Ou une déambulation lévitative, aquatique et spatio
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Ou une déambulation lévitative, aquatique et spatio
OUROBOROS Ou une déambulation lévitative, aquatique et spatio-temporelle Synopsis Oméga, allongé sur un divan, se confie à son analyste, le public. Oméga n’a pas d’âge, ou alors il ne s’en souvient plus. Oméga est perdu, et assiste passif aux choses de sa vie, de la vie. Oméga ne sait pas par où commencer car Oméga ne sais pas par où ça commence. Oméga a vu beaucoup de choses changer, apparaître, exister, mais Oméga ne sait pas quoi en penser. Oméga c’est le temps et l’espace à la fois, avant, pendant, après, partout, mais surtout un petit peu nulle part… Oméga décide de nous raconter ses origines, ses doutes, ses échecs, en trois temps, trois espaces. « La genèse du tout ,rien, quelque chose » Une famille d’êtres absurdes attend, suspendue en plein néant, la création du cosmos. Le phénomène attendu survient enfin. La révélation semble être évidente pour tous les membres de la famille… Oméga, lui, reste planté là. C’est pour Oméga plus qu’ une genèse, à la perte d’un paradis originel. « Ode triangulaire à la Lune » Pour en récolter le nectar, les habitants du village retiennent prisonnière la Lune qui tente de fuir pour un nouvel orbite. Une barque de champions est envoyée à l’abordage, mais les tensions amoureuses et les tempêtes de gravité s’opposent à la récolte… « Seul face au cosmos » Oméga est passionné par l’observation de l’espace, à travers sa lunette astronomique, il découvre une étoile de la galaxie Andromède, munie d’une pancarte et d’un message gênant lui étant adressé… Notes d’intention de mise en scène Une création théâtrale pour trois comédiens, deux circassiens et trois musiciens Voyage interstellaire ou voyage introspectif, expérience sensorielle ou conscience de l’infini, ici, le temps et l’espace vont passer à la moulinette. Oméga, notre personnage principal, invite à écouter les déboires et les doutes du temps et de l’espace, à travers les trois actes de Ouroboros, le serpent se mordant la queue. Perdu dans des considérations opaques, entre narrateur et acteur de son histoire, Oméga sera le lien entre les trois parties, et c’est lui, témoin des mutations du cosmos, que les spectateurs suivront à travers une déambulation champêtre, entre sous-bois, étang et chapiteau. Oméga traverse les âges s’étonnant de chaque transformation du monde, subissant les attractions sidérales changeantes et se succédant, s’amusant de l’apparition du cosmos ou du départ de la lune pour un autre orbite. Une psychanalyse épique du temps et de l’espace Une manière bien pompeuse pour dire que le temps et l’espace s’allongent sur le divan pour une heure et demie de fantaisie poétique et anachronique. Je propose donc un Oméga se confiant, depuis un divan, à un auditeur silencieux et attentif. Le public devient l'analyste d'un personnage-monde. A travers ce personnage, je distillerai quelques-uns des questionnements universaux et cosmiques que chacun porte en soi. L’écriture, de forte inspiration oulipienne*, hantée par des cosmogonies anciennes et de profondes structures de la psyché humaine, laisse place à l’expression d’une absurdité douce et drolatique. Trois aventures mythiques, trois univers Les trois actes n’ont ni le même espace, ni la même temporalité, et des personnages, sans âge, ni forme définie. Oméga jongle de narrateur à acteur de son histoire et nous mène à déambuler entre les trois lieux du spectacle (Chapiteau, extérieurs et plan d’eau). Chaque partie durant 25 à 30 minutes renforce l’expérience sensorielle et permet l'impression éphémère d’une unité fragile. En terme d’énergie, de jeu, chaque partie est empreinte d’une dynamique différente : d’une torpeur léthargique absurde à la Beckett ; à un jeu à l’air libre et aquatique aux accents Comedia dell’arte, alterné avec des pauses contemplatives, poétiques ; et enfin, un monologue intime et tendu, frisant une folie donnée en crescendo à la Nicolas Gogol dans le Journal d’un fou. *(Ouvroir de Littérature potentielle : Raymond Queneau, Italo Calvino, Perec…) Scénographie, espace public, musique et cirque au service de la dramaturgie Ouroboros est une création pluridisciplinaire qui veut se saisir de l’espace public comme un espace digne de rêverie et de fantaisie. La scénographie, très étroitement liée avec le jeu, servira un univers aérien, fantastique, et rendra possible au public les échappées cosmiques, les voyages entre les