérée comme un revenu au sens du plafonnement de l’ISF. Les réflexes habituels s’en trouvent largement modifiés, et seule une étude au cas par cas peut permettre d’optimiser sa fiscalité sur ce point. Avant la cession, il est courant d’apporter une partie des titres à une holding et de profiter du régime du report d’imposition. Pour bénéficier de ce report, il est nécessaire, dans un délai de deux ans, de réinvestir au moins 50 % du produit de la cession dans une activité économique si tant est que les titres ont été cédés dans les trois ans qui suivent l’apport (ce qui est le cas dans les schémas classiques). Au-delà d’une reprise d’activité, il est possible d’envisager des investissements immobiliers en bloc, sur mesure et clés en main, comme l’hôtellerie qui est une activité économique CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance permettant de maintenir ce report d’imposition. Une solution combinant à la fois sécurité et rentabilité (environ 7 % net par an). Protéger ses proches La cession de son entreprise et l’optimisation de la fiscalité des plus-values : voilà l’occasion de mettre à plat l’organisation de son patrimoine et sa répartition. Les donations avant cession n’ont jamais comme unique objectif de gommer l’impôt de plus-values ; elles doivent répondre à un besoin de réorganisation de ses actifs en fonction d’objectifs familiaux. La protection du conjoint. Le risque entrepreneurial est derrière soi et le patrimoine peut être déséquilibré, en faveur du chef d’entreprise. Il s’agit du moment idéal pour en revoir l’organisation : la cession de son entreprise définit de nouveaux choix de vie et pose la question de l’organisation de son « nouveau » patrimoine à deux. Facteur clé de la réflexion, le régime matrimonial est à étudier, et à modifier le cas échéant. Une donation au dernier vivant peut être mise en place avec, notamment, une faculté de cantonnement associée. Une approche plus ciblée peut être envisagée : avant tout partage, le conjoint peut, soit appréhender tout le patrimoine, via le régime de la communauté universelle assorti d’une clause d’attribution intégrale au dernier vivant, soit appréhender une partie du patrimoine via des clauses dites préciputaires permettant au conjoint de prélever certains biens (résidences ou actifs financiers) ou lui donnant un choix très large au moment du décès. La protection des enfants. Là encore, la donation avant cession permet de prévoir un capital post-cession qui permettra aux enfants de s’installer dans la vie ou de financer leurs études. Ces donations peuvent être conditionnées afin d’éviter tout excès ou déviations possibles dus à l’inexpérience (blocage du capital jusqu’à un âge donné, versement de revenus pour les études sans pouvoir toucher au capital…). Se faire plaisir autrement Investissement et passion, deux mots en apparence contradictoires. La passion, c’est l’émotion, l’intuition, l’impulsion. Quand on évoque le mot passion, la notion de rentabilité est secondaire, et tout stress lié au rendement est écarté. Par définition donc, la passion n’a aucun rapport avec la stratégie patrimoniale. Un seul critère : le pourcentage du patrimoine qui peut être consacré à une passion, sans déséquilibrer l’organisation patrimoniale en cas de perte. La passion peut aussi répondre à un objectif patrimonial : diversification, transmission, optimisation fiscale voire rentabilité (vin, forêt, art…). La passion se manifeste à travers des marchés de niches, des produits de qualité rares. S’entourer de bons conseils est donc essentiel. Il existe un regain d’intérêt pour ce type de placements chez les chefs d’entreprise du fait d’une fiscalité attractive, du besoin d’investir dans des biens réels et du besoin de liberté et de sens qu’apportent ces investissements passion. Donner du sens à son patrimoine Pour certaines personnes, il est parfois impératif de donner du sens à son patrimoine. Cela peut se concrétiser par des actions philanthropiques, du mécénat, des dons en faveur de fondations, d’associations existantes, l'achat d’œuvres rentrant dans le champ du mécénat (objets anciens, de collection, œuvres d’artistes vivants...). Certains créent un fonds de dotation ou une fondation avec une cause en harmonie avec leur sensibilité. Dans tous les cas, cela revient non seulement à laisser une trace de © Paul-Henri CAHIER/RAPHO Nos convictions ◗P rivilégiez votre qualité de vie ◗ A nticipez votre organisation aprèscession en fonction de vos choix de vie ◗ Donnez du sens à votre patrimoine en vous faisant plaisir ◗ Sécurisez votre patrimoine en diversifiant les possibilités d’investissement et privilégiez les enveloppes de capitalisation ◗ Profitez de la cession pour revoir les grands équilibres patrimoniaux et pour protéger votre famille soi, mais aussi et surtout, à aider les autres. Les aspects fiscaux, certes