1835 Léopold Robert - Graveur et peintre - La Chaux-de

Transcription

1835 Léopold Robert - Graveur et peintre - La Chaux-de
Léopold Robert - Graveur et peintre
Une destinée européenne dans le
premier tiers, politiquement troublé, du
19e siècle caractérise ce grand artiste
chaux-de-fonnier. De Paris où il apprend
la gravure auprès d'un compatriote et où il
entre comme élève dans l'atelier de
David, il reviendra dans sa ville natale à
la suite de la chute de l'Empire. Il
repartira, grâce à un mécène, à Rome où
le succès l'attend. Ses scènes de
brigands et ses compositions
monumentales attirent le regard
bienveillant des grands personnages du
moment. Son triomphe au Salon de Paris
de 1831 lui vaut la croix de la Légion
d'honneur, remise par le roi LouisPhilippe en personne. Les troubles dans
les États pontificaux le chassent de
Rome. Il s'établit à Venise en 1832, mais
des difficultés d'ordre personnel
amèneront le peintre au suicide. Son
œuvre sombrera peu à peu dans l'oubli
mais sa ville natale baptisera de son nom
son artère principale.
Léopold Robert, vers 1835
Lithographie d'Émile Desmaisons
Coll. Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel
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Léopold Robert (1794 - 1835)
Léopold Robert est né le 13 mai 1794 aux
Eplatures (La Chaux-de-Fons) dans une famille
modeste, 7 jours après l'incendie qui détruisit
presque entièrement le village. Il mène une
enfance heureuse auprès d'un père horlogermonteur de boîtes.
Après une scolarité à Porrentruy (Jura /
Suisse), il entre en apprentissage à Yverdon
(Vaud) mais, en 1810, part pour Paris où il suit
une formation de graveur auprès du loclois
Charles-Samuel Girardet. Il est admis en 1812
dans l'atelier de David, où il commence à
peindre. Il obtient en 1814 le second grand prix
de Rome de gravure en taille-douce.
A la chute de l'Empire, la Principauté de
Neuchâtel redevient prussienne et Léopold
Robert perd sa nationalité française. Il est alors
mis hors concours au grand prix de Rome où il
concourrait pour l'obtention du premier prix. De
retour à La Chaux-de-Fonds il peint de
nombreux portraits qui contribuent à sa
En 1825, il fréquente le salon de Mme
Récamier et voyage à Naples et dans
différentes régions italiennes. Attiré par les
compositions monumentales, il travaille à l'une
de celles-ci, Les quatre saisons, pour le Salon
de Paris.
Le retour du pèlerinage de la Madone de l'Arc,
première composition, remporte un grand
succès au Salon de Paris de 1827. Le tableau
est acheté par le roi Louis-Philippe.
En 1829 il voyage en Italie, dans les marais
Pontins notamment, et rencontre le Prince
Napoléon et sa femme Charlotte Bonaparte
dont il tombe amoureux.
En 1831 son triomphe au Salon de Paris, avec
Halte des moissonneurs dans les marais
Pontins, lui vaut la croix de la Légion d'honneur
que lui remet le roi en personne.
Suite aux troubles de 1832 dans les États
pontificaux, il part de Rome. Après une halte à
Florence où ses espoirs concernant Charlotte
renommée dans la bourgeoisie neuchâteloise.
Le destin en la personne de F. Roulet de
Mézerac vient à point tirer L. Robert de l'ennui
et la morosité. Son généreux mécène lui
permet de poursuivre ses études de peintures
à Rome où il demeure 13 ans, jusqu'en 1831.
La chance lui sourit, les nombreuses familles
de brigands vont lui servir de modèles et ses
compositions de scènes italiennes en
costumes attirent vers lui l'admiration et la
clientèle d'une élite. Il peut enfin rembourser
ses dettes et accepte d'innombrables
commandes.
Bonaparte sont déçus, il s'établit à Venise.
Il entreprend sa dernière composition
monumentale, celle de la saison d'hiver, Le
départ des pêcheurs de l'Adriatique. Son
tableau à peine achevé, il sombre dans un
profond état dépressif et met fin à ses jours.
Tiré de:
Biographies neuchâteloises, tome 2, article
Léopold Robert, Pierre Gassier, pp. 269 - 273,
Ed. Gilles Attinger, 1998
Charles Thomann, L'histoire de La Chaux-deFonds, inscrite dans ses rues, Ed. Du Griffon,
1965