dimensions, les anachronismes et les différences d’échelle : d’un plan d’eau, sa lune flottante et ses personnages en barque, à une nébuleuse en suspension sous le chapiteau jusqu’à l’observation du ciel et de ses messages millénaires. Parmi les cinq comédiens, deux sont artistes de cirque: corde lisse, tissus, portés, mât chinois, de quoi faire exister verticalité et lois physiques du cosmos tout en créant les respirations poétiques nécessaires à la sublimation. La musique originale jouée en direct par un trio contrebasse, violon, clarinette, est intégré au jeu et au décor : les musiciens, sur le plateau existent dans la même atmosphère que les comédiens, qui suspendus, qui flottants, qui confinés. Les musiciens guident également la déambulation du public entre chaque lieu sur des poèmes de Raymond Queneau tirées du recueil « Petite Cosmogonie Portative ». Les déplacements du public sont mis en scène de manière participative : le public déplacera le bateau sur remorque tout en musique jusqu’à l’étang à l’aller, et dégustera en une fête dionysiaque le lait de lune durement récolté au retour vers le chapiteau. Focus sur les trois actes Acte I « La genèse du tout, rien, quelque chose » Les huit personnages sont suspendus en lévitation sous la coupole du chapiteau, en position initiale d’amas humain se démêlant pour se déployer dans l’espace de la torpeur lévitative à l’apparition de la pesanteur. Cette famille d’êtres indéterminés, attend. Il n’y a rien à voir, rien à faire, pas grand-chose à dire, la matière n’existe pas encore, on ne la soupçonne même pas. Le plateau nu, la lumière ténue, une musique énigmatique viendront créer ce néant. Peu à peu, un changement d’atmosphère révolutionne l’expérience sensorielle des personnages : une condensation de la matière s’opère. Alliée à des artifices musicaux et lumineux recréant le big bang et la création de l’univers, la descente des personnages à terre marquera le début de la gravité. Acte II « Ode triangulaire à la Lune » Les spectateurs installés au bord de l’eau sont aussi les membres d’une communauté, d’un village. Les regards sont tournés vers une lune en lévitation, œuvre du sculpteur scénographe Eric Bécavin, qui par un enchantement technique, fera flotter dans les airs cet astre, en réalité suspendu à une structure pyramidale qui elle-même flottera discrètement à la surface de l’eau. Cette lune est praticable par les personnages qui l’aborderont en barque, la séduiront à la harpe pour en recueillir le suc, cher à l’assemblée des villageois. Une intrigue amoureuse triangulaire vient concurrencer le danger lié à l’abordage de la Lune, entre violence libidinale et tempêtes de pesanteur… Acte III« Seul face au cosmos » Le dernier acte vient accélérer le rythme et la tension de l’ensemble : nous retrouvons Oméga des milliers d’années plus tard, en homme modeste, vieux garçon, dans un petit intérieur type chambre de bonne traité avec une perspective exagérée comme si on voyait à travers un oeil de bœuf. Bureau, lit, lavabo, lunette astronomique, fenêtre, ses actions sont ritualisées, organisées, et vit au rythme de sa passion unique pour les cieux. Le choix de ce petit intérieur intimiste réside dans la volonté de faire exister le reste, le vide autour et son immensité. Grâce à un dispositif vidéo et de l’image animée, le public pourra observer , comme l’œil du personnage, par la lunette astronomique l’immensité du cosmos et les messages qu'il y trouvera. Cette dernière partie est celle de la déclaration de la folie de Oméga, entre paranoïa et schizophrénie, entre suées et hystérie, c’est le moment ou le temps et l’espace se confrontent pour coexister, se fondre ou se confondre. C’est l’individu face au cosmos, c’est l’œil observateur observé, la conscience de l’infini, le doute perpétuel. Une boucle est bouclée ou presque : Il se trouve que la Galaxie Andromède entre en collision avec la voie lactée… DISTRIBUTION Oméga Thierry Jozé Pi R, Le Maire Fred Albert Lelay Gama, la femme du Maire Mylène Cala Sigma, la fillette Béatrice Contreras Epsilon, le sourd Jérôme Aubert Musiciens : Composition, contrebasse, guitare Denis Rézard Violon Mathias Levy Clarinette Jaafar Aggiouri EQUIPE Mise en scène : Lisa Valverde Scénographie : Eric Bécavin Costumes Barbara Ouvray Accessoires : Margaux Sanglier Regards extérieurs : Jean Yves Duparc et Jean-Marc Albert Technique : Rémi Marvier et Thomas Lecompte Vidéo : Joris Jopenard Production: Thérèse Ribeiro Administration : Lucie Auger Communication : Bérénice Gudin