incitatifs, ne sont jamais déterminants à eux seuls : à titre privé, ce sont 66 % des investissements réalisés dans la limite de 20 % des revenus du donateur qui bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu, ou une réduction de 75 % de l’ISF avec un plafond de 50 000 € par an. À titre professionnel, 60 % de réduction d’IS sont possibles dans la limite de 0.5 % du chiffre d’affaires. / 13 Alain Prost - Grand prix d'Anglettere, 1985 CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance immobilier/ÉCLAIRAGES ÉCLAIRAGES/immobilier Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 INVESTIR DANS VOS LOCAUX PROFESSIONNELS Les dirigeants investissent dans leurs locaux professionnels qui offrent une rentabilité plus attrayante que l’immobilier d’habitation. C’est la possibilité, sous certaines conditions, de concilier besoin professionnel et investissement patrimonial. Pour un chef d’entreprise, il est possible de détenir son patrimoine immobilier professionnel de deux façons : dans le cadre de l’entreprise (le patrimoine immobilier est inscrit à l’actif du bilan) ou dans son patrimoine privé. Dans les deux cas, la détention peut se faire en direct ou par le biais d’une société. / 14 KARINE LEROUX Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour déterminer le scénario le plus adéquat : la destination du bien (ou sa dimension patrimoniale à terme) ou la spécificité de l’immeuble par rapport à l’activité, le financement (notamment les garanties demandées par les banquiers ou crédit-bailleurs), le régime fiscal le plus intéressant et surtout les objectifs du dirigeant au terme de l’investissement (cession ou transmission familiale). Les Aventuriers, 1966 CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance © Jean-Pierre Bonnotte/Gamma-Rapho La période d’acquisition Les principaux avantages de la détention professionnelle La spécificité de l’immeuble qui en fait un élément de l’exploitation à part entière contribue à la valorisation du patrimoine professionnel et ne peut se concevoir de manière autonome. Pour autant, le bien peut être sorti du bilan et être propriété d’une SCI détenue par la société d’exploitation. Le financement est parfois plus facile à obtenir, notamment au démarrage d’une activité, quand le banquier peut asseoir sa garantie sur l’activité, les garanties personnelles du dirigeant étant, à ce moment-là, insuffisantes pour rassurer le financier. Si le dirigeant souscrit un pacte Dutreil afin de limiter sa base taxable, la détention de l’immobilier dans l’entreprise permettra d'en bénéficier. Les principaux avantages de la détention privée Investir dans le capital immobilier de son entreprise est le meilleur moyen de créer une passerelle entre les deux patrimoines en permettant à l’activité de financer un patrimoine qui a vocation à rester privé. Par ce biais, de véritables stratégies patrimoniales sont mises en place comme des donations en pleine propriété ou avec réserve d’usufruit qui pourront être réalisées sur ces biens, notamment quand l’endettement limite la valeur des actifs. Cette option offre la possibilité au chef d’entreprise de créer des charges et des intérêts d’emprunts déductibles. Parmi les autres avantages, on notera une meilleure protection du patrimoine des créan- ciers de l’entreprise, la possibilité de préserver la capacité financière de l’entreprise pour réaliser d’autres investissements. Le démembrement, une solution mixte Le principe de l’acquisition en démembrement permet la dissolution de l’usufruit de manière temporaire (quinze à vingt ans), confié et financé par l’exploitation (et amorti durant la période) de la nue-propriété acquise à titre privé, en direct ou via une SCI (avec ou sans les enfants). L’objectif, à terme, est de récupérer la pleine propriété du bien dans le patrimoine privé. En dehors de critères fiscaux favorables, le choix doit être fondé sur le risque d’entreprise, la capacité d’emprunt, la spécificité du bien à acquérir et la stratégie de transmission à terme. La phase de transmission Cession à un repreneur ou transmission familiale, le destin est différent pour l’immobilier professionnel. Dans le cadre d’une transmission intrafamiliale, par exemple, lorsque tous les enfants ne sont pas repreneurs, la détention d’actifs immobiliers dans le patrimoine privé permet au chef d’entreprise d’organiser un partage des actifs entre les repreneurs de la société et les autres héritiers. Nos convictions ◗A nalysez chaque opportunité pour trouver le meilleur scénario pour investir ◗R espectez la destination présente et future du bien pour éviter les impasses ◗ Mesurez précisément les impacts fiscaux à court terme et au moment de la sortie avant de choisir votre solution Attention toutefois au risque de faire naître des intérêts divergents entre les enfants. De même, la détention de l’immobilier