le musée des beaux-arts entre dans la cour des grands

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le musée des beaux-arts entre dans la cour des grands
TV5MONDE+
Par Catherine François)
21 août 2016
Québec : le musée des beaux-arts entre dans la cour des grands
L'œuvre colossale de Jean-Paul Riopelle, "L'Hommage à Rosa Luxemburg", qui mesure
40 mètres de long, a trouvé sa place dans le couloir qui relie le nouveau pavillon au reste
du musée.
Le musée du beaux-arts du Québec s'est élargi avec l'ouverture il y a peu d'un nouveau
pavillon. De quoi offrir de la place aux 38 000 œuvres des collections.
Le musée des beaux-arts du Québec, situé à Québec, est dépositaire de l’art québécois de
la Nouvelle-France à nos jours : il dispose de plus de 38 000 œuvres mais manquait
jusqu'à maintenant considérablement de surface pour les exposer. La solution ? Un
agrandissement spectaculaire avec la construction d’un nouveau pavillon ultra-moderne
qui s’intègre parfaitement dans le site historique des Plaines d’Abraham.
Le pavillon Pierre-Lassonde est imprégné de lumière grâce aux fenêtres qui le parent.
(Bruce Damonte)
Quatre ans et cent millions de dollars
Il aura fallu quatre ans et un peu plus de cent millions de dollars pour construire le
pavillon Pierre-Lassonde, du nom de l’homme d’affaires et philanthrope québécois qui a
assuré 10 % de son financement, le reste provenant des gouvernements du Québec et du
Canada. C’est le projet du cabinet d’architectes néerlandais OMA, imaginé par le
Japonais Shohei Shigematsu, qui a remporté le concours international. Un concours qui
imposait une collaboration avec des architectes québécois – le cabinet montréalais
Provencher-Roy – afin de s’adapter aux normes locales de construction. Il fallait
respecter un mot d’ordre : lumière. « On voulait avoir quelque chose de lumineux et un
parcours avec des percées visuelles pour éviter au visiteur une certaine fatigue muséale »,
explique celui qui a dirigé les travaux d’agrandissement, Richard Hébert.
Alors que beaucoup de musées ressemblent à des boîtes noires dans lesquelles sont
enfermées les œuvres d’art, les responsables du lieu voulaient inverser le processus : que
le nouveau pavillon soit baigné de lumière grâce à son revêtement de verre, tout en
garantissant bien sûr la protection des œuvres. Ils voulaient aussi qu'il s’ouvre sur la ville,
d’où l’immense hall d’entrée entièrement vitré qui donne sur Grande-Allée, l’une des
rues principales de Québec. Enfin, il fallait que ce pavillon d’architecture ultra-moderne
s’harmonise avec les bâtiments historiques environnants et le parc des Plaines
d’Abraham. C’était un défi et il a été brillamment relevé. Les bâtiments du musée
national des beaux-arts du Québec s’échelonnent donc maintenant sur trois siècles.
La salle consacrée à la collection d'art inuit, quatrième en importance au Canada, est
baignée de lumière.
(Bruce Damonte)
Doubler la superficie d’exposition du musée
Le pavillon Pierre-Lassonde double la surface d’exposition du musée en ajoutant sept
salles. « Donc cela permet d’exposer une part beaucoup plus importante des collections et
surtout d’en présenter des sections qui n’avaient jamais eu de présentation permanente,
en particulier parmi les œuvres d’art contemporain, explique André Gilbert, conservateur
aux expositions. Ce grand pan de la collection, qui comprend plus de 8 000 œuvres,
n’avait jamais eu de salle permanente, maintenant nous pouvons exposer plus d’une
centaine de travaux et en assurer une rotation ».
Une salle est également consacrée à une magnifique collection d’art inuit et une autre aux
arts décoratifs et au design. Une autre section accueillera les expositions temporaires de
calibre international que le musée ne pouvait pas s’offrir jusqu’ici, faute de place. On
annonce des expositions consacrées à Pierre Bonnard et Alberto Giacometti au cours des
deux prochaines années. L’institution vient donc de se doter d’un bâtiment qui lui permet,
en quelque sorte, de rentrer dans la cour des grands musées internationaux.
Un écrin pour magnifier les œuvres d’art
La visite du pavillon Pierre-Lassonde procure une expérience architecturale unique au
visiteur qui prend plaisir à déambuler dans l’escalier monumental de trois étages, ou à
monter et descendre les marches suspendues à la façade du pavillon, tout en profitant de
vues magnifiques sur le parc des Plaines d’Abraham. Cela surtout quand il monte sur la
terrasse extérieure entourée de toits végétalisés. « C’est une œuvre complexe, ingénieuse,
efficace, pertinente pour présenter l’art mais aussi pour être vue en elle-même comme
une œuvre architecturale », déclare André Gilbert. « C’est vraiment une œuvre d’art en
soi, un écrin qui reçoit les œuvres d’art et qui nous met sur un pied d’égalité avec la
plupart des gros marchés internationaux », ajoute Richard Hébert. Une visite à mettre à
votre agenda si vous passez prochainement par Québec !

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