dans la société d’exploitation peut rendre plus difficile la vente de l’entreprise, car les repreneurs doivent acquérir non seulement l’activité, mais également les locaux. Les biens immobiliers, moins rémunérateurs, pèsent sur la valeur totale de l’entreprise avec une rentabilité qui peut être inférieure à l’activité. Enfin, si le patrimoine immobilier est détenu par l’entreprise, il pourra être sorti par anticipation d’une cession du patrimoine professionnel. Ainsi, la sortie pourra se faire par une distribution de dividendes en nature, une réduction de capital, un apport à une structure ou une cession. Elle entraînera à ce moment-là des coûts fiscaux qu’il faudra estimer. / 15 Le choix du régime fiscal : IR ou IS ? Au moment de l’acquisition Si la capacité d’épargne du chef d’entreprise est faible, mais que la rentabilité du bien, elle, est élevée (> à 7 %), il sera judicieux de privilégier une structure à l’IS, moins gourmande en termes d’épargne. De même, en cas d’absence de liquidités (apports), la société IS permettra, plus facilement, un plan de financement viable. En revanche, si le dirigeant a des apports et que la rentabilité du bien, cette fois, est plus faible (4 % à 5 %), il conviendra de privilégier un crédit in fine dont les intérêts viendront en déduction des revenus locatifs. L’acquisition à l’IR sera alors intéressante. Au moment de la cession Détention IR : l’entrepreneur pourra bénéficier du régime fiscal de la plus-value des particuliers qui octroie une exonération de la plus-value pour les biens détenus depuis plus de vingt-deux ans et trente ans pour les prélèvements sociaux. Détention IS : l’entrepreneur doit céder les titres de la société propriétaire (régime de droit commun pour la société d’exploitation, pas de régime de faveur pour les SCI à l’IS) pour percevoir le produit de la cession, sinon les liquidités sont enfermées dans la structure juridique et doivent être gérées dans ce cadre. CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance partenaires/ÉCLAIRAGES ÉCLAIRAGES/partenaires Convictions / n° 34 Convictions / n° 34 Et les incitations fiscales ? La fiscalité en France a toujours été un élément d’orientation de l’épargne des Français. Le non-coté n’échappe pas à cette règle. L’investisseur peut effectivement bénéficier de réductions d’impôt – à la fois sur le revenu depuis 1997 et sur la fortune depuis 2008 avec la loi TEPA – et ce dans des proportions significatives (jusqu’à 45 000 € de réduction d’ISF). C’est un levier fantastique pour le « private equity » qui est sorti ainsi de son univers d’investisseurs avertis. L’entrepreneur peut aussi réduire significativement le montant de son impôt sur les plus-values lorsqu’il cède son entreprise. Le régime de l’apport-cession prévu par les articles 150-0 B et 150-0 B ter, malgré les récentes modifications fiscales, garde toute son attractivité. Il existe désormais des spécialistes comme Cyrus Conseil pour accompagner les entrepreneurs dans cette stratégie. OLIVIER GOY Président directeur général, 123Venture Justement, 123Venture propose une offre pour réinvestir le produit de la cession pour alléger la facture fiscale dans le cadre de l’apport cession ? Le régime actuel de l’apport cession implique que le chef d’entreprise, qui apporte ses titres à une holding préalablement à la cession de sa société, réinvestisse après la cession, au moins 50 % du produit de la vente dans une activité économique, c’est-à-dire directement dans des sociétés opérationnelles. Cela suppose de bien analyser la situation et les capacités de développement de l’entreprise. Notre idée a été de proposer aux chefs d'entreprise, au travers d’un « mandat dirigeants et actionnaires » de bénéficier de notre expérience, nos process et notre expertise en capital investissement. Dans le cadre du « mandat dirigeants et actionnaires », accessible à partir de 200 000 euros, 123Venture accompagne les Dirigeants dans le processus de réinvestissement du produit de cession de leur société en leur proposant deux à trois opportunités d’investissement chaque trimestre. Ainsi à travers ce Mandat il est possible de se constituer un portefeuille diversifié de participations éligibles au « réinvestissement ou réemploi économique » visé par l’art 150-0 B et 0 B ter du CGI. © Stéphane de Bourgies, 2012 / 16 INVESTIR DANS LE « PRIVATE EQUITY » Que de chemin parcouru ! Alors que l’investisseur particulier était absent du marché des investissements non cotés il y a vingt ans, aujourd’hui il en est devenu un acteur incontournable. Convictions a rencontré Olivier Goy, président de 123Venture, partenaire du Groupe Cyrus. Quelles évolutions constatez-vous en matière de capitalinvestissement et d’investisseur particulier ? En 1997, les investisseurs particuliers investissaient 12 M€ dans le non-coté en France. En 2013, une société de gestion comme 123Venture collecte à elle seule 247 M€ auprès des investisseurs privés ! Autant dire qu’une révolution est passée par là. Il y a vingt ans, le « private equity » n’avait d’intérêt que pour les entrepreneurs. Et encore, les fonds capables de financer leurs développements étaient peu nombreux… Aujourd’hui, le « private equity » présente une multitude de facettes pour l’investisseur privé et l’entrepreneur en particulier. Quelle évolution pour l’offre de fonds ? L’offre de fonds de « private equity » s’est très largement étoffée. Tous les segments du non-coté sont désormais couverts : des premiers pas de l’entreprise (capital-risque), à sa croissance (capital-développement) en passant par sa reprise (LBO) sans compter les fonds spécialisés (mezzanine, retournement, etc.). La concurrence et la multiplicité de l’offre permettent désormais aux entrepreneurs de se financer dans de bien meilleures conditions qu’il y a vingt ans. CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. Goethe / 17 123Venture : un acteur indépendant, solide et pérenne • Une société de gestion indépendante créée en 2001 et agréée par l’Autorité des marchés financiers (AMF). • Spécialisée dans le capital-investissement : actifs sous gestion de plus d’1 milliard d’euros, 240 participations. • Elle structure des véhicules d’investissement pour le compte d'investisseurs privés et de chefs d’entreprise à la recherche d’un avantage fiscal (FCPI, FIP, Holding, FCPR…) ou d’une diversification patrimoniale (FCPR, Club Deal). • Leader sur son marché et dédiée aux investisseurs privés (57 000 clients), elle se place au huitième rang des principales maisons de gestion françaises. Du client particulier au chef d’entreprise, 123Venture a structuré plus de 20 FCPR et investissements directs, pour un encours de 250 millions d’euros et plus de 200 clients. CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance NEWS/GROUPE CYRUS 25 Cy GROUPE CYRUS fête ses 25 ans en 2014, et reste toujours indépendant ! rus Convictions / n° 34 G ro u p e L’interprofessionnalité : 25 ans de convictions / 18 « De nos synergies naît la richesse de nos métiers » Plus que jamais, face à un environnement complexe et instable, la réunion des compétences et des expériences est un atout pour nos clients. Une équipe de conseils réunissant experts-comptables, avocats, notaires, sociétés de fusion-acquisition et conseillers en gestion privée permet aux clients de couvrir le champ de leurs besoins, tout en favorisant l’efficience patrimoniale avec une approche indépendante. Le partage de valeurs comme l’indépendance, l’expertise et la proximité constitue une culture commune avec nos clients. Nous travaillons ainsi, depuis vingt-cinq ans, en synergie avec les autres professionnels du conseil patrimonial. La création de Cyrus Partenaires en 2013 renforce la volonté d’être encore plus visible dans ce domaine, notamment auprès des experts-comptables qui sont les principaux interlocuteurs des clients entrepreneurs. En les côtoyant au quotidien et lors des rendez-vous de la profession (Congrès et Séminaires), nous avons pu expérimenter depuis de nombreuses années une méthodologie pour développer ces synergies afin de mieux répondre aux demandes des clients entrepreneurs. Nous participons aussi aux événements interprofessionnels (Journées de l’interprofessionnalité et Journées de la Transmission) qui nous permettent d’échanger et de renforcer la pertinence de notre offre. Nous pouvons ainsi constituer une offre de conseils à forte valeur ajoutée afin de satisfaire aux problématiques les plus complexes et les plus variées (sociales, fiscales, haut de bilan, stratégie patrimoniale et conseil en investissement). L’interprofessionnalité se concrétise aussi bien dans la mise en place d’une méthodologie pour développer de nouvelles missions dans le cadre de la gestion de patrimoine que dans la mise en place de synergies commerciales, voire capitalistiques. Pour toute information, vous pouvez nous contacter : [email protected] ou 01 53 93 23 23 200 entrepreneurs et conseils pour les 19es Rencontres de Cyrus Jeudi 12 décembre 2013, Groupe Cyrus, en partenariat avec 123Venture et Radio Classique, organisait ses Rencontres sur le thème « Être entrepreneur en France en 2014 » : Gilles Carrez, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Volot, entrepreneur et vice-président du Medef, Sandra Le Grand, entrepreneur et vice-présidente de CroissancePlus, Marc Menase, président de Menlook et coprésident de France Digitale, Olivier Goy, président de 123Venture, Meyer Azogui, président du Groupe Cyrus, animé par Jean-Francis Pecresse, directeur de la rédaction de Radio Classique. CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance © Manuella Dupont/Gamma John Mc Enroe, 1991 CYRUS|conseil • 25 ans de convictions et d'indépendance